COLLEGE DE MANOSQUE

 LE « COLLEGE »

 

 Allez, pour illustrer cet article, je vais oser ressortir un vieux carnet de chants...

Il rappellera bien des souvenirs aux quelques Louveteaux, scouts et guidouilles que nous étions

Pour la déclencher ou l'arrêter, cliquer ci-dessus, sur l'un des symboles :

son.jpg

 

vieille carte postale du collège 700 x 400.JPG
Une vieille carte postale du « Collège »

 

 

Pour ceux de ma génération qui ont vécu leur enfance à Manosque, le « Collège » évoquera sûrement des souvenirs nostalgiques (la carte postale n'est pas très bonne... mais parlante !)

 

Je me souviendrais toujours mon premier jour de classe au collège... au début janvier. 

 

Nous avions quitté Saint-Etienne car Papa avait été nommé ingénieur du service des Mines de Manosque.

 

Nous avions aménagé entre Noël et jour de l'an 1951 dans un appartement qui se trouvait juste au-dessus du bureau du Service des Mines au premier étage d'une immense maison bourgeoise de la place des Marchands dans le centre de Manosque. 

 

Il appartenait à une très ancienne famille provençale sympathique, les JULIANY, qui habitait au second, et le dernier étage était occupé par deux familles, celle de Janine MORIN, la fille ainée de Madame JULIANY, son mari Marcel et sa petite fille Christiane, et celle des TELL qui avaient trois enfants, Renée, Guy et Jean-Pierre.

 

C'est Renée TELL, qui avait mon âge, et qui avait accepté de m'accompagner au collège le 1er jour, en cours d'année, à la rentrée de janvier... Je me souviendrai toujours qu'elle ne voulait pas que je la tienne par la main, (ce qui m'était apparu tout naturel, terrorisé que j'étais de me perdre en cours de route dans une ville que je ne connaissais pas) de peur de laisser supposer une idylle à ses copines...

 

Il est vrai que je n'étais pas très futé en arrivant de Saint-Etienne où je n'aurais jamais eu de telles idées. 

 

Tu te souviens les petites classes, c'était au rez-de-chaussée à gauche... Il y avait la classe de Madame DROGOUL, la première institutrice qui m'ait accueilli au Collège et qui était chargée de deux classes à la fois, la 10ème et la 9ème, puis celle de Monsieur FRACCHIA qui assurait la 8ème et la 7ème...

 

Ce fût un instit qui m'a terrorisé, mais je n'aurais pas voulu être à la place de ses deux filles qui étaient précisément dans ma classe en 7ème et qu'il n'hésitait pas à gifler et ridiculiser en classe devant tous les autres... Je crois bien que c'est pour ça que je ne l'avais pas aimé d'emblée !

 

Et, à partir de la 6ème, c'était au 1er étage où l'on montait par une entrée dans l'angle à gauche... la 1ere salle qu'on trouvait en arrivant en haut de l'escalier c'était celle d'histoire naturelle avec « Zoé » le squelette et l'inénarrable professeur Tournesol, alias Mr FAMECHON, le prof de sciences (pardon Claude mais on ne pouvait pas ne pas le citer !)



Professeur Tournesol !

 

Quelques autres m'ont marqué...

- L'anglais, c'était Mr ABBES,

- L'histoire-géo Mr MELLET,

- L'Italien, Mr LAMBORE, dit « le PIF » qui était arrivé à me faire adorer sa langue (c'est tout dire, je parle toujours l'italien sans hésiter, et par ce biais...

- Le latin et le grec enseigné par Mr GAYMARD en 6ème/5ème et relayé par Melle TURIN en 4ème... (J'ai eu le bonheur de ne pas faire ma 3ème à Manosque, mais de l'autre coté de l'Atlantique, ce qui m'avait dispensé du BEPC),

- Et la musique, la pauvre Mademoiselle TROTTOBAS, mon prof de piano, par ailleurs hors le collège, dont les cours tenaient plus de la foire que de l'harmonie...

 

C'est curieux, si je me souviens avec émotion de Mr GAYMARD qui nous enseignait le français, le latin et le grec à partir de la 5ème et qui par ses méthodes était arrivé à nous faire aimer la littérature, je ne me rappelle pas spontanément qui nous a fait le Français après la 5ème (... En août 2024, J-P ROMBAUT, qui devait être un élève d'une année après la mienne m'a signalé par une notification sur mon blog, que c'était Melle TURIN dont je croyais me souvenir qu'elle était professeure de Math alors qu'elle enseignait le Français et le latin..., j'ai bien eu aussi Mr PIEULE, en remplacement).

