LA FLOTTE DE LA ROYALE AUX TAAF !

 1 - Manchots.jpg

Tout d'abord, il ne faut pas confondre les « manchots » et les « pingouins ».

S'ils ont des traits communs, ils ne font pas partie de la même famille.

Les « pingouins », de la famille des Alcidés,

vivent exclusivement dans l'hémisphère nord et volent.

Les « manchots », de la famille des Sphéniscidés,

vivent uniquement dans l'hémisphère sud et ne peuvent pas voler.

 

 

FLOTTE DE LA MARINE NATIONALE AU PORT DE LA POINTE DES GALETS

 

En plus de l'Île de la Réunion et Mayotte, la France possède depuis le XIXème siècle quelques gros cailloux et poussières d'îles dans l'océan indien qui sont devenus, depuis peu, un enjeu stratégique pour la biodiversité de notre planète et vont prendre encore plus d'importance sur un plan économique dans les temps futurs !

 

En effet, ils permettent à notre pays de bénéficier de la deuxième plus vaste « ZEE » mondiale (Zone Économique Exclusive) qui représente le ¼ des 11 millions de Km² constituée par un périmètre de 200 miles marins autour des possessions françaises, soit 2,84 millions de Km² pour les seules TAAF (Terres Australes Antarctique Françaises) !

 

Il faut donc lui apporter le plus grand soin, et la France a mis les moyens adaptés pour remplir le rôle de gendarme de la région pour faire respecter la réglementation internationale et ses propres intérêts, bien évidemment.

 

Alors, nous allons découvrir quels sont les moyens maritimes qu’elle a mis en œuvre pour jouer son rôle.

 

 

Une marche militaire pour vous mettre dans l'ambiance…

Créée par Suzy SOLIDOR « Les Cols Bleus »

Y’en a à qui ça rappellera quelque chose, sûrement !

Vous pouvez l'arrêter en cliquant ci-dessus sur les symboles :

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2 - 2 - Les Cols bleus de suzy SOLIDOR 240 x 300.jpg

 

En effet, près de 500 marins de la Royale sont présents sur la troisième Base Navale Française hors métropole, à savoir celle du port de la Pointe des Galets à l'Ouest de Saint Denis de la Réunion, qui constituent la composante maritime des Forces Armées dans la Zone Sud de l'Océan Indien (les « FAZSOI ») :  

 

Tout d’abord, avant de passer en revue les navires dont dispose la base navale, nous savons déjà que dès 2023 deux hélicoptères de type Dauphin seront basés à la Réunion (rien à voir avec le type Dragon 56 qui équipe la Protection civile, il est bien plus sophistiqué - voir mon article sur les Pompiers Volants) et viendront renforcer le dispositif déjà équipé de deux Airbus Casa CN235 qui ont remplacé les deux Transall définitivement réformés.

 

3 - Hélicoptère dauphin-sa365 de la Marine.jpg   3 - Airbus CASA CN235.jpg
Hélicoptère « Dauphin » à terre et un Airbus CASA CN235

qui a remplacé les Transall réformés.

 

À la Base navale militaire du port de la Pointe des Galets sont attachés plusieurs bâtiments militaires que je vais vous détailler, au risque d’en omettre car ma dernière visite à « l’île Bourbon, Oté, La Réunion » remonte déjà à l’avant-pandémie et les choses ont sûrement évolué depuis…

 

Tout va si vite, mais je suis bien sûr qu’en l’occurrence un lecteur averti n’omettra pas de me le signaler sur mon adresse marc@pairet.org.

 

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La darse du port militaire de la pointe des galets à la Réunion vue d’un drone

 

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Sur les 2 photos des quais du port réservés à la Royale, ci-dessus, prises d’un drone en été puis à l’automne, on peut déjà apercevoir d’en haut plusieurs navires à quai ! Le « Rouge » en-dessous est facilement identifiable et on va commencer par lui qui en est la « vedette » !

