LA TRIADE ZOROASTRIENNE SELON HASSAN AGHILIPOUR
Qui, mieux que STRAUSS, pouvait illustrer le Zoroastrisme ?
Vous avez déjà entendu cette oeuvre magistrale qu'il lui a consacrée !
Vous pouvez l'arrêter en cliquant ci-dessus sur le symbole :
Oiseau « Vareghna » représentant la « Xvarnah », à savoir la gloire royale, le culte « d'Ahura Mazdā ».
C'est l'un des symboles principaux du « Zoroastrisme ».
Il est des rencontres fortuites qui peuvent marquer toute une vie. Ce fût le cas de ma rencontre avec Hassan...
Ainsi, dans la Loge maçonnique « Adoration des Mages » où je suis né, une Loge de militaires Canadiens du SHAPE stationnés à Rocquencourt prés de Versailles, un homme a été initié peu de temps après moi; c'était un Perse qui s'est avéré être le Chef du gouvernement d'Iran en exil.
En effet, en 1979, Mohammad Reza Pahlavi, le « Chah de Perse » avait nommé, en dernier recours, quelques-uns de ses opposants sociaux-démocrates et en particulier son chef d'état-major, un militaire, le colonel Hassan Aghilipour au poste de chef du Gouvernement et Chapour Bakhtiar au poste de Premier Ministre juste avant de quitter l'Iran.
Tous les deux ont, eux-aussi, dû quitter l'Iran peu après la révolution islamiste pour essayer de piloter les réformes démocratiques qui s'imposaient, mais de l'extérieur.
Hélas, c'était compter sans l'acharnement des religieux endoctrinés par la révolution islamique des Ayatollahs.
Elle a coûté la vie à Chapour Bakhtiar lâchement assassiné en France en août 1991... Il a été poignardé à 13 reprises puis égorgé au couteau par trois assassins en même temps que son secrétaire, Soroush Katibeh, à son domicile de Suresnes; son corps ne sera retrouvé que deux jours après les faits.
Neuf hommes ont été soupçonnés et jugés en 1994 à la Cour d'assises de Paris : six ont été jugés par contumace car en fuite, notamment l'organisateur présumé du crime, un conseiller du ministre des Télécommunications Iranien.
Un des assassins, Ali Vakili Rad (dont il n’est pas prouvé que l'identité soit réelle), fût presque immédiatement arrêté en Suisse, extradé en France, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Pendant son procès, il a admis avoir été envoyé par le gouvernement Iranien pour tuer Chapour Bakhtiar.
Quand j'ai connu Hassan Aghilipour, lorsqu'il a été initié, peu de temps après moi, il portait en permanence sur lui un pistolet qu'il laissait au vestiaire du temple, et il regardait toujours si on avait pas placé un engin explosif sous la voiture des Frères qui le raccompagnaient chez des amis sûrs qui l'abritaient lorsqu'il séjournait à Paris!
Par la suite, pendant dix ans, il a habité une ferme isolée dans le Perche avant de s'exiler définitivement en Californie où s'étaient par ailleurs réfugiée une partie de la diaspora Perse et le gouvernement Iranien en exil, dont ses propres fils, mais aussi le fils du Chah, Reza Pahlavi devenu lui-même pilote de l'US Air-Force.
Hassan était « Zoroastre », et il nous a régalé un jour d'une planche sur la « Triade Zoroastrienne » qu'il m'a dédicacée, dont je vous offre la lecture in extenso ci-dessous, mais auparavant je tenais à vous faire part de la découverte que j'ai ainsi faite, enfin pour moi !
________________________
Qu'est ce qu'un « Zoroastre » ? Voici la définition exacte qu'en donne Wikipédia :
Le « Zoroastrisme » est une religion née sur le territoire de l'actuel Iran. Elle tire son nom de son « prophète » ou fondateur « Zarathoustra », dont le nom a été transcrit en « Zoroastre » par les Grecs (Ζωροάστρης, Zôroástrês). J'en parle notamment dans mon article sur les Cathares quant aux origines du Catharisme...
Mais cette réforme est intervenue bien avant le catharisme, au cours du Ie millénaire avant J-C. Ses fidèles s'appellent des « Zoroastriens » ou en français du XVIIIe siècle des « Guèbres ».
Elle est aussi couramment dénommée « Mazdéisme », du nom de sa divinité principale qui est « Ahura Mazda ».
