LES LUTHIERS DU COMTAT A VILLES-SUR-AUZON
Pour illustrer un article sur la Lutherie, nous allons oser le laisser faire par J-S. BACH,
Le 4ème concerto Brandebourgeois, écrit tout spécialement pour flûtes et violons...
D'après Philippe BOLTON c'est toujours une prouesse !
Pour le déclencher ou pour l'arrêter, cliquer sur l'un des symboles suivants :
Non, ni Mirecourt dans les Vosges, ni Crémone en Italie pourtant réputées villes héritières d'une tradition née au XVIe siècle n’ont le monopole du savoir-faire des luthiers.
Dans le Vaucluse, les flancs du Ventoux abritent un nombre peu commun de luthiers de talents.
Avec les « Séniors dans le vent » nous avions déjà découvert l’année dernière le facteur d’Orgues Pascal QUOIRIN à Saint Didier, nous venons de découvrir en ce printemps 2024 deux autres luthiers dans le petit village de Villes-sur-Auzon !
Philippe BOLTON, un luthier anglais de 81 ans, facteur « d’instruments à bouchon » dont les flûtes à bec et Christopher SCHUETZ, un luthier allemand, spécialiste des mandolines et des guitares !
Philippe BOLTON et Christopher SCHUETZ
Ça m’a donné envie de vous faire partager la découverte de ces deux spécialistes de talents qui œuvrent chacun depuis 40 ans dans une niche très étroite, la lutherie.
1 - LA FACTURE D’INSTRUMENTS À BOUCHON DE PHILIPPE BOLTON.
Au fond d’une impasse, se trouve le minuscule atelier de Philippe BOLTON qui s’est installé là, avec son épouse, harpiste, depuis plus de 40 ans.
Philippe Bolton dans son minuscule atelier (4m sur 3m !)
Entre sa table de travail, son tour d’horloger et sa perceuse sur colonne
On peut définir ces instruments à vent de « la famille des bois », comme des tuyaux en forme de tube dont l'extrémité basse est ouverte et l'extrémité haute presque fermée par un « bouchon » de bois plus tendre.
Le souffle passe par un étroit canal, se dirige vers une ouverture et vient buter contre le tranchant aigu d'un biseau formant ainsi des vibrations. Une partie de l'air produit est récupérée par le tuyau, le reste est rejeté à l'extérieur par le biseau. C'est la coupure de la lame d'air par le biseau qui produit le sifflement.
Des trous sur les parois de ce tube, fermés ou ouverts par les doigts, modifient la hauteur du son.
La différence majeure entre la flûte à bec (encore appelée flûte douce, flûte droite ou flûte d’Angleterre) et les autres instruments à bouchon, tels que le pipeau, le galoubet, le flageolet, le fifre est la présence d'un « trou d'octaviation ».
Ce trou, manipulé par le pouce, diamétralement opposé aux autres trous permet l'émission des octaves aigües.
À gauche le dessus de la flûte à bec, et à droite, le dessous (cf. « le trou d’octaviation »
Pour fabriquer une flûte à bec ou un quelconque autre « instrument à vent à bouchon », il faut du bois très compact et très sec pour le corps (le buis est idéal, compact et dur) et un bois au grain serré et hydrophile pour le « bouchon » car il doit être confectionné dans un bois (le plus souvent du cade, ou genévrier), à la fois tendre et imputrescible, car en gonflant sous l'effet de l'humidité, le bouchon doit se comprimer dans la tête de l'instrument sans risquer de la faire s’éclater.
Pour cela, depuis qu’il s’est installé dans le Comtat, il approvisionne dans des forêts privées sur les pentes du mont Ventoux en permanence un stock de bois de buis et de cade (genévrier) pendant au moins 10 ans.
Collecte de fûts de buis que Philippe va soigneusement trier dans sa réserve
Philippe choisit un fût de buis dans sa réserve !