 

Comme vous ne l’ignorez pas « L’ASTROLABE » après avoir été, avec « LA BOUSSOLE », l’un des deux navires de l’expédition du Comte de LAPEROUSE autour du monde commanditée par le roi Louis XVI en 1785, n’est pas un petit nouveau puisqu’il a été ensuite le nom de l'un des deux navires (avec la ZÈLÉE) de Jules DUMONT d’URVILLE qui découvrit en 1840, le continent Antarctique auquel il donna le nom de « Terre Adélie » (c’était le prénom de son épouse).

 

Z  1er ASTROLABE Comte de la Pérouse.jpg   Z 2ème ASTROLABE Dumont d'Urville.jpg

L'ASTROLABE du Comte de La PÉROUSE (1785)

et l'ASTROLABE de DUMONT D'URVILLE (1826) pris par les glaces...

 

Dans le fond à droite de la gravure on aperçoit les voiles de la ZÈLÉE,

(le 2nd navire de DUMONT D'URVILLE).

 

Plusieurs navires ont repris ce nom d’ASTROLABE depuis !

 

Livré à l’été 2017 par le chantier Piriou de Concarneau, le « Polar Logistic Vessel » (PLV) a repris le nom du ravitailleur L’ASTROLABE, qu’il a été amené à remplacer (le nom de « DUMONT D'URVILLE », qui avait été évoqué pour lui a été abandonné).

 

7 - 3 - L'Astrolabe_le_navire_polaire_francais.JPG   7 - L'Astrolabe_le_navire_polaire_francais.jpg

L'ASTROLABE, 3ème du nom, de Paul-Émile VICTOR

  

Le PLV « L'ASTROLABE » (cf. en cliquant ici, son histoire éditée par le muséum d’histoire naturelle) que ce tout nouveau PLV a remplacé était un ancien navire offshore de 65 mètres, construit en 1986, armé par P&O, et géré par l’Institut Polaire Paul-Émile Victor (IPEV). 

 

Il assurait le ravitaillement des bases scientifiques « Dumont d’Urville » en Terre Adélie et « Concordia »* durant l’été austral (de novembre à mars), à partir de Hobart, en Tasmanie (au sud de l’Australie, car c’était le chemin le plus court pour atteindre la station polaire mais les TAFF ont préféré centraliser toute leur activité à la Réunion).

 

En 2017, le brise-glace a pris sa retraite  après 30 ans de loyaux services en traversant les 40ème rugissants et les 50ème hurlants sur des mers redoutées loin de tout secours possible pour ravitailler les bases scientifiques ; il est devenu navire-hôpital en Papouasie Nouvelle Guinée sous le nom « YWAM Liberty ». 

 

* Aparté à propos de la station antarctique « Concordia » est une station de recherche franco-italienne permanente gérée par l'Institut Polaire Français et installée au « Dôme C » à 3 233 m d'altitude sur le Plateau Antarctique, dans le Territoire antarctique australien. Avec la base américaine « Amundsen-Scott » au pôle Sud et la base russe « Vostok », « Concordia » est l’une des trois stations installée à l’intérieur du continent antarctique à fonctionner toute l’année.

 

Active depuis 1997, elle permet l’hivernage depuis 2005. Durant cette période, elle peut accueillir une quinzaine de personnes contre une soixantaine durant l’été.

 

La station « Concordia » est située à environ 1 145 kilomètres de la station française « Dumont d’Urville », à 1 200 km de la station côtière italienne « Mario Zucchelli » (dans la baie Terra Nova). La station la plus proche est « Vostok » (Russie) à environ 550 kilomètres et le Pôle sud géographique est à 1 670 km.

 

 

1. L’ASTROLABE (4ème du nom - indicatif « P800 »)

 

Comme son prédécesseur, le PLV L’ASTROLABE est affrété pour cette mission par l’IPEV, mais il est dorénavant la propriété du département des Terres Australes et Antarctiques Française (TAAF), et il est armé par la Marine nationale, car, en dehors de ses missions polaires, il assure également le remplacement du patrouilleur austral Albatros, retiré du service actif en 2015 et ses missions de surveillance de la ZEE.

