COP29 DE BAKOU - UN JOUR VIENDRA... ( SOUVENIR DU 21 AOÛT 1849)...
COP29 à BAKOU (NOVEMBRE 2024)... EN SOUVENIR DU 21 AOÛT 1849
Dans ce monde chahuté, malmené, illogique (cf: l’enjeu de la COP 29) je vous encourage à écouter cette intervention « Droit dans les yeux », 2 petites minutes de Philippe DESCOLA à l'issue d'une émission de la Grande Librairie ce 13 novembre 2024... suivie du discours visionnaire de Victor HUGO :
Pour la démarrer ou l'arrêter, cliquer sur :
Cet article est exceptionnellement court,
parce que rédigé sous le coup de l'émotion...
Pour ceux qui ne peuvent pas écouter un fichier mp4, voici, en toutes lettres, la conclusion de Philippe DESCOLA :
« À l’échelle de l’histoire humaine, il est minuit moins quelques secondes !
Lorsque minuit sonnera, dans quelques décennies, nous entrerons dans un monde qu’aucun humain n’aura jamais connu mais dont quelques-uns, dans les bidonvilles du sud ont commencé d’expérimenter les effets.
Les mauvaises nouvelles ne cessent de tomber.
L’organisation météorologique mondiale annonce que, contrairement aux engagements pris lors de la COP21, de limiter les émissions de gaz à effet de serre, leur niveau ont encore augmenté en 2023 avec une hausse de plus de 10% de CO² en deux décennies.
L’objectif de limiter à 2 degrés le réchauffement climatique à la fin du siècle est devenu tout à fait irréaliste.
Les prévisions raisonnables tablent désormais sur une augmentation de 4 degrés et même le double, si comme c’est de plus en plus probable, on exploite et brule dans les prochaines décennies la totalité des réserves d’énergies fossiles connues.
Il est presque minuit et nous avançons vers l’abyme comme des somnambules, balbutiant les pauvres mots de nos faux-semblants, transition écologique, développement soutenable, crédit carbone, ignorant les Cassandre, les insultant parfois, ces porteurs de mauvaises nouvelles rendus responsables des malheurs qu’ils annoncent, car n’oublions pas que l’empreinte carbone des 1% des habitants les plus riches de la terre, représentent 175 fois l’empreinte carbone des 10% les plus pauvres.
Tous les terriens ne sont pas également responsables de la catastrophe à venir ! »
__________________________
Mais, à y repenser, cette réélection de Donald TRUMP qui me désole personellement pour le peuple américain car il aurait mérité autre chose qu'un tel personnage qui représente tout ce que nos valeurs démocratiques et chrétiennes nous font honnir (verbe directement issu du mot « HONTE »).
D'ailleurs, pour conforter mon opinion, je vous propose d'écouter celle de Dominique de VILLEPIN qui résume fort bien la situation :
Eh bien, c'est peut-être là l'occasion ou jamais de réagir pour nous, Démocrates Européens, afin de nous faire prendre conscience qu'il n'est peut-être pas encore trop tard pour se mettre autour d'une table, faire fi de nos petites vies égoïstes et confortables et construire enfin un monde nouveau pour nos enfants qui ne soit pas celui que proposent les autocrates totalitaires et exécrables de l'Est ou les libertariens égoïstes et inconscients qui se profilent à l'Ouest.
Et surtout n'hésitez pas à vous exprimer si cela vous inspire.
Plus nombreux nous serons à être sensibilisés, plus nous aurons à cœur de faire bouger les choses chacun à notre petit niveau et dans notre environnement, en toute humilité, biens conscients que l’Union fait la force !
N'attendez pas qu'un autre se bouge à votre place, le moment est venu de faire émerger, tous ensemble, cette très ancienne idée de Fédération des États Unis d'Europe qu'avait déjà évoquée... Victor HUGO, lui-même !
