9 - RETOUR AUX SOURCES
Janvier 2002 à 2020...
Et ce n'est fort heureusement pas encore fini !
Un petit air que j'aime et que vous reconnaitrez bien qu'il soit chanté en Provençal...
Pour vous mettre dans l'ambiance...
Vous pouvez l'arrêter en cliquant ci-dessus sur le symbole :
« Dieu a sagement agi en plaçant la naissance avant la mort.
Sans cela, que saurait-on de la vie ? » (Alphonse ALLAIS)
RAPPEL : l’Histoire a toujours eu une grande importance, voire une fascination pour moi, car aussi bien dans ma vie professionnelle que dans ma vie familiale le passé qu’on peut appeler l’histoire avec un petit « h » explique bien des choses depuis leurs origines.
Utilisant toujours comme fil d’Ariane un ordre chronologique, j’ai rédigé cette tranche de vie allant du 1er janvier 2002, début d'une ère familiale nouvelle jusqu'à aujourd'hui puisque je vais prendre ma retraite et nous avons envisagé de quitter la région parisienne pour nous en retourner habiter en Provence...
Cette tranche de vie, fort heureusement nous l'avons vécu tous ensemble et tous réunis !
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Après les huit articles sur :
1 - « LA SAGA DE LA FAMILLE PAIRET-FLEURY… » de 1845 à 1945
2 - « DES PREMIERS PAS AU SERVICE MILITAIRE... » de mai 1945 à 1965
3 - « L’APPRENTISSAGE DE LA VIE DU RAVI DE LA CRÈCHE… » de 1965 à 1973
4 - « LA VIE A DEUX… Euhh, C'EST CE QU'ON CROYAIT » de 1974 à 1987
5 - « TOUS POUR UN, UN POUR TOUS - LE SYSTÈME INTERMARCHÉ » de 1985 à 1990 - en clair
6 - « ENFIN ADULTES! Euhh… C’EST-CE QU’ON PENSAIT ... » de 1988 à 2002
7 - « MON AVENTURE SOVIÉTIQUE - Saison 1 » de 1991 à 1994 - en clair
8 - « MON AVENTURE SOVIÉTIQUE - Saison 2 » de 1994 à 2002
Bonus - « Martine DÉCOUVRE LE PAYS DES LENDEMAINS QUI CHANTENT » en 1998
Voici un avant-dernier article, très contemporain !
9 - « RETOUR AUX SOURCES » de 2002 à aujourd'hui 2019... pourvu que ça dure encore un peu, malgré le COVID !
Le dernier portant le N° 10, je le publierai plus tard car il reste à vivre et à écrire !
10 - « L’ÉPITAPHE DU RAVI DE LA CRÈCHE… » de 2019 à... le plus tard possible, mais j'aimerais bien assister au démarrage d’ITER... en 2035 !
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Quand je dis « tous réunis », ce n'est pas tout à fait vrai, d'abord parce que Sébastien et Juliette avaient déjà quitté le nid et avaient fait une tentative pour voler de leurs propres ailes, l'un terminait son contrat en alternance au Centre de recherche RENAULT de Guyancourt, mais était finalement revenu vivre quelque temps à Saint-Lambert car c'était à deux pas, la seconde à Paris où elle cherchait un job après avoir terminé son stage pour l'obtention de son master de communication à l'ambassade d'Australie où elle avait mis en place un site internet à l'occasion des Jeux Olympiques de Sydney.
Elle cherchait un job lorsque Martine l'avait engagé à venir voir une offre d'emploi qui pouvait lui convenir, puisque la Directrice de la Communication de la SODEXHO cherchait une assistante.
Juliette, « pour faire plaisir à sa maman » y était allé en trainant les pieds car « c'était en banlieue ! » et... avait obtenu le job ! Mais elle souhaitait poursuivre sa colocation dans le 17ème avec trois copain et copines.
Quant à Martin, il devait terminer son année scolaire au lycée de la vallée de Chevreuse à Gif-sur-Yvette et passer le baccalauréat.
Alors que j'étais officiellement au chômage, François LAMURE, l'un de mes amis qui possédait une petite entreprise de conception et aménagement de restaurants et avec qui j'avais fait quelques projets d'aménagement de restaurants et cantines notamment pour le laboratoire Français SANOFI à Moscou m'a proposé de saisir une opportunité qu'il avait été amené à traiter.