 

Toutefois, contrairement à son aîné indiqué plus haut, le PLV L’ASTROLABE est basé la majeure partie de l’année à La Réunion, d’où il mène de longues patrouilles vers les eaux des archipels austraux français (Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam).

 

 

7 - 5 - 4ème ASTROLABE  700 x 400.JPG

 

8 - L'ASTROLABE (Facebook des TAA Australiens) 700 x 500.jpg
 

C’est le dernier en date des navires des TAFF, le PLV (Polar Logistic Vessel) ASTROLABE, basé au port de la Pointe des Galets à la Réunion.

 

D'une longueur de 72 m, un maitre-bau de 16 m, un tirant d'eau de 5,30 m, il déplace 4000 t, il est mis en service par une vingtaine de marins et peut soutenir l'activité de soixante personnes pour des missions d’une durée de 35 jours transporter 1 200 tonnes de fret à une vitesse de 15 nœuds à l'aide de 4 moteurs finlandais Wärtsilä qui dispensent leur puissance par l'intermédiaire de lignes d’arbres à deux hélices à pas variable en acier inoxydable, ainsi qu’à un propulseur de proue en tunnel, et il est équipé d'une grue de 35 tonnes et d'un portique arrière et est armé de 3 mitrailleuses de 12,7 mm et 2 mitrailleuses de 7,62 mm ainsi que d'un hélicoptère Dragon EC 145 (comme ceux qui équipent la protection civile en métropole).

 

 

Ce navire Brise-Glace construit par Piriou, a remplacé le ravitailleur polaire l’ALBATROS pour les missions de ravitaillement des bases polaires Dumont d’Urville et Concordia en Antarctique, mais il remplit beaucoup d’autres missions dont la surveillance de la ZEE des TAAF en liaison avec les patrouilleurs FLOREAL et NIVOSE qui sont typiquement des navires de guerre armés.

 

 

Afin de bien comprendre l'action indispensable d'un Brise-Glace pour l'approvisionnement de la base Dumont d'Urville voici une vidéo de 8 minutes publiée par l'AAD Australienne (Australian Antarctic Division - C'est en anglais mais il n'y a pas besoin de parler anglais pour constater ce qu'arrive à faire un Brise-Glace dans une épaisseur de glace de 1,40 m ! En l'occurrence, ici, il s'agit du PLV Australien AURORA du même type approximativement que notre ASTROLABE ) :

 


 

Et pour que vous puissiez mieux le connaitre, j’ai découvert pour vous quelques très belles photos de son baptême le 12 juillet 2019 sur le site de l’Association de « Marcophilie navale » dont j’ai tiré les clichés qui suivent et quelques autres :

 

9 - ASTROLABE 15 Baptême.jpg

 

10 - ASTROLABE 3.jpg   11 - ASTROLABE 2.jpg
De ¾ arrière et de ¾ avant, dans son environnement

 

12 - ASTROLABE 4 la superstructure.jpg   13 - ASTROLABE 9 arrière.jpg
  Son infrastructure vue de la poupe

 

14 - ASTROLABE 8.JPG   15 - ASTROLABE 13.JPG
  
L’appontage de l’hélicoptère et l’ilot

 

16 - ASTROLABE Salle des machines.jpg   17 - ASTROLABE L'un des moteurs.jpg

La salle des machines et l’un des 4 moteurs Finlandais Wärtsilä.

 

18 - ASTROLABE Plan en coupe.jpg
 
Plan en coupe

 

 19 - ASTROLABE 10.JPG   20 - 1 - ASTROLABE et son hélico.jpg
 
Salle du fret (Cargo Hall) juste en dessous de l’aire d’appontage de l’hélicoptère et son garage

 

20 - 2 - astrolabe-3.jpg   21 - 1 - astrolabe à quai.jpg
Aire de l’hélicoptère servant à décharger le fret et l’ASTROLABE à quai à la Pointe des Galets

 

21 - 2 - Poupe de l'astrolabe.JPG   TERRE ADELIE Astrolabe au mouillage à la base Dumont d'Urville 350 x 240.jpg
Le nouvel "Astrolabe" en juillet 2017  (Photo © AFP - Jean-François Monier)

et l'ASTROLABE au mouillage devant la base Dumont d'Urville.