En fait, Philippe se sert uniquement du cylindre central des fûts d’arbres (dont la moelle) dont les vaisseaux de « xylème » qui ont conduit la sève et qui, pour le buis et le cade, sont excessivement fins, atrophiés et désormais complètement asséchés – cf. schémas ci-dessous.
Structure d’un fût d’arbre dont le cylindre central et la moelle.
Il prend soin ensuite de passer au tour les fûts dont il va avoir besoin aux dimensions approximatives des flûtes après les avoir percés sur toute leur longueur avant de le stocker à nouveau quelques mois, pour ne pas risquer de déformations lors de la fabrication, comme on peut le remarquer sur ses étagères.
Tour de mécanicien de Philippe BOLTON dont il se sert pour le bois…
Il nous signale qu’il avait acheté à Lille ce vieux tour, dont il se sert toujours aujourd’hui, dans un atelier de mécanique il y a plus de 40 ans et l’avait payé le prix d’une automobile !
Stock de buis tourné mis à vieillir
La plupart des flûtes est conçue en deux ou trois morceaux qui ont permis la richesse des sons car chacun des deux ou trois composants n’a pas le même diamètre de trou central qui est quelquefois même conique.
Philippe commence par tourner la partie centrale,
Après avoir façonné l’extérieur du corps il va ajuster le perçage central…
À l’aide d’un impressionnant jeu de fraise il modèle le percement conique du corps
Puis il tourne et façonne le bec, opération qui lui réclame les plus grands soins car, de la précision du biseau et l’ajustement du bouchon, va dépendre la qualité du son,
Et enfin il tourne l’embouchure (qui peut être tournée avec le corps - cas de la photo précédente).
Becs et corps bruts en cours de façonnage
Ajustage du bouchon sur le bec.
Notez bien que le bec en bois de genévrier n’est pas cylindrique puisqu’il doit présenter un sommet plat correspondant au biseau du bec, ce qui l’oblige à le façonner au ciseau entièrement à la main.
Il relie enfin, entre elles, les deux ou trois parties en les emboitant mais en prenant bien soin de rendre l’emboitement étanche en enroulant un fil de soie ou de polypropylène sur la partie mâle avec le même montage qu’un hameçon de pêcheur…
Enfin, la dernière opération, et pas des moindres, va être la perce des 7 trous coniques sur le corps, 6 sur le dessus, et un, pour l’octaviation adapté au pouce, diamétralement opposé.
Pour cela il se sert d’un petit tour de précision d’horloger qu’il a adapté lui-même, en le couplant à une perceuse verticale sur colonne.
Opération de la perce et « accordage ».
Pour accorder l’instrument il va jouer sur la conicité et la dimension des trous en tâtonnant (il ne peut que, soigneusement, agrandir petit à petit le trou avec une lime queue de rat pour accorder l’instrument sachant qu’il ne peut pas revenir en arrière, sauf à devoir reconfectionner le corps !)
Mais Philippe s’est laissé aller à un truc de métier en avouant qu’une goutte de cire à l'intérieur d'un trou, que l'on répartit ensuite dans le « soucoupage » (cf. plus loin) peut faire l’affaire !
« Accordage » de l’instrument !
Pour retailler un trou, l'outil qui comporte le moins de risque est une lime queue de rat, ronde, « bâtarde » (Une lime trop fine serait inefficace sur le bois).
Il convient de travailler en biais, pour « soucouper » le trou vers l'intérieur de la perce. Limer en descendant vers l'intérieur du trou plutôt qu'en sortant et en exerçant une pression suffisante sans faire de gestes brusques pour éviter que l'outil ne sorte du trou et marque l'extérieur de l'instrument
Voici quelques exemples pratiques d’accordage d’une flûte à bec :
- Pour monter une note grave sans trop modifier son octave aiguë, il faut ouvrir le haut du trou (côté embouchure). Il faudra éventuellement le refermer avec de la cire du côté opposé (vers le pavillon).
