BARRAGE DE SERRE-PONCON : MA PETITE EST COMME L'EAU...

Guy Béart chante  « L'EAU VIVE »
 

 

Il y a longtemps que je souhaitais écrire quelques mots sur cette formidable aventure du XXème siècle que fut, dès 1948, la décision de construire le barrage de Serre-Ponçon, premier barrage du monde, en son temps, construit en terre !

 

L'idée d'un barrage sur la Durance remonte à l'année 1856, Mais c'est en 1912 qu'Ivan WILHELM, ingénieur des Ponts et Chaussées d'origine alsacienne, publie concrètement un ouvrage où il montre la nécessité de réguler le cours de la rivière. De plus, un barrage permettrait de constituer un immense réservoir d'eau pour l'agriculture.

 

Dans les années 1950 nous sommes en plein dans les « trente glorieuses » et il nous faut prévoir une production d'électricité sans cesse grandissante pour pouvoir suivre les besoins en énergie de l'économie d'après guerre renaissante !

 

Vous serez certainement étonné de visionner cette petite vidéo désuète qui date d'avril 1957. Elle ne dure que 5 minutes, et est concédée par l'INA qui est éloquente quant à ce besoin et qui a débouché sur la décision finale de construction du barrage ! Pour la visionner, il suffit de cliquer ici (Dès que la page est ouverte cliquer sur la flèche flèche INA.jpg pour la déclencher... Elle n'est pas sur YouTube et je ne peux donc pas l'intégrer !) 

 

On est bien loin de ce que ce besoin va devenir en 2035... Je suis sûr que vous aurez ensuite la curiosité de le découvrir en cliquant sur cet article futuriste concernant ITER...

  

Voici un petit montage photographique sur le cours de cette Durance domestiquée, pour ceux d'entre vous qui ne la connaissent pas ! Il vous suffit de cliquer ici!

 

Après de nombreuses études, il s'est avéré qu'à Serre-Ponçon, se trouvait le site le mieux adapté à un projet d'une telle envergure par la conformation des vallées; toutefois, on ne peut construire un barrage en béton car le fond rocheux sur lequel on aurait pu ancrer le barrage est enfoui sous 110 mètres d'alluvions.

 

Alors, EDF choisit donc de réaliser un barrage en terre inspiré des techniques mises au point par des américains, mais, à l'époque, encore jamais réalisées; le petit « plus » qui a emporté la décision a été que ce type de construction accepte plus facilement les déformations en cas de tremblement de terre.

 

En effet, le site choisi est effectivement situé en zone sismique.

 
Ivan WILHELM ayant conçu le barrage meurt en 1951. Il ne verra donc jamais sa réalisation puisque les travaux ne débutèrent qu'en 1954. Son projet de barrage reçoit l'avis favorable du Comité Technique des grands barrages. Il aura fallu exactement un siècle pour passer du projet... à sa réalisation !

 

La mise en eau, en 1947, du barrage de Génissiat dans les Alpes avait montré la voie et a probablement été un déclic pour EDF qui avait absolument besoin de produire de plus en plus d'électricité...

 

La mise en service, en 1948, du barrage de Castillon prés de Castellane dans les Basses Alpes fut l'occasion d'exhumer des cartons tous ce qui avait déjà été projeté quant à la Durance à savoir, l'idée de canaliser les eaux de la Durance et de l'Ubaye en les domestiquant. Elle conduisit à la décision de construire enfin le barrage de Serre-Ponçon dès 1950, dont la justification n'était plus à démontrer à la fois quant à l'irrigation du bas pays Provençal et surtout pour la production d'électricité.

 

Aujourd'hui, le barrage de Serre-Ponçon, s'il a été détrôné par des barrages américains, est toujours le plus grand barrage en terre d'Europe.

 

Avec ses 80 kilomètres de rives, et ses 2800 hectares de surface, son lac de retenue est le plus grand des Alpes du Sud.