 

 

2. Le « MARION-DUFRESNE »

 

Le légendaire MARION DUFRESNE, deuxième du nom, surnommé aussi Le « MARDUF », est, tout comme son prédécesseur, un navire assurant le ravitaillement des TAAF. Il a succédé au MARION DUFRESNE I (en service de 1972 à 1995 – N.B. Marc-Joseph MARION-DUFRESNE fût un explorateur français du XVIIIème siècle).

 

Basé à la Réunion, il a deux missions principales : la logistique des TAAF et la recherche océanographique pour l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la MER).

 

 

21 - 3 - Le MARDUF.JPG

 

21 - 2 - Capture MARION DUFRESNE de Philippe GUILLOT 350 x 240.jpg   23 - DUFRESNES 4.JPG
Le « MARDUF » saisi à quai par Philippe GUILLOT, Retraité E.N. et Photographe amateur.

 

22 - MARION DUFRESNE II et son hélico.JPG   23 - MARION DUFRESNE.jpg
A la manœuvre avec son hélicoptère.
 

24 - MARION DUFRESNE Salle de conférence 350 x 240.jpg   25 - MARION DUFRESNE Salle à manger.JPG

Salle de Conférence et salle à manger...

 

26 - MARION DUFRESNE le Bar.JPG   27 - MARION DUFRESNE Forum.JPG
Salle du forum et son bar…

 

 

NB : Pour découvrir l'activité du « MARDUF » rien ne vaut une petite vidéo de 5 minutes suivie d'une un peu plus longue de 25 minutes que vous pourrez visionner plus tard :

 


 

 


 

NB : Chacun de ces deux bâtiments L’ASTROLABE et LE MARDUF peuvent, en plus, prendre en charge de façon fort confortable, des passagers individuels privés au départ de la Réunion (s’il y a de la place et pourvu qu’ils aient moins de 75 ans ; ce n’est pas donné, mais quand on aime…), des chercheurs, et le personnel fonctionnaire attaché aux TAAF ou missionné par l’État Français.

 

3 - Les deux frégates de Surveillance FLOREAL et NIVÔSE

 

Dans les années 1990 les Chantiers de l’Atlantique à Saint Nazaire ont construit six frégates de surveillance commandées par la Marine Nationale car ses avisos n'étaient plus adaptés aux conflits de basse intensité. Le Maroc en a commandé deux supplémentaires.

 

Il nous fallait en effet un nouveau type de navire plus adapté à son nouvel environnement de fin de guerre froide, notamment pour sa principale mission qui était la surveillance de la Zone Economique Exclusive (ZEE), d'une étendue de près de 12 millions de km² de la France, qui puissent à la fois assurer la police des pêches, la surveillance du trafic commercial, le contrôle des trafics illicites et le sauvetage en mer.

 

Il fallait donc des bateaux embarquant un hélicoptère, peu sophistiqués, moins chers et plus faciles à construire que les navires de guerre traditionnels et la frégate FLOREAL a donc été la première construite qui a donné son nom à cette nouvelle classe de navires qui portent tous le nom d’un mois du calendrier Républicain.

 

28 - Classe FLOREAL.jpg   29 - Floréal+devant+base+Alfred+Faure-3889602047.jpg
Frégate « classe FLORÉAL » bien armée d’un canon de 76mm et de canons 20mm

 

30 - Le floreal-appareille 350 x 240.jpg   31 - 0 - Frégate FLOREAL 730.jpg
Frégate « classe FLORÉAL » en service

 

 

Les Chantiers de l'Atlantique, pour construire ces six unités et pour la première fois ont appliqué des règles de construction de bateaux civils, à savoir la construction par « blocs ». Les frégates classe « La Fayette », construites par la suite ont profité de ce nouveau savoir-faire.

