« EMPOWERING YOUNG PEOPLE » : LA DEVISE DES YMCA !
175 ans séparent ces deux sigles...
Mais en fait, rien n'a changé, et heureusement !
« EMPOWERING YOUNG PEOPLE » :
LA DEVISE DES YMCA !
Cette devise est quasiment intraduisible sans explications...
C'est à la fois « Donner confiance aux Jeunes et leur donner le Pouvoir »
Pour illustrer cet article, un seul chant peut le faire !
Pourtant très controversé quant à ses paroles,
Lors de sa promotion par les « Village People » en 1978.
(Cf. la vidéo originale en fin d'article dans la Bibliographie.)
Pour l'écouter ou l'arrêter, cliquez sur sur l'un des symboles :
C'est l'idée géniale qu'a eu un Anglais, George WILLIAMS, à Londres en 1844, consterné par les conditions de vie difficiles des jeunes travailleurs londoniens.
Il a rassemblé un groupe de collègues et fondé l'association YMCA en créant un foyer pour ces jeunes travailleurs qui affluaient à Londres pour travailler 12h par jour dans les filatures qui fleurissaient dans la capitale et passaient la nuit, pour la plupart, dans la rue et sous les ponts de Londres.
George WILLIAMS en 1844, puis en 1907.
En 1836, en effet, il s’était lui-même installé à Londres pour travailler comme apprenti chez un dessinateur et, en 1841, il commence à travailler comme dessinateur.
Il logeait dans un appartement fourni par son entreprise dans le même bâtiment et était lui-même l’un des 150000 jeunes hommes qui ont afflué dans la ville de Londres lors de son développement industriel.
George WILLIAMS, avec ses copains, conçoivent alors une éthique pour leur association et ils ont écrit eux-mêmes que leur « objectif est l’amélioration de la condition spirituelle des jeunes hommes engagés dans des maisons de commerce, par la formation, de réunions de prières familiales, de réunions sociales, de sociétés d’amélioration mutuelle ou de tout autre organisme spirituel » qui n'est pas très différente de l'actuelle Charte Éthique des YMCA dont vous pouvez prendre connaissance ici (en cliquant sur le lien).
Lorsqu'avec ses talents de dessinateur il devient drapier, et épouse en 1853 Helen HITCHCOOCK, la fille de son patron, cette belle idée est aussitôt reprise dès 1853, par l'un de ses amis, Henri DUNANT, un humaniste protestant Suisse, devenu Français en 1859.
Henri DUNANT fait racheter par ses amis parisiens un immeuble qui était en vente au 14, de la rue de Trévise, une petite rue perpendiculaire aux grands boulevards, à deux pas des « Folies Bergères », qui devient le second centre YMCA pour en faire autant, en logeant de jeunes ouvriers « montés à Paris » pour trouver du travail...
Et c'est à partir de cet immeuble de la Rue de Trévise que s'est située la création à la fois des Centres YMCA de France... mais presqu'aussitôt de Montréal au Québec, d'Adélaïde en Australie puis de Boston aux États-Unis avant de s'étendre au monde entier.
En 1893, l'immeuble, un peu vétuste est complètement remanié et transformé en véritable Foyer de Jeunes aux normes de YMCA-Monde, avec un gymnase, un théâtre, des salles de réunion - (cf. ci-après !) Et il a été inscrit depuis à l'inventaire des Monuments Historiques en 1993 à l'occasion du centenaire de sa reconstruction.
La façade du Siège mythique du YMCA-Paris,
au 14, rue de Trévise dans le 9ème Ardt.
Le 14, Rue de Trévise en 1860 puis en 2020...
La façade arrière et la Salle de Réunion de la Rue de Trévise (archives)
La Salle à manger / Salle de réunion de la Rue de Trévise (Archives)
Le sous-sol Terrain de Basket-Ball de la Rue de Trévise et son puîts (Archives)
Le Théâtre de la Rue de Trévise (actuel)...
Mais une petite Vidéo d'une minute 1/2 vous en montrera plus...
Nota Bene l'actualité 2024 : Cet immeuble de la rue de Trévise a été complètement remanié en 2022 pour accueillir les basketteurs américains des Jeux Olympiques de « PARIS 2024 » qui ont financé cette modernisation, sous forme de mécénat !
L'YMCA (Young Men's Christian Association) ou, en français, l’UCJG (Union Chrétienne de Jeunes Gens) est à la fois une association et une ONG d'origine chrétienne, protestante, et interconfessionnelle.
Elle regroupe aujourd'hui plus de 7000 associations locales de jeunesse, présentes dans 120 pays, représentant 65 millions de membres qui œuvrent dans de nombreux domaines et a fait du Mouvement YMCA la première et la plus grande organisation mondiale de la Jeunesse.
Et voilà comment l'idée des Centres YMCA a commencé à se répandre dans le monde après la France, où s'en sont créés une trentaine depuis, qui se sont fédérés en une « Alliance YMCA-France », puis dans le monde entier où il en existe dans de nombreuses grandes villes, qui accueillent aujourd'hui chaque année des millions de jeunes !
Mais YMCA c'est aussi tout une série de novations extraordinaires parmi lesquelles il nous faut absolument citer :
1) l'introduction du « Basket-Ball » en France qui s'est bel et bien développée dans le monde à partir du YMCA du 14 de la Rue de Trévise !
C'est en fait James NAISMITH, un des animateurs YMCA américains qui, découvrant en 1893, au sous-sol de l'immeuble de Trévise, une immense salle, pas très haute de plafond, a l'idée d'entrainer les jeunes rentrés du travail dans une activité sportive.
