L'ÉGLISE « VAUDOISE »… OU L'ÉGLISE DES « PAUVRES DE LYON »…

 

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Au cas où vous souhaitiez arrêter ce chant, il suffit de cliquer ci-dessus sur le symbole

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(la musique est de mon copain Jo Akepsimas)

 

MON PAPET SE DISAIT VAUDOIS...

J'AVAIS TOUJOURS PENSÉ QU'IL SE FICHAIT DE MOI...

PAS DU TOUT... IL M'A FALLU 75 ANS POUR M'EN RENDRE COMPTE !

  

En novembre 2017 avec Martine nous sommes allés faire une petite virée touristique en Ligurie, province Italienne que nous ne connaissions pas. C'est là, juste de l'autre coté de la frontière des Basses et des Hautes-Alpes avec l'Italie.

 

Dans ces vallées reculées, il nous avait été dit que les villages perchés étaient magnifiques et secrets; et comme c'est de là qu'était originaire la famille de ma grand-mère qui a exploité pendant plusieurs générations le relais de poste d'Entrevaux, coté français, et que mon Papet m'avait toujours dit qu'il était allé l'enlever un jour de fête, j'ai voulu en savoir plus et c'est ainsi que j'ai découvert tout un pan de civilisation dont on parle rarement. Je veux parler des Évangélistes Vaudois.

 

En Ligurie, puis au Piémont, en remontant vers le nord depuis Vintimille, on a pu visiter les villages montagnards de Dolce Acqua, Perinaldo, Apricale jusqu'à Cuneo, Pinerolo et surtout Torre-Pellice surnommée « la Genève Italienne » où contrairement à ce à quoi on pourrait s'attendre en Italie, la communauté Catholique n'est pas omniprésente puisque c'est là que se tient le siège de l'Église Évangélique Vaudoise.

 

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Temple Vaudois de Torre-Pellice, siège de l'Église Évangélique Vaudoise,

 

Dans ces montagnes vit en effet, encore aujourd'hui, une communauté recensée de plus de 29000 « VAUDOIS », descendante des « Pauvres Lombards » le pendant italien des « Pauvres de Lyon » dont je vais vous parler plus loin.    

 

A la mi-décembre, la dernière sortie 2017 du « G20 », mon petit groupe Villeneuvois des « Seniors dans le Vent », nous a conduit au musée des VAUDOIS, à Mérindol, dans le Lubéron, et grâce à Jean-Jacques DIAZ, l'un des animateurs bénévoles de ce musée, un historien passionné, j'ai pu en apprendre beaucoup plus sur ce mouvement religieux Évangélique presque aussi ancien que le Catharisme...

 

Au tout début, ce n’est que l’histoire d'un bourgeois lyonnais de la fin du XIIe siècle qui avait voulu donner un sens à sa vie et s'était remis en question.

 

Il avait ainsi entraîné un petit groupe de « disciples » à vivre une vie spartiate de prêcheurs errants pour faire connaître les textes de la Bible que lui-même avait découvert en la faisant traduire en franco-provençal, la langue parlée à Lyon à l'époque.

 

Et c'est devenu près de 300 ans plus tard l'histoire de tout un peuple de montagnards gavots (les natifs de ce petit coin de paradis situé à cheval entre Alpes de Haute-Provence et Hautes-Alpes, tout autour du parc régional du Queyras) qui a dû partir sur les chemins de l’exil pour pouvoir vivre ce à quoi il croyait vraiment malgré les persécutions dont il a fait les frais et les difficultés de toutes sortes qu'il a rencontrées mais auxquelles il s’est toujours adapté !

 

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L’image traditionnelle que l‘on peut avoir d’une famille « VAUDOISE » : la pauvreté et l’exil permanent !

 

L'un des intérêts majeurs de la réflexion historique est d'éclairer les événements du présent, même si, malheureusement, on n'en tire pas toujours les enseignements qui s'imposeraient pour l'avenir, quoique...

 

A travers la courte Histoire des « CATHARES », persécutés, marqués d'une croix jaune bien avant les Juifs, suppliciés, brûlés uniquement parce qu'ils entendaient vivre leur foi d'une manière différente, à travers celle des « VAUDOIS » et des « PROTESTANTS HUGUENOTS », plus tard, bref à travers l'Histoire de ce que le pouvoir religieux en place a appelé « les hérésies », à travers les génocides plus récents, à travers tous les fanatismes, à travers les massacres actuels perpétrés en Irak, en Syrie, au Yémen, en Birmanie, à travers le sectarisme inique le plus violent, on constate que depuis toujours, la dialectique des bourreaux demeure la même et consiste à se faire passer pour les victimes.

 

« La tolérance serait-elle un aussi grand mal que l'intolérance ?

Et la liberté de conscience est-elle un fléau aussi barbare que les bûchers de l'Inquisition ? » s'interrogeait déjà Voltaire.

 

Dans cette France sonnée de l'après guerre, dans cette France aux bruits de bottes et aux relents d'un passé nauséabond, il serait bon de s'en souvenir, d'autant que nombre de ceux - on n'ose pas les qualifier d'historiens - qui aujourd'hui encore, osent nier les camps de concentration ou l'Inquisition, ne sont pas si éloignés de ces partis aux idées extrémistes, ou de ceux qui « détestent la tolérance... comme des tyrans redoutent le mot de "liberté" ».

 

La première leçon de l'Histoire, la seule peut-être, à l'instar de ce qu'ont fait les fondateurs de l'État du Québec, celle que nous devrions graver au frontispice de nos écoles publiques, est de « NE JAMAIS OUBLIER »... 

 

« JE ME SOUVIENS » est-il écrit sur la façade des bâtiments publics Québécois, et même sur les plaques d'immatriculation des automobiles au cas où on l'oublierait ! 

 

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Le pardon, oui, mais pas l'oubli ! Oublier est le plus beau cadeau que l'on puisse faire aux extrémistes de tous ordres. Oublier, c'est tuer les victimes une seconde fois, c'est se priver de repères.

 

Puissions-nous, en gravissant le chemin pentu des ruines de la cité et du château de Mérindol, puissions-nous nous souvenir que les VAUDOIS, de bons chrétiens en l'occurrence, furent les victimes de l'intolérance, cette même intolérance qui justifie encore aujourd'hui de trop nombreuses exactions, puissions-nous nous souvenir qu'on est toujours « l'hérétique » de quelqu'un et affirmer, tous ensemble, que nous sommes tous des fils de CATHARES ou de VAUDOIS !

 

Encore une lacune qu'aurait pu combler le fameux projet d'enseignement du « FAIT RELIGIEUX » qu'avait initié Claude ALLÉGRE, notre ministre de l'éducation, il y a quelques années et que le syndicat des instituteurs a tout bêtement fait avorter en levant un tollé général parce qu'il tenait avant tout à la laïcité sans essayer de réfléchir à tout ce que cela pouvait avoir d'important pour les enfants de la République... (cf. mon article sur BIBLE, TORAH, CORAN... MÊME COMBAT ! et vous comprendrez l'enjeu ! On est tous passé à coté, mais est-il encore trop tard !)

 

Ne pas profiter de l’Histoire avec un grand « H » par ce qu’elle peut nous enseigner et contribuer ainsi à acheminer les citoyens du monde que, par force, nous sommes devenus ou que nous devons absolument devenir, à savoir, tous solidaires, vers plus de justice et d’humanité.

