LE TEMPLE SAINT MARTIAL D'AVIGNON

 

Pour vous mettre dans l'ambiance voici l'hymne « la Cévenole » de l'Assemblée du Désert.

Vous pouvez le demarrer ou l'arrêter en cliquant ci-dessus sur l'un des symboles suivant
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Le temple Saint-Martial est une des premières Églises d'Avignon du style gothique flamboyant dévolue au culte Catholique, mais depuis sa construction de 1383 à 1388, elle a subi bien des transformations.

 

Elle est devenue un Temple de l'Église Réformée depuis 1881, puis en 2013 le temple de l'EPUF (à savoir de l'Église Protestante Unie de France) qui regroupe désormais l'Église Luhérienne et l'Église Réformée qui se sont unies après prés de 50 ans d'un heureux rapprochement qui avait débuté en 1965.

 

C'est donc le siège de la paroisse protestante d'Avignon où se célèbre le culte tous les dimanches à 10h30.

 

Vous y êtes cordialement invité, dès 9h30 et on vous y accueille avec un petit déjeuner pour faire connaissance et confronter nos idées les uns avec les autres…!

 

Vous ne connaissez pas le culte Protestant ? Alors vous pouvez cliquer sur le lien qui suit pour découvrir un petit dépliant que j'ai commis il y a quelques années pour l'expliquer aux visiteurs du Temple d'Avignon.

 

Pour les initiés, ils peuvent cliquer sur le lien suivant pour avoir accès à pratiquement toutes les prédications in extenso qui y ont été présentées depuis le regroupement des deux Églises. Il leur suffit de cliquer sur le présent lien qui leur donnera accès à ces textes bibliques et leurs explications.

 

Pour y entrer, il faut avoir le mot de passe mais il est bien connu et tout chrétien devrait l'avoir en tête même s'il n'est pas protestant puisque c'est le premier mot de la Bible en hébreu, qui annonce... le commencement ! (Si vous êtes curieux mais peu perspicace, vous pourrez toujours me le demander par un petit message perso sur ma boite marc@pairet.org)! 

 

HISTORIQUE DU TEMPLE SAINT-MARTIAL

 

À l’emplacement de l’Église Saint-Martial, la Reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence, possédait une maison, au bord de la Sorgue qui coulait le long de l'actuelle rue Jean-Henri Fabre dans le prolongement de la rue Joseph Vernet après le croisement avec la grande artère de la rue de la République à Avignon pour aller se jeter dans le Rhône.

 

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Borne municipale placée à l'entrée du Temple

 

C'est dans cette maison que fut conclu en 1348 l'acte par lequel la Reine Jeanne vendait au pape Clément VI la ville d'Avignon et les biens qu'elle y possédait pour la somme de 88000 florins (qui correspondait à l'époque au prix de 88000 moutons mais surtout au prix de « l'indulgence » que le Pape Clément VI lui avait accordé pour qu'elle puisse épouser son 3ème mari qui était en fait son cousin germain Louis de Tarente).

 

Quelques années plus tard, par « bulle » du 17 mars 1363, le pape Urbain V a rétrocédé cette maison à l'Ordre des Bénédictins de Cluny, en compensation de leur prieuré « Notre Dame de Belvédère » qu'avait annexé le pape Jean XXII, lors de la construction de son château de Pont-de-Sorgues.

 

En 1378 le cardinal Pierre de Cros, ancien archevêque d'Arles, y fonda un monastère-collège et commença les travaux de l'Église, qui ne fut terminée qu'en 1388.

 

L'architecte en était Pierre Morel, un compagnon du devoir lyonnais dont c'était la première œuvre monumentale. Il est également le maître d'œuvre de l'Église des Célestins toute proche qu'il construisit sur le même modèle gothique flamboyant à 300 m de Saint Martial.

 

L'Église Saint-Martial abritait de superbes tombeaux ; parmi eux, celui du cardinal de Lagrange, un immense monument macabre d'une hauteur de 16 mètres qui fût demonté à la révolution.

