IDYLLE DU FIGUIER ET DE SON ABEILLE... UNE FÉÉRIE !

 

Mais comment et pourquoi vouloir consacrer tout un article au figuier?

 

Tout simplement parce qu'il est féérique ! 

 

 

Le Figuier est un arbre extraordinaire absolument unique dans le monde botanique... Et je vais vous le faire découvrir !

 

 

Tout d'abord une petite musique fort à propos devrait vous mettre dans l'ambiance…

Marcel Domergue dit « Darcelys », un chanteur cévenol d'Anduze du début du XXème,

Ami de Berthe Sylva, a chanté le Figuier ou plutôt... : « Sous le Figuier » avé l'accent

et la faconde gaudriole méridionale !

 Vous pouvez l'écouter ou l'arrêter en cliquant ci-dessous sur les symboles :

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Le figuier est en effet le seul arbre qui fasse des fruits sans faire de fleurs, enfin, apparemment, et il est intimement lié à une espèce d’abeille minuscule, à laquelle on a donné le nom de «  blastophage » que le Bon Dieu n’a créé que pour le figuier, en créant une symbiose intime entre le règne animal et le règne végétal qui ne peuvent se passer l'un de l'autre !

 

 

 

 

Le figuier, dont les fruits sont appréciés depuis l’Antiquité, a été l’un des premiers arbres fruitiers cultivés par les hommes depuis des millénaires.

 

On trouve des traces du figuier en Asie, trois mille ans avant notre ère, mais bien plus encore puisque lorsque Adam et Eve ont découvert leur nudité après le péché originel, c'est avec des feuilles de figuier qu'ils se sont confectionné leur premier vêtement...

 

Le figuier commun est un arbre fruitier de la famille des Moracées dont le nom savant de « Ficus Carica » signifie « Figuier de Carie » (la Carie est une ancienne province d'Asie mineure d'où cet arbre est supposé être originaire).

 

Il a proliféré d'Asie en Occident tout autour de la Méditerranée entre les 46° et 30° parallèles nord :

 

 

 

En 2010, la production mondiale de figues a été de 1,1 million de tonnes. Le premier producteur en était l’Egypte avec 304 000 tonnes, devant la Turquie avec 205 000 tonnes. Le premier producteur européen est l’Italie avec 20 000 tonnes, alors que la France occupe le 28ème rang mondial avec un peu moins de 3 500 tonnes seulement (source FAO - cf. bibliographie).

 

Depuis j'ai pu me procurer pour 2018 et 2019 les mêmes chiffres de la production mondiale actualisés qui représente respectivement 1,224 puis 1,234 millions de tonnes mais la France est toujours aussi mal classée (en 28ème position) !

 

La Turquie passée de 205 000 t à 310 000 t a supplanté l'Egypte qui a perdu plus du tiers de sa production passée de 304 000 t à 225 295 t 10 ans après tout comme dans de nombreux autres domaines (à cause des déboires politiques et économiques qu'elle a subi depuis la révolution de 2011 et paradoxalement l'élection libre du Président de la République au suffrage Universel en 2012 qui a favorisé l'émergence des Frères Musulmans en lien avec le Hamas et le coup d'état des militaires qui a suivi l'a plongé dans le marasme).   

 

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En France, le figuier aurait été introduit, tout comme la vigne, par les Phocéens il y a plus de 500 ans avant Jésus-Christ.

 

On le trouve aujourd’hui dans toutes les régions ayant un climat de type méditerranéen et en France où la production est concentrée sur le Gard et le Var où la Figue de Solliès a obtenu en 2011 une AOP (Appellation d'Origine Protégée).

 

Toutefois, au dessus d’une ligne La Rochelle - Lyon (c'est à dire strictement au nord du 46° parallèle), s'il peut pousser, il est incapable de donner des fruits comestibles murs si ce n'est quelques rares « figues fleurs » en juillet (cf. plus loin) car les abeilles bien particulières qui fécondent le figuier ne peuvent survivre au climat froid.

 

Les Gaulois utilisaient le « lait de la figue » pour faire cailler le lait et pour fabriquer des fromages bien avant l'utilisation de la présure tirée de la caillette du veau.

 

Déjà, ils en faisaient sécher les fruits qu’ils conservaient dans des jattes de terre cuite pour s’en nourrir l’hiver venu, car la figue sèche est un aliment hautement calorique, ne serait-ce que par le sucre qu’il contient et c'est, aujourd'hui encore, sous cette forme qu'est utilisée plus de 90% de la production de figues.

 

Si cet arbre peu exigeant est très gourmand en eau, il peut aussi supporter la sécheresse pendant des mois; il se reproduit facilement (par bouture et marcottage); grâce à son exceptionnelle vitalité et ses racines robustes, il peut pousser presque sans terre dans quelques poignées de déchets végétaux dans l'anfractuosité de rochers, et s’adapte ainsi à de nombreuses régions arides; c’est l’arbre emblématique de nos enclos caillouteux du midi.


