TEMPLIERS, AVANT-GARDISTES
Cliquer sur la Flèche pour écouter l'hymne du Temple
Une petite musique fort à propos pour vous mettre dans l'ambiance…
c'est l'hymne de l'ORDRE DU TEMPLE chanté en français !
Vous pouvez l'arrêter en cliquant ci-dessus sur les symboles :
Présenter en quelques minutes les novations introduites à l'époque par l’Ordre du Temple dont l’existence s’est étalée sur deux siècles, de 1129 à 1314, et avec tout ce qui a été déjà dit et écrit à son sujet, ressemble à une gageure, mais on va essayer de survoler et dire l’essentiel sur ses retombées économiques.
L'épître de l'apôtre Jean nous rappelle qu’au début c’était Dieu,
- Dieu était le verbe, 1
- Le verbe devint l’esprit, 2
- L’esprit prit corps par le fils, 3
- Le fils devint pensée, 4
- La pensée devint Loi, 5
- La Loi devint Règle, 6
- La règle devint l’Ordre, 7
Vous avez du remarquer que le symbole du chiffre 7 est contenu dans cette déclinaison.
C’est la règle et l’Ordre qui régit une société d’Hommes. C’est l’Amour et la Tolérance qui font s’épanouir cette société.
De plus, si nous admettons avoir été créé par Dieu, et à son image, nous avons en quelque sorte quelque chose de lui. Par conséquent nous sommes tous égaux.
Nous respecter, nous tolérer, nous aimer, nous pardonner, partager le pain, ne pas porter préjudice ni accusations fausses à l’un d’entre nous – c’est la Règle des hommes libres et de bonnes mœurs (cf. l'histoire du Temple en cliquant sur le lien > Histoire_du_Temple.pdf )
Les Templiers s’appelaient « Frères » entre eux. Ils utilisaient des signes et des formules pour se reconnaître.
Certains disent qu’ils avaient aussi un langage secret. Par une Charte très complète pour l'époque, ils avaient adopté une Règle et un Ordre.
Sur une idée prêchée par Saint Benoît, en 1116, neuf aristocrates Français dont :
Hugues de Payen
Godefroy de Saint Omer,
Gondemar,
Rosal,
Godefroy de Gisors,
Payen de Montdidier,
Archambaud de Saint Aignan,
André de Montbard,
Hugues de Champagne,
partirent pour Jérusalem dans le but de protéger le tombeau du Christ et faciliter le pèlerinage qui enjoignait aux Chrétiens de s’y rendre au moins une fois dans leur vie, s’ils le pouvaient.
Ils y sont reçus par le Roi Baudouin II, d’origine Belge, nommé « Roi de Jérusalem » par le Pape Calixte II (162ème Pape Catholique - celui-là même qui promeut le Pèlerinage de Compostelle) - Il régnait sur l’état latin d’Orient qui existait depuis Charlemagne, en accord avec le Khalife d’Egypte.
Les neuf seigneurs sont installés par Baudouin II dans l’ancien Temple du Roi Salomon, d’où l’origine du nom de « Templiers ».
Pour étudier la situation sur place, ces Seigneurs restèrent neuf ans à Jérusalem et, à leur retour en Occident, demandèrent à voir le Pape pour « lui remettre quelque chose ». Cette « chose », rapportée de Jérusalem devait être très, très importante; était-ce l’Arche d’Alliance, des révélations, ou encore une masse de connaissances laissées par les anciens et retrouvées dans le Temple de Salomon ? On ne l’a jamais su. En tous cas des milliers de pages et de fantasmes s'attachent à ce « Secret des Frères Templiers »... A commencer par la légende du « Trésor des Templiers » !
Le Pape émerveillé, ordonne aussitôt la création d’une institution appelée « les Chevaliers du Temple » et en 1127, le Pape Honorius II institutionnalise « l’Ordre du Temple » par le Concile de Troyes en le plaçant sous sa seule autorité, en affranchissant les Templiers; ce qui fait qu’ils ne sont plus soumis à personne qu'au Pape, n’ont pas à payer d’impôts, n’ont pas à rendre compte aux seigneurs, et ne sont pas contrôlés par le clergé séculier qui régissait tout à cette époque. Vous pensez bien que cela ne plaisait pas à tout le monde !
Petite parenthèse historique : j’aimerais rappeler ici que le peuple arménien avait adopté, dès l’an 301, la Chrétienté comme religion nationale, alors même que le Pape n’existait pas encore.