La réforme religieuse de Zoroastre ou Zarathoustra a pour principal effet d'orienter la religion « mazdéenne » vers le monothéisme au bénéfice du dieu « Ahura Mazdâ » (en pehlevi : « Ohrmazd »), entouré d'un certain nombre d'entités.
« Ahura Mazda » est seul responsable de l'ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre. Chaque être humain est doté d'une âme éternelle et d'un libre arbitre. Après la mort, les âmes encourent un jugement et vont au ciel ou au purgatoire. Le catholicisme n'a rien inventé... même après la venue du Christ !
Les textes religieux du zoroastrisme sont contenus dans « l'Avesta », qui comporte deux parties : les « Gathas », poèmes attribués à Zoroastre lui-même, et les « Yasna » qui constituent les textes liturgiques en tant que tels.
Le « zoroastrisme » a été la religion officielle de l'empire perse à trois reprises : sous le roi Hystaspès (un des fils du Roi Xérès Ier), sous les Achéménides (qui ont gouvernés la Perse de 550 à 330 av. J-C), et sous les Sassanides qui gouvernèrent l'empire Perse de 224 après J-C. jusqu'en 651, date de l'assassinat du dernier roi des rois, l'empereur zoroastrien Yasdgard III dont l'empire englobait alors la totalité de l'Iran actuel, l'Irak et l'Arménie d'aujourd'hui ainsi que le Caucase sud (la Transcaucasie), y compris le Daguestan du sud, toute l'Asie centrale du sud-ouest, l'Afghanistan occidental, l'Anatolie, des fragments de la Turquie et de la Syrie d'aujourd'hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du Golfe persique et des fragments du Pakistan occidental...
Malgré l'arrivée de l'islam et les persécutions qui en découlèrent, le zoroastrisme a réussi à se maintenir dans le patrimoine culturel iranien, afghan et d'Asie centrale.
En effet, les Iraniens, les Kurdes et les Afghans, indépendamment de leur religion, accordent beaucoup d'importance aux fêtes zoroastriennes, en particulier celle de « Nowruz », le nouvel an zoroastrien, célébré le 21 mars. En 2008, on estimait le nombre des pratiquants du zoroastrisme à environ 190 000, la plupart vivant en Iran et en Inde.
Les zoroastriens respectent le feu comme symbole divin. C'est pourquoi l’un de leurs symboles est le suivant :
Zoroastre prêchait un dualisme apparent, qui reposait sur le combat entre le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres. Le principe de Zoroastre est qu'il existe un esprit saint (Spenta Mainyu), fils d'Ahura Mazdā, et un esprit mauvais (Angra Mainyu) (pehlevi Ahriman), son jumeau, tous deux opposés car représentant le jour et la nuit, la vie et la mort.
Ces deux esprits coexistent dans chacun des êtres vivants. Toutefois, le zoroastrisme est bel et bien un monothéisme, car seul Ahura Mazda conserve la prééminence céleste et triomphera du mal à la fin des temps.
« Ainsi parlait Zarathoustra » : Tout lecteur intéressé par le monde des religions a eu, au moins entre les mains, cet ouvrage de Nietzsche.
Il est tellement dense, tellement puissant, que je pense qu'il est impossible de correctement réussir sa lecture du premier coup.
Prenez connaissance de ce chef d'oeuvre dès que cela vous sera possible, car même si la philosophie ne vous intéresse pas, même si vous vous pensez incapable de jongler entre les différents sens que Nietzsche donne à son discours, lisez donc ce livre, ne serait-ce que pour son incroyable force évocatrice et sa poésie.
C'est une oeuvre philosophique magistrale. Elle a bouleversé la pensée de l'Occident. « Nietzsche ne démolit pas, il sape », disait Gide. Il remet définitivement l'homme en question.
Poète-prophète, Zarathoustra se retire dans la montagne et revient parmi les hommes pour leur parler.
Sa leçon essentielle : « Vouloir libère. »
Son leitmotiv : rejeter ce qui n'est pas voulu, conquis comme tel, tout ce qui est subi. C'est le sens du fameux : « Deviens celui que tu es. »
La vertu est souvent le droit du plus faible, elle paralyse tout, désir, création et joie. Le surhomme nietzschéen est celui qui a la plus grande diversité d'instincts qui s'opposent puissamment, mais qu'il maîtrise.
