LE SYNCLINAL DE LA FORÊT DU SAOÛ, UN PHÉNOMÈNE GÉOLOGIQUE !
Pour vous mettre dans l'ambiance voici une musique de Prokofiev
Qui illustre bien l'ambiance de la forêt du SAOÛ !
Pour la démarrer ou l'arrêter, cliquer ci-dessus sur les symboles
La cuvette du Synclinal du SAOÛ vue d'Ouest en Est !
A l'horizon on aperçoit les massifs du Vercors.
En ce jeudi du mois de mai 2025, par une belle journée ensoleillée, les « Seniors dans le vent » sont allé découvrir l’une de ces rares formations géologiques que l’on nomme un « Synclinal perché » coincé entre le massif du Ventoux au sud et le massif du Vercors à l’Est, situé exactement aux confins de la Drôme Provençale au centre d’un triangle constitué par les villages de Die, Crest et Dieulefit.
Non seulement c’est un site classé depuis 1942 au titre du « patrimoine naturel » national, qui est depuis 2003 la propriété du Département de la Drôme qui le gère car c’est aussi un « Espace Naturel Sensible » et c’est également depuis un site classé « Natura 2000 » (au niveau Européen).
Mais savez-vous exactement ce qu’est un « Synclinal Perché » ?
Le synclinal perché du SAOÛ, le nord est en haut,
Le sud est en bas, et à gauche, la seule cluse qui en permette l'accès…
C’est un phénomène géologique remarquable qui est le résultat d’un « télescopage » de deux plaques tectoniques.
Il date du « crétacé supérieur », à savoir qu’il a entre 40 et 100 millions d’années au maximim. Ce n'est pas un jeune mais à l'aune de notre univers ce n'est pas non plus un viellard!
Ce massif s’est formé par le soulèvement du rebord de deux plaques tectoniques, lors de la formation du massif des Pyrénées d’une part, il y a 20 millions d'années, ce qui explique son orientation Est-Ouest parce que les plaques ont été poussées par le sud et leurs rebords se sont soulevés sans se recouvrir l'un l'autre comme il est assez courant de le constater ailleurs.
Dans l’écomusée, une quantité de croquis illustrent bien la constitution du Synclinal mais j’en ai trouvé une explication plus parlante sur le papier dans une étude réalisée par le laboratoire de Géologie de l’ENS de Lyon quant à la formation du synclinal perché d’Arclusaz (Savoie) qui peut être résumé en quatre phases successives :
Croquis inspiré d’une étude réalisée par l'ENS
(Pierre Thomas)
Ces 4 stades représentent à peu près 80 millions d’années !
Stade 1 : la mer s’écoule au moment de la formation du massif Central (-450 à -290 millions d'années!) et ce qui reste s’évapore dans le temps.
Stade 2 : Lors de la formation du massif des Pyrénées (40 millions d'années) le fond de la mer calcaire va se plisser du Sud au Nord.
Stade 3 : L’érosion arrase les crètes et les molasses qui restent du fond de mer.
Stade 4 : L’érosion se poursuit et la formation du massif des Alpes (10 millions d'années) va soulever le synclinal d’Est en Ouest mais il va basculer un peu plus à l’Ouest car le massif central ne bougera pas ce qui explique l’altitude des trois sommets de l’Est.
En effet, les falaises de calcaire de couleur claire qui le ceinturent entièrement sont repérables de très loin parce que constituées de calcaire blanc et pratiquement verticales, culminent avec trois sommets, dits « les trois Becs » ou « les trois Dents » dont le « Roché Courbe » 1545 m, le « Signal » 1559 m, et le point culminant, le « Veyou » 1589 m, et s’abaissent doucement vers l’ouest (à la « Roche Colombe » 886 m) pour se terminer par un abrupt vertigineux.
Formation spectaculaire de plis des strates de la falaise
Le Synclinal perché du SAOÛ (ça se prononce « sou ») attire régulièrement sur place des géologues, des géographes et d’autres éminents spécialistes.
