LES SAINTIERS DE NOTRE DAME QUI ONT FAIT SES NOUVELLES CLOCHES...

 

Un carillon des nouvelles cloches de Notre Dame pour vous mettre dans l'ambiance...

Vous pouvez l'arrêter en cliquant ci-dessus sur le symbole Arrêt Musique.jpg ou Arrêt Haut-Parleur.JPG

 

NOTA BENE : Il va sans dire que l'article qui suit a été rédigé et publié en mars 2013, à savoir bien avant le drame du 15 avril 2019. Ceci en fait un document précieux. Mais nous avons eu la joie d'apprendre entre temps que la restauration de la Cathédrale a été confiée aux Compagnons du Devoir comme nous l'appelions de nos voeux dès le lendemain du drame. Rien n'était sûr à l'époque ! 

 

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« Saintiers » était le nom que l'on donnait autrefois aux fondeurs de cloches (de l'ancien Français sain ou sin = cloche, que l'on retrouve dans « toca-sin » : tocsin - et par contraction, on jouait aussi sur le substantif « Saint » car le son des cloches étaient supposé attirer les Anges !).

 

Deux grands « Saintiers », l'un Français et l'autre Batave (après avoir lu cet article, je vous conseil vivement d'aller voir un article lié intitulé LES SAINTIERS DE MOSCOU A NOTRE DAME, en cliquant sur ce titre) ont été pressentis à la suite d'un appel d'offre du Service des Monuments Historiques, et nous reparlons d'eux plus loin. 

 

Et pour le reste de la restauration de la Cathédrale, les COMPAGNONS DU DEVOIR n'ont pas de soucis à se faire... Ils ont pour une bonne vingtaine d'années de travail devant eux...

 

Restaurations à venir....jpg

 

Cela dit, un copain m'a fait parvenir en fin d'année 2018, un montage PowerPoint peu ordinaire concernant la Cathédrale de Paris à l'occasion du Centenaire de l'armistice de 1918.

 

Je n'ai donc pas pu m'empêcher de vous en faire profiter… Il vous suffit de cliquer sur le lien suivant, puis après l'avoir ouvert et visionné, supprimez tout simplement l'onglet « Centenaire du 11/11/2018 » en haut de votre écran et vous reviendrez au présent article automatiquement, mais vous vous serez régalé !

 

Notre-Dame-de-Paris a l’honneur en voit de toutes les couleurs ! 

 

 

NOTRE DAME DE PARIS, pour son 850ème Anniversaire, vient enfin de recevoir de nouvelles cloches ! 

 

A l'occasion de cet anniversaire, les nouvelles cloches de Notre Dame de Paris dont ont été équipés les deux clochers, ont été dévoilées au public le samedi 2 février 2013 afin d’être bénites (cf. la vidéo spécifique en fin d'article) et ont sonné pour la première fois lors de la solennité des Rameaux qui ouvrait la Semaine Sainte, le samedi 23 mars 2013.

 

Pour écouter la reconstitution de la sonnerie des tours de la cathédrale à la fin du XVIIIe siècle telle qu’elle a été rétablie en 2013, vous pouvez jouer le sonneur de cloches en cliquant au centre de l'enregistrement suivant (ne dure que 1' 12"!)

 

   

« Via Viatores Quaerit »... (= « Je suis la voie qui cherche les voyageurs »).

 

« Les cloches sont là pour l'annonce de l'Évangile, au même titre que les célébrations ou la musique sacrée. Elles la font entendre au peuple de Dieu au rythme de ses joies et de ses peines », a dit Mgr Patrick JACQUIN, recteur et archiprêtre de la cathédrale, au moment de la dépose des quatre anciennes cloches, le 20 février 2012, dont on ne sait pas, si elles seront fondues ou réutilisées ailleurs.

 

Elles avaient été installées en 1856, mais leur qualité musicale était médiocre et surtout n'étaient pas accordées, pour remplacer celles fondues à la révolution aux seules fins de fabriquer des fûts de canons !

