AIX, LA CAPITALE DES COMTES DE PROVENCE, UNE PERLE.
Pour vous mettre dans l'ambiance de cet article...
le chœur des petits chanteurs d'Aix en Provence est tout indiqué !
Voici un enregistrement de « Comme un soleil » de Michel FUGAIN ...
Pour le démarrer, cliquez sur la flèche et pour l'arrêter sur l'un des symboles ci-dessous :
Je n’ai pas pu résister à l’envie de partager cette visite de la ville d’Aix-en-Provence que nous avons faite ce 3ème jeudi du mois, avec ma petite Association des « Seniors dans le vent », et nous l’avons terminée par l’exposition du peintre Yves KLEIN dans le magnifique Hôtel de Caumont, l’après-midi.
J’ai habité Aix pendant deux ans et je me suis aperçu que je n’en connaissais même pas l’histoire avec un grand « H » !
Alors, si vous devez faire visiter la ville à des amis ou de la famille, n’hésitez pas à reprendre le parcours que nous avons pris et qui nous a permis d’en apercevoir l’essentiel. Bien sûr on est passé à côté de quantité d’autres lieux qui auraient mérité un coup d'œil, mais en une demi-journée on ne peut pas tout faire !
Je veux parler des musées incontournables tels le musée GRANET, le musée du Viel Aix, le musée de la Tapisserie qui est installé dans le Palais de l’Archevêché, qui accueille aussi le festival d’Art lyrique, ou sillonner tout simplement le quartier Mazarin autour de « la Fontaine des 4 dauphins »…
Pour sûr, nous sommes bien loin d’avoir tout vu des trésors que recèle la cité, mais il fallait bien une vision à peu près globale avant d’aller dans le détail que l’on pourra toujours découvrir en un deuxième temps en y retournant en famille.
Mélanie, la jeune guide qui allait nous piloter nous attendait devant l’Office du Tourisme au pied de la statue de Cézanne « qui regarde la montagne Sainte Victoire », son chevalet sur le dos mais je peux vous dire maintenant qu’elle a su nous transmettre son enthousiasme…
Sur l’esplanade de la Rotonde, nous attendait la statue en bronze de Paul Cézanne,
Plus grande que nature.
En prenant comme point de départ cette statue nous nous sommes avancés de cinquante mètres, pour observer le vrai cœur de la ville actuelle, « la Fontaine de la Rotonde ».
Mélanie allait nous faire découvrir sa ville dans une longue balade de plus de deux heures en commençant par ce monument emblématique qu’est cette fontaine majestueuse de 32 m de diamètre et de 12 m de haut installée là, sur l’esplanade dès 1860.
Elle marque l’entrée de la ville, en bas du « Cours », je veux dire le « Cours Mirabeau », l’épine dorsale de la cité, qui la divise en trois, dont « Aquae Sextiae », la partie romaine antique du 3ème siècle avant J-C sur les hauteurs, des deux autres, de part et d’autre du cours Mirabeau, dont la partie moyenâgeuse au nord et celle du XVIIIème dite « le quartier Mazarin » au sud.
Au sommet de la Fontaine on aperçoit « les trois grâces » drapées à la romaine, sculptées par trois artistes différents, tournées chacune vers une des trois entrées de la ville et qui symbolisent :
- La justice pour l’une, portant les tables de la loi, couronnée de lauriers qui regarde le Cours Mirabeau en direction du Palais de Justice,
- L'agriculture et la vie industrieuse qui s’étendent entre Aix et la mer pour la seconde, tournée dans la direction de la route de Marseille, qui tient dans ses mains la serpe du paysan et sur la tête le bonnet des paysannes provençales,
- Et enfin les beaux-arts, pour la 3ème qui côtoie sa cithare, tournée vers la route d'Avignon et l’oppidum antique d’Entremont située au Nord de la ville.
La capitale de la Provence commence en effet son histoire au début du 3ème siècle avant J-C. avec la soumission aux Romains des « Salyens », une petite fédération gauloise qui regroupait plusieurs peuplades de la Basse-Provence et dont « l'oppidum d'Entremont » était la capitale.
« Entremont », un village fortifié situé à 4,5 Km au nord de la ville d'Aix sur la route des Alpes en direction de Venelles, abritait alors plus de cinq mille habitants dans le nord sur les hauteurs de la ville d’Aix.
Plan des fouilles de l’Oppidum d’Entremont (20% seulement de la surface ont fait l’objet de recherches)
Les ruines de l’oppidum d’Entremont au nord de la ville d’Aix.
En 124 av. J.-C., le consul romain Caius Sextius Calvinus qui avait débarqué dans le petit port phocéen de « Massilia » (dont le nom provient étymologiquement de « Mas Salyens » devenu Massalia puis Massilia par déformation), a dû intervenir deux fois de suite pour défendre cette petite ville fortifiée d’attaques barbares, mais la seconde fois, il a carrément démantelé l'oppidum d’Entremont, car, tenant compte de la notoriété de la force invincible de l'armée romaine à laquelle aucun barbare n'aurait osé s'affronter, il n'avait pas besoin de remparts pour protéger ce territoire.
Caius Sextius prit donc en main l’espace en créant tout autour, une ville d’eau à laquelle il a donné comme nom son patronyme « Aquae Sextiae » (Les eaux de Sextius).