Quand il fut installé, dans les années 454 à 500, l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine est restée longtemps intolérante, dogmatique, dominatrice, voire despotique en Occident…
Et ce n’est que dans les années 1960 que l’Eglise Catholique a reconnu la Chrétienté des Arméniens, à tel point que lorsqu’un couple mixte devait se marier à l’église catholique, bien que le conjoint arménien fût baptisé Chrétiennement à l’Eglise Apostolique Arménienne, il devait se faire rebaptiser à l’église Catholique…
N’est-ce pas de l’intolérance et du dogmatisme exacerbé ? La raison invoquée était que l’église Apostolique Arménienne et Chrétienne n’étant pas soumise au Pape de Rome, mais à son Patriarche d’ETCHIMIARDZINE ou son représentant à Antilias – était donc hérétique et non Chrétienne !
Par conséquent, la Chrétienté Orientale mise en place par l’empereur Constantin 1er, fondateur de Constantinople avant que Rome et son Pape Catholique n’existent et par le Schisme lors du Concile de Nicée fait qu’il y a séparation.
Les chrétiens d’Orient ne sont plus considérés comme tels, puisque non soumis au Pape de Rome, mais à leur seul Patriarche et que les Papes et Patriarches s’étant mutuellement excommuniés, les chrétiens orientaux, à savoir Maronites, Ethiopiens, Coptes, Grecs, Russes Orthodoxes et les Arméniens Apostoliques furent considérés comme des hérétiques…
Ainsi l’intolérance, le dogmatisme, l’autoritarisme et l’esprit dominateur des dirigeants de l’église de Rome ont aboutis à des massacres - elle est comptable de la mort de milliers de pèlerins, de Chrétiens, de Cathares, de Juifs, de Musulmans, de Chrétiens orthodoxes et de Templiers...
Sans compter les chrétiens protestants qui ont péri lors du massacre de la Saint Barthélémy, le 24 août 1572 (3000 chrétiens protestants à Paris et de 10 à 30000 sur toute la France) ordonné par Charles IX, un roi de France de 22 ans, considéré comme fou, influencé par sa mère Catherine de Médicis...
C’est ainsi que plusieurs milliers de Chrétiens d’Orient furent massacrés lors de la première croisade vers 1099 conduite par Pierre-l’ermite et Gauthier-sans-terre, partis de France à Byzance et échoua lamentablement à Jérusalem après le massacre des habitants de la ville qui fût mise à feu et à sang.
L’accord entre Charlemagne et le Khalife d’Egypte permettait aux pèlerins chrétiens d’aller au moins une fois dans leur vie remplir leurs devoirs de chrétiens tout comme le font les musulmans à la Mecque.
Depuis la mort du prophète Mahomet qui croyait en un Dieu unique, ils respectaient et reconnaissaient Abraham et Jésus.
Les principes du Coran et les Sourates qui lui avaient été révélées par Dieu, convenaient aussi bien à des nations d’Orient et d’Asie et la religion islamique prenait pied.
Alors les Turcs Seldjoukides commencèrent à envahir l’état latin d’Orient empêchant les chrétiens d’aller prier sur le tombeau du Christ. D’ailleurs, en passant par l’Afrique du Nord et l’Espagne, ils étaient bien arrivés jusqu’à Poitiers, en France.
L’état latin d’Orient fut interdit aux chrétiens. Cet état était composé de quatre comtés :
- L’Adesse, mi-Arménienne (Metzen Dom Guiligulo), mi-Franche.
- Antioche.
- Tripoli.
- Le Liban avec la Région du Sinaï.
Le Pape avait nommé un roi pour cet état, en l’occurrence, Baudoin II. En 1095, le pape Urbain II, d’origine française, lança la première croisade avec Pierre-l’Ermite et Gauthier-sans-terre pour libérer Jérusalem.
De 1095 à 1274 il y eut 8 croisades. Toutes échouèrent sauf une, celle de Godefroy-de-Bouillon.
Les nations arabes et islamiques se battaient aussi entre elles, faisant et défaisant des alliances.
Bref, c’était un ferment avec une logique de guerre.
Alors, un Kurde qui s’appelait Sahal-al-Dine, qui a donné l’appellation francisée « Saladin », mieux connu des Occidentaux, a su rallier à lui tous les musulmans et réalisa en fait ce que l’on appelle aujourd’hui le « Djihad », et à Hatin il bâtit l’armée des Croisés qui, vers la fin, étaient des Seigneurs plutôt préoccupés par la conquête de royaumes – guerroyer en Orient était pour eux, aller « en eldorado », à savoir qu’ils étaient plus intéressés par cette conquête de royaumes que par la défense du tombeau du Christ...
