LE PAPIER « Q », AMUSANT, PAS TROP SÉRIEUX ET INSTRUCTIF

En France, tout fini par des chansons, parait-il…

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Un sujet d’article amusant, pas trop sérieux tout autant qu’instructif !

 

Il vous étonnera sûrement de découvrir que le papier « Q » est une invention hygiénique plutôt récente !

 

Comme le rapporte le journal numérique américain « Huffington Post » qui est ma source quant à l’idée de cet article, l’utilisation du papier toilette remonte à Joseph C. GAYETTY qui est l’inventeur reconnu du papier hygiénique moderne, qu’il a introduit en 1857.

 

HISTORIQUE DU PAPIER-TOILETTE

 

Aujourd’hui, le papier-toilette ou papier hygiénique est entré dans tous les foyers des pays industrialisés. Comme on le dit familièrement en France, le « PQ » a des origines très lointaines, mais sa commercialisation industrielle est, par contre, beaucoup plus récente.

 

Les premiers papiers-toilette ont été fabriqués en Chine au XIVème siècle, mais leur usage était strictement réservé à l’empereur.

 

Le premier papier-toilette moderne est né en Angleterre en 1850. Son histoire industrielle remonte en fait à 1857, aux Etats-Unis.

 

En France : le papier-toilette n’a été introduit qu’au début du XXème siècle.

 

Longtemps considéré comme un produit de luxe, son utilisation ne s’est répandue que dans les années 1960.

 

Après être passé par divers systèmes médiévaux, on a d’abord eu recours à l’utilisation du papier-journal.

 

Puis un papier-toilette couleur « corde » présenté par feuilles pliées en deux disposées en alternance de façon à ce que chaque feuille prélevée entraine celle qui la suivait.

 

Ce papier en feuille a constitué l’essentiel du marché de 1950 à 1970.

 

papier feuile à feuille.JPG   papier feuile à feuille blanc.JPG
Feuilles de papier-toilette corde recyclé, et feuille de papier-toilette blanc

 

Durant les années 1970 et 1980, c’est le papier « crêpé », à base de ouate de cellulose, qui le remplace.

 

Aujourd’hui, on trouve du papier toilette décoré, parfumé, ou encore en trois plis : le marché évolue vers des produits de plus en plus différenciés, et les nouvelles technologies visent à accroitre les performances douceur et résistance du produit.

 

TECHNIQUES DE L’ANTIQUITÉ AU MOYEN ÂGE

 

Lorsque la nature vous appelle, vous vous dirigez vers les WC et là, plus de papier Q !

 

RUPTURE 1 350 x 260.JPG   RUPTURE 350 x 260.JPG
 

Vous pestez… mais vous êtes-vous déjà demandé comment faisaient nos ancêtres avant l’invention de celui-ci ?

 

Rappelons tout d’abord que l’être humain est le seul animal qui se salit en se soulageant…

 

En toute logique, tous les hommes de toutes les époques ont donc imaginé toutes sortes de « moyens » pour se laver !

 

Avant l’apparition de l’écriture et pour cause, à la préhistoire, nous n’avons pas de trace de la manière dont on s’essuyait le derrière.

 

Passons donc à l’Antiquité où l’on a quelques témoins…

 

 PQ en Egypte 350 x 260.jpg

Apparemment, une chaise percée et une aristocrate égyptienne

 

Les Grecs s’essuyaient rarement. Quand ils le faisaient, c’était avec les doigts ou avec des cailloux lisses.

 

ARISTOPHANE, un poète comique Grec du Vème siècle avant J.-C, nous a laissé un témoignage de ses satires sociales qui précise le nombre de cailloux utilisés : « trois pierres peuvent suffire pour se torcher le cul si elles sont raboteuses. Polies, il en faut quatre ! » a-t-il écrit.

 

Les grecs de l’Antiquité avaient pour habitude d’utiliser des « pessoi » (cailloux de forme arrondie et heureusement) ou des « ostracon », tessons de poterie en céramique, utilisés pour racler ce que vous savez.

 

 PESSOI 350 x 240.jpg   OSTRACON 350 x 240.jpg
Pessoi grec et Ostracon vengeur !

