L'HINDOUISME, LA PLUS ANCIENNE RELIGION DU MONDE

L'HINDOUISME

 

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Calligraphie de la syllabe Sanskrite « Om̐ » qui donne « AUM » où :

« A »: représente le commencement, la naissance, et le dieu créateur Brahmâ.

« U »: représente la continuation, la vie, et le dieu Vishnu.

« M »: représente la fin, la mort, et le dieu destructeur du mal Shiva.

 

Ce son « Om̐ » signifie : « ce qui a été, est et sera » ! cf. (1)

 

Et pour illustrer comme il se doit l'Hindouisme,

quoi de plus indiqué que le son « Om̐ », somme et substance du son de l'Univers,

C'est également le son de base que rendent les bols en bronze Tibétains.

Pour l'initier, cliquez sur la flèche et pour l'arrêter, sur l'un des symboles suivants :

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Bol Tibétain en bronze

 

L’hindouisme est l'une des plus anciennes religions du monde encore pratiquées qui n'a ni fondateur, ni dogme, ni institution cléricale organisée uniformément.

 

L’hindouisme est à la fois monothéiste et hénothéiste. Les Hindous n’ont jamais été polythéistes dans le sens qu’il y aurait une multiplicité de dieux indépendants.

 

L’hénothéisme (le culte d’un seul Dieu) est plus apte à définir l’approche hindoue qui peut vénérer un certain dieu sans nier l’existence d'autres divinités ou plutôt d'assistants de Dieu, hautement évolués. Les Hindous croient en un Dieu unique, omniprésent qui est la vie de tout l’univers.

 

En 2020, le nombre de fidèles frôle les 1200 millions dans 85 pays, mais essentiellement l’Inde, et c'est actuellement la troisième religion la plus pratiquée dans le monde après le christianisme et l'islam.

 

Elle est issue du sous-continent indien qui reste son principal foyer de peuplement; mais elle est répartie à travers le monde entier ne serait-ce que par l'éparpillement de la diaspora indienne, que ce soit au Royaume Uni bien sûr, mais aussi aux Etats Unis et dans la plupart des pays anglo-saxons.

 

Lors de notre virée à la Réunion, on a pu remarquer que la communauté indienne, notamment « les Malbars », une branche émigrée des indiens malabars provenant de l'état du Kérala dans le sud-ouest de l'Inde, qui sont venus remplacer la main d'œuvre des esclaves affranchis au XIXème siècle... et qui ont toujours une activité folklorique sur toute l'île Bourbon !

 

4 - Temple Hindou à St Pierre.jpg   3 - Temple du colosse Saint André 350 x 240.jpg
Les Temples Tamoul à Saint Pierre et à Saint André de la Réunion...

 

Le terme persan « Hindu » (du sanskrit « Sindhu ») désignait au départ, les envahisseurs Aryens qui pénétrèrent en Inde dès 1750 avant J-C, les habitants du bassin du fleuve « l'Indus » qui fait aujourd’hui partie du Pakistan sur les 3/4 de son parcours jusqu’à la mer.

 

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L’hindouisme est particulièrement connu pour ses deux grandes épopées, le « Ramayana » et le « Mahabharata », récits célébrant les deux plus illustres incarnations du dieu Vishnu (Wikipédia les résume toutes deux fort bien; il n'est besoin que de cliquer sur les liens)... 

 

Ces épopées populaires racontent des exploits guerriers et amoureux de la mythologie indienne et font apparaitre de nouvelles croyances fondées sur la dévotion et l’action désintéressée.

 

Il faut dire que l’hindouisme est une religion très difficile à appréhender pour un esprit et une culture d'occidental, ne serait-ce que par l’ancienneté de son existence qui se déroule sur plus de 4500 ans et le nombre de termes qu’il convient de connaître et de comprendre.

 

Nota Bene : Au cours de ce développement je vais donc être amené à vous donner un certain nombre de définitions de base pour vous permettre de suivre et vous y reconnaître ! Elles seront toutes en italique et leur explication en termes intelligibles de couleur bleue turquoise

 

L’hindouisme repose sur des croyances fondamentales, telles que l’existence de nombreux « personnages assimilé à des dieux, mais qui n'en sont pas » ou la « réincarnation ». Ces croyances sont les « Upanisads » (littéralement « les pensées élevées »), recueil de textes indiens classiques qui constituent le socle de l’hindouisme.

 

Les quatre grands piliers de l’hindouisme sont :

      • La réincarnation.
      • Les Vedas (2) (connaissance), textes sacrés constituant la base de la connaissance religieuse.
      • Les sacrifices rituels.
      • Les prières.

 

L’hindouisme se veut l’héritier du brahmanisme et se réclame de la plus haute antiquité, la période dite « védique » allant de 2500 à 500 av. J.-C.

 

Elle-même est divisée en trois sous-périodes principales :

      • Celle des Védas (2)  ou livres sacrés dont le nom signifie « savoir » révélé aux sages indiens (de 1500 à 1000 av. J-C.),
      • Celle des Brahamana ou commentaires rituels liés au sacré (de 1000 à 750 av. J-C.),
      • Celle des Upanisads ou commentaires personnels sur les textes sacrés (de 750 à 500 av. J-C.).

 

L’ensemble de cette période védique fut soumis à l’influence des brahmanes (en sanscrit brāhamaa = « lié au sacré »), un membre de l'une des quatre varna (castes) définies par l'hindouisme, regroupant notamment les prêtres, les sacrificateurs, les professeurs et les hommes de loi.

 

Toutefois, durant la période des Upanisads (750 à 500 av. J-C.) où se décèle déjà une certaine distance par rapport au pouvoir jusqu’alors dominant des brahmanes, apparurent des courants assez indépendants ayant favorisé la naissance du bouddhisme et du jaïnisme. 

 

Le brahman est un concept provenant à l'origine des Védas (2). C'est l'indescriptible, le neutre, l'inépuisable, l'omniscient, l'omniprésent, l'original, l'existence infinie, l'Absolu transcendant et immanent (cf. panenthéisme = « Tout est en Dieu »), l'Éternel, l'Être, et le principe ultime qui est sans commencement et sans fin, – dans l'univers entier.

