LES LABYRINTHES - ETUDE, MYTHE, INITIATION
LES LABYRINTHES
Les labyrinthes existent dans le monde entier depuis des millénaires. Les plus anciens datent de 15000 ans. On en trouve en Amérique du Sud, en Suède, en Grande-Bretagne, en Italie, aux Indes, en Egypte et naturellement en France.
Labyrinthe de Badelunda (Suède) et de Valbypark (Danemark)
Labyrinthe de Chenonceau (France) et de Tibble (Suède)
Labyrinthe à l’entrée de la cathédrale de Lucques (Italie - Toscane)
Et de St Omer (France)
Ils ont été le reflet et parfois même la caricature de la société dans laquelle ils sont apparus.
A l’origine, faits de cavernes et de carrières, ces lieux situés habituellement sous terre étaient des lieux initiatiques.
Dans nombre de bâtiments religieux du Moyen-Âge et pratiquement dans toutes les cathédrales gothiques on trouve des labyrinthes…
Mais pourquoi donc ?
Quelle en est l'origine ?
Quels en sont les principes ?
En quoi peuvent-ils aider les hommes ?
Cet article, je l’espère, va certainement vous apporter quelques éclaircissements.
Avant tout, étymologiquement, le mot « labyrinthe » comporte la racine latine « labor » qui signifie « travail » dans le sens de l'effort, mais il peut aussi s'agir du latin « labrum » qui se traduit par « sillon ouvert » ou encore plus vraisemblablement du grec « labrys » qui est une hache à double tranchant.
Pour mieux vous l’illustrer, on retrouve cette arme sur les anciennes pièces de monnaie d'un franc, mais aussi comme symbole nationaliste de la Crête (ou de triste mémoire sur les armoiries de la France de Vichy) mais on se servait surtout de son symbole pour exprimer la séparation de la lumière des ténèbres, ou celle du bien du mal, et d'autres évocations spirituelles binaires à l'image de cet outil avec lequel un dieu, que les Grecs allaient appeler « Arès-Dionysos », ouvrit le premier labyrinthe.
1) D’après la mythologie Grecque, voici deux récits :
Le premier concerne « Arès-Dionysos ».
On raconte qu'Arès-Dionysos, dieu ancien des premiers temps, descendit sur terre. Rien n'était créé, rien n'était formé ; il n'y avait que l'obscurité et les ténèbres. Mais, du haut des cieux, on octroya un outil à Arès-Dionysos, le « labrys », et on lui dit qu'avec lui, il devrait forger le monde.
Labrys Crétois ancien
Au milieu des ténèbres, Arès-Dionysos commença à marcher en rond, ce qui n'étonnera personne car, lorsqu'on est dans l'obscurité et qu'on ne connaît pas le terrain sur lequel on se trouve, ou quand on veut sortir d'un endroit sans lumière, on a d'abord tendance à marcher en rond tout comme on a tendance à le faire quand on est perdu.
Donc Arès-Dionysos, marchait en rond, taillait l'obscurité et s'ouvrait un sillon avec sa hache. Le chemin qu'il ouvre et qui s'éclaire peu à peu, on l'appelle un « labyrinthe », c'est-à-dire le sentier taillé avec le « labrys ».
Quand Arès-Dionysos, à force de tailler et de couper, arrive au centre même de son sentier, il découvre que ce n'est plus la hache du début qu'il a entre les mains, car sa hache est devenue lumière ; ce qu'il tient entre les mains est un feu de joie, une flamme, une torche qui l’éclaire parfaitement, parce qu'il a réalisé un double miracle : il a taillé l'obscurité vers l'extérieur avec un tranchant de la hache et sa propre obscurité intérieure avec l'autre tranchant.
Dans la mesure où il a fait la lumière au dehors, il a fait la lumière au dedans ; en ouvrant un passage vers le dehors, il a ouvert un passage vers le dedans. Ainsi, quand il arrive au centre du labyrinthe, il trouve le centre du chemin : il est parvenu à la lumière et il est parvenu jusqu'à lui-même.
C'est la plus vieille tradition qu'on puisse recueillir sur le mythe du labyrinthe. A partir de là, les autres sont beaucoup plus récentes ou connues.
Bref, retenons que le labyrinthe aurait été destiné, par ses circonvolutions sinueuses, ses impasses et leurres, à séparer, éprouver, perdre, ralentir ou protéger celui qui va s'y engager... tout comme le pavage mosaïque à carreaux noirs et blancs alternés qui nous rapprochent du Yin et du Yang de la symbolique binaire orientale.
Le second concerne le labyrinthe de Dédale.
Afin de ne vous rafraichir la mémoire quant au mythe du labyrinthe construit par Dédale, je vais donc essayer de vous compter, en deux temps, de façon claire et concise (une gageure !) ce passage de la mythologie grecque dans laquelle on s’embrouille facilement (mais si vous manquez de patience, vous pouvez sauter ce paragraphe et aller directement à celui concernant l’Egypte ancienne…)
a) A Athènes vers – 1700 avant J-C, règne un roi du nom d’Égée.
