L'AVENTURE DE LA LETTRE : LA POSTE A CHEVAUX & LA POSTE AUX LETTRES

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Lettre du 8 décembre 1863 expédié de Paris Boulevard Bonaparte à Paris place Royale,

avec, à la fois, l'un des 1ers timbres à l'effigie de Louis Napoléon et l'oblitération en étoile.

 

Henri DES peut illustrer cet article avec sa chanson du Facteur !

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Le dictionnaire Robert défini la lettre en ces termes : « Ecrit que l'on adresse à quelqu'un pour lui communiquer quelque chose ».

  

Dès l'origine, les romains vont  désigner l'échange de lettres (en latin le mot « epistola » a donné le mot « épistolaire ») par le mot « correspondance » (cum = avec & respondere = répondre)... 

 

Depuis l'invention de l'écriture elle est restée le seul moyen d'échanger des informations... Malgré l'invention du télégraphe et plus tard du téléphone la lettre a toujours gardé une place prépondérante.

 

Dans la seconde moitié du XXème siècle si de nouveaux moyens de communication, tel le telex dont on a arrêté de se servir depuis les années 95 et l'« Internet », qui ont révolutionné et bouleversé nos habitudes, l'écrit demeure encore une valeur sûre mais pour combien de temps.

 

Les « courriels » (en bon français l'académie a rebaptisé les « mails » anglo-saxons en « mèls ») offrent de tels avantages que l'existence même de la lettre pourrait être menacée. De nos jours en France, pratiquement toutes les administrations de l'Etat ont rendu obligatoire l'utilisation de la correspondance électronique pour gagner du temps et des manipulations. C'est une évolution « naturelle » et inévitable !

 

Dans l’article sur le « GAVOT VAUDOIS » qu’était mon Papet, originaire de la vallée d'Ubaye, je vous avais dit qu'étant jeune, il avait enlevé ma Grand-Mère à ses parents qui tenaient le Relai de « Poste à Chevaux » d'Entrevaux dans les Basses-Alpes...

 

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Le relai de poste d'Entrevaux était juste en face de la Cathédrale...

 

Alors, j'ai voulu en savoir plus après avoir visité à plusieurs reprises ce relai qui se trouvait en face de la cathédrale de ce petit village qui occupait une position stratégique autrefois et dont l'exploitation s'est hélas arrêtée à la fin du XIXème siècle à cause de la construction de la ligne des chemins de fer de Provence à voie étroite (métrique) de Digne à Nice qui avait commencé en 1860 alors que les Alpes maritimes faisaient encore partie du Comté de Nice, et qui fonctionne toujours aujourd’hui pour des raisons touristiques sous le nom attractif de « Train des Pignes »... 

 

(NDLR : à l'époque le département du Var s'étendait jusqu'au fleuve d'où il tira son nom, et cette rivière représentait la frontière entre la Provence et le Comté de Nice, depuis 5 siècles. Quand en 1860, Nice fut rattaché à la France, le Var perdit l'arrondissement de Grasse qui rejoignit celui de Nice pour former le nouveau département des Alpes Maritimes)...

 

Il y a quelques jours, j'ai eu la chance d'assister à une conférence offerte à la mairie de Villeneuve-les-Avignon par Marc ROURE, un Gendarme à la retraite passionné de philatélie et de marcophilie, qui a découvert dans les archives du Palais des Papes d'Avignon que le relai de Poste de Villeneuve avait été le 3ème à fonctionner dans le Royaume de France au 16ème siècle juste après Paris et Bordeaux... Car Avignon, à l'époque, n'était pas dans le Royaume de France mais dans les États Pontificaux qui servaient de frontière au Saint Empire Romain Germanique !   

 

De nos jours il suffit de jeter une lettre dans une boite après l’avoir affranchie, pour que cette lettre, passant de main en main, soit fidèlement et rapidement portée à son destinataire jusqu’au bout du monde !

 

On a de la peine à comprendre que pendant des siècles nous ayons pu vivre en France sans un service postal !

 

La « Poste aux Lettres », n’a été créée qu’en 1602 par Henri IV et proposait aux particuliers le transport du courrier, un siècle et demi après la mise en œuvre par Louis XI de la « Poste aux Chevaux » réservée uniquement à l’acheminement des missives d’État.

 

Sans doute, de tous temps, dans les pays civilisés, il y a eu un semblant de service des postes, et c’est ce à quoi nous allons nous intéresser.

