LA « GENÈSE », ABRAHAM, ISAAC ET JACOB RACONTÉS AUX ADOS...

 

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Quel chant est-il le mieux adapté pour illustrer la création de la Terre ?

Celui du « Psaume de la Création » bien sûr !

Pour l'entendre ou l'arrêter cliquez ci-dessus sur l'un des symboles :

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 « Les Hommes ont mépris pour la religion; ils en ont haine,

et peur qu'elle soit vraie... », écrivait déjà Pascal au XVIIème siècle !

 

Constatant la totale inculture de la plupart de nos jeunes en matière de religion, et en particulier au collège et au lycée, avec le « Groupement Œcuménique du Gard Rhodanien », qui fait se rassembler les intervenants locaux des « religions du livre », (Juifs, Musulmans, Chrétiens Catholiques, Protestants et Orthodoxes), nous avons entamé une initiation au « Fait Religieux » en proposant nos services d’échange et de partage aux établissements scolaires qui nous entourent.

 

Pour introduire cette discipline de façon ludique, et ne pas rebuter les adolescents, quelques-uns d’entre nous ont mis au point un amusant jeu de cartes, les « Fresqueurs du Fait Religieux ».

 

Il est basé sur un jeu de cartes mis au point pour enseigner aux ados et les sensibiliser tout en les faisant réagir à l'irrémédiable changement climatique que nous sommes en train de vivre, auquel je vais consacrer un article spécifique...

 

 

Et pour l’expliquer et former nos jeunes « Fresqueurs du Fait Religieux » nous nous sommes servis du « Petit guide des grandes religions » rédigé par Aline BALDINGER-ACHOUR et publié par les Éditions LÉVI pour étayer et promouvoir cette discipline nouvelle (en 2002 – 20 ans déjà…) pour laquelle le gouvernement de Lionel JOSPIN avait réussi à convaincre l’Éducation Nationale et son ministre, alors Claude ALLÈGRE, de réintroduire l’enseignement du « Fait Religieux » dans le premier et le second cycle (Il y a une dizaine d'années j'avais déjà évoqué cette initiative dans un article dont je viens de vous indiquer le lien...)

 

Pris par son enthousiasme des réformes qui avaient été décidées par 4 ministres Européens invités à Paris (dont la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne et l’Italie) à l'occasion de la célébration du 800ème anniversaire de l’Université de Paris, des 750 ans de la Sorbonne* (qui avait débouché sur la décision d’uniformiser le système LMD - Licence, Master, Doctorat) et enfin du 500ème anniversaire de la Réforme de Martin Luther, Claude ALLÈGRE n’a pu s’empêcher de prononcer une petite phrase malheureuse hélas devenue célèbre…

 

« Il faut dégraisser le mammouth ! » ...

(En fait, Claude ALLEGRE considérait que les programmes étaient trop surchargés

mais les enseignants ont cru qu'il voulait réduire les effectifs... Ah ! la Communication!)

 

* Aparté : À ses origines, la Sorbonne est un collège pour étudiants en théologie fondé en 1253 au sein de l'Université de Paris par Robert de Sorbon, chapelain et confesseur du roi Saint Louis, ainsi nommé d'après son village de naissance, dans les Ardennes. 

 

 2 - Capture sigle SNES FSU.JPG

 

Cette petite phrase anodine a eu le don de faire se dresser les cheveux sur la tête des dirigeants du SNES (le tout puissant Syndicat National des Enseignants Français de l’époque) qui tire ses origines de la « Loi Waldeck-Rousseau », du nom du ministre de l’intérieur en… 1884)

 

 

Cette petite phrase est hélas devenue l'emblème d’un conflit avec les enseignants qui a fini, entre autres réformes, par faire capoter le « Fait Religieux » très mal compris par un corps enseignant laïque pur et dur qui a voulu faire croire, à qui voulait bien l’entendre, qu’il s’agissait ni plus ni moins « de remettre des crucifix dans les salles de classe » !

