LE NOUVEAU TRAM D'AVIGNON ET SON RÉSEAU « ORIZO »

Pour accompagner cette visite, voici une composition des « Chemical Brothers » 

Précisément composée... à la gare d'Avignon.

Au cas où vous souhaitiez l'arrêter, il suffit de cliquer ci-dessus sur les symboles :

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Le Logo « ORIZO » ce sont deux lignes de transport en commun et leurs arrêts ou correspondance, qui s’entrecroisent pour former une sorte de cœur ouvert. Noir et vert aux couleurs de l’agglomération d’Avignon.

 

Le nom « ORIZO » serait dérivé d’un mix du mot « horizon » et du vocable « réseau », c’est surtout l’occasion pour le Grand Avignon de créer une marque qui lui est propre...

 

Jusque-là, en effet, le nom « TCRA » appartenait à l’entreprise Transdev, délégataire de l’agglomération pour le réseau de bus dont le contrat arrivait à son terme au printemps 2020 et sans préjuger de l’avenir, il fallait néanmoins donner un nouveau nom aux bus de la Communauté de communes du Grand Avignon.

 

Grincement de dents chez les salariés des TCRA, pour certains depuis 40 ans dans l’entreprise...

 

Et des questions incongrues sur le coût d’une telle opération. Non content d’avoir rémunéré le cabinet lauréat pour le logo, il a fallu modifier ceux des bus, des véhicules de service et des arrêts de bus et de tous les accessoires dont se sert l’entreprise dont les tickets et dépliants d’horaires.

 

Avec nos camarades de l’Association G20 des « Séniors dans le vent », dont l’un des nôtres est tout simplement Patrick Vacaris, le président du Grand Avignon, nous avons eu, en ce début d'année 2020, le privilège de pouvoir visiter non seulement le tout nouveau PC de surveillance du réseau situé dans la zone de Courtine où sont garés les autobus de la ville, mais également le tout nouvel atelier d’entretien des trams situé à l'entrée du Marché International, au terminus de Saint Chamand.

 

Cet article se propose simplement de faire un historique concentré et un état des lieux du transport en commun en Avignon depuis le XIXème siècle où les pataches (dont celle bien connue de Maillane, aujourd’hui exposée au musée du Palais du Roure) se combinaient en début du XXème siècle, aux premiers tramways de la ville.

 

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A gauche, encore en service en 1925, la patache de Maillane arrive au Palais du Roure,

à droite et ci-dessous, la voilà, 80 ans après, exposée au Musée…

 

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Patache de Maillane - Graveson - Avignon : 1925…

 

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1899 / 2019 : 120 ans séparent ces 2 photos… prises presque au même endroit à 200 m prés!

 

Au XIXème, la généralisation et la modernisation continues des transports publics urbains, initiés dans la capitale (cf. ci-dessous l’omnibus Opéra-Nation, et, plus modeste, Avignon-Sorgues), se diffusaient progressivement dans les villes de province.

 

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A Paris le tram Opéra était tracté par 3 chevaux; à Avignon on n'en avait qu'un seul !...

La ville d'Avignon n’est pas restée insensible et le tramway hippomobile fût utilisé au surlendemain de la guerre franco-allemande de 1871, car la municipalité avait confié la concession pour 20 ans de février 1879 à janvier 1899 à l’entreprise de transport public GARCIN qui exploitait un réseau de 3 lignes de tramways omnibus hippomobiles.

 

Elles reliaient la place de l’Horloge, l’une à Villeneuve-lès-Avignon, la seconde à Sorgues et la troisième au Pontet.

 

Par ailleurs, Monsieur Faye, le directeur de la « Société Régionale d'Electricité et des Eaux du Pont d'Avignon », avait commencé, dès 1884, à faire appel à l'épargne privée pour lever les fonds nécessaires à son projet de construction d'un réseau de tramways électriques qui viendrait compléter l'activité de la Société de production d'électricité (cf. émission d'actions de 500 F dont on en a retrouvé quelques exemplaires dans les archives de la ville).

 

Il avait donc sollicité de la municipalité l’autorisation de créer deux lignes de tramway électrique partant toutes deux de la place de l'Horloge pour rejoindre l’une, le quartier Monclar, l’autre, le quartier Saint-Ruf.