Il peut vivre jusqu’à 300 ans !

 

La figue n’est pas un fruit au sens botanique du terme. Ce n’est qu'un réceptacle, une urne appelée « sycone » dont seule la figue issue du figuier domestique (cf. plus loin, le figuier femelle) renferme des centaines de petits grains qui sont les vrais fruits du figuier susceptibles de germer qu’on appelle « drupes », vous savez, ces petits grains qui craquent sous la dent quand on croque une figue sèche.

 

Cette urne présente une ouverture à l'extrémité opposée au pédoncule par lequel elle est attachée à la branche, nommée « ostiole » et c’est de cet orifice que l’on peut voir parfois perler une goutte de suc lorsque le figue est bien mûre, voire scintiller au soleil tout autour de l'ostiole des paillettes d'argent (on en reparle plus loin...).


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La figue de Solliès, seule AOP Française 

 

Mais je vais donc vous en dire un peu plus après une présentation originale en citant quelques phrases que j’ai retrouvées dans un carnet de mon père, Félibre, qui avait pour copain un majoral du  « Félibrige »  du nom de Raoul ARNAUD, de Riez en Provence…

 

Petite parenthèse puisqu'il s'agit là de transmission... Depuis Frédéric Mistral (1830 - 1914), les défenseurs de la langue d'Oc - à savoir l'Auvergnat, le Gascon, le Languedocien, le Limousin et le Provençal - se sont constitués en Association sous le nom de « Le Félibrige » pour sauvegarder et promouvoir cette merveilleuse langue qui n'a rien d'un dialecte car elle possède une tradition écrite et toute une littérature qui a fait obtenir à Mistral un prix Nobel en 1904 dont il consacra toute la dotation au « Museon Arlaten » à Arles. Il fut d'ailleurs fort suivi et encouragé par Jean Jaurès qui soutenait bien avant l'heure l'importance des langues régionales, dès 1911, qu'il voulait voir enseigner à l'école de la République... Il fallut attendre 1958 pour les voir réhabilitées... hélas, ils sont peu nombreux nos concitoyens à savoir les pratiquer encore!

 

L'Association « Le Félibrige » est dirigée par un Président que l'on appelle le « Capoulié », et 49 experts de la langue d'Oc que l'on appelle des « majourau » (singulier : majoral), tous les autres membres de l'Association qui se doivent de parler couramment la langue d'Oc, bien sûr, se nomment des « Félibres » (cf. mon article historique sur la Coupo Santo!)

 

Maistre ARNAUD était donc l'un de ces « majourau » qui a bercé mes jeunes années par sa culture provençale, ses poèmes, son accent chantant inimitable et la distillation de sa lavande dont l'alambic parfumait tout le village d'Allemagne en Provence à la fin de l'été dont il disait comme pour s'en excuser : « La braso rescaufo lou cors e l’amista rescaufo l’âmo. Siguen ami ! (La braise réchauffe le corps et l'amitié réchauffe l'âme. Soyons amis ! »

 

Voici ce qu’écrivait Maistre ARNAUD pour nous faire découvrir le figuier:

 

Intro à l'oustau ; fai fre deforo.

Auren de fia pèr faire reflouri lou bas encaro un cop,

E béuren un vin vièi coumo nosto jouinesso

(Quand la vido èro longo et la taulo èro messo).

Se vos, escartaren, i vitro, li ridèu,

Sus lis estello frejo e lis aubre fidèu.

 

Co que vau dire que :

 

Entre dans ma maison ; il fait froid dehors.

Nous aurons du feu pour faire refleurir le bois une fois encore,

Et nous boirons un vin vieux comme notre jeunesse

(Quand la vie était longue et la table était mise).

Si tu veux, nous écarterons, aux vitres, les rideaux,

Sur les étoiles froides et les arbres fidèles.

 

Parmi ces arbres fidèles, un, surtout, me tient à cœur; c'est le figuier.

 

 

 

Pourquoi ?

 

Pour une foule de raisons, en plus d'être une exception du règne végétal qu'en ce sens le Bon Dieu a voulu mettre à l'honneur, mais je vais vous en donner quelques autres :

 

1) Lorsque nous sommes aux temps froids,

 

Tout comme l'exprimait si bien Maistre ARNAUD, il faut garder l'espoir des beaux jours en pensant aux belles figues grises de la Saint-Jean (il parle là de ce que l'on appelle les « figues-fleurs » - cf. plus loin); on pense aux figues d'été qui se penchent comme nous, quand il fait chaud et que l'ombre nous réclame.

