LA MONNAIE LOCALE CITOYENNE PROVENCALE S'APPELLE « LA ROUE » !
« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas les faire,
mais parce que nous n'osons pas les faire qu'elles sont difficiles »
(Sénèque - lettres à Lucilius, 7, § 1-6)
Une petite chanson pour vous mettre dans l'ambiance…
Il s'agit là de monnaie... par les Fatals Picard
Vous pouvez l'arrêter en cliquant ci-dessus sur les symboles :
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part ! »
La « Roue » est tout sauf une utopie... Voilà quelques arguments qui vous le démontrent !
L'idée du nom même de la « Roue » provient de l'idée de mettre en place une monnaie à rotation rapide, et l'image est venue tout simplement de la roue à aubes de l'Isle-sur-Sorgue où tout a commencé, et ensuite, tout naturellement, de celles de la Rue des Teinturiers à Avignon ! Accessoirement c'est aussi l'anagramme de la monnaie Européenne, l'€uro !
Comme vous l’avez peut-être déjà appris en visitant ce site, j’ai participé l’année dernière au financement du film-documentaire « DEMAIN » qui vient d’enregistrer plus d'un million d'entrées depuis sa première projection le 4 décembre 2015 et qui se voulait être à l’affiche pour correspondre à l’ouverture de la COP21 afin de toucher un maximum de spectateurs et assurer aux initiatives dont il se fait l’écho, un maximum d’impact !…
Ce film documentaire est vraiment une bouffée d’air pur positive dans la curieuse période de transition que sont en train de vivre nos sociétés occidentales (je pourrai aussi vous en confier le DVD que m’a offert la réalisatrice, Mélanie LAURENT).
Depuis 2010, aux quatre coins de la France, sont émises des « MLC » abréviation de « Monnaies Locales Complémentaires ou Citoyennes » et non alternatives comme certains esprits chagrins veulent présenter les choses pour dénigrer les avantages et faire peur à leurs concitoyens! Ce sont des outils imaginés par des citoyens pour dynamiser l’économie locale, promouvoir la culture régionale, favoriser le développement durable et retisser les liens sociaux.
Sur la trentaine de monnaies locales en circulation aujourd’hui en France, la « Roue » est la monnaie locale citoyenne en circulation sur notre territoire Provençal englobant les 4 départements des Bouches du Rhône, le Vaucluse, les Alpes de Haute Provence et les Hautes Alpes.
En ce qui concerne l’expérience de « MLC » qui est largement exposée dans le documentaire, il nous faut réagir, et c’est une façon de redécouvrir l’aventure du processus des premiers échanges commerciaux que l’homme ait connu il y a quelques millénaires avec l’invention et l’utilisation de la monnaie.
Sachez encore que seulement moins de 6% de la masse monétaire internationale est utilisée par et pour l’activité économique, alors que plus de 94% sert à la spéculation ! Au lieu de nous user à réagir contre cette aberration, si tant est qu’à notre petit niveau nous le puissions (cf. le colibri!), il nous faut agir pour… nous réapproprier notre démocratie citoyenne. l'Union fait la force!
Mais quant à ce qui nous est démontré dans le documentaire « DEMAIN », il ne faut pas en rester là, et il est de notre devoir d’en assurer l’avenir, concrètement.
Nous avons pensé qu’il était important que nous nous investissions dans cette aventure extraordinaire en emboîtant le pas de tous les pionniers qui ont déjà acquis l’expérience de ces initiatives citoyennes, et nous nous sommes proposés avec quelques copains d’en assurer la promotion de ce côté-ci du Rhône puisque, bien que dans le département du Gard, notre canton est partie prenante du « Grand Avignon ».
Qu'est-ce que la monnaie ?
Qui la crée ?
Comment est garantie la valeur inscrite sur les billets ?
Qui régule sa circulation ?...
Découvrez-le dans l'argumentaire en 8 points (cliquer ici) que nous avons développé pour les professionnels !
Autant de mystères pour le citoyen lambda, abreuvé d'informations contradictoires sur le chômage, la croissance, la dette des banques et des Etats ou les marchés financiers, les niches et paradis fiscaux (petit rajout depuis le début avril où a été rendu public le scandale des « Panama Papers ») mais privé de toute explication et de vrai débat sur l'argent, et pour cause, le Citoyen que nous sommes est l'otage du lobby des grandes entreprises supra nationales et d'un petit nombre de privilégiés.