 

 

Pendant les deux dernières années, en cours de Provençal que j'ai suivi assidument à Vedène, nous avons traduit en Français le roman historique que notre professeur de Provençal, Michel MAGNAN qui est, entre autres occupations, le moulinier du moulin à huile d'olives de Vedène, nous avons eu le bonheur de découvrir l'histoire de l'une de ces familles Vaudoises qui est racontée dans une partie du roman, fort bien documentée et que j'ai le plaisir de vous attacher si vous êtes intéressé par l'Histoire.

 

Ca ne vous prendra que quelques heures, mais quel bonheur j'ai eu à mettre en page cette traduction. Le voilà sous le titre de « LOU CASCAVÉOU » autrement dit « LE GRELOT »  (vous pouvez le lire in extenso en cliquant sur les titres !   

 

 

Quelle sottise; non, à l'aune de l'Histoire, quelle faute !

 

 

Lyon, de 1170 à 1217… L'ORIGINE DE CINQ SIÈCLES DE RÉSISTANCE !

 

1170 - Pierre VALDÈS a 30 ans, 1217 - Pierre VALDÈS est mort, mais il a initié un énorme espoir populaire qui sera repris par LUTHER 300 ans plus tard par la Réforme. 

 

Contemporain de François d'Assise (1181 - 1226) qui créa l'« Ordre des Frères mineurs » devenu l'« Ordre des Franciscains » et d'Antoine de Padoue (1195 - 1231) lui-même Franciscain, mais surnommé par la suite « le Marteau de l'Inquisition » tous deux de noble et riche origine mais qui ont préféré la prédication en vivant pauvrement et à leur instar, Pierre VALDÈS, au nom de l'exemple des Apôtres, et du message évangélique, va requérir le retour aux idéaux de l'Église primitive et contester les richesses temporelles et ostentatoires de l'Église Catholique, l'autoritarisme et l'indignité de son clergé, et il va décider de se consacrer à la prédication en vivant pauvrement et en gagnant son pain par le travail manuel et l'aumône après avoir découvert les trésors que renferment les Écritures. 

 

 

La prédication de VALDÈS va très vite faire des émules...

 

25 ans seulement avant le massacre des HÉRÉTIQUES CATHARES à Montségur et 300 ans exactement avant le MANIFESTE DE LUTHER est apparu ce que l’Église Catholique Romaine a trop rapidement qualifié d’hérésie nouvelle…

 

Au tout début, elle n’avait pas été estimée comme telle, et à juste raison; je vais vous l’expliquer, mais avant, il nous faut reprendre quelques notions essentielles :

 

Dès l'origine, à savoir dès le 1er Concile de Nicée réuni en 325 par l’empereur Romain Constantin 1er, c’est la double question et l'ambiguïté de la chrétienté dont il est question, habituellement désignée par « Donation Constantinienne » que, d'une part Constantin 1er avait érigé en religion d'état et système de gouvernement, ainsi que, d'autre part, le pouvoir spirituel des Papes (et surtout de leurs richesses ostentatoires) qui ont exacerbé les reproches fait à l'Église chrétienne, devenue un pouvoir temporel.

 

Avec le sacre de Charles le Grand, dit Charlemagne, en 800, le monde romain de l'Antiquité va se trouver désormais partagé entre trois empires rivaux: l'empire byzantin (avec comme capitale: Constantinople), l'empire arabe (avec comme capitale : Bagdad) et l'empire carolingien (avec comme capitale : Aix-la-Chapelle).

 

Ce partage en trois zones culturelles distinctes et souvent ennemies va perdurer jusqu'à nous. En dépit des apparences, c'est un nouveau monde qui naît dans la douleur et succède à l'ancien Empire méditerranéen de Rome.

 

L'Empire Carolingien à l'instar de l'ancien empire Romain, est tout entier devenu chrétien.

 

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Constantin 1er donnant au Pape Sylvestre la primauté de l’Église d’Orient et le pouvoir impérial sur l'Occident

Vision de Constantin « In hoc Signo Vinces » (à ce signe je vaincrai!)

et le Sacre de Charlemagne consacrant l'Empire de la Chrétienté

 

La tradition de droit romain avec de riches archives notariales a permis de reconstituer objectivement l'histoire avec un grand « H ». Profitons-en !

 

A la mort de Charlemagne, et de son fils Louis le Pieux, son Empire est partagé entre ses trois petits fils par le traité de Verdun en 843, qui va fixer ses frontières de façon durable, tout au moins pour le Royaume de France.

 

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 Partition de l'Europe en 3 parties. Celle de Charles le Chauve va être le Royaume de France pendant 3 siècles...

 

 

Au moyen-âge, passée l’agitation de l’an 1000, chacun sait que dans le système féodal profondément injuste qui s’était mis en place, il n’y avait plus que trois classes de population : d'une part les nantis, la Noblesse et le Clergé, et d'autre part les plus démunis que l’on appelait le « tiers-état », à savoir, la plus nombreuse, constituée de serfs et de vilains, un peuple laborieux mais miséreux de cultivateurs, de petits artisans et de travailleurs corvéables à merci.

 

La Noblesse et le Clergé ne produisait rien de ses mains et se contentaient de vivre de ses richesses en faisant travailler pour eux le tiers-état, en tirant ses revenus des taxes, impôts, octrois, cens, dîmes, privilèges de toutes sortes et fermages qu’ils récoltaient auprès d’une population asservie et corvéable selon leur bon vouloir et leurs besoins.

 

Les paysans devaient payer de lourds impôts à la fois au Seigneur et au Clergé.

 

Parmi les paysans, on distinguait les « serfs » et les « vilains ». Les premiers, les plus nombreux mais les plus pauvres, sont attachés à la terre qu'ils cultivent et vendus avec elle. Les seconds sont plus libres, ils peuvent quitter le domaine et se marier à leur gré, quoique...

 

Mais ils doivent tous payer au Seigneur dont ils dépendent un impôt, la taille, et un loyer, le cens. Ils doivent encore donner une part de leur récolte, et s’acquitter de la corvée qui faisait qu’en plus des travaux des champs, ils devaient aussi entretenir les murs du château et nettoyer les fossés.

 

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Au Clergé, ils devaient verser la dîme correspondant au dixième du peu de récolte qui leur restait quand le Seigneur s'était servi. Quand la récolte était mauvaise, c'était la famine, il ne restait rien, et les paysans mouraient de faim dans la plus grande indifférence la plupart du temps, et c'est sans compter avec les épidémies telles que les plus graves, peste ou choléra qui décimaient aussi la population.

 

Ainsi, dans les fermes on cultivait les terres de la Noblesse ou du Clergé pour produire de quoi manger ou plutôt survivre mais dont la plus grosse partie revenait au noble Seigneur ou au Clergé du lieu, et, dans les villages, des artisans produisaient localement des outils et des objets pour l’usage de chacun.

 

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Peinture de 1642 de Louis Le Nain « le peintre des paysans et de la misère » - (au Louvre)

 

Entre autres occupations, et pendant le peu de temps libre qui restait, on filait la laine ou d’autres fibres moins nobles ; dans chaque famille, on fabriquait ainsi des tissus pour s’habiller, en utilisant quelquefois des métiers à tisser rudimentaires verticaux.