Victor HUGO photographié en 1876 par Etienne CARJAT
(Musée d'Orsay)
Car, avant de se quitter, je tenais à vous proposer de lire le texte intégral du discours d’ouverture du Congrès international de la Paix qui s'est tenu à Paris, le 21 août 1849, et qu’a précisément écrit Victor HUGO, qui en était le président :
« Messieurs, si quelqu'un, il y quatre siècles, à l'époque où la guerre existait de commune à commune, de ville à ville, de province à province, si quelqu'un eût dit à la Lorraine, à la Picardie, à la Normandie, à la Bretagne, à l'Auvergne, à la Provence, au Dauphiné, à la Bourgogne :
Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre,
Un jour viendra où vous ne lèverez plus d'hommes d'armes les uns contre les autres,
Un jour viendra où l'on ne dira plus : Les normands ont attaqué les picards, les lorrains ont repoussé les bourguignons.
Vous aurez bien encore des différends à régler, des intérêts à débattre, des contestations à résoudre, mais savez-vous ce que vous mettrez à la place des hommes d'armes ?
Savez-vous ce que vous mettrez à la place des gens de pied et de cheval, des canons, des fauconneaux, des lances, des piques, des épées ?
Vous mettrez une petite boîte de sapin que vous appellerez l'urne du scrutin, et de cette boîte il sortira, quoi ?
Une assemblée ! Une assemblée en laquelle vous vous sentirez tous vivre, une assemblée qui sera comme votre âme à tous, un concile souverain et populaire qui décidera, qui jugera, qui résoudra tout en loi, qui fera tomber le glaive de toutes les mains et surgir la justice dans tous les cours, qui dira à chacun : « Là finit ton droit, ici commence ton devoir. Bas les armes ! vivez en paix ! »
Ce jour-là, vous ne serez plus des peuplades ennemies, vous serez un peuple ; vous ne serez plus la Bourgogne, la Normandie, la Bretagne, la Provence, vous serez la France.
Si quelqu'un eût dit cela à cette époque, messieurs, tous les hommes positifs, tous les gens sérieux, tous, les grands politiques d'alors se fussent écriés :
« Que voilà une étrange folie et une absurde chimère ! - Messieurs, le temps a marché et cette chimère, c'est la réalité ».
Eh bien ! vous dites aujourd'hui, et je suis de ceux qui disent avec vous, tous, nous qui sommes ici, nous disons à la France, à l'Angleterre, à la Prusse, à l'Autriche, à l'Espagne, à l'Italie, à la Russie, nous leur disons :
Un jour viendra où les armes vous tomberont des mains, à vous aussi !
Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l'Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France.
Un jour viendra où il n'y aura plus d'autres champs de bataille que les marchés s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées.
Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d'un grand Sénat souverain qui sera à l'Europe ce que le parlement est à l'Angleterre, ce que la diète est à l'Allemagne, ce que l'Assemblée législative est à la France !
Un jour viendra où l'on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd'hui un instrument de torture, en s'étonnant que cela ait pu être !
Un jour viendra où l'on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d'Amérique, les États-Unis d'Europe, placés en face l'un de l'autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies.
Et ce jour-là, il ne faudra pas quatre cents ans pour l'amener, car nous vivons dans un temps rapide, nous vivons dans le, courant d'événements et d'idées le plus impétueux qui ait encore entraîné les peuples, et, à l'époque où nous sommes, une année fait parfois l'ouvrage d'un siècle.
Dans notre vieille Europe, l'Angleterre a fait le premier pas, et par son exemple séculaire, elle a dit aux peuples : Vous êtes libre.
La France a fait le second pas et elle a dit aux peuples : Vous êtes souverains.
Maintenant faisons le troisième pas, et tous ensemble, France Angleterre, Belgique, Allemagne, Italie, Europe Amérique, disons aux peuples : Vous êtes frères ! »
Donc, pendant que vous y êtes, allez faire un tour sur le site des Nations Unies à ce propos en cliquant ici... Et AGISSEZ !