On ne pouvait pas jouer au football parce que le plafond était trop bas... Alors, il eut l'idée d'accrocher des paniers tout autour de la salle et les jeunes, constitués en équipes, devaient essayer d'y lancer leur ballon à la main car James, pour des raisons pédagogiques, voulait un sport d'intérieur basé sur l'adresse plus que sur la force !
Le « Basket-Ball » y a alors trouvé ses lettres de noblesse, et lorsque James NAISMITH rentre aux Etats-Unis où il anime le Centre de training YMCA de Springfield (Massachusetts), il rédige les règles de ce sport qui n'ont plus tellement changées depuis !
2) La CROIX ROUGE INTERNATIONALE... Indirectement, Henri DUNANT, poursuivant ses idées humanistes, après avoir fondé le YMCA de Genève, organise la première conférence mondiale du mouvement YMCA qui se traduit par « l'accord de Base de Paris », signé en 1855 qui fait de Genève le siège de « l'Alliance Mondiale des YMCA ».
Mais dans la foulée, ce même Henri DUNANT, assistant à la bataille de Solférino en Italie 4 ans plus tard en 1859, découvre avec sidération les dégâts humains de la bataille qui s’y est déroulée ( plus de 40000 hommes hors de combat, 4000 soldats Français y ont trouvé la mort et autant du côté Autrichien !).
À partir de cette expérience dramatique, il écrit un livre intitulé Un souvenir de Solférino qu'il publie en 1862.
Le Sigle du CICR, la Croix Rouge trop souvent en berne...
Une année plus tard, en 1863, il participe à Genève à la fondation du CICR (le Comité International de Secours aux militaires blessés, désigné dès 1876 sous le nom de Comité International de la Croix-Rouge).
La première « Convention de Genève » est ratifiée en 1864 et se réfère largement à ses propositions. Il obtint d'ailleurs pour cela, avec le parlementaire Frédéric PASSY, le premier prix NOBEL de la Paix en 1901 !
3) Le SCOUTISME : c'est aussi à partir des YMCA qu'en 1907, appuyé par le YMCA de Londres, que Baden POWELL lance le Scoutisme en Grande Bretagne et dès 1911, c'est le Centre YMCA de la rue de Trévise qui prends le relai de Baden POWELL et lance le Scoutisme en France (à l'origine, les Eclaireurs Scouts sont de confession protestante, on les nomme les Eclaireurs Unionistes) mais pas seulement en France, car des membres de l'YMCA-Paris initient aussi des organisations de Scoutisme nationales en Allemagne, en Suisse et aux Etats-Unis !
Les écussons successifs du Scoutisme de France
En effet, Samuel WILLIAMSON, Le Secrétaire général des UCJG, encourage les directeurs des Centres à fonder des troupes d’éclaireurs en leur sein.
Il s’inspire à la fois de l’exemple des YMCA britanniques, qui ont soutenu Baden-Powell et ont suscité la création de nombreuses troupes, et de l’expérience menée par Georges GALLIENNE, aumônier protestant de la Marine, puis pasteur à Nîmes et au Vigan (Gard), avant d'être animateur du patronage protestant de Grenelle à Paris où il créa la première troupe de Scouts français avec l'appui de Baden-Powell.
4) Les JEUX OLYMPIQUES, en 1894, les YMCA ont inspiré au baron Pierre de COUBERTIN qui a participé à l'aventure YMCA et la pasteur GALLIENNE à mettre en place les premières troupes « d'éclaireurs de France » et dans ce contexte, il lui vient l'idée de renouer avec le passé en recréant les Jeux Olympiques !
Les premiers nouveaux jeux Olympiques ont lieu à Athènes en 1896, et les secondes olympiades à Paris en 1900 auxquelles vont désormais participer les femmes !
5) A partir des valeurs des YMCA, le 22 octobre 1924, il y a exactement 100 ans, le Docteur Ralph SMEDLEY, le responsable du YMCA de Santa-Ana en Californie a fondé le club « Smedley numéro 1 », qui a donné naissance à « TOAST-MASTER INTERNATIONAL » une organisation éducative à but non lucratif qui renforce la confiance des jeunes et leur enseigne les compétences de prise de parole en public par le biais d’un réseau mondial de clubs qui se réunissent régulièrement.
« TOASTMASTER » compte aujourd'hui environ 345000 membres dans plus de 16000 clubs répartis dans 142 pays... Et il y en a un à Avignon, fondé à partir du YMCA-Gard Pont d'Avignon !
Mais pour en savoir plus il n'est que de visionner la petite vidéo de 6' qui suit ! :
Sachez enfin que la Fédération YMCA, la plus ancienne et la plus importante organisation mondiale de la jeunesse dispose d'un siège consultatif permanent aux Nations Unies !
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Mais nous allons nous intéresser maintenant à un Centre bien particulier... Celui d'Avignon !
Il fût créé par Karl BÜHLER, un homme tout aussi charismatique que George WILLIAMS ou Henri DUNANT, qui rêvait de voir se réaliser en France la Réconciliation Franco-Allemande à l'issue de la dernière guerre mondiale..., et qui y est parvenu, faisant sienne la devise d'Henri DUNANT : « Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent ! »
Souvenez-vous de sa consécration...
Helmut Kohl tenant la main de Mitterrand à Douaumont !
Voici l’histoire de cet extraordinaire Centre International d’hébergement YMCA
L’Histoire avec un grand « H » ...
Le Centre « YMCA-Gard-Pont-d'Avignon » tel qu’il est aujourd’hui est le résultat d’un télescopage de l’histoire, ou plutôt non, de plusieurs histoires entremêlées qu’il est intéressant de découvrir à l’occasion de sa visite…
Dans la nuit des temps, il y a bien, bien longtemps, c’est à dire quelques 5,3 millions d’années… le Rhône n'existait pas ! Toute notre Provence et une partie de lAuvergne et du Dauphiné était recouverte d'une mer...