 

Que nenni, et quel dommage ! Voilà plus de 20 ans que des générations d’étudiants se sont coupés de ce qui aurait pu empêcher les extrémistes de tous poils et en particulier de droite, tout comme des radicaux musulmans d’utiliser le terreau de l’inculture d’une société déboussolée pour faire passer des idées totalitaires voire terroristes qui ont fait des dégâts dans l’esprit de certaines communautés…    

 

L'ANCIEN TESTAMENT

 

Je vais donc essayer de pallier cette carence en vous « racontant l'Ancien Testament » comme une histoire, car c'est bien d'une histoire dont il s'agit, pour présenter le fait religieux et le monothéisme dont les racines sont profondément ancrées dans cet Ancien Testament, qui est pour une bonne partie, un texte fondateur commun aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans qui se revendiquent tous d’Abraham, Isaac et Jacob !

 

L’Ancien Testament est écrit à l'origine en Araméen, traduit par la suite en Hébreu. Je l’illustre ci-dessous de reproductions de tableaux anciens car il a inspiré un grand nombre de grands artistes très souvent sollicités pour satisfaire les commandes de prélats fortunés.  

 

C’est l’ensemble des livres qui décrivent la création du monde, l’histoire du peuple juif et la formation de sa culture et de ses coutumes, depuis Moïse jusque vers le deuxième siècle avant notre ère.

 

Cet ensemble d’écrits qui le compose s’appelle le « Tanakh », mot qui est en fait l'acronyme de l’hébreu :

  • Torah (la Loi ou Pentateuque) –
  • Nevi'im (les Prophètes) –
  • Ketouvim » (les Autres Écrits ou Hagiographes),

formé à partir de l'initiale du titre des trois parties constitutives de la Bible hébraïque. 

 

En cours de lecture, si vous souhaitez consulter le texte du Tanakh, il vous suffit de cliquer sur le lien qui précède (pour télécharger momentanément au format Word en 15 secondes les 1000 pages du document énormément concentré sur votre disque dur, mais ne craignez rien, vous pourrez les effacer facilement dans votre fichier "documents" en le surlignant et cliquant sur "Suppr" si vous ne souhaitez pas le conserver!) et pour atteindre rapidement le texte cherché, il suffit de positionner le curseur de la souris sur la plage jaune du texte recherché, de tenir appuyée la touche « Ctrl » et de cliquer avec le bouton droit de la souris sur le titre que l’on veut atteindre. C'est ultra rapide !

 

La « Torah » en hébreu ou Pentateuque en grec (ça se traduit par « les 5 rouleaux » ou livres) dont : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.

 

C’est Moïse qui a écrit tout le contenu de ces 5 premiers livres de la Bible.

 

Si Moïse a écrit ces livres aux alentours de 1400 avant J-C, cela s’est fait dans un script très éloigné de l’hébreu de la Bible hébraïque existante.

 

Les originaux auraient été écrits par Moïse en « Protosinaïtique », car l’alphabet n’existait pas de son temps (en fait ce devait être du phénicien qui se rapproche des langues sémitiques et de l’hébreu ancien dont des découvreurs ont pu démonter la ressemblance grâce à des tablettes trouvées dans des galeries de mines du Sinaï, d’où « Sinaïtique ».

 

  3 - Ancienne-écriture-hébreu.jpg   4 - Comparaison-phenicien-hebreu.jpg
Plaquette trouvée dans une mine du Sinaï.

Alphabet Phénicien (en noir) hébreu ancien (en rouge)

 

Ces originaux ont dû être « translittérés » en paléo-hébreu pendant la monarchie ou le royaume divisé (1000-700 avant J-C). Ensuite, cette version aurait encore été « translittérée » en ancien script araméen pendant l’exil (qui commençait à ressembler aux caractères hébreux carrés à ce moment-là).

 

Je consacrerai par la suite des articles au Nouveau Testament qui suit l’Ancien à partir de la naissance de Jésus.

 

Le nouveau Testament est entièrement écrit en grec et raconte l’histoire de Jésus et de ses premiers disciples, mais aussi la doctrine chrétienne. Il se subdivise globalement, parfois sous l’autre nom générique d’« Évangile » en :

 

• Les Évangiles à proprement parler (vie de Jésus),

• Les actes des apôtres (aventures des premiers disciples),

• Les épitres (lettres adressées par les apôtres),

• L’apocalypse, texte très particulier, très beau mais déconcertant.

 

VOICI DONC LE LIVRE DE « LA GENÈSE »

 

Il est constitué de 50 chapitres, et est suivi des 40 chapitres de l’EXODE, des 27 chapitres du LÉVITIQUE, des 36 chapitres des NOMBRES et des 34 chapitres du DEUTÉRONOME. 