La pensée de Nietzsche est un défi permanent. Elle échappe à tout système politique.
La ferveur de sa poésie, sa vigoureuse drôlerie ont donné à Nietzsche une célébrité universelle.
Nos contemporains n'ont le choix qu'entre lui et Marx; alors des deux, je penche pour Nietzsche !
________________________
ZARATHUSHTRA OU ZOROASTRE
Par Hassan Aghilipour
Paris le 7 avril 2001
Je crois qu'il est difficile, dans notre Respectable Loge N°45 « Adoration des mages », de ne pas évoquer les Mages, surtout quand la planche porte sur Zoroastre, et donc qu'on ne cesse de les croiser.
Des siècles avant Moïse, les Égyptiens vénérèrent la déesse Isis, dont les larmes avaient créé le Nil, personnifiant ainsi le principe de la fécondité.
Des siècles plus tard, de même, en Gaule, les Druides révérèrent la « Virgo Pariturae », Le mythe d'une vierge devant mettre au monde un enfant, un Dieu semble commun à bien des peuples de l’antiquité.
C’est, apparemment, seulement dans l'Évangile selon Mathieu qu'il est fait mention de personnages mystérieux venus d'Orient, de « ces mages venus d'ailleurs, qui se prosternent devant l'enfant et l'adorent ».
Selon toutes vraisemblances ces voyageurs mystiques appartinrent à une religion d'un monde très ancien, dont la figure la plus connue est celle d'un grand sage et philosophe, nommé Zoroastre.
La prononciation exacte en persan est « Zartochte ». II s'appelle, le plus souvent, dans l'Avesta « Zarathoustra ».
En fait, des siècles avant Zoroastre, une divinité était déjà révérée en Perse, par une aristocratie foncière, elle portait le nom de « Mithra » ; 14 siècles avant l'ère chrétienne elle est mentionnée dans un texte cunéiforme ! Et là encore c'est une histoire de Mages, de colonies de Mages !
Ces Mages n'avaient pas de livres et se transmettaient oralement leurs traditions religieuses.
Il y avait sept degrés d'initiation dans le mithraïsme et pour passer d'un degré au suivant on devait se soumettre à certaines épreuves, yeux bandés, mains attachées. On retrouve certains de ces rites dans l'initiation franc-maçonnique.
Il est autorisé de dire que les Iraniens Mithraïstes étaient monothéistes ; ils croyait en Ahura-Mazda, ce « Seigneur Science », comme en Inde on croyait en « Varuna » ; les deux peuples parlent en fait d'un seul et même Dieu, faisant office de médiateur, ils ne sont que les deux facettes d'un même Dieu…
Les Indiens donnaient comme patrons à la fonction sociale et cosmique de Souveraineté non pas un Dieu mais deux Dieux étroitement associés, Varuna et Mithra ; ces deux Dieux exprimaient les deux aspects de la souveraineté, Mithra est le contrat personnifié, il fait office de médiateur entre le monde supérieur et lumineux et le monde inférieur et ténébreux, d'où un Mithra Dieu du contrat « Seigneur Science », et Varuna est « le Lieur », au sens magique du terme.
Tous deux protègent l'ordre général du monde, l'exactitude rituelle, mais l'un d'une façon terrible, en saisissant les coupables dans ses filets et l'autre avec bienveillance, Mithra signifiant l'ami ; Mithra est le jour et Varuna la nuit.
En Perse, le collège des mages astrologues, qui se recueillaient, chaque année, en haut d'une montagne pour y guetter, durant trois jours « l'étoile de Dieu », la lumière de Dieu, ont largement participé à la conservation des traditions antiques. Ce qu'ils appelaient l'étoile de Dieu n'était probablement qu'une comète, mais ils savaient pouvoir l'observer ce jour-là !
Tout comme on a pu observer la comète Néowie il y a quelques jours à l'été 2020...
Sans parler du grand roi de Perse, Ardéchir (226 avant J-C) qualifié de « Grand Mage Couronné »; il faut dire qu'il avait trouvé un puissant moyen de gouvernement dans la religion de l'Avesta, rénovée par Zoroastre et élaborée par les collèges de Mages.