Et puis un soulèvement tectonique est survenu avec la création du Massif Central, et les fluctuations de la mer Méditerranée dont le niveau va brusquement descendre lorsque s’effondra le détroit de Gibraltar qui l’a brusquement mis au contact de l’océan… Alors toute l'eau de cette mer va s'engoufrer dans la brèche.
Le Rhône, est né de cet effondrement qui va drainer l’eau de la mer en creusant son lit entre les rochers qui se sont dressés sur son chemin. Le Rhône naissant ne passait pas encore par ce qui allait devenir quelques 4 millions d'années plus tard la ville d'Avignon mais à 10 Km plus à l’ouest.
Le fleuve s’était en effet avisé que ce serait plus facile pour lui de passer un peu plus à l’est où le rocher qui se dressait sur son passage aura vite fait de s’effondrer en créant sur chaque rive le rocher des Doms côté Avignon et son alter ego, le Rocher de la Justice, coté Villeneuve…
Petit à petit, le lit principal qui passait par Pujaut s’est détourné vers l’est, et le Rhône s’est déplacé en se divisant en deux bras avec l'île de la Barthelasse et l'Île Piot au milieu. Le bras le plus à l’Ouest va lécher les murs de la future cité cardinalice de Villeneuve et le bras à l’Est ceux de la future cité papale abandonnant son ancien lit devenu un bras mort, en laissant derrière lui les étangs de Saze et de Pujaut.
Ici le Sud !
Tracé du Pont St Bénezet au XVIIIème siècle :
Attention le sud est en haut de la carte.
Villeneuve est à droite ! Le rocher de la Justice est désert,
L’île Piot est détachée de l’île de la Barthelasse.
Ce faisant, le Rhône a laissé tout au long de son ancien lit, non seulement des quantités de galets roulés depuis les Alpes qui vont faire le bonheur des vignerons de Châteauneuf-du-Pape, mais aussi des veines de terres argileuses très fines qui seront utilisées dès l’antiquité par des ateliers de poteries qui se sont installés-là pour fabriquer des amphores, des objets ménagers, des briques et des tuiles tout le long des différentes « ravines » des ruisseaux qui confluent vers le fleuve sur sa rive droite, de Montélimar à Beaucaire.
Rive droite du Rhône à Villeneuve à la révolution...
La « Tour du Roi » (indiquée à droite de la gravure) n'est autre que la Tour Philippe-Le-Bel, là où aboutissait le Pont Saint-Bénézet que nous ne pouvons qu'illustrer par la reconstitution faite par le CNRS avec la très intéressante vidéo de 8 minutes qui suit :
Au niveau de Villeneuve, au pied du « Rocher de la Justice » , ces ateliers ont perduré pendant des siècles pour fabriquer tuiles et briques.
On a eu besoin de ces matériaux en particulier au XIVème siècle, pour satisfaire le besoin de construction des palais cardinalices de la ville nouvelle de Villeneuve, pour y loger 12 des 24 cardinaux du Sacré Collège qui n'avaient pu être logés en Avignon intra-muros faute d'Hôtels particuliers en location en nombre suffisant pour les accueillir.
En effet, au temps de l'installation de Jean XXII, le deuxième Pape Français, (et le 1er Franciscain à être élu Pape, et qui avait été évêque de la ville d'Avignon, d'où son choix d'y installer la papauté pour fuir le conflit des Gueltes et des Gibelins qui sévissait à Rome et dans toute l'Italie, tout en restant à bonne distance de Paris et du Roi de France dont il avait de bonnes raisons de se méfier comme de la peste) 12 cardinaux se sont installés sur cette rive du Rhône, qui a toujours fait partie du Royaume de France où il faisait bon vivre (alors qu'en face c'était l'estranger, à savoir le Saint Empire Romain-Germanique), et par la suite, pour satisfaire l’essor urbain de la ville d'Avignon, notamment au second Empire.
L'un de ces ateliers, la briqueterie MARCHAT, a ainsi fonctionné encore pendant plus d’un siècle jusque dans les années 1960.
Pour assurer son expansion, cette briquetterie avait même absorbé l’une de ces maisons bourgeoises, construites au 2nd Empire, le « Château NAQUET », qui se dressait derrière le Rocher de la Justice… (NB: Cette entreprise MARCHAT devenue depuis un commerce de matériaux bien connu des Villeneuvois n’a interrompu son activité qu’en... 2022 pour des raisons conjoncturelles, hélas…)
Mais pourquoi donc avoir donné ce nom de « Rocher de la Justice » ?
Sylvestre CLAP, conservateur du Musée du Roure à la retraite, dont la famille habite sur ce rocher depuis 1936 s’est intéressé aux archives d’Avignon. Nous le remercions pour toutes les explications qu’il a bien voulu nous confier (cf. un de ses ouvrages dans la bibliographie en fin d'article).
Si le rocher est resté désertique jusqu’à la fin du XIXème siècle, c’est qu’il avait une fort mauvaise réputation !...
C’est là, parait-il, que l’on exposait pendant quelques jours la dépouille des malfrats condamnés à la vindicte publique après les avoir pendus haut et court, pour la dissuasion de la population !
Une légende tenace veut aussi que ce soit depuis ce rocher que le jeune capitaine Bonaparte (24 ans) ait fait pour la première fois la démonstration de son génie militaire... Lorsqu’il fût nommé à la tête des troupes de l'armée des « Carmagnoles », envoyée par la Convention pour ramener l'ordre républicain dans le midi, il aurait bombardé Avignon en insurrection depuis les hauteurs du Rocher.
