LES GRANDES ORGUES : UNE HISTOIRE DE TUYAUX !

 

Pour vous mettre dans l'ambiance de cet article, vous reconnaitrez tous...

Un des chefs-d’œuvre de Jean-Sébastien BACH conçu pour l'orgue.

Cet enregistrement a été préparé par Michaël STODDART

Organiste et membre de l'Asso. « Amis de l'Orgue de St Martial », pour ses concerts...

Pour le démarrer, cliquez sur la flèche et pour l'arrêter sur l'un des symboles :

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L’orgue du Temple Protestant de Saint-Martial à Avignon…

 

Ce jeudi 16 févier 2023, avec la bienveillance de Jean-Claude GENIN, l’un des organistes et le Président des Amis de l’Orgue de la paroisse protestante d’Avignon, ma petite Association des « Seniors dans le Vent » a pu visiter l’atelier du Facteur d’Orgues Pascal QUOIRIN qui a construit l’orgue du Temple Saint-Martial d’AVIGNON, financé par les paroissiens il y a 35 ans. Cet article vient compléter celui que j'avais consacré à l'ORGANOLOGIE, la science de tous les instruments de musique, il y a 6 ans déjà !

 

C’est un orgue magnifique ou plutôt de « Grandes Orgues » (au pluriel... elles deviennent féminin - eh oui - c'est une spécificité de la langue française tout comme « Amour » et « Délice »; au pluriel, le nom orgue est masculin s’il désigne plusieurs instruments. Le féminin pluriel reste toutefois vivant pour désigner un seul instrument d'impressionnantes dimensions, notamment dans l'expression figée « les grandes orgues ») qui fonctionnent tous les dimanches pour accompagner le culte mais aussi plusieurs fois par mois pour des concerts que suivent quelques mélomanes fidèles (on peut s'y régaler entre midi et 14h00 tous les 1er vendredi du mois !

 

Nota Bene : le temple St Martial est situé juste derrière l'Office de Tourisme d'Avignon, dans le Square Agricol PERDIGUIER; c’est un des plus beaux orgues de la région et qui plus est, capable aussi bien d’accompagner de la musique baroque que de la musique classique.

 

Il n’en existe que très peu comme celui-là et les trois plus proches sont celui de l’Abbatiale de Saint-Maximin dans le Var, celui de la Cathédrale Saint Theodorit d’Uzès dans le Gard, ainsi que celui de l’Abbatiale de la Chaise-Dieu en Haute-Loire près du Puy-en-Velay où se tient chaque année à la fin du mois d'aout un « Festival de musique classique » qui attire des milliers d’amateurs des plus grands compositeurs !

 

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Orgue de l’Abbatiale de Saint Maximin (Il date de 1772)

 

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L’orgue de la Cathédrale St Théodorit à Uzès (Gard),

L’un des seuls orgues anciens à avoir conservé ses volets d’origine depuis 1679…

 

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Orgue de l’Abbatiale de la Chaise Dieu (1683 – 40 jeux – 4 claviers, un pédalier)

 


 

I - RAPIDE HISTORIQUE

 

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'orgue n'est pas né dans une église, et encore moins en occident, bien que ce soit là qu'il se développa le plus.

 

L'histoire de l'orgue a débuté au IIIème siècle avant J-C. à Alexandrie en Égypte, grâce à un ingénieur Grec de génie nommé « CTÉSIBIOS » (-270 av. J-C.) qui a eu l'idée de placer des tuyaux de flûtes de tailles différentes sur un réservoir d'air actionné par des touches reliées à des soupapes.

 

Il avait inventé l'orgue, qu’il avait nommé « HYDRAULE », mais il avait également déjà inventé le clavier et le piston. On doit à ce génie bien d'autres inventions d'importance d’ailleurs comme la première horloge à eau, la « CLEPSYDRE » (cf. mon article sur la MESURE DU TEMPS), le monte-charge, le canon à eau et bien d'autres machines qui ont encore des applications de nos jours sans compter CARPE DIEM, ma réflexion sur Sénèque quant au temps perdu !...

 

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« L'HYDRAULE » de CTÉSIBIOS (-270 av. J-C !)

sur une mosaïque de la villa romaine de Nennig (à Trèves, Allemagne)

Et reconstitution contemporaine de ce même HYDRAULE

 

Le schéma de fonctionnement de l’HYDRAULE était le suivant :

 

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Schéma de fonctionnement de l’HYDRAULE de CTÉSIBIOS (-270 avant J-C.)

 

L’air était fourni par deux soufflets disposés de part et d’autre de l’instrument et manipulés par deux jeunes gens qui envoyaient cet air dans une réserve en cuir souple dont la pression était compensée par un réservoir d’eau muni d’une cloche en cuir qui se gonflait ou se dégonflait pour assurer un débit d’air à peu près constant.

 

Un clavier permettait d’ouvrir des soupapes correspondant chacune à un tuyau par lesquelles l’air s’engouffrait pour actionner le son dans un ou plusieurs tuyaux exactement comme cela se passe aujourd’hui dans un orgue moderne.

 

Ce nouvel instrument a rencontré un immense succès, qui l’a amené à se développer en Grèce et de là à se répandre ensuite dans tout l'empire Romain.

 

L’empereur Néron lui-même aurait découvert cet instrument lors d'un voyage en Grèce et il fit le vœu d'en faire jouer pour célébrer son triomphe sur les Gaulois lors de la sédition de 67. Ses successeurs ont été de grands admirateurs de l'orgue qui fût très utilisé dans les cirques.

 

Ces instruments avaient des dimensions certes plus réduites que les orgues de nos cathédrales mais ils étaient cependant extrêmement puissants car leur pression d'air était pratiquement trois fois supérieure à celle des orgues d'aujourd'hui.

 

C'est sous cette forme que l'on retrouve l'orgue en Grèce puis dans l'empire Romain...

 

A Byzance, l'orgue devint un instrument de la pompe impériale après le transfert du siège de l'empire Romain du fait des invasions barbares. C'est à cette époque que l'orgue va connaitre un tournant décisif dans son histoire et va vivre un essor sans précédent.

 

En 750, en effet, l'empereur Constantin V offre un orgue en cadeau à Pépin-le-Bref et malgré les premières réticences des évêques pour utiliser cet instrument, dû au mauvais souvenir des martyrs des premiers chrétiens dans les cirques romains où se trouvaient les orgues, il va se répandre progressivement dans les cours des palais.

 

Dans les abbayes, les moines, très enthousiastes, vont commencer à en construire ; ce seront des orgues que l’on a appelé des « Positifs » car ils étaient « posés » comme des guide-chants dans les cloitres d'abord, puis à partir du XIIème, dans les églises.

 

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L'orgue dit « positif ».

 

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Petits orgues « posés » du moyen-âge.

 

C'est à partir de ce moment-là que l'orgue va atteindre son apogée, à l'époque baroque.

 

C'est l'orgue portatif « Positif » que l'on retrouve durant tout le moyen-âge dans les fêtes des palais. La pression du vent se fait non plus avec de l'eau mais grâce à un ou plusieurs soufflets.