 

Ce barrage en remblai est large de 650 m à sa base. La crête, haute de 124 m, est large de 9,35 m. Son volume est de... 1 milliard 300 millions de m3 d'eau !

 


Aspect de la retenue en 2002 lorsque le niveau de l'eau atteint la côte 780 m

 

 

Il a nécessité de remuer 14 millions de m3 de terre et de rochers. Pour vous en faire une idée, cela représente plus de 6 fois le volume de la grande Pyramide de Khéops !

 

Pour assurer son étanchéité, il a fallu creuser le lit de la Durance jusqu'à la côte 560 m NGF, qui est en fait celle où l'on rencontre un lit de roches, sous les couches d'alluvions, de façon à établir un âme en terre argileuse qui sert de noyau qui mesure la largeur de la passe, descend à prés de 100 m de profondeur et mesure 56 m de large à la base du cône qui sépare les deux côtés de la digue. Pour la réaliser, il fallu 2 millions de m3 de terre glaise!

 

Et le côté-lac de la digue est totalement revêtu de grandes plaques de béton pour éviter que le clapot puisse l'endommager.  

 

 Le niveau 780 m du lac s'entend 780 m NGF (i.e. au dessus du niveau de la mer) !

 

L'usine hydroélectrique qui a été construite complètement enterrée dans le rocher sous la digue, produit 380 Méga Watts d'électricité avec ses 4 turbines de 95 Méga Watts chacune qui, à plein régime nécessitent 300 m3 d'eau à la seconde dont 250 m3 sont récupérés par le canal latéral de l'EDF et le reste, selon la saison, se déverse dans l'ancien lit de la Durance. Sa production annuelle d'électricité est de 720 millions de Kilowatts/heure qui, pour s'en faire une idée, représente la consommation annuelle du département des Hautes Alpes tout entier ou d'une ville comme Aix-en-Provence.

  

Vous vous en doutez, la construction du barrage a provoqué un changement important sur le paysage et les infrastructures locales car il a fallu, en effet :

      • rétablir 14 Km des voies ferrées qui empruntaient la vallée de Savines.
      • construire 3 viaducs SNCF.
      • retracer 50 Km de route.
      • reconstruire prés de 3 Km de ponts, dont le viaduc de Savines, long de 924m.
      • détruire le viaduc de Prégadiou (dont on peut visionner l'effondrement dans le film « L'EAU VIVE », qui avait été organisé avec des charges de dynamite posées de telle sorte qu'on fit s'écrouler les arches les unes après les autres comme des dominos, devant les objectifs des caméras lors du tournage du film... Pas de 2ème prise de vue permise !) en revanche le pont des Moulettes a été conservé. 


Le rétablissement de ces voies de communication a été plus coûteux, en lui-même, que la construction de la digue du barrage !

  

Quand on fait le tour du lac, on ne peut s'empêcher d'être ému en voyant la petite chapelle Saint-Michel sur son îlot ! 

 

   

La chapelle Saint Michel émerge de l'eau sur un ilot... En dessous, voici ce qu'il y avait...

 

 

 

 

 

La petite Chapelle St Michel a en effet échappé à la destruction car elle était située au sommet d'une colline à une hauteur supérieure à la côte maximale de la retenue, à savoir 780 m !

 

Le barrage a été conçu pour résister à une secousse de magnitude 7 sur l'échelle de Richter.

 

Il faut se souvenir de l'émotion de tous les habitants de la vallée de la Durance lors du terrible accident survenu au Barrage du Malpasset dans le Var, qui céda 5 ans à peine après sa mise en eau, du fait d'un mauvais ancrage sur la roche, ensevelissant toute la plaine en amont de Fréjus, le 2 décembre 1959, en faisant plus de 420 morts, alors qu'on venait tout juste de fermer les vannes de Serre-Ponçon pour sa mise en eau !  