 

On s'imagine les figues séchant sur les claies, que la Mamet, ma grand-mère, alignait avec soin, quand le soleil était sur son couchant.

  


 

2) Je suis touché en pensant au figuier de mes dix ans,

 

Maistre ARNAUD avait persuadé mon père de planter un figuier pour moi, sur le terrain du cabanon que nous avions acheté à Madame JULIANY à Manosque, le jour de mes dix ans, et aujourd'hui, je dois dire que, comme moi, ce figuier est assez mal en point après près de quatre vingt ans! Ainsi, le temps passe et peu à peu, nous avons comme les figues ridées…, nous sommes parcheminés, sans être cependant un épouvantail de figuier!

 

 

 

J'allais aussi te dire - mais cela, c'est des figues d'un autre panier - que les gens à qui vous parlez de figues et qui vous répondent de raisin, ne sont pas à mon goût. Je n'en tiendrai pour preuve que l'expression populaire mi-figue, mi-raisin !

 

Vous remarquerez combien la figue permet des comparaisons et adages. Ainsi, c'est aux figues avortées que nous pensons quand nous voyons tant de nigauds dans notre entourage !  

 


  

3) le figuier est frileux,

 

D'où le proverbe : « Fiho d’oste e figo de cantoun soun puleù maduro que de sesoun (Filles d'hôtel et figues de coins [abrités] sont plus vite mûres que de saison) ». 

 

En effet, vous remarquerez que c'est toujours à l'abri d'une haie, ou d'un mur que l'arbre aime à se placer.

 

Les grands froids de l’année 1956 avaient détruit mon figuier, là, derrière la maison de Manosque, avec les restes de la bergerie du Papet qu'on a fini par construire sur le terrain du cabanon, mais dès le printemps, un rejet avait fait sa venue, et trois ans après on ne pouvait croire qu’il avait gelé : « Jamai figuié n’es mort sèns eiritié ! (Jamais figuier n’est mort sans héritiers) ». Ce qui veut dire que le figuier repousse toujours.

 

« Tamben que n’en a, fau que n’en perde ; lou que planto lou figuiè manjo pas touti li figo ! (Celui qui a du capital doit en perdre une partie, dit le sage proverbe provençal ; aussi celui qui plante un figuier ne mangera pas toutes les figues »).

 


 

4) Le figuier appartient à une famille nombreuse,

 

Les botanistes estiment que le genre Ficus comporte environ... 800 espèces.

 

Vous en connaissez plusieurs, au moins parmi celles qui sont utilisées pour la décoration des appartements, telles que Ficus elastica Roxb., le fameux « caoutchouc » ou le Ficus Benjamina.

 

En Afrique du Nord, en Grèce et au Moyen Orient, l’un des arbres les plus fréquemment plantés pour border les avenues est le Ficus microcarpa L., également bien connu des familiers de ces régions.

 

J'en énumère ci-dessous quelques unes parmi les plus répandues :

 

  • le Figuier des Banyans dont les grosses branches émettent des racines adventives ;

 

  

Banyan de la pointe des gamets (Réunion).jpg   Martine derrière le plus grand figuier du monde.jpg
Le plus grand Banyan du monde !

Il est situé sur un rond-point du port de la Pointe des Galets (Réunion)

Martine est toute petite à droite du figuier ! 

 

  • le Figuier caoutchou(c) - autrefois c'était écrit sans "c", qui a donné la gomme, avant l'industrialisation de l'Hévéa ;

 

 

 

  •  Le Figuier Hévéa ou arbre à caoutchou(c) ;

 

 

  • de nombreux Figuiers aux feuilles persistantes et luisantes (dont les fruits minuscules et secs ne sont pas mangeables) mais qui servent d'arbres d'alignement dans les pays à climat doux.

 

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  • le sycomore égyptien (du grec Sukon = figue et moron = mûre) qui est un figuier dit « de Pharaon ». La « sycomancie » était la divination qui se pratiquait en écrivant sur des feuilles de figuier les questions sur lesquelles on désirait être renseigné. Plus la feuille tardait à se faner, plus le présage était favorable. En voici un magnifique exemplaire plusieurs fois centenaire :

 

 

  • le Figuier Religiosa dont les énormes racines étouffent et détruisent les constructions dans les pays à climat tropical (cf. les temples Thaï). Il se dit qu'autrefois, aux Antilles, quand un patron n'avait pas traité ses domestiques correctement, on plantait discrètement un de ces arbres qui ne tardait pas à envahir les fondations de sa maison...

 

 


 

5) BOTANIQUE : Le figuier et sa famille...

 

Voilà, nous allons aborder maintenant l’aspect plus technique et botanique de cet arbre merveilleux, comme me l’ont fait découvrir les membres passionnés de « l’Association Languedocienne pour la diffusion de l’écologie scientifique » du nom des « Ecologistes de l'Euzière ».