 

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 Deux exemples d'orgue « positif » utilisés comme guide-chants.

 

De l'unique clavier du « positif », on commence à adjoindre de nouvelles sonorités qui vont se mêler ou s'opposer les unes aux autres, grâce à l'invention du « registre », ce qui permet d'avoir plusieurs séries de tuyaux (jeux) sur le clavier, puis de nouveaux plans sonores vont apparaitre dans des buffets devenant plus imposants.

 

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Petits orgues d'appartement que l'on aurait pu voir dans le cloitre des abbayes...

A gauche avec tuyaux en bois, à droite, avec tuyaux en alliage étain-plomb !

 

L'orgue va lentement grandir et prendre les dimensions de l'imposant instrument que nous lui connaissons aujourd'hui.

 

Les églises et cathédrales nouvellement construites devenant plus grandes, l'orgue, devenu instrument de la liturgie chrétienne, devient plus grand lui aussi.

 

Dans l’immédiat je laisse la parole à Jean-Claude GENIN, qui va nous en dire plus à son propos…

 


 

II - COMMENT ÇA MARCHE ?

 

Lors de la visite aux ateliers de Pascal QUOIRIN qu'il nous a organisée ce jeudi 16 février, il est apparu que ce monde de l’orgue ne va pas forcément de soi !

 

Entre les « soufflets » qui se gonflent pour apporter le vent nécessaire pour « faire parler » les « tuyaux », tout comme l’air sort de nos poumons pour faire chanter ou faire entendre notre voix (c’est pourquoi on dit d’un orgue qu’il « parle ») les éléments de base pour le fonctionnement de l’orgue, ce sont essentiellement :

      • La console représentée par les « claviers » (auxquels on a donné le nom de positif, grand orgue, récit et écho), le « pédalier » et les « registres » de « jeux »
      • Les soufflets réservoirs et production de vent acheminé par le ou les « porte-vent »
      • Le sommier qui est le « cœur » de l’orgue car c’est lui qui accueille l’air pour faire chanter les tuyaux. Le bois utilisé est la plupart du temps du chêne.
      • Et tout le matériel sonore, dont la tuyauterie, qui est constitué d’une part, de bois avec une préférence souvent pour les résineux qui ont une bonne résonance avec les graves (les anciens préféraient le chêne), d’autre part, le métal avec des alliages étain-plomb dans différentes proportions, voire du laiton, de vieux orgues sont même équipés de tuyaux en cuivre.

Ce qui est un peu plus difficile à comprendre c’est justement ce que le « sommier » (le cœur) représente dans un orgue (cf. croquis ci-après qui l’explique clairement, je pense).  Il est essentiel car il assure la parfaite gestion du vent pour le distribuer aux « registres » sélectionnés.

 

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Un des sommiers de l’orgue Saint Martial lors de son relevage en 2017

 

Je m’installe aux « claviers ». J’ai devant moi, comme au temple Saint-Martial mes trois « claviers » superposés et de chaque côté 14 « registres » (jeux), donc 28 en tout, sans oublier le « pédalier ».

 

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Les 28 registres de part et d'autre des 3 claviers de l’orgue de Saint Martial

 

Tout se passe entre ce « jeu » que je choisis et l’air qui arrive des « soufflets » grâce à ce gros tuyau de bois qui amène l’air au « sommier » le « porte-vent » …

 

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Porte-vent en bois transportant l’air depuis un couple de deux soufflets traditionnels à commande électrique.

 

La partie basse du « sommier » par où arrive l’air est un espace où cet air est sous pression. Cet espace c’est la « laie ou laye ».

 

Au-dessus de la « laye », les « touches » sur lesquelles j’appuie, tirent une « soupape » qui permet au vent de rentrer dans un espace situé juste sous les tuyaux et qui s’appelle la « gravure ».

 

Elle est commune à tous les tuyaux correspondant à une touche du clavier.

 

Elle s’étend sur toute la largeur du « sommier ». On a vu aux ateliers QUOIRIN, ces planches de bois en fabrication avec leurs « gravures » de largeurs différentes correspondant à la taille des tuyaux qu’elles vont devoir alimenter en air sous pression.

 

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 Gravures de sommier en cours d’assemblage dont on aperçoit bien les tirants de registre (en bas).

 

La « gravure » est ouverte par une « soupape » mue depuis les claviers par l’enfoncement des touches, transmis par la mécanique, une succession de biellettes appelées selon leur position « vergettes », « rouleau d’abrégés », ou « joncs » … assistées par des ressorts pour assurer la souplesse de la transmission, qui vont animer les « soupapes ».

 

  
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Système d’abrégés, vergettes et joncs d’un orgue en restauration aux ateliers QUOIRIN…

 

En s’ouvrant, la « soupape » laisse pénétrer dans la « gravure » l’air contenu dans la « laye » et, si les « registres » sont ouverts, elle permet au « tuyau » de « parler ».

 

Si le « registre » est repoussé, il s’oppose au passage du vent dans le « tuyau ». S’il est tiré, la touche est suspendue à la « soupape » dont le « ressort » la maintient levée quand elle est au repos et en fonction quand elle est appuyée.

 

La « boursette » fait partie de la transmission. C’est un petit sac de peau destiné à rendre étanche la « laye » à l’endroit où les « vergettes » tirent la soupape.

 

Nota Bene : Ce vocabulaire imagé ne s’invente pas !

 

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1 - Schéma de fonctionnement d’un Orgue

 

En suivant le 2ème croquis ci-dessous, on voit à droite 2 choses : les « touches » du clavier d’une part, et un « jeu ou registre » qui, quand il est tiré articule tout un mécanisme qui rejoint la réglette trouée qu'est le « registre coulissant » qui lui correspond.

 

Cette réglette coulisse sous la « chape ». Quand elle est rentrée, le « jeu » est refermé.

 

Dans le même temps, les touches de mon « clavier » sont reliées par les « vergettes » au mécanisme qu’on appelle « abrégé » : dispositif de transmission entre le « clavier » et les « soupapes » du « sommier ». Le mouvement est élargi de la largeur du « clavier » à celle du « sommier ».

 

Le 2nd croquis montre en coupe le « sommier », cœur de l’orgue (organum en latin) qui présente d’une façon complémentaire les explications du 1er croquis.

 

En espérant que cette explication rapide vous ait été utile, je vous assure de mes amitiés organistiques.

 

Jean-Claude GENIN, Organiste

 

 

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2 – Schéma du mécanisme d’un orgue

 


 

III - L’ATELIER QUOIRIN, UNE HISTOIRE DE FAMILLE !

 

Lors de notre visite des ateliers du facteur d’orgues QUOIRIN à Saint-Didier, un petit village tout près de Carpentras, nous sommes accueillis par Pascal QUOIRIN, lui-même, qui se propose de nous présenter son entreprise.

 

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Pascal QUOIRIN, le Boss.

