LE SAVON DE MARSEILLE !
Lors de la rédaction de l'article sur l'huile d'olive et en me balladant un peu partout pour complèter ma collection de photos de « bugades », à savoir de lavoirs provençaux, il m'est apparu en discutant avec les uns et avec les autres que bien peu de mes copains savaient comment est fabriqué le savon.
Une bugade
Avec mes copains du « G20 », la petite Association culturelle de « Séniors dans le vent » de Villeneuve, nous sommes allés visiter la ville de Salon ce jeudi 16 février 2017, et qui parle de « Salon », se doit de parler automatiquement de « savonneries » puisque vers la fin du XIXème siècle, en même temps que la construction de la ligne de chemin de fer s'était installée là, tout autour de la gare, une florissante industrie du « Savon de Marseille », et des huileries qui ont fait un temps la fortune de la ville, chaque savonnier ou huilier voulant exhiber sa réussite dans la construction de « Folies », toutes plus fastueuses les unes que les autres et dont il ne reste aujourd'hui que quelques belles façades et des petits jardins publics.
Nous avons donc visité « Marius FABRE », le plus gros atelier de fabrication de Savon de Marseille traditionnel et l'une des deux savonneries Salonnaises qui ont traversé les épreuves et qui paradoxalement retrouvent les vrais valeurs des produits naturels dans la mondialisation galopante à laquelle nous assistons.
Les deux petites filles de Marius FABRE qui ont repris le manche de leur arrière grand-père en produisent 1000 tonnes par an et cette petite entreprise de 30 salariés a exporté 60% de sa fabrication en 2016 dans une kyrielle de pays !
J'ai donc du réviser l'article que j'avais rédigé il y a quatre ans déjà à la suite de celui qui concernait l'huile d'olive (cliquez ici) et un autre sur la grande lessive en Provence (cliquez ici). Voici ce que cela donne :
L'HISTOIRE DU SAVON
Un papyrus dit « d'EBER », vieux de 4500 ans, conservé au musée de Leipzig, décrit un produit médicinal qui ressemble de fort près au savon.
Des tablettes rédigées en Sumériens furent découvertes en 1957 dans le sud de l'Irak, dont la datation le fait remonter à 2500 ans avant J-C, font état de l'usage d'une crème soluble dans l'eau qui se rapprocherait du savon pour nettoyer les laines de mouton !
En Egypte, pour la toilette, on utilisait déjà du temps de Ramsès II (1303-1213) du « natron », un carbonate de sodium naturel que l'on trouvait en l'état dans certains lacs salés du Delta du Nil, mélangé à des huiles ou des graisses - Curiosité au passage : c'est du nom de cet ingrédient qu'a été tiré le symbole chimique du sodium « Na »...
Enfin, on est obligé de rappeler que c'est à Alep que l'on voit se développer les premières véritables fabriques de savon.
Du savon d'Alep... au savon de Marseille, il n'y a qu'un pas, et nous allons le franchir allègrement ensemble !
Le savon d'Alep, ancêtre du savon de Marseille, fabriqué, lui, avec 72% d'huile d'olive.
En effet, lorsqu'on aborde l'histoire du savon on ne peut passer sous silence ALEP, l'une des plus anciennes villes du monde située en territoire Syrien qui fait dramatiquement parler de lui depuis quatre ans, sur le pourtour de la Méditerranée, où il semble que fût mise au point la fabrication du savon à grande échelle, il y a plus de 3000 ans.
Le Savon de Marseille n'est que son lointain descendant...
La Citadelle d'Alep
Vers 600 avant J-C, les Phéniciens, excellents navigateurs et commerçants dans l'âme, avaient installés un comptoir dans l'embouchure du Rhône qui devait devenir « Phocéa »... puis Marseille. Ils savaient faire une pommade avec des cendres et de la graisse ou de l'huile d'olive pour se laver, et les Gaulois comme les Celtes entraînés par les Romains, faute de disposer d'huile d'olive, confectionnaient une pommade à laquelle ils avaient donné le nom de « sapo » avec des cendres d'écorce de hêtres et de graisse de mouton ou de chèvre pour nettoyer leurs chevaux.
Jusqu’au XIème siècle, les gaulois et les romains se contentèrent apparemment de ce mélange de cendre et de suif pour se laver.