 

Mais il lui fallut attendre la fin légale de la concession GARCIN, fin 1898, pour que la toute nouvelle « Compagnie des Tramways Électriques d'Avignon » soit autorisée à construire puis à exploiter le réseau de tramways avec une concession obtenue de la Ville d'Avignon pour 75 ans.

 

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Une action des Tramways électriques et le dépôt central Saint Véran... 

 

L'enquête publique débuta le 16 août 1897 et se déroula dans des conditions parfois rocambolesques : les conditions d'acquisition du clos Saint Véran en face du cimetière Saint Véran, dont il était une réserve foncière, pour ériger le dépôt impliquaient la bienveillance pour ne pas dire la complicité des proches du maire et du directeur général de la compagnie.

 

Tandis que le maire retenait à sa table le préfet pour éviter qu'il ne s'aperçoive des travaux engagés sans autorisation pour démolir la porte Limbert sur les remparts médiévaux de la cité et les différents chantiers d'installation des voies ferrées.

 

La déclaration d'utilité publique ne fut prononcée que le 8 octobre 1901 alors que les trams circulaient déjà depuis quatre ans !

 

Le réseau allait comprendre jusqu'à 21,7 km d'infrastructures à voie métrique, empruntées par 6 lignes comprenant plusieurs troncs communs. Le 1er novembre 1898, au lendemain de l'arrêt du service des omnibus hippomobiles, la première ligne de tramways était mise en service de la place Carnot au cimetière Saint Véran, ainsi que la ligne 6, qui constituait son prolongement au Pontet et à Sorgues.

 

Ce réseau mis en exploitation à la fin de 1898 fut l'un des premiers déployés par une ville moyenne en France – Avignon et sa banlieue regroupait alors 45000 habitants.

 

Petite pause nostalgie : quelques cartes postales sont là pour nous rappeler l’aspect du Tramway d’Avignon de 1899 à 1932…

 

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La ligne Avignon-Sorgues avait été équipée dès 1899 de 8 remorques populaires ouvertes « Buffalo »

 

 

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Il possédait un entrepôt central et sa propre usine de production électrique pour l’alimentation de son réseau situés sur l’actuelle route de Lyon juste en face du cimetière Saint-Véran (actuelle rue du Clos des Trams).

 

La CTEA (Compagnie des Tramways Électriques d’Avignon) avait installé 6 lignes représentant 17 Km de voies ferrées au pas métrique.

 

Le Tram d’Avignon desservait alors tous les quartiers péri-urbains de la ville depuis la place de l’Horloge ou la place Carnot.

 

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Mis en service de novembre 1898 à mars 1899, le réseau était composé des 6 lignes suivantes :

 

Ligne 1 : Place Carnot – Cimetière Saint-Véran.

Ligne 2 : Place de l'Horloge – Saint-Ruf.

Ligne 3 : Place de l'Horloge – Monclar.

Ligne 4 : Place Carnot – Rotondes.

Ligne 5 : Place Carnot – Saint-Lazare.

Ligne 6 : Place de l’Horloge – vers 3 destinations dont le Cimetière Saint-Véran, le Pontet et Sorgues, mais cette ligne 6 déficitaire fut supprimée en 1905.

 

Les Tramways Électriques d'Avignon étaient exploités à l'aide de 22 motrices à trucks dotées d'un moteur de 20 chevaux, offrant 40 places, et 8 remorques ouvertes Decauville type  « Buffalo ».

 

Las, le 31 mai 1932, l'exploitation cessait compte tenu de la situation financière de la compagnie.

 

La ville rachetait la concession et confiait l'exploitation à Sud Automobiles qui engageait ses autobus.

 

Le tram électrique d'Avignon  transportât ainsi jusqu'à deux millions de passagers par an jusque en 1932 puis fut abandonné au profit d’autobus automobiles considérés comme bien plus souples et pratiques. Mais les voies subsistèrent sur la voirie jusque dans les années 1970 dans certaines avenues avant d’être retirées définitivement.