La mésentente entre ces rois Croisés, dont Richard-Cœur-de-Lyon, Philippe-Auguste, Frédéric Barberousse, le roi de Sicile et les autres, puis la soif, la faim et un accoutrement militaire mal adapté au climat de la région, font que ces rois sont fait prisonniers et l’état latin d’Orient est définitivement perdu.
Voilà l’origine des croisades et leur fin.
Ainsi de fil en aiguille nous avons assisté à une situation de massacres…
- Chrétiens contre chrétiens,
- Chrétiens contre Juifs,
- Chrétiens contre musulmans,
- Puis, comme suite aux intrigues, Musulmans contre Musulmans,
- Et Juifs contre Musulmans… toutefois, pour ces derniers, il faut avoir en mémoire que Juifs et Musulmans sont les descendants d’une même famille, dont la généalogie est la suivante:
- Noé, père de Sem
- Sem, père d’Abraham,
- Abraham, père d’Ismaël et d’Isaac - (Ismaël est à l’origine des Musulmans, Isaac à l’origine des Juifs).
Tous ces morts l’ont été, hélas, au nom de religions qui ont toutes pour base les mêmes principes de tolérance, de respect et d’amour ! Des hommes, des femmes, des enfants, des princes sont tombés à cause du fanatisme et de l’aveuglement perpétrés par quelques dirigeants dominateurs.
Alors, intéressons nous aux « TEMPLIERS », proprement dits :
A la tête, un « Grand Maître », élu par ses pairs, qui demeurait à Jérusalem.
Le Grand Maître avait en fait deux casquettes :
- C’était d’abord un chef militaire. Ses troupes résidaient dans les forteresses qui jalonnaient la route des pèlerins, chaque forteresse étant dirigée par un maréchal.
- Le Grand-Maître était, de fait, le propriétaire des terres de l’Ordre du Temple. Ces terres sont situées en général autour des commanderies et des forteresses, qui étaient disséminées dans toute l’Europe.
La Couvertoirade, dans l'Aveyron... Un modèle de place-forte templière !
Les Commanderies étaient dirigées par un Commandeur. Et chaque Commanderie était le chef lieu d’une subdivision qu’on a appelé « Province » – il y avait 85 Commanderies en France et prés de 390 sur le trajet jusqu’à Jérusalem. Chaque Commanderie avait « sa » spécialité, ainsi à Coulommiers, c’était la culture du blé, au Larzac c’était l’élevage des moutons et des chevaux, à ce qui est devenu Aigues Mortes (qui n'a jamais été un port en eau profonde contrairement à la croyance populaire au moyen-âge, c'était la production de sel et la construction navale…
Chaque Commanderie possédait une salle capitulaire, et c’est là que les Templiers se réunissaient une fois par semaine pour gérer les affaires courantes; cette assemblée s’appelait le « Chapitre ».
Dans chaque forteresse vivait environ 2000 personnes, - une « caserne » de nos jours - et ce monde là était bien hiérarchisé, chevaliers, sergents, et mercenaires qu’on appelait aussi des « turcopoles », mais il y avait aussi des gens de métiers qu’on appelait les Frères de métier (bourreliers, forgerons, tailleurs…)
Les prêtres du clergé séculiers n’avaient pas le droit de porter l’épée, et de guerroyer; seul, l’Ordre du Temple avait ce privilège, c’est à dire les soldats du Christ, la légion des moines combattants.
Les Templiers étaient généralement de souche noble (donc chevaliers), parfois sans fortune, mais s’ils en avaient, ils devaient en faire don à l’Ordre du Temple.
Les Templiers devaient :
- Obéissance au Pape,
- Etre de bons chrétiens,
- Se sacrifier pour le Christ,
- Etre chastes,
- Ne rien posséder, ni bien, ni femme, ni enfant,
- Abandonner le faste,
- Ne pas combattre pour leur gloriole personnelle,
- Vivre pauvrement,
- Ne pas dilapider des biens,
- Prier quatre fois par jour,
- Manger frugalement et en silence,
- Combattre tous les mécréants non soumis au Pape.
L’acte de pauvreté des Templiers est d’ailleurs représenté sur leur sceau qui arbore deux chevaliers assis sur un même cheval.
Les Templiers étaient reconnaissables par le blason qu’ils arboraient, portant une « croix rouge branchée » ou une « croix rouge à 4 croix » ou encore une « croix rouge à chevrons », selon leur grade et leur qualité. Ils portaient tous la barbe.