 

En introduction, voici une vidéo du projet en quelques images (il ne dure que 4' 30")

 

 

Ce projet est effectivement l’un des événements majeurs du 850e anniversaire de Notre-Dame de Paris qui a été célébré le samedi 23 mars 2013 à l'occasion de la fête des Rameaux.

 

Un nouvel ensemble, composé de huit nouvelles cloches pour la tour nord et d’un nouveau bourdon pour la tour sud (qui a pris place aux côtés du grand bourdon « Emmanuel »), a été coulé puis a été exposé dès son arrivée à l'intérieur de la cathédrale pour être mis en place fin février.

 

 

Cet ambitieux projet a permis à la cathédrale Notre-Dame de Paris de retrouver le paysage sonore qu’elle possédait à la fin du XVIIIe siècle, patrimoine campanaire de tout premier ordre qui lui manquait et qui, par le passé, a largement participé à la renommée de l’édifice.

 

Si le grand bourdon « Emmanuel » demeure aujourd’hui l’un des plus beaux vases sonores d’Europe, sinon le plus remarquable, comme s’accordent à le dire les « campanologues », musiciens et musicologues, il n’en était pas de même pour les quatre cloches de la tour nord installées en 1856 et qui faisaient défaut (mauvaise qualité du bronze, mauvais rendu acoustique, insuffisantes pour l'harmonie, et elles n'étaient pas accordées ni entre elles, ni avec le bourdon  « Emmanuel » ).

  

Ce sont donc des raisons musicales et d’utilisation liturgique de cette sonnerie (offices, carillon des heures avec des thèmes appropriés à chaque temps liturgique) qui, en ce XXIe siècle, ont prévalu au choix de la nouvelle composition.

 

La mise en parallèle avec les éléments historiques (qui sont profusion dans le cas des cloches de Notre-Dame) a voulu que nous nous retrouvions en parfaite adéquation avec la situation de la sonnerie des tours à la veille de sa destruction, à savoir : huit cloches dans la Tour Nord et deux bourdons dans la Tour Sud, ensemble dont la base est le bourdon « Emmanuel » .

 

Régis SINGER, carillonneur et expert, s'est plongé dans les archives et a pu trouver la gamme d'origine. Paul BERGAMO a établi les profils idéaux par la grâce du numérique, mais chaque cloche a acquis sa personnalité dans le secret de son atelier. Leurs décorations sont d'aujourd'hui, à l'image de la cathédrale, sanctuaire vivant.

 

Ces choix ont été validés à l’unanimité par la Commission Supérieure des Monuments Historiques.

 

En outre, l’installation d’un nouveau bourdon dans la Tour Sud, dont VIOLLET-LE-DUC avait déjà prévu l’emplacement lors de la reconstruction du beffroi en 1845, va permettre « d'économiser » le bourdon « Emmanuel » qui, du haut de ses 330 ans, doit ménager ses sonneries à la volée pour assurer sa pérennité.

 

C’est donc à travers cette œuvre patrimoniale contemporaine, qui s’inscrit dans la lignée des bâtisseurs de cathédrale à l’instar d’autres projets de ces 850 ans, que le paysage sonore de la fin du XVIIIe siècle peut se faire entendre à nouveau sur le parvis de la cathédrale.

 

Suite à appel d’offre, la réalisation :

  • des huit cloches de la tour Nord a été confiée à fonderie CORNILLE-HAVARD à Villedieu-les-Poêles (dans la Manche),
  • celle du bourdon « Marie » à la fonderie ROYAL EIJSBOUTS (à ASTEN aux Pays–Bas) qui est le plus grand fondeur de cloches mondial, et semblait être le seul capable de fondre ce bourdon dans de bonnes conditions.

 

La fabrication des cloches est un travail d’extrême précision afin d’obtenir la sonorité souhaitée. Les Saintiers d'autrefois ne procédaient que de façon empirique... Les Saintiers d'aujourd'hui possèdent une technique sûre grâce à l'informatique.