 

C’est une entreprise familiale car, hormis une équipe d’une dizaine de compagnons dont le leader est Odin QUOIRIN, dit « Poupoullou », le compagnon du devoir ébéniste de l’équipe, toute la famille participe…

 

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Odin QUOIRIN, le compagnon du devoir ébéniste, dans son atelier.

 

L'épouse de Pascal, Bernadette QUOIRIN, informaticienne d’origine, a depuis suivi les cours d’une école de sculpture sur bois, une technique indispensable pour la restauration des « buffets » d’orgues anciens, et c'est elle la vraie gestionnaire de l'entreprise... qui veille au grain !

 

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Bernadette QUOIRIN, informaticienne, sculptrice et cantatrice.

 

Son fils, Gabriel QUOIRIN, lui, s’est mis à son compte et s’est spécialisé dans le relevage des orgues, à savoir la restauration, qui l’oblige à démonter entièrement des orgues anciens pour les retraiter dans les ateliers des facteurs d’orgues, et pas seulement celui de son père,

 

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 Gabriel QUOIRIN, Restaurateur d’Orgues.

 

Sa fille Alice QUOIRIN, elle, s’est spécialisé dans le traitement de « l’épiderme » des orgues anciens. A savoir qu’autrefois les orgues étaient souvent peint de couleurs vives et au fil du temps plusieurs couches de couleurs différentes se sont superposées. Elle leur redonne leur patine en uniformisant leur lustre d’origine.

 

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Alice QUOIRIN, Restauratrice des épidermes des orgues anciens.

 

Enfin, sur le seuil de l’atelier, notre première rencontre a été celle de son fils Raphaël QUOIRIN, qui s’est, lui, spécialisé dans la confection, l’harmonisation et la restauration des tuyaux… un travail de métallier capable de manipuler de la même façon des tuyaux de cuivre, de laiton, de plomb, d’alliage étain-plomb et de bois.

 

Cela exige en plus de posséder une « oreille absolue » pour les accorder en plus de maitriser parfaitement les techniques du métal (L’oreille absolue est la faculté de reconnaître, à savoir la nommer, à l'écoute d'un son, une ou plusieurs notes sans avoir eu besoin d'entendre au préalable une note identifiée servant de référence).

 

À notre arrivée, Raphaël était justement en train de polir un énorme tuyau en cuivre de 8 pieds et d’environ 20 cm de diamètre appartenant à l’orgue de la Cathédrale de Reims dont la restauration a été confiée à l’atelier QUOIRIN.

 

Cet orgue de Reims avait été entièrement restauré après avoir été fortement endommagé lors de son évacuation au cours de la grande guerre en 1917 et malgré plusieurs relevages depuis, il ne fonctionnait plus.

 

 

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Raphaël QUOIRIN, le métallier, responsable des tuyaux

 


 

IV - PASSONS A LA TECHNIQUE PURE...

 

Raphaël et son père nous proposent de nous faire découvrir au premier étage l’atelier de métallerie dans lequel, ce jour-là, au milieu de la « tuyau-thèque », étaient soigneusement étiquetés et rangés les 6000 tuyaux de l’orgue de la Cathédrale de Reims en cours de restauration complète dans l'atelier.

 


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Stockage des 6000 tuyaux de l’orgue de la Cathédrale de Reims.

 

Raphaël nous explique alors, qu’en fait, on distingue deux types de tuyaux : des tuyaux à « bouche » et des tuyaux à « anche » …

 

1)  Les tuyaux à « bouche » :

 

Les tuyaux à bouche fonctionnent comme une flûte ou un pipeau ; ils sont composés d’un « corps » et d’un « pied », séparés par le « biseau » qui s’avance jusqu’à une fente appelée « lumière » par où s’échappe l’air.

 

 

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Raphaël QUOIRIN soufflant dans un vieux « tuyau à bouche » en cuivre.

 

Ils peuvent être aussi bien en métal qu’en bois.

 

Une particularité de certains « tuyaux à bouche » que l’on appelle alors « bourdon » (ou « flûte bouchée ») est qu’ils ne sont non pas ouverts mais bouchés : celui-ci émet un son correspondant à un tuyau ouvert deux fois plus long, donc deux fois plus grave. Par exemple, un « bourdon » de 4 pieds sonne comme un tuyau ouvert de 8 pieds.

 

Il s'agit d'un jeu de tuyaux à bouche dont les tuyaux peuvent être construits en bois ou en alliage d’étain. C'est un jeu incontournable qui existe dans la majorité des orgues, quelle que soit leur taille. Même dans le cas d'un orgue d'étude qui n'est souvent pourvu que d'un seul jeu, il s'agit toujours d'un « bourdon ».

 

Les tuyaux bouchés (par un « tampon » réglable qui joue le rôle d'une sorte de piston pour pouvoir accorder la note) « parlent » toujours une octave plus bas que ceux qui sont ouverts et de même longueur, ce qui permet au facteur d'orgue de faire des économies de place et de matériau pour donner à l'orgue des jeux graves.

 

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Bourdons en bois de différents types et schéma de fonctionnement.

 

Les « Bourdons » sont représentés le plus communément en 8 pieds et en 16 pieds, plus rarement en 32 pieds (donnant alors les notes les plus graves de l'orgue). Les « bourdons » de 32' et de 16' sont presque toujours construits en bois.

 

Les « bourdons de 8' » peuvent être en bois ou en étain. Parfois un même jeu de « bourdon 8' » peut être construit en différentes matières en fonction de la hauteur de la note : les basses en bois et les dessus en métal.

 

La famille des « bourdons » comprend également le « bourdon à cheminée » qui désigne un « bourdon » dont le bouchon est percé d'un orifice par lequel sort un petit tuyau (la cheminée).

 

Cette cheminée, de taille et de longueur variable selon les organiers et l'effet recherché, permet d'éclaircir la sonorité du « bourdon » en l'enrichissant de quelques harmoniques. On l'appelle parfois aussi « flûte à cheminée » bien que ce jeu n'appartienne pas à la famille des flûtes.

 

2)  Les tuyaux à « anche » :

 

Il existe des « anches battantes » et des « anches libres ».

 

Les dessins ci-dessous montrent un tuyau à « anche » métallique, mais il en existe aussi en bois. Le « pied » est ici étanche : l'air ne pourra sortir que par le haut du tuyau. Il est alimenté par le trou percé au « pied » (à sa base au contact du « sommier » – cf. plus loin).

 

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Tuyau à Anche

 

Les tuyaux à « anche », comme leur nom l’indique possèdent une « anche » sur laquelle repose une « languette » de métal sur laquelle vient glisser une petite tige d’acier appelée « rasette » qui permet le réglage du tuyau en déplaçant le point de vibration de la « languette ».

 

Si on remonte la « rasette », la longueur vibrante de la languette s'allonge, et le tuyau sonne plus grave. Si on la redescend, c'est le contraire. Si la « rasette » bouge trop facilement, le tuyau n'a aucune chance de bien garder son accord.

 

De plus, cet accord doit se faire en fonction de la longueur du corps, qui sert de « résonateur » : la « languette » ne vibre efficacement qu'à la fréquence de résonance du corps.