Les Croisés, eux arboraient une simple croix rouge soit à branches égales, soit la croix normale du crucifix des chrétiens que nous connaissons tous.
Si toutes ces croix étaient de couleur rouge, c’était pour rappeler la couleur du sang du Christ.
De 1129 à 1310, les Templiers furent la cheville ouvrière des croisades, le pivot armé de la chrétienté d’occident. Ils s’organisent et sont à l’origine des bases d’un système économique, certes perfectible, mais, vous allez le constater, toujours utilisé de nos jours !
1) Les Templiers ont ainsi créé les « Forteresses de l’Ordre du Temple » entourées des terrains qu’elles exploitaient, qui ont pris, tous deux, nom de « Commanderies ». Il y en avait ainsi 390 sur la route de Paris à Jérusalem.
A Paris, on peut encore en trouver la trace dans le quartier du Marais… la rue du « Temple » et celle des « Blancs-Manteaux » évoquent encore leur présence.
Dans les provinces françaises, il y en a ainsi quatre vingt cinq qui découpaient le territoire de telle sorte qu’il ne fallait pas chevaucher plus d’une journée pour atteindre la plus proche… de nos jours, les Commanderies devenues « Prefectories » s’appellent « Préfectures » et couvrent un « Département ».
2) A Paris, le Roi Philippe-Auguste, (ou Philippe II, roi de France de 1180 à 1223, et le grand père de Saint Louis) confie le Trésor de la France aux Templiers qui lui ont parus plus scrupuleux que les ecclésiastiques qui pratiquaient trop souvent la « Simonie », (i.e. : vendre les biens de l’église pour leur profit personnel).
Un chrétien devait faire au moins une fois dans sa vie, un pèlerinage à Jérusalem sur le tombeau du Christ, selon les principes de l’église ou alors, il devait « faire des diligences » c’est à dire faire des dons à l’église, exactement comme les Musulmans doivent faire un pèlerinage à la Mecque et se soumettre à la « zakàt » (aumône pratiquée quotidiennement).
Ainsi, les pèlerins, de peur d’être dévalisés en cours de leur longue route jusqu’à Jérusalem, confiaient, eux-aussi, leur argent aux Templiers,…
On peut appeler ça les prémices d’une « Banque Centrale Européenne ».
3) Toutes les Commanderies étaient rattachées, administrativement à celle de Paris. Elles recevaient, elles aussi, des fonds soit de Paris vers Jérusalem, soit au retour de Jérusalem du fait du revenu qu’elles engendraient et jouaient ainsi pour les pèlerins, le rôle de relais tout comme le font des « Agences bancaires ».
4) Au moment du dépôt des fonds, le Temple délivrait un assignat au déposant, - « Monsieur Tartempion dépose ce jour la somme de X Florins à la Commanderie Y », ce qui ressemble étrangement à un carnet de chèques, une carte bleue ou un traveller check !
5) Le pèlerin pouvait ainsi tirer l’argent dont il avait besoin tout au long de son voyage dans toutes les commanderies en présentant son assignat dont le solde était rectifié à chaque fois et échappaient ainsi à la convoitise des bandits de grand chemin.
Les Commanderies étaient donc aussi approvisionnées en argent d’une commanderie à l’autre. Ne peut-on pas parler de banque internationale, relevés de compte, transferts de fonds et du fameux carnet de la Caisse d'Epargne…
6) Du fait que le pèlerin avait son nom inscrit sur son assignat et un mot secret connu de lui seul on savait donc qui il était, que c’était bien lui, et quelle était la commanderie de son lieu de départ. N’est-ce pas ce que l’on appelle aujourd’hui une carte d’identité, ou un passeport…
7) À l’époque, la monnaie n’existait pas. Il n’y avait que des pièces d’or – et on pouvait les fondre et les refondre en les frappant de la marque du pays dans lequel cette marque avait court, or pour or. De nos jours on appelle ça le change, les devises…
8) Le pèlerin devait se protéger contre les attaques de brigands. Alors les Templiers ont armé des gens qui accompagnaient les pélerins… de « Gens armés » à « Gendarmes » il n’y a qu’un pas…
9) Comme la route était longue, le pèlerin devait pouvoir s’arrêter pour se reposer, manger ou même se faire soigner s’il était malade. Il participait donc pour son gite et son couvert en versant de ses deniers. Les Templiers n’avaient-ils pas créé ainsi l’Hôtellerie internationale, les dispensaires, les Frères Hospitaliers.
