PROFESSION DE MA FOI...

 

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Avant tout, voici ce que d'aucuns nomment :

La « Marseillaise des réformés »,

en fait, le cantique 34/18 sur la musique de Haendel...

Pour déclencher ou arrêter la vidéo de 3 minutes... cliquez ci-dessus sur :

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Martin LUTHER, un prêtre catholique ordonné en 1507 dans l'Ordre des Augustins avait été envoyé par son supérieur au cloitre universitaire de Wittenberg (une ville moyenne du Land de Saxe, de 50000 habitants à 100 Km au sud-ouest de Berlin), pour poursuivre ses études en théologie.

 

Dès 1508 il obtient un diplôme de docteur en théologie et à son tour il va enseigner la théologie dans cette même Université.

 

Cela l'amène à étudier de très près les écritures et il découvre que l'enseignement qu'il a reçu n'est pas tout à fait la vérité vraie notamment en traduisant la bible en allemand à partir de sa version originale, du grec pour le Nouveau Testament, de l'araméen pour l'Ancien Testament, et non pas celle en latin qui était utilisée depuis le Concile de Nicée et qui présentait de nombreuses inexactitudes voire des contre-sens voulus à l'époque !

 

Il y en avait tellement que, le 31 octobre 1517, il pense utile, pour ses étudiants, d'afficher à la porte de l'église de la Toussaint de Wittenberg, un texte en latin qu'il dédie au Pape Léon X et qui est connu sous le titre des 95 thèses de LUTHER (Pour les lire en français, il n'y en a que pour quelques minutes : cliquer ici ! ).

 

Après avoir refusé plusieurs fois de se rétracter, LUTHER reçoit du Pape le 3 janvier 1521 la bulle pontificale « Decet Romanum Pontificem » qui entérine son excommunication.

 

Dans la foulée, l'empereur germanique Charles Quint promulgue l'Édit de Worms le 26 mai 1521 qui interdit le « Luthérianisme » et met LUTHER au ban du Saint Empire Romain Germanique.

 

Le cloître Universitaire où il enseigne la théologie est dissous et abandonné.

 

Qu'à cela ne tienne, LUTHER se réfugie alors au Château de Wartbourg sous protection de son ami, le duc Frédéric III de Saxe.

 

Il y traduit la Bible en allemand, qu'il diffuse largement grâce à l'invention de l'imprimerie par Gutemberg, ce qui constitue une véritable révolution culturelle et religieuse car jusqu'alors, la bible n'était diffusée qu'en latin, langue que ne comprenait que le clergé Catholique Romain, mais que le peuple ignorait.

 

Et les quelques tentatives des siècles précédents n'avaient pas eu le retentissement qu'elles auraient dû entrainer parce que les bibles traduites en franco-provençal à partir du grec étaient recopiées à la main, donc elles avaient forcément une diffusion très limitée (Cf. celle de Pierre VALDES qui date de 1170 soit plus de trois siècles plus tôt avec « les Pauvres de Lyon »).

 

LUTHER, dès lors, continue à rédiger et diffuser sa réforme sous le pseudonyme de « Chevalier Georges » pour se soustraire à la censure. 

 

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Bible de LUTHER, traduite en allemand

à partir du texte Grec, et non plus du Latin...
 

Mon humble expérience personnelle…

 

Lors de notre dernière séance de catéchisme des adultes de l’année 2015, avant l'envahissement de la ville d'Avignon par le Festival, notre pasteure, Sybille, m’avait remis un petit fascicule dont le titre était « Le Bonheur d'être Protestant », en m’avouant… « Tenez Marc, lisez ça, je suis sûre que vous vous y reconnaitrez car vous auriez pu l’écrire vous-même... »

 

« Ça » c’est l'origine du texte qui suit, dont j’ai emprunté quelques lignes en les plagiant pour vous sans vergogne, n’y changeant que quelques mots, car il est clair et très bien fait.