 

Les décors sont réalisés en relief sur un moule en deux parties dont la forme à l'extérieur et son noyau à l'intérieur sont enterré dans une fosse de sable réfractaire pour des raisons de sécurité (éviter des explosions) et d'isolation thermique (éviter un refroidissement trop rapide).

 

Le bronze en fusion à 1100°C est introduit en une seule fois dans l'espace laissé entre les deux parties et prend la forme exacte de la cloche. L'ensemble mets plusieurs jours à refroidir très lentement pour éviter toute amorce de fêlures par retreint trop brutal avant d'être démoulé.

 

Voici les différentes opérations de fabrication d'une cloche, en quelques photos prises dans la fonderie CORNILLE-HAVARD à Villedieu-les-Poêles (Manche).

 

On va commencer pour chacune des cloches, par façonner un noyau en briques réfractaires que l'on va enduire d'argile réfractaire en le lissant au moyen d'un gabarit aux exactes dimensions de l'intérieur de la cloche.

 

Une fois le noyau complètement enduit d'argile et bien lissé, il est mis à sécher puis on va le cuire en introduisant de la braise à l'intérieur par l'évent laissé sur le dessus.

 

    

 

 

Une fois le noyau complètement enduit d'argile et bien lissé, il est mis à sécher puis on va le cuire en introduisant de la braise à l'intérieur par l'évent laissé sur le dessus.

 

 

    

 

 

   

 

 

Et pour chacune des cloches on va recommencer l'opération pour la forme extérieure, à savoir que, comme il serait très difficile de façonner un moule en creux, on fait un deuxième noyau dont les dimensions sont légèrement supérieures à celles du premier, la différence étant les épaisseurs que les techniciens souhaitent donner aux différentes parties de la cloche.

 

L'opération est très délicate, car l'épaisseur n'est pas uniforme du haut en bas de la cloche et elle va être calculée de façon très précise par les techniciens qui doivent tenir compte aussi du léger retreint du métal quand il se refroidira. Mais cette opération permet aussi de graver dans l'argile en relief les ornements et inscriptions dont on souhaite orner la cloche finie. 

 

Le son que va rendre la cloche finie dépend en effet de ces différentes épaisseurs, voire de la composition de l'alliage du bronze qu'il va falloir utiliser. Les Saintiers arrivent ainsi à définir très exactement, et à l'avance, la sonorité de la cloche qui est donc fonction de sa grosseur, de ses formes plus ou moins évasées, de ses épaisseurs de robe, de son alliage, et tout cela va leur permettre de définir la note que rendra la cloche une fois finie, ce qui est très important pour qu'elle puisse entrer en harmonie avec les autres cloches qui sonneront avec elle !

 

C'est une artiste spécialisée, Virginie BASSETTI, qui est intervenue pour sculpter sur chacun des huit second noyaux les décors, et les inscriptions qui apparaîtront en relief au démoulage, avant que l'on fasse le moulage en argile réfractaire également, de ce deuxième noyau, qui est en effet l'exact reflet de la forme extérieure de la cloche finie. Et on placera ce moule  à cheval au dessus du noyau intérieur dans la fosse de moulage de sorte que le bronze en fusion puisse s'écouler librement entre les deux moules le moment venu.

 

 

 

On va enterrer les différents moules avec leurs noyaux respectifs dans la fosse de moulage. Pour les « petites » cloches, le saintier a décidé pour des raisons de coûts de mise en œuvre de les couler ensemble deux par deux (les différents moules sont joint par des canaux de ciment réfractaire qui vont conduire le bronze en fusion dans les deux moules)

 

 

  

 

 

Et l'on prépare la coulée du bronze en faisant fondre tour à tour les lingots des différents métaux qui constituent le bronze (le bronze est un alliage d'environ 80% de cuivre + 15% d'étain et le reste de zinc, voire d'autres additifs qui auront tous leur rôle dans l'alliage) dans le four chauffé à plus de 1100°C, température de fusion du bronze.