En effet, la ville, encore propriété du Saint-Siège et aux mains des « fédérés », révoltés par la mise à mort de Louis XVI le 21 janvier 1793, comme tous les provençaux d'ailleurs, avait osé se soulever massivement contre la Convention… Mais aucune archive n’a jamais pu prouver la véracité de ce qui ne demeure qu'une légende.
Le « Rocher de la Justice » est cet ilot urbain délimité aujourd’hui, par l’avenue du Général Leclerc (ancienne route de Nîmes), le chemin de la Justice (ancien chemin menant de Villeneuve aux Angles), et la voie de chemin de fer construite en 1880.
À la fin du XIXème siècle le rocher n'était toujours qu'un petit plateau calcaire désertique, dont on peut avoir une idée en 1903 grâce à une toile de Joseph Meyssonnier, un artiste Villeneuvois bien connu :
Cette toile de Meissonnier montre un train empruntant
la ligne de chemin de fer qui passait sous un tunnel creusé au sud,
sous le Rocher de la Justice.
On peut apercevoir aussi le fameux Pont en bois
qui prolongeait le pont suspendu coté Avignon.
Plusieurs photographies du « Rocher de la Justice » datées de 1850 existent à la médiathèque d’Arles dont une, exceptionnelle bien que de mauvaise qualité, prise depuis une Montgolfière, qui montre le pont de bois en prolongement du pont suspendu et le « Rocher de la Justice » complètement désert :
1850 - le Rocher de la Justice complètement désert,
vu d'une Montgolfière!
Et, depuis la rive droite de Villeneuve, deux photos prises par Achille Gautier-Descottes, montrent bien le Rocher desertique, et la présence d’un moulin (ici le moulin Nicolas) :
1853 - Repérez le bateau-moulin sur le Rhône ,
et le pignon du bâtiment de ferme...
On en parle plus avant à propos de la création de l’YMCA !
Cet ilot a appartenu successivement à plusieurs familles de Villeneuve :
- Vers 1840 à 1870, à la famille BARBUT-MOUTET.
- De 1870 à 1898, à la famille VEYRADIER-BREMOND.
- De 1898 à 1922, à la famille GRÉGOIRE-BERGHOUNE à l’origine de la construction du petit Chalet MOTTET vers 1898 qui borde le Centre au Nord, puis de « la Grande Maison » de maître vers 1900 qui allait devenir le Centre YMCA.
On remarque qu’en 1899, n’existait sur le Rocher de la Justice
à droite en haut de la photo, que le petit chalet MOTTET
à droite du mur des anciennes arènes
Une carte postale datée de 1900 laisse apparaître en haut à gauche
« la Grande Maison »à gauche du chalet MOTTET...
Et en 1905, vue du Pont de pierre on aperçoit « la Grande Maison »
Juste à gauche du chalet MOTTET.
Une photo de la même époque laisse entrevoir trois « Châteaux »,
au-dessus de la briqueterie MARCHAT
à proximité de la toute nouvelle Église Sainte-Thérèse
construite pour le quartier « Pont d’Avignon ».
Et dès 1905 la construction du pont en pierre a commencé...
1905 -Cartes postales de la construction du pont de pierres
qui va remplacer le pont de bois !
Au centre de la photo de droite on aperçoit la petite maison
issue d’un corps de ferme repéré plus haut,
qui va devenir... le premier centre YMCA-Pont d’Avignon…
Le Bâtiment principal du Centre YMCA actuel était bel et bien, lui aussi, un « Chateau »
Vue du pont de bois en 1900 reliant Avignon à Villeneuve
Où apparait pour la 1ère fois « la Grande Maison » à gauche du chalet !
À la fin du XIXème on avait en effet dénommé « château » ces grandes villas bourgeoises qui ont été construites lors du boom économique du 2nd Empire, par des bourgeois enrichis dans le secteur de la charcuterie ou le commerce avec l'armée, tout comme le bâtiment principal de l’institution SANCTA-MARIA, ou le château NAQUET…
- De 1922 à 1930, « la Grande Maison » a appartenu à la famille MOTTET-FOUL
- De 1930 à 1936, à la famille LAURENT-KIRO qui baptise pompeusement « la Grande Maison » de Maître « Villa FENGTIEN ».
On leur a longtemps attribué la construction de « la Grande Maison » en évoquant un enrichissement personnel dans des affaires réalisées de façon suspecte en Extrême-Orient. Mais nous avons vu plus haut qu'elle a été construite en 1900.
En réalité, « la Grande Maison » était déjà construite depuis 30 ans lorsque Mr LAURENT l’achète en 1930.
Marius François Eugène LAURENT, négociant, né le 17 décembre 1873 à Châteauneuf-du-pape, est indiqué dans un acte qu’il était veuf avec plusieurs enfants d’âge adulte lorsqu’il s’est marié à Kharbine, en Mandchourie (déclaration faite au consulat de France le 22 février 1921) avec Elisabeth KIRO, sans profession, née le 5 avril 1890 à Kichinoff (en Bessarabie, Roumanie), divorcée (sans savoir de qui).
Ce sont cependant bien eux qui dénomment la propriété « FENGTIEN », dénomination d'une ville mandchoue qu’ils font graver sur une plaque de cuivre avec des caractères chinois en souvenir de l'origine de la fortune que leur a rapporté cette ville et avec laquelle ils auraient acquis la villa (en fait les gains de leurs ventes d'armes Françaises aux Chinois...) !