En 2020, le cabinet G. Bronher a établi « une colonne stratigraphique » à partir de prélèvements de roches à différents endroits du synclinal et de ses falaises.
Elle symbolise les différentes strates formant le massif en fonction de son épaisseur, de sa nature (ou « faciès ») et de son âge.
La colonne stratifraphique permet ainsi de reconstituer le contexte géographique du synclinal (profondeur de la mer, climat, etc...) dans lequel chaque roche s'est formée.
La voici :
D'ailleurs ces différents éléments sont fort bien mis en valeur dans l'écomusée :
Des tiroirs à glissières à permettent au visiteur d'apercevoir les strates
A différents endroits du synclinal !
Le massif est réputé être le plus haut synclinal perché d’Europe.
Il oppose une façade extérieure verticale qui a constitué par le passé une défense remarquable, comme s’il était entouré d’immenses remparts infranchissables, et une vallée intérieure aux pentes douces et de fait un refuge sûr et agréable à vivre grâce à son micro-climat.
Le Synclinal du SAOÛ a en effet la forme d’une cuvette allongée de 13 Km de long et de 3 à 4 Km de large, et représente une surface intérieure de 2500 hectares au total.
Il y coule d’Est en Ouest une rivière - la Vèbre - qui s’en échappe par une cluse très étroite - « le Pertuis » - la seule qui permette un accès naturel à la cuvette - et entretient une humidité bénéfique à la végétation dans une vallée à l’abri des vents dominants, constituée d’une belle forêt aux essences variées et de quelques terres cultivables qui a représenté un refuge pour les hommes, dès la préhistoire.
Le Synclinal (Photo Dauphiné Libéré)
L’histoire de la forêt de SAOÛ qui y a poussé est elle-même intimement liée à celle des habitants des environs.
Au XVIIème et XVIIIème siècles, s’y étaient installés une demi-douzaine d’exploitations agricoles dans lesquelles « les huguenots » avaient trouvé refuge.
En effet, Dieulefit et ses environs ont vu naître le protestantisme local en particulier au Poët-Célard proche de Bourdeaux (Un téléfilm « Fabien de Drôme » a été tourné en partie dans la Forêt de SAOÛ en 1963), et on peut encore y voir les ruines de la Ferme des huguenots, leur lieu de refuge, du même genre que le « Désert » de Mialet dans les Cévennes.
Non loin de là se trouve en effet le « Camp de l’Éternel » où 200 protestants se réfugièrent en 1683 après la bataille des « Bourelles » livrée pour se défendre des dragons de Louis XIV qui massacrèrent 130 d’entre eux.
Il est devenu un lieu de culte clandestin, en présence de la prophétesse Isabeau VINCENT, une native de Soyans, après la révocation de l’Édit de Nantes le 18 octobre 1685.
Gravure d'époque : Un pasteur y prèche en plein air.
Sous le 1er Empire, ce sont les réfractaires à la conscription qui s’y sont cachés, suivis, quarante ans plus tard, par des Républicains opposés au coup d’état de Napoléon III.
Pendant tout ce temps, la propriété du Synclinal est passée entre les mains de toute une série d’individus dont, c’est instructif :
- 1772 à 1781 : Pierre-Guillaume BONNAFAU de PRESQUE qui le reçoit sous l'ancien régime du Roi Louis XV lui-même !
Décret d'attribution du fief du SAOÛ au sieur BONNAFAU de PRESQUE
- 1781 à 1840 : François FALQUER-TRAVAIL et le Marquis de BROSSARD.
- 1840 à 1847 : Joseph CHABERT.
- 1847 à 1852 : Raymond CROZAT et Antoine-Martin BOBICHON.