 

 

  

 

Le bronze en fusion (à 1100°!) va s'écouler du four par une gouttière en Y dans les canaux de coulage maçonnés en ciment réfractaire qui rejoignent les moules. Comme la densité du bronze en fusion est de 9, toutes les impuretés vont remonter à la surface pour ne plus laisser au fond du moule qu'un métal pur. C'est pourquoi il faut l'agiter jusqu'à ce qu'il ne risque plus d'y avoir aucune impureté. C'est l'objet de l'opération qui suit.

 

 

  

 

 

 

 

Puis, on va laisser refroidir le moulage très lentement pendant trois jours pour éviter tout choc thermique préjudiciable à la qualité de l'amalgame avant de démouler. 

 

 

     

Virginie BASSETTI découvre son œuvre en relief au démoulage de la cloche

 

Puis il va falloir débarrasser les cloches de leur gangue, les polir, voire, les tourner sur un tour géant pour les débarrasser de certaines imperfections et surtout les « accorder ».

 

L'accordage consiste à enlever un peu de métal jusqu'à obtenir la note juste et parfaite que les techniciens veulent lui donner, soit avec une meuleuse, soit en plaçant la cloche sur un tour qui va permettre d'enlever une fine couche de métal sur le bord voire le pourtour de la robe.

 

Mais le mieux à ce stade, est de visionner cette vidéo de 24 minutes très bien faite, sur place chez le « Saintier », pour comprendre les dernières opérations (Nota Bene : cette vidéo provient de l'AFP et il est fort possible qu'elle soit retirée de leur site après la cérémonie des Rameaux, auquel cas il suffirait alors de cliquer sur la mention « visionner sur YouTube » qui ne manquerait pas d'apparaître pour l'ouvrir sur un nouvel onglet).

 

 

 

 

Ca y est, les sept cloches prêtes ont été chargées toutes ensemble à Villedieu-les-Poêles sur un camion à remorque, tandis que le Bourdon est arrivé sur une semi-remorque en provenance des Pays-Bas.

 


arrivée_des_cloches-ensembles_2.jpg   arrivée_des_cloches-ensembles.jpg

Les camions les ont transportées le 31 janvier 2013 triomphalement jusque sur le parvis de Notre Dame où elles ont été accueillies dans la liesse par la foule et Mgr Patrick Jacquin !

 

Et puisqu'il est question d'artisans Saintiers permettez-moi de citer là, une petite prière des artisans du XIIème siècle... avant de vous révéler le nom et les caractéristiques de chacune de ces neuf nouvelles cloches !

 

Mon Dieu, apprends-moi à bien user du temps que tu me donnes pour travailler

et à bien l’employer sans rien en perdre.
 
Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées
sans tomber dans le scrupule qui ronge.
 
Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter,
à imaginer l’œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.
 
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur,
la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.
 
Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible.
 
Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l’attention.
 
Et surtout comble toi-même les vides de mon œuvre.
 
Dans tout labeur de mes mains, laisse une grâce de toi pour parler aux autres
et un défaut de moi pour me parler à moi-même.
 
Garde en moi l’espérance de la perfection,
sans quoi je perdrais cœur.
 
Garde-moi dans l’impuissance de la perfection,
sans quoi je me perdrais d’orgueil.
 
Purifie mon regard :
quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal
et quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien.
 
Enseigne-moi à prier avec mes mains,
mes bras et toutes mes forces.
 
Rappelle-moi que l’ouvrage de ma main t’appartient
et qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant.
 
Que si je fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne;
que si je fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe je fanerai au soir.
 
Aide moi à m’attacher à la Vérité, car toi seul est vérité
Et à la fin de toutes choses, seule la vérité subsistera.
 
Mais si je fais pour l’amour du bien,
je demeurerai dans le bien.
 