 

Pour vous le raconter je vais m'inspirer, (voire en le citant in extenso et sans vergogne pour certains passages) de l'opuscule imaginé par Aline BALDINGER-ACHOUR pour l'Éducation Nationale, afin que le « Fait Religieux » soit enseigné aux gamins de 11 ans tout comme aux adolescents de façon claire mais précise ! 

 

A) DIEU CRÉA LA TERRE EN 6 JOURS ET SE REPOSA LE 7ème…

 

De nos jours nous savons tous très bien que la création du monde remonte au « big bang », il y a plusieurs millions d’années, mais selon la tradition hébraïque, la création du monde remonterait à 3761 avant J-C, qui fait qu’en 2022, année à laquelle je rédige cet article nous en sommes déjà à l’an 5783… (3761 + 2022). Mais faisons abstraction de cette incohérence dont ne pouvaient se douter nos très lointains ancêtres !

 

À propos de calendrier, avant de commencer, j’en profite pour éveiller votre curiosité et vous conseille de faire un tour sur l’article que je lui ai consacré « LE CALENDRIER : TOUTE UNE HISTOIRE ! » pour que vous ne restiez pas sur votre faim …

 

Bon ceci dit, cela ne change rien à la croyance et aux faits, reprenons l’histoire de la création.

 

Après que Dieu ait créé la terre et s'être reposé ainsi que cela est fort bien raconté dans la petite vidéo de 2' 30" qui suit … 

 

 

BERECHIT (de l’hébreu : בראשית = « au commencement »)

 

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À partir de « Bérechit », le premier mot de l’ancien testament, qui commence par le Chapitre de « la Genèse », Dieu a consacré six jours à la création de l’univers, et le 6ème jour, juste avant de se reposer, Dieu avait aussi créé le « jardin d’Éden » (en grec, « le paradis »), où il avait introduit tous les animaux, toutes les plantes, tous les fruits et les légumes connus sur la terre.

 

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 Le Jardin d'Éden (Tableau de Brueghel et Rubens à la Galerie Royale de La Haye)

 

Et Dieu y avait aussi placé un homme, Adam.

 

Je souligne que pour les musulmans ce qui précède et qui suit est pratiquement la même histoire... L'Islam considère ADAM comme un prophète. Et vous trouverez ci-après la façon dont les Imam français enseignent la Génèse aux enfants au catéchisme musulman.

 

NB... De temps à autre, je ne sais pour quelle raison les vidéos du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) des petits rigolos mal intentionnés s'amusent à me la désactiver mais j'ai trouvé la parade : Cliquez ici ! tout simplement...

 

Dans la suite de l'article, si vous rencontrez le même problème, vous pouvez utilement les retrouver sur YouTube en cliquant sur le lien que j'indique et qui précéde chacune de ces vidéos.

 

 



 

 

Pour qu’il ne soit pas seul, comme à la plupart des animaux à qui il avait donné une compagne femelle, il lui avait donc donné comme compagnie, une femme : Ève (Beaucoup plus tard, certains écrits juifs diront qu’il avait créé une première femme, Lilith, mais elle était tellement mauvaise qu’il la remplaça par Ève qu’il créa en prélevant une côte à Adam qu’il pensait avoir bien réussi !)

 

Depuis le 7ème jour lorsque Dieu a décidé de se reposer, Adam et Ève vivaient heureux au jardin d’Éden où il ne faisait jamais froid, jamais chaud, où toutes les créatures vivaient en parfaite harmonie.

 

Bref c’était « le paradis » et… puisque c’était le paradis, il n’y avait rien à faire : pas besoin de cultiver, ni de chercher de l’eau, ni de faire du feu. Ils avaient tout à portée de main.

 

Chez les musulmans, l'histoire est à peu près la même avec quelques petites différences. Voici comment les Imams Français enseignent la catéchisme aux enfants. Voici une petite vidéo présentant la création d'Eve, la compagne d'Adam...

 

Si la vidéo n'est plus visible (des petits rigolos mal intentionnés s'amusent à me la désactiver), mais j'ai trouvé la parade: Cliquez ici.

 

 

Au milieu du jardin pourtant se trouvait un arbre unique « l’arbre de vie », un symbole d’immortalité.

 

Une seule chose était interdite : Adam et Ève ne devaient pas toucher aux fruits de cet arbre qui poussait là (« l’arbre de vie » est aussi appelé selon les traditions « l’arbre de la connaissance » ou « l’arbre de la connaissance du bien et du mal ».