 

Une partie du tombeau a servi à daller le cœur de l'Église et on n'en possède plus qu'un croquis photogravé par la bibliothèque Barberini à Rome. Seul le « transi », le piedestal du monument, représentation macabre de la dépouille du cardinal sculptée sur marbre, a été conservé par le musée Calvet qui s'était installé à proximité de l'Église dans le bâtiment conventuel des bénédictins. 

 

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 Croquis du tombeau du Cardinal de Lagrange

(Bibliothèque Barberini à Rome)

 

Le célèbre « transi » du Cardinal qui ornait le piedestal du tombeau a été sauvé de la destruction et est aujourd'hui passé du musée Calvet au Musée du Petit Palais.

 

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Transi du Cardinal Lagrange autrefois abrité dans Saint Martial...

Au pied d'un immense tombeau de 16 m de haut qui a été démonté

à la révolution et dont on a conservé que le « transi » au Petit Palais.

 

Le monastère-collège fut très florissant aux XIVème et XVème siècles et abritait une riche bibliothèque (n'oublions pas qu'à l'époque l'imprimerie n'existait pas et tous les livres étaient recopiés et enjolivés à la main!) que le père abbé avait installé au 2ème étage du clocher dans une pièce hexagonale au plafond en croisée d'ogive remarquable (qui existe encore, mais sans ses livres déménagés à la révolution).

 

Après l'effondrement du transept sud et d'une partie de l'abside collatérale en 1699, les bénédictins ont passé commande à l'architecte Pierre MIGNARD (le fils de Nicolas et neveu du peintre Pierre), d'un grand portail d'entrée tel qu'on le voit aujourd'hui pour remplacer une petite porte qui donnait accès à la rue adjacente, ainsi que l'agrandissement des bâtiments conventuels vers l'ouest, dont il ne demeure qu'une toute petite partie occupée par l'office de tourisme actuel, qui se prolongeait jusqu'au cloître Saint Louis, mais qui fût démoli à la révolution pour le percement de l'artère principale de la ville, la rue de la République.

 

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Portail baroque de Pierre Mignard (1699) et hall d'entrée du Temple Saint-Martial

 

A la Révolution, hélas, les tombeaux furent détruits, la bibliothèque et les archives dispersées, l'Église désaffectée.

 

Le couvent servit alors... de caserne à la gendarmerie... qui ne sachant que faire d'une église a fait édifier un plancher intemédiaire sur les deux tiers de la nef pour l'installation de ses bureaux et n'avait conservé qu'un tiers de l'église (le coeur et deux travées) pour y aménager une grande salle de comparution immédiate.

 

Sous l'Empire, Saint-Martial fut attribué à la Ville d'Avignon, qui y installa tableaux, manuscrits et livres provenant des établissements religieux et des émigrés.

 

Ces collections furent unies à celles d'Esprit Calvet pour former le Muséum Calvet, qui resta à Saint-Martial jusqu'en 1834, date de passage de Prosper Merimée, nouvellement nommé Secrétaire d'état à la culture, et dont la première tâche a été de reprendre en main l'inventaire des monuments historiques quelque peu malmenés aprés la révolution.

 

Dans d'autres parties de l'abbaye, on installa également le Musée d'Histoire naturelle, plus tard Musée Requien, et le jardin de l'abbaye (dont l'actuel square Agricol Perdiguier n'est qu'une petite partie) fut transformé en jardin botanique.

 

Puis, les locaux laissés vides par le départ du Musée Calvet furent attribués en 1835 à l'École Normale d'Instituteurs !

 

En 1855, le percement du Cours Bonaparte (aujourd'hui Cours Jean Jaurès) détruisit une partie des bâtiments de l'ancien couvent et traversa le Musée d'Histoire naturelle et le Jardin botanique.

 

Les bâtiments de l’école elle-même sont maintenant démolis, mais une école d'adultes, puis une école primaire annexées à l'École Normale fonctionnèrent dans l'église à la place de la gendarmerie, et la salle de comparution immédiate fut transformée en amphithéâtre.

 

Des cours communaux gratuits y furent organisés pour les plus démunis, où enseignèrent en particulier l'entomologiste Jean-Henri Fabre, qui fut également conservateur du Musée Requien, et le poète Stéphane Mallarmé.