Ainsi que cela apparait dans la note d’un courtier de « pont d’Avignon », celui-ci affirme au Dr Louis CLAP qui se propose de l’acquérir vers 1936 que « FENGTIEN » n’a d’autre signification que « MUKDEN », ville de Mandchourie où séjournaient les époux LAURENT-KIRO lors de l’achat de 1930.
FENGTIEN n'est autre que l'ancien nom de SHENYANG (en chinois) ou MUKDEN (en mandchou), la capitale de la province chinoise actuelle de LIAONING en Mandchourie (une petite ville dun peu plus de huit millions d'habitants !)
Position de Fengtien, alias Mukden ou Shenyang,
Province Mandchoue de Liaoning.
(Carte dessinée par Mr Croquant)
Qu’y faisaient-ils ?
Une amorce d’explication de la réputation sulfureuse des époux LAURENT-KIRO provient du fait qu'ils auraient fait fortune dans le commerce des armes avec les chinois, et que l’incident de MUKDEN en 1931, considéré comme l'événement déclencheur de la seconde guerre mondiale dans le sud-est asiatique avec l’invasion de la Mandchourie par les Japonais, n'est pas étranger à cette rumeur sulfureuse puisque Marius LAURENT était précisément le marchand qui vendait des armes françaises aux Chinois et qui était précisément présent à MUKDEN en septembre 1931...
Mais il est difficile en cette matière d'en savoir plus si ce n'est en consultant des livres d'histoire spécialisés écrits après coup (cf. en particulier l'énorme ouvrage du journaliste Bruno BIROLLI sur le général Japonais ISHIWARA à l'origine de l'incident de MUKDEN par lequel il voulait envahir la Mandchourie pour en faire le « MANDCHOUKOUO », une colonie Japonaise et s'en tenir là, sans envahir le reste de la Chine !...
Hélas pour le Japon, sa hierarchie ne l'a pas écouté et a mené bêtement poursuivi l'invasion de tout le territoire Chinois qui a fait s'effondrer son espèrance pour le résultat que nous connaissons aujourd'hui !
Vous ne connaissez pas MUKDEN ? C'est, entre autres, la ville qui a inspiré à Hergé l'album de Tintin et le « Lotus Bleu » à la même époque !...
L'Album de Tintin inspiré de l'incident de Moukden...
Si vous souhaitiez vous offrir le plaisir de revoir cet Album il vous suffit de cliquer sur le lien suivant :
https://www.dailymotion.com/video/x95uayo
En envoyant une petite équipe de soldats japonais déguisés en coolies chinois pour ne pas éveiller les soupçons, le général nationaliste japonais ISHIWARA avait tout simplement organisé lui-même un (petit) attentat en faisant sauter quelques mètres de voie ferrée avec une « bombinette » pour justifier le déclenchement d'hostilités entre Japonais et Chinois.
Il faut savoir que le Chemin de fer de Mandchourie était la propriété de la plus importante entreprise japonaise, et que de part et d'autre de la voie ferrée, s'étaient installés plus de 50000 colons japonais qui exploitaient les ressources minières de la Mandchourie et avaient commencé à cultiver son sol très riche en y introduisant la culture du soja... (à tel point qu'ils avaient ainsi contribué à faire de la Mandchourie du sud la première région mondiale de production de soja !)
Par cet acte terroriste prétendument attribué à des Chinois, l'objectif d'ISHIWARA était de justifier ainsi la défense des intérêts du Japon et surtout l'invasion de la province Chinoise de Mandchourie qui permettrait au Japon d'assurer son expansion et de continuer à y exploiter ses ressources de minerais, de charbon et de denrées agricoles en faisant main basse sur un territoire qui mesurait trois fois celui du Japon et que la Chine n'avait ni l'envie ni les moyens d'empêcher !
le Mandchoukouo aurait bien arrangé les affaires du Japon...
Ce qu'il fit en rebaptisant la Mandchourie le « MANDCHOUKOUO » en mettant en place un gouvernement fantoche avec à la tête de l'exécutif Aisin Gioro PUYI, le 12ème empereur de la dynastie Qing, à la solde des Japonais, pour faciliter l'annexion et apaiser les esprits de la population Mandchoue.
L’impunité dont a bénéficiée le Japon à la suite de cette annexion va inspirer Mussolini en Abyssinie puis Hitler en Autriche et sur le reste de l'Europe !
Il est donc également certain que la mosaïque au dragon placée dans l’entrée
de « la Grande Maison » et qui l'orne encore est due aux époux LAURENT-KIRO.
Pour mémoire, voici aussi le drapeau de la dynastie chinoise Qing...
Ce couple est à l’origine de la grande terrasse avec ses murs de soutènement surplombant les fonds voisins, (le chalet MOTTET, son voisin immédiat et la propriété DERRIVES en bordure de la voie ferrée).
Photos prises en 1936
Le couple LAURENT-KIRO ne sera, de fait, propriétaire du domaine que six ans, car lorsqu’ils revendent « FENGTIEN » en 1936 au Docteur Louis CLAP, la propriété est sous hypothèque...
- En 1936, la famille CLAP achète donc « la villa FENGTIEN », dans le but d’y installer une clinique chirurgicale à vocation sociale (c'est à dire accessible aux familles qui n'avaient pas les moyens suffisants pour financer une opération chirurgicale).
Dès son acquisition, le Dr Louis CLAP y fait ajouter un corps de bâtiment en prolongation de la maison de maitre au sud pour permettre la création de deux blocs opératoires, d’une salle d’asepsie, d’une salle de radiologie et de deux chambres de réveil.
Ainsi, dès 1937, est ouverte la nouvelle clinique du Dr CLAP. Le rez-de-chaussée de la maison de maître (communs, chambres et véranda donnant sur la grande terrasse côté Rhône) servait au fonctionnement de la clinique pour les malades convalescents. L’étage était réservé à la famille.
