AU TYROL, EN 1992, LA GUERRE DES ALPES N’A PAS EU LIEU !

Pour accompagner cet article qui se veut joyeux,

On a l'embarras du choix parmi tous les « Yodels » Tyroliens !

Voici l'un des plus traditionnels,

Vous pouvez le démarrer en cliquant sur la flèche, ou l'arrêter sur le pictogramme suivant :

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Photos de Friedrich Böhringe du col de Gardena-Ladin (2121 m) au Nord-Est de Bolzano

 Et Val du Sole-Malè au Sud-Ouest de Bolzano.

 

QUELLE NATURE REPOSANTE ET PAISIBLE, LE TYROL-DU-SUD,

 

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ON COMPREND POURQUOI LA GUERRE DES ALPES N’A PAS EU LIEU !

 

 

Ma cousine Jacqueline HELMREICH vient de nous quitter en ce début d'année 2023. Elle avait 89 ans.

 

Cette disparition m'a profondément touchée parce que nous étions très proches (Les deux sœurs, ma Maman et Simone, la sienne, se retrouvaient souvent et passaient une partie de leurs vacances ensemble, et de plus, avec le mari de Jacqueline, Francis DALLE, nous nous étions associé pour racheter tous les deux le chantier naval NEPTUNE à Avignon qui nous a fait vivre quelques années - cf. ma Saga Familiale).

 

Cela m’a fait me souvenir d’un échange que j'ai eu dans les années 1950 avec son Papa, mon Oncle Paul HELMREICH Von REICHEN, qui impressionnait le gamin que j'étais par sa bonhommie bienveillante naturelle et les parties de pêche à la mouche auxquelles il m'initiait.

 

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Mon Oncle Paul HELMREICH Von REICHEN 

Il était lui-même tyrolien d'origine !

 

Ses parents, de conditions très modeste malgré leur patronyme (« Von REICHEN » veut dire en Autrichien « des Riches »... son père était tailleur), avaient quitté le Tyrol pour émigrer en France, à Lyon exactement, juste avant la grande guerre, en 1913, pour des raisons idéologiques. Paul et Suzanne, sa petite sœur ont donc grandi à Lyon et, fait peu banal, Paul y a épousé Simone, la sœur ainée de ma maman, et la petite sœur de Paul avait épousé peu après Robert, l'un des Frères de Simone et de ma maman bien sûr.

 

Paul est retourné en vacances à plusieurs reprises dans sa famille au Tyrol pour essayer de comprendre ce qui avait poussé ses parents à quitter définitivement le pays et me l'avait vaguement expliqué en pretextant la crainte de la guerre... Elle a eu lieu celle-là, et une seconde ensuite ! Mais j'ai cherché depuis à en savoir plus !


Voici, dans ce qui suit, ce que j'ai découvert... et c’est fou comme les média ont tendance à faire du sensationnel en mettant en avant ce qui ne va pas, des conflits aux faits divers, sans jamais
évoquer pratiquement ce qui va et qui se termine bien !

 

Cela participe, hélas, de cette désagréable impression que l’on a dans notre monde d’aujourd’hui, que « tout fout le camp » et que « c’était mieux avant », alors que souvent il y a de réelles avancées heureuses. Il faut les faire connaître, et c'est ce que j'ai décidé de faire aujourd'hui !

 

C'est le type même de ce qui aurait dû se passer entre Israël et la Palestine à la même époque si les Israéliens avaient vraiment essayé de trouver une solution consensuelle à leur conflit (NDLR : cet article a été rédigé avant le 7/10/2023 lorsqu'a eu lieu le terrible attentat au festival de musique de Réïm où des centaines de jeunes gens ont été lâchement assassinés lors de l'attaque par le Hamas). 

 

Tout comme en Palestine au Moyen-Orient, et comme une conséquence de la 2de guerre mondiale, de 1945 à 1992, dans les Alpes, Italie et Autriche se disputaient la province alpine du « Haut-Adige » pour les Italiens ou du « Tyrol-du-Sud » pour les Autrichiens.