- Pour baisser une note grave sans trop modifier son octave aiguë, il faut refermer le haut du trou (côté embouchure) avec de la cire. Il faudra éventuellement l'ouvrir du côté opposé (vers le pavillon).
- Pour monter une note aiguë sans trop modifier son octave grave, il faut ouvrir le bas du trou (côté pavillon). Il faudra éventuellement le refermer avec de la cire du côté opposé (vers l'embouchure).
- Pour baisser une note aiguë sans trop modifier son octave grave, il faut refermer le bas du trou (côté pavillon) avec de la cire. Il faudra éventuellement l'ouvrir du côté opposé (vers l'embouchure).
Quel trou retoucher pour accorder l’instrument ?
Les trous sont numérotés de 0 (le trou de pouce) à 8 (le pavillon).
Numéros des trous de la flûte à bec
Dans le cas d’un flûte Alto baroque en Fa, Philippe nous indique les opérations à réaliser, mais il convient de les adapter aux autres instruments. Les noms de notes portent un chiffre correspondant à leur position dans la tessiture : fa1 est la note fondamentale, fa2 est le fa médium, fa3 le fa aigu, et ainsi de suite :
Note à corriger |
Trou à retoucher |
Autres notes influencées par le même trou |
fa1 |
8 (pavillon) |
mib2, mi2, fa3 |
fa#1 |
7 (double trou éloigné) |
mib2, mi2, fa3 |
sol1 |
7 |
mib2, mi2, fa3 |
sol#1 |
6 (double trou éloigné) |
la1, la2, mi2, fa3 |
la1 |
6 |
la2, mi2, fa3 |
sib1 |
5 |
sib2 |
si1 |
4 |
do1, si2, do2 |
do1 |
4 |
si1, do2, si2 |
do#1 |
3 |
do#2, ré1, ré2 |
ré1 |
3 |
ré2, do#1, do#2 |
mib1 |
2 |
mi1, fa3 |
mi1 |
2 |
mib1, fa3 |
fa2 |
1 |
sol2 |
fa#2 |
0 (côté pavillon) |
sol2 |
sol2 |
0 (côté embouchure) |
fa#2 |
sol#2 |
0, 7 |
fa#2, sol2 (0) |
la2 |
6 |
la1, mi2, fa3 |
sib2 |
5 |
sib1 |
si2 |
4 |
do1, si1, do2 |
do2 |
4 |
si1, do1, si2 |
do#2 |
3 |
do#1, ré1, ré2 |
ré2 |
3 |
ré1, do# 1, do#2 |
mib2 |
7, 8 |
sol1, mi2, fa3 (7) |
mi2 |
6, 7, 8 |
la1, la2, fa3 (6) |
fa 3 |
2, 6, 7, 8 |
mi1 (2) |
Bien sûr, Philippe pourrait le faire de façon scientifique avec un oscillateur cathodique.
Il lui donnerait très précisément la fréquence exacte de la note, mais possédant une oreille juste, il préfère de beaucoup le faire à l’oreille, ce qui lui simplifie l’opération !
ORIGINES ET ÉVOLUTIONS
On ne sait pas vraiment quand est née la première flûte à bec.
À en croire les légendes, son origine remonte à l'âge où l'homme a sculpté un os pour en faire un instrument de musique.
Fragment de flûte paléolithique (Musée de Slovénie à Ljubljana)
Un premier mythe raconte qu'à la suite d'une bataille entre deux peuples, l'un des survivants du clan vainqueur, pour proclamer sa victoire, sculpta une flûte dans le tibia d'un ennemi mort au combat.
Un autre nous parle d'une histoire d'amour entre un homme et une femme : à la mort de celle-ci, pour l'immortaliser, l'homme aurait taillé une flûte dans l'un des os de sa bien-aimée.
Plus vraisemblablement, un moment vint sans doute, très loin dans l'histoire, où certains musiciens ont ressenti le besoin de moyens d'expression plus variés, plus étendus que la seule voix humaine.
La nature elle-même donnait l'idée d'une telle destination, puisqu'un souffle de vent suffit à faire vibrer l'air dans une tige de roseau.