 

C'est la Réalité Ultime, l'Âme Absolue ou Universelle (Paramātman ou « Esprit Suprême » ou encore « Dieu est tout »), l'Un. Il ne doit pas être confondu avec la divinité Brahmâ ou le nom des prêtres hindous, les brâhmanes.

 

Le brahmanisme n’en continue pas moins son évolution jusqu’à l’apparition de l’hindouisme avec lequel il finit par s’identifier aux environs de 200 av. J.-C.

 

Avant d'aller plus avant, pour se faire une petite idée de la population de l’Inde, (soit 1 milliard 381 millions d’habitants) sur un territoire de 3 287 000 km2 soit 5 fois celui de la France seulement, qui, elle, n'en comprend que 67 800 000 (toutes proportions gardées, cela ferait 5 fois 67,8 millions = 339 millions... il en manque encore un peu plus de un milliard 40 millions, pour faire l'équivalent indien !), voici deux croquis qui vous en diront plus que de longs discours !

 

 

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Pyramide des âges en Inde en 2020

 

1. DIEU ET LES DIVINITES

 

Les écrits anciens nous parlent de 33 divinités (Deva), principes anthropomorphisés dont l’activité est visible dans la nature, le cosmos et la vie humaine, mais un seul est « Dieu », Brahmâ. L'hindouisme est en ce sens un monothéisme. 

 

Il procède ainsi à la divinisation des pouvoirs de la nature (cieux, lumière, pluie) et des éléments du cosmos en attribuant des fonctions aux dieux et déesses qui ne font que l'assister.

 

Des textes qu’on nomme les Puranas, appartenant à la littérature indienne très ancienne, traitent d'une grande gamme de sujets. Composés entre 400 et 1000 de notre ère, ces récits élaborés pour tous étaient de préférence destinés aux femmes qui n'avaient pas accès aux Védas (2). Généralement écrits en sanskrit, ce genre littéraire est souvent encyclopédique.

 

Les Puranas font notamment apparaitre la « Trinité » Hindoue qui se nomme la « Trimûrti ». Je vous la présente :

 

1. BRAHMÂ, le créateur de l’univers, est considéré comme l’unique Dieu des hindouistes, omniprésent, qui est la vie de tout l’univers. Tous les autres « dieux » ne sont que des « assistants divinisés ».

 

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Une des représentations de Brahmâ
 

Rôle : Il incarne la création.

 

Légende : Né dans une fleur de lotus, elle-même émergeant du cordon ombilical de Vishnu, Brahma possède quatre têtes couronnées et quatre bras.

 

Son épouse est Saraswati.

 

Vâhana (sa Monture) : C'est un cygne.

 

Attributs : Il tient les quatre Védas (2) dans ses mains.

 

Malgré son importance hiérarchique, Brahma est peu vénéré par les hindous. Un seul temple lui est véritablement dédié en Inde : à Pushkar, au Rajasthan.

 

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2. VISHNU, le préservateur, divinité solaire qui combat pour le bien et descend sur terre pour aider l’humanité.

 

 

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 Une des représentations de Vishnu

 

Rôle : Appelé aussi Narayana, il incarne la préservation.

 

Légende : Vishnu a pour mission de préserver l’ordre du monde. Lorsque ce dernier est perturbé, Vishnu s’incarne pour descendre sur terre sous forme d’un avatar (en sanskrit avatāra, = descente sur la terre d'une divinité); Les textes sacrés en recensent dix.

 

Son épouse est Lakshmi (cf. plus avant).

 

Attributs : Comme Brahma, il possède quatre bras.

Dans une main, il tient une conque (shanka) dans laquelle il souffle pour vaincre les démons.

Dans une autre il tient un disque tournoyant autour de son index, c’est la « spirale de l’éveil » avec laquelle il décapite les forces du mal.

Dans la troisième main se trouve une gadha (masse d'or), symbole de son pouvoir.

Dans la quatrième il tient parfois une fleur de lotus.

Il porte des vêtements jaunes

 

Vâhana (Monture) : C'est l’aigle Garuda. Il est aussi accompagné de Shesa (un serpent à plusieurs têtes).

 

Les avatars de Vishnu sont au nombre de 10 :

Matsya, le poisson qui sauva le monde du déluge et qui récupéra les 4 Védas au fond de l’océan.

Kurma, la tortue. Elle souleva le Mont Mandara au milieu de l’océan avec sa carapace pour que les divinités puissent s’asseoir dessus et ainsi récupérer le nectar de l’immortalité.

Varaha, le sanglier. Pendant 1000 ans, il combattit le démon Hiranyaksha qui avait plongé la déesse de la Terre, Prithivi, au fond de l’océan.

Narasimha, l’homme-lion. Il débarrassa le monde du démon Hiranyakashipu (le frère d'Hiranyaksha). Brahma, séduit par les offrandes de ce dernier, lui avait accordé l’invulnérabilité. Il ne pouvait être tué ni par un homme, ni par un animal. C’est donc sous une forme mi-humaine, mi-animale que Vishnu se manifesta.

Vamana, le nain. Le démon Bali avait réussi à prendre le contrôle de la terre, du paradis et de l’enfer, alors Vamana se présenta devant lui et demanda à Bali de lui donner autant de terrain qu’il pourrait parcourir en trois pas. Bali, amusé par ce nain, accepta et en deux pas Vamana couvrit la Terre et le paradis puis, dans sa grande bonté, laissa l’enfer à Bali. C’est ainsi que Vamana sauva le monde.

Parashurama. C’est la première incarnation humaine de Vishnu.

Rama, héros du « Ramayana », est le fils de Dashrata, roi d’Ayodhya. Il combattit le tyran Ravana avec l’aide du dieu-singe Hanuman et devint un souverain exemplaire après 14 ans d’exil.

Krishna, c’est l’avatar de Vishnu le plus populaire. Krishna est quasiment considéré comme un dieu à part entière par certains hindous. Krishna apparaît dans le «  Mahabharata » et plus particulièrement dans la Bhagavad Gita, aux côtés des Pandava dans leur lutte contre les Kaurava. Son enfance et l’amour qu’il porte à son épouse Radha ont inspiré les poètes. Krishna est représenté avec la peau bleue, jouant de la flûte les jambes croisées. Des paons se trouvent à ses côtés. La vache est son animal de compagnie.