 

A partir du XIIe siècle, cela va quelque peu changer... un peu. l’Europe va faire un bond économique important.

 

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Partition de l'Europe au XIIIe siècle... avec la trilogie France, Saint Empire et Angleterre...

 

Par l’utilisation de la force des cours d’eau et la généralisation de l’usage des moulins à eau, une véritable industrie a commencé à poindre dans le nord de l’Europe. En Angleterre, aux Pays-Bas, dans les Flandres, la Belgique et tout le Nord de la France se sont installés des ateliers de tissage de chanvre, de lin et de laine en regroupant des métiers à tisser dans de grands ateliers, ancêtres de nos usines de textile pour fabriquer des draps, des toiles sur des métiers à tisser horizontaux qui permettaient de fabriquer des pièces de grande dimension.

 

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La rue des teinturiers à Avignon où étaient tissées les indiennes (toiles de coton) au XVIe siècle...

 

En Angleterre, dans le sud du Saint Empire Romain Germanique et du Royaume de France, on rencontre le même phénomène ; partout, en Angleterre, mais aussi en Lombardie, dans la plaine du Pô, en Piémont, le pendant du Dauphiné dans les Alpes, ainsi qu’en Provence, dans les Cévennes et en Occitanie, on va certes tisser de la laine, mais aussi d’autres fibres comme le coton et la soie.

 

Peu à peu s’est ainsi constituée, au sein même du tiers-état, une nouvelle classe de population qui va profiter de cette expansion, à savoir, la bourgeoisie et les commerçants qui vont produire, vendre et exporter cette fabrication qui ne sera plus uniquement destinée à l’usage local.

 

Conjointement à ce développement et pour l'accompagner, par nécessité, vont aussi prendre essor les moyens de communication d’une région à l’autre et c’est à cette époque qu’on a repris l’idée de l’Empire Romain d’empierrer les routes et de construire des ponts plutôt que d’utiliser des gués ou des bacs à draille plus ou moins surs.

 

Petit à petit, les bourgeois s’enrichissent et s’offrent, avec un argent durement gagné, la possibilité de racheter les droits féodaux à leurs nobles Seigneurs locaux. On a ainsi vu apparaître les premières « Villes Franches ».

 

En fait, des régions entières, profitant du besoin d’argent incessant de certains nobles désargentés, en sont même arrivées à racheter leurs droits aux Seigneurs locaux (apparition, par exemple, en Dauphiné, de LA RÉPUBLIQUE DES ESCARTONS à laquelle j’ai consacré un article spécial !)

 

Ainsi des villes comme Lyon ou Briançon se sont totalement affranchies du système féodal et de leurs Seigneurs… Elles se sont dotées de structures hiérarchiques destinées à assurer l’ordre, la justice et la gestion de la ville par des « Conseils » composés de membres, quelquefois élus par les habitants, de ce qu’on appellera « Baillis » dans le nord et « Sénéchaux » dans le sud qui ne devaient plus allégeance qu’au Roi de France ou à l’Empereur du Saint Empire.

 

Dans le Conseil des bourgeois de Lyon, dans les années 1160, on voit apparaître une personnalité atypique du nom de Pierre VALDÈS (ou VAUDES – au Moyen âge, les lettres L et U tout comme F et S étaient confondus, et en franco-provençal le « AU » se prononce « aou » d’où le nom de VAOUDÈS qui a donné… VAUDOIS).

 

Lutherdenkmal_Worms_01.jpg   Pierre VALDES mémorial de Luther.jpg

Représentation de Pierre VALDES (au mémorial de Luther à Worms)

 

A ce stade, attention : nombreux sont ceux qui confondent « VAUDOIS », les membres du mouvement religieux des « Pauvres de Lyon » dont je vais vous faire découvrir la saga, avec les « VAUDOIS », les habitants du canton de VAUD, « le canton de la forêt » dans le Jura Suisse. Ces derniers n’ont strictement rien à voir avec le mouvement religieux VAUDOIS !

 

Ce Pierre VALDÈS était donc un bourgeois Lyonnais qui avait réussi, non dans le textile, mais dans la gestion de domaines agricoles dans la région lyonnaise. Il possédait des champs de blé, des moulins à grain et des fours à pain, et il avait réussi l’intégration d’une véritable filière de boulangerie ! Par sa notoriété et ses qualités humanistes et de droiture, on lui avait aussi confié la trésorerie de la ville de Lyon.

 

Un soir où il festoyait chez lui avec des amis, un des convives est subitement mort à ses côtés.

 

Ce drame, tout à fait anodin en d’autres circonstances, lui a fait prendre conscience de la fragilité de la vie et du salut de l’âme. À quelque temps de là, entendant un troubadour chanter « la complainte de Saint Alexis », ce récit l’a bouleversé et lui a fait envisager sérieusement un changement radical dans sa propre vie.

 

Vieux Lyon - Rue Maudite où vécu Valdès en 1550.jpg
Valdès a habité Rue Maudite dans le vieux Lyon, près de la Cathédrale St Jean en construction

 

 

Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de Saint Alexis, ce qu’il faut en savoir est que, fils d'un sénateur romain, Alexis, qui vivait à la fin du IVe siècle avait accepté un mariage que son père lui imposait. Mais il s'enfuit le jour même de ses noces car ce qu’il voulait vraiment, c’était se consacrer à la religion. Dans sa fuite, il parvint en Syrie, où, après avoir distribué aux pauvres tout son argent, il devint mendiant pendant dix-sept ans.

 

Inquiété pas les autorités, il doit s'enfuir et revient à Rome où il vit sans être reconnu pendant dix-sept autres années, dans la maison paternelle, caché sous un escalier. À sa mort, vers l’an 404 de notre ère, on trouvera sur lui un parchemin relatant sa vie. Et ses parents se lamentèrent devant son corps sans vie.

 

Là, VALDÈS a comme une illumination ; et il va se résoudre au changement de vie auquel il songe depuis longtemps.

 

C’est un homme instruit, sachant lire et écrire, intelligent, et il avait conservé un énorme besoin de savoir.

 

À l’époque, l’imprimerie n’avait pas encore été découverte, et il n’y avait que très peu de livres ; ils étaient copiés à la main par des copistes dans les abbayes, et les nobles n’en possédaient pratiquement pas.

 

Qu'à cela ne tienne, VALDÈS, curieux de tout, et grâce à sa position et sa fortune va payer deux moines pour se faire traduire la bible du latin en franco-provençal afin qu’il puisse la lire, car le latin n’était utilisé que par le clergé qui en profitait bien souvent pour défendre son pouvoir en maintenant le peuple des fidèles dans une certaine ignorance.

 

Découvrant les trésors du livre sacré, il veut en faire profiter son entourage et en fait copier un certain nombre d’exemplaires qu’il va généreusement distribuer autour de lui pour partager sa découverte et surtout l'enseignement qu'il va transmettre généreusement.

 

Ainsi, dans le nouveau testament (3), VALDÈS en étudiant sa bible traduite en franco-provençal découvre les prêches de Jésus où il est dit « Heureux les pauvres, le Royaume des cieux leur appartient », ou encore cet autre-là qui conclue par le fait que « L'on ne peut servir Dieu et l’argent ».