La ville romaine devenue plus tard Aix-en-Provence, se trouvait justement située sur l’axe stratégique de la voie « Aurélia » qui joignait Rome à la province romaine de « la Narbonnaise » et l’Espagne. En début d’un article sur l’exploitation du sel par les romains j’ai commis un aparté quant aux voies romaines (et la voie Aurelia en particulier…).
Mais voici une vidéo de 30 minutes (conçue par Alain Lambrecht, un ingénieur atomiste du CEA à la retraite qui s’est passionné pour la paléontologie et la préhistoire, que vous pourrez visionner après-coup) qui vous donnera le détail de la création de l’Oppidum des Salyens « Entremont » qui est à l’origine de la fondation de la ville :
C'est qu'en plus, le site de « Aquae Sextiae » présentait déjà tout un réseau de sources d’eaux chaudes qu’affectionnaient particulièrement les Romains.
Alors, nous allons remonter « Lou Cous », i.e. le cours Mirabeau, au centre duquel et sur toute sa longueur s’élevait au XVIIème siècle un mur d’enceinte de près de 6 m de haut et de 3 m de large.
Mais la ville qui prospérait avait besoin de s’agrandir… Et si la partie nord à gauche du cours abritait de façon désordonnée la ville moyenâgeuse, la partie sud allait commencer à s’étendre de façon rangée et harmonieuse tout au long du siècle des Lumières.
En effet, la nomination de Michel MAZARIN, le frère du Cardinal, au poste d'archevêque d'Aix, va permettre une forte extension de la ville vers le sud.
Sur autorisation de Louis XIV, de passage à Aix, il fait abattre le rempart sud et y fait enclore un nouveau quartier, qui va représenter près d'un tiers de la ville, dans un nouveau rempart plus au sud.
Ce quartier, dénommé plus tard, et pour cause, « le quartier MAZARIN », est conçu grâce aux conseils de l'architecte Jean LOMBARD sur un plan aux voies strictement rectangulaires avec une succession de magnifiques demeures aristocrates et bourgeoises.
Des bourgeois récemment enrichis qui se sont fait construire de magnifiques demeures à la mesure de leur réussite, au début, tout contre l'ancien rempart, avaient demandé que la zone se trouvant devant leurs bâtiments reste vierge de construction et devienne une promenade pour badauds et carrosses.
Cette requête fût acceptée et le cours ainsi créé va devenir la porte d'entrée et la principale artère de la nouvelle ville, en terre battue au centre pour faciliter le roulage des calèches et en calades sur les deux contre-allées de chaque côté pour éviter aux dames de « se crotter les pieds ».
Ce n'est qu'en 1876 toutefois que « Lou Cous » deviendra officiellement le « Cours Mirabeau » sur une longueur de 440 m et une largeur de 42 m !
Et Mélanie, notre guide, en remontant le cours nous invite à admirer les façades des plus beaux hôtels particuliers, presque tous situés au sud du cours, côté pair, qui vont devenir pour la plupart, au XXème siècle, des agences bancaires ou des bureaux d’administration publique. Elle s’amuse à nous rappeler l’adage Aixois du XIXème qui disait que « on retirait l’argent côté pair, pour aller le dépenser côté impair », où se trouvaient les plus belles boutiques et estaminets.
Nous ne verrons ni le N° 2 (ni d’ailleurs le N° 1) du Cours Mirabeau qui étaient en fait les pavillons, l’un, du bureau de la malle-poste aux lettres (cf. mon article sur l’histoire de la Poste), l’autre, de l’octroi situés à l’entrée du cours et qui ont été détruits à la fin du XIXème siècle.
Ainsi au N° 4, on découvre le premier hôtel particulier qui était celui de Monsieur ESMIVY de Moissac qui s’était réservé le meilleur emplacement du nouveau quartier (Ce ne sont pas toujours les cordonniers les plus mal chaussés, et avant la révolution, les privilèges n’étaient pas qu’un vain mot, quoique !) puisqu’il était Conseiller à la Cour des Comptes.
C’est pourquoi il s’était permis d’empiéter d’un bon mètre sur la voie publique en faisant encadrer l’entrée monumentale de sa demeure d’un balcon soutenu par 4 colonnes ioniques.
Hôtel ESMIVY de Moissac loué au Duc de Villars.
Mélanie attire notre attention sur le fait que seuls trois hôtels particuliers d’Aix comportent cette particularité d’occupation du domaine public, les deux autres étant l’hôtel de ville et l’hôtel des impôts.
Mais cet hôtel est plus connu sous le nom du Duc de Villars, gouverneur des Comtés de Provence qui l’avait loué dès 1760 au petit fils d’ESMIVY de Moissac…
Une petite vidéo de moins d'une minute vous fait un « digest » des plus beaux hôtels particuliers de la ville :
Plus loin, après une succession de belles demeures, on s’arrête au numéro 20, où l'hôtel de FORBIN (agence du Crédit Lyonnais depuis 1936...) est l'un des plus vastes du cours.