 

 

Ils ont consacré de nombreuses conférences à ce phénomène de la nature dont les secrets n'ont vraiment été percés que dans les années 1960 à 1970 par les chercheurs de l'Université de Montpellier II, après « Chronica Botanica », paru en 1947, le remarquable ouvrage de l'américain CONDIT qui fut pendant un demi-siècle le spécialiste incontesté de l'espèce Ficus !

 

 

Hélas cet ouvrage fut rapidement épuisé et si on le rééditait, il serait aujourd'hui en partie obsolète tellement les découvertes ont été nombreuses en la matière !

 

La présentation du figuier et de sa famille qui suit est donc inspirée et tirée en partie d’un opuscule éditée par l’Association des Ecologistes de l'Euzière qui sont à la pointe des connaissances sur le Ficus, et je remercie les permanents qui m'ont si gentiment renseigné et aiguillé!

 

Comme on l'a dit plus haut, le figuier est une espèce végétale dont le nom latin est Ficus carica L.

 

Il peut y avoir des fruits sans graines comme l’ananas ou la banane mais il n’y a jamais eu de fruits sans fleurs, ça c’est une certitude !

 

N’avez-vous donc jamais admiré les couleurs chatoyantes d’une fleur de figuier ou seulement senti son odeur ? Non, bien évidemment,

 

Alors ?

 

Le figuier est en ce sens une espèce unique au monde!… c’est le seul arbre qui, apparemment, produit des fruits dont le nom savant est « sycones » sans avoir eu auparavant de fleurs… Seulement voilà, il a un secret !

 

Il fait partie d’une famille qui se nomme « les moracées » qui tire son nom du mûrier et il est le type même d’une espèce d’arbres qui en compte près de 800 auxquels on donne le nom de « Ficus » qui produisent des fruits qui ressemblent aux mûres mais avec la particularité que c’est « une mûre à l’envers »…

 

 

Ses fleurs, et ses organes génitaux, au lieu d’être disposés bien visibles au bout d’une tige avec des couleurs chatoyantes pour attirer les oiseaux et les abeilles qui peuvent les féconder, sont soigneusement cachées à l’intérieur d’un réceptacle, appelé un « sycone », autrement dit, plus communément, une « figue ».  

 

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La Mûre                                            Le Sycone     

 

C'est qu'il n'a pas besoin d'attirer les oiseaux et les abeilles... Il a déjà tout ce qu'il faut et peut rester discret. Je m'explique :

 

Tout comme il y a sur terre des hommes et des femmes, il faut savoir qu’il existe :

 

- des « figuiers mâles » que l’on nomme « caprifiguier » (autrement dit « figuier des boucs » parce que seuls les caprins, ou chèvres, en apprécient les fruits et vont jusqu’à grimper sur les figuiers pour les avaler) qui produisent des « sycones » qui ne sont pas comestibles, auxquels on a donné le nom de « mamme » (nom d’origine italienne provenant de « mamma », la maman, et qui est invariable en français),

 

Santon Carbonel illustrant combien la chèvre apprécie les « mamme » !

 

-  et des « figuiers femelles » communément appelés « figuiers domestiques », qui produisent en septembre des « sycones » délicieux que l’on appelle « figues » et qui sont, eux, comestibles.

 

Mamme et figues ont presque la même apparence mais ne sont pas tout à fait identiques, ce sont en fait deux fruits très différents bien qu’apparemment produits par la même espèce d'arbre.

 

Au printemps, vers le mois de mai, le figuier mâle ou caprifiguier porte deux types de mamme. Il y en a qui sont déjà arrivés à maturité sur le bois de l'année précédente et de plus petits en forme de « grains de poivre » qui sont les bourgeons de mamme qui vont se développer rapidement sur le rameau de l’année qui vient de pousser pour donner des mamme verts.

 

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 « Grain de Poivre » ou « Mamme » de l'année               « Mamme » mûr de l'année précédente

 

Si l'on coupe en deux un mamme on constate que la paroi interne est tapissée de petits bulbes surmontés d'une trompe...

 

 

 

Ce sont les fleurs femelles du caprifiguier qui s'épanouissent une quinzaine de jours avant les fleurs mâles, qui elles sont disposées en couronne tout autour de l'ostiole. 

 

Schéma des organes floraux du figuier mâle ou caprifiguier :

 

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La Fleur femelle                                                                La Fleur mâle

 

 

La fleur femelle se trouve dans le fond de la figue, l'ovaire et le stigmate forment le gynécée. L'ovaire ne contient qu'un seul ovule.

 

La fleur mâle est en couronne autour de l'ostiole, elle a 5 étamines (2 seulement ont été figurées pour plus de clarté) et la gynécée reste rudimentaire.