  

De même, il découvre les paraboles et en particulier celle du jeune homme riche (Matthieu 19 - 16 à 21) « voici, un homme s'approcha, et dit à Jésus: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi », mais le jeune homme ne s’y résout pas…, ou (Marc 10 - 21) « Jésus, l'ayant regardé, l'aima, et lui dit: Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. », ou encore celle du chameau (Matthieu 19 - 24 : « Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu ».

 

VALDÈS est très touché par ces discours du Christ qu’il a découvert dans sa Bible quant à la richesse et la justice, et se décide, dans l’année 1171, à passer à l’acte !

 

Il va vendre ses terres et tous ses biens. Il faut bien dire que cela arrivait de temps en temps que de riches bourgeois fassent des donations pour se débarrasser de leur fortune à la fin de leur vie, et après l’avoir distribuée aux nécessiteux, ils entraient dans les Ordres pour assurer le salut de leur âme.

 

Mais VALDÈS ne va pas entrer dans les Ordres, tout en participant à la vie de l’Église en laïc ; il ne souhaite pas devenir membre du clergé dont il réprouve l’attitude, notamment en raison de leur propension à accumuler des fortunes et de vivre au crochet des autres ne s’appliquant pas à eux-mêmes les préceptes qu’ils enseignent (cf.3).

 

Il met donc à l’abri du besoin son épouse en lui offrant une rente confortable, et ses deux filles en les confiant, avec une dote suffisante, aux soins des moniales de l’Abbaye de Fontevraud près de Tours.

 

Puis, ayant distribué tout ce qu’il possédait aux pauvres gens de Lyon, il commence à lire et prêcher autour de lui la bible non plus en latin comme le faisait le clergé, mais en franco-provençal, langue que tout le monde pouvait comprendre. Et non seulement ça, mais il expliquait aussi à son auditoire les passages qu’il lisait !

 

Guichard de PONTIGNY, le supérieur de l’Abbaye Cistercienne de Pontigny, arrivé à Lyon en 1167, entre autres missions pour agrandir et embellir la Cathédrale Saint-Jean, est nommé évêque de Lyon.

 

Il savait, lui, un cistercien, ce que représentait le vœu de pauvreté et, témoin de la vie de VALDÈS, il le donne en exemple à ses prêtres, plus préoccupés de la gestion immobilière de leurs biens que de la prédication.

 

L’enseignement et les prédications de VALDÈS vont ainsi se transmettre tout naturellement par le truchement de son entourage et les « disciples » qu’il a formé tout en vivant la vie spartiate des pauvres au milieu desquels il vit désormais chichement mais de façon digne et exemplaire, à tel point qu’on parle d’eux comme « les Pauvres de Lyon ».

 

On va appeler ses disciples « barbes ». La plupart d’entre eux, pour gagner leur vie font du colportage, à savoir qu'ils cheminent de villes en villages pour vendre toutes sortes de marchandises dont des étoffes tissées à Lyon, tout en expliquant la bible à leurs clients et aux gens qu’ils rencontrent au cours de leurs voyages. Ils profitent également de leurs pérégrinations pour vendre sous le manteau des bibles en franco-provençal à leurs clients les plus aisés.  

 

A la mort de l’évêque Guichard de PONTIGNY, en 1182, est nommé un nouvel évêque, du nom de Jean BELLES-MAINS. Il est issu de la bureaucratie de l’église et, peu sûr de lui, au contraire de son prédécesseur, il craint de voir les prêches de VALDÈS saper son autorité.

 

Il faut dire qu’avant sa nomination à Lyon, Jean BELLES-MAINS a participé à la mission pontificale qui a mis en place l'inquisition contre LES HERETIQUES CATHARES du Comté de Toulouse et pressentant des débordements mets donc en demeure VALDÈS d’arrêter ses prêches.

 

Alors, VALDÈS, obéissant, mais sûr de son attitude de « bon chrétien » quitte Lyon avec quelques barbes, que l’on nomme désormais les « Pauvres de Lyon » et ils s’en vont, en un premier temps, jusqu’à Rome demander au Pape Lucius III l’autorisation de prêcher ce que lui avait refusé frileusement l’évêque de Lyon.

 

Dans l’immédiat, tel que le lui présente VALDÈS, le Pape ne voit pas d’inconvénient majeur à ce que les « Pauvres de Lyon » prêchent les écritures et l’y autorise, jusqu’à ce que le « lobby » (eh oui, déjà…) de la Curie, son entourage, en arrive à protester car il est évident que certains dignitaires vont y perdre leur prestige mais surtout une partie de leurs revenus. Ils arrivent à convaincre le Pape d’interdire finalement les prédications laïques des « Pauvres de Lyon » VAUDOIS.

 

L’ignorant ou feignant de l’ignorer, en remontant de Rome, VALDÈS et ses barbes essaiment leurs idées avec succès un peu partout où ils passent.

 

Cette pensée de retrouver l'origine de l'église des 1ers siècles, des pauvres disciples de Jésus, fait ses adeptes et va perdurer dans la clandestinité.

 

Ils font ainsi de nombreux émules en Lombardie et en Piémont sur leur chemin vers le Languedoc où ils ont décidé d’aller prêcher parce que, là-bas, ils ont appris que la hiérarchie catholique est un peu plus tolérante car elle a d’autres chats à fouetter en se frottant aux Cathares…

 

Au début, ça ne gêne personne en effet, car la hiérarchie catholique pense au contraire que VALDÈS et ses « Pauvres de Lyon », en expliquant la bible, vont amener les Cathares à les aider à abjurer plus facilement leurs croyances hérétiques et les faire rentrer dans le rang.

 

Il faut savoir que les VAUDOIS et ses barbes enseignaient parfaitement la parole du Christ et de façon tout à fait orthodoxe et conforme à la doctrine catholique dans leurs prédications et souvent bien mieux que le clergé catholique lui-même car ils le faisaient en franco-Provençal, langue que tout le monde comprenait en Languedoc, alors que le dogme que prêchaient les Cathares avait institué une dualité qui faisait exister deux Dieux, un Bon Dieu et un Mauvais Dieu, Satan, et là, était l’origine de l’hérésie qui leur était reprochée.

 

Pourtant, en 1184, contre toute attente et probablement pour satisfaire le clergé régulier que cette « concurrence » gênait, le Concile de Vérone réuni par le Pape Lucius III, probablement encouragé par l'Empereur du Saint Empire, Frédéric BARBEROUSSE, définit exactement ce qu'est une hérésie par le droit canonique et de ce fait excommunia les « Pauvres de Lyon ».

 

Pourtant Pierre VALDÈS lui-même rejetait le catharisme. Il serait mort vers 1216 alors que lui et son mouvement étaient proches d'une réconciliation avec l’Église. Le pape Innocent III qui avait succédé à Lucius III, de 1198 à 1216 était effectivement disposé à dialoguer.

 

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Innocent III et son tombeau dans la Basilique St Jean de Latran à Rome

 

Il semblerait que la branche lombarde du mouvement, qui, à l’instar des « Pauvres de Lyon », avait pris le nom des « Pauvres Lombards », après une courte réintégration entre 1208 et 1210 (on leur accordait le droit de prêcher mais à un auditoire restreint) en fut exclue.