Il fallut attendre 10 siècles, à savoir la période des croisades, pour découvrir l’existence du savon d’Alep dont la formule fut ramené en Europe par les croisés et les templiers.
Et ce n’est vraiment qu’à partir du XIIème siècle qu’on commençât à fabriquer du savon en Europe, tout d’abord en Italie et en Espagne puis à Marseille qui ne devint le centre de cette fabrication qu’au XVème siècle presqu'en même temps que Nantes.
Les techniques de fabrication du savon d'Alep ont très peu évolué au cours des siècles.
1000 ans avant Jésus Christ on faisait déjà du Savon à Alep en faisant chauffer pendant plusieurs jours dans de grands chaudrons trois ingrédients dont de l'essence de Sassafras, de l'huile d'olive et les cendres d'une plante maritime que l'on connaît sous le nom de « salicorne ».
Huile de Laurier Huile d'olives Cendres de Salicornes
=
Savon d'Alep !
1) Le Sassafras officinalis (dont l’odeur rappelle à la fois celle du girofle et de la noix muscade) mieux connu sous le nom de Laurier Sauce permet d'obtenir une huile essentielle par distillation à la fois de ses branches et de ses feuilles.
+
2) On sait maintenant comment est fabriquée l'Huile d'Olive depuis la nuit des temps (cf. l'article TOUT SUR L'OLIVIER ET L'EXTRACTION DE L'HUILE D'OLIVE)
+
3) Mais comment utilisait-on les Salicornes, ces petites plantes que l'on trouve au bord des plages et dont les bretons font des condiments du même genre que les cornichons ?
Tout simplement en les faisant bruler à l'étouffée. Les Habitants d'Alep les récoltaient en bord de mer, puis les plaçaient dans un trou creusé en terre, y mettaient le feu, puis quand ça avait commencé à bien brûler, ils recouvraient le trou d'une fine couche de terre, exactement comme s'y prennent les charbonniers pour le charbon de bois. Le lendemain, ils récoltaient une espèce de magma presque aussi dur qu'une pierre qu'ils broyaient avant de l'utiliser.
Ils avaient ainsi découvert de façon empirique le carbonate de sodium qui est l'agent de la « saponification » (cf. plus loin ce qu'est exactement cette réaction chimique) sans trop savoir comment alors même qu'il fallut attendre le XIXème siècle pour qu'un chimiste puisse le synthétiser ! En fait le « carbonate de sodium », ou « l'hydroxyde de sodium » sont les éléments de ce que l'on nomme aujourd'hui la « soude caustique ».
Ces trois ingrédients étaient donc mis à chauffer pendant deux jours dans d'énormes chaudrons et la mixture était constamment remuée pour répartir la chaleur afin d’éviter la formation de grumeaux et permettre aux impuretés de tomber dans le fond.
=
Le savon d'Alep...
Le maitre savonnier goûtait la pâte pour savoir si les éléments s’étaient bien mélangés.
Avez-vous déjà goûté du savon de Marseille ?
Savoureux, n'est ce pas ? (Beurck... A ce propos, j'ai un attendrissant souvenir qui m'est revenu en mémoire... A la fin de la guerre, on ne trouvait plus de pâte dentifrice et ma maman me faisait frotter ma brosse à dent sur un pain de savon de Marseille pour me laver efficacement les dents; j'en ai encore le goût dans la bouche !)
Le mélange prêt, il était versé directement sur le sol pour le laisser se reposer et durcir.
Après deux jours de séchage on pouvait découper des cubes de savon.
Et bien cela se passe strictement comme ça encore de nos jours à Alep dans la savonnerie « Al Jebeili »,
Savonnerie Al Jebeili à Alep : découpage des pains de savon et premier séchage...
Ensuite, les cubes de savon étaient stockés en quinconce pour laisser circuler l’air et conservés ainsi de neuf mois à un an pour les sécher à cœur avant de pouvoir les utiliser.
Tours de séchage du savon d'Alep
Les savons d'Alep contiennent différentes quantités d’huile de laurier, le maximum étant autour des 35% pour une mixture homogène. Cette quantité définit la qualité du savon.
Après la « saponification », il est impossible de mesurer la quantité d’huile de laurier ; cependant la différence se fait sentir lors de l’utilisation.