Il fût commandé à l'architecte Pierre PAVILLON en 1656 par César de Milan, un riche commerçant Marseillais (et le père de Claude de Milan, devenu Président du Parlement de Provence qui eut la bonne fortune d'épouser Gabrielle de FORBIN, l'héritière d'une des plus puissantes familles de commerçants marseillais), qui le fit construire en 1656 avec la pierre aixoise des carrières de BIBEMUS (... A visiter un jour. Fort intéressantes sur le plan historique et technique, elles abritent entre autres, le « cabanon » de Cézanne cf. en cliquant ici).
La famille de FORBIN n'est pas une inconnue des Provençaux puisqu'on retrouve l'un de ses membres, Joseph Palamèdes de FORBIN, devenu un aristocrate fortuné, militaire, maréchal de camp et sous-lieutenant des mousquetaires qui se fit construire en 1719 le magnifique Château de Sauvan à Mane (une belle visite à prévoir un de ces jours... prés de Forcalquier dans les Alpes de Haute-Provence) après avoir reçu une blessure qui le rendit invalide à Ramilles en Belgique dans une bataille pour la succession d'Espagne.
La beauté de cet immense hôtel particulier vient de sa simplicité et de la symétrie de son ordonnance. Cela lui valut de recevoir des hôtes de marque, dont les ducs de Bourgogne et de Berry, petits fils de Louis XIV, Pauline Borghèse, sœur de Napoléon...
Au N° 38, nous nous arrêtons devant le magnifique Hôtel particulier de MAUREL de PONTÈVES dit d’ESPAGNET… devenu depuis, le siège du Tribunal de Commerce dont l’entrée est soutenue par deux grandes cariatides représentant deux atlantes barbus au torse nu et musclé recouvert jusqu’en dessous de l’ambouligue d’un élégant drapé…
La façade de l’Hôtel MAUREL, l’un des plus beaux du cours, présente une belle harmonie avec trois différents styles de tympans aux fenêtres de chaque niveau.
Hôtel Maurel de Pontèves d’Espagnet
Et Mélanie ne peut s’empêcher de nous raconter l’histoire de ce MAUREL, petit commerçant drapier.
Il avait épousé opportunément et successivement trois femmes qui toutes trois sont mortes en couche.
La première était une riche bourgeoise, fille d’un teinturier « qui avait réussi » et qui lui apporta un plus dans son commerce de tissus, la seconde, Mme de PONTÈVES, fille d’un aristocrate d’épée richement dotée dont MAUREL rajoute le nom à son patronyme, et enfin la fille de Monsieur d’ESPAGNET, un riche aristocrate de robe dont MAUREL s’est dépêché de rajouter la particule à ses deux premiers patronymes…
Ces trois femmes lui avaient donné ensemble… 18 enfants, et très fier de sa virilité Monsieur MAUREL de PONTÈVES d’ESPAGNET, voulait que cela se sache et donc l’a fait rappeler opportunément lors de la sculpture des cariatides qu’il commandât pour décorer l’entrée de sa demeure qui font apparaître leurs poils pubiens laissant imaginer un membre prolifique…
Tout en admirant les riches façades des autres hôtels particuliers en remontant le cours, Mélanie nous fait également remarquer les belles fontaines qui ponctuent le parcours. On en compte plus de 250 dans la ville et un passionné en a fait un montage vidéo de 4 minutes que vous pourrez visionner après coup si ça vous chante ... :
La seconde fontaine que l’on rencontre est appelée « fontaine des 9 canons », tout simplement parce que l’eau coule par neufs tuyaux de deux vasques superposées. Elle servait autrefois à abreuver les brebis en transhumance.
A l'origine elle avait, grosso modo, la forme du labyrinthe de la cathédrale de Reims qui a servi de logo aux monuments historiques français, mais on lui a raboté deux vasques circulaires dont la forme est rappelé sur le pavement de chaque côté pour laisser passer les automobiles dans les années 1960...
La fontaine aux neuf canons !
Mais Aix est une ville d’eaux thermales qui sort à 35° C.
La troisième rencontrée se nomme la « fontaine moussue » dont le décor d’origine a complètement disparu sous les concrétions de calcaire dues au fait que l’eau était chaude et qui ont complètement fait disparaitre sous le calcaire et la mousse, « la statue aux 4 enfants » qui l’ornait à l’origine.
Son eau ne sort plus à 35° car elle est aujourd’hui mélangée à de l’eau froide qui la refroidi à 24° pour éviter la brume qui ne manquait pas de l’entourer dès que la température ambiante baissait.
La fontaine Moussue !
À la hauteur de cette fontaine il ne faut pas oublier de jeter un œil sur l’Hôtel de GANTÈS au 53 bis, du Cours Mirabeau où se trouve une institution du XIXème siècle complètement restaurée l’année dernière, à la suite d'un incendie.
Le rez-de-chaussée de l'hôtel GANTÈS est en effet occupé par le « Café des 2 garçons » qu’ont fréquenté notamment Paul Cézanne, Emile Zola, Raimu, Darius Milhaud ou Jean Giono, qui y avaient leurs habitudes et où je vous conseille d’aller prendre une tasse de chocolat comme le faisaient les Aixois du XIXème puis du XXème, et vous adonner, vous aussi, à leur passe-temps favori, à savoir, se poser quelques instants pour profiter du soleil et voir défiler les bourgeoises de la ville...