 

En prime, les grecs, avec leur soif de vengeance, inscrivaient quelquefois sur ces morceaux de porcelaines le nom de leurs ennemis.

 

Il précise également que la classe riche utilise plus volontiers des feuilles de poireaux.

 

Cependant, la technique la plus courante consistait à s’essuyer avec ses vêtements.

 

Les Romains ont également utilisé des cailloux. Au Ier siècle avant notre ère, à Rome, les techniques étaient quand même un peu plus raffinées.

 

Les Romains avaient en effet imaginé le « xylospongium » ou encore le « tersorium ».

 

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Un « xylospongium »

 

C’était un bâton surmonté d’une éponge conservé dans un seau d’eau salée ou de vinaigre à proximité des latrines, in fine, c’était l’ancêtre de l’escoubette (en provençal) ou de la brosse à chiottes.

 

CATULLE, poète né en Gaule mais qui a passé la plus grande partie de sa vie à Rome (87-54 avant J.-C.) précise que la classe praticienne se servait de serviettes de tissu.

 

Dès la fin du Ier siècle, la laine fut adoptée comme papier toilette et il devient courant de la parfumer.

 

En Chine, au moyen-âge, le bâton était déjà utilisé depuis longtemps. C’était d’ailleurs devenu un objet familial lors de la succession… à tel point qu’il passait de père en fils.

 

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Bâton impérial chinois en paille de riz et chiffon

 

En Asie, on se servait de coquillages et particulièrement des coquilles vides de moules.

 

En Occident, on utilisait un bâton courbe pour enlever le plus gros des excréments et l’on fignolait avec du foin, des feuilles ou une poignée de terre.

 

 

PETIT APARTÉ EN CE QUI CONCERNE LES LATRINES ET « LIEUX D’AISANCE »

 

Pour désamorcer les idées reçues… Il faut savoir que si on attribue aux Romains l’invention des premiers « lieux d’aisance », communément nommés « latrines », la « vespasienne » qui n’était qu’un urinoir, doit son nom à l'empereur romain VESPASIEN (né à l’an 9 - mort en 79), à qui l'on avait attribué, à tort, l'établissement d'urinoirs publics à Rome.

 

En réalité, VESPASIEN avait créé un impôt spécial atteignant l'industrie et le commerce, à la collecte de l'urine car celle-ci, source d'ammoniaque, avait en effet longtemps été utilisée par les teinturiers pour préparer les étoffes avant de les mettre en couleur ou, quelquefois, pour dégraisser les laines, les étoffes, et les ouvrages faits de laine, comme draps, ratines, serges, bas, bonnets, etc…

 

Moqué pour cet impôt, l'empereur VESPASIEN aurait répondu : « L'argent n'a pas d'odeur » (en latin « pecunia non olet »), phrase devenue proverbiale.

 

MARTIAL (40-104), un poète latin d’origine espagnole, qui passa une partie de sa vie à Rome, fait référence aux latrines.

 

On en retrouve dans de nombreux monuments romains où l’on déféquait en commun.

 

  Ostia-Toilets.JPG   Latrines 350 x 262.jpg
Latrines Romaines d’Ostie

 

Plus tard, au Moyen-âge, furent imaginés des petites pièces spécifiques qui ne comportaient qu’un ou deux sièges, les « garderobes » de l’aristocratie qui étaient en général placées dans de petits réduits dans l’épaisseur des murs, voire contenus dans des bretêches en encorbellement sur la façade des châteaux (Cf. ci-dessous, la Tour Philippe-le-Bel à Villeneuve-lès-Avignon, datant du XIIIème siècle) ce qui ne nécessitait pas ainsi de concevoir un conduit intégré parce qu’elles se déversaient directement dans les douves, les fossés ou les rivières !

 

 

Bretèche Philippe le Bal 262 x 400.jpg   garderobes XIIème.jpg
 

Dans certains châteaux, comme celui de COITY au Pays de Galles, il pouvait y avoir plusieurs niveaux de toilettes, avec des conduits se vidant en un même point, régulièrement vidangé par des domestiques.