 

Tuyaux à anche 1.JPG

Composition d'un tuyau à anche

 

En retirant l'étui du pied, qui est juste emmanché dans l'autre partie du tuyau, on découvre la partie sonore, et en particulier la « languette » en laiton, dont la longueur vibrante est déterminée par la position d'une petite tige en acier, dépassant du pied appelée « rasette ».

 

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Jeu de tuyaux à anche terminés.

 

Équipé d’une « anche battante », le tuyau émet un son comparable au son des instruments suivant dont : Trompette, Chalumeau, Trombone, Posaune (Trombone), Trompette harmonique, Clairons harmoniques, Trompette acoustique (ou Bombarde), Hautbois, Basson, Cromorne (contrebasse du hautbois), Clarinette, Voix humaine, Ranquette, Régale (petit orgue guide-chant transportable).

 

Équipé d’une « anche libre » le tuyau émet un son plus riche comparable à celui du Cor Anglais, de l’Euphone (sorte d’harmonica dont le son provient de la vibration de tubes de verre), ou d’un Physharmonica (sorte de petit harmonium guide-chant).

 

3) Différences entre les tuyaux à Bouche et à Anche

 

 

En fait, voici la présentation quasi exhaustive des différents tuyaux que l’on peut trouver sur un orgue :

 

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TUYAUX A BOUCHE                                    TUYAUX A ANCHE

  1 – Principal                                               13 – Trompette

  2 – Flûte                                                    14 – Chalumeau

  3 – Gambe                                                 15 – Hautbois

  4 – Flûte à fuseau                                       16 – Cor anglais

  5 – Flûte creuse                                          17 – Cromorne

  6 – Flûte conique                                        18 – Douçaine

  7 – Quintaton                                             19 – Musette

  8 – Bourdon                                               20 – Régale (Geigenregal)

  9 – Flûte à cheminée                                   21 – Régale (Trompeten)

10 – Bourdon conique                                   22 – Voix humaine

11 – Principal en bois                                    23 – Ranquette

12 – Bourdon en bois                                    24 – Régale (Bärpfeife)

 

4) Hauteur du son

 

Quel que soit le tuyau, à « bouche » ou à « anche », c’est la longueur du tuyau qui va déterminer la « hauteur du son ».

 

Cette longueur est exprimée en pieds et peut varier de 1/32ème de pieds, soit environ 1 cm pour l’extrême aigu, à 32 pieds, soit environ 10 m pour l’extrême grave. (On trouve sur les trois plus grands orgues du monde des tuyaux de 64 pieds qui sont hauts d’un peu plus de 19,50 m, mais c’est une exception spectaculaire mais non nécessaire, car le son est tellement grave qu’il est peu utilisé, parce que carrément inaudible tellement il « parle » fort ; – cf. en fin d’article, les orgues d’exception).

 

On appelle « taille » du tuyau le rapport entre sa longueur et son diamètre. Elle détermine le « timbre » de la note. Plus la taille est grosse, plus le son sera « rond » et « flûté », plus elle est étroite et plus le son sera proche de celui du violon.

 

5) Les jeux

 

On appelle jeu, une famille de tuyaux de même « timbre ». Le XVIème siècle a vu se développer de nombreux jeux aux timbres très variés.

 

Un jeu est déterminé par son nom, qui est souvent celui de l’instrument de musique dont il imite le « timbre », et par la longueur de son tuyau le plus grave. Par exemple, « Trompette 8’ (8 pouces) », « flûte 16’ », « régale 4’ ».

 

On distingue ainsi :

      • Les jeux principaux (tuyaux à bouche de taille moyenne et étroite).
      • Les flûtes et bourdons (tuyaux à bouche de taille large) aux sonorités pleines.
      • Les jeux d’anches (tuyaux à anche) aux sonorités éclatantes.

 

On appelle « plein-jeu », une combinaison des jeux principaux. C’est ce qui donne le son le plus riche, et le plus caractéristique de l’orgue.

 

On appelle « grand-jeu » une combinaison de jeux d’anches (par exemple « bombarde 16’ » + « trompette 8’ » + « clairon 4’ »)

 

6) Distribution des jeux – les registres

 

Des registres, commandés par l’organiste à l’aide de tirettes, permettent d’associer un jeu ou une combinaison de jeux, à chaque clavier de l’orgue.

 

Justement, il y avait dans une annexe sous atmosphère pressurisée étanche, isolée de l’atelier de Pascal QUOIRIN (à cause de la présence d’une grosse quantité de poussière du plomb fondu de la toiture qui s’est pulvérisé lors de l’incendie) la « console » de l’Orgue de la Cathédrale Notre Dame de Paris dont l’atelier est en train de nettoyer la couche de plomb déposée par l’incendie.

 

Nous avons pu en prendre des photos à travers un hublot… Cela vous donnera une idée du nombre de jeux disponibles sur cet instrument (boutons de porcelaine blanche de part et d’autre des cinq claviers – j’en ai compté 133 sur cette console, dépourvue de son pédalier et 28 touches à pied pour des accords programmés!)

 

Claviers de l'Orgue de la Cathédrale Notre Dame.jpg
La console de l’Orgue de Notre Dame de Paris sans son pédalier !

 

 

7) La fabrication des tuyaux de A à Z

 

L’atelier de Pascal QUOIRIN pour ses commandes d’orgues nouveaux préfère l’utilisation d’un alliage Étain-Plomb ou du bois pour la fabrication des tuyaux les plus grands.

 

Pour les tuyaux métalliques, les opérations de fabrication sont successivement de :

      • Préparer une feuille d’alliage étain-plomb depuis son coulage,
      • Découper la feuille d’alliage à la dimension du tuyau,
      • Marteler la feuille à l’aide d’une « machine à marteler fabriquée-maison » pour la rendre moins malléable et plus rigide,
      • Raboter la feuille pour uniformiser son épaisseur en fonction de la taille du tuyau à fabriquer,
      • Mettre en forme la feuille sur un gabarit d’acier,
      • Souder le tuyau sur toute sa longueur
      • Préparer l’embout conique qu’il faudra souder à une extrémité du tuyau,
      • Harmoniser le tuyau pour lui donner sa note en jouant sur les ailes et le sifflet.

 

 01 - 14 Tuyaux Atelier.jpg

Au 2d plan, feuilles d’un alliage d’étain-plomb avant martèlement et quelques tuyaux finis.

 

Pascal QUOIRIN, en nous montrant le fonctionnement de la machine à marteler, souligne qu’il l’a conçu exactement à l’identique de ce que préconisait le moine bénédictin Biterrois, Dom BEDOS de CELLES devenu l’un des plus grands facteurs d’orgues du XVIIIème, dans son traité de « L'art du facteur d'orgues » qui est encore d’actualité de nos jours, et que lui-même n’hésite pas à consulter souvent !

 

   
01 - 21 - 3 - L'art_du_facteur_d'orgue.jpg
Traité de « L'art du facteur d'orgues » rédigé par le moine bénédictin Dom BEDOS de CELLES.
 

On aperçoit cette machine à marteler sur la droite de la photo qui suit (celle que j’ai prise était floue !)