 

Hélas, en 1215, soit 6 ans seulement après la croisade des Albigeois, par un revirement inattendu, le Pape Innocent III tient le Concile de Latran au cours duquel il accuse les VAUDOIS qui sont parvenu à s’infiltrer un peu partout dans la population, de pactiser avec les Cathares et il va les faire chasser du Languedoc.

 

Pourtant la doctrine CATHARE n'avait rien à voir avec celle prêchée par les VAUDOIS, comme nous l’avons vu.  

 

Alors, de Montpellier, de Montauban les barbes prédicateurs VAUDOIS, pourchassés par l'inquisition qu'Innocent III a mis en place, s’en vont se disperser (le mot « diaspora » provient du mot « disperser ») avec leur famille; d’abord au plus près dans les montagnes du Dauphiné, ils trouvent refuge dans les vallées Alpines où, là aussi, ils vont vivre et se développer, discrètement protégés par les montagnes puis par la création de LA RÉPUBLIQUE DES ESCARTONS dès 1343…

 

Des centaines d’entre eux poursuivent pourtant leur chemin avec leur famille et vont se disperser dans toute l'Europe.

 

Les premiers procès que l’on fait aux VAUDOIS se situent aussitôt après, dans les années 1216 à 1240 dans les environs du lac de Constance où la plupart des « Pauvres de Lyon » ou des « Pauvres Lombards » vont transiter dans leur fuite vers l'Allemagne et détermine le mouvement VAUDOIS à se poursuivre dans la clandestinité et prendre souche tout le long du chemin en essaimant leurs communautés qui restent soudées, perdurent et survivent aux persécutions.

      • certains prennent donc le chemin de la Suisse et l’Allemagne, la Bohème, le Brandebourg et la Poméranie,
      • d’autres, en plus grand nombre, rejoignent les Flandres et les Pays-Bas, d’où quelques-uns s’en vont en Amérique du Nord (Utah, Missouri et Caroline du Nord) et d’autres jusqu’en Afrique du Sud par le biais du VOC (« Vereenigde Oost-Indische Company » = La Compagnie Hollandaise des Indes Orientales) qui a besoin de peupler un comptoir au Cap de Bonne Espérance pour assurer les escales de ses bateaux à mi-chemin des Indes,
      • d’autres retournent grossir les rangs des « pauvres Lombards » excommuniés en Piémont et Lombardie et vont se répandre jusqu’en Calabre,

 

 Carte de la Diaspora Vaudoise (2).jpg

 

On va donc s’intéresser maintenant à ce que sont devenus ces VAUDOIS du Dauphiné, dont se prévalait mon Grand-Père qui, j’en suis sûr aujourd’hui, ne plaisantait pas du tout quand il se prétendait VAUDOIS, mais comme il était un être fantasque, dans ma jeunesse, je ne l’avais jamais pris au sérieux, ignorant ce que pouvait vouloir dire VAUDOIS !

 

Mon Papet Albert, en effet était un « gavot » dont la famille a toujours vécu là, dans la Vallée d’Ubaye, au cœur des montagnes des Alpes de Provence, de mémoire d'homme; il était un sage, un athée, un libre-penseur, et un partisan SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière!), tout à la fois, bref, ce genre d'homme qui effraye votre foi comme les fauves effrayent votre chair. Mais est-on bien sûr que les fauves soient une erreur de Dieu ?

 

En Provençal, on a l'habitude de dire « qu'oun pin, fa pas oun rouvre », autrement dit « un pin ça ne fait pas un chêne »... Les parisiens disent « un Chien ça ne fait pas un chat »... J'ai donc de qui tenir !

 

Revenons sur l’histoire des VAUDOIS du Lubéron(2) et leur massacre le 18 avril 1545 !

 

Après l’épidémie de « peste noire » qui part de Marseille et va éradiquer 30 à 50% de la population européenne, soit 25 millions de victimes en l'espace de cinq ans, de 1347 à 1352, des régions entières se sont dépeuplées.

 

On a imaginé à l’époque que c'était l'air que l’on respirait qui était infesté, et dans le nord de la Provence, dans le Lubéron, des villages entiers ont ainsi été désertés et ont été déclarés inhabitables, et la situation qu’a aggravé la guerre de Cent ans perdure ainsi pendant plus d’un siècle et demi !

 

L’épidémie de peste enrayée, la guerre de 100 ans terminée en 1453, la vie n’a pourtant pas repris au nord de la Provence dans la montagne du Lubéron…

 

Pour les notables il va se présenter rapidement un problème économique... D'où l'idée germe de faire venir des étrangers repeupler la région.

 

La haute vallée de la Durance, du côté d’Embrun et des Escartons où ont trouvé refuge certaines des communautés Vaudoises qui n’ont pas fuient le Dauphiné, a échappé à l'épidémie de peste et la population s'est développée.

 

Les investigations menées dans la région des vallées alpines ne mettent pas en avant ces VAUDOIS qui vont à l'église et suivent les prétextes catholiques ; ce qui n'empêche que le soir, dans la clandestinité, il y est prêché la bible non en latin mais en franco-provençal avec l'aide des « Barbes ».

 

Les montagnards ont l'habitude des conditions difficiles ; ce sont de bons cultivateurs et des éleveurs hors pair; de plus dans les Escartons prés de 80% de la population est instruite, elle sait lire et écrire. Le phénomène de la main d'œuvre saisonnière absolument nécessaire pour exploiter les exploitations provençales fait descendre à certains, chaque année, le couloir naturel qu’est la vallée de la Durance pour les récoltes et les vendanges voire pour la transhumance, et cela donne l’idée aux notables d’attirer ces populations...

 

Les clauses sont favorables et certains des VAUDOIS n’arrivant plus à vivre décemment dans les vallées alpines où ils sont devenus trop nombreux acceptent de descendre et de s'installer dans le Lubéron par familles entières, relevant les maisons et les fermes abandonnées qu'on leur offre pour rien, pourvu qu'ils remettent en culture les terrains.

 

Bien que le Seigneur de Mérindol et des alentours soit l'archevêque de Marseille, c’est, en fait, un fondé de pouvoir qui administre les terres pour l'archevêché et, peu regardant, il ne se soucie pas des « hérétiques » parce qu'il en a besoin.

 

Pendant ce temps, par ailleurs, dès son couronnement en 1515, François 1er a quelques inquiétudes quant à l'intégrité de son royaume après la bataille de Marignan, car, si elle lui a permis d'agrandir son territoire, il souhaite rapidement le consolider ; dès 1516, il crée donc 230 diocèses dont celui d'Embrun qui va quelque peu inquiéter les familles Vaudoises demeurées sur place.

 

Sous l’influence de sa sœur Marguerite de Navarre quelque peu portée sur l’Évangélisme, François 1er se montre tolérant en un premier temps, mais petit à petit, son entourage va mener la vie dure aux protestants… d’autant que la réforme de Luther se propage rapidement vers le Royaume de France grâce à l’invention de l’imprimerie due à GUTEMBERG qui aide la promotion de la Bible traduite en allemand puis dans toutes les langues de l’Europe.

 

Bible à 42 LIGNES de GUTEMBERG 1455 400x266.jpg

La Bible en 42 lignes, le 1er livre imprimé, par GUTEMBERG, en 1455

 

Au moins 1400 familles, soit environ 6000 personnes venues des diocèses alpins de Turin et d'Embrun, où elles étaient l’objet de toutes sortes de tracasseries sont donc venues s'installer entre 1460 et 1560 dans la région du Lubéron, (selon l'historien Gabriel AUDISIO).