Le café mythique des 2 garçons qui vient d'être restauré au rez de chaussé de l'Hôtel Gantès
Tout en haut du cours Mirabeau, au centre de la quatrième fontaine trône la statue du bon roi René, toute une histoire (né en 1409 à Angers – mort le 10 juillet 1480 à Aix-en-Provence). Le Comte de Provence, ami des Arts, a fait briller la ville d’Aix, ancienne capitale régionale et à la fin du 1er empire les Aixois ont préféré célébrer leur bon Roi René plutôt que Napoléon Bonaparte.
En effet, Aix-en-Provence qui avait perdu de son prestige à la Révolution voit avec enthousiasme le retour du roi à la Restauration. Et pour rappeler à Marseille que les Comtes de Provence se sont bien installés ici, on y érige en 1820 une belle fontaine.
Sauf que la statue du roi René qui l’orne ne lui ressemble en rien. Le spectre dans sa main droite, les raisins dans sa main gauche ne veulent rien dire, pas même sa couronne, car le portrait original du Roi René n’a rien à voir avec le faciès de la statue !
À l’inauguration, quand on soulève le voile, c’est le malaise ! Les Aixois s’en souviennent encore; ils connaissaient tous le profil du Roi René qui a été représenté de son vivant sur plusieurs portraits dont celui du retable de la Vierge au buisson ardent qui se trouve dans la Cathédrale Saint Sauveur.
Certains élus y reconnaissent la tête de « Richard Cœur de Lion » bricolée par le sculpteur au dernier moment pour ne pas gâcher le bloc de marbre et ils se sont même demandé à l’époque s’ils n’allaient pas renvoyer la statue à Paris où elle avait été sculptée, malgré ses 4 tonnes !
Mais plus de 200 ans plus tard, la fontaine est toujours là et comme depuis, plus personne ou presque ne sait à quoi ressemblait le Roi René…
Il était juste un peu moins beau et un peu plus joufflu que « Richard Cœur de Lion », comme on peut le constater sur cet extrait du retable de la Cathédrale :
Le profil du Roi René extrait du Retable de la cathédrale et celui de la statue de la fontaine…
Et derrière la Fontaine du Roi René, l'hôtel GAUTIER du Poët ferme le Cours Mirabeau par sa façade Régence, entièrement ornée de mascarons dans les clefs de voute des fenêtres qui proposent des visages tous différents.
L'hôtel fut construit en 1730 pour Henri GAUTIER, roturier, clerc de notaire avisé, enrichi par sa charge de Trésorier des États de Provence qui fut anobli en 1724 par l'achat des terres de Vernègues et de celles du Poët près de Sisteron.
Sa porte encadrée de pilastres doriques, est surmontée d'un balcon de ferronnerie Louis XV, que soutiennent deux consoles à têtes de lions...
À son emplacement « hors les murs (des remparts) » il y avait un moulin à eau, qui appartenait depuis le 15ème siècle à la communauté protestante jusqu'en 1656, qui fournissait en farine les boulangers d'Aix.
L'histoire rapporte qu'il y avait devant, à l'emplacement de la fontaine du Roi René, un grand pin aux branches duquel ont été pendus des centaines de protestants au cours des violents affrontements de 1545 (1ère guerre de religion), qu'avait fait abattre Charles IX, lors de son passage à Aix en 1564, en signe de réconciliation.
L'imposant édifice actuel, entièrement décoré, s'élance sur trois étages tout en hauteur par ses chainages à refends dans les angles.
A droite de l'hôtel GAUTIER du Poët, au 60, du cours Mirabeau, se trouve une merveilleuse chapelle baroque qui n'est qu'une toute petite partie de l'ancien couvent des Carmélites qu'elle cache discrètement depuis 1625.
L'ancien couvent est devenu la maison-mère des missionnaires oblats installés là dès 1816 par Mgr MAZENOD (qu'a dirigé un oncle de Martine dans les années 1980...) qui occupe une partie du quartier sur un sous sol de caves voutées de plus de 600 m² et un immense cloître, un véritable havre de paix au milieu de la frénésie citadine, comme on pourra le découvrir lorsqu'on aura un peu plus de temps à y consacrer...
La chapelle baroque des Oblats et son dôme ovale l'éclairant par le haut.
Le cloître de la maison des missionnaires oblats... de l'autre côté de la chapelle !
Puis Mélanie nous entraîne ensuite sur la gauche de la fontaine vers une petite boutique qui abrite aujourd’hui une vulgaire agence bancaire du CIC, mais au-dessus de laquelle on devine encore la peinture de l’enseigne qui annonçait « Chapellerie du Cours Mirabeau, Gros et détail » qui n’était ni plus, ni moins, que la boutique du père de Paul Cézanne qui ne s’appelait à l’époque que « Chapellerie du Cours » !
Chapellerie du cours Mirabeau (ex-chapellerie Cézanne)
À droite de la boutique, au 55 cours Mirabeau, il y a une porte cochère avec un fronton en forme de voute en plein cintre surmontée d’une inscription « Passage Agard ». C’est, en fait, l’entrée, fort étroite, d’une sorte de traboule à la lyonnaise mais qui va en s’élargissant et qui, après un parcours en baïonnette bordé d'élégantes boutiques et ateliers chics, qui traverse la « pitchoun rue des carmes » et est fermé à l'autre bout par une grille monumentale, débouche directement sur la place de Verdun sur laquelle on découvre le Palais de Justice.