Ses différentes épouses n’ayant pu lui donner un fils, il va consulter l’oracle de Delphes, la Pythie (magicienne) du temple d’Apollon. Au passage à Corinthe il rencontre Médée, la fille du roi de Colchide qui lui promet de lui trouver une femme qui lui donnera un fils s’il lui promet de l’épouser, elle, Médée, et lui offrir une protection car, mais elle ne s’en vante pas, elle est en fuite à la suite de plusieurs crimes qu’elle a commis à Corinthe.
Égée, voulant une descendance plus que tout, lui donne son accord et suivant les conseils de Médée se rend à Trézène, une ville du Péloponnèse (pour information, c’est à Trézène que Racine situe l’action de sa tragédie, « Phèdre » !) où son ami, le roi de Trézène comprit rapidement la signification de l'oracle.
Il envisage de lui accorder la main de sa fille, Aethra. Puis il les conduisit tous deux à Sphaera sur l'île de Poros et enivra copieusement Egée. Ce qu'il se passa réellement cette nuit-là on ne le sait pas, mais quelques temps après Aethra révélât qu'elle attendait un enfant, le futur Thésée. Le bonheur d'Egée fut de courte durée car il dut revenir précipitamment à Athènes où son demi-frère Pallas et ses fils, les Pallatides, menaçaient son pouvoir.
Il laissa Aethra, sa femme enceinte sur l'île, ayant toutefois pris soin de placer sous un gros rocher sa propre épée et ses sandales d’or afin que plus tard son fils éventuel, s'il en était digne, puisse se faire reconnaître, le moment venu.
Le roi de Trézène fit répandre le bruit que son petit fils n'était nullement le simple fils d'un mortel mais le rejeton du dieu Poséidon, le dieu de la mer et des tempêtes, qui, en plus, se trouvait être le patron de la ville.
Revenu à Athènes, Égée oublia rapidement Aethra pour Médée car elle lui donna un fils, Médos.
Initié par sa mère Aethra, dès que le jeune homme Thésée est en force de soulever le rocher où son père a caché les deux symboles de sa dignité royale, il s’en empare et rejoint Athènes se mettre au service de son père, le roi.
Quand Thésée arrivât à Athènes pour se faire reconnaître par son père, Médée la première s'en aperçut et persuada son époux, Égée de se débarrasser de cet inconnu qui risquait de prendre la place de leur fils Médos. Égée, ignorant les liens de parenté qui l'unissaient au jeune homme, l'envoya débarrasser la région de Marathon d'un taureau sauvage qui semait la panique.
Thésée réussit à vaincre le taureau sauvage lâché par Héraclès près de Marathon, et Médée résolut alors de l'empoisonner mais au cours du banquet, Egée remarqua finalement l'épée dans les mains de Thésée et reconnut ainsi son fils.
Bannie par le roi et chassée d’Athènes, Médée s'enfuit en Colchide avec son fils, et Thésée, enfin reconnu par son père Égée va partager le gouvernement de la cité d’Athènes avec lui et l’aida à repousser la tentative de son ½ frère Pallas de l’évincer.
Mais Athènes vit un drame… Depuis la mort de son fils et sa victoire sur les Athéniens, Minos, le roi de Crète, qui règne à Cnossos, exige que la ville d’Athènes lui envoie tous les ans un tribut de sept jeunes hommes et de sept jeunes filles qu'il donne en pâture à un monstre, le Minotaure.
Thésée décide de mettre fin à ce carnage et se rend en Crète avec un contingent des jeunes victimes afin de tuer le monstre. Égée fait tout pour le convaincre de rester, mais Thésée reste inébranlable.
Dès que Thésée arrive en Crète, Minos se moque de ce jeune homme qui prétend entrer dans le labyrinthe de Dédale, exterminer le monstre, et en ressortir sain et sauf. Mais c'est ne pas tenir compte de sa propre fille, Ariane, qui est tombée amoureuse de Thésée et qui lui révèle le secret que lui a donné un jour Dédale, en lui confiant une pelote de fil pour lui permettre de retrouver la sortie.
Thésée abat donc le monstre avec le glaive qu'Ariane a volé à son père (glaive offert par Héphaïstos pour son mariage avec sa reine Pasiphaé), ressort du labyrinthe et se sauve en mer avec ses compagnons Athéniens et bien sûr Ariane qui a trahi son père contre sa promesse de l'épouser.
Sur la route du retour, devant faire face à une tempête, Thésée doit abandonner Ariane sur une île déserte après l'avoir endormie selon les conseils du capitaine du bateau en se promettant de venir la récupérer plus tard sachant bien qu'Ariane a trahi sa famille pour lui et que, si elle revenait à Cnossos, elle se ferait exécuter pour trahison.
Il rentre donc sans elle à Athènes où son père, Égée attend du haut d'un promontoire le retour du bateau de son fils et guette la couleur des voiles. C’est qu’en effet, selon un accord qu’il avait passé avec Thésée, elles devaient être blanches en cas de victoire, ou noires en cas d’échec.