- 1852 à 1868 : Isaac Adolphe CREMIEUX… Tiens donc ! Un illustre Juif Comtadin de Cavaillon, ténor du Barreau qui a défendu Victor HUGO, et successivement député, sénateur inamovible puis Ministre de la Justice du 2nd Empire.
Adolphe CREMIEUX, dès son installation en 1852, y a fait bâtir une résidence d'été i.e., une grande villa, dite « le château TIBUR » pour accueillir ses invités.
Aspect de la façade sud de la villa TIBUR
et la façade nord (en face du gîte des forestiers)
- 1868 à 1891 : Antoine Jean-Pierre FORISSIER.
- 1891 à 1905 : Anne-Camille Eugénie CHAVERONDIER.
- 1905 à 1917 : Jean-Pierre Romain MOULIN.
- 1917 à 1924 : Charles EMORINE.
- 1924 à 1959 : Maurice BURRUS.
- 1959 à 1967 : Les héritiers de Maurice BURRUS.
- 1967 à 1991 : Jean-Charles FLEURY.
- 1991 à 2003 : Groupement Forestier de SAOÛ établi par les AGF (Assurances Générales de France).
- 2003 à nos jours : Le Département de la Drôme.
Si la vallée du Synclinal a changé plusieurs fois de propriétaire, le plus célèbre d’entre eux demeure sans conteste, Maurice BURRUS, un riche héritier industriel d'origine Suisse devenu Alsacien par la force des choses et la guerre contre les Prussiens.
Il s'était en effet installé à Sainte Croix-aux-Mines en Alsace pour gèrer une usine de tabac qu'y possédait sa famille, et y avait augmenté sa fortune dans le commerce du tabac et d'autres denrées à la fin du second empire, période de notre histoire décidément propice et prolifique en « nouveaux riches » (Cf. mes articles sur les châteaux de Villeneuve).
Maurice BURRUS acquiert donc la forêt de SAOÛ en 1924 pour en faire « son domaine de chasse ».
Mais rapidement, il change d’idée, sa vocation sociale prenant le dessus (en 1932 il est en effet élu député de Ribeauvillé en Alsace puis Conseiller général du Canton de Sainte Croix aux Mines).
Il est également un mécène éclairé, qui finance les travaux d’archéologie de Vaison-la-Romaine et la restauration du théâtre romain, puis il entreprend l’aménagement de la forêt de SAOÛ qu'il s'est offerte pour en faire un lieu de promenade et « l’ouvrir au tourisme vert ».
Maurice BURRUS crée alors un circuit de visite touristique, ouvert à tous parsemé d’ouvrages hydrauliques, d’une série de fontaines, et de canaux d'irrigation.
Il l'équipe d'une route de 28 Km sur les bords de laquelle il fait installer des dizaines de bancs en béton armé vibré standardisés qui n’ont pas vieilli puisque la plupart sont encore en place… Le département en a même fait mouler un échantillon pour en installer quelques-uns supplémentaires le long des chemins de randonnée.
Les bancs de béton armé vibré Maurice BURRUS
Ainsi, de 1924 jusqu’à 1940, il va y faire planter toutes sortes d’essences d’arbres venues du monde entier.
La couverture forestière actuelle du synclinal !
Une zone humide au bord de la Vèbre
Et la zone sèche de la dent du VEYOU (1589 m)
Pour entretenir « sa forêt », il embauche près d’une centaine de gardes forestiers qui vont habiter sur place avec leurs familles dans des fermes et de petits hameaux créés à cet effet.
Sur la gauche, le gîte des gardes forestiers de Mr BURRUS
Elle faisait face à la « villa TIBUR » et son allée de cèdres.
L'allée principal qui mène à l'auberge
Elle est également bordée de cèdres plus que centenaires!
Par ailleurs, pour accueillir ses invités, il fait construire au centre de la vallée une réplique du Petit Trianon de Versailles en 1936… entièrement réalisée en béton armé, (une technique nouvelle utilisée pour la première fois dans le Gard où Adrien BADIN, l’ingénieur qui a mis en place la première usine mondiale de fabrication d’aluminium pour construire les « maisons moulées » de la ville ouvrière de Salindres) mais remarquablement décoré si bien qu’on jurerait un décor de pierres de taille authentique.