Ce passage avait été obtenu de haute lutte par un bourgeois qui avait acheté tout l’ilot de l’ancien « Couvent des Grands Carmes » devenu insalubre sans parvenir à racheter la maison de la chapellerie, mais il était arrivé à obtenir un droit de passage vers « lou cous » qu’il avait - difficilement - réussi à faire passer par un étroit couloir qui menait à une cour. C’est toujours aussi étroit et on ne peut s’y croiser que difficilement !
De l’autre côté, on se retrouve sur la place de Verdun, sur laquelle se tient trois fois par semaine un marché non alimentaire. Il était d’ailleurs en pleine activité lorsque nous sommes arrivés mais j’ai pu trouver des photos sans le marché dont les parasols cachaient tout, dont le sol de la place qui est intéressant.
Le palais de justice sur la place de Verdun réammenagée...
En se rapprochant d’un panneau explicatif de l’office de Tourisme, Mélanie nous raconte l’histoire du majestueux bâtiment du Palais de Justice qui n’a pas toujours été là.
Il a remplacé en effet l’une des trois entrées de la vieille ville encadrée par deux tours et des vestiges romains et qui se confondait avec l’entrée du Palais Comtal, la demeure des Comtes de Provence depuis le XIIème siècle, qui était le cœur de la ville et du Comté de Provence.
Maquette reconstituée du Palais Comtal des Comtes de Provence et gravure d'époque (Musée du vieil Aix)
Vue de l’entrée de la vieille ville et du palais des Comtes de Provence
C’est que, le Palais Comtal accueillait depuis 1501 le Parlement de Provence dans l’une de ses ailes.
Ses attributions politiques et administratives voisinaient alors avec la fonction judiciaire (cours d’appel et première instance) mais aussi avec les finances, car le Palais abritait également la Cour des Comptes.
Lieu de prestige, le Palais Judiciaire accusait toutefois le poids des ans et le réaménagement des locaux était devenu indispensable.
Bref, en 1778 il fut décidé de le démolir et a débuté la démolition du Palais Comtal.
La reconstruction du Palais de Justice à l’emplacement du Palais Comtal avait été confiée au fameux architecte Claude-Nicolas LEDOUX, celui-là même qui fût chargé par Louis XV de concevoir entre 1774 et 1779 la Saline royale d'Arc-et-Senans.
Il s’était proposé de séparer pour la première fois les fonctions de justice et de punition en deux bâtiments distincts. D’une part un Palais de Justice et derrière une Maison d’Arrêt.
La démolition était en cours lorsque survint la Révolution. Tous les gravats du palais avaient pu combler l’esplanade qui terminait le cours Mirabeau vers le couchant avant que ne soit construite la fontaine de la rotonde à l’ouest de laquelle il y avait autrefois un promontoire avec un dénivelé de plusieurs mètres en contrebas.
La construction du nouveau Palais de Justice n’a repris que trente ans après, en 1809, sous l'égide d’un nouvel architecte, Michel-Robert PENCHAUD, également chargé de bâtir la Maison d’Arrêt de la ville.
Définitivement achevé en 1831, la cour de justice a pu s'y installer en 1832.
L’extraordinaire salle des pas perdus du Palais de justice…
Une particularité, la Salle des pas perdus est vaste, carrée et centrale. Mais les locaux du Palais sont vite devenus étroits pour une Cour au ressort grandissant et la seconde Cour d’Appel de France a dû être aménagé dans l’ancienne prison désaffectée en 1991.
Des travaux d’extension ont débuté en 1995 avec la construction de nouveaux bâtiments dans l’enceinte même de la prison qui était située derrière le Palais.
L’extension de la Cour d'Appel, construite dans l’enceinte de l’ancienne prison est reliée au Palais de Justice par un passage souterrain; d'ailleurs voici une maquette de l'ancienne prison, et la nouvelle extension de la Cour d'Appel :
Ancienne maison d’arrêt à gauche aménagée en extension de la Cour d’Appel à droite.
Cf. : Site Xavier PACHOT
Le nouvel édifice est baptisé « Palais MONCLAR », en l’honneur de Jean-Pierre-François RIPERT de MONCLAR, Procureur général du Parlement de Provence au XVIIIème siècle.
Et le Palais MONCLAR est inauguré le 23 janvier 1998 par la Ministre de la Justice de l’époque, Elisabeth Guigou.
En 2017 on profite de la restauration du Palais lui-même parce que la Cour d’Appel était trop à l’étroit pour mener une campagne de fouilles juste devant le Palais…
À nouveau, l’histoire de la construction du Palais croise l’Histoire lorsque sont découverts des vestiges antiques dont des tronçons de la Voie romaine Aurelia, ainsi qu’une noria datant du Xème siècle qui elle-même, avait été installée à l’emplacement d’une partie de l’ancien forum romain.
Alors les fouilles ont été dégagées et demeurent apparentes grâce à des dalles de verre qui viennent couvrir en partie la place de Verdun laissant apercevoir une portion de chaussée de la Voie Aurelia et la noria.
Après avoir contourné le Palais de Justice, puis l’ancienne prison, Mélanie nous arrête juste derrière sur la « place aux Herbes », devenue la place « RICHELME » où se tient six jours sur sept, autour de la fontaine au sanglier contemporaine, un marché alimentaire jouxtant le marché des poissonniers, devant l’ancienne halle aux grains.