 

Et comble de malchance, tous les habitants de la vallée de l'Ubaye se souviennent douloureusement des 4 secousses sismiques terribles qui détruisirent un grand nombre de vieilles maisons dans la haute vallée, 4 fois en moins d'un siècle avec des magnitudes de 7 sur l'échelle de Richter en 1884, 1904, 1935 et surtout 8, le 5 avril 1959 peu de temps avant la mise en eau du barrage et la catastrophe du Malpasset !

 

C'est que, l'éventualité de sa rupture ferait courir un risque à toute la vallée de la Durance et jusqu'à la basse vallée du Rhône. Selon le type de rupture, l’onde de submersion de plusieurs mètres de haut recouvrirait toute la vallée de la Durance jusqu’à son confluent avec le Rhône, puis inonderait la basse vallée de celui-ci. Toute la Camargue serait recouverte d’eau, et Avignon inondée.

 

L’onde refluerait aussi dans les vallées adjacentes des affluents de la Durance, à savoir, la Luye, le Buëch, le Jabron, le Vanson, le Verdon, la Bléone, et dans la vallée du Rhône sur une vingtaine de kilomètres en amont du confluent, sans être stoppée par l’usine-écluse d’Avignon, en inondant toute l'île de la Bathelasse !

 

Pour parer à ce risque, des inspections décennales ont lieu. En septembre 1971, on utilisa la soucoupe plongeante SP-350 de la Calypso du commandant Cousteau pour inspecter le barrage sans devoir le vider. Cette inspection décennale d'un barrage sous eau à l'aide d'un sous-marin était une première mondiale.

 

 

  

Le Barrage                                                      Le Lac      

 

La « loi d'aménagement de Serre-Ponçon et de la Basse-Durance » du 5 janvier 1955 a marqué la volonté des législateurs d'associer l'irrigation à l'hydroélectricité. Ainsi, à partir de la retenue, un canal, géré par EDF conduit la plus grande partie de l'eau des deux rivières vers 17 barrages-usines successifs situés tout au long de la vallée, et permet son irrigation.

 

Le « grand canal EDF » suit en effet la Durance, sur l'une ou l'autre rive, sur plus de 180 Km, et ne la quitte qu'à la hauteur de la « trouée de Lamanon », dans le nord des Bouches-du-Rhône, pour se jeter directement dans l'Étang de Berre (contrairement à la Durance, qui, après le Pont de Mirabeau, remonte au nord ouest par la plaine de Cavaillon pour aller se jeter dans le Rhône à hauteur d'Avignon).

 

Le canal mesure 20 m de large et sa structure en V profonde de 7 m en son centre est capable d'acheminer 250 m3 d'eau à la seconde (Imaginez un peu, c'est le débit de la Seine à Paris; il est vrai que son courant est plus calme que celui du canal dans lequel on peut voir l'eau couler très rapidement du fait de sa pente !)

 

Mon père, Jean PAIRET, qui était ingénieur des Mines TPE à Manosque (Travaux Publics de l’Etat), et un spécialiste reconnu de géologie et d'hydrologie, a participé à l'aventure, lorsqu'il s'est agi de définir l'emplacement exact où il faudrait ancrer la digue du barrage.

 

Mon Papet aussi, participa, bien malgré lui, à l'aventure puisque sa bergerie située à la limite du village d'Ubaye dont il ne reste plus que le cimetière hors de l'eau, devait être engloutie sous les eaux à la mise en eau du barrage qui se termina au printemps 1961, mais il nous quitta avant.

 

Au premier plan le village d'Ubaye puis la vallée de la rivière du même nom qui s'écoule là depuis quelques millions d'années, et avec sa route parallèle qui allait de Barcelonnette à Gap et qui vit passer des hordes et des pèlerins, des contrebandiers et des colporteurs, des parpaillots qui fuyaient le Royaume de France dont ils avaient été chassés, des mutilés des guerres de 70 et de 14, des émigrants vers le Mexique, et leur retour improbable mais qui se fit, des envahisseurs et des libérateurs, des transhumants et des maquignons de foires, celle de l'internat et des congés scolaires, des premiers "congés payés" et des estivants du 21ème siècle...  