 

Nota Bene : au fil des siècles et des traductions du texte de l’ancien testament, le fruit de cet arbre, non identifié dans le texte hébraïque, devint une pomme dans la tradition chrétienne.

 

On peut supposer qu’Adam et Ève soit s’embêtaient un peu à ne rien faire de toute la journée, soit que, dès le départ, ils étaient rebelles…

 

Toujours est-il qu’un jour où Adam s’était éloigné, le serpent, qui à l’époque avait des pattes, s’approcha d’Ève et la tenta en lui disant :

 

« Pourquoi ne pas manger les fruits de l’arbre de la connaissance ? » Bref, Ève fit tant et si bien qu’elle croqua le fruit qui était délicieux et en fit manger un bout à Adam.

 

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La Tentation !
 

Et alors ils s’aperçurent qu’ils étaient tous les deux entièrement nus et cherchèrent à se vêtir. De là provient la représentation d’Adam et Ève vêtus de feuilles… de figuier.

 

Dieu voyant cela, devina qu’ils avaient désobéis et les chassa du jardin d’Éden en disant : « tu es poussière et tu retourneras à la poussière. »

 

Le jardin devint dès lors « le paradis perdu » et Dieu condamna en même temps le serpent à ramper…

 

Selon certaines traditions chrétiennes le paradis terrestre aurait été situé au Sri Lanka, et lorsqu’on montra au navigateur Vénitien Marco Polo sur cette île une « empreinte des pieds de Bouddha », il la décrivit à son retour à Venise comme étant celle d’Adam !

 

Pour Adam et Ève, la punition des punitions fut qu’ils allaient devoir gagner leur pain à la sueur de leur front, c’est-à-dire « travailler » ! Et Ève enfanterait dans la douleur.

 

Et effectivement, depuis, les hommes ont toujours dû travailler pour survivre et les femmes ont toujours accouché dans la douleur !

 

Ils ont continué aussi à être curieux… Et c’est comme cela qu’ils sont arrivés à marcher sur la lune, qu’ils visitent les étoiles et qu’ils savent aussi maintenant comment accoucher sans douleur.

 

En revanche, le serpent, lui, est resté sans pattes.

 

Pour les musulmans, ce n'est pas un serpent qui va essayer de tromper Eve, mais Satan lui-même, et voici comment les enfants musulmans étudient le pêcher originel au catéchisme :

 

Si la vidéo n'est plus visible  cliquez ici.

  

 

 

1) ABEL ET CAÏN

 

Une fois sortis du jardin d’Éden, Adam et Ève eurent d’abord deux enfants qu’ils prénommèrent Abel et Caïn.

 

À cette époque Dieu s’adressait directement aux hommes et demandait qu’on l’aime et qu’on lui fasse des offrandes.

 

Or Abel était éleveur de brebis et Caïn cultivateur. Abel offrait donc à Dieu des agneaux nouveau-nés de son troupeau et Caïn des produits de ses récoltes.

 

Dieu montrait une nette préférence pour les offrandes d’Abel. Caïn, jaloux, et pris de folie finit par tuer son frère et il s’enfuit.

 

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Et Caïn tua Abel !

 

Mais toute sa vie il sera poursuivi par la colère de Dieu et sa mauvaise conscience… jusque dans la tombe de son Frère, où comme l’a décrit Victor Hugo : « l’œil (d’Abel) était dans la tombe et regardait Caïn… ».

 

Chez les Musulmans, les enfants d'Adam et Eve qui s'appellent Habil et Sabil. Et là, l'histoire est quelque peu différente car l'Islam fait naître les enfants deux par deux, chaque enfant mâle ayant une jumelle... Et la petite vidéo suivante vous raconte l'histoire des deux fils d'Adam, qui vont subir le même sort, à savoir qu'Habil va tuer son Frère Sabil, mais pour une autre raison que l'offrande qu'ils firent...

 

Et si la vidéo n'est plus visible, cliquez ici.

 

 

Malgré tout, Adam et Ève eurent un troisième fils, Seth, puis, plus tard, d’autres enfants, des petits-enfants et des arrière-petits-enfants et des arrière-arrière-petits enfants, etc…

 

Les enfants suivants ne firent pas mieux que les deux premiers, ils se jalousaient, pratiquaient l’idolâtrie et avaient des mœurs dissolues.