 

Le choc pétrolier de 1973, ainsi que les problèmes croissants de congestion urbaine, vont réveiller l’intérêt pour le tram. De capacité supérieure à celle des bus, à la fois plus rapide et plus confortable le tram présente en outre l’avantage de ne pas dépendre du pétrole.


Un peu partout en France, une réorientation politique en faveur du tram a lieu dès 1975 à commencer par Paris. Même si les projets mettent du temps à se concrétiser – il faut dépasser le scepticisme d’une partie des acteurs à une époque où la fascination pour la voiture restait prédominante – toutefois les avancées sont réelles.

 

En effet, Nantes a inauguré son nouveau tram en 1985, Grenoble en 1987, Rouen et Strasbourg en 1994.

 

Dans les années 2000, plus d’une dizaine de villes françaises suivront, dont des villes moyennes de la taille d’Avignon, comme Besançon, aidées en cela par une politique nationale innovante de soutien aux investissements dans les infrastructures de transport public.

 

Nos élus se sont enfin rendu compte que le tram est, tout compte fait, malgré un investissement conséquent, un moyen de transport économique bien pratique… 

      • Chaque rame peut en effet transporter de 2 à 4 fois plus de voyageurs qu’un autobus avec un seul conducteur, pour un coût global 5 fois moins cher qu’un bus !
      • Il consomme peu d’énergie parce qu’il n’a pas à faire face à des forces de frottement importantes comme un autobus. Cela représente un rapport de 1 à 4 !
      • Il ne subit pas les aléas du trafic automobile du fait de ses voies dédiées et devient ainsi plus rapide qu’une ligne d’autobus et plus confortable car il évite les chaos de la voirie.
      • Il est 4 fois plus durable qu’un autobus qui, même bien entretenu, doit être remplacé après avoir parcouru 400 à 500 000 Km environ, alors qu’un tram peut en parcourir 2 millions pour le même coût d’entretien sans parler de l’économie d’énergie qu’il entraîne.
      • La motorisation électrique est nettement plus silencieuse que la motorisation thermique, ce qui participe à la qualité du cadre de vie urbain.
      • Le tram, en effet, ne rejette aucun polluant sur son parcours. Pour peu que l’électricité utilisée soit produite dans le respect de l’environnement (électricité hydraulique de la Compagnie Nationale du Rhône), le bilan environnemental du trajet en tram est tout simplement imbattable en comparaison des autres véhicules automoteurs.

 

Nos élus du Grand Avignon en ont pris conscience dès 2010, mais l’investissement était considérable.

 

L’étude de faisabilité du « Tramvouais » de Marie-Jo (comme l'avait qualifié notre inénarrable Jean-Claude Gaudin dont le tram fût aussi la marotte à Marseille) avait déjà coûté une fortune à l'administration de Madame Roig pour qu'il soit « sur de bons rails » à tel point que l'abandon du projet aurait coûté plus cher à l'administration du nouveau maire Cécile Helle, remplaçant Mme Roig, ne serait-ce qu'en dédit des engagements pris que de poursuivre en partie sa réalisation. 

 

L'étude avait en effet souligné qu’il fallait installer le réseau de voies ferrées en reconsidérant en même temps la totalité des réseaux souterrains (eau potable, gaz, électricité, télécommunications, eaux usées, égouts… qui dépendaient pour la plupart de concessionnaires différents) ce qui représentait un chantier phénoménal ! 

 

Mais la décision a tout de même été prise par la COGA (la Communauté de Communes du Grand Avignon) qui en a profité pour moderniser tous les réseaux souterrains et reconsidérer l’espace environnemental urbain, car le tram propose ainsi une nouvelle image aux villes qui le choisissent.

 

10 - Plan du tram et chron'Hop.png

 

A Avignon l’investissement, pour la 1ère ligne de tram, a représenté un coût de 117 millions d’euros auxquels s'ajoutent les deux lignes de bus à haute fréquence pour 18 millions d’euros.