Cette place RICHELME a une histoire… C’est l’un des rares espaces publics (il y en a moins de 2% en France !) qui porte le nom d’une femme, mais les élus quelque peu machistes ne l’ont pas fait précéder de son prénom !
La place Richelme avec son marché agricole et poissonnier et sa fontaine au Sanglier…
S’il y a bien eu au XIXème siècle une personnalité locale du nom de Louis Ferdinand RICHELME, ténor à l’Opéra de Marseille (1804-1845), la place éponyme à Aix célèbre bien une femme, Marie-Rose RICHELME (1836 1902), sa nièce.
À gauche de la halle aux grains, niche avec la vierge et la tour de l’hôtel de ville, à droite, niche avec St Roch
L’histoire de l’ancienne place aux Herbes, un internaute, Damien PACHOT dans son blog l’a très bien fait mais je voulais juste en rajouter une couche.
L’anecdote que nous a rapportée Mélanie relatait qu’en fait, cette Marie-Rose RICHELME, reconnue comme bienfaitrice aixoise, avait offert sa propriété en leg à la ville qu’elle adorait en précisant dans son testament daté de mai 1901 : « Je lègue à la ville d'Aix, ma ville natale, ma campagne dite Villa Richelme, terroir d'Aix, Quartier du Pigonnet. Je désire qu'elle y installe un musée de telle nature qu'elle avisera et de préférence de peinture ou de dessin qui sera appelé Musée Richelme ».
Comme la propriété en question était quelque peu excentrée en campagne et que la ville disposait déjà de cinq musées, elle avait été finalement utilisée par délibération du Conseil Municipal pour y installer … les abattoirs de la ville !
En 1930, des élus reconnaissants et quelque peu contrits avaient voté une résolution pour qu’on rebaptise « la Place aux Herbes » en son honneur « Place RICHELME » … mais sans préciser le prénom, ce qui laissait supposer que c’était en fait son oncle-ténor qu’on immortalisait !
Et Mélanie devant l'étal d'un marchand nous raconte l'histoire de cette délicieuse confiserie connue sous le nom de « calisson » : au XVème siècle, selon la légende, le roi René aurait demandé à son pâtissier, pour le jour de ses noces, une friandise qui séduise sa promise Jeanne de Laval. En la dégustant, les mariés se seraient exclamés: « Di calin soun ! », (ce sont des câlins ! en provençal). Depuis 1920, une confiserie familiale aixoise à l'enseigne du « Roy René », fondée par Ernest Guillet, perpétue la tradition en fabriquant cette navette gourmande, mélange idéal d’amandes, de melon confit et de sucre glace.
L’autre façade de la Halle aux grains qui borde la Place RICHELME, nous découvrons la Place de l’Hôtel de Ville.
L’Hôtel de ville flanqué de la tour de l’horloge et l’entrée de sa cour intérieure.
Avec la fontaine de l’hôtel de ville au milieu de laquelle trône une colonne romaine de récupération, élégamment placée sur un socle orné de quatre mascarons.
La fontaine de l’Hôtel de ville et ses 4 mascarons
La halle aux grains, devenue entre-temps le bureau de poste principal d’Aix en Provence, présente une magnifique façade surmontée d’un tympan très symbolique…
La Halle aux grains et la fontaine vue depuis l'ouverture des figurines des saisons de la tour de l'horloge
Et Mélanie nous le commente en annonçant qu’il représente symboliquement « les deux fleuves Provençaux » que sont le Rhône et la Durance.
Les deux fleuves provençaux au tympan de la Halle aux grains...
Oui, nous savons tous que la Durance n'est pas un fleuve mais un affluent du Rhône, mais il y a quelques dizaines de milliers d’années elle l'était car elle se jetait directement dans la mer via l’étang de Berre qui représentait son delta !
C’est pourquoi on peut remarquer sur le tympan le majestueux personnage Rhône à gauche, couronné de lauriers et tenant une rame dans une main appuyant son coude gauche sur une amphore d’où coule de l’eau, avec, sur son épaule, le bras droit de la Durance qui vient « l’épauler » à Avignon, couronnée des remparts de la ville papale tandis que son bras gauche tient une corne d’abondance pour bien exprimer qu’elle est à l’origine de l’abondance agricole de toute la région.
Et pour bien évoquer son cours impétueux et ses débordements fréquents, le sculpteur lui a fait malicieusement pendre la jambe gauche hors du cadre du tympan pour bien rappeler qu’elle sortait souvent de son lit... pour inonder la plaine !
Puis Mélanie nous fait traverser la place sur laquelle est installé un marché provençal trois jours par semaine, pour nous faire admirer la tour de l'horloge-beffroi, bien antérieure à la construction de l’hôtel de ville qu’elle côtoie maladroitement puisqu’elle n’est pas orienté de la même façon.
Cette tour de l’horloge-beffroi marquait en fait la porte d'entrée du poste militaire de Sextius, devenu par la suite le faubourg Saint Sauveur qui abrite la cathédrale.
La tour communale enjambe la rue Gaston de SAPORTA qui mène à la Cathédrale Saint Sauveur sur des bases romaines de calcaire autochtone et qui fût surélevée en 1510 et rhabillée d'accolades et de pinacles flamboyants.