 

Effectivement, ce qui suit s’applique strictement à mon état d’esprit d'aujourd’hui, mais je vous engage à le lire, c'est peu banal ! Je cite, entre autres :

 

... « Notre vie est ponctuée par un certain nombre de « oui » et de « non » plus ou moins énergiques mais qui orientent notre parcours ».

 

Pour ma part: un « Oui » émerveillé du mariage, et cinquante ans plus tard, l'enthousiasme ne s'est pas attiédi !

 

Auparavant, vers ma vingtième année, un « Non » énergique (sur un coup de colère, en fait) à une « vocation d’ingénieur » imposée par mon père à un gosse qui n’appréciait que les lettres et le travail manuel, sans me douter qu’un tel choix de vie pouvait avoir d’aléatoire pour moi-même et pour les autres.

 

De fait, j'ai délibérément refusé de poursuivre mes études à l’école des Mines de Saint-Etienne qui m’avait enfin ouvert ses portes après une tentative infructueuse... C'est sûr, je n'étais pas un matheux mais un littéraire !

 

Pourtant, le frère de mon père, mon oncle Raymond PAIRET, lui-même ingénieur des mines de la Pennaroya, avait voulu me faire toucher du doigt la difficulté de n’être pas parmi les « happy few » à qui il était offert de diriger la société de leurs semblables par leur savoir.

 

Par bienveillance, il m'avait donc fait embaucher comme simple mineur dans la mine qu'il dirigeait à Noyelles-Godault dans le nord poue essayer de me convaincre... Je n'ai pas changé ma position pour autant !

 

J’ai vécu par la suite ma vie professionnelle comme je l’entendais, en autodidacte, et je me suis contenté d’apprendre au fur et à mesure de mes besoins ce qu’il me fallait savoir pour m’en sortir.

 

À l’aube de ma soixantième année, un coup de colère non moins salvateur m'a amené à dire « Non » à l'Église Catholique Romaine qui était la mienne depuis mon baptême dans la petite enfance et que forcément je n'avais pas choisie.

 

« Non », décidément, ce n'était plus possible !

 

Plus possible de vivre dans cette Église pire qu'autoritaire: autoritariste, c'est-à-dire qui idolâtre l'exercice de l'autorité.

 

Une Église qui est devenue (ou qui a toujours été) une théocratie, c'est-à-dire la pire des tyrannies, puisqu'elle justifie ses décrets en prétendant qu'ils sont directement voulus par Dieu.

 

Une Église qui ainsi, en est venue à faire (ou qui a toujours fait) de la docilité la première des vertus. Les responsables de cette Église-là parlent si fort et sur un ton si menaçant et péremptoire, que les fidèles ne parviennent même plus à entendre la voix de leur conscience, ou perdent le goût de se mettre à son écoute.

 

Dans cette Église-là qui allait jusqu’à excommunier ceux-là même qui recherchaient la lumière à travers les écritures, entre autres, puisque, parallèlement, j’avais été initié à la franc-maçonnerie régulière il y avait plusieurs années…

 

J'étouffais…

 

« La foi chrétienne meurt asphyxiée si elle ne respire pas le grand air de la liberté évangélique ».

 

Non sans volonté hégémonique, mon Église d'origine est obsédée par l'ordre hiérarchique.

 

Elle fait du peuple des baptisés une gigantesque échelle de Jacob dressée vers le ciel, et à chaque échelon, comme des intermédiaires de plus en plus qualifiés dans les relations des fidèles avec Dieu : des sous-chefs, des petits chefs, des grands chefs, des super-chefs... et enfin, chapeauté de sa tiare et vissé sur le « trône de Pierre », le grand chef qui s'autoproclame modestement « Sa Sainteté » et que d’aucuns ont déclaré infaillible tout dernièrement !