Bouddha, Fondateur du bouddhisme, les hindous le considèrent comme le neuvième avatar. Vishnu prend ici le rôle de professeur. Bien que très différent de l’enseignement des brahmanes, le bouddhisme a été intégré par les hindous comme une part de leur culture. Bouddha « l’illuminé » est généralement représenté en couleur dorée, avec des grands lobes d’oreilles, les yeux mi-clos et vêtu de vêtements orange.

Kalki, la dernière incarnation de Vishnu. Il apparaîtra sur un cheval blanc à la fin des kaliyuga (les temps sombres) que nous traversons. L’exterminateur Kalki, d’un coup de pied réduira le globe en poudre et détruira tous les démons pour reconstruire un monde nouveau.

 

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3 SHIVA, à la fois créateur et destructeur, Seigneur du Yoga.

En raison de son aspect de destructeur, il est la plus ambivalente des trois divinités de la « trimûrti ».

 

 

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Une des représentations de Shiva

 

Rôle : C’est le dieu de la destruction.

 

Légende : Shiva est un personnage complexe et contradictoire.

Il représente la destruction mais celle-ci a pour but la création d’un monde nouveau. L’emblème de Shiva est d’ailleurs le lingam (un phallus), symbole de la création.

Il a les yeux mi-clos car il les ouvre lors de la création du monde et les ferme pour mettre fin à l’univers et amorcer un nouveau cycle.

 

Attributs : Il est représenté avec un troisième œil, symbole de sagesse, au milieu du front et avec un cobra autour du cou.

Il porte un trident et tient un petit instrument de percussions. Il est assis sur une peau de tigre, symbole de l’énergie potentielle. Shiva représente en effet la source créatrice en sommeil. De sa chevelure, dans laquelle se trouve un croissant de lune, symbole du cycle du temps, s’écoule le Gange, fleuve sacré de l’hindouisme.

 

Shiva est représenté sous différente forme (l’ascétique, le yogi, le mendiant…) et possède, d’après les textes, 1008 noms. L’un des plus célèbres est le Shiva Nataraja.

 

Rôle : Danseur cosmique qui rythme la destruction et la création du monde.

 

Légende : Shiva est marié à Shakti, la déesse-mère. Elle-même a plusieurs noms suivant la fonction qu’elle occupe (Parvati, Durga, Kali…). Il a deux fils, nés de Parvati : Ganesh et Skanda. La famille vit au sommet du Mont Kailasa dans l’Himalaya.

 

Attributs : il est alors représenté avec 4 bras.

      • La main supérieure droite tient une clochette qui rythme la création.
      • La main gauche supérieure tient la flamme de la destruction.
      • La main inférieure droite est tenue dans un abhaya mudra (un geste de protection).
      • La main inférieure gauche pointe vers le pied gauche tenu en l’air : il montre ainsi son pouvoir de grâce. Sous son pied droit, il écrase un nain-démon, symbole de l’ignorance.
      • Son abondante chevelure montre son pouvoir et il est entouré d’un cercle de feu.

 

Vâhana (sa monture) : C'est le taureau Nandi qui fait lui-même l’objet d’un culte.

 

 

 

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Après avoir présenté en détail le « trimurti », à savoir, la trinité du Dieu de l’hindouisme et ses deux « divinités assistantes » principales, afin d’alléger cette présentation de l’hindouisme, j’ai volontairement reporté en fin de texte la liste et le détail des rôles, légendes, attributs et montures des autres « divinités » de l’hindouisme.

 

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2. LES HUMAINS

 

Le monde et les divinités doivent vivre en harmonie. La norme de cette harmonie à maintenir ou à restaurer est le « dharma ».

 

Définir le « dharma », c’est définir à la fois l’ordre cosmique et l’organisation de la vie sociale, l’un n’allant pas sans l’autre, puisque respecter la structure sociale, c’est maintenir l’harmonie et la cohérence du monde.

 

Ce lien entre les deux est suggéré par le mythe cosmogonique du « Purusa » sacrifié par les dieux pour créer le monde et répartir les hommes en quatre grandes classes.

 

Pour nous, occidentaux, qui baignons aujourd'hui dans la démocratie, cette notion est difficilement concevable et n'est plus acceptable depuis l'abolition des privilèges... Mais en dialoguant avec un Indien, il s'avère que c'est pour eux dans l'ordre des choses et on m'a rétorqué qu'il n'était pas non plus acceptable que la richesse, voire le pouvoir, en occident ne soit l'apanage que d'un très petit nombre de privilégiés...

 

La question des castes est presque  toujours l’arme de choix de ceux qui voudraient détracter l’hindouisme. Dans les écoles occidentales on présente l'organisation de la vie en société selon les castes comme l'élément essentiel et la faille fatale de l’hindouisme. On n’hésite pas à répéter qu’en Inde l’intouchabilité est courante et, bien sûr, les Occidentaux en sont choqués.

 

Voici comment le « Rig-veda » (est une collection d'hymnes ou « sūkta » sacrés ou encore d'hymnes de louanges de l'Inde antique composés en sanskrit védique) identifie ces quatre grandes classes avec les membres du « Purusa » :

« sa bouche devint le Brahmane »,

« le guerrier fut le produit de ses bras, c'est le Kshatriyas »,

« ses cuisses furent l’artisan et le marchand, ce sont les Vaishyas »,

« de ses pieds naquit le serviteur, ce sont les shudras ou dvijas (deux fois nés) ».

 

Il faudrait ajouter comme cinquième catégorie les dalits (ou « intouchables ») encore appelés avec compassion harijans (« Fils de Dieu » par Mahatma Gandhi qui souhaitait faire adopter leur abrogation par « sur-classement » (du sanskrit mahātmā = « grande âme » !).

 

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Ces quatre grandes classes (voire cinq) sont reconnues comme les « couleurs » de l’humanité. Dans l’hindouisme, elles ont servi de base pour établir le système complexe des castes. Ainsi l’organisation sociale repose-t-elle sur un principe divin.

 

Chaque caste, dans cet ensemble, doit remplir son rôle, afin que l’harmonie demeure.

 

La première classe des « brahmana » (brahmanes) étudient et enseignent les Védas ; ils opèrent les sacrifices pour eux-mêmes et pour autrui.