 

L'École Normale quitta Saint-Martial après la guerre avec les Prussiens en 1880.

 

800px-Plaque_St_MartialIl est inscrit sur cette plaque comemorative fixée à gauche du portail d'entrée :

 

« Le 23 décembre 1923,

la ville d'Avignon a célébré le centenaire de Jean-Henri FABRE,

l'illustre naturaliste, félibre Majoral, (1825 - 1915).

Dans cet édifice,

il fût Elève-Maître à l'Ecole Normale d'Instituteurs (1840-1842)

Professeur au Lycée (1853-1872)

donna ici des cours de sciences, organisa le musée Requien,

fit ses découvertes de chimie industrielle,

et reçut la visite de Victor DURUY, STUART MILL et PASTEUR »

 

Une nouvelle façade fut rebâtie, qui reprit l'ordonnance des bâtiments de Pierre MIGNARD.

 

Dans la partie du bâtiment aujourd'hui dédiée à l'Office de Tourisme, le Musée Requien, réaménagé, resta à Saint-Martial jusqu'en 1898, puis laissa la place à la Poste principale d'Avignon.

 

C'est en 1881, après le départ de l'Ecole Normale que la partie Eglise Saint-Martial en elle-même fût affectée au culte protestant.

 

La communauté protestante quitta alors l'hôtel de Sade, rue Dorée, où elle occupait la salle d'audience de l'hôtel particulier du marquis, située au rez-de-chaussée du bâtiment où était célébré le culte réformé depuis 1830, et inaugura en juillet 1883, le temple qu'elle occupe toujours aujourd'hui non sans l'avoir vidé de tous les décors, tableaux, statues, tapisseries de l'église qui le précédait et qui ont été transportés dans les collections du musée Requien voisin.

 

TROIS MOTS SUR SON ARCHITECTURE :

 

La majeure partie de l'église est gothique flamboyant.

 

À l’extérieur :

 

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Le dégagement des vestiges du collatéral sud et des chapelles qui le bordent

a considérablement amélioré la lisibilité du plan primitif de l'église.

 

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En rouge : Vestibule et Salle du Culte.

En bleu : Vestiges du collatéral et des chapelles

En jaune : dépendances et salles de réunion de l'église Protestante

En hachuré : Office de Tourisme actuel de la ville d'Avignon

 

 

La nef est épaulée de contreforts pentus, tels ceux de la collé­giale Saint-Didier. Une différence cependant est à noter : à Saint-Martial ils sont percés de grandes arcades assurant la circulation à l'intérieur du collatéral.

 

La nouvelle abside dont le cardinal Jean de La Grange a doté l'édifice présente un caractère architectural et un vocabulaire décoratif très différents. La voûte de l'abside est à six branches d'ogives ajourées de quatre feuilles, garnies de redents, soutenues par des anges porteurs d'écus armoriés.

 

Plus élevée que la nef, elle est scandée par des contreforts puissants ornés d'écus et de gargotes jumelées. Des baies au remplage complexe occupent la quasi-totalité de ses pans. Elles sont surmontées d'un gâble dont le fleuron culmine au ras d'une balustrade ajourée.

 

Seule la première fenêtre au nord, diffère. Totalement aveugle, elle offre un décor de fleurs de lys sculp­tées sur le haut de la paroi extérieure.

 

À l'intérieur était plaqué l'enfeu du tombeau du cardinal. Elle jouxte le clocher, composé d'une tour carrée, surmontée d'un tambour octogonal et d'une flèche à crochets restituée au XXe siècle. Il abritait au premier étage la bibliothèque de l'Université.

 

Le portail monumental élevé par Jean Rochas se dresse rue Henri Fabre. Les deux niveaux qui le composent sont séparés par un puis­sant entablement que supportent les pilastres corinthiens encadrant le rez-de-chaussée.

 

Un fronton cintré, au centre duquel se détache un écu, couronne la composition.

 

Au niveau inférieur s'inscrit la porte d'accès à l'église. Flanquée de pilastres ioniques, elle est coiffée d'un fronton interrompu par un médaillon cerné de palmes. La dédicace à Saint-Martial sculptée sur la grande table de l'étage a été hélas martelée à la Révolution.