 

Les deux-tiers d'entre eux sont arrivés entre 1490 et 1520, ce qui permet de faire face à la chute de la population à la fin de la guerre de Cent Ans, via onze « contrats d'habitations » concernant treize villages du Lubéron.

 

Si vous en avez le temps, après avoir terminé la lecture de cet article, je vous encourage vivement à visionner la très belle vidéo de près d'une demi-heure qui suit et vous aurez tout compris.

 

 


 

Les Vaudois sont signalés à Joucas (1460), Lourmarin (1480), Cabrières-d'Aigues (1495), Gignac (1501), Mérindol (1504), La Motte-d'Aigues (1505), Saint-Martin-de-la-Brasque (1506) et Peypin-d'Aigues (1506), Roquefure (1508), Murs (1508), Villelaure (1511) et Buoux (1512).

 

À Cabrières-d'Aigues, les 87 familles qui s'y installent en 1495 viennent toutes de la vallée de Freissinières où a eu lieu, sept ans plus tôt, la Croisade contre les VAUDOIS de 1488 et deux tiers des arrivants à Cabrières-d'Aigues figurent sur la liste des habitants de la vallée de Freissinières, alors poursuivis pour « hérésie », qui est conservée dans les archives du Parlement de Grenoble.

 

FREISSINIERES.JPG

 

Si l'on prend les 292 patronymes identifiés à Lourmarin, Cabrières-d'Aigues, et les trois villages qui les ont rejoints en 1505, La Motte-d'Aigues, Saint-Martin-de-la-Brasque et Peypin-d'Aigues, 245 viennent des sites VAUDOIS des Alpes, soit 84 %.

 

En juillet 1532, deux VAUDOIS qui rentraient de mission informèrent leur communauté que les réformateurs de Suisse professaient la même doctrine évangélique qu’eux !

 

La communauté VAUDOISE fut donc vivement intéressée par écouter leur prédication.

 

Elle convia Guillaume FAREL et son ami SAUNIER à venir prêcher devant une grande assemblée réunie en Synode à CHANFORAN le 12 septembre 1532. (CHANFORAN est un lieu-dit situé dans le Val d’Augrogne - Angrogna en Italien - au Piémont italien à hauteur de Briançon en redescendant le col de Sestrières, commune limitrophe de Pignerol).

 

VAL D'ANGROGNA - CHANFORAN.JPG


Se retrouvèrent à CHANFORAN, des VAUDOIS de toutes origines, nobles, seigneurs et paysans, de Bourgogne, de Lorraine, de Calabre ou de Bohême ; là, les barbes VAUDOIS se sont réunis et ont voté leur ralliement à la réforme de Luther...

 

Les VAUDOIS « peuple évangélique », s‘intègrent dès lors au protestantisme et rassemblent des fonds ; ils consacrèrent 500 écus d'or (une générosité extraordinaire - un écu représente pour ces paysans une année de travail) pour que soit imprimée la première Bible en français que va traduire Robert OLIVÉTAN.

 

Robert OLIVÉTAN, cousin de Jean CALVIN, va travailler deux années dans « les vallées » pour que soit traduite et imprimée la première Bible en français.

 

Sa traduction historique a servi de fondement à toutes les autres traductions françaises de la Bible, surtout celles qui se basent sur le Texte Massorétique Hébreu et le Texte Reçu Grec.

 

Des imprimeurs lyonnais se sont chargés de l'impression d'une grande partie de ces bibles et deviennent la cible de la répression. La diaspora des émigrés protestants, appelés aussi huguenots va cependant diffuser cette bible dans le monde entier.

 

Il faut rappeler qu’Érasme, Lefèvre d'Etaples, Briçonnet et le cénacle de Meaux avaient fait leurs traductions à partir de la Vulgate, en latin, qui présentait de nombreuses approximations et des contresens qui quelquefois avaient bien arrangé les autorités ecclésiastiques…

 

Les VAUDOIS ont été les premiers à traduire la Bible en français à partir des textes originaux en hébreu et en grec, mais sous forme manuscrite, ce qui représentait un cout encore plus énorme.

 

Une bible VAUDOISE manuscrite de 1450 environ est conservée dans la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras. Le texte est complété par des prologues, gloses et indications en provençal. Cette Bible est une sélection de livres mais il en manque ce qui pouvait induire à des spéculations doctrinales.

 

Le Synode de CHANFORAN décide aussi que le ministère itinérant des barbes VAUDOIS est aboli. La plupart des barbes deviennent alors pasteurs. Les localités visitées deviennent des sièges d'Églises réformées.

 

Le réformateur Guillaume FAREL, venu de Gap, a eu, au cours de ce Synode, une influence décisive: il emporte l'adhésion aux idées réformées, tout juste naissantes.

 

Le concile de Trente convoqué en 1542 à la demande de Martin Luther dans le cadre de la réforme protestante va couvrir 5 pontificats et prendre des décisions qui vont bouleverser l’histoire de la Chrétienté…

 

Ce Concile impose la création de séminaires, le célibat des prêtres, confirme la doctrine du péché originel, les 7 sacrements, le culte des Saints, et la transsubstantiation, etc...

 

Et c’est ainsi qu’à la recherche des Luthériens l'inquisition finit par découvrir les VAUDOIS vers 1530... Mais voici une vidéo qui vous en dira un peu plus !

 


 

Un jeune barbe VAUDOIS, Pierre BRIOT, tombe dans les filets des inquisiteurs qui ne tardent pas à découvrir l'ampleur de ce qu’ils appellent « l'hérésie VAUDOISE ».

 

Si Bonnieux, dans le Comtat-Venaissin appartient aux Papes, le village de Mérindol, lui, est juste à côté…

 

Précurseur des guerres de religion qui vont ensanglanter quinze ans plus tard le Royaume de France, ce massacre de 3 000 personnes en cinq jours dévasta 24 villages du Luberon dont celui de Mérindol, au printemps 1545, tandis que 670 personnes étaient envoyées aux galères de Marseille.

 

Il est connu dans le détail grâce à l'enquête ordonnée quelques années plus tard et publiée par le roi Henri II de France.

 

Les Protestants de l'Église VAUDOISE développaient leur mission évangélique en Provence, dans le Lubéron et dans le Piémont avec des relations suivies avec les Protestants de Bohème et de Suisse.

 

En 1540, les Vaudois font l'objet d'une condamnation par l’édit de Mérindol. Mais ayant besoin de leur soutien contre l’empereur Charles Quint, François 1er expédie des lettres de grâce aux habitants persécutés en Provence pour cause de religion.

 

La retraite de Charles-Quint en 1545 change la donne.

 

Il n’a suffi que d’un incident banal pour déclencher le massacre…

 

Les jeunes de Mérindol par rétorsion pour l'injuste condamnation d'un meunier VAUDOIS condamné et brûlé à Aix, vont saccager le moulin du Plan-d'Apt parce que le meunier a été arrêté et le moulin réquisitionné par l'Église au motif qu'on y a trouvé une bible traduite en français de la Renaissance !