Et le Dr CLAP ferme la clinique de la rue Saint-Thomas d’Aquin à Avignon, qu’il avait ouverte au début des années 1920, mais il conserve cependant son cabinet de consultation rue Henri-Fabre à Avignon.
Peu d’anecdotes sont à signaler pour cette période. Rappelons juste que lors des bombardements de 1944, des chutes de pierre blessèrent à la tête l’épouse du Dr CLAP, Thérèse HUGUES. Elle dut se réfugier avec d’autres habitants de Villeneuve dans les champignonnières du plateau des Angles.
Ce jour-là, le Dr CLAP, de son côté, s’était rendu à pied, dans la journée, avec son fils Vincent (60 kms, tout de même !) aux obsèques de sa maman à Saint-André de Roquepertuis dans le Gard. À son retour, la propriété avait été entièrement pillée.
La clinique fonctionnera jusqu’en décembre 1951.
- En 1964, à la fin de la vie du Dr CLAP, pour les besoins de la division et la succession de cette propriété pour sa famille, il est créé la SCI « Les Roches » qui rachète « la Grande Maison FENGTIEN » quant au corps de bâtiment rajouté par le Docteur CLAP à l'époque de son achat, il est transformé en maison d’habitation que la famille baptise « le Petit FENGTIEN » qu'elle habite toujours.
- Et en 1968, la « SCI Les Roches » vend « la Grande Maison FENGTIEN » et son parc à l’association YMCA.
Il est temps maintenant de parler de la création de :
L’YMCA-Gard-Pont-d’Avignon !
Comme on l'a évoqué plus haut, elle est due au charisme et à la ténacité d’un homme exceptionnel, Karl BÜHLER.
Karl BÜHLER, est né en 1921 à MEMMINGEN, une petite ville des Alpes Bavaroises, au sein d’une famille chrétienne profondément religieuse. Son père était contremaître dans une fabrique de couvertures. Il était l’avant-dernier d’une fratrie de quatre.
En 1941, il se marie et, avant son incorporation, son frère ainé lui conseille de devancer l’appel pour ne pas être embrigadé dans les SS, ce qu’il fait.
Il est ainsi incorporé dans l’armée de l’air allemande comme parachutiste et ne tarde pas à être parachuté sur le front de Russie où il est hélas blessé et renvoyé en Allemagne dans un hôpital.
Incapable de reprendre du service, il est affecté à l’administration et en 1945, il est fait prisonnier par les alliés américains qui l’envoient dans un camp de prisonniers sur la côte atlantique. Il est alors livré aux français qui le déplacent et l’incarcèrent dans un camp de prisonniers de guerre près d’Annecy.
Là, pour échapper aux dures conditions de la captivité, il se porte volontaire pour travailler dans les alpages pour des fermiers en manque de main-d’œuvre.
Puis, retourné au camp d’Annecy, il est repéré par le responsable du camp qui l’affecte comme entraineur sportif pour ses compatriotes.
De son côté, la Croix-Rouge et les YMCA cherchaient à adoucir le sort des captifs Allemands restés dans les camps ou réquisitionnés pour travailler dans des entreprises. La France avait un besoin drastique de main d’œuvre pour se reconstruire. Mais de leur côté, les alliés pressaient la France de libérer les prisonniers allemands.
Le départ massif de ces prisonniers allemands (ils étaient un peu plus de 300000) aurait été un désastre économique dans une France en voie de reconstruction.
Le gouvernement Français proposa alors un contrat aux prisonniers de guerre toujours dans l’ignorance de la durée de leur captivité, à savoir : l’adhésion au statut de « travailleur libre », leur donnant droit à une libération immédiate avec permission d’un mois de vacances dans leur pays, voyage aller-retour payé, un emploi en France dans l’industrie ou l’agriculture, avec mêmes salaires et mêmes droits sociaux que les travailleurs français. Cet arrangement a perduré pour les prisonniers de guerre allemandes demaurés en France de 1945 à 1951 !
Karl retourna donc chez les siens, puis revint en France pour travailler à Annecy dans une carrière. Il y rencontre alors un pasteur suisse qui s’occupe des ex-prisonniers de guerre dans le sud de la France. En 1950, Karl divorce, car guerre et captivité avaient affectivement éloignés les époux.
Et là, la formation de leader de jeunesse de Karl, ses qualités et son énorme capacité de travail avaient attiré l‘attention des YMCA de Genève.
Lorsque le pasteur est rappelé pour s’occuper d’une paroisse en Suisse, il fut proposé à Karl de prendre sa suite, professionnellement, à titre de secrétaire itinérant du Comité d’action YMCA en France qui avait son siège à Paris.
Dès sa prise de fonction en janvier 1953, il doit s’occuper des questions sociales, culturelles et spirituelles concernant les étrangers germanophones restés en France, pour la plupart des prisonniers de guerre et leur famille venue les rejoindre, ainsi que d’autres déplacés chassés de chez eux par les Russes.
La tâche était immense car, sur son territoire, au sud d’une ligne Bordeaux-Genève, il lui fallait :
- Aider à l’intégration des familles et les mettre en contact avec les églises, prêtres et pasteurs susceptibles de leur faciliter les démarches.
- Régler les éventuels problèmes entre employeurs et salariés.
- Aplanir les difficultés administratives.
- Interférer souvent dans l’attribution de cartes de travail pour la scolarisation des enfants.
Résidant à Villeneuve-lez-Avignon, Karl fit la connaissance de Josette RAYMOND, une Avignonnaise, membre d’une Association folklorique Provençale qui lui fit découvrir la culture Provençale dont « MIREIO », le poème de Mistral et fit de lui un inconditionnel de la Provence, un féru de son histoire, ses légendes et ses traditions.