Et le temps de faire bien, et à ta gloire,
c’est tout de suite.
 
Amen.

 


 

Le Choix des prénoms des neuf nouvelles cloches rend hommage à de Grands Saints et des personnalités qui ont marqué la vie du diocèse de Paris et de l’Eglise. Pour information nous vous donnons ci-dessous les caractéristiques de chacune.

 

 

 

Pour la tour Sud (à droite de la façade):

 

 Le bourdon sonne le Sol#2, pèse 6023 kg et son ø est 206,5 cm.

 

 Prénom « MARIE » pour le « petit bourdon », en l’honneur de la Vierge Marie, mère de Dieu et Mère de l’Eglise, et tout particulièrement protectrice de cette église-cathédrale Notre-Dame, église-mère de l’archidiocèse de Paris, mais en souvenir également du premier bourdon « MARIE » qui, de 1378 à 1792, fit entendre sa sonnerie.

 

 Il a été réalisé grâce au mécénat de la Fondation Bettencourt Schueller (celle que finance Madame Liliane BETTENCOURT).

 

 Sur le bourdon :

    • le texte du « Je vous salue Marie »,
    • un texte séculier,
    • un médaillon de la Vierge à l’Enfant couronnée d’étoiles,
    • une frise de l’Adoration des Mages et des Noces de Cana,
    • la Croix de gloire
    • l'inscription « Via viatores quaerit » (= « Je suis la voie qui cherche les voyageurs »).

 

 

 

Pour la tour Nord et par ordre de taille décroissant :

 

 « GABRIEL » sonne le La#2, pèse 4162 Kg et son ø 182,8 cm.

 

 Prénom « GABRIEL », en l’honneur de l’Ange GABRIEL qui apporta au genre humain l’annonce tant attendue de la venue du Sauveur et c’est lui qui salua la Vierge   Marie comme pleine de grâce. La plus grosse cloche de la Tour Nord portait déjà ce prénom au XVe siècle.

 

 Réalisée grâce au mécénat de la Fondation Sisley.

 

 Sur cette cloche :

  • Première phrase de l’Angélus, « L’Ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie »
  • 40 filets symbolisant les 40 jours passés au désert par le Christ et les 40 années d’errance de Moïse dans le Sinaï.
  • Martèlement épuré
  • Croix de gloire
  • « Via viatores quaerit »
  • Texte séculier et profil de Notre-Dame au cœur de Paris.
  • Sur la couronne : Motifs de lys et Vierge à l’Enfant couronnée d’étoiles.

 

 

 « ANNE GENEVIEVE » sonne le Si2, pèse 3477 Kg et son ø 172,5 cm

 

 Prénom « ANNE GENEVIEVE », en l’honneur de SAINTE ANNE, la mère de la bienheureuse Vierge Marie de qui devait naître le Fils unique de Dieu et de SAINTE   GENEVIEVE, patronne et protectrice de Paris.

 

 Sur cette cloche :

  • Deuxième phrase de l’Angélus, « Et elle conçut du Saint Esprit »
  • 3 filets symbolisant la Trinité
  • Motifs de flammes et feu évoquant la ténacité de sainte Geneviève
  • Croix de gloire
  • « Via viatores quaerit »
  • Texte séculier et profil de Notre-Dame au coeur de Paris
  • Sur la couronne : Motifs de feu, Vierge à l’Enfant couronnée d’étoiles, Texte séculier et profil de Notre-Dame au coeur de Paris.

 

 

 

 

 

 « DENIS » sonne le Do#3, pèse 2502 Kg et son ø 153,6 cm.

 

 Prénom « DENIS », en mémoire de SAINT DENIS, premier évêque de Paris, vers 250, qui fut envoyé par l’évêque de Rome avec ses compagnons, le prêtre saint   Rustique et le diacre saint Éleuthère, pour semer l’Évangile du salut et souffrir le martyre en témoignage de Celui qui donne la vie aux morts.

