LA MARSEILLAISE... LA MARCHE DES FÉDÉRÉS DU MIDI !
Claude Joseph ROUGET DE L'ISLE (1760 Lons le Saunier / 1836 Choisy le Roi)
Officier français du Génie en poste à Strasbourg, et poète à ses heures, ROUGET DE L'ISLE composa un « Hymne à la Liberté » pour fêter la Constitution le 25 septembre 1791 à la demande de son ami Philippe-Frédéric de DIETRICH, maire de Strasbourg et l'un de ses Frères en franc-maçonnerie dans sa Loge Mère « Les Frères Discrets » à l'Orient de Charleville.
Fort de ce premier essai réussi, ROUGET DE L'ISLE composa un chant guerrier, pour l'Armée du Rhin le 25 avril 1792 à l'occasion de la déclaration de guerre de la France à l'Autriche.
Le futur général des armées d'Italie et d'Egypte, le Docteur François MINEUR qui exerçait à Montpellier, à qui des amis enthousiastes avaient incidemment envoyé cette partition, et qui avait été chargé de recruter de Montpellier à Marseille des volontaires pour organiser une marche conjointe sur Paris, publie ce chant de ROUGET DE L'ISLE, à Marseille, pour la première fois, avec le titre de : « Chant de guerre des armées aux frontières ».
De fait, ce sont les troupes des Fédérés marseillais qui, l'ayant adopté, l'entonnent avec ferveur tout au long de leur marche de Marseille à Paris et leur entrée triomphale, aux Tuileries à Paris le 30 juillet 1792.
Et c’est le peuple parisien enthousiaste qui baptise ce chant : « La Marseillaise ».
Ce n'est que le 14 juillet 1795 (26 Messidor An 3) qu'à l'initiative du Comité de Salut Public « La Marseillaise » fut décrété Chant National par la Convention pour être abandonnée au 1er empire en 1804 qui lui préféra le Chant du Départ jusqu'aux Trois Glorieuses qui portèrent Louis-Philippe au pouvoir en 1830 lorsque BERLIOZ en refit l'orchestration en la dédiant à ROUGET DE L'ISLE.
Et c'est la IIIème république qui en fait définitivement l'Hymne National le 14 février 1879.
Reproduction d'un tableau d'Isidore Auguste PILS
Il représente ROUGET DE L'ISLE chantant la Marseillaise chez son ami de DIETRICH.
Certains de mes compatriotes ont quelquefois quelques réticences a chanter notre hymne national parce qu'ils le trouvent guerrier et sanguinaire... et c'est aussi la mort dans l'âme qu'on a pu remarquer nos footballeurs nationaux ne même pas ouvrir la bouche pour chanter l'hymne de la nation qu'ils représentaient lors des dernières coupes du monde de Football !
De mon temps (on dirait vraiment un papet qui parle!) on apprenait la morale à l'école primaire et tous les matins il y avait une petite phrase soigneusement choisie et calligraphiée au tableau noir par l'instituteur qui considérait de son devoir de consacrer quelques minutes à en expliquer le sens profond aux mômes que nous étions...
De même, pour passer le certificat d'étude, il nous fallait pouvoir chanter au moins le premier couplet, le refrain et l'avant dernier couplet de « La Marseillaise » ainsi que ceux du Chant du Départ (cliquer ici), un hymne à la liberté composé par Marie-Joseph CHENIER qui fut chanté pour le 14 juillet 1804 par le Comité de Salut Public qui lui préféra « La Marseillaise » l'année suivante.
Dès 1944 pourtant, on y coupait plus... et si les cours de musique de Mademoiselle TROTTOBAS qui nous l'enseignait au collège de Manosque étaient souvent prétexte à chahut, on ne se serait jamais permis de nous défiler avant d'avoir appris ces deux chants patriotiques que l'on nous imposait de connaître par cœur sous peine d'un zéro pointé au certif !
D'ailleurs, la loi du 23 avril 2005 modifiant l'article L321-3 du Code de l'éducation, l'a rendu depuis obligatoire dans les écoles primaires...
Alors les esprits chagrins qui reprochent par ignorance à « La Marseillaise » d'être un chant sanguinaire seraient bien inspirés de prendre connaissance de cette petite explication de texte que m'a fait parvenir ma copine d'enfance Rose-Marie BLANC... Je cite :
J'en ai marre d'entendre des gens critiquer la Marseillaise à cause de la simple phrase : « qu'un sang impur abreuve nos sillons ».
On ne peut pas leur reprocher leur ignorance, mais leurs stupides certitudes et ça devrait être le rôle de l'Éducation Nationale d’en rappeler le sens, lors des cours d'éducation civique.