10) Lors des pèlerinages, les Templiers qui accompagnaient les pèlerins en profitaient pour transporter avec eux du matériel militaire, par charriots au début, puis par bateaux ensuite (armes, chaux, hommes et bagages) et au retour, ces charriots et ces bateaux, moins chargés, ramenaient des produits qui n’existaient pas en occident. Ils avaient ainsi mis en place l’import / export.
Ainsi, grâce à l’Ordre du Temple, l’Occident découvre l’huile d’olive, l’encens, le sucre de canne, les parfums, les tissus de Damas, l’abricot, l’aubergine, le riz, le safran, le cumin, les pistaches, les épices en général, certaines plantes médicinales, mais aussi les mathématiques, l’algèbre, la médecine, la boussole, le gouvernail arrière, les ustensiles de chirurgie, la fourchette, la savon et par-dessus tout, les chiffres que l’on dit « arabes »… L’Orient était plus raffiné que l’Occident au moyen-âge…
11) Mais les manutentions de chargement et de déchargement, ainsi que le personnel de transport terrestre et maritime avait un coût, alors, pour compenser ce débours, ils instituèrent des droits de passage, et sans s’en douter, ils avaient mis en place les droits de douane…
12) Pour expédier leurs marchandises, armes, chevaux, et pour importer d’Orient d’autres marchandises, les Templiers louaient des navires aux Gènois, et aux Venissiens mais ceux-ci, prenant conscience de la valeur des marchandises transportées par les Templiers, devinrent plus exigeants… Alors les Templiers ouvrèrent un atelier de construction de navires à Aigues-Mortes sur la mer Méditerrannée, et ils formèrent des marins, surtout des Bretons, d’origine Celte, qui étaient chrétiens, puis devinrent Croisés, afin d’éviter les détournements. Cela ne s’appelait-il pas Chantiers navals, arsenaux, armateurs, et école navale.
13) Devant les indélicatesses de certains ecclésiastiques par leur « simonie », et du fait que le Templier ne devait rien posséder, vivre pauvrement et ne rien vendre, de nombreux seigneurs, plutôt que de faire un pèlerinage périlleux, préféraient faire des dons au Temple et comme les Commanderies ne vendaient aucun de leurs biens, bon nombre de fours, de moulins, de vergers, et même des châteaux étaient offerts au Temple et vinrent grossir son patrimoine. Les Templiers amassèrent ainsi une fortune foncière considérable. Ce que d’aucuns ont appelé « Trésor »… mais ce trésor n’était pas réalisable en monnaie trébuchante du jour au lendemain !
A cette époque, tout ce qu’il y avait sur un domaine, appartenait au Seigneur, ainsi terres, fermes, hommes, femmes, enfants, tout revenait aux Templiers.
14) Les Templiers, hommes et soldats du Christ ne connaissaient pas la culture agricole.
Ils concédèrent aux paysans des parcelles de terre et ces derniers avaient le droit de semer et récolter leurs productions pour leurs propres besoins et de vendre les surplus.
En contrepartie, ces paysans devaient travailler sur les terres de la Commanderie… les cultiver et les entretenir… La Métairie était née…
15) Pendant la saison d’hiver où les paysans sont moins occupés, ceux-ci devaient confectionner des objets nécessaires aux croisades sous la conduite de Frères de métiers Templiers. Les Templiers avaient ainsi créé la participation à l’entreprise, l’artisanat, la manufacture, l’élevage intensif (chevaux et mulets pour le transport et la viande, principalement dans le Larzac).
16) Le surplus des récoltes ou des importations invendues étaient mis en vente sur des foires. Ainsi les Templiers avaient créé les foires et les marchés… De Provins à Carcassonne, de Beaucaire et ailleurs, partout où il y avait une Commanderie. La quasi-totalité des grandes foires dont la réputation remonte au moyen-âge ont été créées à l’initiative des Templiers.
Je me suis amusé à regrouper sur une carte la situation géographique de la totalité des commanderies templières de Provence :
17) Certains Seigneurs ayant besoin d’argent empruntaient au Temple qui prêtait des sommes contre une garantie, en général, des biens fonciers.
En cas de non-remboursement de la dette, le Temple prenait possession de ce bien foncier.
Quant aux pèlerins qui avaient déposé de l’argent et qui trouvaient la mort en cours de route, la somme versée revenait au Temple. Ainsi sont nés les prêts sur gage, les dépôts et consignation, la fermeture de compte.