Le siège de l'OCDE (Organisation de Coopération et Développement Economique) qui est situé dans le Château de la Muette depuis 1948 (l'ex-château de la famille ROTHCHILD, place de la Muette à Paris), lui avait demandé de faire l'étude d'une restructuration des services commerciaux réservés aux fonctionnaires de l'OCDE et en particulier les cafétérias, le kiosque à journaux, quelques boutiques « duty-free » dont un bureau de tabac détaxé, une parfumerie et une boutique de vêtements, ainsi qu'un supermarché détaxé.
Le Château de la Muette siège de l'OCDE au sous-sol duquel avait été aménagé
un petit centre commercial, et des salles de conférence.
François LAMURE m'a tout naturellement introduit auprès de l'Administration de l'OCDE et mon passé au service de la Communauté Européenne a tout de suite fait tilt.
J'ai donc monté, à la demande de l'Organisation, un projet exactement adapté à ses besoins en créant une petite entité du nom de « ETOS » pour prendre en charge cette activité commerciale externalisée comme le souhaitait l'Administration.
Pour diriger « ETOS », j'ai immédiatement embauché Martine comme comptable « bénévole », bien qu'elle travaillait à la SODEXHO, et Catherine POUTIER, au chômage elle aussi depuis le dépôt de bilan de feu la « SA RÉAL-LOG » comme responsable du Supermarché hors taxe et des boutiques duty-free qu'elle a aussitôt pris en charge avec compétence.
Quant à moi, il me restait à gérer les trois cafétérias situées à la sortie des salles de réunions de l'organisation dans l'immense bâtiment qui avait été construit dans le parc du Château pour accueillir les 4000 fonctionnaires internationaux délégués des 26 pays que comprenait l'Organisation, et le kiosque à journaux, l'un des mieux achalandés de Paris car on y trouvait tous les journaux Européens et les grands quotidiens du monde occidental, ainsi qu'une librairie fort bien garnie en livres Français, Anglais et Espagnols et tout un rayon de papeterie.
Et j'ai pu piloter ainsi ce projet fort rentable pendant deux années de 1999 à 2001. Mais les plus belles réussites ont toujours une fin et dès la fin de l'année 2001, l'Administration de l'OCDE a souhaité récupérer la surface occupée par le supermarché et les boutiques duty-free pour y installer les délégations des nouveaux pays qui avaient adhéré à l'Organisation après la chute du mur de Berlin, à savoir les Républiques de l'Est dont la Pologne, la Tchéquie, et la Slovaquie, au grand dam des usagers, mais ils ne pesaient pas lourd dans la décision.
Les responsables de l'OCDE ont été très « fair-play » avec moi parce qu'ils m'ont proposé de modifier mon contrat ETOS qui ne comprenait plus que la gestion des cafétérias, et en contrepartie, ils m'offraient un contrat de travail de fonctionnaire OCDE assorti d'un salaire mensuel de 40000 F (qui représentaient 5800 € pour avoir une idée de ce que cela donne aujourd'hui) pendant 12 mois, le temps pour moi de solder toutes les marchandises du supermarché et des boutiques en les vendant à prix réduit de pratiquement 50% au personnel des délégations et pour revendre pour leur compte tout le matériel tout en poursuivant l'exploitation des cafétérias.
J'ai bien essayé de jouer le jeu en embauchant, en plus, les deux bouchers du supermarché qui se retrouvaient sur le carreau, pour leur faire réaliser et proposer des menus plus étoffés que les simples snacks et sandwiches des cafétérias; mais cette exploitation, à elle seule, sans le support du supermarché n'était pas rentable en elle-même, car les cafétérias ne pouvaient plus s'approvisionner au prix d'achat du supermarché disparu.
J'ai donc dû me résoudre à confier cette exploitation des cafétérias à l'entreprise AVENANCE, à l'époque, le Numéro 2 de la restauration collective après SODEXHO, qui exploitait déjà les deux restaurants de prestige de l'OCDE qui organisaient les réceptions des corps diplomatiques et la cantine du personnel.