 

À l’intérieur :

 

Les transformations successives ont considérablement modifié l'aspect primitif de l'église.

 

Le Temple n'occupe que l'abside et les deux premières travées de la nef.

 

La troisième est annexée au vestibule d'entrée, la quatrième et la moitié de la suivante, divisées dans le sens de la hauteur sont aménagées en salles à vocations diverses.

 

Les arcades ouvrant sur les collatéraux ont été murées.

 

En pénétrant dans l'édifice on est immédiatement frappé par la dif­férence de traitement entre la nef et l'abside.

 

L'exubérance décorative de l'abside marque la rupture avec le modèle local et l'adhésion au style « gothique international ».

 

De larges baies au remplage complexe diffusent une lumière intense qui met en évidence la nervosité des lignes.

 

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 Nervures et baies de la nef 

 

Les nervures des six voûtains sont ajourées de qua­tre-feuilles et garnies de redents en fort relief. Elles se rejoignent au centre, autour d'une clé pendante ornée aux armes du cardinal de La Grange et de son frère, et sont reçues, dans les angles, par des anges porte-écus de taille imposante. Un arc diaphragme, timbré côté Est des armes de Cluny et à l'opposé de celles d'Etienne de La Grange, sépare l'abside de la nef.

 

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Clé de voute pendante dans le chœur aux armes du Cardinal de la Grange

Et dans le transept nord au Christ Roi  

 

Nettement plus basse, bien que surélevée comme l’atteste la reprise des piles, celle-ci se ratt­ache au modèle local. Par l'alternance des profils biseautés et arrondis des moutures, que relient d'harmonieuses contrecourbes, et la simplification du chapiteau, elle est à rapprocher de l'église Saint-Didier.

 

Parmi les œuvres majeures que renfermait l’église, il faut citer le cénotaphe d'Urbain V qui occupait le fond de l’abside, le tombeau du cardinal de La Grange qui occupait tout le coté aveugle du choeur sur 16m de hauteur... dont les vestiges (le Transi) sont exposés au musée du Petit Palais et celui de Dom Gaspard de Simiane, monument funéraire baroque dû à Jean Péru conservé au musée Calvet.

 

La chaire de bois sculptée (début du XVIIème siècle) bien que cédée par l'église Saint-Pierre vient de Sainte-Madeleine. Sur trois de ses cinq pans sont représen­tés les apôtres Mathieu, Marc et probablement Luc.

 


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La Chaire
 

L’orgue est situé en fond de nef sur une tribune. C'est l'oeuvre de Pascal QUOIRIN, facteur d'orgues à Saint Didier près de Carpentras qui l'a conçu à l'identique d'un orgue du XVIIIème siècle conçu par le fameux facteur d'orgue Dom Bedos (cf. article spécifique quant à cet instrument).

 

L’édifice présente une acoustique extrêmement réverbérante et amplifiante qui permet aujourd'hui l'organisation fréquente de concerts d'orgue avec des organistes de talent (cf. le  site de l’Association des Amis de l’Orgue pour le calendrier des manifestations).

 

 

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La tribune d'orgue est mo­derne, l'instrument a été recon­struit en 1986 par Pascal Quoirin

dans le style français du XVIIIe siècle.

 

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La conception de l'orgue est « classique française » avec 3 claviers et un pédalier de 27 jeux. Les buffets en revanche sont d’un tracé sobre, sans décor et références stylistiques particulières. Ils sont en Chêne et Châtaigner.

 

Le plan mécanique est conforme aux dispositions habituelles de l’orgue français: suspendu pour le Grand-Orgue, et le récit, à bascules pour le Positif.

 

Il est alimenté par 2 soufflets cunéiformes de 8 pieds X 4 pieds actionnés mécaniquement ou manuellement par leur levier, ou par un ventilateur.

 

Le tempérament est inégal, et la tuyauterie martelée entièrement coupée au ton.

 

L'orgue de Saint Martial, bien que relativement récent, vient d'être restauré à la suite d'un incident dû à l'humidité du lieu. Oeuvre d'art unique l'orgue du Temple Saint Martial est magnifié par l'acoustique de l'édifice avec lequel il est en osmose.