Le savon d'Alep est mondialement connu comme un produit naturel qui respecte la peau. On lui attribue des propriétés curatives. Il est bon pour lutter contre l'eczéma, l'acné, les rhumatismes ou encore les psoriasis. Son efficacité dépend de la quantité d'huile de laurier qu'il contient.
Revenons maintenant au SAVON DE MARSEILLE !
Au Moyen-Age donc, la Provence, disposant des matières premières nécessaires en abondance (huile d’olive, soude et sel de Camargue) devient la région de la savonnerie par excellence.
Carrefour de tous les échanges, Marseille s’impose naturellement comme le premier fabricant français de savon, suivie par Salon-de-Provence, puis Toulon.
Sous le règne de Louis XIV, en 1688, un édit, rédigé par Colbert, institutionnalise le savon de Marseille en fixant les règles de sa fabrication : outre la cuisson dans de grands chaudrons, obligation est faite de n’utiliser comme huiles végétales que des huiles d’olive pures, proscrivant toute graisse animale.
Les contrevenants couraient le risque d’être chassés de Provence ! Cet « Edit du Roi » permit au savon de Marseille d’acquérir une renommée qui ne devait plus le quitter. Il demeure depuis plusieurs siècles une garantie pour tous.
Sous l’influence du développement industriel et colonial de la seconde moitié du 18ème siècle, la production double et les conséquences sur le trafic maritime lient définitivement au nom de Marseille un produit initialement régional.
En 1783, le chimiste suédois Carl SCHEELE (1742-1786) avait, dans le cadre de ses recherches sur le savon, fait bouillir de l'huile d'olive avec de l'oxyde de plomb et obtenu une substance au goût sucré qu'il avait appelée « Ölsuss » et que l'on connaît maintenant sous le nom de glycérine.
En 1789, un médeçin, Nicolas LEBLANC, sponsorisé par le Duc d'Orléans, le cousin de Louis XVI, cherche et trouve le procédé de fabrication de la soude, dont il va essayer de vivre en installant un atelier de fabrication de soude artificielle à Saint Denis dans la région parisienne. Mais bientôt rattrappé par les évènements de la Révolution, son atelier est démantelé et sa découverte va mettre plusieurs années à être exploitée par d'autres que lui qui disparaitra dans la misère.
En 1823, le chimiste Français Michel-Eugène CHEVREUL (1786-1889), poussé par la découverte de la glycérine, découvrit que ce ne sont pas les corps gras qui se combinent avec l'alcali pour former le savon, mais qu'ils sont d'abord décomposés en acides gras et en glycérine (ou glycérol). CHEVREUL est ainsi à l'origine de la théorie de la saponification.
Enfin, en 1870, Ernest SOLVAY met au point le procédé de fabrication de l’ammoniac et avec beaucoup plus de bonheur que Nicolas LEBLANC, il arrivera à monter une entreprise qui compte encore aujourd'hui parmi les leaders de l'industrie des lessives.
Ernest Solvay, Chimiste Belge,
Trouve en 1861 le procédé d'obtention industrielle du Carbonate de Sodium
Le 19ème siècle est marqué par les progrès de l’hygiène, de la technologie (vapeur, électricité, mécanisation), de la chimie, du chemin de fer. Ces progrès signent l’âge d’or du savon de Marseille, le « 72 % d’huile, Extra pur ». Marseille et Salon-de-Provence prospèrent grâce à l’industrie de la savonnerie et de l’huilerie, moteurs de l’économie régionale.
Les années 1940 marquent hélas la fin de la période faste : l’industrie de la savonnerie ne cesse de décliner dans la région marseillaise.
Ce déclin a plusieurs causes, telles que l’apparition des détergents de synthèse et la généralisation de la machine à laver, le développement des grandes surfaces, la création de nouvelles savonneries dans des régions extra-méridionales, la chute de l’Empire colonial français.
Malgré ces avancées et les débuts de la publicité à l’aube du 20ème siècle, la concurrence internationale s’affirme et annonce le déclin des prochaines décennies. En effet, des 108 savonneries à Marseille et des 14 à Salon en 1924, seules trois persistent à Marseille et deux à Salon en 2012.