 

C’est un territoire de 7400 Km², qui a pratiquement la même surface que notre département des Alpes-de-Haute-Provence, et où 5% de la population seulement parlait Italien avant la guerre et 95% était germanophone.

 

 

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Carte physique du Territoire Trentino-Haut-Adige

 

En 1919, comme une conséquence de la Grande Guerre, le traité de Saint-Germain avait bêtement adopté la ligne de crêtes du col du Brenner qui représente la ligne de partage des eaux entre le bassin Méditerranéen avec le fleuve Adige et le bassin de la mer Noire avec les fleuves Inn et Danube sans prendre en compte les populations dont la culture était germanique pour 95% d’entre eux avec une petite communauté de 30000 personnes de culture et langue « Ladine ».

 

 

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Partition linguistique entre les trois ethnies du « Sud-Tyrol » et du « Trentino ».

 

Cela aurait pu dégénérer rapidement en nouveau conflit, mais le « Duce », Benito MUSSOLINI, le père du fascisme qui avait pris le pouvoir à la fin de 1922 avait bien l’intention de latiniser le territoire et avait imposé sa « dégermanisation » en fermant les écoles de langue allemande, en latinisant les noms de lieux, et même les prénoms et les noms propres !

 

Un Stefan était rebaptisé Stefano, et un Josef devenait Giuseppe.

 

Si l’arrivée d’Adolf HITLER en 1933 puis « l’Anschluss » (annexion de l’Autriche par l’Allemagne Nazie) avait soulevé des espérances pour les germanophones, ils avaient vite déchanté lorsqu’HITLER, les ignorant délibérément, avait fait alliance avec MUSSOLINI, confirmé la frontière du Col du Brenner et proposé aux Germanophones habitant le Tyrol-du-Sud de devenir Italiens ou de partir s’exiler pour le Reich où on leur proposait des terres en compensation et un avenir germanique.

 

Quelques-uns parmi les plus démunis ont accepté le deal, mais la guerre qui s’est déclaré a figé le mouvement et on a tendance à minimiser la violence du fascisme qui au lendemain de la défaite a créé une scission entre les deux communautés qui se retrouvaient au même point face à un mur de silence en créant une situation inextricable.

  

Un premier homme va intervenir pour proposer un compromis. C’est Alcide DE GASPERI, originaire de la Province voisine du Trentin, auparavant territoire Autrichien, également.

  

Sous l’impulsion de DE GASPERI, alors Président du Conseil de la province de Trente, qui avait commencé sa carrière politique en tant que député au Parlement Autrichien des Habsbourg, les deux gouvernements Italien et Autrichien ont fini par se mettre d’accord sur un compromis en signant l’accord « DE GASPERI-GRUBER » en septembre 1946 qui donnait à la province un statut spécial : sans remettre en question l’appartenance du territoire à l’Italie, il donnait à la province de « Haute-Adige / Tyrol-du-Sud » une large autonomie.

 

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La poignée de main historique de DE GASPERI et de GRUBER...

  

Et la « capitale » de ce territoire autonome était toute désignée, c'était la petite ville de Bolzano (en italien) ou Bozen (en autrichien) qui compte plus de 100000 habitants tout de même.

 

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Drapeau de la nouvelle Province Autonome du Trentin-Haut-Adige

  

Mais le texte de l’accord « DE GASPERI-GRUBER » quelque peu ambigu et vague dans sa formulation concoctée par DE GASPERI qui connaissait bien ses ouailles et la situation. Il n'avait pas hésité à proposer une petite manœuvre politique...

 

Elle permettait à l’Italie un montage assez machiavélique qui imposait une fusion en une seule entité provinciale de la province de « Haute-Adige / Tyrol-du-Sud » avec la Province voisine du « Trentin » (autrefois autrichienne, il faut le rappeler) mais Italianophone à 95%, ce qui permettait ainsi d’obtenir une parité des populations Italianophone et Germanophone à 50/50 en oubliant un peu les Ladins...

  

Entre Italianophones et Germanophones un climat de méfiance sourde s’est alors installé, sans parler des Ladins qui se sont sentis complètement exclus !

