L'ART DE LA LESSIVE AUTREFOIS...

 

Un petit air de Bugade avec Luis Mariano pour vous mettre dans l'ambiance nostalgie...

Vous pouvez l'arrêter en cliquant ci-dessus sur le symbole Arrêt Musique.jpg ou Arrêt Haut-Parleur.JPG

 

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Une « Bégude » était en Provence une fontaine ou mieux, un abreuvoir pour les bêtes, et il était, la plupart du temps, couplé à une « Bugade », à savoir un lavoir pour rincer le linge.

  

J’ai toujours succombé au charme de ces lavoirs où, tout jeune, j’observais ma grand-mère laver ses draps à grand coups de battoir avec son bloc de savon de Marseille que le Papet faisait sécher plus d’un an dans sa remise pour qu’il ne s’use pas trop vite.

 

Peu de temps avant de passer commande de la fontaine qui orne mon jardin à Bruno MORANDINI, un copain tailleur de pierre à Lacoste, j’ai redessiné, de mémoire, la fontaine de la bergerie de mon Papet qu’il m’a reproduit au 1/3… Elle faisait prés de 4 mètres de long et était bien entendu suivie d'une bugade de la même taille que je n'ai pu installer dans mon jardin de curé à Villeneuve!...

 

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La Fontaine de mon Papet en réduction de 1/3...
 

 

Ce faisant, l’idée m’a pris tout d’un coup de vous raconter comment nos ancètres, et ce n'est pas si loin que ça, nos grands-mères, faisaient la lessive.

 

En ce qui me concerne, je n'ai vu arriver à la maison qu'en 1950 la première machine à laver et je crois bien qu'il n'y en avait pas beaucoup dans les ménages français où l'on avait l'habitude de faire bouillir le linge dans des lessiveuses... D'ailleurs, j'ai encore dans les narines le souvenir de la senteur de la lessive de potasse en train de bouillir!

 

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On faisait bouillir le linge en le plaçant dans une lessiveuse elle-même sur un trépieds à gaz,

et l'eau chaude potassée montait dans un tube en aspergeant le linge par le haut.

Mais le top c'était ce qui l'a remplacé à la maison... C'était une machine américaine de la marque  « HOOVER » qu'un de nos oncles en revenant des Etats-Unis pour ses vacances avait offert à maman (je l'ai retrouvée sur une publicité de l'époque... celle du milieu...!)

 

Ce qui m'avait le plus marqué avec mes yeux de gosses, c'est que, juste derrière la marque « HOOVER », sur la plaque, il y avait écrit que c'était un certain  « Général Motors » qui l'avait fabriquée pour ma maman à Detroit Illinois USA et j'étais tout fier de la montrer aux copains !

 

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Dans la cuve en acier inoxydable - ce qui était déjà une révolution - une espèce de pale ronde verticale tournait et battait le linge pendant plus d'une heure... Il fallait ensuite vider l'eau de lessive avec un tuyau souple dans le bac à douche et la remplacer deux fois par de l'eau claire pour rincer. Mais elle n'essorait pas le linge. Pour cela il fallait coincer le couvercle de la machine sous une espèce d'appareil qui se repliait à l'intérieur quand elle n'était pas en service, qui consistait en un ensemble de deux rouleaux en caoutchouc superposés qu'il fallait faire tourner avec une manivelle et qui pressait le linge (le modèle haut de gamme qui coûtait deux fois plus cher, à gauche sur la pub, était équipé d'une centrifugeuse et d'une pompe qui permettait de vider l'eau sale avec une tuyau souple en forme de crosse dans l'évier !). 

 

M'interessant au sujet des BUGADES il y a quelques mois, j'ai donc voulu photographier des lavoirs et des fontaines de villages provençaux et j’en ai fait la collection en attendant d'écrire un article sur le sujet... Et ainsi je vais pouvoir vous en montrer quelques unes, pas forcément les plus belles, mais celles qui ont le plus attiré mon attention après que je vous ai présenté un petit article sur les lavoirs et les lavandières qui m'a été inspiré par un concitoyen d'Oraison dans les Basses Alpes (qui m'a permis de publier l'intégralité de son travail).

 

C’est que, l’urbanisme de nos villages a été profondément marqué au XIXème siècle par les travaux d’embellissement des communes qui accompagnaient le développement économique : aménagement de places, alignement de rues, édification de bâtiments publics et de bâtiments à usage communautaire, plantation de platanes, lavoirs et fontaines notamment, qui constituent aujourd’hui l’ornement des rues et des places de nos villages provençaux.

 

Les lavoirs et fontaines de nos communes rurales apparaissent à l’extrême fin du XVIIIème siècle seulement et se généralisent au XIXème et au début du XXème siècle, avec les progrès de l’hygiène publique.