 

 

  

Vue générale du village d'Ubaye et de la vallée de l'Ubaye « Avant ! »

 

   

Le centre d'Ubaye avec son église... et son bureau de poste !

 

 

Petit souvenir nostalgique au passage... Dans les années 1959, mon père fût appelé à retrouver les sources d'eaux chaudes de Digne-les-Bains qu'avaient utilisé les Romains depuis le 1er siècle de notre ère et qu'un mouvement sismique avait quasiment tari en les faisant se mélanger à la nappe phréatique polluée du plateau de Tartonne, qui domine la ville de Digne.

 

Il les retrouva après des travaux titanesques en faisant construire un barrage sous-terrain et creuser prés de 30 m de galeries dans la falaise pour pouvoir à nouveau capter la source naturelle d’eau chaude à 43°C et sauver l’établissement thermal (cf. la coupure du quotidien « Le Méridional La France » du 29/06/1960 ci-joint EN CLIQUANT ICI).

 

Ensuite ce fut le tour des eaux de Gréoux-les-Bains dont le débit n'était plus assez suffisant pour alimenter l'établissement thermal, menaçant tout le secteur hôtelier de la ville de disparaître. Les travaux effectués permirent à la Chaîne Thermale du Soleil de recouvrer la santé.

 

Puis, fort de quelques autres succès du « médecin des sources » comme on avait fini par le surnommer, il prit la direction de la Source Badoit à Saint-Galmier, dans la Loire, et tout naturellement, lorsque Badoit fut racheté par la SAEME (Société des Eaux d'Evian) sous l'impulsion d'Antoine Riboud, le médiatique patron de BSN qui avait organisé le rachat de Gervais Danone en 1969, il le chargea de décupler la production d'eau d'Evian en mettant en place tout un réseau de captage des sources en provenance du plateau des gavots entre les villages de Féternes et de Chevenoz, au dessus d'Evian, et en construisant une gigantesque usine d'embouteillage à Amphion-les-bains.

 

La vallée de la Durance subit les mêmes bouleversements que la vallée du Papet... en pire ! Il fallut démolir toutes les routes avec leurs ponts et refaire le tracé de la voie ferrée avec son viaduc...

 

La construction du Pont de Savines, en béton armé à 40 mètres de haut qui allait traverser de part en part le futur lac fut à lui seul un exploit et une première car chaque pilier fût construit séparément avec chacun son petit morceau de chaussée en T qui furent reliés les uns aux autres par la suite.

 

 

A l'origine un simple pont en acier du type Eiffel... enjambait la Durance !


 

  

Chaque caisson est construit au sommet des pilonnes, et le chantier avance

de façon symétrique des 2 cotés pour s'équilibrer avant de se rejoindre.

Cette technique a été adopté par la suite par le géant des TP Campenon-Bernard

qui a conçu le pont enjambant la Seine et le bois de Boulogne

pour relier le périphérique Parisien à l'autoroute de Normandie...

 


A Savines, on vient de terminer la construction du Viaduc,

son tablier sera au raz du niveau de l'eau du lac !



  

Voilà, toutes les arches se sont rejointes à 40 m du sol mais dans quelques mois à 2m du niveau de l'eau à la cote 780 ! 

 

 

  

Le nouveau pont est quasi terminé avec sur l'autre rive la nouvelle voie SNCF et la Gare...

 L'ancien village de Savines va être dynamité avant la mis en eau pour éviter les remous dans le fond du lac.

 

  
A commencer par sa petite Eglise qui fut dynamité le 3 mai 1961...

avant d'être reconstruite toute neuve sur l'autre rive...