 

Mais par préoccupations de sécurité, les conduits de déchets posaient problèmes. Par exemple, lors du siège du Château GAILLARD en Normandie (1203-1204), où furent emprisonnées plus tard, en 1314, les deux princesses Margueritte et Blanche de Bourgogne, épouses de deux des fils du roi Philippe-Le-Bel, les assiégeants ont utilisé un conduit de latrines pour pénétrer dans le château !

 

Après cet incident, des murs de maçonnerie ont été construits pour éviter que cette ruse ne se reproduise.

 

L'invention des toutes premières toilettes « à la Turque » remonterait au XIIème siècle et ne sont pas du tout d’origine turque !

 

Toilette à la Turque.jpg
 

On les devrait au Belge Bert VANDEGEIM. C’était un simple trou dans le sol au-dessus d’une fosse.

 

Pour la petite histoire, l'expression « à la turque » proviendrait d'une anecdote burlesque.

 

Pour ne pas souiller son pantalon en s'accroupissant sur ses toilettes, Bert VANDEGEIM aurait noué son pantalon autour de sa tête à la manière d'un turban.

 

Sa femme, passant par-là, l'aurait alors comparé avec un « padischah » ottoman, donnant ainsi ce nom de « turque » aux toilettes tout juste inventées.

 

Mais ce n'est que 3 siècles plus tard que les colons ottomans améliorent le système en ajoutant à ces toilettes un trou rond, un clou pour suspendre son pantalon et une porte…

 

Faciles d'entretien grâce à leur système installé au niveau du sol, les toilettes « à la turque » ont l'avantage de consommer moins d'eau que des sanitaires traditionnels.

 

Elles sont également plus hygiéniques car n'ayant pas de cuvette, il n'y a aucun contact avec une lunette, véritable nid à bactéries.

 

De plus, si la position accroupie est certes peu confortable, elle est, selon de nombreux professionnels, très utile pour stimuler le développement des muscles pelviens.

 

En 1596, en Angleterre, un jeune aristocrate en vue à la cour de la reine Elizabeth 1ère, Sir John HARINGTON, eut un jour, l’idée d’utiliser un broc d’eau pour évacuer ses excréments, prémices de la « chasse d’eau », il fallait y penser !

 

Dans son manoir de KELSTON, il conçoit et installe les premières « toilettes à chasse d’eau » qu’il surnomme « Ajax » (jakes était un vieux mot d’argot pour désigner les toilettes).

 

Le système de HARINGTON comportait une cuvette et un siège avec une ouverture au fond, obturée par un clapet en cuir. De l’eau était déversée dans la cuvette depuis un réservoir situé au-dessus grâce à des leviers et des poids.

 

Lorsqu’on tournait la poignée du siège, le clapet au fond de la cuvette s’ouvrait et l’eau en chassait le contenu jusqu’à une fosse d’aisance située en-dessous.

 

 

 1596 Sir John HARINGSTON chasse d'eau.JPG

Sir HARINGTON

 

Mais suprême progrès, il fallut attendre plus d’un siècle, pour qu’en 1775 un horloger Écossais du nom d’Alexander CUMMINGS, ait l’idée géniale du « siphon en S » et de la « chasse d’eau » courante…

 

1900 Alexander CUMING inventeur de la chasse d'eau avec alimentation continue 350 x 260.jpg   Alexander cuming Brevet de 1775 du Siphon en S 300 x 260.JPG
 

Les progrès majeurs de CUMMINGS résident dans la conception des « toilettes à chasse d'eau », où dans son « placard à vannes amélioré », il incorpore une vanne coulissante pour conserver un peu d'eau dans la cuvette et un siphon en S dans le tuyau d'évacuation, empêchant les odeurs nauséabondes de rentrer dans la maison et donnant généralement une solution « plus propre ».

 

Il relie également par la suite la vanne d'arrivée d'eau au mécanisme de chasse d'eau pour permettre de vider et de remplir la cuvette en tirant une seule poignée (Cf. ci-dessus).