 

L'addition était malgré tout salée : 135 millions d’euros alors que la 1ère estimation faite par l’administration de Mme Roig avait été d’exactement le double : 270 millions d’euros, mais il est vrai qu’il devait comprendre deux lignes de trams dont l’actuelle de 5,2 Km et la seconde prévue de 9,3 Km soit 14,5 Km au total…

 

Pour le moment le choix a été fait de mettre en route la 1ère ligne de 5,2 Km en la complétant de deux lignes de bus à haute fréquence tout en repoussant à 2023 la mise en route d’une 2ème ligne qui ne devrait relier que les deux parkings de dissuasion, celui de l’île Piot à l’ouest de la ville et celui des Italiens au nord de la ville sans aller jusqu’au Pontet comme cela avait été prévu initialement, tout en passant par le sud des remparts pour emprunter une partie des voies déjà installées pour la 1ère ligne.

 

Il est, de plus, projeté de construire un troisième et nouveau parking de dissuasion à l’Est de la ville à hauteur du quartier des maraîchers, juste à côté de là où se trouve le dépôt de Saint Chamand, derrière la nouvelle piscine, mais si le vote de la COGA a bien été positif pour cette 2ème tranche de travaux, il faudra bien en trouver le financement entre temps !

 

Une excellente synthèse critique en a été faite par la CCR que vous pouvez consulter en cliquant sur le lien suivant : Cour des Comptes Régionale.

 

Ces 117 millions d’euros pour le seul tram, ont en effet été financés pour :

      • 4,16 millions par la Région PACCA,
      • 13,2 millions par l’état,
      • 39 millions par la COGA (Communauté d’Agglomération du Grand Avignon) qui a emprunté 31 millions à la CDC (Caisse des Dépôts et de Consignations),
      • 61 millions par un emprunt à taux fixe sur 30 ans consenti par la Banque Postale.

 

Le complément de financement et le remboursement de ces prêts se fera sur le budget de fonctionnement normal de la COGA avec les recettes des billets (en tenant compte du fait que 30% sont des tickets sociaux délivrés gratuitement) s'ajoutant au VT (Versement Transport), taxe dédiée que paient les entreprises de plus de dix salariés (qui ne concerne donc pas les artisans, commerçants ou petits entrepreneurs).

 

Il faut savoir que les transports sont le premier budget des agglomérations, et c’est une compétence obligatoire qui représente annuellement (base 2018) un budget de 31,4 millions d’euros pour le Grand Avignon. C’est un budget qui n’est pas équilibré, car les recettes prélevées auprès des voyageurs ne compensent pas le coût.

 

Mais c’est le rôle des élus d’être gestionnaires de l’argent public, en proposant le service le plus optimum possible au meilleur coût, et avec une répartition des frais entre les différents acteurs (les différentes collectivités territoriales, les services de l’État concernés, les usagers et les entreprises), qui soit la plus juste possible.

 

En s’intégrant dans un réseau cohérent de transport en commun, le tram peut contribuer à re-dynamiser la ville, en la rendant attractive et en y favorisant l’implantation d’activités multiples.

 

De fait, toutes les agglomérations sont en compétition entre elles pour attirer les entreprises, et le tramway donne une attractivité importante à un territoire. La question des déplacements est de plus en plus centrale et un critère de choix important pour l’implantation d’une entreprise.

 

C’est, de plus, un outil structurel pour contenir l’étalement urbain qui défigure nos campagnes et accroît de manière démesurée l’usage de la voiture individuelle, ainsi que les nuisances qui l’accompagnent.

 

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Essai sur voies d’une rame Alstom choisie pour équiper le réseau avignonnais (archives)

 

Trois ans après le début des travaux, l’inauguration de la première ligne le 19 octobre 2019 en présence de Mireille Matthieu a marqué le commencement d’une ère nouvelle pour les déplacements dans la conurbation du « Grand Avignon » dont voici sur une vidéo quelques souvenirs :

 



Ce lancement a été accompagné de l’inauguration de deux lignes d’autobus « Chron’Hop » à savoir des « bus à haute fréquence » articulés de grande capacité qui roulent sur des voies dédiées reliant l’Hôpital au Pontet, ainsi que Saint-Lazare à Agro-parc.

 

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Les autobus hybrides et électriques Iveco, ne sont arrivés sur le réseau que le 20/02/20.