Sachez que selon l'ONG OXFAM, qui reprend une étude de l'OCDE, il faudrait 3,5 milliards des personnes les plus pauvres du monde pour égaler la richesse des 67 plus grandes fortunes toutes milliardaires. Des inégalités qui ne font que s'accroître depuis un quart de siècle !
Mais nul besoin de connaissances particulières pour constater, d'un côté le manque d'argent pour satisfaire les besoins courants du plus grand nombre (souvenez-vous du problème des Grecs qui n'avaient même pas assez de monnaie pour assurer leur consommation intérieure! - Je me suis amusé à faire une démonstration amusante de comment annuler la dette de certains pays : cliquer ici, et le mécanisme des sub-primes : cliquer ici !) et de l'autre l'énormité des sommes tournoyant dans les circuits financiers internationaux, sans aucun bénéfice pour l'activité économique « réelle ».
Le vice inhérent au système monétaire classique actuel, depuis la suppression par Richard NIXXON en 1971 des accords de Bretton Woods qui étaient en place depuis 1944 (parce que les USA ne pouvaient plus assurer la compensation en or des dollars émis par la planche à billets américaine) fait qu'à côté de ses fonctions d'instrument d'échange et d'étalon de valeur, la monnaie possède aussi celle d'être réserve de valeur. Ce qui incite une partie de l'humanité à la retirer du circuit économique réel pour la thésauriser et en faire des placements spéculatifs.
Devant l'insuffisance de la monnaie disponible, en particulier lors des graves crises économiques et financières, des citoyens se sont organisés pour émettre une monnaie parallèle à la monnaie officielle, uniquement utilisable dans le commerce local.
C'est ainsi que cela est apparu lors de la crise de 1929, en Bavière, en Autriche, puis en Suisse, pays éminemment démocratique bien que longtemps banquier du monde occidental, où actuellement le « Wir » (« Wir » est l'abréviation de « Wirtschaft » qui veut dire tout simplement « Economie » et « Nous » en allemand) est utilisé en quasi exclusivité depuis une quinzaine d'années par plus de 45000 entreprises suisses pour leurs échanges économiques au sein du pays que ce soit pour les achats, les ventes de biens et services que pour la rémunération de leurs salariés ou celle des services publics et plus de 60000 entreprises suisses l'utilisent de préférence au Franc Suisse. La Suisse possède une économie qui fait envie à l'ensemble des pays Européens et pourtant elle a refusé d'en faire partie... et pour cause !
La « MLC » a ainsi été, timidement, mise en place en France, ou encore en Argentine au moment de la crise financière des années 2000 et depuis, un peu partout dans le monde et le phénomène s'est accéléré depuis la crise des subprimes en 2007 et la crise des liquidités en 2008.
En France, une quinzaine d'expériences de « MLC » de ce type existent déjà et fonctionnent parfaitement. Par exemple :
Le « Bou-Sol » circule à Boulogne-sur-Mer et une partie de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie (rebaptisée les « Hauts de France ») depuis trois ans.
Plus près de notre grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, il existe le « Sol-Violette » à Toulouse, l’« Abeille » à Villeneuve-sur-Lot, et là, juste à côté de chez nous, viennent d'apparaître le « Soudaqui » à Perpignan, la « Graine » à Montpellier, le « Carca » à Carcassonne, le « Flamant » à Aigues Mortes, le « Cers » à Narbonne.
Ainsi, le mouvement s'accélère et en avril 2016, il existe une trentaine de MLC en France. Chaque mois il s’en créent de nouvelles, mais il y en a déjà 50 en Allemagne et 70 en Espagne qui tournent avec succès à la satisfaction des consommateurs rebaptisés en « consomm-acteurs » pour bien exprimer qu'ils se réapproprient leur démocratie citoyenne !
Et c’est un phénomène qui n’est pas prêt de disparaître car un grand nombre des citoyens Européens que nous sommes veulent se « réapproprier leur démocratie » et ne plus laisser le pilotage de son devenir aux seuls professionnels de la finance et de la politique qui l’ont quelque peu dévoyée au fil des ans depuis les trente glorieuses !