De la première période de l'histoire de la flûte à bec, dans la forme qui nous est familière, c'est-à-dire avec six trous supérieurs et un trou inférieur, nous possédons peu de documents.
Nous en ignorons donc tant la date que le lieu de naissance précis. C'est dans les iconographies du XVème siècle que sont représentées les premières illustrations de flûtes à bec.
Dans l’abbaye romane de Cerisy-la-Forêt en Normandie datant du Xième, on peut apercevoir sur un des culots de la voûte, accroupis sous les voussures, trois petits personnages dont l'un joue du « rebec », un second de la « musette », un petit hautbois pastoral. Philippe BOLTON s’est amusé à en reproduire un à l’identique et il fonctionne !
On connaît beaucoup plus de choses sur la flûte à bec de l'époque Renaissance que sur la flûte médiévale. D'abord parce que nombre d'instruments de la Renaissance ont été retrouvés, mais également grâce aux différents traités sur la musique et les instruments publiés à l'époque.
Entre la fin du XVème siècle et la première moitié du XVIIème siècle, la famille des flûtes à bec est composée de nombreux membres.
Sur le célèbre tableau de Michael PRAETORIUS * qui date de 1620, on trouve neuf tailles différentes d’instruments : la grande basse en Fa, la basse en Si bémol, le basset, le ténor, une flûte alto en Fa, une en Sol, une flûte soprano en Ré, une en Do, et la petite flûte en Sol ou « Exilent ».
Tableau du Livre 2 du « Syntagma Musicum * » de PRAETRIUS
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* Cette gravure se trouve dans le deuxième livre de son « Syntagma Musicum * », un ouvrage de référence du XVIIème siècle. Michael PRAETORIUS y présente la pratique musicale et les connaissances théoriques musicales de son temps de manière encyclopédique et exemplaire. L’ouvrage est une source de premier ordre dans ces domaines et pour l’étude des instruments et a fourni les bases essentielles pour le renouveau de la musique baroque au XXème siècle et la construction de nouveaux instruments historiques.
Philippe BOLTON en possède une belle collection qu’il nous a présentée.
De gauche à droite on peut y voir :
- Flûte Alto d’après HOTTETERRE
- Flûte Alto GANASSI
- Flûte Soprano GANASSI
- Flûte en Ré GANASSI
- Flûte Ténor d’après STANESBY Jr
- Flûte Soprano d’après WIJNE
- Flûte Alto médiévale
- Flûte Alto d’après STANESBY Jr
- Flûte Alto d’après BIZEY
Et le plus petit « instrument à vent à bouchon » que fabrique Philippe BOLTON est le Flageolet... qu'il n'est pas commode d'accorder !
Le plus petit « instrument à vent à bouchon » est le Flageolet (Cf. 1er plan)...
Si vous voulez en entendre le son, il vous suffit de cliquer ici et de déclencher ou arrêter leur voix en cliquant à l'aide des symboles et vous reviendrez sur l'article des luthiers en cliquant sur l'onglet en haut de la page.
Voici une petite vidéo sur ce Flageolet que les anglais nomment le « Woodlark », autrement dit « l'Alouette » !
Et l'après-midi de cette visite fût consacrée à une conférence sur son art et un concert de flûte à bec et harpe dont Philippe nous a fait la surprise !
Philippe BOLTON lors du petit concert qu’il nous a réservé après la visite !
Mais la flûte à bec connait sa plus grande popularité à l'époque baroque entre 1650 et 1750.
Vers 1660, elle subit des changements que l'on attribue généralement à la famille des HOTTETERRE, établie à la Couture-Boussey en Normandie, et devient alors un instrument construit en trois corps (ce qui facilite l'accord avec les autres instruments).
Parallèlement aux transformations extérieures, on constate des changements dans la perce (les trous permettant les notes) qui vont de pair avec des modifications dans les doigtés.