Le nouveau dispositif « Tramwayautobus Chron’Hop » qui dessert 71 stations sur 25 Km, révolutionne le réseau de mobilité du Grand Avignon et permets ainsi à 20 000 personnes par jour de se déplacer rapidement.

 

 

Le tout nouveau PC de Surveillance central :

 

Dans un bâtiment moderne construit tout spécialement pour l’abriter le nouveau PC est équipé d’une salle de surveillance vidéo reliée par radio avec tous les autobus et les trams en circulation.

 

 

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Une dizaine d’agents se succèdent pour couvrir le fonctionnement journalier, dans une salle de surveillance équipée de 4 consoles, pour surveiller et apporter assistance en temps réel à chacun des véhicules et piloter à distance les panneaux d’information des usagers muni d'un réseau de caméras qui permettent de ne laisser aucun tronçon inobservé. 


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« ORIZO », c’est toujours une délégation de service public confiée à « Transdev » une entreprise résultant de la fusion en 2011 de Veolia Transport alors en difficulté financière et de Transdev, déjà propriété de la CDC (Caisse des Dépôts et de Consignation) à hauteur de 66% qui s’est alors allié à l’Allemand Rethman, spécialiste du traitement des déchets à hauteur de 34%.

 

« ORIZO » c’est aussi des hommes... 300 salariés parmi lesquels 250 chauffeurs dont 63 femmes et 70 habilités à alterner la conduite des bus ou des trams à 50/50% de leur temps de travail.

 

« ORIZO » assure maintenant l’exploitation de :

      • une ligne de tram (qui utilise 14 rames Alstom construites à La Rochelle),
      • deux lignes « Chron’Hop » de bus à haute qualité de service (qui utiliseront à terme 6 bus hybrides),
      • 33 lignes de bus régulières et 35 lignes scolaires (utilisant 130 bus automoteurs classiques mais avec un remplacement progressif par de nouveaux autobus Ivéco hybrides ou électriques à partir de février 2020 que l’on a pu découvrir sur la navette gratuite de l’île Piot), 
      • 12 lignes de bus à la demande, et 6 lignes de bus « City-Zen » (utilisant des petits bus de 20 places),
      • 2 lignes de « Baladines » utilisant de petits véhicules électriques de 7 places) 
      • 300 vélos en libre-service, « Vélopop’ » répartis sur 30 stations assurant de 200 à 600 rotations par jour.

 

Mais en ce qui concerne le tram, ce sont 14 rames Alstom de 32 t capables de transporter chacune 130 voyageurs dont huit circulent en permanence et qui, depuis le lancement, transportent 7 500 Avignonnais chaque jour depuis l'inauguration le 19/10/2019 avec un objectif de 10 000 à la fin 2020 soit 700 000 à l’année.

 

 

De fait, tout comme Nice, Caen ou Sydney (qui en a commandé 50), le Grand Avignon a effectivement choisi pour son tramway le constructeur Alstom qui assemble à la Rochelle depuis 6 ans son tram de nouvelle génération, le « Citadis X05 » dont voici quelques phases de la construction...

 

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Alstom a en effet réussi à s’assurer 20 % de la part du marché mondial ce qui le place en leader du tramway devant Bombardier et Siemens… Alstom vend son  « Citadis X05 » surtout en Amérique du Nord (États-Unis et Canada), en Asie, dans les pays du Golfe, Afrique du nord et en Europe pour un renouvellement des flottes.

 

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Avec ce nouveau concept, la grande innovation d'Alstom est le système de bogies surbaissées munies chacune de deux moteurs latéraux de 750 volts qui garantissent une durée de vie d’un tram pour 30 ans, et avec cette génération de tramway « Citadis X05 », a réussi à faire baisser les coûts d’exploitation et de maintenance de 18 % et la consommation d’énergie de 25 %.

 

 

 

Le dépôt des trams de Saint Chamand

 

Ce bâtiment tout neuf a été conçu spécialement pour la maintenance des rames de tram.

 

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Il est bien sûr équipé de tout l’outillage permettant la maintenance mais aussi le remplacement d’éléments des rames.

 

Ainsi, il y est stocké en permanence dans l'entrepôt une bogie Alstom neuve (160 000 € pièce!) prête pour un échange standard.