Nous avons rémunéré Catherine POUTIER et le personnel des cafétérias jusqu'à la fin de mon contrat et nous nous sommes retiré fin 2002.
Entre temps, en juin 2002, avec les enfants, dans le plus grand secret, nous avons organisé une grande fête pour les 50 ans de Martine et nous avions invité tous ses amis, et sa famille venue tout spécialement du nord.
Les quelques photos qui suivent vous donneront une idée de l'évènement qui s'est déroulé dans le jardin de Saint Lambert !
Martine a 50 ans... Surprise, toute la famille est là pour son anniversaire !
On a installé des tentes dans le jardin pour abriter tout le monde !
Il ne me restait plus qu'à préparer ma retraite, ce que j'ai donc fait à plein temps en essayant de vendre notre villa de Saint-Lambert-des-Bois, ce fût un choix délibéré en « brainstorming familial »... pour aller s'installer dans le midi !
On a commencé par la repeindre entièrement de l'extérieur pour lui redonner un petit air de jeunesse... J'ai remplacé et repeint tous les volets qui étaient vraiment décrépis puis je me suis attaqué aux façades !
Ce fût épique, car il nous a fallu arracher tous les Ampélopsis (sorte de feuillage vert ressemblant à du lierre ou de la vigne vierge) qui recouvraient les façades et retirer une à une les petites ventouses qui les maintenaient attachés au crépis avec une pince à épiler car on ne pouvait décemment pas repeindre en les maintenant en place. Mais on y est arrivé !
On relooke toute la maison pour lui donner un meilleur aspect !
Et la vendre plus chère et vite !
Mais ça a dépassé nos espérances, elle s'est vendu trop vite...
Puis, fin septembre 2002, on a convoqué une agence immobilière de Chevreuse, pour la mettre en vente et nous avions fixé le prix de vente à 2 250 000 F... estimant l'avoir bien évaluée puisque nous ne l'avions acheté que 950 000 F en 1990... il y avait déjà 12 ans !
Nous avons reçu quelques acheteurs, et en fait c'est le premier visiteur qui est revenu un mois après qui s'est décidé pour nous l'acheter... On avait peut-être pas fixé la barre assez haut ! Mais il a fallu rapidement songer à la vider car les acheteurs souhaitaient s'y installer dès le printemps 2003... Qu'à cela ne tienne.
Nous avons loué à la SNCF un conteneur 40 pieds qu'ils nous ont positionné sur une remorque devant la maison pendant une journée pour pouvoir le charger, puis ils l'ont emmené à la gare de fret de Villeneuve-Saint-Georges où les conteneurs étaient soit chargés sur un train de marchandise pour leur destination finale, soit mis en dépôt momentané si le client acceptait de payer une immobilisation de 100 F par semaine...
C'était pour nous bien moins cher qu'un garde meuble et ça allait nous laisser le temps de trouver un point de chute en Provence...
Nous n'avions conservé à Saint-Lambert, chez la maman de Martine, que quelques meubles, trois fois rien, si ce n'est deux lits, un canapé, une table, 4 chaises, la machine à laver, quelques instruments de cuisine, de vaisselle et quelques babioles, bref, de quoi équiper un petit studio que Martine avait rapidement trouvé en location dans le centre ville de Chevreuse à partir du 1er mai 2003 en attendant de trouver une nouvelle maison.
Ca lui permettait de conserver son travail à la SODEXHO pendant que Martin terminait son année scolaire à l'issue de laquelle il devait passer le baccalauréat.
Quant à moi, j'étais descendu à plusieurs reprises à Avignon d'un coup de TGV, pour essayer de trouver une maison, aidé en cela par tous nos amis dont les LETELLIER qui habitaient sur place à Villeneuve-lez-Avignon et quelques autres amis qui m'indiquaient des opportunités.
Nous avions bien essayé, en effet, de trouver quelque chose autour d'Aix-en Provence, qui avait été notre « premier choix » dans le « brainstorming familial », mais les prix étaient astronomiques et ce que nous avions réussi à tirer de la vente de la maison de Saint-Lambert aurait été loin de suffire.
Alors, je me suis rabattu sur Avignon où nous avions vécu quelques belles années et où nous ne risquions pas d'être en « terra incognita », et je m'y suis rendu à plusieurs reprises... mais la fin de la construction de la ligne du TGV, en 2002, avait considérablement fait monter les prix, toutefois cela restait abordable.