Mais, perturbé par la tempête et l’abandon d’Ariane, Thésée a oublié de les faire changer et, les apercevant noires, Égée se jette dans la mer qui, désormais, portera son nom (Mer d’Égée). Après ce tragique événement, Thésée devient le roi d'Athènes.
b) Revenons au labyrinthe de Dédale commandé par Minos, le roi de Crète.
Cnossos est au centre-nord de la Crète
Le site du labyrinthe de Cnossos et sa représentation symbolique
Bien que Dédale et son fils Icare soient des personnages de la mythologie grecque, le mythe de Dédale et Icare nous a été transmis par des auteurs latins. Le personnage de Dédale apparaît notamment sous les traits de l’artisan-sculpteur des temps archaïques chez Cicéron (Brutus, 71).
On trouve aussi une allusion à cet épisode de la mythologie au début du chant VI de l’Énéide, lorsqu’Énée s’attarde à regarder la porte du temple sur laquelle Dédale a sculpté sa propre aventure.
Mais c’est surtout Ovide qui a développé la double image de Dédale, l’homme-oiseau, et d’Icare, son fils imprudent, dans L’art d’aimer (II, 15-96) et dans les Métamorphoses (livre VIII, 183-235).
Dans la mythologie grecque, Dédale est présenté comme un inventeur et un architecte de génie (Dédale est en effet un forgeron, un artiste sculpteur et un inventeur qui avait été instruit dans son art par Athéna elle-même, et appartenait à la maison royale d’Athènes). Son apprenti et neveu, Talos, fils de sa sœur Polycasté, passait pour avoir inventé la scie, la roue du potier et le compas) et il est reconnu comme le plus éminent mortel parmi les artisans et les inventeurs.
Ses inventions font que sa renommée dépasse rapidement celle de son maître qui lui voue une jalousie féroce qui l'a conduit jusqu'à le tuer.
Le tribunal d'Athènes condamne alors Dédale au bannissement. Il se réfugie en Crète, et se met au service du roi Minos et de sa famille dans la ville de Cnossos vers 1700 avant J-C. Icare, lui, est le fils de Dédale et de Naupacté, une esclave Crétoise.
A la demande de la reine de Crète, Pasiphaé, qui était tombée amoureuse d’un taureau blanc, présent de Poséidon, le dieu de la mer, Dédale construisit une vache en bois revêtue de cuir pour permettre à la reine de s’y cacher, d’approcher le taureau blanc et de s’y accoupler. De cette union naquit le Minotaure, un monstre à la tête de taureau et au corps d’homme.
Le Minotaure (buste de Myron - Musée Archéologique d'Athènes)
et mosaïque de la Villa Kerylos (St Jean Cap Ferrat)
Épouvanté par ce fils monstrueux, le roi Minos demande alors à Dédale de construire le fameux labyrinthe qui porte son nom pour y cacher et enfermer à tout jamais le Minotaure, ce monstre brutal mi-homme, mi bête, fruit des amours pervers de son épouse la reine Pasiphaé et du taureau blanc de Poséidon.
Par la suite, Ariane montra à Dédale comment on pouvait sortir du labyrinthe à l’aide d’un simple fil et celle-ci aida Thésée à en sortir avec le fil avant de fuir avec lui. Furieux, Minos emprisonna Dédale et son fils Icare dans le labyrinthe : et c’est là que commence le mythe de Dédale et Icare.
Le mythe raconte que Dédale eut l’idée de s’enfuir par la voie des airs car, enfermé et sans le fil qui le conduirait à la sortie, il ne pouvait retrouver son chemin dans le labyrinthe. Il récupéra des plumes d’oiseaux et s’en servit pour fabriquer deux paires d'ailes, qu'il fixa avec de la cire à ses épaules et à celles de son fils.
Avant de prendre leur envol, Dédale recommanda à Icare de ne pas s'élever trop haut car la cire pouvait fondre à la chaleur du soleil. Mais l’imprudent Icare oublia la mise en garde de son père et monta de plus en plus haut. Ses ailes se détachèrent et il tomba dans la mer qui porte désormais son nom : la mer icarienne.
Rubens a représenté la scène de la chute d'Icare...
Dédale poursuivit sa route sans accident et atterrit en Sicile où il fut accueilli par le roi Cocalos.
Le mythe de Dédale et Icare symbolise le désir de l'homme d'aller toujours plus loin, au risque de devoir finalement reconnaître sa condition de simple être humain forcément mortel.
La chute d'Icare peut ainsi être interprétée comme une mise en garde rappelant le châtiment qui menace les hommes qui font preuve de démesure et de témérité.
Ces labyrinthes, peu d'auteurs le remarquent, n'ont rien à voir avec celui d'Egypte décrit par Hérodote et par Strabon, ni avec celui construit par Dédale.
En Crète, « le labyrinthe » recelait dans ses murs aveugles un lacis de couloirs, l'ambiguïté fallacieuse de mille parcours, où les marques d'une route se rompaient sur une erreur qu'on ne discernait pas et d'où l'on ne pouvait revenir au point que d'innombrables détours et méandres rendaient impossible la reconnaissance d'une sortie. En effet, il brouille les points de repère des différentes voies et il induit le regard en erreur par leurs sinuosités perfides.