 

 

 

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A la fin du XIXème la malle-poste est obligée de céder la place, peu à peu, à la locomotive... 

 

Mais avant 1900, que s'est-il passé ?

 

 

HISTOIRE ANCIENNE

 

Xénophon et Hérodote nous apprennent que le roi de Perse Cyrus II (529 avant J.-C.) avait fait établir dans son royaume des auberges, pourvues de chevaux ou de courriers chargés de transporter les lettres et les ordres du chef de l’État.

 

De même un système de chevaux et relais apparaît en Chine sous la dynastie des Han (qui a régné pendant 4 siècles du IIe siècle av. J.-C. au IIe siècle après J.-C.)

 

Les Romains avaient appliqué chez eux ce même système. Sous l’Empereur Auguste (de 27 av. J.-C. jusqu’à 19 après J.-C.) il y avait le long des principales voies romaines des stations dans lesquelles se trouvaient en permanence des « tabellarii », jeunes gens habiles à la course et qui étaient chargés de transporter les ordres et messages de l’empereur (en fait c’était alors des tablettes gravées, d’où leur nom).

 

Plus tard, on remplaça ces piétons porteurs de tablettes par des cavaliers nommés « veredarii » du fait qu’ils montaient des chevaux (en latin veredus = cheval de voyage), mais pour utiliser ces chevaux, il fallait avoir une autorisation qu’on ne délivrait que lorsqu’il s’agissait d’une affaire intéressant l’État.

 

En France, sous Charlemagne, on a vu apparaître quelque chose qui ressemble à la Poste. Des veredarii en l’an 807 parcourent en effet les principales routes de l’empire. Mais ces veredarii semblent avoir disparu à la mort de ce grand monarque et ce corps de « veredarii » ne lui survivra pas.

 

La figure légendaire de l’Empereur de Mongolie, Genghis Khan, au XIIIe siècle préserve le système de relais dans la Chine du Nord qu’il a annexé et le développe dans tout son empire en même temps qu’il encourage l’élevage d’une race de chevaux très spartiate et résistante destinée à ce service des Postes, le « Chakouyi ».

 

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Un Chakouyi comme on peut encore en voir au Kirghizistan

 

En 1260, le cruel sultan Baybars qui mit la pâtée aux croisés de Louis XI était arrivé à nettoyer la Syrie des Mongols grâce, entre autre, à la mise en place de son propre système de relais au Moyen-Orient qui lui permit la circulation des informations propres à assurer sa victoire sur les templiers.

 

Après la période très troublée de la guerre de Cent Ans, le royaume de France a besoin d'une sérieuse réorganisation, en particulier dans le domaine des transports mais il faudra hélas attendre l’arrivée de Louis XI sur le trône de France, pour voir s’organiser véritablement la « Poste aux Lettres ».

 

En effet, au cours des six siècles qui séparent Charlemagne de Louis XI, il y eut en France une certaine organisation postale due à l’Université. Paris était alors la seule ville ou il y eût une Université. Le Pape Nicolas IV a créé l’école de Médecine à Montpellier en 1289 et le Pape Avignonnais Urbain V lui confère le rôle d’Université en 1370.

  

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Bulle de fondation et plaque commemorative de la création de la faculté de Médecine de Montpellier


 

De tous les coins du Royaume et même de l’étranger, des jeunes gens avides d’instruction arrivaient à Paris ou à Montpellier pour y suivre les leçons de maitres célèbres. Mais il ne suffisait pas de se rendre à Paris ou à Montpellier, ce qui, à cette époque, représentait déjà toute une aventure, il fallait, une fois sur place, pouvoir demeurer en relation avec sa famille, lui envoyer des nouvelles, en recevoir des subsides.

 

L’Université comprit cette nécessité et elle établit un service de messagers destinés à transporter les étudiants, leurs bagages, leurs lettres et leur argent.

 

Peu à peu les Parisiens et Occitans s’habituèrent à profiter des occasions hebdomadaires ou mensuelles que ces messagers leur offraient, de telle sorte que les messagers de l’Université ne tardèrent pas, grâce au privilège dont ils jouissaient, à réaliser des bénéfices confortables.

 

CREATION DU SERVICE ROYAL DE MESSAGERIE

 

Dès que Louis XI monte sur le trône de France en 1461, il s’avise qu’il ne pouvait confier aux messagers de l’Université les secrets de sa politique, et comme il voulait « savoir tout ce qui se passait chez lui et le savoir avant tous les autres », il se décida à organiser un service des postes affecté aux besoins de l’État, c’est à dire à la seule personne du roi.