 

Notez bien, c'est important, et on le constatera par la suite, que le style de la fleur femelle des mamme du Caprifiguier sont courts alors que le style de la fleur femelle des figues du figuier domestique (on le dit « longistyle ») est plus long que celui de la fleur femelle du Caprifiguier pour empêcher les abeilles blastophages d'y pondre efficacement tout en lui permettant de déposer le pollen des fleurs mâles du Caprifiguier qui va les féconder.


Il est essentiel, si l’on veut comprendre si peu que ce soit la biologie du figuier, de se rappeler que les états sous lesquels sont représentés les fleurs dans les schémas ci-dessus, états qui sont ceux de la maturité sexuelle de la fleur, ne sont pas atteints simultanément par les fleurs femelles et par les fleurs mâles du même mamme (les fleurs mâles arrivent à maturité quinze jours après les fleurs femelles - c'est important pour le déroulement des opérations qui vont suivre).

 

La fleur femelle est sexuellement mûre au moment de la période de réceptivité des mamme verts, alors que la fleur mâle n'est encore qu'à l’état d’ébauche et difficile à identifier.

 

Les fleurs mâles, quand elles sont fertiles, ne sont sexuellement mûres et leurs étamines ne libèrent du pollen que quand les fleurs femelles ont terminé leur développement en « galles » - il s’agit de la fleur dans laquelle un œuf a été déposé par l'abeille blastophage femelle, qui par une réaction naturelle de la plante forme un petit réceptacle sphérique, l'ovaire surmonté du stigmate, une petite trompe plus ou moins longue qui conduit l'œuf jusqu'au contact des gamètes et où une larve de blastophage évolue vers le stade adulte - et sont sur le point de libérer les abeilles blastophages.

 

Les Abeilles Blastophages :

 

Presque tous les végétaux utilisent à 90% le service des abeilles et autres insectes de la même espèce pour être pollinisés. Le Figuier fait encore mieux, il abrite sa propre petite abeille  « le blastophage » pour être sûr de l'avoir sous la main au bon moment et un équilibre entre le végétal et l'animal est respecté depuis les temps les plus reculés!

 

Les petites abeilles du figuier s’abritent à l'intérieur des mamme  mûrs et il y en a deux sortes :

- les mâles, brun-jaunes, aptères (i.e. sans ailes)

- et les femelles, noires, ailées.

 

Voici l'aspect de ces abeilles blastophages qui ne mesurent guère que 1 à 2 mm :

  

 Blastophages male et femelle....jpg

Blastophage Mâle                                                          Blastophage Femelle

 

A l’intérieur des mamme mûrs, les œufs pondus à la fin de l’été précédent et qui ont hiberné ont éclos pour donner naissance à des larves qui se sont développées dès les premiers beaux jours vers la fin avril à l’intérieur de « galles », à savoir les ovaires contenant l'ovule de la fleur et qui se sont transformés en petits réceptacles sphériques surmontés d’une trompe courte lorsqu'ils ont reçu un œuf d'abeille blastophage.

 

En effet, à l’origine, les « galles » étaient tout simplement les ovaires des fleurs qui, lorsqu’ils ont reçu l’œuf qu’a pondu le blastophage femelle en fin d’été tout prés de son ovule et qui a donné naissance à une larve (qui se nourrit de l’albumen de la fleur) par un phénomène de défense naturelle de la fleur, les parois de l’ovaire se sont épaissies jusqu’à se transformer en un petit receptacle dur, la « galle ».

 

Seule l'abeille blastophage mâle arrive à sortir de sa galle toute seule, car elle possède de solides mandibules qui lui permettent de percer un trou de l'intérieur de la galle à travers la paroi pour s’en échapper.

 

Aussitôt qu’il s’en est libéré, il va percer d’autres galles alentours dans le même mamme contenant des blastophages femelles avant tout mené par l'instinct de reproduction pour s’accoupler aux femelles et les féconder; ce faisant, il leur permet ainsi de sortir à leur tour par le trou qu’il a fait pour introduire son organe génital car les abeilles blastophages femelles sont incapables d'en sortir seules.

 

Il va ainsi féconder quelques dizaines de blastophages femelles et, grand seigneur, les libérer de leur galle avant de mourrir sur place à quelques millimètres de la galle qui les a vu naître.

 

Ces premières abeilles blastophages femelles nouvellement écloses au mois de mai, vont sortir du mamme mûr et se précipiter en voletant un peu plus loin vers un mamme vert attirées par l'odeur qu'il dégage.