La construction du barrage de Serre-Ponçon inspira Jean GIONO pour son roman « L'EAU VIVE » dont fut tiré un film que bien peu de gens se souviennent, hormis sa mélodie chantée par Guy BEART, car il n'a plus été diffusé depuis prés de 30 ans. Voici, exhumé des archives de l'INA dont un exemplaire m'a été concédé sous forme d'un document historique de 4 minutes quant à la visite que fit Jean GIONO sur le chantier où s'affairent 3000 ouvriers, des dizaines de bulldozers, dumpers, grues et Euclide, ces camions monstrueux qui transportaient plus de 20m3 de terre à la fois (patientez quelques secondes en laissant passer la pub que nous impose l'INA dans ce lien):  

 


 Petite vidéo historique de 4 minutes quant au détournement de l'eau-vive en présence de Jean GIONO !


 

J'en ai retrouvé une bande magnétique dans les affaires de mon père que j'ai donnée à numériser pour vous permettre d'en visionner tout ou partie mais hélas, cette bande ne pourra pas être publié sur ce même blog comme j'avais espéré pouvoir le faire, car Sylvie Durbet-Giono, la fille cadette de Jean GIONO en a les droits d'auteurs bien qu'ils ne lui rapportent rien puisqu'il n'est plus distribué, mais du coup, aucun support classique de vidéo - style Youtube, Dailymotion ou Viadéo - ne m'autorise à la télécharger même en mode privé. Vous pouvez toutefois me demander de vous prêter une copie DVD de « L'EAU VIVE » de cette bande, à titre strictement privé.

 

Pour sa mise en eau la fermeture des vannes a été ordonnée le 16 novembre 1959, et le barrage ne sera rempli que le 18 mai 1961... Il aura fallu près de 1,3 milliards de m3 d'eau pour le remplir ! Vous rendez-vous compte de la réserve d'eau qu'il représente !

 

Et pourtant depuis quelques années, à chaque fin d'été, il semble à moitié vide !   

  

Chaque année, à partir de juillet, il se vide peu à peu, mais se rempli à nouveau dès l'hiver et en particulier au moment de la fonte des neiges.

 

En 2008, les précipitations et la fonte des neiges furent tellement importantes qu'il fallu recourir à l'ouverture du déversoir de crues de sécurité pour l'empêcher de déborder, ce qui provoqua une brutale montée des eaux de la Durance qui ne transportait guère plus d'un tiers de son débit depuis 50 ans à savoir depuis la mise en eau du canal latéral de l'EDF...  Et de nombreux riverains s'affolèrent... Il y a de quoi quand on observe le geyser que peut représenter un jet d'eau de prés de 1000 m3 seconde qui monte à 50m de haut ! (cf. la vidéo de 3 minutes ci-après).

 

Petite vidéo de 3 minutes montrant l'évacuateur de crues en action !


 

Petite vidéo de 1minute 30 quant à l'inauguration et la mise en eau du barrage !

 

 Vidéo très complète de 17 minutes quant à l'aventure de la construction du barrage ! 

 

 

En attendant de pouvoir vous offrir le visionnage du film « L'EAU VIVE », voici une vidéo peu ordinaire datée du 4 octobre 2103 (Oui, oui, j'ai bien écrit deux mille cent trois... c'est un scoop pas une erreur!) qui justifie, après 150 ans, la nécessité de la construction du barrage de Serre-Ponçon, une réalisation de visionnaires quant à ses retombées pour l'irrigation de la Haute Provence et la basse vallée du Rhône pour plus d'un siècle et demi.

 

 

En quelques mots sur le plan purement technique, la centrale EDF est entièrement souterraine. Elle a été construite dans la masse du rocher à l'est de la digue, car contrairement aux barrages traditionnels, on ne pouvait décemment faire passer 300 m3 d'eau par seconde par la digue en terre au risque de l'endommager.