  

L′infaillibilité pontificale était effectivement un dogme proclamé par l'Église catholique en 1870, mais il a été complété et confirmé en 1964, alors même que dans le même temps se tenait précisément Vatican II, dont le rôle était entre autres de réformer le dogme, selon lequel le pape ne peut se tromper dans son pouvoir ordinaire et extraordinaire lorsqu'il entend définir une doctrine révélée en matière de foi ou de mœurs, qu'il exprime ex cathedra.

 

Mais pour grand que soit le Pape, il est ce que nous sommes, il peut se tromper tout comme les autres hommes ! aurait dit Pierre CORNEILLE !

 

Quelle dérision !...

 

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Le Songe de Jacob, dit « l’échelle de Jacob »

Symbole de la nouvelle Alliance !

 

Que d'intermédiaires, que d'écrans plus ou moins opaques entre Dieu et moi !

 

Peut-être à cause de son ivresse de pouvoir sur les âmes, mon Église d'origine est malade de juridisme, multipliant à plaisir les règlements, les dogmes, et plus volontiers les interdits, les anathèmes et les condamnations.

 

J'étouffais…

 

La foi, l'espérance et la charité, ces trois vertus que je m’efforçais de respecter au travers de ma franc-maçonnerie, meurent asphyxiées quand elles sont incarcérées dans de telles prisons !

 

J'étouffais…

 

Mon Église d'origine impose à ses fidèles sa propre interprétation de la Parole de Dieu, dûment codifiée dans des textes officiels et gardée bec et ongle par des sentinelles en armes, le doigt sur la gâchette du canon à excommunication, ou du bazooka de la suspicion...

 

Et pourtant, mille bombes ! On ne domestique pas la Parole de Dieu. C'est à elle de juger l'Église, et non à l'Église de la juger en l'enfermant dans une interprétation réputée seule orthodoxe.

 

Non, décidément, ce n'était plus possible...

 

Tout un été, j'ai pris le temps de la réflexion et de la prière - deux années de suite j’ai accompli, tout seul, avec ma petite chienne la longue marche du pèlerinage de Compostelle si propice à la réflexion.

 

La décision s'est formée peu à peu d'elle-même, comme un fruit mûr qui tombe de la branche: devenir protestant, à l’instar de ma petite cousine Marie-Véronique FLEURY qui n’avait pas hésité, elle, à 40 ans, après avoir élevé ses enfants, s’être séparé de son mari qui ne pensait pas comme elle, et avoir tout quitté, à reprendre des études de théologie pour devenir pasteure de l’Église réformée!

 

Mais, comme on dit souvent, on ne devient pas protestant: on s'aperçoit qu'on l'était déjà, depuis plus ou moins longtemps.

 

Pour ma part, c'est une expérience ancienne (plus d’un demi-siècle!) que j’avais pressentie en me rapprochant des Scouts Unionistes où s’épanouissaient mes copains d’école à Manosque qui rayonnaient le bonheur !

 

Je ne disais pourtant rien de scandaleux pour des oreilles catholiques.

 

Hier, du moins, car le concile Vatican II (1962-1965) a popularisé ces notions: pour nos pairs siègeant au Concile, l'Église ne devait plus être une société hiérarchisée et guidée d'une main ferme par un clergé fait d'hommes « consacrés », mais le peuple des baptisés, rassemblés par la Parole de Dieu.

 

Et c'était cette Parole de Dieu qui est la référence dernière, non les documents pontificaux prétenduement infaillibles !

 

Hélas, ces idées que le Concile avait rendues quasiment évidentes sont peu à peu retombées dans l'oubli sous l'action d'un pape malade (autoritaire, mais redoutablement populaire). L'Église Romaine, sous les deux derniers pontificats, est revenue à grande vitesse à une théologie traditionnelle, voire traditionaliste).

 

Machine-arrière, toute ! Oublions le grand souffle de liberté de Vatican II et retrouvons les décrets fossilisés du Concile de Trente (1545-1563), quatre siècles plus tôt! ».