 

Son invention est reprise par le plombier Anglais Thomas CRAPPER qui peaufine la chasse d'eau « flush » et le siphon…

 

  1880 - Chasse d'eau de Thomas CRAPER 350 x 260.jpg   Thomas CRAPPER.JPG

 

Puis le XIXème siècle a vu fleurir toutes les grandes marques qui existent encore de nos jours que ce soit en :

  • France : Jacob-Delafon, Porcher (racheté par les allemands Villeroy & Boch), Allia (racheté par les Suisses Gébérit),
  • Suisse : Gébérit,
  • Belgique : Idéal Standard (racheté par les allemands Villeroy & Boch),
  • Espagne : ROCA,
  • Allemagne : Grohe, Villeroy-&-Boch, Bernstein, Hansa, Duravit, Leeventus,
  • Angleterre : Crapper’s,
  • Italie : Olympia, Simas,
  • Tchéquie : JIKA,
  • Turquie : VITRA,

 

MAIS REPRENONS LE COURS DE L’HISTOIRE DU « PQ »

 

Quelle que soit le moyen utilisé dans toutes les couches sociales, les doigts et les vêtements restaient les plus couramment utilisés.

 

Au XVIème siècle, le papier est rare et donc cher. Les plus fortunés adoptent, eux, l’étoupe, un tissu fibreux composé de chanvre et de lin.

 

Comble de luxe, on utilise aussi du velours ou du satin, réputés pour leur douceur.

 

Les lingettes en dentelle de la comtesse du BARRY sont d’ailleurs restées célèbres. Mais pourquoi n’a-t-on pas pensé plus tôt au papier ?

 

DU VELOURS AU PAPIER À LETTRES

 

Durant les XVIIème et XVIIIème siècles, dans les grandes maisons bourgeoises, la mode est de s’essuyer le derrière avec un linge.


La toile de lin est très à la mode chez les roturiers, tandis que la noblesse pousse le raffinement jusqu’à utiliser du velours.

 

C’est d’ailleurs à cette époque qu’apparaissent les premiers bidets, qui, curieusement, ont tous disparu de nos salles de bain depuis les années 2000.

 

Bidet Jean-Claude DELAFOSSE 1770 500 x 400.jpg
Bidets dessinés par Jean-Charles Delafosse en 1770

 

Au Musée autrichien des arts appliqués de Vienne j’ai eu l’occasion de relever cette novation datée de 1770 et attribuée à un Français, Jean-Charles DELAFOSSE…

 

Le papier est à l’époque une denrée rare et surtout très chère, réservée aux livres ou au courrier. Pas question de le gâcher pour s’essuyer les fesses.

 

On sait que de nombreux manuscrits d’une valeur inestimable ont fini comme « papier-cul ». On ne pourra d’ailleurs jamais estimer la perte de ces documents historiques.


Une équipe d’archéologues dirigée par Pierre-Jean TROMBETTA (1946-2013) a mené des fouilles dans les sous-sols de la Cour Napoléon, au Louvre, avant la construction de la pyramide de verre (cf. Bulletin Monumental Année 1984 Tome 142 N° 3 Pages 319-322).

 

Ils ont ainsi découvert dans les anciennes latrines du Louvre plus de 700 cachets de cire aux armoiries des plus grands personnages de la fin du XVIIème et XVIIIème siècles.

 

Malheureusement pour nous, leurs écrits ont servi de papier soi-disant hygiénique.


Au XVIIIème siècle, les journaux se développent et deviennent « le papier hygiénique » le plus utilisé.

 

 WC à la française 350 x 240.jpg

Intérieur d’un cabinet de toilette « au fond du jardin »

 

NAISSANCE DU PAPIER TOILETTE

 

Au XIXème siècle, l’hygiène n’est pas prise en considération par les médecins.


Ils sont très rares à avoir compris l’intérêt d’une bonne hygiène et surtout dans cette partie du corps.


Le docteur ROCHARD choque beaucoup la bourgeoisie quand il écrit vers la fin du XIXème siècle : « La région de l’anus est souvent le siège d’irritations qu’on doit prévenir par
un état de propreté rigoureux
».

 

Cependant, les mœurs évoluent et les connaissances médicales également.


En Angleterre, le corps médical précise que « le papier utilisé dans les latrines doit toujours être neuf ». En effet, il n’est pas rare un peu partout dans le monde qu’un morceau de journal qui avait déjà servi soit réutilisé. On imagine le nombre de germes pathogènes que ces papiers souillés transportaient.

