LA CONFRERIE DE ST MARC A VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON... C'EST LA FÊTE !

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La confrérie de Saint-Marc a pour but le maintien du culte de Saint Marc.

 

La fête de Saint-Marc, célébrée traditionnellement le weekend qui suit le 25 avril, trouve en effet ses origines dans les antiques fêtes païennes.

 

En Gaule, le culte de Bacchus, dieu romain de la vigne et du vin, était répandu jusqu’en Provence, alors pays des vignes.

 

Cette divinité romaine et ces manifestations sont issues de la mythologie grecque et de ses fêtes, Dionysos et les « Dionysies ».

 

La fête de la Saint-Marc s’apparente aux fêtes romaines dites des « Robigalia » en l’honneur de « Robigo », divinité que l’on invoquait afin de préserver le blé de la « nielle », ou rouille des plantes.

 

Les traces les plus anciennes de la confrérie de Saint-Marc remonteraient au Xième siècle.

 

Sans doute aura-t-elle remplacé une de ces fêtes païennes où l’on dansait autour du feu dans la plus grande liberté.

 

Dès le début du christianisme, l’église s’est associée à cette fête. Dédiée alors à Saint Marc l’évangéliste, en sa qualité de patron des vignerons dans notre terroir. On rattacha la vigne et le vin aux prières et processions dites « rogations » pour demander la pluie ou un temps clément et attirer la bienveillance divine sur les futures récoltes.

 

Pour renouer avec la tradition, on fonda en 1883 la Société Chorégraphique « Les Enfants de Villeneuve ». Jean-Baptiste Dufaut, alias « le Père Tite », maître de danse de l’armée sous Napoléon III et soliste de l’Académie Provençale, y exerça ses nombreux talents.

 

Sur un air musical et une chorégraphie spécifiquement de Villeneuve, il remit à l’honneur la « danse de la souche ».

 

Parmi les danseurs de la souche on peut citer, outre le Père Tite lui-même, plusieurs danseurs des vieilles familles Villeneuvoises dont celle des Basile, Gaby Arnaud, Colin, Eric de Broche ou Christian Pouzol.

 

Au Moyen-âge, les processions étaient spectaculaires, qui mêlaient profane et sacré dans l’exécution de danses ambulatoires, dites « baladoires ».

 

Les anciennes danses provençales telles que la « Revergado », retroussée, la « Boulegueto », frétillante comme son nom l'indique ou « l’Abiho », l’abeille, ont progressivement disparu.

 

Les chants qui les accompagnaient, en prenant la marque des diverses corporations, devinrent des chants populaires de paysans, menuisiers ou soldats.

 

La « Danse de la Souche », ou « Brande de Sant-Marc », est apparue très tôt à Villeneuve.

 

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La partition de la « danso de la Souco »

 

Danse des vignerons, exécutée au Moyen-Age le jour de la Saint-Marc, elle est caractérisée par les saltations et l’oscillation constante du corps. Les sauts du danseur manifestent la prière à Saint Marc et rappellent le geste des vignerons foulant le raisin.

 

Les danseurs exécutent ensuite un branle en chaîne, en criant « Vivo la Souco » et « Vivo lou maiou », entrecoupés d’un chant des « Grâces de Saint-Marc ».

 

Vous trouverez ci-dessous une petite vidéo de 2 minutes ½ qui vous présente cette danse executée pour clore la dernière fête de la Saint Marc 2019 !

  

https://www.facebook.com/116656988405051/videos/669051870176791/

 


 

Autrefois les confrères de la Confrérie sillonnaient les vignes pour surveiller la croissance des ceps, des sarments et des futurs raisins.

 

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Thomas David

 

Thomas David, félibre paysan de Villeneuve-lez-Avignon, auteur en 1903 d’un livret intitulé « Vilo-Novo, Moun Païs » (« Villeneuve, mon pays ») avait commis un article dans le journal « l’Aïoli » n° 49 du 7 mai 1892, une belle histoire de la fête que nous avons envie de vous conter en français et en Provençal… Reine Eyrié, la maman de notre actuelle Prieur l’a traduit ainsi :

 

« A Villeneuve-Lez-Avignon, Saint Marc, patron de la gloire du peuple campagnard, était vénéré avec beaucoup de joie et d’enthousiasme.

 

Ainsi lors de la dernière fête 2019 la Confrérie a fait intervenir « Lou Mesclaris », le Chœur des Côtes du Rhône, une sympathique et joyeuse formation de séniors du canton de Villeneuve qui consacre deux soirs par semaine au chant choral. Ils ont régalé l'ouverture des festivités par un concert à la Médiathèque le vendredi soir.

 

Bernard CHALAMEL, le Chef de Chœur nous a fait le plaisir de filmer l'évènement et nous a autorisé à le diffuser en nous en fournissant le DVD. En voici la vidéo en trois parties... Nous réservons la 4ème pour la clôture puisqu’ils ont entonné « la Coupo Santo » !