 

Chaque bogie Alstom est un chef d’œuvre de technologie compacte équipée de deux moteurs horizontaux de 750 volts qui permettent à la rame d’être surbaissée, déposée et reposée pour son entretien en un temps record et dans de bonnes conditions d'accessibilité.

 

 

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Et un cric spécialement conçu pour remplacer une bogie défectueuse en quelques heures

 

Alors que nous visitions, une opération de rectification d’une paire de roues était en cours. Un freinage brutal arrive à provoquer des méplats sur l’acier de la roue qui provoquerait si on ne le rectifiait pas un bruit fort désagréable lors du roulage sur les rails.

 

Les rails contrairement à ceux des chemins de fer d’autrefois sont en continu. Il n’y a pas, en roulant, le traditionnel « pan-pan » quand la roue passe sur une jonction de rails. Elles sont soudées et le joint de dilatation se fait en aiguilles spécialement conçues pour ne pas modifier la largeur de la voie et assurer une continuité de la surface en contact avec les roues.

 

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Un tour automatique spécialement conçu arrive à redonner son aspect normal aux roues sur place en enlevant un peu de métal sans devoir démonter la bogie. On dispose effectivement d’une tolérance de diamètre des roues de quelques millimètres pour reproduire plusieurs fois cette opération de rectification.

 

Par ailleurs l’entrepôt est équipé d’une balayeuse-aspirante adaptée au nettoyage des voies...

  

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Et d’une dépanneuse qui, toutes deux automotrices, peuvent indifféremment circuler sur la chaussée avec des pneus ou sur rails en cas d’immobilisation d’une rame en cours de circulation.


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Un des Séniors dans le vent, avant de quitter l’atelier, a voulu se donner le frisson d’être aux commandes d’un tram…

 

A noter que chaque rame possède un poste de conduite à chaque extrémité ce qui leur permets de ne pas avoir besoin de retournement. Arrivé en bout de ligne, le même conducteur verrouille son poste de conduite, puis part physiquement à l'autre bout de la rame, pour redémarrer dans l'autre sens ! 

 

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 Le tableau de bord est réduit à sa plus simple expression, avec un repose pieds de sécurité

   Et un stick permet d’aller en avant, d’accélérer ou de s’arrêter en douceur…

 

 

Les Autres moyens de transports du Grand Avignon :

 

Parallèlement à l’offre des trams, comme on l'a dévoilé plus haut quant à l'équipement utilisé par Transdev, il existe des autobus à grande capacité, des « Chron’Hop », ainsi que deux autres modes de transport en commun à Avignon… Les « City-Zen » qui sont des petits bus de dimensions réduites et qui peuvent se déplacer facilement en centre-ville ou dans les quartiers qui ne nécessitent pas des bus de 50 personnes.

 

Vous pouvez monter à bord quelques minutes en cliquant ici !

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Et un autre type de transport en commun écolo et ludique qui circule depuis décembre 2007 : la « Baladine ».

 

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C'est un véhicule de dernière génération 100% électrique ayant une autonomie de 8 heures afin d'assurer ses circuits quotidiens. Son slogan : « et la ville devient verte ! ».

 

Ses atouts : il ne pollue pas, n’encombre pas (7 places assises + un coffre spacieux, 1,44m de largeur et 3,80 m de longueur) et son esthétisme en forme de bulle. La « Baladine » s’inscrit dans une optique de développement durable, adaptée aux enjeux actuels des transports en commun : fluidifier la circulation, diminuer les sources polluantes, utiliser des moyens alternatifs à la voiture.

 

Il existe pour l’instant 3 « Baladines ». Elles sont à disposition de tous, les mercredis et samedis, de 10h à 14h et de 15h30 à 19h en période normale et tous les jours pendant les périodes touristiques.

 

Ces navettes électriques favorisent les dessertes de proximité et les petits déplacements pour les achats quotidiens notamment : elles desservent les places et les rues les plus commerçantes.

 

Un dernier service original des Transports en commun d’Avignon, c’est « Allobus », le transport sur réservation.

 

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Il suffit de consulter les horaires puis de réserver votre trajet sur l’appli, sur www.orizo.fr  ou par téléphone au 0800 456 456 (Numéro Vert – gratuit depuis un poste fixe ou mobile) ou encore plus simplement en cliquant ici !