Image d’archives du bâtiment en 1938
Et une image d’archives de l’une des premières fêtes données à l’Auberge !
En 1930, Maurice BURRUS va réutiliser la « Villa TIBUR » comme école qu'il créé de toutes pièces au rez de chaussée pour accueillir les enfants de ses gardes forestiers, et fait aménager à l'étage un appartement pour loger l'instituteur, un certain Mr LIEUTARD dont c'est le premier poste en tant que « stagiaire ». Ce dernier en est tout ému lorsqu'il arrive « au Château » pour prendre son poste ! Il en a laissé une trace touchante dans son carnet de souvenirs :
Carnet de Souvenirs de Mr LEUTARD, l'instituteur !
Une partie de la classe de 18 élèves de Mr LIEUTARD...
Les communs de la villa TIBUR vue depuis l'Aiberge des Dauphins
Et après l'incendie qui a déclenché la décision de la raser en 1971.
Puis des maquisards se sont installés dans toute la forêt de SAOÛ sous l’occupation, pensant y trouver un refuge sûr, mais les allemands qui ont occupé la Drome dès septembre 1943 ont réquisitionné le château et ont eu vite fait de se rendre compte que la forêt de SAOÛ abritait un maquis conséquent...
Ils ont alors détruit toutes les fermes et hameaux où les résistants avaient pu trouver refuge.
Ce fût la fin de l’habitat permanent dans la forêt de SAOÛ.
La ferme du Raillon avant 1940 et en ruines après !
La ferme de Fuoc avant 1940 et en ruines après !
Le gîte des gardes-forestiers avant 1940
Mais agrandi et restauré après tel qu'il est de nos jours
En effet, le « Synclinal de SAOÛ » est réellement un espace isolé du reste du monde qui présente un seul accès par où s’écoule la rivière et où, au début du XXème, on a été obligé de faire sauter une partie des rochers avec de l’explosif pour y aménager un chemin d’accès à peu près carrossable afin de transporter les matériaux nécessaires aux aménagements imaginés par Maurice BURRUS.
La seule entrée du Synclinal par le Pertuis de la Vèbre
Les ouvriers qui sont ntervenus pour élargir le Pertuis en 1934
L’Auberge quelque peu restaurée n’a pas pris une ride malgré le temps !
On note que seuls, les pots à flamme qui ornaient la balustrade ont disparu.
Ce bâtiment deviendra une auberge et un lieu de restauration « haut de gamme » Centre de fêtes prisées, qu’il nomme « l’auberge des Dauphins » (Nom provenant de sa situation dans la province de Dauphiné).
Au rez de chaussée dans l'aile Ouest qui ouvre sur une magnifique terrasse ombragée il fait aménager un restaurant gastronomique haut de gamme qui, dès son ouverture, aura les honneurs du tout nouveau « Guide Michelin » sur lequel il figurait en tant que « restaurant gastronomique 2 étoiles » (aujourd’hui réhabilité depuis un an) et dans l'aile Est il fait installer offices et cuisines qui recoit de nos jours l'accueil et la boutique de l'écomusée.
Un menu de 1937 : Euh… Copieux et de joyeux convives !
Au premier étage il fait installer une deuxième salle de restaurant, plus populaire, dans l'aile Ouest,
Elle communique avec offices et cuisines avec un passe-plats-ascenceur dont il demeure aujourd'hui le mécanisme...!
Tandis que dans l'aile Est, il fait aménager au 1er étage quatre vastes chambres avec salle-de-bain joliment décorées revêtues au sol de carreaux-ciments spécialement conçus pour elles ainsi que des tapisseries colorées, pour quelques visiteurs privilégiés.