Avant de dire « beurk, c'est quoi ça, si ce n'est du racisme, ou de la barbarie », il suffirait de savoir ce qu'est le « sang impur » ainsi que « les sillons ».
Alors une petite explication de texte s’impose:
A l'époque de la Révolution, ce qu'on appelait le « sang pur », c'était le sang des nobles qui, seuls, pouvaient prétendre au Pouvoir et à des fonctions d'officiers dans l'armée.
Lors de la Révolution, et notamment de l'attaque des Autrichiens, les nobles se sont enfuis et ne restaient donc que des « Sangs impurs » (les Républicains), par opposition aux « Sangs purs » (les royalistes) pour leurs faire face.
Au cri de la « Patrie est en danger », c'était des gens du peuple qui prenaient les armes pour combattre l'envahisseur et ils étaient disposés à verser leur sang pour la liberté.
C'est dans le même esprit qu'ont été composés le « Chant du Départ » et plus récemment « Les Africains ».
Et les sillons sont les tranchées creusées un peu partout dans la campagne et les champs, lors de sanglantes batailles.
« Qu'un sang impur abreuve nos sillons » signifie donc que c'est notre « Sang impur » à nous, le peuple de France, qui nourrira nos terres. En aucun cas il ne s'agit du sang de l'ennemi. Ce serait bizarre et incohérent quand même de chanter que le sang de l'ennemi nourrit nos terres, et nos sillons.
On peut reprocher beaucoup de choses à la Marseillaise, notamment son esprit guerrier, mais pas le « Sang impur », désolé pour les incultes, à aucun moment de l'Histoire, la France n'a désigné ses adversaires en raison d'une notion raciste liée à la pureté du sang, notamment lors des guerres coloniales inspirées par des politiciens issus des « Lumières », comme les Saint- Simoniens et les francs-maçons : La Statue de la Liberté offerte par la France à la jeune nation américaine illustre le propos...
Méfions-nous de cette approche socio-libertaire et antimilitariste simpliste qui avance sournoisement pour adapter l'Histoire à sa guise !...
Alors maintenant, en écoutant cet hymne magnifique à la lumière de ces explications vous verrez comme on peut y mettre de l'enthousiasme à le chanter ensemble !
CQFD...
Mais bien rares sont ceux de nos compatriotes qui seraient aujourd'hui capables de chanter ne serait-ce que le premier, l'avant dernier couplets et le refrain !
Mon gendre, australien, qui avait demandé la Nationalité Française après son mariage a bien été obligé de le faire il y a quelques mois et c'est tant mieux...
Pourquoi ne l'imposerait-on pas pour entrer dans la fonction publique ?...
J'ai été étonné également de constater qu'on demandait aussi aux étrangers candidats à la Nationalité Française les paroles et la musique du « Chant du Départ » après ceux de la Marseillaise !
Voici donc la totalité des paroles :
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous, de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé (bis).
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats?
Ils viennent jusque dans vos bras,
Égorger vos fils, vos compagnes!
Que veut cette horde d'esclaves
De traîtres, de rois conjurés?
Pour qui ces ignobles entraves
Ces fers dès longtemps préparés? (bis)
Français, pour nous, ah! quel outrage
Quels transports il doit exciter?
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage!
Quoi ces cohortes étrangères!
Feraient la loi dans nos foyers!
Quoi! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fils guerriers! (bis)
Grand Dieu! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres des destinées.
Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis
Tremblez! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre
S'ils tombent, nos jeunes héros
La France en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre.
Français, en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups!
Épargnez ces tristes victimes
À regret s'armant contre nous (bis).
Mais ces despotes sanguinaires
Mais ces complices de Bouillé
Tous ces tigres qui, sans pitié
Déchirent le sein de leur mère!
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie
Combats avec tes défenseurs! (bis)
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire!
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis).
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre!
J'en profite pour vous rappeler l'hymne aux Africains en mémoire d'un mon Papet, qui fut pendant une bonne partie de sa carrière, maréchal des Logis de la légion étrangère...
Et enfin avant de vous quitter, permettez-moi, en mémoire de ma maman (cf. Article confidentiel quant à ma SAGA FAMILIALE) et des milliers de nos Ainés qui nous ont précédés, de rappeler ce merveilleux chant des partisans...
Et, petit rajout du 27 novembre 2015, jour de l'hommage aux 130 victimes tombées sous les balles de la folie de terroristes radicaux qui prétendent agir au nom de Dieu (que les familles et proches de ces victimes ne m'en tiennent pas rigueur, - Un Frère de Bergerac vient d'y perdre son fils de 28 ans!), je me suis permis de rappeler le chant du départ admirablement interprété ce jour par la Garde Républicaine...