18) Hommes pieux qu’ils étaient, les Templiers encourageaient les constructions d’églises et cathédrales.
Pour cela les Templiers favorisent les arts et cultures, ils deviennent Entrepreneurs et Bâtisseurs.
Philippe le Bel, petit fils de Saint Louis (Roi de France de 1285 à 1314… et pour cause !) profitant de l’occasion, aidé par le clergé séculier, fait nommer Bertrand DEVAUT, l’Archevêque de Bordeaux, comme nouveau Pape, Français « à sa botte », sous le nom de Clément V, et il lui demande en échange, la levée de son excommunication prononcée par Boniface VIII, l'avant dernier pape Italien, parce qu'il avait osé lever un impôt sur le clergé (ce qui ne s’était jamais fait par le passé) et la dissolution de l’Ordre du Temple, ce qui lui permettrait, pour financer ses guerres de conquête, de mettre la main sur le fameux Trésor des Templiers, qui n'a jamais existé, en fait !
Bien sûr, le clergé l’encourage,
-
à faire main basse sur leurs richesses,
-
à récupérer ses privilèges au profit du clergé,
-
et, du fait que les Templiers étaient implantés dans toute l’Europe, et s’entendaient entre eux en s’appelant « Frères » ayant même un langage commun et des signes de reconnaissance, les Templiers Albions, Teutons, Italiens, Francs, Espagnols, etc… formaient un état dans l’état, et cela indisposaient les différents monarques de ces pays. Les Templiers n’avaient-ils pas fait là le lit des Etats Unis d’Europe ?…
19) La papauté était considérée comme un faiseur et un défaiseur de rois, grâce à son pouvoir supranational et l’excommunication, ce qui indisposait souverainement Philippe-le-Bel qui entendait bien avoir à la fois le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel sur ses sujets sans devoir le partager avec le Pape. Il prend donc pretexte de raisons fallacieuses pour faire arrêter tous les Templiers Français par ses sbires, le même jour sur tout le royaume, un triste jour d’octobre… C’était un vendredi 13, et il va les faire exterminer… De cet épisode nous vient la superstition du vendredi 13… octobre 1307 (et encore une croyance populaire remise en question qui faisait remonter cette malédiction du vendredi 13 au dernier repas du Christ avec ses 12 apôtres... !)
Enfin ! Philippe-le-Bel pensant pouvoir faire main basse sur la richesse des Templiers, il ne trouve que des biens fonciers, à savoir fermes, châteaux, mais ni argent, ni armes.
Les Templiers avaient-ils eu vent de leur proche arrestation ? Avaient-ils transféré tous leurs fonds ? Cela demeure une énigme, encore de nos jours. On ne saura probablement jamais ce qu’il advint de leur fortune.
Mais cela ne déstabilise pas pour autant Philippe-le-Bel qui imagine une combine en faisant frapper une nouvelle monnaie qui, pour la même valeur, avait moins de poids en or… L’inflation était née !
Les prêteurs d’argent chrétiens ne pouvaient exiger d’intérêts sur les sommes prêtées, car cela leur était interdit par l’église. Seuls les juifs et les Lombards pouvaient le faire. Alors les chrétiens riches qui pouvaient prêter, trouvèrent vite une astuce… Ayant conservé d’anciennes pièces, plus lourdes en métal or, et du fait que les nouvelles pièces s’usaient par leur manipulation et donc perdaient du poids, les prêteurs utilisaient les pièces anciennes en contre-poids des pièces remboursées, et faisaient payer à l’emprunteur la différence de poids de métal or qui manquait. L’étalon or était né ainsi que « l’usure » !
Voilà, j’ai survolé, très rapidement deux siècles d’histoire et l’héritage que nous ont laissé les Templiers.
Alors, en conclusion, je vous livrerai quelques petites réflexions pour ouvrir un peu un débat actuel, peut-on penser que l’Islam, de 631 à nos jours, qui ne représente donc que 13 siècles d’existence, n’est pas comme la chrétienté dans son moyen-âge, et qu’il fait, à son tour, sa croisade?
On peut se poser aussi les questions suivantes, à savoir, si, de nos jours en Occident, nous n’avons pas remplacé:
- la croix et le christianisme par le pétrole et l’argent ?
- les croisades par le jeu des cotations boursières et la course aux marchés dans les nations ?
- l’Ordre du Temple par l’Organisation des Nations Unies et l’Unesco, encore que ?
- les Hospitaliers par « Médecins sans Frontière », et la « Croix Rouge »?