 

La deuxième classe des guerriers « Kshatriyas » protègent le peuple, font les dons et sont habilités à sacrifier et à étudier en certaines circonstances.

 

La troisième classe, les « Vaishyas » est avant tout constituée par les cultivateurs chargés d’élever le bétail, mais aussi par les artisans et les marchands.

 

Quant à la quatrième, les « shudras » ou « dvijas », elle rassemble les serviteurs des précédents groupes.

 

Chaque être humain doit vivre conformément au dharma en général et aux règles qui régissent sa caste, puisqu’elles sont en quelque sorte son dharma particulier. L’activité de tout homme, en accord avec les règles et la fonction de sa caste, sublimée dans le sacrifice, assure l’harmonie universelle.

 

 

3. LE « SACRIFICE »

 

Dans les brahmana, le sacrifice sert à refaire l’articulation du cosmos qui s’épuise sous l’effet du temps. Le sacrifice dans l'hindouisme est une offrande végétale ou animale à une divinité pour chaque but visé y compris l'au delà !

 

Le rite sacrificiel permet de restaurer l’unité nécessaire au bon fonctionnement et à l’harmonie de tout l’univers.

 

Une telle nécessité conduit à donner au rite et au prêtre, le brahmane qui le pratique selon les règles, une importance considérable. En ce sens il devient ainsi le personnage clé de la religion et de la société.

 

Dans la période des brahmana, par sa mémoire des textes et des rites, par sa connaissance des formules sacrées et par leur récitation avec le rythme et le ton justes, le brahmane garantit l’efficacité du sacrifice.

 

La formule sacrée correctement énoncée constitue et établit le lien entre l’acte temporel accompli, c’est-à-dire le sacrifice, et le monde éternel ou plutôt l’absolu qui imprègne les êtres et les choses.

 

L’accent est ainsi mis sur le culte et le rite. Le sacrifice est l’acte par excellence, puisqu’il est susceptible de produire une réalité spirituelle indestructible, « l’atman », (= « le souffle, le principe de vie, l'âme, le Soi, l'essence ») qui donnent souffle et vie à l’univers.

 

Par le sacrifice, la divinité retrouve son intégrité et le sacrificateur construit son propre « Soi », trouve son principe unificateur, c’est-à-dire son « atman », et c’est grâce à son « atman » qu’il devient immortel.

 

Parallèlement, dans le sacrifice, le brahman, à savoir le processus du sacrifice, et par extension la puissance mystérieuse animatrice de l’univers et principe de toute existence, en vient à désigner autant le sacrificateur que le skambha (le pilier même du cosmos).

 

On perçoit ainsi comment le prêtre a pu devenir, à la faveur de rapprochements successifs, le facteur fondamental de la société à cette époque. Le prêtre est le « brahmane », celui qui incarne en lui-même l’unité et l’harmonie du cosmos. En sa personne repose tout l’équilibre du monde des êtres ; il sublime les limites de la contingence humaine.

 

 

4. LA « DÉLIVRANCE »

 

Le karman (l’acte conscient et volontaire), posé avec kama (le désir). Tout acte est une énergie qui transforme le sujet qui l’accomplit. Or tout acte s’insère dans une série limitée de causes et d’effets.

 

L’existence dépend donc de l’acte initial mû par le désir dont elle est le fruit. C’est là, une loi inéluctable.

 

Tôt ou tard, l’individu devra manger les fruits de tous les actes qu’il aura accomplis en étant poussé par son désir. Il importe qu’il n’oublie jamais la loi du karman, qui établit un lien quasi physique entre le désir, l’action et son fruit.

 

Cette loi régit la totalité du devenir des êtres qui composent l’univers.

 

Elle s’applique non seulement aux actes ordinaires d’un individu, mais aussi à l’acte sacrificiel, l’acte par excellence.

 

Ainsi, dans l’optique des Upanisads, l’acte rituel du brahmane n’a de valeur et d’efficacité que s’il est en conformité avec la série antérieure des sacrifices destinés au maintien de l’ordre et de l’harmonie du cosmos.

 

Pour satisfaire à une telle exigence, il faut que se fasse, entre le maître et le disciple, sous forme initiatique, une transmission directe des doctrines et des commentaires qui éclairent la loi fondamentale du karman.

 

L’autre point particulièrement développé dans la période des Upanisads est celui de la délivrance, c’est-à-dire l’affranchissement du devenir auquel assujettissent les actes.

 

Ces derniers portent en eux une énergie telle que non seulement ils façonnent l’individu de son vivant, mais produisent aussi un fruit, en raison même du lien de cause à effet, en cette vie ou dans une existence à venir.

 

L’homme est ainsi soumis inéluctablement à la loi de causalité dans tout ce qu’il entreprend, en bien comme en mal.

 

En vertu de ce principe, toute existence est suivie d’une autre aussi longtemps que l’individu n’a pas dissipé l’ignorance qui alimente en lui le désir et le pousse à l’acte.

 

La délivrance survient quand l’ascète, recourant aux techniques du yoga et pratiquant la concentration, parvient à dissocier le principe éternel et inconditionné qui est en lui et prend conscience qu’il est identique au brahman, principe absolu, énergie créatrice de l’univers et ultime réalité.

 

De même que tout ce qui existe dans le monde est inclus dans l’espace, de même l’espace est inclus dans l’impérissable qui est brahman.

 

Celui qui connaît cet impérissable est assuré de la délivrance après la mort.

 

Chacun doit donc chercher à connaître le brahman pour se délivrer ; par voie de conséquence, il doit s’identifier au principe d’unité, l’atman, qui sous-entend l’univers, et réaliser ainsi en lui-même sa propre unité.

 

Ainsi ce sont sept villes de l'Inde qui sont nommées dans le Gurana Purana et considérées comme sacrées pour l'hindouisme. La moksha (la délivrance), pourrait y être atteint plus facilement par le pèlerinage (elles sont toutes exclusivement végétariennes) :

 

      • Varanasi ou Bénarès (Uttar Pradesh),
      • Haridwar (Uttarakhand),
      • Ayodhya (Uttar Pradesh), le lieu de naissance de Rāma,
      • Mathura (Uttar Pradesh), le lieu de naissance de Krishna,
      • Dwarka (Gujarat), le lieu où Krishna devint roi,
      • Kanchipuram (Tamil Nadu),
      • Ujjain (Madhya Pradesh).