Karl et Josette se marièrent en août 1954 et Karl s’installa tout naturellement dans la maison natale de sa femme à Avignon. De cette union naquirent deux garçons et une fille.
C’était l’époque où nombre de jeunes allemands s’engageaient dans la Légion Étrangère Française qui recrutait pour servir dans ce qui restait de son empire colonial.
À cause de cela, la gendarmerie devait souvent intervenir dans des délits de vagabondage. De très jeunes allemands, suite à un échec scolaire ou une dispute familiale, fuguaient de chez eux dans l’espoir fallacieux de se faire enrôler dans la légion.
Karl, aussitôt informé, les recueillait alors chez lui, reprenant contact avec leurs familles et s’occupaient de leur rapatriement pour leur éviter de pénibles mésaventures.
Face à une délinquance mineure accrue au fil des années, Karl devint visiteur de prison, et tout naturellement fit partie du Comité postpénal du tribunal d’Avignon.
Membre actif du « Mouvement Fédéraliste Européen » (cf. document joint) et fervent partisan de la Réconciliation Franco-Allemande, il avait été mis en contact avec Elsie KUHN-LEITZ. Riche épouse du fabricant des appareils photos « LEICA », devenue « une juste parmi les justes », qui avait permis à tous ses ouvriers de confession juive de fuir aux États-Unis.
Elle leur offrait le voyage et leur fournissait en plus un pécule sous forme d’un appareil photo LEICA haut de gamme qu’ils pouvaient revendre là-bas une petite fortune et s’en sortir dans leur nouvelle vie.
Elsie est à l’origine de l'idée même du jumelage de villes, et à fortiori de villes Allemandes avec des villes Françaises, pour faciliter la Réconciliation Franco-Allemande et elle va tout naturellement rencontrer et militer avec Karl pour le jumelage qu’elle a parrainé lors d’un séjour à Avignon, avec WETZLAR, la ville où est implanté « LEICA ».
Les contacts s’intensifièrent rapidement entre les deux villes et, très vite, il apparut difficile de loger tous les groupes de jeunes de WETZLAR désireux de séjourner à Avignon.
L’auberge de jeunesse qui existait déjà sur l’île de la Barthelasse n’hébergeait les groupes que pour une durée de trois jours seulement.
Dès l'année 1954, que l'on prend désormais comme date de fondation du Centre YMCA de Villeneuve-lez-Avignon, Karl loua une maison dans le quartier du « Pont d’Avignon » sur les bords du Rhône, où, avec ses amis militants du « Mouvement Fédéraliste Européen » (cf. document dans la Bibliographie en fin d'article), ils mirent tous la main à la poche (1000 F à 2000 F chacun à fonds perdus, pensaient-ils) pour acheter le matériel indispensable; i.e. des lits, armoires, tables, chaises et accessoires pour recevoir au minimum un car complet de jeunes.
Et il rattacha tout naturellement ce foyer au mouvement YMCA dont il était salarié.
Le Foyer YMCA ainsi nommé fut très rapidement connu non seulement à WETZLAR mais à travers toute l’Allemagne et ainsi que dans le sud de la France où Karl et ses amis ne ménageaient pas leur peine pour faire se rencontrer avec des français des groupes de jeunes allemands.
C’est qu’il ne suffisait pas d’héberger les jeunes, il fallait également les informer des différences de civilisations, des mentalités autochtones pour leur éviter des déboires, leur donner des rudiments de langue française pour se déplacer et visiter la région, et leur trouver des points de chute dans des foyers français pour des séjours linguistiques.
Karl mit au point des programmes établis en fonction de la constitution des groupes ou de leurs desiderata :
- Cours de français, de littérature,
- Conférences,
- Visites commentées de monuments ou sites historiques,
- Accompagnement à travers la Provence et les Cévennes.
Il fallut même agrandir la maison louée par Karl.
Grâce à une bonne gestion et une subvention substantielle de la ville de WETZLAR, la maison put être rachetée tout en permettant le remboursement des sommes consacrées par ses amis.
Encore visible sur son pignon, l'ancien sigle YMCA dans un triangle
« Spirit, Mind, Body = Âme, Esprit, Corps » !
Et bâtir une annexe contiguë (qui existe toujours aujourd’hui avec, encore visible sur son pignon, l'ancien sigle YMCA dans un triangle) pour accueillir 150 jeunes.
Travaillant en étroite collaboration avec le Consulat d’Allemagne, les mairies et les préfectures, Karl fut décoré de l’Ordre du Mérite de la République Fédérale d’Allemagne, quant à la République Française, elle lui attribua la Médaille de la Jeunesse et des Sports.
La réputation du Foyer YMCA s’accrut encore et celui-ci devint trop petit pour satisfaire toutes les demandes. Il fut donc proposé une inscription au « Cinquième Plan » pour la création d’un plus grand foyer.
Karl loua pendant un an une ancienne clinique sur le Rocher de la Justice (Celle du Dr CLAP citée plus haut !), et grâce à un prêt consenti par la banque Évangéliste de Berlin, Karl put acheter le domaine à la famille CLAP pour agrandir la capacité du foyer YMCA.
Il loua également l’ancien « Château NAQUET » situé dans l’enceinte de la briqueterie MARCHAT pour accroitre la capacité d’accueil.
Et conjointement Karl soutint l’action de l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) favorisant activement les échanges Franco-Allemands au sein du foyer.