Investiture d'Ardechir par le Dieu Ahura Mazda
Voilà, quelques mots, en introduction, en vrac, sur « nos » Mages, qui s'inscrivent dans l'universalisme du messianisme zoroastrien. On parle de zoroastrisme, et même quelquefois de « Magisme », du titre de Mages que les Anciens donnaient aux prêtres de ce culte.
Maintenant, qui est ce grand philosophe et prophète persan : Zoroastre ?
Naissance
Bien que les dates de la vie du prophète Zoroastre soit sujette à discussion, sa naissance pourrait se situer vers 1768 avant J-C, c’est-à-dire il y a 3769 ans !
Les légendes nationales attribuèrent au prophète Zoroastre, l’honneur d’avoir établi la vraie religion.
Presque tous les écrivains de l'époque classique s'accordent à placer ce personnage sur les plans les plus reculés de l'antiquité fabuleuse. Hermippos et Eudoxe (Grecs) prétendaient qu'il était apparu six ou sept mille ans avant Alexandre, mais Pline le disait de mille ans antérieurs à Moïse.
Il aurait vécu 77 ans ; selon les uns, il mourut frappé de la foudre, selon les autres, il fut tué à Balkh par un soldat touranien. Sur sa longévité tous les historiens sont d'accord.
C'est la Médie, (au Nord de l'Iran) centre des Mages, qui aurait vu naître Zoroastre. Selon la tradition la plus ancienne, il était né à Raghà, et il vivait aux premiers âges de la race Iranienne, au temps où les tribus étaient encore campées en Bactriane. Il était, de race royale et il fut choisi par Dieu, dès avant sa naissance, pour « régénérer » le monde.
Son enfance et sa jeunesse
Son enfance et sa Jeunesse ne furent qu'une lutte incessante contre les démons : toujours assailli, il était toujours vainqueur et il sortait plus parfait de chaque épreuve.
Il reçut des mains de Dieu, l'Avesta. Le livre de la loi, code sacerdotal de la réforme de Zoroastre ; soit dans, son texte même, soit dans ses commentaires pehlevis, nous avons un exposé de la conception cosmogonique de ses adeptes.
Son enseignement « La bonne pensée est un message universel : penser bien, dire bien, faire bien », ces trois mots sont la base d’une réussite de l'humanité et indémodable !
Bonne pensée, bonnes paroles, bonnes œuvres, voilà la triade qui renferme la morale zoroastrienne.
Il fut considéré comme un réformateur de l'ancienne religion perse, aryenne, au sens de la très ancienne famille indo-européenne, de la pensée ancienne persane, le Mithraïsme initié essentiellement par des familles aristocratiques foncières et guerrières.
Au travers du récit de sa vie, l'on voit constamment l'omniprésence de la lumière surnaturelle, signe de l’espoir eschatologique, qui le soutient dans son combat permanent contre les démons.
Sa vie est une série de miracles.
Enseignement de Zoroastre
L'avesta :
Nom donné aux livres sacrés des Guèbres et des Parsis, (C'est-à-dire des Zoroastriens, fidèles de Zoroastre) oui adorateurs du feu, et dont on attribue la composition à Zoroastre.
On dit aussi le « Livre des Mages »,
Pourtant, le fond de l'Avesta, véritable code sacerdotal, n'est pas l'œuvre de Zoroastre ; il doit être considéré comme un législateur qui mit en ordre et rédigea un certain nombre de traditions religieuses déjà anciennes au temps où il vivait.
Une tradition fort ancienne raconte que le roi des Parthes (à l’Est de l'Iran), « Vologèse 1er », ordonna qu'on recueillît tous ceux de leurs fragments qui avaient échappé aux persécutions d'Alexandre, et que l'édition définitive en fut publiée vers le milieu du VIème siècle de notre ère.
La collection renferme des chapitres fort anciens, écrits dans une langue plus archaïque, et une partie des idées qui y sont exprimées découle de textes déjà considérés comme étant canoniques au temps des rois achéménides ; mais le peu que les historiens grecs nous racontent des religions mèdes et des Perses diffère sur bien des points de ce que l'Avesta nous enseigne.
Les manuscrits ont été détruits, une première fois lors de l'invasion d'Alexandre qui fit incendier et brûler la bibliothèque et le palais de Persépolis et, une seconde fois une autre partie des manuscrits furent détruits lors de l'invasion arabe au VIIeme siècle, puisque le seul livre selon les Arabes musulmans, qui devait exister dans le monde ne pouvait être que le Coran.