 

Par exemple, entre 1840 et 1906, ce sont quelques 23 lavoirs et 35 fontaines qui seront édifiés dans les communes de la Drôme Provençale, ai-je lu dans les archives de Grignan, afin d’améliorer les conditions de vie des habitants et de lutter contre les épidémies de choléra et autres maladies véhiculées par la contamination de l’eau des puits et des rivières. Les autres départements du sud-est n'ont pas été en reste comme vous allez le voir.

 

De nombreuses communes, encouragées par l’Etat et les lois sur la salubrité, organisent alors leurs premiers réseaux d’adduction et de distribution de l’eau, rivalisant d’ingéniosité et de technicité pour l’édification de leurs lavoirs et fontaines, ces nouveaux temples de l’eau.

 

Toute fontaine n'a pas son lavoir, mais tout lavoir est lié à une fontaine, une source ou à un cours d'eau. Le lavoir était donc un bassin public alimenté en eau détournée ou captée, sur le parcours descendant d'une source ou d'un cours d'eau.

 


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Le lavoir du village de Montfuron, situé juste en dessous du col.

Un bief spécial avait détourné l'eau du ruisseau pour l'approvisionner...

 

Mais le lavoir est en général couvert pour protéger les lavandières des intempéries.

 

Il est composé de plusieurs éléments : la fontaine proprement dite, le rinçoir (où on dégage le linge des restes de saleté et de savon) souvent divisé en 2 bassins : le « refrescator » reçoit l'eau fraîche de la fontaine qui s'écoule ensuite dans le « lavador ».

 

Il possède généralement une ou deux barres en bois horizontales au-dessus du rinçoir pour égoutter avant de sécher le linge.

 

L'aire de travail est souvent faite en pierre de taille et l'accès est pavé ou dallé parce que ça avait vite fait de se transformer en bourbier!

 

 

LA BUGADE AVAIT UN ROLE SOCIAL EMINENT...

 

Au tout début, le lavoir n'existait pas, et les femmes lavaient leur linge au ruisseau...

 

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Tableau de Pissaro, et bien d'autres ont immortalisé les Lavandières...

 

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Mais à la fin du XVIIème, les municipalités, bien consciente de leur rôle social, ont commencé à mettre à disposition des villageoises des lavoirs...

 

Une grande partie de la vie sociale s’organisait en effet autour de ces lieux publics. La BUGADE (lavoir), était un lieu de sociabilité féminine, de travail et d’effort, mais elle était aussi un rendez-vous bruyant et le théâtre d’échanges animés où, dit-on, les langues étaient aussi vives que les battoirs !

 

Le lavoir n'était pas seulement un bâtiment où les femmes lavaient leur linge, c'est aussi un espace public ouvert, rempli de vie, de bruit et de cancans.

 

Lieu de vie convivial réservé aux femmes on y échange des informations loin des regards des maris ou des pères, une sorte de double du Café du village pour les hommes qui eux, se retrouvent en un lieu fermé autour du vin et de l'absinthe. 

 

En effet, réputé pour être un lieu de médisance : « Eici lou linge ven blanc, mai negre li gent » (Au lavoir, on lave le linge, mais on salit les gens) tout comme le « badarin », cette espèce de loggia qui dominait la plupart des maisons de village et dont le rôle essentiel était de pouvoir faire sécher le linge de la petite lessive et d'où les femmes s'échangeaient les nouvelles d'un badarin à l'autre (d'ailleurs, le terme « badarin » vient du verbe provençal « bader » (bavarder).  

 

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Mais le lavoir n'excluait pas la solidarité,

ne serait-ce que pour tordre le drap toujours à deux en sens inverse. 

 

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La grande lessive est une affaire de familles, les femmes se relayent pour « coula la bugado » ou encore elles partagent le « leissièu » avec leurs voisines.

 

Mais aujourd'hui, cet équipement collectif jadis indispensable à la vie quotidienne, ce lieu de communication orale entre femmes, ne joue plus le rôle qui était le sien dans la vie locale d'autrefois.

 

Le Lavoir est devenu un endroit déserté... un lieu de mémoire que l'on visite parfois » comme aujourd'hui, ou au moment de Noël quand il devient un support d'animations festives. 

 

« S'ils ne font plus partie de la vie quotidienne... les lavoirs entrent dans notre mémoire en tant qu'élément du patrimoine légué par nos ancêtres ».