 

Pourtant, le Concile de mes vingt ans avait vraiment représenté pour moi le « Printemps de l'Église », en même temps que celui de ma foi chrétienne : oui, finalement, avec Vatican II, il devenait possible d'être chrétien au sein de l'Église Catholique Romaine.

 

Les reculades triomphales de ces dernières décennies ont fini par avoir raison de mon espérance : en conscience, il ne m'était plus possible de me considérer catholique.

 

Le jour même de la « béatification » du pape Jean-Paul II — apothéose de cette religion d'autorité qu'il avait tant défendue — le choix m'est apparu évident : je ne pouvais plus faire semblant d'être catholique.

 

Je suis donc allé frapper à la porte de ma petite cousine Marie-Véronique pour m’en ouvrir à elle qui avait déjà fait le pas, et j'en ai parlé avec mon copain et maître spirituel Jacques-Noël PÉRÈS, que je savais être le doyen de l'institut Protestant de Théologie de Paris; Enfin je me suis adressé ensuite à la paroisse réformée d’Avignon où j'ai découvert quelques vrais amis...

 

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Jacques-Noël PÉRÈS, doyen de l'institut Protestant de Théologie de Paris
 

Une autre histoire a commencé...

 

Je n'en dirai pas plus (j'en ai déjà trop dit) car je me suis promis de ne pas écrire un article contre qui que ce soit. Mon but n'est pas ici de détruire, de critiquer, de honnir mais de transmettre.

 

Ce qui m'importe aujourd'hui, ce ne sont pas les souffrances, les désespérances d'hier et la révolte, la colère qui m'en ont délivré. Ce qui m'importe seulement, c'est l'épanouissement de la foi que j'ai trouvé au sein du protestantisme :

 

LE BONHEUR D'ÊTRE PROTESTANT !

 

Pourquoi le fait de déclarer, quels que soient le ton et les circonstances : « Je suis protestant » me remplit-il d'une telle joie, depuis vingt ans ?

 

D'abord, sans doute, parce que c'est l'aboutissement d'une longue hésitation, d'une longue recherche.

 

Il y a si longtemps que j'étais protestant, dans ma vie, ma spiritualité, mon éthique, tout en paraissant appartenir de façon active à une autre Église !

 

Il y a si longtemps que je louchais avec envie en direction des Églises de la Réforme, sans oser franchir le pas vers elles !

 

Affirmer : « Je suis protestant », c'est donc, évidemment, une façon de dire : « Je ne suis plus catholique », sur un ton de refus qui, peu à peu, devient ferme et paisible.

 

Ne revenons pas sur le détail de ces refus - je pourrais en compter au moins autant que de thèses de LUTHER à propos des « indulgences » !

 

Il m'a paru plus intéressant de préciser pourquoi et comment ma nouvelle Église me permet de centrer ma vie chrétienne sur ce qui me paraît l'essentiel.

 

Est-ce à dire que pour moi, être protestant, c'est dire « non » à une certaine conception de la foi ?

 

Sans doute, et là l'enseignement de mon Papet n'y est pas étranger, lui qui se prétendait Vaudois, mais, tout jeune, je n'y avais attaché aucune importance... c'était mon grand-père auprès de qui j'ai vécu une enfance merveilleuse ! (cf. mon article à ce sujet: Fantasque, mon Papet se disait « VAUDOIS »… Mais qu'es acò ?

 

On le rappelait plus haut, les premiers protestants, à la Diète de Spire, ont été d'abord des protestataires, des « refusants » qui s'insurgeaient contre un inacceptable diktat politico-religieux.

 

Comme j'aime une telle prise de position !

 

Mon histoire personnelle (là encore, n'y revenons pas - cf. les dix articles publiés sur ce même blog concernant l'origine de ma famille et notre cursus) a forgé en moi un refus viscéral de toute forme d'autoritarisme sans réplique, surtout en matière religieuse.