Mais depuis le début du XXIème siècle, le retour aux vrais valeurs naturelles et écologiques annonce le renouveau du savon de Marseille. Il ne pourra probablement jamais retrouver l’importance qu’il a connue mais, chargé d’histoire, le savon de Marseille non seulement est devenu un objet patrimonial, mais les consommateurs redécouvrent les vertus de ce produit naturel et biodégradable, alternative aux produits dérivés des industries chimiques et pétrolières.
Conscients des enjeux de cet avenir proche certains professionnels se sont rapprochés en une « Union des Professionnels du Savon de Marseille », association loi 1901, créée en septembre 2011, qui s'est fixé pour objectif de défendre, promouvoir et faire (re)connaître le savon de Marseille authentique auprès du grand public.
Pour cela, il était indispensable de créer un signe distinctif, et une marque collective. La voici :
Ses quatre membres fondateurs sont :
- La Savonnerie Marius Fabre, à Salon-de-Provence
- La Savonnerie du Fer à Cheval, à Marseille
- La Savonnerie du Midi, à Marseille
- La Savonnerie Le Sérail, à Marseille
Ils ont décidé d'adopter cette marque collective pour garantir que le produit qui en est revêtu est un authentique « Savon de Marseille », répondant aux critères définis dans le cahier des charges adopté par l’association.
La charte associative de l'Union relative à la dénomination « Savon de Marseille » se définit en effet par trois critères essentiels :
Son origine géographique
Sa composition
Son procédé de fabrication
Son origine ? La région de Marseille bien évidemment.
Sa composition ? Le savon de Marseille est un savon dur, pouvant revêtir des tailles et des formes différentes, que ce soit cube, parallélépipède, ovale, ou bien copeaux et paillettes, doit être :
fabriqué à partir d’huiles végétales exclusivement,
- sans parfum,
- sans colorant,
- sans ajout,
- sans adjuvant de fabrication.
Son procédé de fabrication ? L’authentique savon de Marseille est fabriqué en chaudron, selon un procédé de saponification spécifique, appelé « procédé marseillais », comprenant 5 étapes :
1) L'empattage, ou saponification (cf. plus loin le détail de la saponification): Les huiles végétales et la lessive de soude sont mélangées dans un grand chaudron pouvant contenir 20 tonnes de matières premières.
Sous l'action de la soude et de la chaleur, les huiles se transforment peu à peu en pâte de savon. C'est la réaction chimique de saponification, appelée aussi empattage.
2) Le relargage ou Lavage : Le savon étant insoluble dans l’eau salée, cette opération consiste à ajouter du sel marin afin d’entraîner dans le fond de la cuve la lessive de soude en excès, le savon restant au-dessus.
3) La cuisson : Cette opération caractérise la saponification et permet la complète transformation des huiles végétales en savon. Elle est cuite pendant dix jours à une température de 100 °C.
Autrefois on utilisait un feu de bois et il fallait se relayer sans arrêt de la cuisson.
Aujourd’hui tout fonctionne au gaz et le chaudron est allumé le matin et éteint le soir.
4) Le Lavage : La pâte de savon est ensuite lavée plusieurs fois à l'eau salée afin d'éliminer toute la soude restante, le glycérol, les impuretés et les acides gras non saponifiés au fond du chaudron,
5) La liquidation : Plusieurs lavages à l'eau pure sont ensuite effectués afin de débarrasser le savon de toute impureté, ce qui lui vaut sa dénomination de « extra pur ».
Un dernier lavage à l’eau claire amène le savon à l’état final : un savon lisse et pur qui fait la réputation du procédé marseillais.
Devenue plus fluide, la pâte est ensuite mise au repos pendant deux jours.
L'ensemble de ces étapes s'appelle « la cuite ». Phase déterminante et délicate, elle requiert toute l'attention et le savoir-faire du savonnier.
Ces différentes opérations prennent environ une semaine à dix jours.
QU'EST CE QUE LA SAPONIFICATION ?
C’est une réaction chimique au cours de laquelle une base – la soude (NaOH) ou la potasse (KOH) réagit avec un acide gras – huile ou graisse.
Les savons fabriqués à partir de la soude sont dits « durs » alors que les savons fabriqués à partir de la potasse sont « mous » voire liquides.
Grâce au travaux du chimiste Français CHEVREUL on a pu déterminer de façon très précise la quantité d’alcali (produit ayant des propriétés chimiques basiques - par exemple, hydroxyde de sodium ou de potassium) nécessaire pour provoquer cette réaction et donc fabriquer du savon en fonction de l’acide gras utilisé. C’est ce qu’on appelle l’indice SAP (pour Sap...onification).