2) Dans l’Égypte ancienne (- 1800 avant J-C.) :
Les premiers écrits relatant l’existence d’un labyrinthe sont dus à l’historien grec Hérodote (- 484 / - 421 avant J-C.) qui a fort bien décrit celui du lac Moeris, en Egypte, construit par le Pharaon Aménemha III sous la 12ème dynastie (environ -1842 / -1797 avant J-C.) : « Un des plus importants et des plus remarquables édifices de l'Égypte, et qui dépasse de beaucoup en beauté les temples d'Éphèse et de Samos. On y voyait à l'intérieur douze cours recouvertes de plafonds (ce qui est difficile à expliquer). Les chambres que contenait le labyrinthe étaient au nombre de trois mille, les unes voûtées et souterraines (kryptai), les autres élevées au-dessus (oikoi). »
Anubis, le dieu égyptien, y prenait en charge, parait-il, les âmes des défunts pour les conduire jusqu'à Osiris, afin que ce dernier prenne sa décision sur le devenir du mort.
Site du lac Moeris dans le Fayoum avant son déblaiement en 1978
C'était, d’après le géographe Grec Strabon (- 64 av J-C / + 25 après J-C), « un monument quadrangulaire; chaque face avait 300 pieds de large et 50 de haut. A la base se trouvait un dédale dont on ne pouvait sortir que si l'on s'y engageait avec un peloton de fil.
Au sommet s'élevaient cinq pyramides, dont quatre aux quatre angles et une au milieu; elles étaient très larges à la base (75 pieds) et très hautes (150 pieds). Le sommet de toutes ces pyramides était couronné par un globe d'airain et un chapeau d'où pendaient des sonnettes et des chaînes qui, agitées par le vent, rendaient un son pareil à celui de Dodone (bruissement des feuilles de chêne) ».
3) Les Labyrinthes du moyen-âge.
Le labyrinthe peut être aussi l'image d'un simple parcours laborieux qui tend vers un but, en général en son centre, figurant en cela un pèlerinage symbolique universel, car on le retrouve dans toutes les civilisations et toutes les parties du monde. En général, il formait une spirale se rétrécissant vers le centre en montant, pour déboucher à l'air libre.
Nota Bene : Le « Mythe » se distingue de la légende (qui suppose quelques faits historiques identifiables), du conte (qui se veut inventif sans expliquer), et du roman (qui « explique » avec peu de fondements)...
Quand on évoque un « labyrinthe », les premiers qui nous viennent à l’esprit ne sont pas ceux d'Arès-Dionysos ou du lac Moéris dont il est question plus haut, mais précisément celui, « mythique » de Dédale et Icare dans la « mythologie grecque », dont nous avons tous appris l’existence.
Ce sont des lieux de pièges, d'impasses et de perdition... Ils redeviennent à la mode sous la forme de jeux offerts aux vacanciers, labyrinthes-dédales éphémères dans des champs de maïs, ayant la forme d'entrelacs dans lesquels on se perd pour mieux se retrouver.
On retrouve également la notion du labyrinthe dans le jeu de la marelle de notre enfance reliant la terre au ciel.
De nombreux jeux vidéo également déploient d'interminables dédales où le héros doit déjouer les embuscades d'ennemis et de monstres.
Plus sérieusement, les plongeurs qui descendent dans l'enchevêtrement des grottes sous-marines aux îles Bahamas par exemple, tout comme les explorateurs qui redoutent les brouillards terribles de l'Antarctique, avancent en posant un fil d'Ariane qui, seul, leur permettra de revenir sur leurs pas.
Mosaïque Romaine de Rhétie (Canton de Fribourg - Suisse)
Les labyrinthes à voie unique dont on connaît le tracé n'offrent aucune difficulté de parcours, même s'ils peuvent être angoissants, au contraire de ceux à voies multiples faits pour perdre l'imprudent qui ose s'y aventurer.
Les parois du labyrinthe ne sont là que pour encadrer le chemin qu'elles enferment dans un jeu de pleins et de vides, avec pour seul choix réel d'aller de l'avant. Qui se risquerait à retourner en arrière ? Cela n'est pas envisageable, ni de rester sur place.
Aller de l'avant dans la seule voie possible ne nécessite apparemment nul fil d'Ariane.
Graffiti d'enfant dans les ruines de Pompéi.
Ce graffiti d'enfant en forme de labyrinthe a été retrouvé dans les ruines de Pompéi et l'inscription « LABYRINTHUS HIC HABITAT MINOTAURUS » veut dire « Labyrinthe, ici habite le Minotaure » ou « un Minotaure » et certains y ont vu une allusion au caractère de l'occupant des lieux.
90% des livres traitant des labyrinthes vous expliqueront que « le labyrinthe » était sur l’île de Crète dans le palais du Roi Minos à Cnossos ou dans le système de grottes à Gortyne.
En 67 avant J-C. lorsque les Romains ont envahi la Crète; l’une des premières choses qu’ils ont faites a été de rechercher le labyrinthe, et ils ont même frappé des pièces de monnaie portant un dessin du labyrinthe pour rappeler l’évènement.