 

Avant que ne soit inventée la machine à laver le linge, donc, les femmes lavaient le linge de tous les jours : le petit linge au lavoir, mais pour le linge de maison, le gros linge, c'est à dire les draps, torchons, mouchoirs, les nappes qui ne servaient pas tous les jours, elles ne faisaient la lessive qu'une à deux fois par an… Ce qui explique l'importance du « trousseau » autrefois, car ça obligeait à avoir dans ses armoires beaucoup plus de linge qu'il n'en aurait fallu de nos jours où l'on fait la lessive une ou plusieurs fois par semaine…

 

C'était la grande lessive à la cendre additionnée de fleurs de saponaire que l'on pratiquait au printemps et à l'automne.

 

L'ensemble de l'opération se déroulait sur plusieurs jours selon l'importance du linge à laver.

 

C'était un événement important de la vie communautaire, un acte social qui rassemblait les femmes et donnait lieu quand le travail était fini à une grande fête avec repas, chants, danses, qui faisaient oublier la fatigue de cette pénible corvée...

 

PARTONS DONC A LA DECOUVERTE DE LA DEBANA DE LA « BUGADO »! (Déroulement de la lessive)

  

Étape n°1- Préparation de la lessive.

 

Quelques jours avant la date choisie pour la lessive, il fallait :

 

      • rassembler le linge à laver, en attente au grenier sur une poutre où il avait été entreposé après un premier décrassage.

 

      • installer le cuvier ou « tinèu », une cuve en bois cerclé de fer sur son trépied, à côté duquel on place un récipient en tôle émaillé ou en terre cuite pour récupérer l'eau du « coulage ».

 

      • prévoir le bois pour chauffer l'eau dans un autre chaudron en tôle galvanisé ou en cuivre plus grand « lou peirou ».

 

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La bugadière verse l’eau chaude bouillant dans « lou peirou » (le chaudron)

dans son « Tinèu » (le cuvier).

  

      • tamiser les cendres de bois qui servaient de détersif.

 

      • préparer le matériel et les instruments indispensables à la lessive  à savoir la brouette en bois, le « banasto » (la corbeille en osier), la caisse à laver renforcée avec des chiffons ou des coussins de paille, calée au bord de la pierre à laver où elle permettait à la « bugadière » de se mettre à genoux, battoir à linge, brosse en chiendent, et puis vers la fin du XIXème siècle, le pain de savon de Marseille conditionné en gros cubes de 800 g à 1kg.

 

      • faire tremper le linge le plus taché à l'eau froide ou tiède.

 

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 La caisse à laver sans oublier capéou de paille pour la teste et sac de paille pour les genoux…

 

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Battoir, brosse à chiendent, pain de savon de Marseille

(autrefois on utilisait de la cendre et des fleurs de saponaires en décoction pour faire de la mousse…)

 

Maintenant que tout est prêt, nous pouvons nous rendre à l'étape suivante...

 

Étape n° 2 : « l'embugadage »

 

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Cette opération consistait à préparer le « cuvier » pour la lessive.

 

      • Il fallait placer devant le trou de vidange des branches de thym et un morceau de tuile, pour que le linge alourdi par l'eau ne risque pas de boucher le trou.

 

      • Ensuite, il fallait recouvrir l'intérieur du cuvier d'un drap de chanvre appelé « florié », puis le remplir de linge en commençant par le plus sale : pièces grossières, torchons, mouchoirs, draps, taies d'oreillers, chemises...

 

      • Puis on recouvrait le linge d'un autre drap plus petit et plus fin sur lequel on plaçait une épaisse couche de cendres de bois bien tamisées. Les bords des deux draps étaient roulés en bourrelets autour du cuvier pour éviter tout contact de la cendre avec le linge, bien sûr. 

 

Étape n°3 : Le coulage ou la coulée

 

Pendant ce temps l'eau a chauffé dans « lou peirou » le chaudron, la bugadière peut maintenant « coula la bugado » (couler la lessive).

 

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 A gauche « Lou Tinèu » (Le cuvier) où attends le linge sale,

à droite l'eau chaude bout dans « lou peirou » (le chaudron).

      • Avec un récipient à long manche, elle prélevait de l'eau chaude mais non bouillante (pour ne pas cuire la saleté) et la versait sur les cendres en effectuant un mouvement circulaire. La bugadière verse l’eau chaude du « peirou » (le chaudron) qui devient de plus en plus chaude, même bouillante vers la fin de l'opération, dans son « Tinèu » (le cuvier).

 

      • Elle renouvelait l'opération plusieurs fois.

 

      • L'eau versée entraînait la potasse contenue dans la cendre à travers le linge, et on la récupérait dans un chaudron placé sous le trou d'évacuation du cuvier.

 

      • Cette eau était appelée « leissièu ».

 

      • Remis à chauffer le « leissièu » était reversé sur le linge, de plus en plus chaud pendant au moins 4 heures, on disait « metre sus la bugado ». Souvent cette opération se faisait la nuit.