 

Le 1er janvier 1545, François 1er  fit promulguer « l'Arrêt de Mérindol » et commanda une croisade contre les VAUDOIS de Provence.

 

Une expédition est alors organisée par le Parlement d'Aix contre les VAUDOIS du Luberon, qui venaient tout juste de se rallier à la religion protestante.

 

En avril, le principal acteur de l’affaire n’est autre que le triste Sire Jean MAYNIER, baron d’Oppède, et premier président du Parlement d’Aix qui voit d’un bon œil une opportunité de remplir ses caisses et faire main basse sur les villages du Lubéron tout en profitant de la légalité et par là de l’impunité que va lui conférer l’arrêt du Roi.

 

Il va déclencher la persécution, mais, opportuniste, il va la laisser mener par son voisin Joseph d'AGOULT (le Seigneur de Goult, du Pays d’Apt et Sault, Grand Sénéchal de Provence, charge qui réunissait les fonctions de connétable et de responsable de la justice - Ah! elle est belle la justice au Moyen Âge!) et surtout Antoine ESCALIN des AIMARS (Cliquer sur le nom pour en savoir plus sur ce personnage que fût « le Capitaine Paulin » ou « Capitaine Polin », Baron de la Garde Adhémar dans la Drôme, ambassadeur du Roi François Ier auprès de Soliman le Magnifique), tout nouveau promu Général des Galères par François Ier, qui était de passage à Marseille au retour de Constantinople.

 

Il avait mené là-bas une ambassade pour le compte de François Ier auprès de Soliman le Magnifique, l’empereur Ottoman, afin que ce dernier l’aide à assaillir l'empereur Charles Quint de tous côtés.

 

Il était arrivé à le convaincre d’envoyer son Grand Amiral de la flotte KHEIR-el-DIN, dit « BARBEROUSSE », de l’accompagner en 1543 avec une flotte de 110 galères turques et 27000 hommes pour piller et saccager les côtes Italiennes puis faire le siège du Comté de Nice.

 

Après le pillage des côtes de Calabre et d’Italie, arrivant à Nice, la ville préféra contre toute attente se rendre aux Français, et, devant la colère de BARBEROUSSE qui n’avait pu piller Nice comme on le lui avait promis, Antoine ESCALIN des AIMARS va réquisitionner Toulon qu’il vida de tous ses habitants pour accueillir la flotte Turque et lui permettre de poursuivre ses raids sur l’Italie tandis que lui-même devait quitter le port de Marseille, pour s'en aller lutter contre les Anglais du côté de Boulogne-sur-Mer.

 

Profitant de son escale à Marseille, ses voisins, les Seigneurs Jean MAYNIER d’Oppède et Joseph d’AGOULT du Pays d’Apt, lui demandèrent de les aider à mener la Croisade contre les VAUDOIS selon la volonté de François Ier « conformément à l'arrêt de Mérindol », ce qui ne devrait lui prendre que quelques jours.

 

De fait, Antoine ESCALIN des AIMARS et ses troupes quittèrent Marseille et marcha sur Mérindol et les villages environnants à la tête de 2000 combattants aguerris.

 

MERINDOL INCENDIE LE 18-04-1545.jpg

 

ESCALIN des AIMARS, en fin stratège, arrivé à hauteur de Pertuis où il peut traverser facilement la Durance, sépare en deux ses troupes et une colonne se dirige vers le nord sur Lourmarin, Bonnieux, Lacoste, Cabrières tandis que l'autre se dirige vers l'ouest sur Mérindol qui va être l'un des villages le plus touché.

 

Sur ses quelques 200 habitants une cinquantaine réussissent à fuir dans la montagne du Luberon par la vallée de la Fontaine de L'Orme, une combe à laquelle on accède par un passage encaissé surmonté de hautes falaises ne laissant la place qu'à deux ou trois hommes de front, parallèle à celle de la Durance et ils trouvent refuge dans la ferme forteresse de Saint-Phallez où n'osent pas les suivre les soldats d'Escalin de peur d'être pris en embuscade. 

  

 

Vallée de Phallez.jpg   Ferme fortifiée de Phallez 1.jpg

la Combe de l'Euse vue du château de Mérindol et la ferme forteresse de Saint-Phallez.

 

Combe de l'Euse.jpg

La Combe de l'Euse que domine la ferme forteresse de Saint Phallez devenue un prieuré au XVIIème siècle.

 

Tous les villages VAUDOIS voisins sont également pillés, les hommes massacrés ou envoyés aux galères, les femmes violées avant d’être tuées. Certaines sont vendus en esclavage. Les terres sont confisquées. Et les biens pillés sont bradés au dixième de leur prix, pour payer les soldats.

 

Les violences débordent, et les villages alentour les subissent aussi. Le chef de la résistance VAUDOISE, Eustache MARRON a son fief à Cabrières (actuel Cabrières-d'Avignon), qui est détruit le 19 avril, tout comme 23 autres villages VAUDOIS du Lubéron, massacrés par l'armée de la flotte du Roi (Outre Mérindol et Cabrières, on peut citer parmi les plus touchés Cabrierettes, Peypin, La Motte d'Aygues, Saint-Martin, Nyons, Lacoste, Lourmarin, Villelaure, Tresemines, La Roque d'Anthéron, Janson...)

 

Celle-ci extermine 3000 personnes en cinq jours des deux côtés de la montagne du Lubéron et envoie aux galères 670 hommes.

 

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Gravure attestant la sauvagerie du massacre de Mérindol

 

Puis tous les villages sont détruits.

 

De plus, le passage des soldats détruit également les cultures, les troupeaux sont tués. La cinquantaine de paysans de Mérindol qui avaient réussi à fuir dans les hauteurs de Saint-Phallez vont mourir de faim une fois que l’armée se sera retirée, faute de nourriture. Tout a été ravagé !

 

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Ce qu’il reste de nos jours de la chapelle du Château de Mérindol, seul mur du village encore debout !

 

À la suite de ce massacre, le pape Paul III reçut avec tous les honneurs, le président du Parlement de Provence, Jean MAYNIER. Et lorsqu’Henri II de France monta sur le trône en 1547 à la mort de François Ier, il fit ouvrir une enquête sur ce massacre.

 

Le Parlement de Paris jugea les principaux coupables de cet événement dramatique, mais les soudards tout comme les parlementaires Jean MAYNIERS d'Oppède et Joseph d'AGOULT qui s'étaient enrichis furent tous acquittés !

 

Les quelques survivants VAUDOIS de ce massacre rejoignirent l'église calviniste.

 

On retrouve sur le site de l'ÉPUF (Église Protestante Unie de France) une évocation de ce douloureux épisode de l'histoire de la réforme dans le région du Luberon sur le site de l'ÉPU d'Avignon (LES VAUDOIS EN LUBERON) à partir duquel vous pourrez découvrir une foule d'informations complémentaire par les liens qui s'y trouvent avec l'Église Vaudoise du Luberon qui fait elle-même partie de la Fédération Protestante de France. 

 

Le 12 février 1560, au tout début des guerres de religion, Paulon de MAUVANS, un Capitaine huguenot rallie les soixante églises protestantes de Provence à la conjuration d'Amboise (tentative d’enlèvement manquée du Roi François II qui avait remplacé Henri II, mais qui ne régnât qu’un an, en 1559): deux mille hommes sont promis au parti huguenot.