Pièce Crétoise Labyrinthe Crétois romain
Ceux qui ont précédé Thésée dans le labyrinthe Crétois n'ont pu qu'arriver au centre, mais le Minotaure les a dévorés.
Mosaïque romaine.
Comme chacun peut le remarquer, la voie des labyrinthes des cathédrales anciennes mène inévitablement au Centre.
Dans la cathédrale de Reims, il y a encore deux cents ans, se trouvait un vaste dallage de pierres noires représentant, comme à Chartres ou à Amiens, un labyrinthe et ce n’est pas anodin si le Ministère de la Culture a adopté pour sigle du service des monuments historiques, de façon très symbolique, le tracé de cet ancien labyrinthe.
Le labyrinthe de la cathédrale de Reims a inspiré...
Le logo des monuments historiques indiquant un monument classé.
Labyrinthe de la cathédrale de Reims (fiction obtenue par une projection laser)
Labyrinthe de la Cathédrale d'Amiens.
Labyrinthe de la Cathédrale de Chartres.
Labyrinthe de la Cathédrale de Chartres vu depuis le centre de la voute.
Ces labyrinthes, peu d'auteurs le remarquent, n'ont rien à voir avec ceux d'Égypte décrits par Hérodote et Strabon, ni avec celui construit par Dédale.
Les architectes des cathédrales recherchaient la simplicité des formes qui élèvent l'esprit…
En effet, au cours du 4ème siècle avant J.C., les pythagoriciens avaient développé une véritable mystique numérique.
Pour eux, à l'identique de nos lointains ancêtres orientaux (Sumériens, Égyptiens et autres) les nombres étaient « des entiers », « des rationnels », dont la fonction principale était, non seulement de servir au comptage, mais aussi à représenter « des grandeurs géométriques ».
Ce concept alliant les mathématiques à la géométrie fut remis en cause lorsqu'ils découvrirent que le côté et la diagonale d'un même carré n'admettaient « aucune commune mesure ! ». Car, si un nombre entier représente l'un, aucun nombre entier ne pourra représenter l'autre.
Ils désignèrent ces grandeurs géométriques échappant à la seule règle qu'ils connaissaient jusqu'alors sous le terme « d'inexprimables » et les présentèrent judicieusement sous la forme de « fractions composées de nombres entiers ».
Ce qui leur permit d'établir « des rapports proportionnels simples et approchés » entre des grandeurs réputées « incommensurables ».
Au moyen âge, en occident, des moines architectes, s'inspirèrent de ce concept original pour « Transcender et orchestrer les proportions de nos cathédrales ».
Posons la (folle) hypothèse que les méandres des labyrinthes circulaires ou carrés qui occupent une partie du dallage de certaines de nos cathédrales constituent en fait des sortes de hiéroglyphes ou, pour être plus précis, de cryptogrammes (messages écrits à l'aide d'un système chiffré ou codé), dissimulant aux yeux des non-initiés à leur lecture « la ou les clefs de la géométrie secrète » ayant été utilisée par les architectes lors de la construction de ces édifices dédiés au culte.
Ces clés dont la connaissance aurait permis à leurs concepteurs d'orchestrer harmoniquement entre elles les proportions et les formes qui les caractérisent.
C'est sur cette piste que je vous invite à me suivre, car, en prenant deux exemples concrets, ceux du labyrinthe de Reims puis du labyrinthe de Chartres je vais essayer de vous dévoiler une partie des secrets ou plutôt des symboliques des labyrinthes du Moyen-âge…
Avant tout, il faut savoir que du point de vue catholique romain, les labyrinthes des cathédrales sont des pavages polychromes symbolisant la montée du Christ au Calvaire. Les fidèles les suivaient à genoux comme pour faire un pèlerinage symbolique ou pour gagner des indulgences, mais ce qu’ils étaient loin de se douter est ce que les bâtisseurs y avaient caché...
On l'appelle aussi « Chemin de Jérusalem » qui est à la fois la signature des confréries initiatiques de bâtisseurs, mais aussi un substitut du pèlerinage en Terre Sainte.
C'est pourquoi on trouve en son centre le Temple de Jérusalem ou l'architecte.
Après avoir erré dans de nombreuses boucles, s'approchant et s'éloignant sans cesse de son but, l'élu arrive enfin au Centre du Monde : ceux qui ne pouvaient faire le pèlerinage réel le parcouraient à genoux, en imagination. Le centre est alors le lieu saint, objectif de tout pèlerin : le Saint Sépulcre.
Le labyrinthe est aussi un système défensif : Thésée, enfermé dedans ne doit son salut qu'à l'aide d'Ariane. Il annonce la présence en son sein de quelque chose de sacré que l'on doit protéger. Seuls les initiés peuvent en percer les méandres et accéder à son centre : après l'épreuve initiatique, il est consacré, introduit dans les arcanes et lié au secret de sa connaissance nouvelle.
Pour la tradition kabbalistique, reprise par les alchimistes, il est aussi appelé Labyrinthe de Salomon : Il serait l'image complète de l'œuvre à accomplir. Fait de pierres blanches et noires, il faut combattre ses deux natures, les sublimer et renaître entier : solve et coagula. Il est la victoire du spirituel sur le matériel.