 

Pour moi, le sel du baptême ne peut avoir qu'un goût de liberté, et j'arrive de moins en moins à comprendre comment le christianisme a pu être « jadis et naguère » une si écrasante machine oppressive.

 

L'autre étymologie du mot « protestant » me convient tout autant.

 

Du reste, elle n'est pas sans rapport avec la précédente, même si elle est linguistique plus qu'historique: « protestari », témoigner (testari) devant (pro) les autres, c'est « affirmer publiquement ».

 

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En ce sens, tout chrétien se doit d'être « protestant »: « Quand on allume une lampe, ce n'est pas pour la mettre sous le boisseau... » (Matthieu 5. 15)!

 

Notre foi est « une ville construite sur une hauteur... » (la montagne du sermon inaugural de Jésus, bien sûr).

 

Elle ne peut (ni ne doit) passer inaperçue... (Matthieu 5. 14).

 

Et peut-être le devoir de témoigner commence-t-il en nous-mêmes. « Christ n'a pas été oui et non; il n'y a eu que oui en lui »... (2 Corinthiens 1. 19).

 

L'Évangile nous appelle à mettre en œuvre une sincérité sans détour avec autrui ; mais aussi à nous unifier, à nous réconcilier avec nous-mêmes, à accorder entre elles toutes les dimensions de notre être.

 

On appelle cela « la paix intérieure ». Et il me semble que ma transplantation en terre protestante est une façon de m'approcher de cette paix.

 

Parce que je souhaite justifier ma décision, et que je n'ai aucun sentiment d'acrimonie, je vous encourage à suivre le raisonnement du catholicisme romain fort bien synthétisé par un spécialiste en donnant loyalement la parole à Arnaud DUMOUCH, professeur agrégé de théologie français qui enseigne en Belgique où il s'est spécialisé dans l'enseignement de la théologie aux élèves du secondaire à l'aide de vidéos pédagogiques.

 

J'ai choisi une conférence qu'il a donnée en 2011 (cf. vidéo de 45 minutes, ci-après) sur la différence entre catholiques et protestants.

 

Je ne me permettrais jamais de vous imposer ma conception. Je ne juge pas, mais me contente d'aimer et vous laisse libre de vous forger votre propre conviction.

 

En tous cas après avoir écouté la thèse d'Arnaud DUMOUCH, bien qu'il se répète et soit un peu confus, vous saurez ce qui différencie Catholiques et Protestants. Mais, délibérément, je confirme me ranger tout de même du coté de la réforme !

 


 

Peut-on parler de conversion ? Non, je l'ai dit, en ce sens que j'étais et demeure chrétien, même en changeant de « dénomination ».

 

Mais, c'est vrai, il est des « conversions » internes à la même appartenance confessionnelle, chaque fois que l'on est amené soudain à regarder l'Évangile d'un œil neuf; chaque fois que, tout à coup, on se sent interpelé tout vif par la Parole de Dieu.

 

Cependant, me semble-t-il, une conversion, quelle qu'elle soit, permet toujours une appropriation personnelle des mystérieuses promesses de Jésus, au moment où il va quitter ses « compagnons » (Marc 16. 10): « Allez par le monde entier, proclamez l'Évangile à toutes les créatures. [...] Et voici les signes qui accompagneront ceux qui croiront en mon nom : ils chasseront les démons, ils parleront des langues nouvelles, ils saisiront à pleines mains des serpents, et s'ils boivent quelque poison mortel, cela ne leur fera aucun mal. Ils imposeront les mains à des malades et ceux-ci seront guéris... » (Marc 16. 15-18)

 

Oui, le chrétien, quelle que soit la conversion qu'il effectue, est appelé à chasser les démons, et d'abord en lui-même: les démons de la superstition, de la magie, de la mythologie que la « religion naturelle » déploie autour d'elle comme autant de miroirs à alouettes pour éblouir ses fidèles et les prendre dans ses filets.