 

Une autre nouveauté avait été prévue, celle des normes civiles de bateaux transportant des passagers, avec cloisons étanches, et fourniture d'énergie.

 

Indicatif

Nom

Mise sur cales

Mise à l'eau

En service

Base navale

F730

Floréal

2 avril 1990

6 octobre 1990

27 mai 1992

Pointe des Galets

F731

Prairial

11 septembre 1990

16 mars 1991

20 mai 1992

Papeete

F732

Nivôse

16 janvier 1991

10 août 1991

15 octobre 1992

Pointe des Galets

F733

Ventôse

28 juin 1991

14 mars 1992

5 mai 1993

Fort-de-France

F734

Vendémiaire

17 janvier 1992

23 août 1992

21 mars 1993

Nouméa

F735

Germinal

17 août 1992

14 mars 1993

17 mai 1994

Fort-de-France

 

94 m de long, 14 m de large, 2 lignes d’arbre munis d’hélices à pas variable, 4 moteurs de 2200 Cv, 2950 tonnes, ces frégates se déplacent à 20 nœuds, avec 84 hommes d’équipage, 2 rampes de missiles, un canon de 76 mm, des canons de 20 mm, et un hélicoptère du type Dauphin dont le rotor se replie pour pouvoir être garé à l'abri situé à la poupe du navire juste en avant de la piste d'atterrissage.

 

Un bon exemple de l'utilisation qui est faite des frégates de surveillance des pêches illicites et des piratages est illustré par la vidéo suivante (de prés d'une heure, mais fort intéressante, et que vous pourrez visionner après avoir lu l'article; elle concerne le palangrier Le « KERGELEN DE TREMAREC » d'INTERMARCHÉ, immatriculé à Port aux Français, base des Kerguelen, qui était jusqu'à l'année dernière, le seul navire habilité à  pêcher la légine dans la ZEE Française :

 


 

 

31 - 1 - Capture Légine 3.jpg   31 - 2 - Capture Légine.jpg
Voilà ce qu'est une légine !

 

4. Le Patrouilleur LE MALIN

 

31 - 1 - Patrouilleur LE MALIN.jpg   31 - 2 - Le-Malin 350 x 240.jpg
Le Patrouilleur « LE MALIN ».

 

Avec un second Bâtiment Multi-Missions (Le B2M CHAMPLAIN) tout nouvellement affecté en priorité aux TAAF, et le Patrouilleur LE MALIN, un ancien palangrier confisqué par la France (cf. l'Histoire du MALIN en cliquant ici) ils ont remplacé à la fois le Batral LA GRANDIERE (BÂtiment de TRAnsport Léger) qui a pris sa retraite en 2017 – cf. l'Histoire de LA GRANDIERE en cliquant ici et le Patrouilleur Austral l’ALBATROS - cf. l'Histoire de l'ALBATROS en cliquant ici.

 

Ce n’était effectivement pas des petits nouveaux les navires LA GRANDIÉRE, L’ALBATROS et LE MALIN ! Pour ceux qui avaient l’habitude de les voir à la Pointe des Galets voici un petit historique en séquence nostalgie…

 

À l’origine, le LA GRANDIERE était un Chalutier !

 

32 - La GRANDIERE 2 350 x 240.jpg   33- La GRANDIERE.jpg
 Le Batral La GRANDIÉRE

 

34 - Batral la Grandiere 350 x 240.jpg   35 - Batral la Grandiere en cale sèche 350 x 240.jpg
  
Le Batral La GRANDIÉRE avec son tirant d’eau pouvait pratiquement débarquer sur une plage

(Cf. le même, en cale sèche !)

 

36 - Barge FILAO.jpg   37 - Barge FILAO de la Grandière.jpg
   
 La Barge de débarquement « FILAO » spécialement construite pour le LA GRANDIÉRE.