 

Elles vont pénétrer à l'intérieur par l'ostiole pour se dépêcher de pondre leurs œufs dans les ovaires des jeunes mamme de l'année à quelques centimètres des mamme murs qui ne vont pas tarder à se détacher de l'arbre entraînant dans leur chute le cadavre des abeilles blastophages mâles qu'ils contiennent après qu'ils aient accompli leur devoir conjugal (quelle triste fin ! Ils ne sont jamais sorti de leur mamme et n'ont même jamais vu la lumière du jour). 

 

Il faut se souvenir qu'à l’intérieur des mamme verts les fleurs femelles portent un style court, adapté à la longueur de l’appareil de ponte de la femelle pollinisatrice qui pourra y déposer un œuf par ovaire tout près de l’ovule (car les larves se nourrissent de l’albumen de la fleur) et ce faisant, par un phénomène de défense naturelle de la fleur, les parois de l’ovaire vont peu à peu s’épaissir jusqu’à se transformer à son tour en « galle ».

 

Certains de ces œufs mâles et femelles pondus en juillet se mettront en hibernation pendant tout l'hiver tandis que d'autres, pondu plus tôt dans la saison donneront rapidement une larve qui va éclore quelques semaines plus tard et les nouvelles abeilles blastophages femelles libérées par les mâles sortiront du mamme nouveau se chargeant au passage, en l'accrochant dans leurs pattes et dans les plis de leur abdomen, du pollen des fleurs mâles disposées tout autour de l'ostiole et qui seront arrivées à maturité entre temps. 

 

Puis elles s’envoleront à la recherche de figues vertes de figuiers domestiques des alentours qui émettent une odeur caractéristique qui va les guider (quelquefois à plusieurs centaines de mètres) pour aller y pondre.

 

Ainsi elles vont voleter à la recherche d’un figuier domestique où elles pourront polliniser une figue verte en pénétrant par l’ostiole, souvent en y perdant ses ailes car l’ostiole des figues verte est très étroite (ce qui va provoquer comme des petits scintillements tout autour le l’ostiole, composés d’ailes arrachées au passage) puis elle va pondre ses œufs dans le pistil des fleurs femelles.

 

Mais la nature est bien faite, car les ovaires longistyles des fleurs femelles des figuiers domestiques ne permettent pas à l'abeille blastophage d'y pondre un œuf qui ne va pas pouvoir éclore car ils sont plus longs que l'appareil de ponte de l'abeille et ne va pas jusqu'au fond, si bien que même si elle arrive à pondre son œuf, il ne pourra jamais éclore et se développer en larve faute de pouvoir être alimentée, puis, si elle ne s'est pas arraché les ailes en entrant, elle ressortira pour aller pondre ailleurs.

 

Par contre, en pénétrant dans la figue verte du figuier domestique l'abeille blastophage femelle va déposer sur les fleurs femelles le pollen des fleurs mâles que ses pattes et son abdomen ont accroché à la sortie du mamme vert du caprifiguier d'où elles viennent et va ainsi polliniser la fleur femelle de la figue du figuier domestique dans laquelle elle a pénétré.

 

Ainsi la figue va pouvoir arriver à maturité vers la fin de l'été... 

 

Certaines figues ne seront pas pollinisées et arriveront à maturité fin juillet sans avoir eu le temps d'être visitées par les abeilles blastophages femelles. Ce sont ces figues mures bien avant la saison en juillet, que l'on nomme « figues-fleurs »; les méridionaux les nomment aussi « couilles du pape », En fait, elles sont délicieuses ! Les autres figues, pollinisées, n'arriveront à maturité que fin août, début septembre.

 

 


 

6) Le figuier a inspiré bien des poètes,

 

Découvrez ce qu'à propos du figuier, Maistre ARNAUD a su trouver qui a pu inspirer nos poètes provençaux et leurs lointains prédécesseurs Romains :

 

- FRÉDÉRIC MISTRAL, poète Provençal (1830 - 1914)

 

 

s'adressant à Dieu, il lui rappelle que l'homme court après le fruit désiré, la figue.

 

« Toi, Seigneur Dieu de ma patrie, qui naquis parmi les pâtres, enflamme mes paroles et donne-moi du souffle. Tu le sais : parmi la verdure, au soleil et aux rosées, quand les figues mûrissent, vient l'homme, avide comme un loup, dépouiller entièrement l'arbre de ses fruits.