Ainsi donc de l'Avesta, nous ne disposerions que d'un quart du texte initial. Ce « quart » fait toutefois mille pages et est daté d'il y a au moins trois mille ans.
En 1288, on trouva un des premiers fragments du manuscrit de l'Avesta.
Et ce serait, en Occident, en 1590 que pour la première fois ont été publiés, par Barnabé Brisson, les documents existant en Europe sur l'Avesta et Zoroastre. Ensuite, on doit saluer des chercheurs comme Anquetil-Duperron à Paris, à qui succédera une longue liste de savants.
Contenu de l’Avesta :
Cette œuvre importante se divise en deux parties bien distinctes :
D'une part, une partie écrite en langue « Zende » et une autre partie plus récente, écrite en Pehlevi.
La pensée de Zoroastre
Pour Zoroastre et son collège de Mages, le monde est divisé : Ahura-Mazda, règne dans le ciel et « embrasse et protège avec ses ailes la terre avec le roi », le roi achéménide, son vicaire qui règne sur la terre.
Le monde est régi par deux principes : le bien et le mal ; le premier Ahura-Mazda, est entouré d'assistants divins, le second un esprit Malfaisant, Ahriman.
Le combat des deux Esprits doit se terminer par la victoire du Bon Esprit ; le dualisme n'est qu'apparent, c'est un monothéisme imparfait. Dieu n'est pas confronté à un anti-Dieu comme c'est le cas dans les vrais dualismes, tel que le manichéisme, le conflit se situe entre l'esprit bienfaisant et l'esprit destructeur (Ahriman).
Dieu était conscient de ce conflit au moment où il a engendré les deux esprits, mais il ne l'a empêché, ce qui peut signifier soit qu'il transcende toutes les contradictions soit que l’existence du mal est la condition préalable de la liberté humaine.
Zoroastre invite les fidèles à imiter l'acte primordial d'Ahura-Mazda (Le Seigneur Sage) : le choix du bien ; les hommes ne sont donc pas les serviteurs, ou les esclaves de Dieu, mais libres dans le choix de suivre Ahura-Mazda ou non.
Le réformateur Zoroastre dénonce les pratiques dépassées des cultes en cours à son époque, notamment le sacrifice à Dieu, des animaux (le taureau) ; les sacrifices sanglants sont bannis car la bête qui nourrit l'homme et travaille pour lui doit être vénérée.
Même sa charité s'étendra aux autres bêtes mazdéennes, au mouton, au hérisson, au chien. Le chien est la meilleure des créatures d'Ahura-Mazda, celle pour laquelle il faut avoir le plus de respect ; c'est péché non seulement que le tuer, mais que lui servir « des os dans lesquels il ne peut mordre ou des aliments assez chauds pour lui brûler la gueule ou la langue ».
Zoroastre législateur religieux des populations iraniennes croit au jugement dernier ; il a une vue résolument optimiste de l'histoire ; « le mal sera vaincu » et le bien sera aidé à triompher « par ses pensées, ses paroles et ses actes ».
En fait, puisqu'il révèle la parole de Dieu et qu’il conduit les croyants après leur mort, Zoroastre fait figure de rédempteur.
Pour Zoroastre la résurrection est essentiellement spirituelle, alors que dans les autres religions apparues plus tard, surgira l'idée d'une résurrection physique des corps ; le royaume de Dieu et la résurrection se trouve matérialisés ; ils sont manipulés, nous voyons que dans le monde le mensonge ne vieillît jamais. Il faut savoir que la force de Dieu se trouve en nous-même et nulle part ailleurs. Les zoroastriens croient en l'immortalité de l'âme.
Dans les écrits zoroastriens, les femmes sont, à plusieurs reprises, considérées les égales des hommes dans la société, et les femmes érudites, respectées et consultées. Même si leur situation est loin d'être parfaite, sur certains points, elles bénéficient d'une certaine considération.
Zoroastre, disait que Dieu est sage et l'ami de l'homme ; ce n'est pas un Dieu colérique, terrifiant et vengeur, appliquant la loi de Talion. Selon Khayyam, le grand poète persan du XIème siècle, si l'homme fait mal et que Dieu lui réponde par le mal, quelle différence y a-t-il entre l'homme et ce Dieu dit miséricordieux ?