 

38 - LA GRANDIERE Plageage à l'Ile Pralin.jpg

Plageage du La GRANDIÉRE à l’Île Praslin

 

À l’origine l’ALBATROS était un Chalutier-congélateur lancé sous le nom de « NÉVÉ » le 12/12/1966 qui a été transformé par la Marine Nationale en 1983. Il a fallu un an pour réaménager le navire et le transformer en patrouilleur destiné à l’île de la Réunion.

 

Le patrouilleur austral ALBATROS avait pour mission principale la surveillance et le contrôle des zones économiques exclusives des TAAF jouxtant l'archipel de Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam et procédait notamment au contrôle des bâtiments en pêche dans les eaux des districts.

 

39 - ALBATROS.JPG   40 - L'ALBATROS en Service.jpg
  Le patrouilleur Austral l’ALBATROS

 

Dans ces zones riches en poissons, comme la légine, et en crustacés, comme la langouste, la pêche est en effet très réglementée, voire même interdite. Les contrevenants surpris en pêche illégale sont donc arraisonnés et déroutés vers La Réunion.

 

L'Albatros pouvait également assurer des transports de matériel ou de passagers. Enfin il était apte à remplir des missions à caractère militaire sur tout théâtre d'opérations où sa présence aurait pu être jugée utile.

 

De retour à Brest où il a été désarmé L’ALBATROS a fini sa carrière le 15 juillet 2015 et sa mission sera partagée entre l’ASTROLABE et les autres patrouilleurs « B2M » affectés à la Réunion dont LE MALIN et LE CHAMPLAIN.

 

 

5. Le B2M CHAMPLAIN

 

Ce patrouilleur de la classe Entrecasteaux qui compte 4 navires est un B2M (à savoir un Bâtiment Multi-Missions); Le CHAMPLAIN a été construit par Piriou à Concarneau et livré en décembre 2016.

 

D'une longueur de 65 m, largeur 14 m, tirant d'eau 4,20 m, il est équipé de 2 mitrailleuses 12,7 x 99 mm OTAN, et déplace 2300 t à 15 nœuds avec un équipage de 23 marins.

 

Il assure donc des missions multiples (C'est ce que veut dire l'acronyme B2M ou BMM!) c'est à dire des missions qui vont « Assurer l’ensemble des actions de l’État en mer, dont la surveillance et la protection des intérêts français dans les zones économiques exclusives (ZEE), la sauvegarde et l’assistance au profit des populations notamment en cas de catastrophes naturelles, la projection de forces de police ou de gendarmerie dans le cadre de la lutte contre l’immigration illégale, notamment entre les îles des Comores, le narcotrafic, la piraterie ou encore la police des pêches ». Et puis la moitié de son temps est passé à ravitailler les îles Éparses, en remplacement du La GRANDIÉRE qui est remonté de La Réunion en 2017 et a été désarmé.

 

41 - B2M CHAMPLAIN - livraison à Brest le 1-12-2016.JPG   42 - B2M champlain.jpg

¾ Avant et ¾ Arrière

 

43 - Champlain Débarquement de Zodiac.jpg   44 - Champlain Débarquement de Zodiac.jpg
 
Débarquement de zodiac et grutage d’embarcation pour exercice incendie

 

De cette manière, les moyens navals des FAZSOI ont retrouvé un niveau satisfaisant. Ainsi, en plus des frégates de surveillance NIVÔSE et FLORÉAL, ainsi que du patrouilleur LE MALIN, la Marine nationale dispose du B2M CHAMPLAIN.

 

Et, en dehors de cette mission, qui se déroule pendant l’été austral, le PLV L’ASTROLABE succèdera à l’ancien ALBATROS pour surveiller et protéger la zone économique exclusive des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF).

 

6. Le patrouilleur L’OSIRIS II

 

Il vient de remplacer l’OSIRIS I qui était lui-même un ancien palangrier appréhendé pour pêche illicite dans les eaux des îles australes en 2003. Le LINCE (c’était son nom) avait été saisi et transformé en patrouilleur des affaires maritimes et rebaptisé OSIRIS (Un Dieu grec, symbole de la stabilité et de la résurrection !). Après 50 ans d’existence, il a effectué sa dernière mission dans les mers australes en 2018.