  

Malgré l’égalité théorique, les seconds restaient pour la plupart exclus des emplois publics et voyaient dans l’industrialisation progressive de la province à grand renfort de population venue du sud en donnant au territoire une nouvelle forme d’italianisation pernicieuse.

  

Un parti politique s'est alors crée pour défendre leurs intérêts : le « SVP » (« Südtiroler Vokspartei » ou « Parti Populaire du Tyrol-du-Sud »).

  

Et là, à nouveau, un homme providentiel va se révéler.

 

Il s'agit de Sylvius MAGNAGO ; né d’une famille italo-germanique (son père, Juge à la cour d’Appel de Merano, la 2ème ville du Tyrol-du-Sud, est ethniquement un Italien originaire de Trente).

 

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 Sylvius MAGNAGO, « Il Presidente » !

 

Sylvius a fait ses études de droit à Bologne, et, revenu mutilé du front de l’Est (il est amputé d’une jambe), il s’est engagé au « SVP », et est entré en même temps au Conseil municipal de Bolzano en 1947 tout en se consacrant à sa carrière d’avocat jusqu’en 1957.

 

Là, sagement, il a pris conscience qu’il fallait assouplir les revendications d’autodétermination et s'est proposé de prendre la présidence du « SVP » !

 

En tant que tel, il est amené à organiser au sud de la Province, au pied de la forteresse de Sigmundskron (rebaptisée Castel Firmiano par les italiens), une manifestation pour réclamer l’application des accords de 1946.

  

Sylvius MAGNAGO lance devant les 35000 participants son mot d’ordre « Los von Trent ! », « Éloignons-nous de Trente ! » plus susceptible d’être écoutés à Rome (Et non plus « Los von Roma ! » « Éloignons-nous de Rome ! »).

 

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Sylvius MAGNAGO lors du rassemblement au château de Sigmundskron.

 

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La graine est plantée… mais il faut attendre 1960 l’élection de Sylvius MAGNAGO à la Présidence de la Province de Bolzano (qu’il occupera pendant trois décennies).

 

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« Feuernacht 1961 » et son slogan « Los von Roma ! » = « Éloignons-nous de Rome ! »

 

N'obtenant toujours rien, le BSA (« Befreiungsausshuss Südtirol » = « Comité de libération du Tyrol du Sud »), un mouvement résistant partisan de la réunification du Tyrol et exaspéré par la répression permanente de l’État Italien profite de la « Feuernacht 1961 » = « Nuit des feux 1961 » (une fête commémorée chaque année le 12 juin en illuminant les montagnes avec des milliers de lanternes pour rappeler la résistance du Tyrol face aux armées de Napoléon, mais devenue depuis une fête religieuse catholique) pour faire exploser simultanément une centrale électrique et pas moins de trente-sept pylônes à haute-tension.

 

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Fête annuelle de la « Feuernacht » = « Nuit des feux » (se fête le 12 juin de chaque année).

 

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L’un des 37 pylônes à haute-tension dynamités en 1961 et un terroriste qui, ne se cache même pas !

 

En réponse à cette provocation derrière laquelle les Italiens croient voir la main de l’Autriche, Rome envoie 15000 soldats de plus pour maintenir l’ordre et fait arrêter de nombreux activistes qu’ils n'hésitent pas à torturer dans les casernes transformées en camps retranchés et où les carabiniers se comportaient comme une véritable force d’occupation.

 

De part et d’autre, la mémoire de la guerre demeure à fleur de peau ; pour les autonomistes Tyroliens les soldats et fonctionnaires Italiens devenaient tous des fascistes et inversement ceux-là ne cessaient de dénoncer les membres de BSA et SVP comme des Nazis…

 

Mais MAGNAGO, impavide, est demeuré droit dans ses bottes, en ignorant les appels de ceux qui voulaient se venger et il a continué à discuter et négocier avec l’État Italien au sein duquel la Démocratie Chrétienne se montre de plus en plus ouverte au dialogue sous l’impulsion de dirigeants éclairés comme Aldo MORO, plusieurs fois élu Président du Conseil.  