Au niveau des énergies telluriques, le labyrinthe est aussi très significatif : à son entrée, le taux normal de la vie se mesure à 6000 Unité Bovis. Durant le parcourt on rencontre 8000 UB ce qui veut dire que l'initié est aidé par une énergie plus forte durant son cheminement. Juste avant de pénétrer sur la dalle centrale on relève 1500 UB, la mort symbolique avant la renaissance. Enfin, au centre, on relève 14000 UB… l'état de spiritualité.
Le labyrinthe de Reims… Toute une histoire !
Le labyrinthe de la Cathédrale de Reims a été inauguré lors du sacre de Philippe-le-Bel intervenu le 6 janvier 1286. Il recouvrait la partie centrale de la nef sur l'ensemble des 3è et 4è travées.
Emplacement du labyrinthe de la Cathédrale de Reims
Ce labyrinthe a été bêtement détruit en 1779 par les chanoines, qui se trouvaient dérangés par les enfants qui jouaient sur le labyrinthe pendant les offices !
Labyrinthe de la Cathédrale de Reims
Le labyrinthe avait la forme d'un carré complexe à coins coupés de 34 pieds (10,36 m) de côté. Les chemins mesuraient 11 pouces (27,94 cm) de large, séparé par des lignes de pierres de couleur bleu-noir des Ardennes de 4,5 pouces (11,43 cm).
Il était constitué de pierre tendre qui s'usait sous les pas des pèlerins, du même genre que celle de la pierre tombale de Pierre Libergier, aujourd'hui exposée sur un mur de la cathédrale.
L'originalité du labyrinthe était de présenter les quatre maitres d'œuvre de la cathédrale en les faisant sortir de l'anonymat habituel qui règne sur les autres cathédrales.
Ils sont connus avec précision, car des relevés du labyrinthe ont été dressées en 1640 par le chanoine Cocquault et en 1779 juste avant sa destruction par Robin et Havé. Ces descriptions contenaient aussi le déchiffrement des inscriptions au regard de chaque silhouette.
Le personnage central est identifié comme étant le commanditaire de la Cathédrale, Aubry de Humbert, archevêque rémois qui décida en 1211 de reconstruire une nouvelle cathédrale à la place de l'ancienne détruite par un incendie en 1210.
Les personnages dans les angles sont donc les 4 maîtres d'œuvre qui se sont succédés pendant les premiers 90 ans de la construction de la cathédrale de 1211 à 1290, car elle ne fût achevée qu'en 1311, soit 100 ans après la pose de sa première pierre :
Dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre à partir de l’angle du feu, en haut à droite, nous avons :
- Jean d'Orbais (1211-1231) qui fit les plans de la cathédrale et commença le chevet.
- Jean-le-Loup (1231-1247) qui commença les portails nord.
- Gaucher de Reims (1247-1255) qui débuta les voussures et les portails de la façade Ouest.
- Bernard de Soissons (1255-1290) qui fit cinq voûtes de la nef et ouvrit la rosace ouest. C'est ce dernier qui était en charge lors de l'inauguration du labyrinthe.
On ne trouve pas trace du 5e maître d'œuvre qui présida la fin du chantier, sans doute le plus connu, Robert de Coucy qui officia de 1290 à 1311 et fit notamment la couverture.
Les personnages sont représentés en pleine activité avec leurs outils à la main. Jean d'Orbais, par exemple, semble tracer un plan sur le sol.
Le labyrinthe comportait deux autres silhouettes de chaque côté de son entrée, mais elles n'ont pas pu être identifiées car elles étaient déjà presque effacées.
Observons la représentation du labyrinthe de la cathédrale de Reims. Que nous inspire-t-elle ?
Essayons d’observer cette représentation sous l’angle du cherchant.
Comme nous l’avons vu plus haut, le labyrinthe de Reims est tracé dans la première partie de l’édifice, après l’entrée, au centre même du premier double carré symbolique, première partie des trois figures géométriques (ou tables du Graal) qui devaient avoir la même surface (cf. la quadrature du cercle utilisée pour déterminer ces surfaces), incluses dans la construction que sont le double carré ou rectangle (domaine du mystique), le carré (domaine de l’intelligence) et le cercle (domaine de l’intuition).
Plan de la Cathédrale de Reims
Nota Bene : on retrouve cette dernière constatation dans un ordre différent en observant celui de la cathédrale de Chartres…
Pour information, (cf. ci-dessus, les trois tables, rectangulaire, carrée, ronde, d’égale surface, étaient situées à l’origine dans la crypte. Elles symbolisent l’équation à résoudre de la quadrature du cercle (cf. l'article concernant le sujet en cliquant ici). Cependant, la numérologie, incontournable, nous le verrons plus loin, aide à comprendre comment cet ensemble réuni résonne à l’unisson avec le labyrinthe pour s’approcher de la vibration sacrée.
Plan de la Cathédrale de Chartres
La labyrinthe de la Cathédrale de Chartres : une de ses clés.