 

Les deux prises d'eau destinées à l'usine hydroélectrique se situent bien en amont de la digue et prennent naissance à la verticale du rocher d'Ubaye.

 

  

Entrée du tunnel conduisant à l'usine sous-terraine où travaillent 25 employés EDF, et turbine en maintenance !

 

  

On peut visiter la salle des machines, immense comme une cathédrale entièrement creusée dans le roc !

 

La console de pilotage de l'usine est située à 100 Km de là, à Sainte Tulle, prés de Manosque.

 

 Je ne peux vous offrir de visionner ici le Film « L'EAU VIVE » (96 mn)

 


Sylvie GIONO-DURBET

 

Pardonnez-moi, si j'en reste là pour le moment en vous laissant sur votre faim, car contrairement à ce que j'espérais pour sa promotion (en fait, il n'est plus du tout distribué par aucune entreprise) je n'ai pas eu l'autorisation de publication d'une copie numérique du film « L'EAU VIVE »... dont les droits appartiennent à Sylvie GIONO mais que je vous réserve à titre strictement privé si vous me la demandez (envoi d'un DVD que vous me retournerez après l'avoir visionné).

 

     

 

 

Le roman de « L'EAU VIVE » : imaginé par Jean GIONO, commandité et en partie financé par EDF, fut adapté au cinéma par François VILLIERS (le Frère du comédien Jean-Pierre AUMONT), un réalisateur de talent qui fit appel à Pascale AUDRET pour tenir le rôle de l'héroïne. Il remporta le « Golden Globe Awards » du meilleur film étranger à Hollywood en 1959 !  

 

Le tournage du film : se fit en partie sur le chantier du barrage de Serre-Ponçon, puis au barrage de Chaudane, lors de sa mise en eau, et même pour certaines scènes, à la piscine municipale de Gap avec Edith ISNARD, la fille des gérants de la piscine qui a servi de doublure à Pascale AUDRET, appelée sur un autre tournage, sans parler des essais folkloriques de conduite d'un troupeau de plus de 300 moutons qu'un berger de Berre mit à disposition du comédien Charles BLAVETTE qui joue le berger dans le film et qui a du passer plus de huit jours rien que pour apprendre à « les promener » !

 

Scénario du film en quelques mots : dans la vallée de la Durance, en cours de réaménagement à cause de la construction du barrage, le décès du veuf Félix, un petit propriétaire terrien, fait que sa jeune fille Hortense, devenue orpheline, est la seule héritière d'un magot de 30 millions de francs (anciens, mais quand même!) que son père avait perçus comme indemnité d'expropriation et qu'il avait planqué dans une cache qu'il savait Hortense capable de la trouver, ainsi que quelques terres agricoles bien placées.

 

La richesse présumée d'Hortense, encore mineure, éveille aussitôt la convoitise de certains membres de la famille bien caricaturale de ce petit coin des Alpes qui se proposent, fort intéressés, de l'accueillir sous tutelle... bien qu'on ne trouve pas trace de tout cet argent demeuré en espèces.

 

Et, ils vont user de tous les stratagèmes, de la séduction à la violence, pour essayer de s'approprier le magot.

 

En vain, Hortense, éprise de liberté, tout comme l'eau vive de la Durance, leur glissera toujours entre les doigts pour retrouver finalement le magot, le calme et la sérénité toute simple et apaisante auprès de Simon, son oncle, un berger qui conduit sagement des brebis en transhumance des montagnes Cottiennes à la plaine de la Crau où elles hivernent... et qui a un cœur gros comme ça…

 

La morale est sauve et le souvenir de la vie dans ce rude pays de montagnes en cette moitié de 20ème siècle est tellement bien campé tout comme il saura le rendre avec « CRESUS », un second film qui est encore distribué (mais dont je peux vous prêter un DVD à titre privé! Il suffit de me le demander).

 

Merci Jean GIONO.

 

 




19/02/2013
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