  

 

Bain rituel à Bénarès dans le Gange.jpg   Bain rituel à Bénarès dans le Gange 350 x 240.jpg
Anciennement Bénarès, Varanasi est l'une des plus vieilles villes du monde et une ville sacrée de l'Inde.

 

Située sur la rive gauche du Gange, elle se situe dans l'État indien de l'Utar Pradesh. Bénarès-Varanasi fait partie des sept villes sacrées de l'hindouisme, les pèlerins y affluent sans cesse pour obtenir la bénédiction du Dieu Shiva en se purifiant dans le Gange.

 

Les penseurs des Upanisads en viendront à considérer le brahman, principe absolu du cosmos, comme identique à l’atman, principe à la fois individuel et commun à tous les êtres.

 

En s’ouvrant à la connaissance de cette identité, l’individu se libère de la réincarnation après la mort et retrouve la fusion primordiale avec le brahman qui, par substantiation, devient brahman, divinité fondatrice de l’univers et des hommes.

 

Celui, au contraire, qui est toujours dans l’ignorance de l’atman et sous la domination du désir est entraîné dans un cycle de renaissances.

 

Les hindous croient en la réincarnation, leur rapport à la mort est donc inversé, et cela donne à leur vie un sens très différent.

 

Cette différence on la sent dans chaque coin de Bénarès et dans chaque scène de vie que l'on peut y croiser... Les porteurs de défunts défilent sur les Ghâts (gradins du bord du fleuve) sans que cela ne choque personne, car ce n'est qu'un passage pour une autre vie, pas un départ.

 

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Le long du Fleuve, les porteurs de défunts défilent sur les Ghâts (gradins)

 

L’idée du cycle des renaissances semble s’être développée quand, sous influence externe au brahmanisme, le doute a surgi sur le réel pouvoir de l’acte sacrificiel.

 

Celui-ci ne saurait suffire pour conduire une personne dans un au-delà qui ne soit pas aussitôt entraîné dans une nouvelle naissance dans le monde humain ou animal, ce qui, ipso facto, signifie une autre mort.

 

L’idée que l’individu survit à la mort sous une forme ou sous une autre était déjà présente dans le Rig-Veda. Toutefois ce sont les Upanisads qui ont mis en évidence la fonction décisive des actes dans le processus des renaissances.

 

La qualité de l’acte détermine, selon eux, la nature de la réincarnation sous une forme terrestre précaire. Dès lors, il incombe à chaque individu d’accomplir de bonnes actions pour obtenir une bonne renaissance.

 


  

Suite de la liste non exhaustive des dieux secondaires de l’hindouisme.

 

SARASWATI, déesse de l’intelligence, de l’écriture et des sciences.

 

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Rôle : Elle est la déesse de la connaissance et des arts

 

Légende : Épouse de Brahmâ.

 

Attributs : Elle possède quatre bras.

Dans une main elle tient un livre d’écritures sacrées, dans une autre un rosaire.

Avec ses deux autres mains elle joue d’un instrument à cordes. Vêtue sobrement d’un sari blanc, elle est accompagnée d’un paon ou d’un cygne, symboles de pureté et de beauté.

 

Vâhana (Monture) :  Elle est parfois représentée assise sur un lotus.

 

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LAKSHMI, déesse de la joie, de l’harmonie et de l’équilibre. Elle est elle-même vénérée par de nombreux dieux, dont Ganesh.

 

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Rôle : Elle est la déesse de la beauté, de la fortune et de la prospérité. C’est la déesse mère bienveillante.

 

Légende : Épouse de Vishnu. Elle symbolise l’harmonie, la joie et l’équilibre et a quatre mains qui représentent la vertu. Des pièces d’or s’écoulent de l’une d’entre elles pendant qu’elle bénit les fidèles de l’autre.

 

Attributs : Elle n’a pas d’attributs particuliers. Elle n’est pas armée. Couronnée, elle porte un sari rouge et est assise sur un lotus.

 

Vâhana (Monture) : Elle est entourée par deux éléphants blancs, symboles de chance.

 

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PARVATI, épouse de Shiva. Elle est la mère de Ganesh et de Skanda.

 

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Rôle : Parvati est la forme bienveillante de Shakti, la déesse-mère. Elle est le symbole de l’épouse aimante.

 

Légende :  Adoratrice de Shiva dès son enfance, Parvati émis le vœu d’épouser Shiva. Celui-ci, ascète, se refusa à elle. Pour lui prouver son amour et sa dévotion, elle se retira dans la forêt en signe de pénitence. Shiva se déguisa en brahmane et alla voir Parvati pour tester sa volonté. Impressionné par sa force spirituelle, Shiva demanda à Parvataraja la main de sa fille. Le mariage de Shiva et Parvati fut célébré avec faste.

 

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GANESH, le sage à tête d’éléphant. C’est sans doute la divinité la plus populaire de l’Inde.

 

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Rôle : C’est le dieu du savoir et de la vertu. Porteur de chance, les hindous le prient avant d’entreprendre une action importante.

 

Légende : Fils de Shiva et Parvati, Ganesh n’est pas né avec une tête d’éléphant. Selon la légende, Ganesh a vu le jour alors que son père était parti combattre les démons. Un jour, sa mère lui demande de garder l’entrée de la maison pendant qu’elle se baigne. C’est alors que Shiva revient.

Ganesh, ne sachant pas qu’il est son père, lui refuse le droit d’entrer. Shiva, ignorant qu’il a un fils et furieux de se voir défier par un enfant, lui coupe la tête. Parvati, folle de douleur, ordonne à Shiva de ressusciter son fils. Il envoie alors ses serviteurs en leur demandant de ramener la tête de la première créature vivante qu’ils croiseront. C’est donc la tête d’un éléphant qu’ils rapportèrent.

 

Attribut : Il est reconnaissable à sa tête d’éléphant et à son corps obèse. Il est assis sur un trône et il porte une couronne. Il tient une hache dans sa main et mange des petites pâtisseries. Il est parfois représenté avec un nœud coulant et un crochet à éléphants. 

 

Vâhana (Monture) : C'est... un rat (il est tout petit ; en bas à droite de la représentation !).