Le Beffroi (ou Tour du Grand Horloge) de l'Hôtel de ville.
Dès le XIVème siècle, la « tour du grand horloge », est le signe et l'organe de l'unité municipale. Elle porte (de haut en bas) :
- La « Cloche du Ban », dans sa cage de ferronnerie XVIème, qui appelait autrefois au conseil ou à la défense dans le périmètre d'une lieue alentour, « la banlieue » ; c’est d’ailleurs là, l’origine du mot « banlieue » ! Elle sonne aujourd'hui heures et tocsin.
- Une horloge astronomique de 1661, qui surmonte…
- Une ouverture où sont placées, dès le début du XVIIème, des figurines de bois imageant les quatre saisons qui apparaissent à tour de rôle (lors de notre passage la figurine visible était toujours celle de l’hiver, revêtue de peaux de bêtes !) et pour la mettre à jour il faut (toujours) qu’un employé municipal n’oublie pas, à chaque solstice ou équinoxe, de faire pivoter d’un quart de tour le plateau sur lequel elles reposent (cf. ci-dessous les autres saisons !)
- Depuis 1801, une urne funéraire, dédiée aux « mânes des défenseurs de la patrie », remplace le buste de Louis XIII, qui dans son encadrement triomphal, rappelait la visite royale de 1622.
- Enfin, au niveau de l’arche se trouve une plaque de marbre avec une inscription commémorant la libération d'Aix en août 1944.
Campanile de la tour de l’horloge avec son « Ban » (la Cloche).
Son Horloge horaire et l’Horloge astronomique juste au dessus de l'ouverture des figurines des 4 saisons.
Ancien mécanisme de l’Horloge, et plateau des figurines des 4 saisons vu du bas de la tour.
Figurines du printemps (les fleurs dans les cheveux) et de l’hiver ; à côté, figurine de l’Automne (avec du raisin !)
À gauche : Figurines de l’automne et de l’été (avec la faux et le blé) ; à droite : urne des Défenseurs de la Patrie
Et, passé le porche de la Tour de l’Horloge, nous arrivons enfin à la dernière halte prévue dans notre programme, à savoir la visite de la Cathédrale Saint Sauveur d’Aix-en-Provence.
Sur le chemin, Mélanie n’oublie pas de nous faire admirer la façade de quelques Hôtels particuliers dont l’Hôtel d’Estienne de Saint Jean qui abrite le Musée du Vieil Aix (A ne pas rater si vous faites une visite approfondie de la ville… Il recèle des trésors !)
Porte de l’Hôtel d’Estienne de Saint Jean qui abrite le Musée du Vieil Aix et son entrée !
Et le magnifique Hôtel particulier MAYNIER d’Oppède construit en 1757, avec son beau portail en bois sculpté datant de Louis XV, qui appartenait à une famille de magistrats et qui sert aujourd’hui à accueillir des concerts du festival de musique tout au long de l’année.
Ou l'Hotel BOYER de FONSCOLOMBE dit encore d'EGUILLES avec son entrée magnifique donnant non point sur la rue mais sur une cour fermée pour les fiacres.
Hôtel Boyer de FONSCOLOMBE dit d'Eguilles
La Cathédrale Saint Sauveur est un monument dont la construction s’étale sur plus de 1000 ans sur l'emplacement du forum antique romain et, selon la légende, sur les fondations d'un ancien temple dédié au dieu Apollon, dont on peut admirer l’un des murs d’origine percé depuis de plusieurs ouvertures avec linteaux en plein cintre qui prolonge la Cathédrale.
Par conséquent elle rassemble plusieurs styles architecturaux radicalement différents !
À droite le bâtiment d’origine en gros appareillage qui date de la période romaine.
Puis la chapelle romane qui abrite le spectaculaire baptistère mérovingien de Saint Jean où l’on immergeait entièrement nus les adultes pour leur baptême.
Partie romane de la Cathédrale
Le Baptistère avec le font baptismal octogonal
Mélanie nous fait remarquer à hauteur d’homme les trous pratiqués sur les belles colonnes de récupération, dont trois en granit, et les autres en calcaire autochtone, qui soutenaient les tringles des rideaux qui abritaient les fidèles baptisés des regards indiscrets.
Et en levant la tête on découvre le merveilleux dôme florentin octogonal polychrome…
La magnifique coupole polychrome octogonale du baptistère au dessus des fonts baptismaux.
Mélanie nous entraine ensuite vers la nef principale pour nous faire admirer le buffet de l’orgue original du facteur d’orgues Jean-Esprit ISNARD.
Le buffet de l’orgue original du facteur d’orgues Jean-Esprit ISNARD, conçu en 1743
Il l’a conçu en 1743 en imaginant par souci de symétrie, une réplique de la montre factice plaquée en vis-à-vis sur l’autre face de la nef comme cela se faisait beaucoup en Italie à l’époque !
À droite, réplique de la montre factice plaquée en vis-à-vis sur l’autre côté de la nef.