 

Pour le remplacer, l’ex palangrier « ILE DE LA RÉUNION » seul habilité à pêcher la Légine aux îles Kerguelen (renommé OSIRIS II) a été acheté par les affaires maritimes à la COMATA SCAMER (cf. mon article consacré à INTERMARCHÉ), la filiale de pêcheries du distributeur INTERMARCHÉ et livré à la Direction de la Mer Sud Océan Indien (DMSOI) début décembre 2018 pour prendre le relai de L’OSIRIS I désarmé.

 

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Le palangrier « ex - ILE DE LA RÉUNION I » d’INTERMARCHÉ

va devenir le patrouilleur OSIRIS II

 

 

46 - Osiris-II 700 x 400.jpg
 
Le patrouilleur OSIRIS II après son relookage en patrouilleur…

 

D’une longueur de 55 mètres et d’une vitesse maximum de 12,5 nœuds, L’OSIRIS II a subi un arrêt technique destiné à adapter le navire à ses nouvelles missions. Il a été en outre équipé d’une embarcation rapide d’interception et des laboratoires humides et sec ainsi qu’un local plongeur pour pouvoir éventuellement effectuer des missions scientifiques en complément de ses missions de police des pêches.

 

Toutefois son acquisition ayant été réalisée grâce à des fonds FEAMP, les missions de polices des pêches doivent, au minimum, occuper 60% de son planning prévisionnel.

 

7. Le BPC MISTRAL

 

C’est le premier des 5 Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC), un énorme navire amphibie porte hélicoptères, construit et qui a donné son nom à la « classe MISTRAL » dont vient d’être doté la Marine Nationale.

 

47 - BPC.jpg

 

C'est exactement le sister-ship des deux fameux bateaux MISTRAL que Mr Hollande avait refusé de livrer aux Russes qui nous les avait commandés... et qui, depuis nous l'ont fait payer au prix fort (420 millions d'Euros / pièce, ça fait cher le caca nerveux politique !).

 

Le MISTRAL (indicatif 90I3) bien qu’il soit en permanence détaché pour le service du département de MAYOTTE est rattaché à l’Ile de la Réunion avec un effectif total au niveau local de 1156 hommes avec ses renforts habituels (groupe Jeanne d’Arc, 2ème régiment de dragons (RD), sans groupement tactique embarqué (SGTE), unité PROTERRE * (UP4) des 7ème et 27ème Bataillons de Chasseurs Alpins (BCA) de mars à juin 2020.

 

* PROTERRE : Actuellement, 10 000 soldats (dont l'armée de Terre fournit près de 99% des effectifs) sont en cours de déploiement sur tout le territoire national, dans le cadre du plan Vigipirate.

 

Pour remplir cette mission d’urgence, des unités élémentaires PROTERRE sont mises en place. Les unités PROTERRE sont taillées pour les missions prioritaires de protection. Elles ont pour objectif de remplir les missions communes de l’armée de Terre :

- Interdire

- Soutenir

- Surveiller

- Tenir

- Boucler un point, un quartier ou un secteur.

 

Tous les militaires sont formés à remplir ce type de mission. Toutes les unités de l’armée de Terre sont donc en mesure de fournir des unités élémentaires PROTERRE.

 

Ses missions particulières sont :

•  Mise en œuvre d’un centre opérationnel et conduite des opérations,

•  Gestion des renforts de métropole,

•  Gestion des flux logistiques aériens et maritimes pour le ravitaillement de Mayotte,

•  Ponts aériens et maritimes,

•  Gestion des approvisionnements et du stockage des masques au profit des services de l’État et des collectivités,

•  Partage d’expertise et de compétence avec l’Agence Régionale de Santé (ARS),

•  Information sanitaire des Forces,

•  Soutien sanitaires des Forces engagées,

•  MEDEVAC,

•  Transport de personnels et de matériels,

•  Escorte de convoi,

•  Distributions alimentaires sur Mayotte,

•  Organisation des télécommunications,

•  Soutien radio

•  Appui réseaux informatiques EMR-SSA (éléments militaires de réanimation du Service de santé des armées).