 

Mais sur l'arbre dont il brise les rameaux, toi toujours tu élèves quelques branches où l’homme insatiable ne puisse porter la main, belle pousse hâtive, et odorante et virginale, beau fruit mûr à la Magdeleine, où vient l’oiseau de l’air apaiser sa faim. »

 

Ensuite dans le chant 2, l'amoureux Vincent se compare au figuier célèbre de la Fontaine de Vaucluse :

 

« Je vis un figuier, une fois, dans mon chemin, cramponné à la roche nue contre la grotte de Vaucluse, si maigre, hélas, qu'aux lézards gris, donnerait plus d'ombre une touffe de jasmin. Vers ses racines, une fois par an, vient clapoter l'onde voisine; et l'arbuste aride, à l'abondante fontaine qui monte à lui pour le désaltérer, autant qu'il veut, se met à boire... Cela toute l'année lui suffit pour vivre, comme la pierre à la bague, à moi cela s'applique. Car je suis, Mireille, le figuier, et toi, la fontaine et la fraîcheur ! »

 

- PAUL ARÈNE,  poète provençal (1843 - 1896) dans son immortel Jean des figues a écrit :

 

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« Je vins au monde au pied d'un figuier ; il y a vingt-cinq ans, un jour que les cigales chantaient et que les figues-fleurs, distillant leur goutte de miel, s'ouvraient au soleil et faisaient la perle. »

 

Ensuite plus loin :

«  On me croyait guéri, ils appellent cela être guéri ! Mais toutes les fois que j'étais seul, quand personne ne me voyait, j'allais m'asseoir sous mon figuier et je passais ainsi, pleurant et rêvant, de longues heures. »

 

En parlant du bastidon de la cigalière, Jean des figues raconte encore :

« Tout y était fort beau en effet et conforme à la description enthousiaste que m'en avait donné la lettre de mon père : le bastidon cubique et blanchi à la chaux, la fontaine sous la fenêtre et le figuier dont les larges feuilles buvaient l'eau froide du vivier. »

 

- JEAN GIONO, romancier Provençal (1895 - 1970) dans « Regain » nous dit que :

 

 

« Le Panturle est un homme énorme. Au gros de l'été, quand il se fait un couvre-nuque avec des feuilles de figuier, qu'il a les mains pleines d'herbe et qu'il se redresse, les bras écartés pour regarder la terre, c'est un arbre. »

 

Il nous dit aussi que :

« Les figuiers griffaient les murs et que leurs grandes souches grondaient dans la terre sous les pierres. »

 

- MARIE MAURON-ROUMANILLE,  poète provençale (1896 - 1986) dans « En parcourant la Provence »

 

a écrit :

« Comme Cassis, La Ciotat a ses baies célèbres. Celle de Figuerolle qui doit son nom à un ancien jardin de figuiers cache une fontaine douce et fraiche au fond de son anse. »

 

- LUCIEN JACQUES, un poète et un peintre (1891 - 1961) de l'Est qui vivait à Gréoux-les-bains, ami de Giono, de Maistre ARNAUD et de mon père, et qui avait accepté de décorer la revue du Félibrige,

 

 

leur avait rapporté ce proverbe, « qu'au temps des figues, il n'y a pas de pauvres en Provence ».

 

- PIERRE GOUDELIN, un poète occitan de Toulouse (1580 - 1649) a écrit :

 

 

« Je ne sais s'il est vrai ce que mon ami m'a assuré, que sous les branches d'un figuier, l'on attendrit les chairs les plus dures. Si la nouvelle est véritable, j'aurai grande joie d’amener ma mie sous le figuier ! »

 

- BRUNO DURAND : poète provençal d'Aix en Provence (1870 - 1975)

 

 

« Et, pour achever l'aimable tableau, les bras agiles et rugueux d'une mante religieuse crispés sur le velours vert d’une figue. Tous ces jolis objets étaient pour mon amie. »

 

- PLINE L'ANCIEN, naturaliste romain (23 - 79) dans le quinzième livre de son histoire naturelle,

 

 

parle de vingt neuf espèces de figues. Celles d’Alexandrie sont noires et elles sont surnommées délicates. Les figues tardives dites « cureassines » ont la peau très dure ; etc… etc... et cela sur tout un chapitre !

 

- CATON L'ANCIEN, politique et écrivain romain (-234 - 179 av JC)

 

 

pour convaincre ses contradicteurs et notamment son adversaire Scipion l'Africain, il eut recours à une mise en scène en présentant une figue d'hiver qu'on avait apporté d'Afrique, en affirmant au Sénat qu'elle venait de Carthage et quelle était fraîche. « Il n'y a pas trois jours que cette figue a été cueillie à Carthage; voyez combien l'ennemi est près de nos murailles. Il faut détruire Carthage ! »

 

- JULES CESAR : homme politique Romain (-100 - 44 av JC)

 

Buste trouvé dans le Rhône à Arles

 

Quel latiniste n’a pas traduit quelques passages de « de Bello Gallico » où il est cité, entre autres, que c'est sous le « Comitium », sous un figuier que fut trouvée la louve qui donnait à téter à Remus et Romulus.

 

Le figuier était dédié à Mars, le véritable fondateur de la ville, en souvenir de Romulus et Remus. Son dépérissement annonçait les pires malheurs publics ; aussi, lorsque tel était le cas, les prêtres s’empressaient d’en planter un autre.