 

Dieu, très mécontent de sa création, décida donc… de tout recommencer. Et il envoya « le déluge ». Mais il ne voulait pas repartir de zéro.

 

2) LE DÉLUGE

 

Un homme juste, dans la descendance d’Adam et Ève, Noé, trouva grâce à ses yeux.

 

Dieu lui ordonna de construire un bateau, en fait, une « arche » et d’y faire monter sa femme, ses trois fils et leurs femmes, ainsi qu’un couple de chaque animal et toutes les espèces de plantes.

 

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Après quarante jours de pluie diluvienne, le monde étant entièrement noyé, Dieu arrêta le déluge.

 

L’histoire de l’Arche figure dans le livre de la Genèse, du chapitre 6 au chapitre 9, correspondant à la « Parasha Noah » pour les juifs (la « Parasha » est une portion du texte de la Torah que les juifs doivent lire publiquement chaque semaine au moment du Shabbat = le samedi, (qui correspond au 6ème jour de la création) de telle façon qu’en une année on ait lu la totalité du texte de la Torah et la « Parasha Noah » est celle dans lequel il est question de Noé.

 

Et Noé (que les musulmans considèrent comme le prophète « Noūḥ ») est souvent mentionné dans le Coran, particulièrement dans la sourate 11, intitulée « Houd », des versets 27 à 51.

 

La tradition veut que ce Noé ait envoyé 3 fois de suite à 7 jours d’intervalle une colombe et un corbeau. C’est la colombe, la 3ème fois, qui avertit Noé de la décrue car elle tenait un rameau d’olivier dans son bec.

 

Lorsque toute l’eau s’est retirée, les passagers de « l’arche » sortirent.

 

En signe de la nouvelle alliance entre lui et tous les êtres vivants, Dieu fit apparaître un arc-en-ciel qui relia la terre et le ciel.

 

Cette histoire de déluge n’est pas neuve, puisque, en Mésopotamie, au IVème millénaire avant Jésus-Christ, donc bien avant les Hébreux, des hommes qui croyaient en plusieurs Dieux racontaient que « Éa », qu’ils considéraient comme le roi des dieux, avait envoyé le déluge pour faire taire les hommes qui étaient trop bavards (Le terme « Éa » était interprété par les Sumériens, les anciens Mésopotamiens, comme signifiant « Maison de l'eau »).

 

Des histoires de déluge se retrouvent d’ailleurs dans les croyances de peuples très éloignés, en Afrique, en Amérique latine et même en Indonésie.

 

On aurait retrouvé les restes de l’Arche de Noé sur le mont Ararat, une montagne Arménienne mythique située sur sa frontière avec l’Azerbaïdjan.

 

Emplacement de l'Arche de Noé sur le mont Ararat.JPG
Des restes de bois fossilisé alignés, vieux de 6000 ans,

auraient été identifiés comme l'Arche par des scientifiques sur les flancs du Mont Ararat

 

3) LA TOUR DE BABEL

 

Noé avait donc emmené avec lui sur l’Arche ses trois fils : Sem (ancêtre des Sémites, des Hébreux et des Arabes), Cham (ancêtre des Égyptiens, des Libyens et des Africains), et Japhet (ancêtre des Grecs).

 

Cham et Japhet retombèrent vite dans l’idolâtrie.

 

Et chez les descendants de Sem, tout recommença !

 

Tout recommença même si bien que dès qu’ils furent assez nombreux, les fils de Sem, qui étaient parti vers l’Est, décidèrent de construire une ville avec une grande tour pour aller voir là-haut dans les cieux ce qui s’y passait.

 

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 Un tableau de Brueguel

 

Pas content du tout, Dieu interrompit les travaux de construction de la Tour et dispersa les hommes en les dotant de langues différentes pour qu’ils ne puissent plus recommencer à rivaliser avec lui, car ils ne se comprendraient plus.

 

On l’appela pour cette raison « Tour de Babel », car ce mot signifie « confondre », mais c’est bien sûr la ville de Babylone et ses grands temples (les ziggourats) qui était visée (Babel = Bab.ilu = porte de Dieu).

 

Dispersés autour du monde, les hommes, à nouveau, oublièrent Dieu.

 

Chaque peuple avait ses dieux, ses rites et ses sacrifices, et les hommes se battaient sans cesse.