 

- En math, j'ai eu Madame PARIS, mais elle m'avait définitivement fait exécrer les mathématiques, et je ne sais combien d'années je l'ai subi, un déni de mémoire probable pour cette discipline qui n'a jamais été mon fort, au grand dam de mon père qui ne rêvait pour moi, que de me faire faire ce qu'il n'avait pu faire lui-même, à savoir les Ponts-et-Chaussées et Polytechnique !

 

Mais je me souviendrai vraiment toute ma vie, c'était... il y a presque 70 ans, des règles du Français patiemment édictées et sans cesse repétées par Mr GAYMARD... pour la rédaction : « Introduction, Développement, Conclusion », la trilogie qu'il nous a rabaché des années durant, tout comme celle de BOILEAU qu'il nous avait fait apprendre par cœur : « Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli ». 

 

Et la grande porte au milieu du bâtiment principal, c'était celle de Monsieur le Proviseur, BAZIN...

 

À la porte d'entrée, il y avait sur la gauche la porte de la Loge du concierge... les grands parents de notre camarade Danielle DEPETRIS qui savaient réparer les bobos et nous accompagner avec bienveillance quand nous arrivions en retard jusqu'à notre classe pour adoucir le risque de punition de certains professeurs.

 

Et à l'angle du préau qui était juste en face de la Loge, et où l'on faisait la gymnastique avec Mr ou Mme GENTIL, je me souviens avoir moi-même placé dans la première pierre le tube d'acier qui renfermait l'historique du collège et le nom des élèves et des profs qui participaient à la cérémonie de la pose de cette première pierre du nouveau collège en présence du préfet, du maire et de l'inspecteur de l'Académie Aix-Marseille.

 

Quand la construction serait terminée, le collège devait devenir un lycée à la mémoire de notre ainé Félix ESCLANGON qui nous avait précédé sur les bancs de ce même collège (Il a été Professeur à la Sorbonne, Directeur des laboratoires de l'institut Polytechnique Central de l'Électricité de Grenoble qui s'est électrocuté devant ses élèves en faisant une expérience le 5 mai 1956 - il n'avait que 51 ans !)

 

La 1ère pierre a été maçonnée symboliquement par le préfet des Basses-Alpes en présence de notre maire, Monsieur AUBERT-MILLOT ! 

 

 


La stèle en son honneur, apposée à l'entrée de l'institut polytechnique de Grenoble

 

 

Je viens en effet de terminer la lecture de deux ouvrages très intéressants:

  • Le travail de l'Association Manosquine de Recherches Historiques et Naturelles qui retrace merveilleusement l'histoire de Manosque depuis sa fondation jusqu'à la Révolution (et j'attends avec impatience la suite annoncée des « temps modernes »)... Allez Jean-Paul DECARD, Janine MAURIN et les autres, remettez-vous à l'ouvrage, vous avez fait un travail extraordinaire !
  • Le dernier ouvrage de Pierre MAGNAN quant à ses « mémoires d'apprenti » ! Pierre MAGNAN alias « Piétouillard » était de la génération d'avant-guerre (Il nous a quitté ce 28 avril 2012...)

 

 pierre magnan 2.JPG

Pierre Magnan dit « Piétouillard »

 

Mais j'ai connu tout ce dont il parle et surtout « ceux » dont il parle, à travers leurs descendances directes respectives.

Les RICO, PEYRRACHE, GATTO, BELIVET, JOUVE, RAYMOND, GIONO et tous les autres sont pour moi autant de petites madeleines de Proust que pour lui, mais avec une génération de décalage !

 

Cela dit, on se souvient tous avec nostalgie du « collège » de Manosque, cet ancien couvent avec des murs épais comme ça et des classes chauffées avec des poêles Gaudin qu'on s'amusait à faire rougir avec du charbon lignite de la mine de Gaude.

 

La plupart d'entre nous ont suivi au collège les classes du primaire.

En 1958 on l'a vu être démoli notre « collège » pour laisser place à un Lycée sans âme alors qu'il n'y avait aucune raison de démolir une telle bâtisse qui pouvait encore tenir quelques centaines d'années. 

 

En allant fouiller dans mes archives, j'ai retrouvé entre autres, la photo de classe de l'année du bac... 1961, celle qui n'avait pas de sens, celle des élections présidentielles dont l'un des candidats était un avocat d'extrême droite, TIXIER-VIGNANCOURT dont les slogans avaient été inscrits en lettres blanches directement sur les routes et qui étaient lisibles de quel côté que l'on vienne. 