 

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DURGA, l’Inaccessible.

 

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Rôle : Elle est la conscience transcendante dans toute la connaissance. Elle est le vide dans tous les vides.

 

Légende : Épouse de ShivaDurga est une des formes sous laquelle Shakti, la déesse-mère est apparue à l’appel des dieux pour combattre le buffle-démon Mahisha.

 

Attributs : Elle porte un sari rouge symbolisant l’action et la destruction des démons.

Elle a plusieurs bras car les dieux lui ont chacun donné une arme pour se battre : le disque de Vishnu, la lance de Kumara, l’arc et la flèche de Surya, le dieu du soleil, la hache de Chandra, le dieu de la lune, une masse de Yama, le dieu de la mort, la hache d’Agni, le dieu du feu, la conque de Vayu, le dieu du vent et le trident de Shiva. Elle est donc souvent représentée avec huit bras.

 

Vâhana (Monture) : Ainsi armée, elle partit tuer Mahisha, le buffle-démon, en chevauchant un lion.

 

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DEVI, la déesse-mère. Devi est le terme générique sanscrit désignant les déesses, shakti (contreparties féminines des dieux).

 

Devi signifie littéralement « brillante ». La parèdre (contrepartie féminine) d’un dieu n’est pas « en soi », différente de Lui. Elle n’est pas une autre entité, mais une autre expression : elle est sa puissance de création, on peut aussi dire sa force spirituelle.

« Les dieux assemblés s’approchant de la Grande Déesse lui demandèrent : « Qui es-tu ? »

Elle leur répondit : « Je suis la forme apparente du principe ultime, le Brahman. De moi sont issus la Nature et la Personne qui constituent l’univers. »

 

Devi, la déesse-mère apparaît comme la plus ancienne divinité du panthéon hindu. Elle est vénérée dans toute l’Inde et peut prendre de multiples formes. Sous les traits de Durga, (cf. ci-dessus) elle est l’Inaccessible, celle qui protège l’Humanité du démon. Elle est Parvati, (cf. ci-dessus) la fille des montagnes, Kali la Noire (cf. ci-dessous), Radha la dévotion ou Saraswati(cf. ci-dessus), la Connaissance.

 

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KALI, la Noire, la Terrible.

 

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Rôle : Kali est une incarnation de Durga, née de Brahma, Vishnu et Shiva, afin de détruire les démons.

 

Légende : Épouse de Shiva. Chaque goutte de sang des démons tombée à terre faisait naître d’autres démons. Pour les vaincre, Durga s’incarna en Kali qui avala le démon afin que le calme règne de nouveau sur Terre.

On célèbre chaque année la Durga Puja, (la victoire sur le mal), surtout au Bengale où le culte de Kali est très présent.

 

Attributs : Sa représentation est terrible, avec une longue langue pendante rouge et une guirlande de crânes autour du cou. De sa main gauche, elle tient souvent une tête coupée ce qui veut signifier l’annihilation de la force du mal.

 

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INDRA, dieu de la foudre, du ciel et des pluies, roi des dieux, le guerrier.

 

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Rôle : Dieu-roi suprême du ciel, de l’atmosphère, de la foudre, des orages et de la pluie.

 

Légende : Le mythe le plus fameux du Rig-Véda est la victoire d’Indra sur le démon géant Vritra, qui bloquait les eaux dans la montagne. Indra lança la foudre sur Vritra, libérant du même coup les eaux et le soleil. Considéré aussi comme le dieu de la fertilité, grâce à l’eau qu’il apporte à la terre, Indra, dernier des dieux guerriers, représente la force et la puissance.

 

Attributs : Extraordinaire buveur du Soma (le dieu Soma représente le liquide, la fraîcheur et la lune, personnification d’une plante hallucinogène, liqueur magique) « breuvage d’immortalité » et nourriture rituelle des dieux.

 

Vâhana (Monture): un éléphant blanc.

 

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AGNI, dieu du feu.

 

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Rôle : Agni est le dieu du Feu, représentant les forces de la lumière. Il est souvent associé à Indra, la divinité du soleil. Il est invincible et transforme ses ennemis en cendres.

 

Légende : Il est l’étincelle de la vie détenue dans chaque être vivant. Incarnant le sacrifice, Agni est considéré comme un médiateur entre les mortels et les dieux à qui il transmet les offrandes.

 

Attributs : Il a deux têtes et quatre bras dont deux ont la main munie d'une hache ou d'un couteau et la main inférieure droite est tenue dans un abhaya mudra (un geste de protection). la quatrième transmets les offrandes.

 

Vâhana (Monture) : C'est un bélier (animal sacrificiel). Plus de deux cents hymnes du Rig-Véda lui sont consacrés.

 

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SKANDA, dieu de la guerre à six têtes.

 

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Rôle : Dieu de la guerre et de la chasteté, créé pour détruire les démons.

 

Légende : Deuxième fils de Shiva et de Parvati, Skanda est un dieu plein de force et d’ardeur. Il est le plus féroce de tous les dieux. Il obtient tout ce qu’il veut par son courage et sa volonté. Il combat les ignorants et offre sa force à qui veut rechercher la spiritualité.

 

Attributs : D’une main il tient une lance appelée sakti symbolisant les tendances de destruction et les pulsions négatives de l’humanité. Mais de l’autre main il bénit toujours ses adorateurs.

Ses temples et son culte sont interdits aux femmes.

 

Vâhana (Monture) : Il chevauche un paon capable de détruire les serpents nuisibles.

 

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SOMA, dieu de la lune et de l’inspiration, assimilé à la boisson qui porte son nom.

 

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Rôle : Le dieu Soma est la liqueur d’immortalité, nourriture rituelle des dieux.

 

Légende : Le dieu Soma représente le liquide, la lune et la fraîcheur, il est la personnification d’une plante hallucinogène pressée et bue durant le rituel, dont la préparation se trouvait au cœur du sacrifice védique. L’identité de cette plante a provoqué bien des commentaires peut-être s’agit-il de l’Amanita muscaria utilisée durant des millénaires par les chamanes sibériens pour susciter des états extatiques.

 

Ce champignon qui pousse en Sibérie et en Afghanistan était sans doute connu des Aryens. Cependant il fut remplacé par une autre substance peu à peu car il n’existait qu’en petites quantités dans la vallée de l’Indus et les plaines du nord de l’Inde.