Carreaux-ciments réalisés à Pont Saint Esprit,
Et tapisseries fleuries souhaitées par Mr BURRUS
La fête de l'inauguration de l'auberge des Dauphins en 1935
La grande fête de l'inauguration
Et un mariage...
La plaque actuelle de l’Auberge…
Face à l'auberge a été installée une petite buvette,
Elle sert surtout aujourd'hui à recharger les vélos électriques !
C’est d’ailleurs dans la salle du rez-de-chaussée de l'Auberge des Dauphins que se sont restauré les « Séniors dans le Vent » dans une galerie-des-glaces extraordinnaire au milieu d’un écrin de forêt verdoyante.
Ils étaient les seuls clients ce 15 mai 2025, mais ils ont tout de même été étonnés de la qualité de la prestation dans un décor princier !
Nous avons pu y admirer les décors de béton moulé vibré, laqué et dorés complètement restaurés. En levant la tête on remarque la finesse de l'éxécution qui ressemble à s'y méprendre à des stucks du XVIIIème siècle !
Et c’est là, juste devant l’auberge, que nous attendait notre guide après le déjeuner, pour nous faire découvrir l’auberge restaurée et agrandie sur l’arrière, à flanc de côteau, pour la transformer en écomusée !
Les « Séniors dans le Vent » écoutant les explications du guide
Façade actuelle de l’Auberge des Dauphins
Et Maurice BURRUS dans son bureau Alsacien lorsqu’il l’a imaginée !
L’éco-guide, un « agent territorial », fonctionnaire du département, l’équivalent d’un garde-forestier, nous raconte l’histoire de cet étonnant bâtiment quant à sa construction en 1935 et l’organisation de la forêt environnante.
Puis il nous fait part des décisions prises lors de son rachat par le département de la Drôme en 2003, de transformer ce chef-d’œuvre en péril en écomusée pour en faire « la Maison de l’Espace Naturel Sensible de la Forêt du SAOÛ ».
Après la restauration complète du bâtiment, une aile ultra-moderne a donc été entièrement conçue en bois de mélèze et de cèdre par le cabinet APM (Cabinet d’architecture « ASSOCIER » Philippe MADEC, spécialiste des structures en bois), pour abriter les espaces de l’écomusée situés au premier étage de l'auberge des Dauphin et prolongé juste derrière le bâtiment d’origine à flanc de colline sans défigurer cette étonnante restauration.
Le bâtiment a conservé son aspect d'origine...
On aperçoit, derrière l’auberge, l’extension de l’écomusée
Maquette du cabinet d'architecture APM qui a conçu l'extension...
Deux escaliers mènent aux salles de cours et l'écomusée.
La totalité de la toiture de l'auberge a été recouverte d'une terrasse.
Puis après avoir découvert la structure de l’écomusée, nous avons pu le visiter, salle après salle, dans lesquelles est fort bien expliquée toute la richesse de la forêt à travers des vidéos et des croquis interactifs.
Les explications claires de l'écomusée !
Avec des vidéos interactives
Voici une vidéo de 7 minutes d’un randonneur en balade dans le synclinal, les vues sont parlantes d’elles-mêmes !
Et en voici une autre de 5 minutes plus axée sur la faune et la flore de la forêt de SAOÛ :
Reste à y retourner avec les enfants avec un pique-nique, pour profiter de l’heureuse initiative de Maurice BURRUS avec l’éclairage de l’écomusée car on n’a pas fini de découvrir les trésors que recèlent la forêt du SAOÛ !
Mais entre temps, huit jours seulement après notre visite je n'ai pu m'empêcher d'y retourner pour découvrir le parc du Synclinal que nous n'avions pu parcourir faute de temps lors de notre première visite, et, ce jeudi de l'ascension, il était noir de monde !
Effectivement avec un peu de perspicacité on peut y apercevoir toute une faune sympathique dans un magnifique cadre de verdure !