 

Dès 1464, Louis XI promulgue l’édit de Doullens qui stipule que soient établis sur les grands chemins de son Royaume, de quatre en quatre lieues (une lieue a comme origine la distance que peut parcourir un homme à pied en une heure, soit un peu moins de 4 Km, donc 4 lieues » 16 Km), des gens de confiance qui font serment de servir le roi, pour tenir et entretenir quatre ou cinq chevaux bien enharnachés et propres à courir le galop durant le chemin de leur traite soit 4 lieues (ou 16 Km). Le roi institue pour cela un nouvel Office intitulé : « Conseiller Grand Maistre des Coureurs de France ».

 

Pour mettre en place un tel service il dote cet Office de commissions confortables de façon à ce que le Conseiller puisse établir et rémunérer de traite en traite (à savoir toutes les 4 lieues), un corps de « maistres » qui soient capables d’entretenir des chevaux courants pour le service du roi en interdisant à ces maistres de louer ces chevaux à qui que ce soit et de quelque qualité qu’il puisse être, sans le mandement exprès du roi ou du Conseiller Grand Maistre, sous peine de mort faisant de cette novation une commodité à son usage exclusif.

 

Le 19 juin 1464 est promulgué le fameux « édit de Luxies » qui fait suite à l’édit de Doullens, considéré comme la première loi postale française.

 

Pendant de longues années la « Poste aux Chevaux » ainsi instituée ne va fonctionner que pour le service de la royauté qui va chercher à miner le monopole exercé par l’Université, mais on ne s’était tout d’abord préoccupé que du transport des ordres du roi.

 

Les mesures s’assoupliront en 1495 et sous Louis XII en 1506 où des lettres patentes établissent des « chevaucheurs » dans les principaux passages et villes du royaume ou il est admis qu’ils peuvent tenir hôtellerie et relais.

 

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Postillon sur le retour au relai et Chevaucheurs de poste

 

Et c’est ainsi que la Poste vit le jour.

 

Dans les faits, la « Poste aux Chevaux » naitra de la séparation du corps des « chevaucheurs du roi » en deux services distincts.

 

D’une part, certains de ces officiers vont continuer à assurer le transport des missives royales comme par le passé, pendant que d’autres se fixeront le long des routes privilégiés, et se chargeront de fournir des chevaux à leurs collègues restés mobiles.

 

Ce type d’installation donnera naissance aux relais de postes, appelés à l’origine « Postes assises ».

 

Au début de l’institution, certaines routes furent donc dotées provisoirement de « Postes assises » parce que le roi avait besoin d’une liaison rapide avec un point géographique déterminé. Ainsi, les deux premières « Postes assises » furent installées à Bordeaux qui commerçait avec l’Angleterre et… à  Villeneuve-les-Avignon qui avait l’avantage d’être dans le Royaume de France, la ville la plus proche de la capitale de la Chrétienté qu’était devenue Avignon et avec laquelle il convenait de pouvoir communiquer.

 

Par ailleurs, à cette époque, l’aisance grandit, la bourgeoisie commençait à se déplacer pour les nécessités de son commerce d’argent. La mode devint même « d’aller aux eaux ».

 

Louis XII, comprenant ce besoin nouveau et désireux aussi de favoriser les bourgeois et de diminuer la distance qui les séparait des nobles, s’avise d’organiser un service des « Postes » et, petit à petit, l’institution s’élargit. Elle s’occupe d’organiser le transport des lettres des particuliers, et de transporter également les voyageurs et les marchandises.

 

Et c’est ainsi qu’apparaissent vers le milieu du XVIème siècle, les premiers « coches publics » pour le transport des voyageurs.

 

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Des coches publics

 

En 1594, Henri IV nomme un certain Pierre THIREUL « Commissaire Général et Surintendant des Coches Publics » du royaume.

 

Dans ce même siècle nous voyons encore naitre la corporation des « rouliers », qui ne peuvent transporter que des ballots pesant plus de 5 livres. Henri IV, le 8 mai 1597, établit « des relais de chevaux de louage de traite en traite sur les grands chemins, traverses et le long des rivières pour servir à voyager, porter malles et toutes sortes de bagages comme aussi pour servir au tirage des voitures par eux. »

 

Henri IV comprenant que la poste ne doit pas se contenter de transporter les dépêches du roi, mais doit encore servir à transporter les lettres des particuliers autorise en 1602 tous les citoyens à jouir des bienfaits de cette institution. C’était un énorme progrès qui voyait se créer le service des Postes aux Lettres » qui allait en produire un autre non moins considérable, celui du rendement des postes.