La quantité de soude ou de potasse est différente pour saponifier de l’huile d’olive, de l’huile de palme ou du suif animal. Chaque huile ou graisse possède son propre indice SAP.
L’indice SAP représente la quantité de soude (hydroxyde de sodium, ou soude caustique) en milligrammes nécessaire pour saponifier un gramme d’huile ou de graisse. Si l’on utilise de la potasse (hydroxyde de potassium ou potasse caustique) il conviendra de diviser cet indice par le diviseur 0,71.
Ainsi, voici quelques indices SAP pour des huiles ou graisses utilisées de façon courante pour fabriquer savons et savonnettes de luxe :
1 g d’huile |
Soude en mg |
Potasse en mg |
Huile d’olive |
135,2 |
189,7 |
Huile de maïs |
129,8 |
192,0 |
Huile de ricin |
137,5 |
190,0 |
Huile de palme |
141,9 |
199,1 |
Huile d’amande |
137,2 |
192,5 |
Huile de coprah (noix de coco) |
191,2 |
268,0 |
Huile d’avocat |
133,7 |
187,5 |
Huile de germes de blé |
131,9 |
185,0 |
1 g de graisse |
|
|
Suif de bœuf |
140,5 |
197,0 |
Saindoux (graisse de porc) |
138,7 |
194,6 |
Beurre de karité |
128,3 |
180,0 |
On utilisera de la soude pour obtenir des savons durs (style savon de Marseille), et de la potasse pour obtenir des savons liquides (style gel de douche).
CHEZ Marius FABRE
On ne nous a pas autorisé à prendre des photos et nous avons respecté l'interdit mais j'ai bien noté tout ce que nous a dit l'hôtesse qui nous a fait visiter sa savonnerie... Et suis allé chercher quelques photos sur leur site commercial sensé être public !
On y fait encore aujourd'hui le Savon de Marseille exactement comme je l'ai décrit pour le Savon d'Alep, puis selon la charte de « l'Union des Professionnels du Savon de Marseille », sauf que l'on utilise exclusivement de l'huile d'olive comme corps gras pour le savon vert et de l'huile de coprah pour le savon blanc; de la soude pour le pain de savon et de la potasse pour le savon liquide.
La coulée de la cuite : La pâte de savon est ensuite versée, encore chaude (entre 50 et 70 °C), dans les « mises », gigantesques moules carrés de ciment que l’on talque afin de démouler plus facilement ensuite, grâce à un canal articulé en bois appelé « goulotte », sur une épaisseur de 25 cm.
Le séchage : Le savon sèche pendant quarante-huit heures à l'air libre. Par jour de mistral, les fenêtres exposées au nord sont ouvertes, permettant ainsi de réduire le temps de séchage.
Le découpage : Une fois sec, le savon est coupé directement dans les mises en pains de 40cm x 40 cm et épais de 20 cm après séchage, et pesant 35 kg, à l'aide d'un couteau tiré par un treuil.
Les pains de 35 Kg sont à leur tour découpé dans une machine pour en faire des blocs de 2,5 kg, 1 kg, 600 g, 500 g et 400 g.
Le séchage sur les canisses : Les cubes de savon de 600g, 500g et 400g, ou les savonnettes sont placés sur des canisses (ou claies) en bois pour sécher. Au bout de quarante-huit heures, en étuve, une croute se forme à la surface et ils peuvent enfin être marqués.
Le moulage : Il existe deux types de marquage : frappé à la main avec un maillet sur un cachet de buis gravé pour les barres, ou moulé en machine-tulipe pour le cube qui est ainsi estampillé sur les six faces en une seule opération, signe de reconnaissance du traditionnel Savon de Marseille 72% !
Estampillage manuel à l'aide d'une presse tulipe, ou d'un timbre en bronze,
et mécanique avec une presse (ici, une antiquité datant d'une centaine d'années!)
On peut acheter les produits Marius FABRE sur internet sur leur site : www.marius-fabre.com
Et pour ne pas vous laisser sur votre faim d'information voici un reportage en images beaucoup plus complet sur la visite de la Savonnerie Marius FABRE...