Dès le début des années 1970, lorsqu’il fut décidé de raser le château NACQUET trop délabré, Karl fit bâtir à l’ouest de la clinique, tour à tour, deux bâtiments pour augmenter sa capacité. Il en profita pour créer la piscine et la salle de théâtre (qui porte aujourd’hui son nom), tous deux, des équipements indispensables aux rencontres.
Avec désormais ses 250 lits, la qualité de l’accueil et la disponibilité de son personnel, le foyer YMCA de Villeneuve acquit une réputation qui dépassa la seule relation avec la région de WETZLAR et la Provence puisque dans les années 1970 on y a dénombré près de 45 nationalités différentes.
Participant à de nombreux colloques Européens, Karl est à l’origine de nombreux autres jumelages entre villes Françaises et villes Allemandes. Ainsi, il organisa le jumelage d’ANNECY, où il avait séjourné en 1945 avec BAYREUTH, BOURG-de-PÉAGE avec MINDELHEIM, SARRIANS avec BIBERTAL, et mit sur rail le jumelage de VILLENEUVE-lez-AVIGNON avec RHEINBACH.
Karl BÜHLER s’est éteint en 1986 des suites d’une maladie qui lui a fait ralentir dès 1977 son rythme de vie trépidante.
Aujourd’hui, le Centre International YMCA-Gard-Pont-d’Avignon, en partie restauré est capable d’accueillir 150 jeunes dans de bonnes conditions et on attend une stabilisation de son activité après les troubles entrainés par la période de COVID pour procéder à une nouvelle extension et modernisation.
Le Centre International YMCA-Gard-Pont-d’Avignon aujourd'hui :
L'association YMCA-Gard-Pont-d'Avignon a pour but de soutenir des programmes et des actions avec ses partenaires locaux qui contribuent :
- À la promotion du tourisme social et solidaire et de l’éducation populaire.
- Au développement de la personnalité des jeunes au plan physique, moral, culturel et social afin de bâtir un monde plus juste et plus solidaire, ceci dans un esprit de tolérance et de bienveillance.
- Au partage des valeurs associées au patrimoine, à la culture et au sport. » (Statuts, art.1)
Nous sommes une association à caractère laïque et aux valeurs humanistes, dans le respect de la Charte 2018 des YMCA-France.
Nous nous engageons au service des jeunes et des personnes en difficulté grâce au tourisme, à la culture, au sport et aux programmes éducatifs pour le plus grand nombre.
Nous voulons aider les jeunes à découvrir le monde et rencontrer les autres, à assurer leur bien-être, renforcer leur confiance dans leur capacité à s’engager dans de justes causes et la réalisation de projets au service des plus faibles, de la planète.
Nous favorisons les échanges nationaux et internationaux dans un esprit d’ouverture et de partage.
Nos missions se déclinent en 2 types d‘activités : l’accueil de séjours de groupes de jeunes et de moins jeunes venus de France et d’ailleurs, et l’accompagnement des jeunes de notre territoire, les régions Midi et Occitanie, et plus précisément les départements du Gard et du Vaucluse.
Nous accueillons des groupes de France et du monde entier pour des séjours à buts éducatifs, culturels, cultuels et sportifs.
Ces groupes bénéficient d’abord de notre position géographique exceptionnelle, à un pont de distance d’Avignon, au cœur de la Provence, et de notre connaissance du territoire, de nos savoir-faire dans le tourisme ainsi que des talents et compétences de nos équipes de salariés et bénévoles et de nos partenariats locaux.
Nous coconstruisons les séjours avec les responsables des groupes et veillons à ce que leur contenu corresponde aux finalités et aux valeurs YMCA.
Le mouvement YMCA dans le monde et en France
Créées en 1844 en Grande-Bretagne, les YMCA (Young Men Christian Association) constituent le plus important mouvement de jeunesse au monde.
Aujourd’hui ils disposent d’un siège consultatif permanent aux Nations Unies. Leurs actions bénéficient à plus de 65 millions de personnes chaque année dans le monde.
Les centres YMCA sont présents dans 120 pays et œuvrent pour construire un monde plus juste et plus solidaire. Ils sont au service de la jeunesse et des personnes en difficulté. En 2020, l’association mondiale YMCA-World a fédéré l’énergie de ces associations sur « Vision 2030 », un projet qui entend apporter plus de bien-être aux jeunes tout en leur apportant :
- Un sens de l’engagement auprès des plus démunis,
- Une prise de responsabilité pour l’avenir de la planète,
- Une plus grande confiance dans leur propre capacité à agir efficacement, selon les mots-clés « empowerment et leadership ».
L’association YMCA-France fédère 23 associations qui œuvrent, selon les finalités et les valeurs du mouvement YMCA, dans des domaines aussi variés que l’accompagnement des personnes handicapées, la réinsertion professionnelle, le tourisme social et solidaire, l’éducation.
Plus de 110000 personnes bénéficient de leurs services chaque année.
Notre association YMCA-Gard-Pont-d’Avignon, en tant qu’adhérente de YMCA-France, bénéficie de son statut d’association reconnue d’utilité publique et de son immatriculation au registre des opérateurs de voyages.
BIBLIOGRAPHIE
La Vidéo originale de la Chanson par les « Village People » classée 4ème chanson chorégraphique du monde !
Lettre du MOUVEMENT EUROPEEN datée de 1953...
Le Site du Centre International YMCA-Gard-Pont-d'Avignon : https://ymca-avignon.fr/
Ouvrage Grand Format du Panorama d'Avignon réalisé pour une Exposition de peinture au Musée du Roure par la Mairie d'Avignon conçu et rédigé par Sylvestre CLAP, Conservateur du Musée du Roure d'où sont extrait de nombreuses photos d'archives avec l'autorisation du réalisateur du Livret d’Exposition.