 

Les choses auraient pu continuer comme ça longtemps, mais… Dieu continuait à vouloir que les hommes l’aiment, le respectent, et suivent sa Loi.

 

Aussi il décida d’intervenir une nouvelle fois, mais d’une façon différente…

 

4) ABRAHAM

 

Il choisit un descendant de Sem, « Abram » (que l’on connaît de nos jours sous le nom d’Abraham), chef, ou patriarche, d’une tribu nomade, « les Hébreux ».

 

Il se fait reconnaître de lui comme le Dieu unique, qui ne doit être ni nommé, ni représenté. Cela le distingue des divinités païennes qui ont chacune un nom propre, un champ d’intervention spécifique et sont représentées par des idoles.

 

Abram reçoit la promesse de Dieu de lui donner une terre pour son peuple jusqu’alors nomade et ses descendants. Ce peuple Hébreu, « choisi » par Dieu pour porter le message monothéiste, sera « le peuple élu ».

 

Abram reconnaît Dieu et part avec sa tribu vers la terre de Canaan.

 

Par deux fois Dieu réitère sa promesse et passe un pacte avec Abram.

 

Lors du premier pacte, Dieu lui promet une terre, dont ses enfants hériteraient, à condition qu’il le reconnaisse : c’est « la terre promise ».

 

Dieu promet aussi à Abram une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel, alors qu’il n’a pas d’enfant.

 

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Abram...
 

 

Après ce pacte, Abram, ne pensant pas avoir d’enfant avec Saraï, sa femme, mais désirant ardemment un héritier, a d’abord un fils, Ismaël, avec Agar (ou Hagar), une servante égyptienne de Saraï.

 

Treize ans plus tard, Dieu revient et renouvelle l’alliance. Il lui annonce qu’il sera le père d’une multitude de nations.

 

Pour montrer qu’il accepte l’alliance, Abram doit se circoncire, ainsi que tous les hommes de sa tribu y compris, bien sûr, Ismaël.

 

En signe de renouvellement de l’alliance, tous leurs descendants devront également être circoncis. C’est après avoir accepté ce pacte que « Abram » devient « Abraham », et Saraï, « Sarah ».

 

Dieu promet à Abraham un fils de Sarah, qui a alors 90 ans… L’enfant sera appelé « Isaac », ce qui veut dire « il rira », parce que Sarah, incrédule, avait ri en apprenant qu’elle allait avoir un enfant à son âge…

 

5) ISMAËL

 

Mais quelques années après la naissance d’Isaac, Sarah refuse que la terre soit partagée entre les deux enfants d’Abraham (souvenez-vous, Ismaël n’était pas son fils mais celui d’Agar, l’une de ses servantes !).

 

Accusant Ismaël de mal se conduire, elle exige son départ ainsi que celui d’Agar, sa mère.

 

Abraham refuse de les faire partir jusqu’à ce que Dieu lui assure qu’Ismaël, lui aussi, aura une terre et une descendance « aussi nombreuse que les étoiles ».

 

Ismaël et Agar partirent alors à travers le désert. En chemin, ils faillirent mourir de soif, mais Dieu leur montra un puits et ils purent continuer leur route vers l’Arabie.

 

La Bible situe cet épisode dans le désert de Beer Sheva (Bersabée en français ou le désert de Beer Sheva en Hébreu qui veut dire « Puits du Serment »).

 

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Agar et Ismaël dans le désert à Beer Sheva...

 

Les habitants de l’Arabie, que nous appelons les Arabes, sont aussi appelés les « Ismaélites », car ils sont les descendants d’Ismaël.

 

Ils raconteront cette histoire dans le Coran. Là, Agar n’est plus la servante de Sarah, mais la femme d’Abraham, et c’est Abraham lui-même qui conduit Agar et Ismaël jusqu’au désert d’Arabie.

 

L’épisode du puits se situe près de la Mecque, et la source miraculeuse s’appelle ZamZam en arabe (Zemzem en français, qui est en fait le puits du sanctuaire de la Kaaba à la Mecque). Celle-ci fait partie du grand pèlerinage musulman de la Mecque.

 

6) ISAAC

 

Dieu voulut alors s’assurer qu’Abraham l’aimait vraiment et décida de le mettre à l’épreuve : il lui ordonna de lui offrir en sacrifice son fils Isaac.