 

- ANGELO DE GUBERNATIS, poète et naturaliste italien (1840 - 1913) professeur de Sanskrit

 

DeGubernatis_fotoFibra_piccola.jpg

avait écrit l’histoire du figuier :

« La figue, disait-il, est un symbole de la génération et de la fécondité. C'est sous un figuier qu'Adam se cache après avoir mangé le fruit défendu ; la figue et la pomme d'Adam cachent le même fruit mythologique. »

 

En Sicile, on croit aussi que le figuier ne fleurit plus depuis que Judas est allé s'y pendre.

 

Les proverbes populaires, disait GUBERNATIS, ont fait du figuier le symbole de la richesse.

 

- DANS LA BIBLE, le figuier est l’image de l’ancien Israël. Il symbolise la paix, la prospérité, l’abondance. Il est le premier arbre mentionné par la Bible (Pentateuque Génèse 3.7) qui en reparlera pas moins de 57 fois, d'ailleurs pur les Juifs, il n'y a jamais eu de pomme dans le jardin d'Adam, mais des figues !

 

Le figuier ou plutôt la figue avait, dans l’Antiquité, puis au moyen-âge, un sens obscène qu’elle n’a jamais tout à fait perdu. En Haute Provence on les nommait les « attributs du Pape » pour ne pas employer le mot plus imagé de « couilles du Pape »  depuis l'anecdote concernant la Papesse Jeanne qui avait entraîné lors de l'élection des nouveaux Papes à Avignon, l'examen systématique des testicules du futur Pape à travers une chaise percée et qui exigeait la précision en latin « duas habet magnificas et bene pendentes » que je ne traduirai point!

 

Le figuier, lui-même, était considéré comme un arbre impur et inquiétant. Mis en rapport avec le bouc souvent symbole du diable, car en grec, on appelait parfois le figuier « tragos », qui veut dire « le bouc » et le mot latin « caprificus » vient de « caper », précisément « le bouc ».

 

En Grèce, il appartenait à Dionysos (le dieu de la végétation, de la vigne et du vin, fils de Zeus et de Sémélé, aussi appelé Bakkhos qui devint Bacchus chez les Romains), mais surtout à Priape, le dieu lubrique de la fécondité.

 

En Palestine, le figuier est considéré comme étant l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal (dans l’Ancien et le Nouveau Testament) qui poussait dans le Jardin d’Eden où eut lieu la faute originelle. On parle toujours du pommier, mais il s'agissait bel et bien du figuier !

 

Dans la genèse, il est dit : « Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier à tous deux et se firent des pagnes ».

 

Dans tout l’Orient et même chez les juifs, le figuier était honoré comme figurant la science religieuse.

 

Les Juifs avaient repris la formule des romains « naître sous un figuier » qui s’appliquait aux enfants nés de parents inconnus, en souvenir de Remus et Romulus, version ancienne du « né sous X ».

 

Il est fait référence aussi à divers passages de l’ancien testament dont la parabole du « figuier stérile ».

 

Et terminons par ce SAGE DICTON POPULAIRE : « Cependant si mon discours vous ennuie, allez doucement ! Ne montez pas sur votre figuier », c'est-à-dire, ne vous enragez pas, ne vous mettez pas en colère.

 


 

BIBLIOGRAPHIE

 

« Le Félibrige » est une association qui a pour objectifs la sauvegarde, l’illustration et la promotion de la langue et de la culture spécifiques des pays d’Oc par l’intermédiaire de la littérature, du théâtre, de la chanson, du cinéma... et tout particulièrement de l’enseignement et des médias.

Siège du Félibrige - Parc Jourdan - 8 bis, avenue Jules Ferry 13100 AIX EN PROVENCE
Tél : 04 42 27 16 48 - Site : 
http://www.felibrige.org/

 

« Les Ecologistes de l’Euzière » - est l'Association Languedocienne pour la diffusion de l’écologie scientifique - Domaine de Restinclières 34730 PRADES-LE-LEZ - Tél : 04 67 59 54 62 - cf. http://www.euziere.org – Mail : accueil@euziere.org

 

Pépinières BRUSSET - 1302 Route d'Aubignan - 84330 CAROMB - spécialisées dans la reproduction du figuier de Carie - Site : http://www.figuiers.com/quizz-du-figuier.html

 

FAO - Rome (Italie) Site : http://www.fao.org/faostat/fr/#/data/QCL pour les statistiques de consommation alimentaire et le changement climatique.

 

« L'Ecureuil des Vignes » - Roman historique de Jean ANGLADE, Presses de la cité (page 87) pour certaines citations.

 

 


 



11/10/2012
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