 

 Sur cette cloche :

  • Troisième phrase de l’Angélus, « Voici la servante du Seigneur »
  • 7 filets symbolisant les 7 dons de l’Esprit Saint et les 7 sacrements de l’Eglise
  • Motifs de « griffures » symbolisant le martyre
  • « Via viatores quaerit »
  • Sur la couronne : Motifs de « griffures » et Vierge à l’Enfant couronnée d’étoiles, Texte séculier et profil de Notre-Dame au coeur de Paris.

 

 

 « MARCEL » sonne le Ré#3, pèse 1925 Kg et son ø 139,3 cm.

 

 Prénom « MARCEL », en l’honneur de SAINT MARCEL, 9e évêque de Paris à la fin du IVe siècle, qui fut particulièrement vénéré par les Parisiens pour sa charité envers   les pauvres et les malades.

 

 Sur cette cloche :

  • Quatrième phrase de l’Angélus, « Qu’il me soit fait selon ta parole »
  • 5 filets symbolisant 3 personnes et 2 natures formant 1 seul Dieu
  • Motifs d’eau, allusion à la Bièvre ; Croix de gloire
  • « Via viatores quaerit »
  • Couronne aux motifs d’eau et Vierge à l’Enfant couronnée d’étoiles, texte séculier et profil de Notre-Dame au coeur de Paris.

 

 

 

 

 

 « ÉTIENNE » sonne le Mi#3, pèse 1494 Kg et son ø 126,7 cm.

 

 Prénom « ÉTIENNE », en l’honneur de l’antique église-cathédrale de Paris qui a précédé l’actuelle cathédrale Notre-Dame et qui fut placée sous la protection de SAINT   ÉTIENNE, premier martyr, mais aussi nom de la basilique érigée à partir de 690 à l’emplacement actuel de la cathédrale.

 

 Sur cette cloche :

  • Cinquième phrase de l’Angélus, « Et le Verbe s’est fait chair »
  • 1 filet en référence à la phrase de l’Angélus citée précédemment, ils ne forment plus qu’un.
  • Motifs de cailloux évoquant le martyre de saint Étienne
  • Croix de gloire
  • « Via viatores quaerit »
  • Sur la couronne : Motifs de cailloux et Vierge à l’Enfant couronnée d’étoiles, Texte séculier et profil de Notre-Dame au coeur de Paris.

 

 

la cloche Etienne.png
 

 « BENOIT-JOSEPH » sonne Fa#3, pèse 1309 Kg et son ø 120,7 cm.

 

 Prénom « BENOIT-JOSEPH », en l’honneur du pape Benoît XVI, Joseph Ratzinger pape depuis 2005 et pour conserver, en 2013 année de la Foi célébrée par l’Église   universelle, le souvenir du Jubilé du 850e anniversaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris ouvert sous le pontificat de Sa Sainteté le Pape BENOÎT XVI.

 

 Sur cette cloche :

  • Sixième phrase de l’Angélus, « Et il a habité parmi nous »
  • 12 filets symbolisant les 12 apôtres
  • Motifs de clefs évoquant saint Pierre
  • Croix de gloire
  • « Via viatores quaerit »
  • Couronne aux armes de Benoît XVI et Vierge à l’Enfant couronnée d’étoiles, Texte séculier et profil de Notre-Dame au coeur de Paris.

 

 

 

 

 « MAURICE » sonne le Sol#3, pèse 1011 Kg et son ø 109,7 cm.

 

 Prénom « MAURICE » en mémoire MAURICE de SULLY, 72e évêque de Paris, de 1160 à 1196, qui posa la première pierre de cette cathédrale Notre-Dame en 1163.