 

Et un mini-bus style « City-Zen » qui va vous chercher près de chez vous sur une des 12 secteurs desservis sur le Grand Avignon !

 

1) il suffit d’identifier son arrêt « Allobus » repéré par un petit pictogramme sur toutes les lignes du réseau, puis choisir l’heure à laquelle vous souhaitez arriver ou partir de l’arrêt de rabattement

 

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2) Ensuite il faut réserver sur orizo.fr rubrique « Allobus » ou au 0 800 456 456 (N° Vert Gratuit depuis un poste fixe ou mobile) auprès de votre conseiller Orizo, du lundi au vendredi de 7h30 à 18h et le samedi de 9h à 12h.

 

3) et on a plus qu’à se présenter à l’arrêt quelques minutes avant l’heure indiquée par votre conseiller ORIZO. Une navette « City-Zen Allobus » vient vous chercher à l’arrêt.

 

Astuces !

      • Anticipez vos déplacements et réservez un ou plusieurs trajets à l’avance !
      • En cas d'annulation, merci de prévenir le service « Allobus » au moins 2 heures avant votre déplacement. Passé ce délai, le trajet vous sera facturé.

 

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 Et enfin, le service « Vélopop’ »:

 

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Les « Vélopop’ » sont tellement faciles d’utilisation et de surcroît, gratuits chaque première demi-heure… Il suffit d’avoir la carte qui permet d’en prendre un à Villeneuve (ou dans n'importe quelle autre station) et le laisser 15 minutes après à la gare d’Avignon ou dans l’une des 30 autres stations.

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Quatre de nos élus de Villeneuve-lès-Avignon lors de l'inauguration de la station « Vélopop’ » de Villeneuve

  

Enfin, pour terminer, et pour mémoire, voici un petit collector des phases du chantier d'installation des voies... qui a pas mal perturbé la ville pendant quatre ans !

 

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 Après suppression du parking de l'avenue St Roch le long des remparts, il a fallu défoncer et déplacer les réseaux

 

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Un moment de grande solitude quand le maître d'oeuvre s'est aperçu que le tram ne passait pas sous le pont !


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 On pose les traverses et on les bétonne à chaque traversée de rue...


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Puis il faut mesurer avec minutie les inclinaisons dans les courbes pour éviter au tram de chavirer...


9 - construcrtion 5.jpg    10 - Rame de Tram devant la gare centre 2.JPG

 Enfin on bétonne à chaque croisement ou on ensemence avec du rais gras entre deux...

 

11  Rame de Tram devant la gare centre.JPG    12 - voie paysage.JPG

 A certains endroits ça va plus vite de dérouler du gazon en bande...


13 - Arrivée de la 1ere rame.JPG    14 - Capture 3.JPG

Et enfin, la 1ère rame arrive de la Rochelle par camion en convoi exceptionnel...


15 - Capture 2.JPG    16 - Capture 4.JPG

 Mais tout a été prévu pour le déchargement sur un plan incliné.


17 - Capture 5.JPG    18 - Capture 7.JPG

Il n'y a plus qu'à la pousser (et la retenir) pour la mettre sur rail dans l'entrepôt.


19 - Capture 6.JPG    20 - 20200207_115053.jpg

 Et voilà, la 1ère rame va pouvoir faire ses premiers essais sur les 5,2 Km de voies !

 

Les 13 autres rames auront quelques difficultés à arriver de janvier 2018 à janvier 2020 à cause des gilets jaunes... Mais elles sont enfin toutes là !

 

Et voici une petite vidéo du dernier essai du tram, juste avant le premier voyage commercial, car il a fallu, pendant plus de six mois, former les 70 conducteurs !

 

C'est que... Un Tram, ça ne se conduit pas tout à fait comme un bus, et Transdev, l'opérateur de la délégation du service public, a absolument tenu à ce que les conducteurs des trams soient polyvalents en demeurant des chauffeurs de bus, histoire de pouvoir motiver les meilleurs chauffeurs par une petite promotion... 

 

 

 


 

 



17/03/2020
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