 

Tout en étant inspiré par la grande tradition de l'art du facteur d'orgues du célèbre Dom Bédos (moine facteur d'Orgues du XVIIIème siècle) en ce qui concerne la fabrication des tuyaux et toute la partie instrumentale, c'est un instrument ouvert et tourné vers l'avenir, permettant, au delà de la musique Française classique, l'interprétation d'autres répertoires, dont la musique contemporaine, et de multiples usages tant en soliste qu'avec voix et instruments. 

 

Bien que l’harmonisation de cet instrument soit conforme à la norme classique française de la 2ème moitié du 18ème (bouches basses, pressions élevée et pieds fermés), cet instrument parle « fort » et ceci est principalement dû aux critères acoustiques très particuliers de cette nef tronquée dans les deux sens dans laquelle le moindre son se développe et s’amplifie de manière considérable.

 

La restauration a été inauguré ce 15 juin 2018 grâce la générosité de mécènes anonymes de la fondation du patrimoine PACA et la participation remarquable de 50% de l'investissement par la fondation de la banque Crédit Agricole de Provence-Alpes à Aix en Provence.

 

 

LE CULTE PROTESTANT EN QUELQUES MOTS

 

Si la pratique reli­gieuse des protestants peut paraître assez proche de celle des catholiques, il y a toutefois de nombreuses nuances et les protestants célèbrent nettement moins de rites.

 

Ils ne partagent que deux sacrements avec les Catholiques : la cène (ou eucharistie) et le baptême, et leur façon de les pratiquer peut varier selon les Églises et les courants. Ils ne reconnaissent aucun lieu, aucun objet ni aucun temps sacré. Seul Dieu est Saint.

 

Un protestant peut pratiquer sa foi individuellement, en tout lieu.

 

À la différence des catholiques, les protestants ne prient que la Sainte-Trinité (Dieu, Père-Fils et Saint-Esprit); ils ne vouent pas de culte à la Vierge Marie et ne vénèrent aucun saint. Marie est simplement reconnue comme la mère du Christ et n'est donc pas considérée comme une médiatrice.

 

L'office religieux est appelé « culte » et se pratique tous les dimanches matins au temple, un édifice religieux d'architecture et de mobilier plus modestes qu'une église.

 

Les temples n'abri­tent pas de formes d'art religieux qui, pour les protestants, sont des images qui peuvent disperser ou détourner l'attention de l'essentiel : « l’écoute de la Parole de Dieu » .

 

Seule une croix nue, dépouillée du corps de Jésus, symbolise la mort et la résurrection du Christ. Les temples comportent également et simplement une table de communion et une Bible ouverte.

 

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Le pasteur (ou un laïc) dirige le culte composé de chants (cantiques), de lectures de la Bible, de prières, d'une prédication et, éventuelle­ment, de la cène.

 

À la différence de l'eucharistie catholique, les protestants partagent tous, systéma­tiquement, la communion sous les deux espèces, le pain et le vin, symboles du corps et du sang du Christ. Comme il s'agit d'une fête, la Cène est partagée par tous les paroissiens réunis en cercle autour de l'autel, mais seulement une ou deux fois par mois et non pas tous les dimanches. 

 

Les protestants pratiquent également le baptême « chrétien » qui, selon les courants, peut être administré soit par aspersion, soit par immersion, aux nouveau-nés ou uniquement aux adultes. Ce baptème « chrétien »  est reconnu par toutes les églises chrétiennes.

 

La confirmation, couramment pratiquée chez les protestants, n’est pas un sacrement, mais le renouvellement des engagements du baptême. Elle peut marquer aussi l’admission du confirmant à la Cène.

 

Le mariage est une bénédiction du couple qui se pratique au cours d'un culte célébré à cette même occasion. Le service funèbre est aussi un culte destiné aux vivants pour les soutenir dans leur peine et témoigner de l’espérance de la résurrection. Il n’y a pas de prière pour les défunts qui sont désormais entre les mains de Dieu.