 

 Sur cette cloche :

  • Septième phrase de l’Angélus, « Priez pour nous, sainte Mère de Dieu »
  • 8 filets symbolisant la plénitude (7+1)
  • Motifs inspirés de fils de chanvre, d’éléments architecturaux et du plan de la cathédrale, évocation des bâtisseurs de Notre-Dame
  • Croix de gloire
  • « Via viatores quaerit »
  • Couronne aux motifs de fils de chanvre et Vierge à l’Enfant couronnée d’étoiles, texte séculier et profil de Notre-Dame au coeur de Paris.

 

 

 

 

 « JEAN-MARIE » sonne le La#3, pèse 782 Kg, et son ø 99,7 cm.

 

 Prénom « JEAN-MARIE », en hommage au cardinal JEAN-MARIE LUSTIGER, 139e évêque de Paris de 1981 à 2005.

 

 Sur cette cloche :

  • Huitième phrase de l’Angélus, « Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ »
  • 9 filets symbolisant les 9 hiérarchies célestes
  • Initiales des 4 évangélistes, chacune sur un motif correspondant à l’allégorie du Tétramorphe
  • Croix de gloire
  • « Via viatores quaerit »
  • Couronne aux motifs de livres avec les initiales des 4 grands prophètes, texte séculier et profil de Notre-Dame au coeur de Paris.

 

 

 

 

 

Voici un compte rendu de la cérémonie de bénédiction des nouvelles cloches (version intégrale - durée: 1h36')

 

 

 

 

Les neuf cloches alignées en rang d'oignon dans la nef de la Cathédrale ont été bénites par le cardinal André VINGT-TROIS, archevêque de Paris, le samedi 2 février 2013, lors de la fête de la Présentation au Temple, qui a été marqué par le Jubilé des enfants rassemblant plusieurs milliers d’enfants du diocèse de Paris à Notre-Dame, puis ont été hissées dans les deux tours, le 28 février. Elles ont sonné pour la première fois lors de la fête des Rameaux le 23 mars 2013 ! 

 

Ce projet a été mené par « l’Association Notre-Dame de Paris 2013 » qui assurait la maitrise d’ouvrage. Pour cela :

    • une étude historique et musicale ainsi qu’une proposition de restitution de la sonnerie historique ont été confiées à Monsieur Régis SINGER, campanologue et expert pour le patrimoine campanaire auprès du Ministère de la Culture et de la Communication,
    • une étude technique sur les beffrois, leur histoire et leur adaptation aux nouvelles cloches a été réalisée par Monsieur Benjamin MOUTON, architecte en chef des Monuments Historiques,
    • l'appel d’offre auprès de fondeurs a été réalisé par une commission mise en place par le Recteur de la Cathédrale.

 

Cette commission était composée de :

    • Monseigneur Patrick JACQUIN, recteur-archiprêtre de la Cathédrale et président de  « l’Association Notre-Dame de Paris 2013 »,
    • Monsieur Philippe LEFEBVRE, directeur des services généraux et organiste titulaire de la Cathédrale,
    • Monsieur Jean-François LEMERCIER, secrétaire général de  « l’Association Notre-Dame de Paris 2013 »,
    • Madame Bénédicte ESNAULT, directrice des opérations de  « l’Association Notre-Dame de Paris 2013 »,
    • Monsieur Benoît FERRÉ, Compagnie Européenne d’Architecture EUROGIP, architecte du clergé affectataire,
    • Monsieur Régis SINGER, campanologue et expert pour le patrimoine campanaire auprès du Ministère de la Culture et de la Communication,
    • Monsieur Laurent PRADES, régisseur de la Cathédrale.

 

La commission a choisi les fondeurs suivants :

    • CORNILLE-HAVARD (Villedieu-les-Poêles, France), pour la réalisation des huit cloches de la tour Nord,
    • ROYAL EIJSBOUTS (Asten, Pays-Bays) pour le petit bourdon de la tour Sud.

 

Le coût total du projet a représenté 2 millions d’€uros, et a entièrement été financé par des dons.
Le projet de rénovation de l’ensemble campanaire était soutenu notamment par la Fondation Bettencourt Schueller et la Fondation Sisley.

 

 




15/07/2018
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