 

Abraham obéit, mais, au moment du sacrifice, Dieu arrêta son bras et Abraham sacrifia un bélier à la place de son fils Isaac.

 

14 - Sacrifice d'Isaac.jpg

Tableau du Caravage représentant l'ange

retenant le bras d'Abraham prêt à sacrifier son fils Isaac...
 

Dans cette histoire, Dieu s’assure de l’amour d’Abraham, et en même temps Abraham est assuré que ce Dieu est un Dieu bon puisqu’il n’exige finalement pas ce sacrifice impossible.

 

Cet épisode est très important pour les juifs et, pour le rappeler, on sonne la corne de bélier pour le nouvel an juif, qui est aussi l’anniversaire du sacrifice d’Isaac. On appelle cette corne le « Shofar ».

 

Il est très important pour les chrétiens également, car Jésus est présenté comme le nouvel Isaac, le « fils » que Dieu « le père » n’a pas hésité à livrer aux hommes pour qu’ils deviennent tous fils de Dieu.

 

Il est aussi très important pour les musulmans, mais il n’a pas tout à fait le même sens, puisque les musulmans y voient non seulement l’amour pour Dieu, mais surtout la soumission à la volonté de Dieu (c’est le sens du mot arabe « Islam »).

 

Les musulmans le célèbrent chaque année lors de la « fête du sacrifice » (cette fête musulmane qui a pour nom « Aïd al-Adha » qui veut dire la « fête du sacrifice »  ou « Aïd el-Kebir » qui veut dire « la grande fête » au cours de laquelle les familles musulmanes se doivent de sacrifier un animal, soit un mouton qui a plus de six mois, soit une chèvre qui a plus de deux ans).

 

7) ÉSAÜ ET JACOB

 

Plus tard, Isaac se maria avec Rebecca, la femme que Dieu avait choisie pour lui. Ils eurent deux fils jumeaux : l’ainé, Ésaü le chasseur, tout poilu, et Jacob le berger, un enfant tout blanc et délicat de peau. (Ne pas oublier ces détails, ils sont importants.)

 

Et comme dans beaucoup de familles, chaque parent avait son préféré.

 

Jacob était le préféré de Rebecca et Ésaü celui d’Isaac.

 

 15 - Esau et Jacob.jpg

 

Un jour, en revenant de la chasse, Ésaü avait si faim qu’il vendit son droit d’aînesse contre un plat de lentilles que Jacob était en train de préparer.

 

8) JACOB

 

Un peu plus tard, Isaac, très vieux et aveugle, voulut bénir son fils aîné Ésaü.

 

Rebecca, qui savait que Jacob était devenu l’aîné puisqu’Ésaü, le fils préféré d’Isaac, lui avait vendu son droit d’aînesse, recouvrit les bras et le cou de Jacob avec une peau de chevreau pour que son père Isaac le prenne pour Ésaü.

 

La ruse marcha, Jacob reçut la bénédiction de son père, et Ésaü lorsqu’il l’apprit, très en colère, jura qu’il allait tuer son frère.

 

Rebecca, pour protéger son favori Jacob, le fit partir au loin rejoindre son propre frère, Laban, en Mésopotamie.

 

En chemin, Dieu lui apparut en rêve, en haut d’une échelle qui reliait le ciel et la terre.

 

Dieu renouvelait à Jacob et à ses descendants les promesses faites à Abraham et Isaac.

 

C’est le songe de Jacob, souvent représenté par les artistes.

 

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L'échelle de Jacob.

 

En arrivant en Mésopotamie, Jacob tomba amoureux de la fille cadette de Laban, Rachel, et il la demanda en mariage.

 

Mais comme il était d’usage de ne pas marier la plus jeune avant l’aînée, Jacob fut amené à conclure un marché avec Laban : il lui offrit de travailler pour lui pendant sept ans pour laisser le temps à Léa de se marier et obtenir Rachel en mariage.

 

Mais Laban le maria traîtreusement avec… Léa, sa fille aînée (qu'il avait nuitamment fait entrer dans la couche nuptiale à la place de Rachel). Pour épouser Rachel, Jacob promit de travailler sept ans de plus pour Laban. Léa lui donna six fils et une fille, et Rachel, longtemps stérile, lui donna deux fils, Joseph et Benjamin, puis Jacob eut encore quatre fils avec des servantes, car en ces temps-là, la polygamie n’était pas un problème.