 

L’inventeur du papier hygiénique moderne, qu’il a introduit en 1857 est sans conteste Joseph C. GAYETTY.

 

Ce produit, commercialisé sous le nom de « Gayetty’s Medicated Paper », était vendu en paquets de 500 feuilles au prix de 50 cents le paquet.

 

De plus, pour des raisons prophylactiques, le papier contenait une certaine quantité d’aloès, recommandé non seulement pour l’hygiène, mais aussi pour la prévention des hémorroïdes.

 

me PQ GAVETTY 350 x 240.JPG
 

 

Malgré cette innovation, le produit ne connut pas un grand succès commercial. Son prix élevé et la préférence des consommateurs pour des alternatives moins coûteuses, comme les catalogues ou les vieux papiers, freinèrent son adoption.

 

Mais partant de là, l’américain Seth WHEELER, a déposé un brevet avec un design innovant auquel on doit le plaisir de réussir à découper des carrés parfaits, sans outil intermédiaire, pour nettoyer notre séant !

 

Dans le dépôt de brevet il annonce « Mon invention consiste en un rouleau de papier d’hygiène comportant une série de perforations sur la ligne de division entre deux feuilles, de manière à ce que celles-ci puissent être aisément déchirées à la main par l’utilisateur. Un tel rouleau de papier formant du même coup un article manufacturé d’un nouveau genre ».

 

Il permettait aux gens de déchirer simplement des feuilles individuelles.

 

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Le brevet de Seth WHEELER (1891 !)

 

En 1883, il a fondé la « Albany Perforated Wrapping Paper Company » et a breveté une version améliorée de ce papier toilette en rouleau, avec des perforations permettant une distribution plus facile et plus hygiénique.

 

SETH WHEELER PQ 350 x 262.JPG
 

 

Son invention a marqué un tournant important en rendant l’utilisation du papier toilette plus pratique et hygiénique.

 

Mais ce papier était considéré comme un luxe et a eu du mal à s’imposer.

 

Les frères SCOTT vont développer dans le sillage de GAVETTY le concept et placer des feuilles de papier toilette séparables autour d’un rouleau.

 

Cette innovation plus pratique et hygiénique que le papier journal sera totalement adoptée au moment de l’arrivée des toilettes reliées à la plomberie.

 

Ce sont deux frères, Irvin et Clarence SCOTT, de la Scott Paper Company à Philadelphie, qui, en 1890, eurent l’idée de placer des feuilles de papier toilette séparables autour d’un rouleau.

 

Cette innovation marqua le début de l’ère du papier toilette en rouleau que nous connaissons aujourd’hui, rendant son utilisation plus pratique et hygiénique.

 

Grâce à l’innovation des frères SCOTT et aux idées initiales, rappelons-le, de GAYETTY, le papier toilette jetable est devenu un élément indispensable de l’hygiène domestique moderne, améliorant considérablement les standards de propreté et de confort personnels.

 

 SCOTT PQ 350 x 350.jpg

 

À ce jour, la marque existe toujours sous le nom de SCOTT Brand !

 

Le papier toilette en rouleau continue d’évoluer et de se répandre au cours du XXe siècle.

 

En 1928, la HOBERG PAPER COMPANY (devenue plus tard la CHARMIN PAPER COMPANY) lance un produit qui associe douceur et résistance, le « CHARMIN », devenu très populaire.

 

Cette période voit également l’introduction de diverses innovations, telles que les papiers toilette double épaisseur et les versions parfumées ou imprimées, les toilettes japonaises, les kits et le papier toilette lavable.

 

Jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, les Américains utilisent le plus souvent les catalogues et les journaux. Le catalogue de vente par correspondance de la société SEARS était la vedette des latrines d’outre-Atlantique.

 

En Europe, les journaux ont continué à être utilisés jusqu’à la moitié du XXème siècle, et bien après la guerre dans de nombreuses campagnes.

 

Aujourd’hui, le papier toilette en rouleaux a monopolisé le marché. Le conditionnement à plat, en paquet de fines feuilles intercalées, est devenu très minoritaire.

 

Ce conditionnement a été inventé par les Français et est resté en vogue au Québec et au Japon, mais il est inconnu du reste du monde.