 

 

01 - 22 Machine à marteler.JPG
 

 

Le martèlement permet d’entremêler les fibres de l’alliage qui, lorsque la feuille vient d’être coulée, sont toutes alignées. Le martèlement les fait se croiser, donc rigidifie la tôle d’alliage obtenue, ce qui rend le tuyau moins fragile aux coups et plus facile à souder.

 

Puis après avoir été rabotée pour qu’elle ait la même épaisseur partout, cette feuille est enroulée dans le sens de la longueur autour d’un gabarit en acier (l’atelier en possède tout un jeu des différents diamètres requis, du plus fin (5 mm) au plus gros pour des tuyaux de 16 pieds d’un diamètre de 20 cm.

 


 01 - 21 confection tuyau.jpg

Raphaël est en train de restaurer un tuyau en le décabossant sur sa forme cylindrique,

 

Vous pouvez d’ailleurs voir comment il s’y prend sur la petite vidéo de 1 minute qui suit :

 

https://youtube.com/clip/UgkxTZleBqvv2-fuxiDus1qb89TbWXEVBwkp 

Pour la fabrication de tuyaux neufs en alliage, Raphaël QUOIRIN façonne l’embout conique et la bouche en sifflet, ou l’anche, qu’il soudera à l’étain au tuyau après l’avoir fermé en le soudant sur toute sa longueur.

 

 

01 - 21 confection du pied conique du tuyau.jpg
 Sur cet établi on peut voir les formes en bois pour façonner des pieds coniques,

 Et, en dessous, un petit stock de lingots d'étain et de plomb.

 

16 - Stockage des tuyau de Reims 260 x 350 (3).jpg

Le pied conique des tuyaux du jeu a été soudé à l’étain au tube correspondant

 

De la même façon, Raphaël fabrique les jeux de tuyaux à anche métalliques. Certains sont tubulaires, mais la plupart sont coniques selon le son que l’on veut en tirer.

 

Mais nous n’avons pu assister qu’au martelage des feuilles d’alliage, c’est pourquoi je vous engage à visionner la vidéo de 4 minutes 50" qui suit pour vous faire une idée de la complexité de l’opération. Ca semble tout simple vu de l'extérieur... mais ces opérations nécessitent un savoir-faire de toute une vie !

 

Elle résume bien la fabrication d’un tuyau en alliage étain-plomb depuis la fabrication de la feuille, le façonnage des tuyaux, et du pieds comportant le biseau et la lumière, la soudure et l'assemblage des deux. Elle est suivie de deux autres dont une montre la découpe des feuilles d'alliage et la seconde le martelage.

 

 


 

 

 


 

 

Et la dernière opération de fabrication des tubes va être « l’harmonisation » qui va permettre d’accorder les notes émises par les différents tuyaux. Cet accordage devra bien sûr être refait lorsque l’orgue sera définitivement installé à son emplacement.

 

8) Salle d’harmonisation

 

Cette opération a lieu en dernier après avoir conçu ou restauré tous les tuyaux.

 

Pour les accorder, Raphaël dispose d’un « orgue mannequin d’étalonnage » conçu par son Frère Gabriel qui lui permet d’harmoniser les différents tuyaux. Cette harmonisation peut être réalisée à l’aide d’un « oscilloscope cathodique », mais la plupart du temps le meilleur résultat est tout simplement obtenu par une « oreille absolue ».

 

40 - 1 - orgue mannequin 350 x 260.jpg   40 - 2 - orgue mannequin d'étalonnage.jpg
Orgue mannequin d’étalonnage conçu par Gabriel QUOIRIN

 

Et Pascal QUOIRIN nous fait une démonstration du fonctionnement de l’orgue-mannequin d’harmonisation.

 

9) L’atelier d'ébénisterie

 

On passe ensuite au rez-de-chaussée dans l’atelier d’ébénisterie où sont fabriqués les buffets, les sommiers, les soufflets, les porte-vents, les abrégés et les claviers ainsi que toute la zone de restauration.

 

L’atelier s’est équipé il y a peu de temps d’une machine de découpe à commande numérique qui permet bien entendu de gagner du temps (quoique, le temps gagné soit en partie employé à concevoir les gabarits sur un ordinateur qui vont commander la partie numérique de la machine), mais la machine apporte surtout de la précision dans la conception des tables de sommiers.

 

40 - 3 - Sommier  Machine à CN 350 x 260.jpg   40 - 4 - Sommier  Machine à CN 350 x 260.jpg
Machine à commande numérique pour le découpage des sommiers.

 

Une petite vidéo d’une petite minute vous en fera mieux la démonstration que de longs discours !

 

https://www.youtube.com/clip/UgkxaKhBmOISVUYrYz84dw9gF6OpEiOya7qk

 

Et l’on passe immédiatement dans la partie assemblage des sommiers et ébénisterie fort bien équipé de toutes les machines d'ébénisterie, animé par trois compagnons sous l’œil vigilent d’Odin QUOIRIN, Compagnon du Devoir ébéniste de l'Association Ouvrière des Compagnons du Tour de France (cf. mon article à ce propos).

 

  

40 - 6 - Ebeniste 360 x 260.jpg   19 - Sommeir 350 x 260.jpg

Assemblage d'un sommier

 

40 - 7 - Ebeniste 360 x 260.jpg   40 - 8 - Ebeniste 360 x 260.jpg

 

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Assemblage des soufflets à l’aide de basane (peau d’agneau très fine, résistante et souple).

 

01 - 19 Conduits à air 2.JPG   01 - 19 Conduits à aire.JPG
Fabrication des porte-vent avec capitonnage à droite pour éviter des bruits parasites.

   

 

Puis l'on passe dans l'atelier de montage et de restauration où est en cours de conception le futur orgue de Montpellier ainsi que deux restaurations de buffets d'orgues.

 


 

V - PASCAL QUOIRIN NOUS MONTRE QUELQUES TRAVAUX EN COURS

 

Hormis les restaurations de l’orgue de la cathédrale de Reims et celui de Notre Dame de Paris, actuellement en cours, il vient de restaurer celui de la collégiale de Neufchâtel en Suisse (datant de 1870), ainsi que celui de la cathédrale Saint-Jean de Lyon… (Cf. la petite vidéo de 1 minute qui vous les présente ci-dessous).

  

https://www.youtube.com/clip/UgkxxmhxB3biWAmoFS773Z1CFYF5pf6hvok-

 

Autre restauration qui vient d'être achevée...

 

La restauration de l’orgue de l’Abbaye de Pontigny vient de s'achever (Cf. la petite vidéo de 1 minute qui vous les présente ci-dessous).

  

https://www.youtube.com/clip/UgkxmrMC-JI43MKQIoX6l8X3qYxFXp0ySXD1

 

   

 40 - 12 - Orgue 260 x 350.jpg   40 - 13 - Orgue 260 x 350.jpg

Buffet de l'orgue de Pontigny en cours de restauration complète.

01 - 20 sculpture 350 x 260.jpg

Détail de la restauration complète du buffet de l'orgue de Pontigny.