Aux alentours de Pâques 2003, Coralie LETELLIER, la fille ainée de nos amis Pascale et Antoine, nous a prévenu qu'une maison était en vente juste à coté de chez elle, en nous en envoyant des photos.
Alors j'ai sauté dans un TGV et je suis venu la voir. C'était une maison de village de deux étages qui avait été l'atelier de teinturerie de l'abbaye Chartreuse, et qui avait été aménagé pour abriter trois petits appartements de rapport spartiates, un à chaque étage.
Toutefois une promesse d'achat courrait qui, d'après l'agence, devait échoir à Pâques.
Elle n'était pas en très bon état, mais elle me semblait saine pourvu qu'on y fasse quelques travaux de restauration. Une chose m'avait particulièrement attiré est qu'elle était située en plein centre historique du vieux village de Villeneuve-lez-Avignon, prisé pour son cachet, et possédait non seulement un petit jardin de curé en plein centre ville, mais aussi une seconde petite maison annexe au fond du jardin qui donnait sur une autre rue, et pas de vis-à-vis.
D'emblée, elle m'a plu, et, rentré à Chevreuse dans le petit studio de Martine, je l'ai persuadée de redescendre avec moi en voiture le week-end suivant Pâques 2003 pour la voir...
Ce qu'elle fit, mais j'ai eu toutes les peines du monde à la lui faire apprécier. Il faut dire que ce weekend-là, il pleuvait à verse et surtout que Martine se relevait à peine de son cancer, et la radiothérapie la mettait à plat et la faisait dormir tout le temps.
Elle l'a visité avec l'agence BONFILS mais sans grand enthousiasme car elle était en bordure d'un parking, ni sans réaliser les travaux qu'il nous faudrait y faire, mais elle n'était pas emballée.
Bref, elle est remonté avec moi à Chevreuse, en empruntant un chemin buissonnier puisque nous avions décidé, pour couper le trajet de passer par Moulins où nous avons fait une petite halte pour rendre visite à notre neveu Frédéric qui venait de s'y installer, mais nous n'avions pas encore fait notre choix.
Pendant une semaine, j'ai essayé de peser les points positifs et les points négatifs.
Le positif, dont le prix de 1920000 F soit 295000 € qui nous laissait un petit bonus de 330000 F pour faire les travaux d'embellissement indispensables, a pesé plus lourd que le négatif, d'autant qu'entre temps, j'avais appris que l'option d'achat par un pâtissier qui voulait la transformer en salon de thé qui courrait lorsque nous l'avions visité était levée.
Le pâtissier en question n'avait pas réussi à obtenir le crédit professionnel qu'il avait sollicité.
Plus rien ne s'opposait à l'achat si ce n'est une préemption de la ville au cas où l'acquéreur éventuel ne voudrait pas réaliser les travaux imposés par l'architecte des monuments de France, car elle était située en plein périmètre protégé, à savoir le décroutage des façades, la démolition d'une verrue qui contenait une chaudière industrielle, et le réaménagement du jardin qui possédait des cuves de teinturerie en béton et en pierres qui devaient être détruites.
Nous n'avons fait ni une ni deux et avons pris ensemble le TGV le week-end suivant après avoir pris rendez-vous avec l'agence BONFILS qui avait définitivement arrêté le prix.
Et là, l'agence m'a donné les clés tout un week-end pour nous permettre de la visiter et revisiter et prendre toutes les mesures que nous souhaitions.
Et dès le lundi matin nous sommes allés signer l'achat avec Martine... et je l'ai raccompagné à Chevreuse où nous avons donné le feu vert au notaire qui nous avait vendu la villa de Saint-Lambert pour le paiement direct de la maison de Villeneuve.
Le week-end suivant, je descendais à nouveau à Villeneuve avec ma petite Twingo, un lit picot, un duvet, et notre petite chienne Epagneule « Orphée », et je m'y suis immédiatement installé dans ce qui avait été la cuisine, face à la cheminée, en laissant Martine à Chevreuse, et m'apprêtait à y faire moi-même tous les travaux d'embellissement nécessaires.
C'était le 23 mai 2003 !