 

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SURYA, Dieu Soleil.

 

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Rôle : Il doit éclairer l'Univers.

 

Légende : Il a quatre épouses, Saljnâ, la connaissance, Râjnî, la souveraineté, Prabhâ, la lumière et Châyâ, l’ombre.

C’est le père de Manu, le premier homme et le législateur de l’humanité, mais aussi de Yama, le dieu de la Mort et de Yamî qui deviendra, après sa mort, la rivière Yamunâ, un des trois fleuves les plus sacrés de l’Hindouisme

 

Vâhana (Monture) : Sûrya se déplace dans un char conduit par Aruna et tiré par sept chevaux ou un cheval à sept têtes, représentant les jours de la semaine.

 

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RUDRA, le « hurleur », dieu du tonnerre qui brandit la foudre destructrice. C’est la face sombre de Shiva.

 

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Rôle : Dieu des animaux, de la mort, des orages.

 

Légende : Dieu hurleur effrayant et dieu des tempêtes. Il représente le côté le plus mystérieux du grand dieu, il n’intervient que dans certaines incarnations (avatars de Krishna) pour rappeler à Shiva qu’il n’y a pas de dualité en lui (puisque Shiva est une conscience pure).

 

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VARUNA, dieu védique de la mer, seigneur des eaux cosmiques.

 

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Rôle : Varuna est à la fois un asura (esprits démoniaques) et un deva (puissance agissante qui se manifeste dans les phénomènes naturels et mentaux)

Il est le maître du rta, (l’énergie qui permet de maintenir l’ordre de l’univers).

 

Légende : dieu « aux mille yeux », il possède un caractère violent, et ses colères sont redoutées des hommes. Varuna est aussi un dieu de la mort et peut accorder l’immortalité. Il est également associé à l’élément liquide, lorsque celui-ci se trouve en masse (cours d’eau, lacs, océans), tandis que la pluie est surtout associée à Mitra. Après qu’Indra lui eut ravi sa place de maître de l’univers, Varuna devint le dieu des océans et des rivières, et le gardien des âmes des noyés. Il est servi par les nagâs, (êtres mi-hommes, mi-serpents).

 

Attributs : Divinité lunaire, il est parfois représenté comme un homme à la peau claire portant une armure en or ainsi qu’un « lasso » fait à partir d’un serpent.

 

Vâhana (Monture) : Il chevauche un makara, (monstre marin).

 

 

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VAYU, dieu védique du vent.

 

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Rôle : Vâyu est le dieu du vent et gardien du nord-ouest. Il est également nommé Vata. Il est le souffle des dieux, va où il veut et ne peut être vu.

 

Légende : Vâyu accorde la renommée et la richesse à ses adorateurs, disperse leurs ennemis et protège les faibles.

 

Attributs : Son attribut est généralement un étendard.

 

Vâhana (Monture) : Il est représenté juché sur une antilope (rapide comme le vent).

 

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MITRA, dieu de la lumière.

 

Rôle : Mitra représentait la souveraineté sur le plan terrestre et Varuna sur le plan surnaturel.

 

Légende : Mitra, dont le nom signifie « contrat », était le garant de l’amitié et des accords entre les hommes, tandis que Varuna était le garant de l’ordre cosmique.

Mitra était toujours présenté comme amical, tandis que Varuna était un dieu violent, aux colères terribles. Il était donc plus étroitement associé aux prêtres (Brahmanes) alors que Varuna était plus proche des guerriers (Kshatriya).

 

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USHAS, déesse du ciel et de l’aurore.

 

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Rôle : Dans le Rig-Veda, la Déesse Ushas est identifiée à l’Aube, l’Aurore.

 

Légende : Elle se révèle quotidiennement avec la venue du jour. C’est une jeune fille au teint resplendissant qui précède toujours Suryâ.

Elle dissipe les noirceurs de la nuit et écarte les démons.

Elle stimule la vie et met le monde en mouvement. Elle accorde force et renommée. Elle est associée à l’énergie vitale, au souffle des créatures vivantes. La régularité de son retour souligne la force qui, en elle, participe de l’ordre cosmique, au détriment du chaos qui, toujours, menace l’univers.

Ushas est donc une déesse bénéfique associée à la lumière et à l’abondance.

On la compare parfois à une vache.

Éclairant le monde, elle voit les faits et gestes de chacun : elle est l’oeil des dieux, mais elle ne juge rien des erreurs humaines.

 

AttributsLa déesse Ushas, première épouse du dieu Sûryay apparaît portant une marque rouge vif sur le front, symbole du soleil levant.

Cette marque portée sur le front par la plupart des hindous se nomme le tilak (appelé aussi tikabindi ou pottu), quand il n'est pas tout simplement une marque censée porter bonheur, apposée au cours d'une cérémonie religieuse ou en guise de bienvenue, le tilak indique l'appartenance à un groupe religieux pour un homme ou la situation maritale pour une femme.

La plus ancienne référence au tilak connue provient du Rig-Veda.

 

Vâhana (Monture): Elle traverse le ciel sur son char doré tiré par cent chevaux.

 

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KAMA, dieu de l’érotisme.

 

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Rôle : Kamadeva ou Kama (désir) est le dieu de l’érotisme et du désir amoureux.

 

Légende : Jeune, décrit comme le plus beau des dieux, il porte un arc fait de canne à sucre, la corde est une chaîne d’abeilles.

 

Attributs : Ses flèches sont faites des cinq fleurs qui inspirent l’amour : le jasmin, le champaka, le shirisha, le lotus bleu et la fleur de manguier. Il possède deux ou huit bras. Ainsi, tout en lui évoque le printemps, saison des amours.

Mentionné dans le Rig-Veda comme le plus puissant des dieux, il symbolise le moteur qui pousse les hommes à la perpétuation de leur espèce.

 

Vâhana (Monture): Il n'en a pas mais il est entouré d’oiseaux, de jeunes nymphes et de musiciens. 

 

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KRATU, dieu de l’inspiration intelligente, fils de Brahma.

 

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HANUMAN, dieu-singe du Ramayana, incarnation de la Bhakti (la dévotion).