 

LA GUERRE DU PAPIER TOILETTE

 

Autant dire que ce marché est très juteux. Les grandes multinationales américaines en font des bénéfices colossaux. Plusieurs trusts se partagent le marché.

 

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Les rouleaux bruts de 3m de haut avant déroulage et découpe

 

Les entreprises indépendantes disparaissent les unes après les autres.

 

Bien que le consommateur ait un vaste choix de marques, les produits ont en réalité la même source industrielle.

 

Ces multinationales possèdent leurs propres forêts un peu partout dans le monde et notamment aux Etats-Unis, au Canada ou en Amérique du Sud.

 

Le leader Européen ESSITY finance également des laboratoires de recherche.

 

 ESSITY Alsace R&D 240 x 300.jpg

Site R&D ESSITY de KUNHEIM en Alsace

 

Imaginez l’évolution : en 1960, chaque Européen utilisait 0,50 kg de papier toilette par an ; aujourd’hui, il en utilise 13 kg en moyenne !

 

À titre indicatif, l’une des 6 usines européennes du N°1 Européen est suédois, SVENSKA CELLULOSA, qui opère en France sous la marque LOTUS pour le PQ est basé à Gien (Loiret), produit 2 millions de rouleaux de papier toilette et 7 millions de mouchoirs en papier par jour, 365 jours par an.

 

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Les 8 sites industriels ESSITY en France

 

Cette utilisation en hausse constante dans le monde inquiète beaucoup les associations de défense de l’environnement.

 

La WWF (Fonds mondial pour la nature) ou Greenpeace préconisent l’utilisation de papier recyclé.

 

Dans certains pays, comme la Chine ou les pays de l’Est, il y a une pénurie chronique de papier toilette.

 

Pendant les jeux olympiques de Pékin, le gouvernement chinois avait demandé à ce que les toilettes publiques soient pourvues en papier afin de ne pas choquer les Occidentaux.

 

 

PAPIER TOILETTE ET CULTURE

 

Il semblerait, d’après les statistiques du moment, que les pays du Nord aient une hygiène plus stricte que ceux du Sud.

. Etats-Unis : 10 kg / an / personne   

. Norvège : 8 kg                     

. Canada : 7 kg

. France : 4,6 kg

. Suisse : 4,5 kg

. Belgique : 4,5 kg                     

. Espagne : 3,9 kg

. Portugal : 3 kg
  

Moins d’un quart de la population mondiale utilise du papier toilette.

 

Dans de nombreux pays en voie de développement, non musulmans, le papier hygiénique est vendu à la feuille, comme au Burkina Faso (Afrique de l’Ouest).

 

L’usage du papier toilette est lié au niveau de vie et à la religion.

 

Dans les pays industrialisés, depuis quelques années, l’achat de papier premier prix est à la hausse.

 

Dans les pays musulmans, le papier toilette est inconnu ou presque.

 

Chez eux, vous trouverez toujours un pot à eau dans les toilettes, voire au moins une vielle boite de conserve emplie d’eau mais sachez que seule la main gauche sert aux ablutions, la droite servant à se nourrir ne doit pas être souillée.

 

C’est un grand drame pour les gauchers de naissance qui sont obligés de dépasser le traumatisme de ne se servir que de la droite pour autre chose !

 

Evolution 220 x 660.jpg
Plus de 200 ans séparent l’image de gauche de celle de droite !


Que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord, bref en Occident, le sujet est toujours tabou.


Il faut remarquer qu’il y a peu de publicités quant au « PQ » ou ses alternatives, exception faite de celle utilisée par la Télé il y a une dizaine d’années d’un gamin qui déroulait un rouleau de papier Q rose à travers l’appartement…

 

S’il y en a, elles utilisent toujours l’humour.


Ainsi, les animaux sont souvent utilisés ainsi que les bébés. Le tout doit évoquer la douceur, la résistance et la propreté, mais surtout ne pas rappeler l’usage précis qui en est fait.

 

PQ blague 350 x 260.jpg   PQ Euro 350 x 260.jpg
 

Quand il ne devient pas moralisateur…

 

PQ moralisateur 350 x 260.jpg
 


C’est pourquoi, au Japon, puis en Europe, depuis peu, on constate un engouement pour le jet d’eau.