Dessin du labyrinthe de Chartres
(Extrait du carnet de croquis de Villard-de-Honnecourt - début du 13ème)
Au moyen âge, le labyrinthe était aussi appelé chemin de Jérusalem (la Jérusalem céleste descendue sur terre). Le parcours se faisait à genoux.
Revenons à la cérémonie d’initiation dans la cathédrale (ou la Loge de francs-maçons).
Nettoyé, allégé de ses scories, le cherchant ou candidat à la connaissance qui avait suivi le chemin du labyrinthe est ensuite dirigé sur le double carré, puis sur le carré à l’intersection de la nef et du transept, point central du symbole solaire, là où le ciel et la terre sont en relation par une cheminée cosmo tellurique à l’énergie forte, point de respiration entre le cœur de la terre (en passant par la surface où se trouve le candidat) et le cosmos, rejetant les énergies terrestres de la vouivre portée par les réseaux souterrain d’eau.
L’initié est au cœur de son être matériel et il peut s’élever si son cheminement a été bénéfique. Dans les cérémonies d’initiation, il se trouve en face de l’officiant.
A ce stade il est bon de se rappeler la célèbre phrase d’Hermès Trismégiste : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire les miracles d’une seule chose. »
Cheminement alterné par 1/4 et 1/2 tours
Vers le centre du labyrinthe de Chartres
Une particularité de ce labyrinthe est de naviguer dans les quatre quartiers par alternance, en s’approchant et s’éloignant du centre par trois fois, alors que souvent, le tracé passe d’un quartier à l’autre une fois que le parcours de celui-ci est entièrement effectué comme si l’on changeait de dimension, d’élément.
Les circum-ambulations dans le labyrinthe (ou déplacements) sont pratiquées dans les deux sens générant ainsi une spirale passant du plan terrestre (matériel) au plan cosmique (spirituel).
Elles s’effectuent par des quarts ou demi-tours dans un sens et l’autre en alternance pour déconnecter le candidat de ses anciens repères terrestres.
Elles sont nommées :
- Sénestrogyres pour celles qui tournent à gauche dans le sens trigonométrique. Symboliquement elles permettent d’ouvrir les énergies de la terre vers le ciel (des ténèbres à la Lumière).
- Dextrogyres pour celles qui tournent à droite dans le sens horaire. Elles permettent d’ouvrir les énergies du ciel vers la terre.
Cela ne nous rappelle-t-il pas les rotations faites lors de l’initiation ?
Ne retrouve-t-on pas ici, un certain rapprochement avec la chaine d’union de rites Maçonniques, mais aussi la représentation décomposée d’une dynamo celtique ?
La suite du circuit de l’initié ira de piliers en piliers dans l’édifice, dans un ordre précis suivant les constructions. Le rapprochement avec les déplacements du candidat est facile à faire.
A chaque étape il devra progresser par des travaux de récitation ou s’il est bien conseillé par son guide, en prononçant un mot de kabbale lié au carré de saturne pour ouvrir la voie vers la prochaine étape. Il ressortira par la porte des initiés, transformé.
Plus de 4000 ans avant J.C., aucune assemblée druidique ne pouvait s’ouvrir ou se fermer sans un minimum de trois et un maximum de onze circum-ambulations. Le onze ayant une signification symbolique très forte liée à l’arcane XI du tarot (La Force).
L’initiation donnait au candidat les moyens de construire de façon opérative suivant des proportions simples et mémorisables puisque rien ou peu de choses étaient écrites, un « plan parfait » en quelques sortes. C’est vrai que la dimension spirituelle voulue et développée par les créateurs de la F.M. spéculative n’était pas autant présente.
Lorsque le cherchant se sera suffisamment élevé du matériel vers le spirituel, le un initial sera en harmonie avec le deux du pavé mosaïque.
L’ombre se sera ouverte à la Lumière et les deux formeront le trois (la trinité, le ternaire) qui enferme le tout, l’unité dans l’œuf.
Ne sommes-nous pas fils de Lumière ?
Symbolique du tracé de la cathédrale caché sous celui du labyrinthe.
Plan géométrique des labyrinthes ronds des cathédrales.
Pour ce faire, nous sommes en possession d'éléments susceptibles d'être reliés par une suite d'analogies, mode opératoire couramment pratiqué par les mystiques et les occultistes.
Ils constituent, à mon sens, des indices destinés à suggérer la voie qui devrait permettre de « décrypter » la structure secrète de ces dédales : « La voie du symbolisme mystique ».
Tracé géométrique d'un labyrinthe rond.
Il me paraît nécessaire de préciser ici que « la symbolique » est un ensemble systématique de symboles relatif à un domaine, à une période, et que « le mysticisme » peut être défini comme étant une doctrine ou croyance fondée sur le sentiment religieux ou lui faisant une très grande place, ce qui pousse le mystique à rechercher l'absolu en toutes choses.
Il est évident qu'il existe sur le plan symbolique de nombreuses concordances entre les pyramides, édifices cultuels qui abritent en leur sein les corps sans vie des pharaons, et nos cathédrales qui abritent sous leurs « Dalles » une « Crypte » (du latin crypta, « Caché ») destinée aux yeux des profanes a préserver dans des « Sarcophages de Pierre », les corps « Sans vie » (souvent embaumés) de rois, de martyrs ou de saints.