 

48 - BPC MISTRAL.JPG
 

 

Pour en savoir plus sur la classe MISTRAL des BPC, ces énormes navires à tout faire, il suffit d’aller le découvrir sur l’article spécifique intitulé LE COUTEAU SUISSE DE LA MARINE NATIONALE que je leur ai consacré en cliquant ici !

 

 

8. Chalands PIRIOU et autres bateaux de servitude

 

49 - Chaland Piriou Réunion 350 x 240.jpg
 

En dehors de l’approvisionnement de la base polaire, pour les îles, c’est plus compliqué. Une portière, sorte de radeau de transport monté sur des boudins pneumatiques et tracté par une des vedettes du MARION-DUFRESNE, est parfois utilisé quand les conditions de vent et de houle sont calmes. Ce qui est, et c’est un euphémisme, rares dans les Terres Australes et compliqué dans les Éparses, protégées par des récifs.

 

C’est donc pour remplacer ce moyen que l’administration des TAAF a commandé un nouveau chaland de 10 mètres.

 

Dessiné par « Mer et Design », il sera construit par Piriou à La Réunion. D’un coût de 1 million d’euros, il va mesurer 11 mètres de long pour 5,5 m de large et sera propulsé par deux moteurs de 130 KW. Avec une capacité de 10 tonnes en pontée, il pourra transporter un conteneur de 20 pieds ou un petit engin de chantier de type tractopelle.

 

L’idée est le l’installer sur le MARION-DUFRESNE, comme par la suite sur l’ASTROLABE sur un ber à l’avant bâbord et de le mettre à l’eau pour qu’il puisse, grâce à sa rampe, débarquer le matériel soit sur une cale, soit sur la plage. Les TAAF ont d’ailleurs lancé la procédure d’appel d’offres pour la rénovation de la cale de l’île d’Amsterdam à cet effet.

 

50 - Chaland Piriou Réunion 2.JPG
Photos et schémas empruntés à la revue © Mer et Marine

 

Bien sûr, la flottille des TAAF ne se limite pas à ces seuls gros ou nouveaux bâtiments car il y a plusieurs chalands attachés aux îles mais vous avez là un inventaire presque exhaustif de la flotte des TAAF.

 

36 - Barge FILAO.jpg   52 - L'AVENTURE II 350 x 250.jpg
Barge de débarquement « FILAO » équipant le MARDUF et chaland « L’AVENTURE » aux Kerguelen

 

Enfin, n'oublions pas la flotte océanographique française de l'IFREMER qui gère 18 navires et 6 engins sous-marins dont certains peuvent atteindre jusqu'à 6000 m de profondeur, mais il ne s'agit pas de navires de la Royale, la marine nationale. La petite vidéo de 4 minutes de l'IFREMER qui suit et que je vous engage à visionner complètera votre information : Flotte de l’IFREMER

 

Notamment « UlyX », un bijou de technologie qui est le tout dernier engin d'exploration profonde de l'IFREMER (qui peut aller jusqu'à 6000 m de profondeur !) dont voici une présentation de 2 minutes :

 


 

Et voilà, vous savez presque tout de la flotte océanographique des TAAF !

 

 Cocarde tricolore sur fond Blog 160 x 160.jpg

 

 


 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Les Sites de la Marine Nationale.

 

Le site http://www.meretmarine.com est le site internet de Mer et Marine, accessible en ligne et édité par la SAS Le Télégramme.

 

À propos de L’ASTROLABE, Photos empruntées au site https://envelopmer.blogspot.com/2017/07/lastrolabe-les-plans.html

 

À propos de l'IFREMER :     https://www.flotteoceanographique.fr

 



13/08/2022
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