Strictement réglementées depuis juillet 2014 par la loi relative à l'Économie Sociale et Solidaire sur laquelle elles s'appuient, les « MLC » ont aussi été au cœur d'un rapport parlementaire en avril 2015.
Parmi les propositions remises à la Secrétaire d'État chargée du commerce, de l'artisanat et de la consommation, figurent la perspective d'une création de monnaie affectée à la formation professionnelle des demandeurs d’emploi ou encore de l’expérimentation d’une monnaie facilitant l'accès au crédit et l'initiative économique auprès d'un réseau de micro-entrepreneurs...
Nota Bene : Je vous ai mis ce rapport in extenso en téléchargement car je pense que vous aurez autant de satisfaction que celle que j'ai pu en tirer en le lisant (installez-vous confortablement puis cliquer ici pour en prendre connaissance car c'est très intéressant).
Le rédacteur est très pédagogue, brillant, clair et clairvoyant, et on se demande pourquoi il n'y a pas plus de politiques qui s'intéressent aux travaux très instructifs de la Cour des Comptes (C'est sûr, si tous les fonctionnaires qui y travaillent sont du même acabit que l'un de leur collègue il ne se passera pas grand chose (cf. la vidéo de 30 seconde placée en tête de l'article que vous pouvez entrevoir en cliquant ici)!
Comme moi, vous ne serez pas loin de penser que nos professionnels Français de la politique sont bien trop gâtés et trop bien rémunérés pour s'intéresser encore au devenir de leur concitoyens... car il ne vous aura pas échappé que le début de ce rapport se situe en 2001... et que 15 années se sont donc écoulées depuis sans qu'il ne se passe grand chose dans la prise de conscience de nos élus !
Pour aller plus vite : il faut attendre la page 103 sur les 135 du rapport pour découvrir la solution des « MLC », pour Monnaies Locales Complémentaires, mais les autorités politiques n'en parlent que du bout des lèvres... Posez la question autour de vous ! Vous serez étonnés de rencontrer un très grand nombre de vos proches qui n'en ont jamais entendu parler ou qui pensent sincèrement sans ne s'être jamais penché sur la question que c'est une utopie réservée à des bobos de l'écologie, voire tout un tas d'autres idées préconçues sans aucun fondement !
En France, on a de bonnes idées, mais quel dommage qu'elles ne soient que rarement mises en pratique !
Enfonçons donc le clou, tous ensemble !
Les Associations SEVE (pour Système d'Échanges pour Vitaliser l'Économie - il y en a trois bureaux dont une dans chacun des trois départements Provençaux, SEVE 13, SEVE 84 et SEVE 04) ont été créées par quelques personnes désireuses de favoriser les activités et les commerces locaux à l'aide de la « ROUE ».
Elle est destinée à maintenir et à renforcer les forces économiques locales, voire régionales (PMI, PME, artisans, commerçants, et surtout commerces de proximité qui sont un des vecteurs du tissus social, lieux artistiques, services de santé, administrations…), car elle s'échange dans la zone correspondant à des transports réduits et à des circuits courts entre la production et la consommation, au lieu de circuler dans le monde à la recherche des meilleurs placements, à savoir, déjà, dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et les Alpes de Haute Provence (cliquer ici pour voir où sont les 193 points de vente que nous avons convaincu de l'accepter à ce jour (16 mars 2016... On refera le point d'ici le mois prochain...), mais il nous faut une couverture d'au moins 20 % du tissus commercial hors les grands distributeurs (quoique l'on constate aux Etats Unis une émergence de grandes surfaces spécialisées qui s'engagent à ne distribuer que des produits locaux pour surfer sur ce mouvement) pour que cette initiative devienne un réel succès plein d'avenir qui permettra aux citoyens que nous sommes de se réapproprier leur démocratie ici, et maintenant, sans compter sur les autres pour le faire car ils n'y ont aucun intérêt!
En tant que « Ambassadeur de la ROUE » de ce coté-ci du Rhône, je vous engage vivement à lire l'argumentaire en 8 points (cliquer ici) dont je me sers pour convaincre et recruter de nouveaux professionnels de ne pas rester au bord du chemin. Tout y est clairement décrit. Et n'hésitez pas à m'appeler si vous aviez besoin de plus d'explications !