 

Sous Richelieu, en effet, on se préoccupe sérieusement, et pour la première fois, de cette question du rendement pécuniaire de la poste. On commence à pressentir que de cette institution peut sortir une source féconde de revenus qui, non seulement couvriront ses frais, mais qu’un jour pourront bien enrichir le royaume.

 

En 1630 — sous Louis XIII — pour améliorer le fonctionnement des postes et protéger les responsables des relais de la concurrence déloyale, sont institués des « maîtres de courriers » agréés disposant de prérogatives. On appelle parfois « bottes de sept lieues » les bottes utilisées par les postillons. On pense généralement qu’elles sont ainsi nommées car les relais de poste sont distants d’environ sept lieues (28 km).

 

 Réseau des routes de Poste de Sanson TAVERNIER en 1632.JPG  Réseau des routes de Poste de TAVERNIER en 1632 (extrait).JPG

 La carte de France des voies royales par Melchior TAVERNIER en 1633

 

Celui qui dirige le coche se nomme tout naturellement « cocher », mais il est toujours accompagné d’un « postillon ». Le rôle de ce dernier est d’accompagner les chevaux d’un relai de poste à l’autre et quand ils sont remplacés, il ramène les chevaux fatigués de leur course au relai auquel ils sont rattachés.

 

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La carte de France des principaux Relais de Poste

 

C’est pourquoi les « postillons » cheminent habituellement sur le 1er cheval à gauche de l’attelage (cf. l’illustration du coche précédente), et qu’ils sont équipés de bottes très spéciales avec lesquelles il est impossible de marcher car elles sont constitué de cuir bouilli avec des renforts rigides et ne sont portées que pour protéger le postillon du timon en bois des coches ou des chutes de chevaux harassés lorsqu’il les ramène au relai précédent.

 


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Les « Bottes de sept lieux » des Postillons 

 

A partir du XVIème siècle apparaissent en France les premières mentions manuscrites de frais de port. 

 

Ainsi, le 16 octobre 1637, Monsieur d’ALMÉRAS, « Commissaire Général des Postes », ordonne à tout destinataire « de lettres et de paquets » de payer « sans contestation ni réplique » la somme indiquée par l’administration. C’est l’origine de la taxe fixe ; jusque-là, la taxe avait un peu varié suivant le bon plaisir ou la générosité des destinataires.

 

En 1661, le colonel Bishop, maître des Postes de Grande-Bretagne, invente le premier « timbre à date » pour répondre aux critiques quant au retard du courrier. Le cachet en bois indique le jour et le mois et est apposé sur la lettre au moment de sa remise au bureau de poste. Ainsi, le porteur de la lettre est obligé de délivrer le courrier le plus rapidement possible.

 

En 1676 apparaît le premier système de taxe valable dans toute la France. Le courrier peut alors être classé en deux catégories, soit « Port Dû » soit « Port Payé » (cf. mon article sur LES SAINTIERS DE MOSCOU...):

 

Les lettres en « port dû » (c'est la majorité et alors le destinataire, pour avoir sa lettre, est obligé d'en payer l'acheminement). Elles sont tout simplement repérées par une lettre « D » manuscrite sur l'enveloppe. 

 

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Un messager remet la lettre au destinataire en encaissant le port dû...

 

Si par hasard le destinataire ne peut en payer le prix, la lettre est renvoyée au bureau expéditeur après que le messager ait inscrit le nom de la ville de destination et la mention « déboursé » de façon manuscrite puis avec un tampon qui lui était apposé par le directeur du bureau du destinataire qui renvoyait la lettre au bureau expéditeur.

 

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Mais compte tenu du manque à gagner, au fil du temps, le « port payé » par l'expéditeur est généralisé dès 1792.

 

A l'époque, c'est le directeur du bureau de poste expéditeur qui inscrit de sa propre main le nom du bureau de départ sur la lettre. C'est en quelque sorte la première marque postale. Par la suite les marques sont apposés à l'aide d'un tampon. La première marque postale connue provient de la ville de Colmar en 1690. 

 

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On se met donc à étudier la tarification d’un envoi en fonction de la distance de Paris, et sont ainsi instituées 10 zones de taxation…

 

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Les 10 zones de taxes postales...