 

Il n'existe pas chez les protestants de rites ecclésiastiques tels que la confession des péchés auprès d'un tiers, la bénédiction de lieux ou d'objets (elle est prononcée uniquement sur les personnes), le signe de croix ou le chapelet.

 

Enfin, les protestants célèbrent aussi certains événements du calendrier chrétien, tels que Noël, Pâques ou la Pentecôte au cours de cultes dominicaux.

 

Le culte est public et tout un chacun peut y assister.

 

 

L'ÉGLISE RÉFORMÉE EST DEVENUE « ÉGLISE PROTESTANTE UNIE de FRANCE »

 

Jusqu’en 2013, chaque communauté de l'Église Réformée de France (ERF) était constituée en Association cultuelle.

 

Depuis, la fusion des Églises Luthériennes et Réformées de France n’a rien changé à la structure communautaire qui demeure celle de la Fédération des différentes Associations Cultuelles qui existaient déjà.   

 

Le Logo de la nouvelle église a posé quelques problèmes aux deux parties mais elles sont arrivées à s'entendre dans la modernité... par la superposition stylisée des deux croix :

 

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    Croix Luthérienne                              Croix Huguenote

 

La croix luthérienne avec la rose, et le cœur, et la croix huguenote avec ses pointes saillantes et la colombe, ont fini par donner... une symbiose dynamique, sans doute propulsée par l’Esprit Saint, qui pousse le dessin à sortir d’un cadre où la croix occitane en perd sa symétrie et la rose luthérienne au cœur rouge s’en trouve disloquée :

 

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Les membres électeurs de cette Association se réunissent en Assemblée Générale une fois par an pour réfléchir à la vie de l'église, voter un budget et renouveler, tous les trois ans et par moitié, les membres du Conseil presbytéral (CP) élu.

 

Le pasteur est membre de droit de ce Conseil qui, à Avignon, comprend 14 membres élus et se réunit mensuellement.

 

Le Conseil presbytéral est responsable de la vie spirituelle et matérielle de la paroisse conformément aux décisions des Synodes.

 

 

Le Synode régional :

 

L'ERF est composée de huit Régions (Avignon est dans la Région Provence-Côte d'Azur-Corse).

 

Une fois par an à l'automne le synode régional regroupe les délégués de chaque paroisse (deux membres du CP dont le pasteur).

 

Chaque Région est subdivisée en Consistoires : Avignon fait partie du Consistoire de Provence.

 

 

Le Synode national :

 

Il se réunit une fois par an au mois de mai et regroupe les délégués élus par les huit Régions de l'ERF. Dans l'Église Réformée, c'est le Synode national qui est l'autorité.

 

En mai 2014, c’est Avignon qui eut l’honneur d’accueillir le synode national.

 

L'Église Réformée de France est donc maintenant membre de la Fédération Protestante de France et du Conseil Œcuménique des Églises (COE).

 

Sis à Genève, le COE regroupe plus de 320 églises dans plus de 100 pays différents et représente environ 400 millions de chrétiens : anglicans, orthodoxes, baptistes, réformés, luthériens, méthodistes, pentecôtistes, engagés les uns et les autres dans des contextes politiques, économiques et sociaux multiples.

 

Depuis Pâques 2013, après un long travail initié en 1965, toutes les Églises Luthériennes et Réformées de France se sont réunies en une seule entité désignée sous le titre d'Église Protestante Unie de France.

 

Nota Bene : La paroisse de Saint Martial d'Avignon s'est jumelée à l'été 2018 avec la paroisse Suisse de Saint Laurent - l'Eglise à Lausanne.

 

 


 

NB : La partie « Architecture » est extraite de différents travaux élaborés par l'Eglise Réformée d'Avignon et la ville d’Avignon pour des besoins touristiques dont les fiches des « Promenades du Patrimoine d’Avignon – Fiche n° 310 : Promenade des Teinturiers » et les panneaux d'information qui ornent le parvis du temple.

 

L'analyse de l'orgue est due à Philippe LEFEBVRE, Organiste titulaire de Notre Dame de Paris et Président de l'Association « Orgue en France ».

 


 



06/05/2024
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