 

D'ailleurs la voilà cette photo :

 

  Scan Mode Pro240.jpg

 Là, c'est l'année du Bac... Avec le prof d'Histoire-Géo. Mr MELLET et le « SURGE »

devant la façade du nouveau collège... devenu Lycée.

 

Sur laquelle d'aucuns se reconnaîtront... En souvenir de cette merveilleuse manifestation des « 30 ans après le bac » que nous avions fêté à Pierrevert en 1991 (une autre année qui n'avait pas de sens puisque c'est un palindrome, à savoir un mot qui peut se lire de gauche à droite ou de droite à gauche sans changer de sens, alors que 1961 se lisait de la même façon mais en le retournant cul par-dessus tête !)

 

Avec l'aide de Rose-Marie BLANC et de Jean-Paul DECARD, je suis arrivé à identifier tous les copains de classe... De gauche à droite, et de bas en haut, cela donne :

 

1er rang : Le MOUELLIC, Danielle DEPETRIS, Jeanne VALENTIN, Catherine LAURENTY.

 

2ème rang : Eliane IMBERT, Evelyne PALMIER, Claudine BOUFFIER, Marie-Hélène RICO, Monsieur MELLET (Prof d'histoire-géo), et le nouveau Surveillant Général dont je ne me souviens plus du nom, car je l'évitais..., Anne-Marie PONTIER, Josette LACOSTE, Monique AMBROSINI, Simone JAYNE.

 

3ème rang : Marc PAIRET, Christian BADOUX, Daniel DELORME, Nicole CHABAUD, Rose-Marie BLANC, Odile BLANC, Blanche-Marie CHAISSE, Michel RICHAUD, Alain REYNAUD, Max DURAND.

 

4ème rang : Georges ARNAUD, Janine GENTIL, Jacqueline CHABERT, Renée ROUVIER, Jacques PERRIN, Simone BERLENGUE, Suzanne BERGER, Janine MOYNIER, Bernard BAISSAT.

 

Dernier rang : André GATTO, Claude COURBON, Claude MATTHIEU, Jacques RAIGNIER, Armand LANZI, André BERNIER, Pierre RICOU, et KAMENEFF.

 

Après avoir découvert mon site en novembre 2019... André GATTO m'a fait l'amitié de m'envoyer la même photo « RATIVET » de la classe 1957-1958... Essayez de les reconnaître, ils ont tous un an de moins !...

 

Classe 1957_1958.jpg

Cette fois-ci, c'est Madame TURIN, Prof de Français et de latin qui figure au milieu...

à sa droite, je ne me souviens plus du nom de l'autre prof... devant l'ancien collège!

   

Allez, un petit effort... Qui m'enverra celles des années qui précèdent ?... depuis les classes de Madame REBOUL (10ème et 9ème) et Monsieur FRACCHIA (8ème et 7ème).

Avant, pour moi, cela avaité été une autre vie... J'étais au petit lyçée Claude FAURIEL à Saint-Etienne, où mon papa était ingénieur des Mines (TPE - Travaux Publics de l'État) !

 

À Pierrevert en 1991, presque tous nos professeurs étaient là (trois nous avaient quitté pour rejoindre le paradis des professeurs dont Monsieur RAMIN, le prof de Physique, Monsieur FAMECHON, le prof de sciences, et Monsieur GENTY, le prof de gym passé dans la postérité parce qu'il nous demandait toujours de relever la tête en nous imposant de « regarder vers l'an 2000 » pour se tenir droit qui les a suivi de prés.

 

Presque tous les copains étaient là aussi, sauf deux dont Eliane IMBERT dont personne n'avait plus jamais trouvé trace et un autre dont je ne me souviens plus quel était-il (mais si un Manosquin de ma génération lit ce blog, je le remercierais vivement de me le communiquer!)

 

Et quand je vois ce petit groupe de trente neuf élèves je ne peux m'empêcher de ressentir ce que Pierre MAGNAN a ressenti en faisant l'inventaire de tous ces commerçants Manosquins qui ont marqué son enfance. Que de destinées différentes, que de joies et de peines ont éprouvé les uns et les autres.

 

Pierre RICOU devenu Photographe à MANE, a pris une photo du groupe à l'occasion de nos trente ans après le bac... Chacun se reconnaîtra avec quelques années de plus ! 