  

Mon copain Jean-Paul DECARD, notaire à Manosque, avait trouvé dans les archives de la ville un récépissé des droits qu'avait payé le bureau de poste de Manosque au fermier général d'Aix-en-Provence pour la malle poste d'Aix à Manosque daté du 6 avril 1747 pour le 1er trimestre...

 

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 Il est stipulé en encadré : « Lequel, Jean BICAILLE ne sachant pas écrire a fait la marque ci-contre » :

X (une croix!)

 

Le 1er janvier 1778, les revenus des postes sont régis pour le compte du roi et le bail est passé à raison de un million huit cent mille livres !

 

Par la suite différente marques sont créés : en 1779 apparaissent les marques pour l'affranchissement des journaux et périodiques, et en 1784 on y rajoute l'indication des distances pour le calcul des frais de port. 

 

En aout 1787, enfin, la « Poste aux Chevaux et la « Poste aux Lettres » sont réunies en une seule administration.

 

Le 23 mars 1749, une circulaire rend obligatoire les marques au tampon mais jusqu'à la Révolution de 1789, seul le nom du bureau sera indiqué.

 

Et petit à petit, comme l'avaient déjà fait les anglais dès 1661, le système est mis au point avec l'emploi de timbres sculpté dans du bois de buis puis avec un timbre en métal combinant à la fois le bureau expéditeur et la date d'expédition.

     

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Le 4 mars 1790, en France, les provinces sont supprimées et remplacés par les départements numérotés de 1 à 89.

 

Pour mémoire, bien après, en 1957 et 1958, si l'introduction de l'appellation du département des Alpes de Haute-Provence au lieu de Basses Alpes pour des raisons de promotion vinicole - le mot basses dans l'esprit des étrangers laissait penser à une qualité inférieure pour les vins - n'a rien changé à la numérotation, le rajout des Alpes Maritimes qui portait alors le N° 6 va faire se décaler d'une unité la totalité des autres départements; ainsi, celui de l'Ardèche jusque là n° 6 - cf. croquis ci-dessus - est passé n° 7 et celui du Gard qui était n° 29 est passé N° 30.

 

Quant aux cinq départements d'Algérie numérotés de 91 à 95, et 99 pour Bône, ils disparaissent après l'indépendance en 1961 et sont réattribués aux 5 nouveaux départements de l'Ile de France qui étaient répartis entre le N° 75 Paris, le N° 77 la Seine et Marne et le N° 78 la Seine et Oise.

 

Quant aux départements d'Outremer ils vont prendre le N° 97 avec un deuxième chiffre pour leur position en outremer, ainsi 971 est la Guadeloupe, 972 la Martinique, 973 la Guyane, 974 la Réunion et exit le N° 99. 

 

Cela dit, les premières marques avec mention du département apparaissent à partir du 1er janvier 1792.

 

A la Révolution, le monopole de la Poste passe du roi à la République et devient une branche du service public. Mais l’État confie le transport à des entreprises privées, moyennant le monopole des relais au profit des entrepreneurs et quelques autres avantages de moindre importance.

 

En 1793, aux plus mauvais jours de la tourmente révolutionnaire, les maitres de poste obtiennent la restauration des lettres-privilèges.

 

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La Chaise de Poste 

En 1798, le législateur est encore plus formel, il décide que : « Nul autre que les maitres de poste, munis d’une commission spéciale, ne pourra établir des relais particuliers, relayer ou conduire à titre de louage, des voyageurs d’un relais à un autre, à peine d’être contraint de payer, par forme d’indemnité, le prix de la course au profit des maitres de poste. »

 

C’est qu’à l’usage, il s’est avéré que la révolution ne pouvait pas abolir tous les privilèges si l’État souhaitait un minimum d’efficacité.

 

On retrouve cela avec la fameuse patente dont se prévalent les taxis…

 

Ainsi la loi des 15-25 ventôse an XIII (mars 1805) stipule que tout entrepreneur de voitures publiques et de messageries qui ne se servirait pas des chevaux de la Poste, serait tenu de payer, par Poste et par cheval attelé à chacune de ses voitures, vingt-cinq centimes au maitre des relais dont il n’emploiera pas les chevaux. C’est l’âge d’or des maitres de poste dont quelques-uns, sous ce régime, réalisent des fortunes considérables.