 

Plus tard, Jacob décida de retourner voir sa mère en terre de Canaan avec toute sa famille.

 

Il dépêcha un messager au-devant de son frère Ésaü pour lui annoncer sa venue.

 

Apprenant que celui-ci arrivait avec 400 guerriers, il lui envoya en présent des troupeaux pour l’amadouer.

 

Dieu envoya à Jacob un mystérieux émissaire avec qui il se battit toute la nuit. L’envoyé de Dieu, voyant qu’il ne pouvait pas le vaincre, lui démit la hanche et voulut partir. Mais Jacob le retint jusqu’à ce qu’il lui donne sa bénédiction.

 

Dieu donna alors un nouveau nom à Jacob qui devint « Israël », ce qui signifie « celui qui a lutté contre Dieu ».

 

La terre de Canaan, donnée par Dieu à Abraham et à ses descendants, devint dès lors terre d’Israël.

 

Et nous voilà enfin arrivés en pays connu.

 

9) JOSEPH

 

Jacob eut en tout 12 fils (6 de sa femme Léa qui a eu en plus une fille, Dinah, 2 fils de sa femme Rachel et 2 fils de chacune de leurs deux servantes Bilha et Zilpa).

 

Parmi eux il préférait Joseph, l’ainé de son épouse bienaimée Rachel. Ce dernier était un bon berger et, en plus, il avait un don pour interpréter les rêves.

 

Cette préférence rendit ses frères jaloux et ils décidèrent de le supprimer.

 

Un des frères, n’osant pas le tuer, le vendit à des marchands. Ceux-ci le revendirent comme esclave en Égypte à Putiphar, un eunuque de Pharaon et le commandant de ses gardes.

 

La femme de Putiphar fit des avances à Joseph, et, vexée d’avoir été repoussée, accusa ce dernier d’avoir voulu la violer. 

 

Joseph fut mis en prison où tout naturellement il fut amené à interpréter les rêves d’autres prisonniers.

 

L’un d’entre eux, grand échanson de Pharaon (un échanson est un officier chargé de donner à boire à un roi ou une personne de haut rang), qui sortit de prison conformément aux prédictions de Joseph, se souvint de lui à un moment ou Pharaon faisait des rêves étranges que personne ne savait interpréter.

 

 17 - Joseph fils de Jacob en prison.jpg

 

Le grand échanson en parla à Pharaon qui fit alors sortir Joseph de prison, et celui-ci interpréta ses rêves : dans l’un d’eux, sept vaches grasses étaient suivies de sept vaches maigres.

 

Joseph interpréta ce rêve en disant à Pharaon que sept années de famine succéderaient à sept années d’abondance et lui conseilla donc de faire des provisions.

 

Pharaon, satisfait, le prit comme conseiller, et lorsque les sept années de famine arrivèrent, les greniers d’Égypte étaient bien remplis.

 

Comme dans le pays d’Israël c’était la disette, Jacob envoya ses fils pour acheter du blé en Égypte.

 

Joseph se fit alors reconnaître par ses frères et fit venir toute sa famille.

 

10) LES 12 TRIBUS D’ISRAËL

 

Quand Jacob sentit qu’il allait mourir, il fit venir ses 12 fils près de lui et donna à chacun une bénédiction différente.

 

Dix des fils de Jacob (Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Zabulon, Issacar, Dan, Gad, Asher Nephtali, Benjamin) et ses deux petits-fils, fils de Joseph (Éphraïm et Manassé) seront à l’origine des 12 tribus qui se partageront la terre d’Israël.

 

 18 - Les 12 TRIBUS D'ISRAEL.JPG

 

La tribu de Lévi est une treizième tribu, qui n’a pas de territoire propre. C’est la tribu « sacerdotale ».

 

Cette période, d’Abraham à Joseph, se déroule sans doute entre 1750 et 1450 avant notre ère.

 

On vient de voir comment, pour amener les hommes à vivre selon son projet, Dieu a choisi ses principaux acteurs et les a nommés. Il a nommé aussi la terre sur laquelle son peuple va vivre.

 

Tous reconnaissent enfin sa puissance.

 

Mais ils ne sont encore qu’une tribu d’environ 70 personnes que seule la croyance en un Dieu unique distingue des autres.

 


 

 En travaux.jpg

 

Il me faut encore quelques semaines pour arriver à la naissance de Jésus ! Sourire

 

Patience !

 

 



11/11/2022
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