Zoroastre souhaitait que chacun de nous puisse travailler au renouveau du monde...
Mes Frères, puissions-nous être de ceux qui travaillent au renouveau du monde et que ce renouveau du monde ne passe ni par un mondialisme commercial, ni un misérabilisme tiers-mondiste, mais par une défense des « bonnes causes », en passant « par les demeures de la bonne pensée, de la bonne parole et de la bonne action ».
« Bonne pensée, bonnes paroles et bonnes œuvres », voilà la triade qui renferme la morale Zoroastrienne.
J'ai écrit à l'Organisation des Nations-Unies pour proposer qu'à l'entrée de ses principales instances cette sentence, cette triade, cette phrase soit imprimée, encadrée et accrochée, afin que les membres de cette vénérable organisation fassent le serment, non seulement de prononcer solennellement cette phrase, mais de la respecter. Il semble qu'on en soit encore loin de nos jours !
En tant que Persan, je dois dire que je ne dois quand même pas trop me plaindre, puisqu'à l'entrée des Nations Unies trône une poésie du poète persan Saadi, dont la pensée n'est pas très éloignée de notre sujet « L'humanité appartient à un même corps, créée par une même sève. Quand l'une des parties du corps souffre toutes les autres parties le ressentent. Si la souffrance et la misère ne vous touchent pas, c’est que vous n'appartenez pas à l’humanité ».
L'influence du zoroastrisme dans les pensées philosophiques et religieuses qui ont suivi, est loin d'être négligeable au Moyen-Orient et dans le monde.
L'exemple donné par Zoroastre est celui d'une expérience mystique, résultat de pratiques rituelles, illuminées par un espoir eschatologique, celui de l'avènement du royaume de justice.
Là où le destin de Jésus tourne à une tragédie qui n'est acceptée que par une promesse de résurrection, celui de Zoroastre se termine sur une réussite et avec une note d'optimisme qui a fasciné certains penseurs et philosophes occidentaux.
Le message Zoroastrien n'avait pas seulement une portée métaphysique ou théologique, il critique à maintes reprises d'autres aspects de la société : l'homme doit éviter l'hérétique et le combattre.
L'Agriculture est respectée dans les textes zoroastriens, « celui qui abandonne son champs » est un méchant.
Le zoroastrisme donne une promesse de résurrection.
On retrouve toutes ces pensées et thèmes sous une forme ou sous une autre dans les religions Abrahamiques qui sont venues après le Zoroastrisme. La philosophie zoroastrienne reste, un élément très présent, non seulement dans la pensée Iranienne, mais encore dans l'histoire du Moyen-Orient. Elle fait partie intégrante du patrimoine culturel et historique de l'humanité.
Zoroastre est entouré de sept génies d'ordre supérieur, « ils ont tous les sept même pensée, même parole, même action, même père, même Seigneur ».
Chez les Zoroastriens, il y a la croyance en une hiérarchie de sept énergies morales, qui ressemblent singulièrement aux archanges des parties récentes de la Bible, Gabriel, Michel, Raphaël.
Plus encore, il y a sept anges, en Perse, et il y avait sept foyers de feu, très grands.
Le mur du palais Ecbatane (Ancienne capitale des Perses) à Persépolis repose sur sept grands murs quai se croisaient l'un l'autre, avec sept couleurs.
Le tombeau royal de Cyrus, le grand empereur de Perse à Pasargades au sud de l'Iran est accessible, après une montée de sept marches.
Et la semaine de sept jours ?
Sans parler du bonnet phrygien que portait Mithra et qui subsiste jusqu'à nos jours, en tant qu'attribut de la liberté !
Mithra sacrifiant le Taureau, sculpture romaine du IIe siècle de notre ère, (Galerie du Temps au Louvre).
Je dois ajouter à la fin de cet exposé que le penseur et philosophe Ernest Renan a écrit que la valeur de chaque religion dépend directement de la sagesse et de l’intelligence de ses fidèles.
Je pense que les brillants et grands intellectuels, les hommes éclairés qui ont déclaré la guerre sans fin aux gouvernements religieux, en mettant fin à l’esclavage de l’esprit de l’homme sont des sauveurs de l’humanité.
Les esprits éclairés qui se sont mobilisés pour aboutir à la séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel, ont eu beaucoup de courage et un grand respect de l’homme.
J’ai dit !