 

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« Poste aux Chevaux » représentée par un timbre (français) de la Sarre

 

Pour les acheminement secondaires entre hameaux et villages on utilise un moyen de transport plus rudimentaire, la « Patache ».

 

À l'origine, la « Patache » était un navire affecté au service d'un autre plus important, pour effectuer de petites missions, porter le courrier, etc. C'était aussi le petit navire de la douane et du fisc pour rejoindre les gros navires afin d'appliquer les taxes diverses avant l'accostage.

 

Par extension, dès le règne de Louis XI, c'est devenu le nom des grosses charrettes à deux roues et non suspendues puis des coucous, voitures à deux roues, qui assuraient le transport de passagers.

 

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La « Patache » de Maillane à Graveson visible au Palais du Roure à Avignon, et une autre plus rustique

 

Puis on appela « Patache » toute voiture hippomobile lourde, lente, de mauvaise qualité, comme pouvaient l'être de vieilles diligences.

 

Les propriétaires ou exploitants des « Pataches » étaient des « Patachiers », et ceux qui en assuraient la conduite ou la garde, les « Patachons », bien connus pour leur vie dissipée, car ils menaient une vie de débauche, expression toujours actuelle sans qu'on en connaisse obligatoirement l'origine, celle des conducteurs vivant de ville en ville.

 

Puis la « Patache » est devenue dans nos régions, à habitat dispersé, ces petites diligences peu confortables faites pour de petits trajets qui reliaient hameaux et petits villages au plus grand et surtout à celui où passait la diligence inter-cité qui transportait la malle-poste.

 

LES TEMPS MODERNES...

 

Il faut attendre 1830 pour voir apparaître le premier timbre postal en Belgique, mais c'est vraiment en Angleterre que la réforme conduite par le Directeur général de la Poste britannique, Rowland HILL est mis en place et va donner le tempo à toute l'Europe. Il émet le 1er mai 1840 le premier timbre poste que l'on connaît sous le nom de penny-black.

 

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Rowland HILL et son 1er timbre-poste le penny-black

 

Il va précéder de peu le premier timbre Français connu sous le nom de Cérès de 20 centimes qui représente la déesse de la moisson qui avait été choisie comme emblème de la deuxième république qui ne va pas tarder à être remplacé en 1852 par le prince Louis Napoléon Bonaparte, le président de la république qui est le thème du second timbre poste français, puis, le 15 octobre 1862 par Napoléon III avec la tête couverte d'une couronne de laurier.  

 

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Le « Ceres » de 1849, suivi du « Napoléon-Bonaparte tête nue » de 1852,

Et le « Napoléon III, tête laurée dentelé » de 1862.

 

Au début l'oblitération d'un timbre n'était qu'une simple forme constituée de lignes. Mais dès 1844 les postes britanniques créées les premières oblitérations numériques. Un ou plusieurs chiffres sont rajoutés pour désigner la ville ou a été annulé le timbre. C'est en effet le seul moyen d'identifier avec certitude l'origine de la lettre. Dans les grandes villes la forme des oblitérations change et le numéro correspond à un quartier. Désormais on utilise également des lettres, puis des combinaisons de chiffres et de lettres et enfin la ville d'origine de la lettre avec le N° de son département combiné à un timbre à date.

 

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Les maitres de poste, qui voient leurs relais successivement supprimés parce que devenus inutiles, ne peuvent se résoudre à se voir ruiner. Ils protestent, et s’appuyant sur la loi du 19 frimaire an XII (11 décembre 1803), réclament le paiement d’une indemnité, ou tout au moins le remboursement du prix auquel ils ont acheté leur charge ; mais le gouvernement refuse de faire droit à leur demande, et le 23 janvier 1874, les maitres de poste perdent définitivement leur procès devant le conseil d’État.

 

À partir de ce jour la « Poste aux Chevaux » va cesser de vivre en France au seul profit de la « Poste aux Lettres »... 

 

En fait, ce qui sonne vraiment la fin de la malle-poste c'est l'apparition du chemin de fer... et la malle-poste est obligée de céder la place à la locomotive. Mais la « Poste aux Lettres » a encore de beaux jours devant elle ! 

 

L'apparition d'autres moyens de communication modernes vont arriver à concurrencer sérieusement la Poste, le télégraphe d'abord bien que le télégramme survivra jusque dans les années 1970, puis le téléphone et l'internet...

 

Et je vous en dis plus dans l'article spécifique quant au télégraphe !...

 

 


 



08/03/2018
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