Cet orgue ne présente hélas plus aucune des particularités d’origine tellement il a été remanié et relevé au cours des siècles (cf. le lien sur le site des orgues de France) même si des facteurs d’orgues prestigieux successifs y ont participé… En résumé :
- En 1802, Thomas Laurent BORME,
- En 1834 GAZEAU,
- En 1849 DUCROQUET qui construit un instrument totalement neuf, en se servant du buffet d’origine,
- En 1880, on appelle Aristide CAVAILLE-COLL, le maître réputé, qui intervient sur la partie mécanique en installant une machine Barker et une nouvelle console - vous devriez jeter un coup d'oeil, après coup, sur l'article que j'ai consacré aux Orgues en cliquant ici !)
- En 1917 MERKLIN, qui effectue une adaptation au style néo-classique,
- En 1972 la commission de restauration décide de revenir à l'instrument de DUCROQUET,
- En 2001, pour en finir avec une nouvelle restauration en profondeur pour laquelle plusieurs nouveaux jeux sont ajoutés.
Puis Mélanie nous conduit à la chapelle de la vierge pour nous faire découvrir le triptyque de « la Vierge au buisson ardent » qui n’est en fait visible que pendant le temps de carême lorsque l’on ouvre les deux volets admirablement décorés de statues en trompe-l’œil.
Les volets du retable pris à travers la grille de la chapelle…
Sur les volets fermés du retable est en effet, peinte en grisaille et en un extraordinaire trompe-l’œil, une « Annonciation » où l'Archange Gabriel et la Vierge Marie se font face.
Leur dialogue (« Salut, Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. » « Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon sa parole. ») est retranscrit sur des parchemins peints au centre du retable. L'Ange tient un rameau d'olivier avec douze olives, symbole de paix.
Devant de la chapelle, une reproduction du retable nous permet de l’admirer « ouvert » car bien entendu il était fermé lors de notre visite.
Le triptyque ouvert de la vierge au buisson ardent
Sur le volet de gauche du retable ouvert on peut voir le très pieu Roi René peint d’après nature… Il n’a vraiment rien à voir avec le visage de la statue située sur la fontaine du Cours Mirabeau… CQFD ! Et sur le volet de droite on aperçoit son épouse, Isabelle de Lorraine.
Au centre, le panneau représente la Vierge et l'Enfant sur le buisson ardent. Au premier plan, sur la droite, Moïse, gardant son troupeau, se déchausse à la vue de cette apparition.
Une citation du livre des Proverbes surmonte l'œuvre : « Celui qui m'aura trouvé trouvera la vie et puisera le salut dans le sein de Dieu », allusion aux croyants sauvés par leur foi.
Selon des spécialistes, la ville représentée sur la droite du tableau évoquerait Avignon. Quant au château sur la gauche, ce pourrait être le château de Saumur en Anjou, propriété du roi René.
Et je profite de ces quelques moments d’explications de notre guide pour aller prendre en catimini des photos du retable, mais aussi du cloître que nous ne sommes pas allés voir hélas… mais le voilà, ce cloître en photo, pour vous le laisser reconnaître lors de votre prochaine balade dans Aix-en-Provence qui n’a pas fini de nous livrer ses secrets et ses splendeurs.
Juste derrière se trouve le palais de l’archevêché où se tient chaque année le festival d’art lyrique en plein air … Ah, Mozart, le soir sous les étoiles quand se sont tues les cigales !
Façade de l'Archevêché et cour intérieure où se tiennent les concerts en plein air
Et Mélanie nous a quitté sur le parvis de Saint Sauveur pour nous laisser le temps d’aller déjeuner avant la visite de l’Hôtel de Caumont
Façade du magnifique Hôtel de Caumont, et une chambre du 2nd étage...
L'entrée principale de l'Hôtel de Caumont…
…où nous devions découvrir une rétrospective de l’œuvre du farfelus artiste Yves KLEIN et son fameux « bleu Klein », mais c’est une autre histoire qu’on abordera peut-être un de ces jours bien que je sois quelque peu hermétique à ce genre d’art, ce qui ne peut m’empêcher de tirer mon chapeau bas devant un tel succès.
Exposition de l'Oeuvre d'Yves KLEIN et ses couleurs fétiches ...
Le bleu Klein ...
BIBLIOGRAPHIE
Site de "L'Aixois" : https://laixois.fr/le-palais-comtal/ - Il doit y avoir plus d’une centaine de sites qui raconte le Palais comtal d’Aix-en-Provence. Alors, l’Aixois va juste se contenter de recopier François Ambroise Thomas Roux-Alpheran dans son ouvrage emblématique « Les Rues D’Aix » en deux tomes, publiés en 1846 et 1848.
Le Musée du Vieil Aix recèle des quantités d’informations sur l’origine de la ville.
Site des "Amis des Musées d’Aix-en-Provence" : https://www.musees-aix-amis.fr/
La documentation concernant le Palais de Justice d’Aix-en-Provence provient d’une étude de Maïssoun Abazid, Etudiante en Master 2 de Journalisme Juridique, rédigée d’après deux articles intitulés « Autour du Palais » et « l'Histoire en chantiers » de Marie Bels et Nùria Nin.
Site de Xavier PACHOT :
https://www.aixendecouvertes.com/edifices-aixois-disparus-replaces-decor-actuel/
Vidéos de Natalia OLMEKOVA... https:// www.youtube.com/@nataliaomelkova4022
Vidéos de "PAMGLOBE" un amateur passionné... https://www.pamglobe.fr/