 

A partir de 1963 les militants du « BAS » (« Comité de libération du Tyrol du Sud ») sont rejoints par des groupes de néonazis venus d’Autriche ou de Bavière qui commencent à s’en prendre aux carabiniers Italiens, et font exploser des bombes dans les trains, notamment à Rome et Vérone.

 

Des cortèges de néofascistes défilent également dans les rues de Bolzano au nom de l’italianité du Haut-Adige…

 

Les violences feront une quarantaine de victimes alors que les négociations entre Rome et Sylvius MAGNAGO avancent difficilement mais se poursuivent bien que la tension soit de plus en plus forte.

 

Mais paradoxalement les autonomistes perdent du terrain car le développement des sports d’hiver a transformé les pentes des Dolomites en Eldorado pour les paysans des montagnes, ce qui les fait sortir peu à peu de leur pauvreté.

 

Ils ont envie de tout, sauf de faire la guerre, et le moment décisif est survenu en novembre 1968 à Merano où devant l’Assemblée Plénière du « SVP », lorsque Sylvius MAGNAGO a présenté en détail les points du statut qu'il s'est efforcé de développer pendant des années avec Rome.

 

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Novembre 1968 à Merano : l’Assemblée Plénière du « SVP »

 

Après 17h de débats, Sylvius MAGNAGO a finalement convaincu la plupart des participants et remporté la décision avec 53% des voix du millier de délégués présents.

 

La Province de Bolzano désormais déclarée officiellement bilingue, sera dotée d’une autonomie quasi-totale, en échange de quoi elle restera en territoire italien.

 

Le nouveau statut entre en vigueur dès 1972 ; les violences cessent presque instantanément et l’Autriche ne peut plus qu’accepter cet état de fait, d’autant que l’ouverture des frontières de l’espace Schengen qui va se mettre en place dès les années 1990 va permettre tous les échanges transfrontaliers. Que demander de plus ?

 

Un demi-siècle plus tard, en se promenant un soir d’été dans les rues de la vieille ville de Bolzano où le kitsch habsbourgeois semble cultivé jusqu’à l’obsession, le poids de cette histoire est presque impossible à imaginer !

 

 

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La capitale Tyrolienne de Bolzano...

 

Le temps a fait son œuvre et tout tient à ce vote de 1969, pourtant serré et au fait que Sylvius MAGNAGO a su faire en sorte que la décision soit acceptée par tous.

 

Si la Province de Bolzano, soit le Tyrol-du-Sud associé à la province de Trente pour former la « Province autonome du Haut-Adige » avait tout pour devenir une deuxième « Irlande du Nord » ou un autre « Kosovo », la clé de tout c’est un extrême pragmatisme fondé sur les bases de l’accord de 1972 qui fonctionne comme une Constitution.

 

Au centre, il y a une commission où l’État et la Province siègent à parité égale et c’est par elle que passent les « Normes d’Actualisation » car le statut ne doit pas être vu comme un texte figé mais plutôt comme le début d’un processus dynamique, sans cesse en mouvement…  

 

Bien sûr, cet équilibre demeure fragile et les vieux démons n’ont pas complètement disparus, reste qu’on s’attarde rarement sur les guerres qui n’ont pas eu lieu et que ce voyage dans les Dolomites nous offre un plaisir rare :

 

CELUI D’ÉCRIRE UNE HISTOIRE QUI FINIT BIEN !

 

  21 - .JPG   20 - MAGNAGO et le Dalaï Lama à Bolsano.JPG
Sylvius MAGNACO et son épouse Sofia CORNELISSEN (décédée en 2003)

Et accompagné du DALAÏ LAMA…

 

Sylvius MAGNAGO s’est éteint discrètement en 2010, victime d’une pneumonie sept ans après son épouse Sofia, mais l’œuvre de sa vie demeure et le « un peu plus du million » des habitants de la Province autonome lui en seront éternellement reconnaissants.

 

Ah, si Israël et la Palestine pouvaient enfin s’en inspirer pour régler leur conflit, non pas en validant la fusion de deux états en un seul, mais simplement en respectant les décisions de 1947 d'une partition de la Palestine en deux états souverains !  