 

Et enfin, en cours de conception, le futur orgue du Temple de la Rue Maguelone à Montpellier, résolument contemporain, constitué de 4 colonnes de 2216 tuyaux, 34 jeux, animés par 4 claviers dont Pascal QUOIRIN devrait achever la construction en 2023... Si « l'Association des Amis de l'Orgue du Temple Maguelone » arrive à trouver les 100000 € qui lui manquent ! 

 

40 - 12 - 2 - Orgue Montpellier 350 x 280.jpg

L'ancien orgue du Temple Maguelone à Montpellier qui va bientôt disparaitre,

 

40 - 12 - 1 - Orgue Montpellier 500 x 370.jpg

 Et le majestueux projet du nouvel orgue du Temple Maguelone délibérément contemporain

(Photo-montage réalisé par le Midi Libre) 

 

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 Gabarit du buffet du nouvel l’orgue du Temple Maguelone de Montpellier

 

 40 - 11 - 1 - Orgue Montpellier 500 x 370.jpg

Dessin du gabarit du buffet de l’orgue Maguelone de Montpellier

 

 

Mais la petite « Association des Amis de l'Orgue du Temple Maguelone » doit donc encore trouver 100000 € pour boucler le budget, alors, elle a fait appel à la « Fondation du Patrimoine » comme nous l'avions fait nous-mêmes il n'y a pas longtemps.

 

En effet, en 2017, pour le relevage de l'orgue de Saint-Martial à Avignon (Relevage = restauration du sommier de l'orgue bouffé par des vers xylophages qui avaient proliféré en atmosphère humide en creusant des quantités de galeries allant jusqu'à laisser passer l'air) pour lequel il nous avait fallu trouver 75000 €, que fort heureusement nous avons trouvé par le biais de la « Fondation du Patrimoine » qui nous a récolté 35000 € auprès du grand public et que la « Fondation du Crédit Agricole » a complété en la doublant par 35000 € !

 

Le lien nécessaire pour les aider, éventuellement, est le suivant... :  

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/orgue-du-grand-temple-de-la-rue-de-maguelone

 

 

 


 

VI - EVOLUTION DE L’ORGUE

 

Au XIVème siècle, on introduisit le « pédalier » et les jeux d’anches.

 

Au XVème siècle, on augmenta l’étendue de l’instrument jusqu’à 4 octaves et on introduisit les premiers registres. L'orgue passe ainsi à plusieurs claviers dont un qui est actionné par les pieds, « le pédalier » qui donne les notes les plus graves de l'instrument. 

 

On voit apparaitre des orgues équipés de 2000 tuyaux à 3 claviers et pédalier.

 

Les techniques de fabrication évoluent selon les gouts et les différentes esthétiques des pays. Il ne cessera d'évoluer au fil des siècles pour arriver à son style propre.

 

L’Espagne, l'Italie, la France, l'Allemagne et les pays Flamands adoptent un style bien particulier propre à chacun.

 

Jusqu'à la Renaissance l'orgue restera dans des tailles plutôt modestes par rapport à ceux que nous voyons aujourd'hui, 1 ou 2 claviers d'une trentaine ou quarantaine de notes parfois 3, le pédalier lorsqu'il existe ne couvre qu'environ une octave et ne dépassent guère la vingtaine de jeux.

 

Bien que nous possédions de nombreuses archives sur l'existence de ces instruments, aucun en France ne nous sont parvenus entièrement intact ; seuls quelques buffets des environs de 1400, dont celui de la cathédrale d'Amiens datant de 1429.

 

 40 - 14 - Orgue de la Cathédrale d'Amiens.jpg

Orgue de la Cathédrale d’Amiens (date de 1429)

 

On a retrouvé en Suisse, à AVENCHES (en latin AVENTICUM), ancienne capitale de l’Helvétie Romaine, plusieurs fragments d'un orgue d'époque romaine auquel il ne manquait que la « Chape » et les « Anneaux ».

 

Non loin de là, le seul témoin de la facture d'orgues de cette époque nous vient de Sion en Suisse, et c’est plus précisément dans la basilique Notre Dame de Valère (canton du Valais près de Fribourg) que se trouve le plus vieil orgue jouable au monde : 600 ans d'histoire que vous pourrez découvrir avec la petite vidéo de 2 minutes qui suit !

 

05 - SION_ORGUE_DE_VALERE 250 x 350.jpg
 À Sion (Suisse) se trouve le plus ancien orgue au monde encore en fonctionnement,

Il est « en nid d’hirondelle », à savoir suspendu avec volets et date de 1430 environ.

 


 

Au 16e siècle des jeux nouveaux apparaissent (jeux bouchés).

 

D’abord orgue autonome transportable, l’orgue positif a été intégré au grand orgue de tribune dont il constitue souvent le 2e clavier.

 

Le positif contient des jeux de même nature que ceux du grand orgue, mais plus légers. Il permet une plus grande vélocité de jeu. 

 

À l’époque baroque (XVIIème et XVIIIème siècles) :

 

La facture de l’orgue à transmission mécanique atteint son apogée, en France et dans les pays germaniques pendant les XVIIème et XVIIIème siècles, avec un développement à travers toute l'Europe grâce à de nombreux facteurs d'orgues de génie. 

 

11 - Orgue positif musée de la musique Paris.jpg
Petit orgue positif de 1651 (Musée de la musique à Paris)

 

Mais ce développement est aussi dû à des compositeurs et organistes qui vont contribuer à cet essor, particulièrement en France, avec des instruments encore existants comme à Poitiers, Souvigny, Houdan, Saint-Maximin et d'autres construits par de célèbres facteurs d’orgues.

 

C'est pour ces orgues qu'ont écrit des compositeurs comme Couperin, de Grigny (qui influencera Jean-Sébastien Bach), Marchand, Nivers, Guilain, Clérambault ou encore Daquin, Balbastre et bien d'autres qui ont puisé leur inspiration dans ces merveilleux instruments, qui hélas, n'ont pas eu la chance de traverser l'époque révolutionnaire, où beaucoup ont disparu... C'est que les tuyaux de plombs fondus servaient à fabriquer des balles tout comme beaucoup de cloches fondues ont servi à fabriquer des canons (cf. mon article à ce propos).

 

Certains autres disparurent pour des raisons idéologiques mais on sait que de nombreux organistes sauvèrent leurs instruments d'une mort certaine en accompagnant les hymnes révolutionnaires.

 

Ces instruments possédaient des caractéristiques bien spécifiques :

      • Le grand « Plein-Jeu » qui apporte la brillance à l'instrument.
      • Le jeu dit de « tierce », très prisé des compositeurs de l'époque.
      • Le « Fond d'orgue » qui regroupe l'ensemble des jeux de bourdons, flûtes et principaux.
      • Le « Grand Jeu » qui fait sonner tous les jeux d'anches et couronner par les « Cornets », ensemble est très puissant et très coloré.