 

Se convertir, c'est ne plus vouloir être éclairé que par Jésus-Christ, Lumière du monde (Jean 8. 12 ; 9, 5), « Soleil levant venu visiter les habitants des ténèbres pour guider leurs pas... » (Luc 1. 78-79) — et les guider sur un « vivant chemin de vérité... » (Jean 14. 6) — d'une « vérité qui les libère... » (Jean 8. 32) : Post tenebras, lux (devise de genève = la lumière après les ténèbres - extrait de la Vulgate)!

 

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Armoiries de la ville de Genève

 

Ces démons des ténèbres de l'âme, comme ils ressemblent à ces serpents qu'on peut et qu'on doit désormais saisir à pleines mains... mais pour leur tordre le cou!

 

Sans doute tenteront-ils de mordre à pleins crocs, et ils y parviendront parfois, car ils sont spécialement rusés (cf. Genèse 3.1). Ils inoculeront avec un plaisir sadique le venin de la mauvaise conscience et des regrets stériles: poison réputé mortel! En tout cas, assez vénéneux pour pourrir les jours et les nuits, comme chaque fois qu'on bouscule ses habitudes de pensée et d'agir patinées par les traditions.

 

Une fois retombé l'enthousiasme de son choix, le converti peut être infecté par le poison du doute et étouffé par le serpent constricteur des scrupules : « Ai-je posé le bon choix ? - N'était-ce pas de l'orgueil, de quitter ainsi cette Église qui m'a nourri depuis la mamelle ? - N'était-ce pas de la non-assistance à personnes en danger, que de laisser cette communauté si malade - on ne tire pas sur une ambulance ! », etc.

 

Le remède (l'antidote, si l'on préfère) à tous ces atermoiements pestilentiels, c'est de choisir pour instrument de mesure l'action concrète.

 

Ce regain de foi que l'on est en train de vivre nous incite-t-il à nourrir les affamés, accueillir les étrangers, visiter les malades et les prisonniers ? « Car j'ai eu faim, et ,vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais à l'étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité ». (Matthieu 25. 42-43) Car c'est bien cela, aujourd'hui, imposer les mains à ceux qui souffrent.

 

Et on ne doit pas en attendre d'autre miracle que celui d'une solidarité active qui, à défaut de guérir, apaise, si peu que ce soit, l'humanité souffrante.

 

Sur ce chemin de conversion, on peut et on doit aussi parler des langues nouvelles.

 

Non pas que, sous l'effet d'une foi exaltée, le priant se mette à « parler en langues » (1 Corinthiens 14. 6), c'est-à-dire baragouiner un incompréhensible sabir, comme s'il était en transes: le comble de l'extase pour certains pentecôtistes ou catholiques charismatiques.

 

Pour le converti, « parler en langues », me semble-t-il, c'est seulement - mais de façon bien plus essentielle - formuler désormais sa foi avec d'autres mots, sans pour autant évoquer une hérésie, quoique !

 

Non plus, en un pieux psittacisme, régurgiter des bribes du catéchisme ou des prédications que l'on a subis jadis; mais dire sa foi et son amour renouvelé pour Jésus-Christ avec ses propres mots, des mots qui sont vraiment le miroir du vécu de sa foi ressuscitée.

 

Ce sont ces mots-là que, pour mon compte, j'ai tâché d'exprimer ici.

 

Puissent-ils (telle est mon espérance, telle est ma prière) parler au cœur de mes lecteurs, et malgré toutes les imperfections de ma petite musique de l'âme, leur permettre peut-être d'entendre l'écho assourdi d'une autre voix !

 

À l'automne 2017, j'avais programmé un voyage en pays Cathare pour essayer de comprendre ce que la plupart considèrent comme le ferment de la réforme qui n'est apparu en fait que 400 ans plus tard.

 

Je vous en fait un compte-rendu loyal que j'ai intitulé « Comprendre la naissance des hérésies : LES CATHARES »...

 

 À bientôt !

 


 



03/07/2018
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