 

Mérindol est l’une des deux places de sûreté, avec Forcalquier, accordées par l’édit de Saint-Germain plus connu sous le nom de « Paix de Saint Germain » accordée aux protestants de Provence par le successeur de François II, Charles IX, roi de 1560 à 1574 qui est pourtant celui qui 12 ans plus tard donna l'ordre du massacre des protestants de la Saint Barthélemy le 24 août 1572 !

 

 

Massacre de la St Barthelemy 400x266.JPG

Massacre de la Saint Barthélémy

 

Les réactions en Europe sont le fruit de la version des faits donnée par Charles IX. Dès le 24 août Charles IX expédie en province et à l'étranger des déclarations présentant « la grande et lamentable sédition » comme une vendetta entre les deux familles Guise et Châtillon (Les Historiens ont tout lieu de penser qu'il s'agit là de la vraie raison de l'événement, mais Charles IX, un homme faible et complètement dominé pas sa mère Marie de Médicis, essaye d'en faire une affaire personnelle).

 

Le 25 août, de nouveaux messagers partent avec une nouvelle explication : un complot protestant dirigé contre lui. Cette thèse est reprise le 26 août devant le parlement de Paris où au cours d'un lit de justice, le roi déclare que « ce qui est ainsi advenu a été son exprès commandement […] pour obvier et prévenir l'exécution d'une malheureuse conspiration faite par ledit amiral et ses dits adhérents et complices ».

 

 

Cette déclaration encore confirmée le 27 août devient la version officielle des événements, celle qui se répercute en Europe. 

 

Et le pape Grégoire XIII se réjouit et fait chanter un « Te-Deum » en remerciement à Dieu (30.000 hommes ont pourtant été assassinés dans tout le royaume de France!).

 

Sur son ordre, une médaille à l'effigie du souverain pontife est frappée afin de « célébrer l'événement ». Le pape commande également au peintre Vasari une série de fresques.

 

 

Médaille de Gregire_XIII_ commemorant la Saint Barthelemy.jpg

 

Une période de répit est enfin laissé aux huguenots pendant le règne d’Henri III le successeur de Charles IX de 1574 à 1589 mais il faudra attendre le règne d'Henri IV de 1594 à 1610, lui-même réformé (et c'est pourquoi il est l'un des rares Rois de France à n'avoir pas été sacré à Reims où était conservé la sainte ampoule avec laquelle étaient « oins » les souverains Français) pour que les Protestants puissent vivre en paix grâce à l'Edit de Nantes qu'il signe en 1598.

 

Ce texte, qui hélas sera remis en cause par Louis XIV en 1685, a mis fin aux guerres de religion qui ont ravagé la France dans la seconde moitié du XVIe siècle. Le roi de France y reconnaît la liberté aux Protestants de pratiquer leur religion. Il leur accorde aussi des garanties quant à leur sécurité...

 

... Jusqu'à la révocation de l'Edit de Nantes le 18 octobre 1695... la plus grosse erreur du règne de Louis XIV qui entraîna la fuite à l'étranger de plus de 200000 huguenots qui emmenèrent avec eux leurs techniques et leur savoir-faire entraînant une crise économique sans précédent dans l'histoire de France.

  

 Révocation de l'édit de nantes 1685.jpg

 

8 mn d'une vidéo bien faite expose l'épopée des Vaudois !


 

et une seconde vidéo (la suite) de 5 minutes 10"


 

 

 


 

 

BIBLIOGRAPHIE :

 

(1) Le blason des VAUDOIS

 

Le blason des VAUDOIS est issu de celui du Comte de LUSERNA SAN GIOVANNI (Lucerne ou Luserne en français, dont la racine est « lux » = « lumière ») est une bourgade de la basse vallée de la rivière Pellice, dont une partie des habitants étaient, et sont toujours, membres de l'Église vaudoise.

 

Le blason du Comte est aujourd'hui encore celui de la commune de LUSERNA SAN GIOVANNI. Le blason du Comte, dominé par la couronne ducale, représente sept étoiles au-dessus d'une lampe à huile. Sous le blason, se trouve la devise « lux in tenebris lucet » tirée d'un verset biblique (Évangile de Jean ch. I verset 5). Ce village a donné aussi son nom à la « pierre de Luserne », utilisée pour le dallage de luxe.

 

En 1668, Valerio GROSSO transforma ce blason du Comte en blason des VAUDOIS. Il remplaça la lampe à l'huile par un chandelier posé sur la Bible. Il changea également la devise en « Lux lucet in tenebris » (La lumière luit dans les ténèbres). Pour évoquer le destin des VAUDOIS, il garda les sept étoiles symbolisant les sept Églises persécutées de l'Apocalypse.


L'année suivante, en 1669, cette version du blason fut reprise et imprimée dans le livre monumental du pasteur Jean LÉGER « Histoire générale des Églises évangéliques des vallées de Piémont ou VAUDOISES », édité en 2 tomes à Leyden (Pays Bas) chez Jean le CARPENTIER. Jean LÉGER avait été pasteur à LUSERNA SAN GIOVANNI en 1662/1663.


Depuis, ce blason a été adopté comme signe de reconnaissance et de ralliement par les VAUDOIS du monde entier.

 

 

(2) Conférence du pasteur Horst DEUKER, (https://youtu.be/qxnvVWijAtY) au musée de la Roque d’Anthéron : qui nous a conté ce qui s’est passé le 18 avril 1545 dans la semaine suivant Pâques, à savoir le massacre des VAUDOIS du Lubéron… avec des textes et recherches de Gabriel AUDISIO, un historien du Valdéisme et le pasteur normand MORDANT de l’Association AEVHL à Mérindol.

 

(3) Evangile selon Mathieu : au Chapitre 23 verset 1 à 15, on peut lire :

« 1 Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit:

2. Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse.

3. Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent, et ne font pas.

4. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.

5. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements;

6. ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues;

7. ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi.

8. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères.

9. Et n'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux.

10. Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ.

11. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.

12. Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé.

13. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.

14. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement.

15. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous… »

 

 

« La Valmasque » Bulletins de l'Association d'Etudes Vaudoises & Historiques du Luberon (https://www.vaudoisduluberon.com/)

 

ARNAUD (Eugène), Histoire des protestants du Dauphiné au XVIe et XVIIe siècles (3 volumes), éd. Thierry Davin, Réédition de l'édition de Paris 1875 - 1876, Paris 1998

 

« La Muse » est un Musée de l'Histoire Vaudoise situé au pied du mémorial des Vaudois du Lubéron situé rue de la Muse à Mérindol (84). Il est ouvert les jeudis de 9h45 à 12h00 et les samedis d'hiver de 14h30 à 17h30, ou, l'été, de 9h30 à 12h30. On y trouve une bibliothèque thématique accessible à tous en complément de la salle d'exposition et nous y avons rencontré un passionné d'histoire qui nous a transmis sa passion pendant toute une matinée, un bénévole de l'AEVHL (Association d'Etudes Vaudoises et Historiques du Lubéron), Jean-Jacques DIAZ que nous avons vivement remercié pour son sympathique accueil.

 

Voici un Scan du dépliant... N'hésitez pas à aller sur place ou prendre contact si vous voulez en savoir plus !

 

Dépliant_La_Muse.jpg

 


 

 



11/05/2018
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