Côté pratique : La ROUE est en parité avec l’euro, 1 ROUE vaut 1 €URO. Elle ne peut être utilisée qu'à des fins d'échanges. Elle ne circule que parmi les adhérents du système et seuls les professionnels peuvent l'échanger contre des euros. Les particuliers acquièrent les ROUES auprès de relais distributeurs contre des euros.
Ces euros sont déposés dans une banque, la « NEF » (cliquer ici pour en savoir plus sur la Banque Coopérative pour une Nouvelle Economie Fraternelle) qui favorise des investissements locaux et éthiques.
Les professionnels les enregistrent et les utilisent comme si c'était des euros. Pour favoriser les échanges, cette monnaie doit circuler et non pas être thésaurisée.
À Toulouse, 50 % des utilisateurs du « Sol-Violette » ont moins de 30 ans.
Alors !
Voulez-vous rencontrer des commerçants et des artisans qui acceptent la « Roue » ?
Voulez-vous rencontrer des particuliers qui, à côté́ de l’Euro, ont quelques « Roues » dans leur porte-monnaie ?
Voulez-vous payer en « Roue » votre journal quotidien ou votre place dans votre cinéma préféré́ ?
Pensez-vous que l’argent est créé́ par les États ou les banques centrales, ou plus drôle, que c’est l’argent des dépôts que les banques vous prêtent ?
Aimeriez-vous voir l’épargne investie dans les entreprises locales plutôt que dans la spéculation sur le cours du pétrole ou sur des lobbies de multi-nationales ?
Préférez-nous les conversations avec votre libraire plutôt qu’avec le SAV d’Amazon.fr ?
Avez-vous plus d’affinités avec les tomates de votre maraîcher local de la place Charles David qu’avec les kiwis néo-zélandais, même s’ils sont bons…
Adopter une monnaie locale, c’est tout ça à la fois : ça favorise une consommation locale et responsable, ça participe à une finance solidaire et non spéculative, ça densifie le lien social et l’emploi local, et ça ne fait pas plaisir aux multinationales et banques privées (mais là on s'en fout car le civisme et la démocratie n'est pas leur préoccupation première).
Dans l’immédiat, nous vous proposons donc de venir rencontrer les animateurs du réseau SEVE en charge de la « Roue » en vous invitant à une réunion publique que nous tenons régulièrement à Avignon sur la « MLC », la Monnaie Locale Complémentaire qui vous sera présentée. Rendez-vous sur le site de la SEVE 84 en cliquant ici pour connaître les prochains rendez-vous mensuels.
Et parce qu'il vous intéresse sûrement d'en savoir plus quant à cette initiative enthousiasmante qu'est la « MLC » je vous invite à visionner les 5 vidéos YouTube qui suivent car elles vous expliquent bien les enjeux à travers l'expérience réussie qui a été mise en place à Boulogne-sur-Mer depuis plusieurs années. Et je vous rassure, il ne s'agit nullement d'une monnaie de singes *...
1/5 Pourquoi mettre en place une MLC ? (6 minutes)
2/5 Avec Qui et pour Qui (5 minutes)
3/5 Comment mettre en place la MLC (5 minutes)
4/5 Où mettre en place la MLC ? (3 minutes)
5/5 Dans 10 ans, que sera devenue la MLC (3 minutes)
* Petite anecdote didactique : Connaissez-vous l'origine du terme « Monnaie de Singe » ?
C'est tout simple... (mais notez bien que ça n'a aucun rapport avec la Roue... C'est juste une petite anecdote à propos de la monnaie !)
Depuis le Moyen Age, les troubadours exhibaient souvent de petits singes pendant leur spectacle. Mais, parce qu'ils devaient se rendre de ville en ville, ils étaient sans cesse arrêtés et taxés aux Octrois qui se trouvaient à l'entrée des villes. Alors, pour échapper à la taxe, ils avaient pris l'habitude d'offrir un petit spectacle aux fonctionnaires-gabelous qui les laissaient passer, après, sans bourse déliée... Voilà, il s'agissait de « Monnaie de Singe »!
Et surtout, n'hésitez pas à nous faire part de vos idées ou réactions quant à votre propre expérience en utilisant le lien « Poster un Commentaire » là, en bas de la page. MERCI.