D'autre part, nous pouvons de nos jours affirmer qu'il y a des millénaires, pour nos Anciens, les étoiles situées sur « la courbure » de la sphère céleste représentaient les âmes de leurs ancêtres ainsi « Spiritualisées ».
Le « carré » et, plus tardivement, le « double carré », tous deux constitués par définition de droites et d'angles droits, symbolisaient la terre : « la matière ».
Ce qui nous amène à en déduire que pour eux, en géométrie symbolique, les courbes reflétaient une certaine forme de Spiritualité et que, par une opposition ou complémentarité évidente, les droites (ainsi que très probablement les angles droits), reflétaient une certaine forme de Matérialité. (cf. le symbolisme de l’Arche Royale en Franc-maçonnerie !)
Nous savons aussi que pour les mystiques adeptes de l'occultisme :
Les nombres 1 et 2 accompagnés de 3 et de ses multiples (6, 12, 24, 36, 48, 66, etc...) constituent une partie des clés chiffrées reconnues pour donner accès à la plupart des secrets à caractère ésotérique.
Ces éléments nous amènent donc, selon le principe d'analogies énoncé précédemment : à encadrer de droites perpendiculaires entre elles le cercle qui circonscrit et par là même occulte l'entrée du labyrinthe afin d'essayer par cette action de matérialiser la spiritualité dont nous supposons qu'il est imprégné... Et il l’est !
Puis à quadriller selon le mode de chiffrage décrit ci-dessus, la figure obtenue.
Et enfin, à positionner à la place qui leur revient de droit, la ½ sphère céleste et le double carré de la terre. Apparaissent alors à nos yeux les silhouettes de « Trois Arches Romanes ».
Rappelons que l'art Roman est un art symbolique qui s'est épanoui en France dés la seconde moitié du 10ème siècle (abbatiale de Cluny, aujourd'hui disparue), et en Europe aux 11ème et 12ème siècles. Cet art tend avant tout à représenter à l'aide d'une architecture de pierres assemblées et sculptées, des scènes dotées d'attributs symboliques, lesquelles représentent sous une forme allégorique des phénomènes qui transcendent l'humain.
Il peut aussi se définir en partie comme un art ayant pour fonction de relier spirituellement le terrestre au céleste, ou bien encore, de relier le présent au passé, ce qui revient à dire: de relier le passé au présent; de relier l'esprit à la matière, et la matière à l'esprit.
Continuons sur la même voie, mais cette fois en partageant en trois parties le diamètre de notre cercle initial.
Ce sont maintenant trois arches gothiques bâties sur le triangle équilatéral qui apparaissent.
Les 5 sixièmes de 3,1416 = 1,618 ²
Et on retrouve exactement les proportions des voûtes de la Cathédrale de Chartres si on compare celles de la nef centrale et celles des absides !
Enfin, amusons-nous à trouver quelques autres particularités dans cette étude…
Equivalences proportionnelles approchées
à droite en mesures actuelles |
à gauche en 21èmes |
Tolérance |
1 |
21/21èmes |
0 |
2 |
42/21èmes |
0 |
3 |
63/21èmes |
0 |
1,618... (ᵠ le nombre d'or) |
34/21èmes |
0,001... |
2,618... (ᵠ² le nombre d'or au carré) |
55/21èmes |
0,001... |
3,1416... (п nombre transcendant) |
66/21èmes |
0,002... |
(Racine de 5) +1 = (2 x le nombre d'or) |
68/21èmes |
0,002... |
En conclusion…
Rappelons-nous en permanence que nous ne sommes qu’un iota dans l’univers.
Que la naissance de la terre remonte à environ 4,6 milliards d’années, l’homo sapiens est apparu en Europe il y a environ 40 mille ans, l’écriture sumérienne il y a environ 6 mille ans, les égyptiens environ 5 mille ans.
Si l’on concrétise l’existence de la terre par une distance de 4,6 km, dans la même échelle, notre passage ici-bas (moins de 100 ans) représente un dixième de millimètre c'est-à-dire trois dixièmes depuis le siècle des lumières, autant dire pas grand-chose par rapport au temps immémorial.
Ouvrons notre esprit, sachons sortir de notre référentiel nombriliste, égocentrique et restreint, sachons séparer l’utile de l’inutile, soyons persévérants et droits.
La persévérance est pour nous, iota entre le ciel et la terre, liée à la certitude du cœur et de la croyance.
Le chemin de la Vérité et la Lumière tant recherchées ne pourra être envisagé qu’avec au moins, ces conditions indispensables et incontournables.
Petit aparté...
PS: Ayant une visite à faire à l'annexe du Ministère de l'Intérieur de la rue de Varennes à Paris dernièrement, j'ai dû remettre ma carte d'identité nationale à l'accueil pour obtenir un badge de visiteur... Quel fut mon étonnement de découvrir tout simplement qu'ils avaient adopté comme sigle le labyrinthe de Chartres ! Hautement symbolique...