L'ensemble est devenu plus fin, plus étroit, et la conicité de la perce permet de doter l'instrument de trous plus petits.
En effet, la perce conique modifie aussi la sonorité car elle favorise la richesse en harmoniques. Son jeu devient plus facile, le son plus fin et centré. Si l'ensemble est moins puissant en raison de sa plus grande finesse, la richesse du timbre donne une impression de volume.
Ces transformations donnent à la flûte à bec une place de choix au sein de l'orchestre baroque et favorisent un répertoire soliste et brillant de sonates, fantaisies et concertos généralement écrits pour la flûte alto.
SON UTILISATION À TRAVERS LES SIÈCLES
Pour réaliser des interprétations convaincantes des œuvres anciennes, il faut non seulement que les flûtistes à bec aient une bonne préparation musicologique - connaître les différentes articulations, agréments et diminutions aux différentes époques, - mais il leur faut posséder des instruments adéquats.
En France, un très petit nombre de facteurs comme Philippe BOLTON fabriquent entièrement à la main, chaque année, une poignée de telles flûtes à bec. Ce sont des flûtes conçues avec un souci de ressemblances phoniques et visuelles avec les flûtes à bec de l'époque renaissance ou baroque.
Philippe consacre une moyenne de 10 à 12 jours de travail à la fabrication d’une seule flûte… Sa production est de l’ordre d’une quarantaine d’instruments par an seulement !
Parmi les fabricants confrères de Philippe, les plus connus : Joel ARPIN à Quincy-Voisins (77860), Vincent BERNOLIN à Paulhan (34230), Jean-Luc BOUDREAU à Blainville au Québec (Canada), Henri GOHIN à Boissy l'Aillerie (95650), Francesco LI VIRGHI à Orte (Italie, au nord de Rome), Bruno REINHARD à Caromb (84330) …
Puis la flûte à bec a été utilisée dans la musique savante profane et religieuse du XVème siècle (voire plus avant) jusqu'au XVIIIème siècle, et est alors figurée sur de nombreux tableaux et mobiliers - on peut en admirer quelques exemples sur les vasques du bosquet de la salle de bal au château de Versailles.
Jusqu'au XVIIIème siècle, le terme « flûte » désigne alors principalement la flûte à bec, alors qu'on ajoute pour d'autres les qualificatifs « traversière » ou « allemande ».
Hélas, la flûte à bec tombe dans l'oubli au début du XVIIIème siècle, car personne n'a l'idée d'aller écouter de la musique dans une grande salle et le concept du concert, activité d'échange entre des exécutants et un auditoire, ne fait qu'émerger.
Les prestations en public se développent peu à peu, et des instruments d'une sonorité plus forte et en même temps capables d'une expression plus variée deviennent nécessaires.
La flûte à bec, aussi bien que la nouvelle flûte, ne peut exprimer une telle gamme de nuances, car l'émission du son se forme au niveau du biseau et non au niveau de l'embouchure : le flûtiste à bec ne peut donc pas faire varier le son qu'il produit autant qu'un flûtiste « traversière » ou un hautboïste.
Ce n'est que vers la fin du XIXème siècle que l'on s'intéresse de nouveau à l'instrument.
À l'époque, l'attrait pour les instruments de musique se développe dans deux directions : d'une part, des hommes comme Adolphe SAX et Théobald BOEHM en inventent de nouveaux ; d'autre part, des chercheurs essayent de retrouver la nature des instruments plus anciens. Les exposés, conférences, récitals de flûte à bec se multiplient.
2 – L’ATELIER DE CHRISTOPHER SCHUETZ
L’atelier de Christopher SCHUETZ a pignon sur la route de Sault, ue principale de Villes-sur-Auzon après avoir fait ses classes avec son frère Sebastian, facteur d’orgues en Allemagne et fait l’école de lutherie Mittenwald en 1988 où il a reçu son brevet de compagnon facteur de guitares.