 

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Rôle : Hanuman est le dieu-singe fidèle à Rama. Ses autres noms sont Hanumat ou Pavan-Sutra.

 

Légende : Il est le fils de Vayu. Sa bravoure est relatée dans le Ramayana.

Selon cette épopée, il est ainsi décrit : sa face est aussi rouge que le plus brillant des rubis, sa queue est d’une interminable longueur. Hanuman est un être parfait. Personne ne peut l’égaler dans la compréhension et le sens des écritures. Il se tient sur un haut rocher et peut hurler comme le tonnerre.

Il vole au-dessus des nuages et peut s’agrandir ou se rapetisser.

 

Un jour, avalé par un démon, il devint si petit, si petit, qu’il put s’échapper par l’oreille du monstre.

A 10 ans, il était capable de soulever des collines. Il symbolise la force et l’intelligence, il est vénéré des combattants.

 

Après la délivrance de Sita, Sigriva, le roi-singe demanda à Hanuman de rejoindre l’armée des singes.

Celui-ci refusa et pour preuve de son respect, il ouvrit sa poitrine où se trouvaient les images de Sita et de Rama. Il incarne ainsi la dévotion (Bhakti) et l’humilité.

 

Lorsqu’Hanuman était encore tout jeune, il prit le soleil pour un fruit mûr. Il sauta, le saisit et le mit dans sa bouche. Les dieux étaient effrayés car sans l’astre, le monde était en péril, toute vie devenait impossible. Ils prièrent alors le dieu-singe de recracher le soleil, ce qu’il fit. La Terre fut sauvée des ténèbres.

 

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YAMA, dieu des esprits et des morts.

 

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Rôle et légende : Seigneur de la mort à tête de taureau ou buffle, symbole du pouvoir absolu du karma et souverain des Pretas, (esprits affamés des enfers).

 

Attributs : Brandissant dans les mains un sceptre surmonté d’une tête de mort et d’une corde terminée par un crochet et un anneau, il se tient debout sur un taureau en union avec un humain, ce qui représente la domination des obstacles.

Les flammes autour de lui sont l’expression de son caractère irrité, non qu’il soit en colère mais il cherche ainsi à brusquer le pratiquant afin de lui faire comprendre plus rapidement certains points du Dharma.

 

Vâhana (Monture) : Il est représenté juché sur un taureau.

 

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Références du texte :  

 

 (1) Selon la philosophie indienne, la matière a été créée à partir du son et « Om̐ » est le plus sacré de tous les sons, la syllabe qui précéda l'univers et engendra les dieux.

 

C'est la « syllabe-racine », la vibration qui maintien la structure atomique du monde et des cieux.

 

Ainsi, tous les objets solides ne sont que les manifestations des sons primordiaux.

 

Puisque « Om̐ » précède toute chose, il est utilisé comme une invocation ponctuant la prière et le chant sacré, jouant un rôle similaire au « Amen » judéo-chrétien.

 

Symbole de la religion, il figure aussi l'union de toutes les croyances sous les auspices d'un seul dieu.

 

La Mândukya Upanishad composée à partir de l'an 600 av. J-C., analyse la signification de « Om̐ ».

 

La syllabe « Om̐ » y est décrite comme l'arc qui lance la flèche du soi (âtman) vers la cible de l'absolu (brahman).

 

Dans la Maïtrâya Upanishad, « Om̐ » est « le son de l'absolu silencieux », la forme de l'énergie cosmique.

 

 

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(2) Les « Védas » : Outre leur invincibilité militaire, la plus grande réalisation des conquérants aryens fut la composition des « Védas » ou « Livres de la Connaissance ».

 

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Ces recueils d'hymnes et d'incantations rituelles, appelées « mantras », étaient chantés durant les sacrifices offerts aux dieux Aryens.

 

Les Védas ont toujours constitué une dimension centrale de la vie hindoue. Ils sont au nombre de quatre :

 

    1. le Rig-Véda, fut composé entre 1300 et 1000 av. J-C. rédigé en sanskrit,
    2. le Sâma-Véda,
    3. le Yajur-Véda,
    4. l'Atharva-Véda, écrit probablement vers 900 av. J-C.

 

Chaque Védas se compose de deux parties : la Samhitâ, ou « récitations des mantras », et le Brahmana, qui contiennent « les commentaires ».

 

Les Védas furent écrits à l'intention de différents prêtres :

    • Le Hotar, qui récitait les mantras du Rig-Véda.
    • L’Udgâtar, qui chantait les hymnes du Sâma-Véda.
    • L’Adhvaryu, qui conduisait les sacrifices en déclamant les incantations du Yajur-Véda.
    • Les Orants brahmanes, qui psalmodiaient l'Atharva-Veda.

 

 

NB : Les non-brahmanes ne pouvaient avoir accès aux Védas.

 

 


 

BIBLIOGRAPHIE

 

Dictionnaire de la sagesse orientale, Robert Laffont, 2002

 

FRÉDÉRIC Louis (1987) Dictionnaire de la civilisation indienne, chez Robert Laffont.

 

Étonnant site internet de Mr RIABOUCHINSKY à l’adresse : http://www.kondratieff.org

 

DANIÉLOU Alain (1994) « Mythes et Dieux de l’Inde, le polythéisme hindou » chez Flammarion, coll. « Champs ».

 

ATTIAS Jean-Christophe & BENBASSA Esther (2007) Excellent ouvrage de références : « Des Cultures et des Dieux », paru chez Arthème Fayard - dont j’ai tiré les paragraphes concernant l’hindouisme sur « les hommes, le sacrifice et la délivrance » car il est très difficile, il faut le reconnaître, de faire plus clair.

 

RENOU Louis & FILLIOZAT Jean (1985) « L’Inde classique », réédition de la librairie d’Amérique et d’Orient - en 2 volumes.

 

WIKIPEDIA bien sûr, dont j’ai le plaisir d’être un contributeur, pour les articles de l’encyclopédie universelle collective en ligne, qui m’ont éclairé quant à tous les termes spécifiques à la religion Hindouiste.

 

Abbé Guy PAGÈS (2019) : Quant au plus grand génocide de l’histoire du monde, il est raconté par un prêtre historien catholique dans un article bien documenté (cliquez sur le lien).

 

 


 



26/12/2022
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