 

Scan Mode Pro239.jpg

  

 

C'est même avec un sentiment d'attendrissement que j'ai eu l'envie de reprendre contact il y a quelques mois avec l'une de ceux dont il m'a été facile de retrouver les coordonnées... Rose-Marie BLANC (la « Grande », la 5ème du 3ème rang), et avec qui j'ai eu la joie de pouvoir faire un bon repas et plaquoter (en provençal on dit « bader ») une après-midi entière passée à nous remémorer pleins de souvenirs comme s'il s'agissait d'hier !  

 

Il y a quelques jours, André GATTO m'a fait la joie de me faire parvenir une photo inédite de l'année 1957-1858... Celle de tous nos profs du secondaire, qui m'a laissé une curieuse impression, parce que de tous ceux là je crois bien qu'il n'en reste aucun, et pourtant, on en a passé du temps avec eux ! Mais, foin de nostalgie, je m'empresse de vous en faire profiter :

 

Les profs du Collège.jpg

 

 

Je suis prêt à faire un saut à n'importe quel moment pour un nouveau moment de plaisir à échanger à plusieurs... Il n'est que de me passer un petit coup de fil ou un message courriel sur marc@pairet.org ... J'accourrais avec joie !

 

Oh toi, si tu me lis, n'hésite donc pas à reprendre contact...

Je me suis inscrit l'année dernière sur le site internet d'anciens élèves de classe http://www.trombi.com qui m'a permis de retrouver le nom de la plupart d'entre eux et m'a donné l'envie de les réunir à nouveau tous un jour prochain, c'est à dire au plus tard 60 ans après le bac, (en 2020 ou 2021 par exemple... Bon, c'est foutu puisque je viens de mettre à jour cet article à l'été 2024...) on risque d'être peu nombreux si l'on attendait beaucoup plus...

 

Toutefois André MOREL qui a dirigé un théâtre à Avignon m'a fait le plaisir de reprendre contact et a même organisé en juillet 2O0P24 un repas à la Chartreuse avec Janine GENTIL...

 

On s'est promis en se quittant de se retrouver avant la fin de l'année 2024 avec une autre ancienne du collège, qui habite Avignon, Suzon BERGER... Avis aux amateurs qui n'auraient pas peur de faire un saut à Avignon !

 

Cela dit, tu te souviens de l'Hôtel Central de Digne où nous étions tous descendus pour les deux jours que duraient les épreuves du bac 1ère partie version 1960 ?

 

L'Hôtel Central à Digne...
 

Il est fort possible qu'ils ne soient pas tous là, mais qu'importe... ces souvenirs formidables peuvent nous faire retrouver la joie saine de se revoir avec nos yeux d'un peu plus de trois fois vingt ans. Euhhh, ça fait quatre fois vingt maintenant (mise à jour en 2024!)

 

Je suis en train d'écrire un prolongement de mon petit opuscule, « Un Gavot Provençal de la vallée d'Ubaye » à la manière de Pierre MAGNAN ou de Jean GIONO. Je ne doute de rien n'est-ce pas?

 

Et pourtant, je l'ai bien connu Jean GIONO quand, au Paraïs, il s'essayait à me raconter l'histoire de mon Papet et des familles de camisards réfugiées dans les Alpes Cottiennes qu'il a publiée en 1929 sous le titre de « Un de Baumugne ».

 

Sur cette photo, le voici lors d'une réception des Rotariens Italiens de Voghera; mon père est à l'extrême gauche et ma maman à l'extrême droite... de la photo, juste derrière elle, debout, c'est Élise GIONO (un grand MERCI à Claude FAMECHON et Jean-Paul DECARD qui m'ont fait passer cette photo quelques jours après la publication de ce message !)

 

 

 

Et j'aimerais bien pouvoir retrouver certains éléments que ne manqueront pas de m'apporter d'anciens élèves du Collège...

 

Claude FAMECHON m'a fait la joie de m'envoyer quelques photos de la « Patrouille des Chats » des Scouts de France de Manosque... Je ne peux m'empêcher de vous en montrer deux.

 

C'était il y a ... 56 ans à Banon lorsque nous étions allés au Contadour sur les traces de Jean GIONO... Le porte-fanion, c'est moi !

 


 

La suivante était, il y a 55 ans, au Prieuré de Ganagobie. Le grand bête, Chef de Pat, qui salue « toujours prêt » à la façon des Scouts de France sur l'extrême droite de la photo, avec sa tignasse et ses genoux cagneux, vous ne le reconnaissez donc pas ?

 

 

Merci d'avance et hauts les cœurs !

 

OSCO MANOSCO !...

 


 

 

 



24/10/2011
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