 

En Allemagne, l'orgue se développe aussi sous l'influence des grands compositeurs, dont le plus illustre n'est autre que Jean Sébastien BACH, Le Grand Maître de l'orgue dont l'œuvre colossale va se confondre avec la facture d'orgues de ce pays grâce au génie de la famille SILBERMANN entre autres, qui côtoie BACH et signera quelques chefs d'œuvre de la facture d’orgues en Saxe.

 


 40 - 16 - Orgue des la Cathédrale de Freibourg.JPG   40 - 17 - Orgue des la Cathédrale de Freibourg.JPG

L’orgue Allemand « baroque » de la Cathédrale de Freiberg signé SILBERMANN en est un.

 

On doit également citer Arp SCHINTGER qui travailla beaucoup en Allemagne à Hambourg où il s'établit.

 

On peut également citer Joseph GABLER dont le chef d'œuvre, qui fait encore l'émerveillement de nombreux organistes et facteurs d'orgues, se trouve en l'église abbatiale de Weingarten en Souabe (Sud-ouest de l'Allemagne).

 

Ces instruments ont des caractéristiques sonores et des conceptions différentes par rapport à l'orgue Français, les pleins-jeux sont très brillant, les anches sont plus rondes et les jeux flûtés nombreux.

 

Chaque plan sonore est bien défini dans l'espace cherchant à avoir chacun son propre langage en s'opposant ou en se mêlant les uns aux autres. La pédale quant à elle, est bien plus fourni que dans l'orgue Français devenant ainsi un plan sonore indépendant des autres.

 

Apparaissent alors de nouveaux claviers : d’abord un 4e clavier appelé « écho » (sorte de positif interne), puis un 5e clavier appelé « bombarde » correspondant à une batterie d’anches qui vient renforcer le grand-jeu de l’orgue.

 

En France, on ne peut omettre d’évoquer cette période marquée par de célèbres facteurs d'orgues tels :

 

Dom BEDOS de CELLES dont le traité « L'art du facteur d'orgues » fait encore autorité de nos jours, nous a souligné Pascal QUOIRIN qui le consulte régulièrement !

 

Et surtout François-Henri CLICQUOT (1732-1790) dont les instruments comptent parmi les plus beaux chefs-d'œuvre de « l'orgue classique français ».

 

En Rhône-Alpes, un des instruments le plus représentatif de la facture d'orgues française du XVIIIème est l'orgue de l'Abbatiale St Antoine en Isère.

 

06 - 4 - Orgue de l'Abbatiale St Antoine dans l'Isère 550 x 355.jpg
Orgue de l’Abbatiale Saint Antoine dans l’Isère, datant de 1620

 

L’orgue au 19e siècle

 

Pendant la période classique, l'orgue va quasiment disparaître du registre musical au profit de l'orchestre symphonique, mais il renait avec le romantisme, et des compositeurs tels que César FRANCK et Félix MENDELSSOHN.

 

Au 19e siècle, l’orgue romantique, puis symphonique, est principalement l’œuvre des WALKER en Allemagne, de Joseph MERKLIN en France, qui intégra l'électricité à ses orgues avec son système électropneumatique « SCHMOELE & MOLS » dont il était le concessionnaire exclusif en France, et surtout du plus célèbre facteur d’orgues de tous les temps, considéré comme le « Stradivarius » de l’orgue, Aristide CAVAILLÉ-COLL (1811-1899) qui a restauré en son temps l'orgue de la Cathédrale Notre Dame à Paris.

 

Ces facteurs repensèrent l’orgue en fonction de la nouvelle esthétique orchestrale.

 

Joseph MERKLIN a été le principal et plus direct concurrent d'Aristide CAVAILLÉ-COLL.

 

18 - CAVAILLHE.jpg   18 orgue de Paris.JPG
Aristide CAVAILLÉ-COLL.

 

Aristide CAVAILLÉ-COLL est issu d’une famille de facteurs d’orgues, par son grand-père Jean-Pierre CAVAILLÉ et son père Dominique CAVAILLÉ-COLL, qui travaillèrent dans le sud de la France et en Espagne.

 

En 1833, il s'installa à Paris pour réaliser un petit orgue pour la représentation d’un opéra de ROSSINI, après quoi il remporta un appel d’offre pour doter la Basilique Saint-Denis de grandes-orgues.

 

Il commença alors à construire un orgue totalement révolutionnaire pour l’époque et qui reprenait toutes les dernières innovations de son temps.

 

Parmi les modifications d’ordre mécanique adoptées ou mises au point par CAVAILLÉ-COLL, citons :

      • La pédale de tirasse permettant de jouer avec la pédale les notes d’un ou de plusieurs claviers accouplés.
      • Les boîtes expressives : Ce sont des caissons munis d’un ensemble de volets mobiles qui peuvent être commandés de la console, permettant de modifier le volume du son.
      • L’amélioration de l’alimentation en air pour différencier les pressions selon les besoins.
      • La machine BARKER permettant, par assistance pneumatique, d’alléger la dureté du clavier sur les orgues de grande taille et vaincre ainsi la résistance des claviers accouplés.
      • Le pédalier à l’allemande, aux touches plus longues que le pédalier à la française, permettant ainsi de jouer avec les pointes et les talons des pieds.

  

 

25 - Basilique de Saint Denis 520 x 355.jpg
L’orgue Cavaillé-Coll de la basilique de St Denis

 

Au XXème siècle, les choses vont beaucoup changer. Les goûts et les modes évoluent rapidement, la société est en pleine mutation et la révolution industrielle est sur le point de débuter.

 

Dans ce contexte, la musique aussi va accompagner cette transformation de la société et adopter un nouveau langage qui va également entrer dans les églises et il n'est pas étonnant que l'orgue, qui a toujours suivi les évolutions, en soit le reflet.

 

...Et pour l'orgue Allemand, nous ne pouvons pas ne pas évoquer le célèbre orgue de la collégiale de St Donat-sur-l'Herbasse dans la Drôme qui a remplacé au début du 20ème siècle un instrument à transmission pneumatique dont on ne sait pas grand-chose.

  

À la fin des années 1950, sous l’impulsion d’un paroissien passionné d’orgue, le facteur d'orgues MULHEISEN de Strasbourg a effectué une restauration mais le résultat ne fut pas convainquant.

 

En 1962,  Marie-Claire ALAIN donna un récital historique sur cet orgue, inaugurant le nouveau festival BACH et initiant le programme de construction d’un nouvel orgue baroque.

 

En 1968, le facteur d’orgues Curt SCHWENKEDEL de Strasbourg construisit la première phase du nouvel instrument, sous la direction artistique de Marie-Claire ALAIN.

 

L’instrument a été achevé et inauguré en 1971.

 

Il comporte 35 jeux, 3 claviers manuels de 56 notes et un pédalier de 32 notes.

 

 

40 - 15 - Orgue de St Donnat-sur-Herbasse 500 x 370.jpg
Cet instrument est particulièrement réussi !

Il constitue le support idéal pour le Festival BACH annuel (fin juillet).

 

Sa disposition est inspirée de la facture baroque d’Allemagne du Nord.