 

WC Japonnais.JPG
 

 

Il s’agit pourtant d’une invention française du XVIIIème siècle, améliorée depuis, et qui revient à la méthode musulmane !


Les médecins reconnaissent que cette solution est beaucoup plus hygiénique et évite de nombreuses maladies génitales, entre autres.

 

De nos jours, 3,6 milliards de personnes n’ont pas accès à des toilettes…

 

Cela affecte non seulement la santé, mais aussi l’égalité des sexes, l’éducation, l’économie et l’environnement.

 

Nous espérons donc que la prochaine évolution dans la chronologie sera « des toilettes pour tous ».

 

AVIS à nos politiques…

 

LA PLANÈTE EST AU BOUT DU ROULEAU (de papier WC)


Le papier WC, c’est un confort dont on imagine difficilement de se passer, et pourtant, celui-ci est source de pollution, tout comme nos chasses d’eau, d’ailleurs.


Existe-il une alternative hygiénique, pratique et écologique au papier ?


Eh bien oui, et c’est à nouveau du côté de l’Orient que l’on s’est penché sur la question.


Au Pays du Soleil Levant, les toilettes à douchette sont de nos jours quasiment généralisées.


C’est en quelque sorte le retour du bidet, avec de grandes améliorations.


Les toilettes japonaises sont de véritables bijoux de technologie qui tiennent compte du facteur environnemental.

 

Non seulement, elles permettent de ne pas utiliser de papier, mais elles sont alimentées par l’eau usée du petit évier intégré au-dessus de leur chasse.

 

Ce type de WC est rare en Europe, mais cela pourrait changer dans les années à venir. Tout cela est avant tout une question de mentalité.

 

Et puis, depuis peu, laissez-moi vous présenter cette trouvaille !

 

Le « groupe LTS », une entreprise française, a mis au point le papier toilette lavable… sous la marque LAFEUILLE.

 

 papier toilette lavable 800 x 240.jpg

 

Les freins les plus courants

 

Avant de lancer ce produit, le groupe LTS a consulté une partie de sa base de clients.

 

Il lui a donc semblé intéressant de partager le retour de son enquête (Les résultats présentés portent sur 440 réponses.)

 

A la question : « Seriez-vous prêt à passer au papier lavable ? » :

62% ont répondu OUI, avec pour motivation l’impact environnemental en 1er par rapport aux économies réalisées.

 

Pour les 37% qui ne sont pas convaincu (à ce jour) les freins observés ont été :

  • La manipulation : pas envie de toucher les lingettes usagées.
  • Comment faire pour les invités ?
  • Pas pour la grosse commission
  • La consommation d’eau pour le lavage !
  • Encore du linge à laver
  • Je n’arriverai jamais à convaincre mon mari

 

Et peut-être en avez-vous d’autres ?

 

  • Un brin de contexte avant de répondre à ces objections

168 litres d'eau pour la fabrication d'un rouleau de papier toilette jetable    

1 personne consomme 100 rouleaux de PQ par an

27000 arbres pour la fabrication de papier toilette jetable        

70 % de la population n'utilise pas de papier-toilette jetable     

 

  • Quelques données chiffrées pour l’impact environnemental :

68 Litres d’eau sont nécessaires à la fabrication d’un rouleau de papier-toilette.

27 000 arbres par jour sont abattus dans le monde pour fabriquer du papier-toilette.

Un français consomme en moyenne 100 rouleaux de papier toilette par an.

Nous allons en moyenne 3 à 6 fois aux toilettes par jour.

 

  • Et d’un point de vue économique ?

Difficile de donner une moyenne tant l’utilisation est… personnelle. 1 ou 2 feuilles ?

 

Sans compter que les prix varient du simple au double dans le commerce d’une marque à l’autre.

 
Difficile de révolutionner des habitudes liées à la culture.

    

Et avant de se quitter, voici une intéressante vidéo de 9 minutes qui vous en dira plus sur ce juteux business :

 


 

Bref, tant qu’il y aura de l’eau, autant rester un sans-papier !

 

 


 

 



23/12/2024
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