 

Voici tout d'abord 30' de chants en français :

 

 

Suivis de quelques autres chants provençaux connus… 

 

 

et quelques anecdotes…

 

 

 

 

La veille, dès l’aube résonnaient en chacun les aubades qui se font encore dans toutes les fêtes, puis, à la tombée du jour, une souche était arrachée et toute la soirée, au son du fifre et du tambour, un danseur comme il n’y en a plus guère, la promenait dans toutes les rues.

 

https://www.facebook.com/116656988405051/videos/1238022133014312/

 

Et le lendemain matin, quelle fougue ! La population, avec plus d’entrain qu’aujourd’hui, s’était endimanchée comme pour les plus grands jours de fête et tous, en famille, partaient en laissant la clé sous la porte.

 

https://www.facebook.com/116656988405051/videos/458390478238983/

 

Où allaient-ils ? Ils allaient joyeux, au ballant des cloches, à la Grand-messe s’agenouiller devant Saint Marc, exposé au milieu des fleurs odorantes et des épis printaniers, entouré de quelques cerises cramoisies.

 

De le voir si beau, ils le priaient avec foi, le portaient en procession, triomphant, chantant ses litanies au milieu des champs de blé et des vignobles, pour que toute la campagne soit ainsi bénie et, sous sa protection, reste toujours la nourricière du peuple pour qu’ils puissent continuer à y cueillir de tout en abondance.

 

Puis tous heureux, ils sortaient de la maison de Dieu, se rendaient sur la place et là venaient voir avec une grande joie, qu’aujourd’hui nous ne pouvons pas comprendre, cette jolie souche fleurie qui porte toujours avec son fruit la vigueur de notre lignée, la gaîté de notre Provence et l’avenir de toutes les générations ! …

 

Alors ils criaient « Vive le cep ! et Vive Saint Marc » ! puis clôturaient la fête par une traditionnelle « Coupo Santo ».

 

https://www.facebook.com/116656988405051/videos/275478853340792/

 

Pour les puristes cela donne en provençal :

 

« A Vilo-Novo, la fèsto de Sant-Marc, lou patroun de la glòri dóu pople campagnard, èro lausado em’estrambord e grando joio, qu’es pas de crèire. La vèio, à la primo-aubo, resclantissien à l’encò de chascun, lis aubado que se fan encaro en tóuti nòsti fèsto, pièi, à la vesprado, uno souco èro derrabado e tout lou sero, au son dóu fifre e dóu tambour, un dansaire coume n’i’en a pas gaire, en tout caire e cantoun la permenavo.

E l’endeman matin, quente afougamen ! Lou pople, de segur pas tant badau que vuei, èro endimencha coume à si grand jour de fèsto, coume à si plus bèlli voto, e tóutis en famiho partien leissant la clau souto la porto… E ounte anavon ? Anavon alègre, au balans de si campano, à la santo messo s’ageinouia davans San Marc, alor espausa au bèu mitan di flour óudourouso e dis espigo dóu printems e encencha de quàuquis agroufioun cremesin.

De lou vèire ansin tant bèu, lou pregavon emé fe, lou pourtavon en proucessioun, en grand triounfle, cantant si letanìo dintre si bladarié e si vignarés, pèr que touto la campagno ansin benesido souto sa prouteicioun, fuguèsse mai la nourriciero dóu pople, que se ié culiguèsse de tout à bèl èime e fuguèsse que mai un jardin d’aboundànci. Pièi, tóuti trefouli, sourtien de l’oustau de Diéu, se rendien sus la plaço, e aqui venien vèire em’uno joio que vuei noun poudèn coumprendre aquelo poulido souco engarlandado de flourque porto toujour emé soun fru la vigour de nosto raço, la gaieta de nosto Prouvènço e l’aveni de tóuti li generacioun !

 

Alor cridavon « E Vivo lou maiòu ! e Vivo Sant Marc ! »

 

Perpétuant la tradition, la Confrérie de Saint-Marc est la seule Confrérie Vigneronne qui ait conservé ses propres rituels de danses et de chants.

 

Depuis le 5 avril 1971, elle s’est organisée en association loi 1901, présidée depuis par, successivement, les prieurs Jean Saïn (décédé), Bruno Eyrier (décédé), Jacques Baumet, et aujourd’hui Christiane Cabezza, fille de Bruno Eyrier.

 

Pour voir toutes les photos de la fête cliquer ici !

 

En 2007 une excellente émission de France 3 avait présenté la fête de la Saint Marc :

 



 

Et une autre avait été tournée pour le 100ème anniversaire de la présidence de Frédéric MISTRAL :

 


 

 

Et si vous vouliez en savoir plus… N’hésitez surtout pas à poser vos questions en cliquant ici !

 

 


 



09/05/2019
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