 


 

 

BIBLIOGRAPHIE :

 

Article du Monde du lundi 7/8/2023 de Jérôme GAUTHERET et Thomas WIEDER sur « la Guerre de Bolzano n’a pas eu lieu »

 

Historique concernant la Province du TYROL HAUT-ADIGE

 

La coexistence des différents groupes linguistiques du Tyrol du Sud n’a pas toujours été aussi fluide qu’aujourd’hui, seul un processus de négociation de plusieurs décennies - parfois accompagné de bombes et de violences - a permis d’établir un équilibre entre les Tyroliens du Sud germanophones, italiens et ladins.

 

Traité de paix de Saint-Germain de 1919

 

La partie du Tyrol au sud du col du Brenner est cédée à l’Italie.

 

1922 Marche sur Rome

 

Le parti fasciste dirigé par Benito Mussolini envahit Rome et prend le pouvoir dans l’État. En conséquence, le Tyrol du Sud a entamé une phase d’italianisation forcée, qui a atteint son apogée dans les années 1930 avec la construction de la zone industrielle de Bolzano.

 

Option 1939

 

À Berlin, Hitler et Mussolini scellent l’accord sur la réinstallation des Tyroliens du Sud. Ceux qui optent pour la citoyenneté allemande s’engagent à émigrer, ceux qui décident de rester en Italie perdent leur droit à la protection de leur identité. 86 % des Tyroliens du Sud optent initialement pour la réinstallation. Le début de la Seconde Guerre mondiale arrête l’émigration. Environ 75 000 personnes ont quitté leur patrie, dont environ 25 000 sont revenues après la guerre.

 

Traité de Paris de 1946

En marge de la conférence de paix de Paris, le Premier ministre italien Alcide DEGASPERI et le ministre autrichien des Affaires étrangères Karl GRUBER signent un traité de protection du Tyrol du Sud. « L’Accord GRUBER-DEGASPERI » – également connu sous le nom de « Traité de Paris » – garantit à la population du Tyrol du Sud des pouvoirs législatifs et administratifs étendus pour protéger la langue et la culture.

 

1948 Premier statut d’autonomie

 

L’Assemblée nationale constituante italienne approuve le premier statut d’autonomie. Elle fusionne les deux provinces de Bolzano et de Trente pour former une région du Trentin-Haut-Adige avec un parlement régional et un gouvernement régional.

 

1948-1957 Une autonomie décevante

 

Étant donné que la partie italophone est majoritaire dans cette région, les préoccupations de la minorité germanophone et LADINE sont mises en minorité. Les éléments essentiels de l’accord GRUBER-DEGASPERI n’ont pas été mis en œuvre aux yeux de la population du Tyrol du Sud. Leur mécontentement augmente, en partie à cause de l’immigration interne des travailleurs et des familles italiennes.

 

1957 Rallye au château de Sigmundskron

 

Lors d’un rassemblement de masse au château de Sigmundskron, 35000 Tyroliens du Sud ont protesté contre le non-respect du traité de Paris et ont exigé sa propre autonomie pour le Tyrol du Sud, indépendant du Trentin, avec le « Lot de Trente ! ».

 

1960 La question du Tyrol du Sud devant l’ONU

 

À l’initiative du ministre autrichien des Affaires étrangères, Bruno KREISKY, l’Assemblée générale des Nations unies adopte à l’unanimité une résolution sur la question du Tyrol du Sud. L’Italie et l’Autriche sont invitées à négocier pour régler toutes les divergences d’opinion concernant l’Accord de Paris.

 

1961 Création de la Commission des Dix-neuf

 

La Commission des Dix-Neuf, créée par le Conseil des ministres italien, est chargée d’étudier la question du Tyrol du Sud et de soumettre des propositions au gouvernement. Quelques années plus tard, les résultats de ces négociations entre Rome, le Tyrol du Sud et Vienne ont été regroupés dans un paquet de mesures, abrégé en ce que l'on nomme le « Paquet ».

 

1961 : La Nuit du feu

 

La même année, dans la nuit du 11 juin 1961, des dizaines de pylônes des lignes à haute tension ont explosé, tuant un travailleur du Trentin. L’initiateur est le groupe séparatiste du BAS (« Comité de libération du Tyrol du Sud »). La « Nuit du feu » attire l’attention du public italien et européen sur le Tyrol du Sud.