 

      • En fin de coulage, certaines femmes mettaient du thym ou de la lavande sur le « florié » pour parfumer le linge, à ce moment-là on versait entièrement et peu à peu le contenu bouillant du chaudron.

 

      • Pour déterminer la fin du coulage, chaque femme avait son repère : par exemple lorsque le « lessièu » prenait la couleur café au lait. Ce dernier était récupéré par les ménagères de la famille et du voisinage pour laver leurs sols.

 

      • Les bugadières laissaient le cuvier égoutter avant d’entreprendre l’action suivante…

 

 

Étape n°4 : Lavage et rinçage au lavoir

 

      • Comme le lavage ne consommait que quelques seaux d'eau, il pouvait avoir lieu à la maison, mais le rinçage, lui, nécessitait de grandes quantités d'eau claire.

 

      • Dernière étape avant le séchage, le passage au lavoir rythmait donc la vie des femmes.

 

      • Les bugadières se rendaient au lavoir, le linge entassé dans des corbeilles ou « banasto » sur une brouette avec le matériel indispensable à une bonne lessive : caisse, battoir, brosse en chiendent, et savon de Marseille pour les tâches qui seraient restées.

 

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Sur la brouette, la caisse à laver, à l'intérieur de laquelle se trouve:

le battoir, la brosse et lou banasto. 

 

 

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Pour une petite lessive, les bugadières portaient elles-mêmes sous le bras

lou banasto de linge bien garni.

 

      • Elles s'installaient à genoux dans leur caisse bourrée de sacs de paille et là, elles savonnent, brossent, frottent avec leurs mains avec des mouvements énergiques, jettent le linge dans l'eau, le tordent en le pliant plusieurs fois et le battent très fort avec le battoir (reçu en cadeau de fiançailles pour certaines) sur une planche ou la pierre du bassin, afin de l'essorer le plus possible. 

 

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 A genoux dans leur caisse bourrée de sacs de paille,

elles savonnent, brossent, frottent énergiquement avec leurs mains

 

      • Le linge était rincé et retrouvait une blancheur éclatante.

 

      • Une solide barre de bois horizontale placé au-dessus des bassins permettait de stocker le linge essoré, avant le retour en brouette vers le lieu de séchage. 

 

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 Sur la bugade de la place des Droits de l'Homme à Oraison

on voit la barre de bois, au milieu, pour suspendre le linge et l'égoutter.

 

Étape N°5 : Le séchage du linge « lou secage »

 

Le linge bien essoré (on tordait les draps à deux) et bien défroissé en le secouant vivement, était ensuite étendu à l'envers dans les prés ou sur des cordes tendues entre des arbres.

 

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On le laissait une nuit dehors pour que la rosée « l'eigagno » lui redonne un blanc éclatant.

 

 

Étape N°6 : Le pliage du linge

 

      • La dernière phase de ce travail exténuant était le pliage du linge en l'étirant le plus possible car il est rarement repassé (sauf quelques pièces de lingerie).

 

      • D'ailleurs pour le verbe repasser, la langue provençale ne dit-elle pas « estira »? Cela veut tout dire!

 

Ainsi s'achève notre balade à la découverte d'un moment de vie et de travail des femmes aux siècles passés. Toutefois vous trouverez ci-après un petit montage powerpoint des témoignages de quelques unes de ces lavandières d'antan... en cliquant ici (cliquer sur chaque page pour aller à la suivante).

 

Et si vous souhaitez découvrir les plus belles bugades que j'ai moi-même découvert au fil des jours cliquer ici sur l'article : LES BUGADES PROVENCALES

 

 


 

 

SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES UTILISEES

 

Haute Provence d’hier : «La femme à la fontaine»

Documents réunis et présentés par

Jean-Yves ROYER et Pierre MARTEL

1978 – LES ALPES DE LUMIERE

 

«ORAISON – Le temps retrouvé»

Claude SAUVE

1996 – EQUINOXE

 

«ORAISON – Regards croisés»

Claude SAUVE

2009 – ALAN SUTTON

 

«Fontaines et lavoirs en Val de Rancure»

André LAURENT

2009 – CASTELLUM

 

AUTRES SOURCES UTILISEES

 

Les documents aimablement prêtés par Mme Joëlle BERG sur le déroulement de la lessive – «Debana de la bugado»

Les photos mises à notre disposition par l'Office du Tourisme d'Oraison et M. Serge Klutchnikoff (CASTELLUM),

 

Sans oublier les richesses d’Internet.

 

A tous un grand merci de nous permettre de retrouver la mémoire et ainsi nous enrichir par la transmission!

 


 

 

 



15/02/2018
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