  

Les jeux de KRÜMHORN du Positif de dos, de Régale 8’ du Positif intérieur et de Fagott 16’ de pédale ont été construits spécialement par Rudolph Von BECKERATH de Hambourg (Allemagne).

 

La transmission des claviers et des jeux est mécanique, à l’exception des jeux de pédale à transmission électromécanique. En 1999, l’orgue a été relevé par Pierre SABY de Saint-Uze (Drôme), qui a apporté quelques modifications à l’harmonie souhaitées par Marie-Claire ALAIN. 

 

Enfin, en France, en ce début de XXIème siècle on continue à construire des orgues à l'ancienne en profitant de tous les apports des technologies nouvelles mais uniquement mécanique, et c’est ce que fait le facteur d’Orgues Pascal QUOIRIN et sa famille en même temps qu’il restaure les orgues les plus prestigieux dont actuellement ceux de la Cathédrale de Reims ou de la Cathédrale Notre Dame de Paris durement endommagé par l'incendie !

 

 


 

VII - QUELQUES ORGUES REMARQUABLES :

 

Le plus Grand Orgue du monde est situé aux États-Unis, dans le « Convention Hall » d’Atlantic City (New Jersey).

 

C’est le plus grand instrument de musique jamais construit, toutes catégories confondues, et également le plus puissant (le volume sonore de son tuyau de 64 pieds atteint 130 décibels ! De quoi rendre sourd un homme qui se tiendrait à côté.)

 

Il possède 2 consoles de 7 et de 5 claviers. Il pèse 150 tonnes, possède 449 registres, 14 percussions qui incluent les clochettes, la harpe, le xylophone et le grand piano, et 33112 tuyaux dont l’un des deux plus gros tuyaux du monde, le « DIAPHONE PROFUNDA » de 64 pieds (19,5 mètres de haut) – l’autre équipe l’orgue du Town Hall de Sydney (Australie), mais il possède aussi dix 32 pieds (10 mètres). Il date de 1929, et avait été payé 400.000 $, mais aujourd'hui il ne pourrait pas être construit pour moins de 1.450.000 $ !

 

On ne peut donner une photo de l’ensemble de l’orgue du « Convention Hall » d’Atlantic City car il est contenu dans une tour spécialement conçue derrière la scène et les sons parviennent dans la salle par 4 fenêtres disposées de part et d’autre de la scène ! Voici quelques photos du monstre :

 

 

  30 - Atlantic City.JPG   31 - Atlantic city.JPG
Le bâtiment et la salle du « Convention Hall » d’Atlantic City.

 

54 - Salle du Convention Hall d'Atlantic City.jpg   
Salle du Board-walk Hall avec ses 8 fenêtres de part et d'autre de la scène

pour laisser passer le son.

 

 52 - Console de l'Orgue d'Atlantic City Convention hall.jpg 

L’une des deux consoles avec ses 449 jeux et 7 claviers !

 

55 - les tuyaux de 32 et 64 pieds du Convention Hall d'Atlantic City.jpg   56 - les tuyaux de 32 pieds du Convention Hall d'Atlantic City.jpg
   
La salle du tuyau de 64 pieds et des 10 de 32 pieds

(Cf. la taille des hommes au pied des tuyaux ! …

S’ils demeuraient là, lors du fonctionnement,

Ils deviendraient sourds immédiatement...)

 

   57 - Un des sommiers des tuyaux du Convention Hall d'Atlantic City.jpg   58 - Un des sommiers des tuyaux du Convention Hall d'Atlantic City.jpg
 
Quelques-uns des 33103 autres tuyaux…

 

Et pour avoir une idée de la démesure de cet orgue… voici une vidéo qui achèvera de vous édifier !

 


  

 

Le deuxième plus grand du monde est l'orgue classique Australien du « Sydney Town-Hall » construit en 1890. Il possède lui aussi un registre actionnant un tuyau de 64 pieds, un « Diaphone Dulzian » en bois haut de 18 mètres et pesant 1675 kg, 140 registres (77 et 63) de part et d'autre des 5 claviers.

 

40 - 19 - Orgue du Town Hall Sydney.JPG
Orgue du Sydney Town Hall

 

59 - Orgue de Sydney Town Hall.jpg   60 - Console de l'Orgue de Sydney Town Hall.jpg
    Orgue du Sydney Town-Hall avec sa console de 140 registres !

 

Par ailleurs, l’orgue de la Basilique Notre Dame de Montréal qui fut longtemps le plus grand édifice religieux d’Amérique possède 92 jeux, 4 claviers, un pédalier, 7000 tuyaux dont le plus grand est un 32 pieds (10 m) et le plus petit, 6 mm !

 

40 - 20 - Orgue de Notre Dame de Montréal.JPG

Orgue de Notre Dame de Montréal

 

 51 - Orgue de ND de Montréal.jpg   50 - Orgue de Notre dame de Montréal.jpg
Orgue de Notre Dame de Montréal

 

Et enfin, si vous en avez le temps voici une vidéo de 26 minutes du seul CFA ( Centre de Formation des Apprentis) qui forme des Facteurs d'Orgues en France, qui se trouve à ESCHAU près de Strasbourg, et qui résume tout ce qui a été évoqué dans cet article !

 

 

Voilà, vous savez (presque) tout quant à ces instruments extraordinaires que sont les « Grandes Orgues », et vous pouvez toujours interroger Jean-Claude GENIN sur un détail qui vous aurait échappé, et un grand MERCI aux organistes de la petite Association Avignonnaise des « Amis de l'Orgue » qui nous régalent tous les dimanches et pour leurs concerts avec l'Orgue de Saint-Martial.

 

Nous nous tenons à votre disposition pour vous donner plus de détails si vous en avez besoin.

 

 

En fait de « FIN » pour cet article, voici une image symbole d'un minuscule registre dormant que Pascal QUOIRIN m'a permis de récupérer dans la benne aux rebus de l'ébénisterie au moment de le quitter comme petit souvenir de notre visite « parce qu'il n'était pas taillé aux dimensions exactes qu'il avait données pour accueillir un tuyau d'un diamètre de 6 mm », m'a-t'il dit ! C'est dire la minutie apportée à la confection des orgues ! 

 

 

62 - Registre dormant individuel 350 x 260.jpg

Petit registre dormant de 6 mm... (La pièce photographiée est en grandeur réelle!)

 


 

BIBLIOGRAPHIE

 

Atelier du Facteur d'Orgues Pascal QUOIRIN

246, Rue des Artisans - 84210 Saint-Didier : 

https://www.atelier-quoirin.com/accueil_quoirin.php

 

Centre de Formation des Apprentis Facteurs d'Orgues d'Eschau

21, rue des Fusiliers Marins -  ESCHAU 67412 ILLKIRCH : 

https://youtu.be/fgRJrZUYZ50 

 

Association des Amis de l'Orgue de Saint-Martial

2, rue Jean-Henri Fabre 84000 Avignon : 

https://www.orguestmartial.com/association-des-amis-de-l-orgue

 

Convention Hall 

Atlantic City (New Jersey)

https://youtu.be/kilo5ezDJGk

 

 


 



24/02/2023
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