 

1969 Oui au « Paquet »

 

L’assemblée provinciale de l’UDC (UDC) approuve le « Paquet » à une courte majorité lors d’un congrès extraordinaire du parti au Kurhaus de Merano. Celui-ci contient un total de 137 mesures visant à mieux protéger les Tyroliens du Sud.

 

1972 Deuxième statut d’autonomie

 

Le nouveau statut d’autonomie est entré en vigueur le 20 janvier 1972. Elle garantit l’égalité des droits et la protection des trois groupes linguistiques du pays. Au cours des années suivantes, la mise en œuvre a été motivée par un grand nombre de règlements d’application.  

 

Déclaration de 1992 sur le règlement des différends

 

Avec la présentation de la déclaration de règlement des différends par l’Autriche à l’Italie, la conclusion formelle des négociations sur le Tyrol du Sud est achevée: toutes les mesures du Paquet du Tyrol du Sud ont été mises en œuvre, l’objectif d’une protection efficace des minorités a été atteint.

 

Accord de Schengen de 1998

 

À la suite de l’adhésion de l’Autriche à l’Union européenne en 1995, les contrôles aux frontières ont également été démantelés au cours de l’hiver 1997/98 dans le cadre de l’accord de Schengen. Il ouvre de nouvelles possibilités de coopération transfrontalière au niveau régional rendant définitivement tout conflit absolument inutile.

 

Loi constitutionnelle de 2001 sur le fédéralisme

 

La loi constitutionnelle sur le fédéralisme, confirmée par référendum, élargit, entre autres, le pouvoir législatif primaire du pays et consacre le terme « Tyrol-du-Sud » dans la constitution italienne.

 

Clause de sauvegarde de 2006 pour le Tyrol-du-Sud

 

Le 21 septembre 2006, le Conseil national de Vienne a adopté une motion visant à inscrire une clause de sauvegarde du Tyrol-du-Sud dans la future constitution autrichienne.

 

2011: Fondation de la Région européenne autonome « Tyrol-Tyrol-du-Sud-Trentin »

 

Au château de Thoune sur le NONSBERG, les gouverneurs du Tyrol-du-Sud, du Tyrol et du Trentin fondent le Groupement européen de coopération territoriale (GECT) appelé « Euregio Tyrol-Tyrol-du-Sud-Trentin ». Cela fournit un cadre institutionnel pour la coopération entre les trois pays.

 

Pacte de sécurité de 2014

 

Un accord redéfinit la structure financière entre l’État et la province : la participation du Tyrol-du-Sud à la restructuration des caisses de l’État est prévue. En outre, il est garanti que l’État ne sera plus en mesure d’accéder aux fonds auxquels le pays a droit par le biais de mesures spéciales.

 

Convention d’autonomie 2015-2017

 

Le Parlement du Tyrol-du-Sud a lancé un processus participatif de révision du statut d’autonomie. Les propositions de la population civile ont été sollicitées lors de tables rondes dans tout le pays et dans deux organes (Forum des 100 et Convention des 33). Dans le Trentin, un processus similaire a eu lieu en même temps que la « Consulta ».

 

Loi Ladine 2017

 

La loi constitutionnelle n° 1/2017, dite « loi Ladine », renforce les droits du groupe ethnique Ladin. Surtout, la loi contient des dispositions sur le groupe linguistique Ladin qui n’étaient pas incluses dans le Statut de 1972 et met fin à une partie de la discrimination. Par exemple, il n’était pas possible auparavant pour le Landtag de nommer un Ladin à la Commission des Douze ou au poste de vice-gouverneur.

 

2021: L’Euregio se rapproche de ses citoyens à l’occasion de son 10ème anniversaire

 

La réforme rapproche la Région européenne de ses citoyens. Les municipalités sont impliquées dans les processus décisionnels avec leur propre Conseil Euregio ; La société civile a davantage son mot à dire par le biais des assemblées de citoyens.

 


 

 



10/08/2023
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