Après un bref passage chez LAKEWOOD, une usine de guitares Folk à Glessen, et AMI (Acoustic Musical Instrument), une entreprise à Munich, il a décidé de s’installer non loin de là, à Bedoin et deux ans après a découvert Villes-sur-Auzon qui l’a séduit.
En nous accueillant dans sa boutique, Christopher nous a immédiatement annoncé que la meilleure guitare du monde n’existe pas. Mais il existe la meilleure guitare pour quelqu’un.
De fait, il confectionne des guitares « sur demande » après avoir reçu son client et écouté ce qu’il attend de sa future guitare. C’est seulement armé de son cahier des charges qu’il se met au travail.
Chaque guitare qu’il fabrique est donc unique !
Avant de nous faire visiter son atelier il a souhaité nous faire un petit speech sur l’histoire de la « mandole » puis de la guitare. Et comme la restauration des instruments est complémentaire de son activité interactive à la fabrication. Elle lui indique l’évolution des instruments, elle est formatrice, inspirante et fait comprendre le vieillissement des instruments.
Il a ainsi pu découvrir le monde sonore passionnant de la « mandole ». Une cliente lui a dit un jour : « La mandole, c’est la voix de l’homme… »
Christopher nous reçoit derrière son comptoir et Jean-Claude GENIN,
Notre organiste « Senior dans le vent » lui pose quelques questions !
De fait, Christopher expose dans sa boutique toute une collection de guitares et de mandolines anciennes qu’il a restauré pour l’amour de l’art et pour illustrer ses propos.
Puis on a droit d’entrer dans le saint des saints, en commençant par l’atelier de montage pour finir par l’atelier de menuiserie ou plutôt de marqueterie tant l’ouvrage nécessite de dextérité et de finesse.
Mais une petite vidéo de 2 minutes ½ vaut mieux qu’un long discours
La restauration présente pour Christopher la part la plus variée, mais la plus difficile de ce métier. Si fabriquer un instrument demande des connaissances et une grande expérience, réparer ou restaurer une guitare (ou une mandoline) exige en plus de la culture, un savoir et une rigueur qui s’acquièrent au fil du temps, et se remettent en question à chaque occasion.
Le but d’une restauration est de redonner sa sonorité d’origine à l’instrument, en préservant un maximum de la matière d’origine et en travaillant avec les matériaux de l’époque (gomme-laque, colle de peau…) !
Quand Christopher restaure un instrument ancien fabriqué par un grand maître, en accord avec le propriétaire de l’instrument, il aime fabriquer une copie de l’instrument pour garder un témoignage.
En créant toute la documentation nécessaire, en étudiant les matériaux utilisés, les mesures, le poids, mais aussi les traces d’outillage il plonge dans l’époque de la fabrication et au final a encore enrichi son expérience !
Depuis la création de son atelier, où il travaille avec son fils Xavier, il a fabriqué plus de 240 instruments uniques !
Contrairement à Philippe BOLTON qui utilise pratiquement que 3 sortes de bois durs, Christopher utilise toute une palette de bois massifs stockés pendant un minimum de dix ans, rares ou imputrescibles, tels l’épicéa, le mélèze, l’acajou, le palissandre, le zébrano, le platane, le wengé, ou le sycomore... M%ais il utilise également de l’ébène et de l’os pour les chevalets.
BIBLIOGRAPHIE
À propos de Philippe BOLTON, découvrez son site :
https://www.flute-a-bec.com/index.html
En cliquant ici, voici comment Philippe BOLTON se présente lui-même.
Quelques liens pour en savoir plus :
https://www.flute-a-bec.com/video-atelier-bolton-tf1-2020-11-17.mp4
https://www.flute-a-bec.com/ma-foret-mon-ventoux.mp4
https://www.flute-a-bec.com/video-atelier-reymond.mp4
https://www.flute-a-bec.com/video-atelier-sylvestre.mp4
https://www.flute-a-bec.com/video-atelier-dupont.mp4
https://www.flute-a-bec.com/video-atelier-gaborit.mp4