LES ABEILLES, CREATURES MAGIQUES MENACÉES DE DISPARITION !...

 

Qui, mieux que notre Bourvil national, pouvait imaginer une chanson (fort bien observée)

en prenant comme exemple les abeilles ?

Vous pouvez l'arrêter en cliquant ci-dessus sur le symbole :

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Quand mes petits enfants ou mes copains me demandent comment fait notre ami Philippe pour récolter le miel de mes ruches (elles sont à demeure chez lui au bord d'un champ de lavandes du village des Taillades, près de Cavaillon), j'en ai pour un bon moment à le leur expliquer, et c'est pas évident; alors, rien ne vaut quelques bonnes images pour l'illustrer !

 

Pendant nos vacances d'été 2015, nous avions voulu être pédagogues en faisant visiter à nos petits-enfants la Miellerie de l'Oratoire à la Cadière-d'Azur.

 

Seulement voilà, au cours de la visite notre petite fille Noémie (6 ans) est tombée toute entière par mégarde dans une cuve de miel; sur le coup on a eu peur, mais après quelques minutes tout le monde a rigolé... manquaient plus que les plumes pour la transformer en Papagaio (cf. En fin de l'article les quelques photos de l'incident, pas très bonnes, mais prises sur le vif !)

 

Alors, après ce bon souvenir, commençons par le symbolisme...

 

1 - Abeille du palais St Ange.jpg   2 - 2 Abeille impériales.JPG   2 - 2 Apis_romana.jpg

L’abeille a de tous temps été considérée comme un emblème de résurrection et d’immortalité. A Rome, on la retrouve fréquemment sur des édifices vieux de prés de 2000 ans... Ci-dessus la voici, sur le manteau de la cheminée du château Saint-Ange (123 après J-C), et sur le chapiteau d’une colonne corinthienne du Palais Barbérini.

 

Suivant les conseils de Cambacérès qui lui avait affirmé « qu’elles sont l'image d'une république qui a un chef ! », l'empereur Napoléon 1er avait choisi l'abeille (et l'aigle) comme emblèmes impériaux et il portait un manteau constellé d'abeilles le jour de son sacre. On les retrouve un peu partout sur les édifices de l'Empire associées au « N », initiale de Napoléon.

 

Ouvrières laborieuses, innombrables et organisées, elles travaillent tant sur le plan temporel que sur le plan spirituel. Par leur vol, elles relient la terre au ciel et symbolisent les âmes dans leur migration (âmes des morts) ou leur élévation (âmes des initiés)… Et selon la formule d'Hermès Trismégiste, souvent rabâchée en hermétisme, « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».

           

Les abeilles sont des créatures uniques dans le règne animal.

       

De tous temps, leur société a fasciné et interpellé les hommes.

 

C'est le seul insecte capable de fabriquer sa nourriture, et l’un des deux seuls insectes dont l'homme exploite la production (l'autre est le bombyx du mûrier pour produire la soie - Tiens? Il faudra qu'on en parle, un jour, puisque notre maison de Villeneuve où étaient exploitées plusieurs magnaneries au 17e siècle, n'était autre que la teinturerie des écheveaux de fils de soie de l'abbaye de la Chartreuse que les moines envoyaient au tissage à Lyon!)... Mais, c'est chose faite depuis l'été 2015 et notre visite au musée de la Sériciculture de Saint-Hippolyte-du-Fort - il vous suffit de cliquer là

 

Véritable petite usine chimique biologique, l'abeille récolte et réalise différents aliments dont les vertus sont connues depuis la plus haute Antiquité.     

 

Sans elles, on n’aurait plus de fruits car elles font partie de ces rares insectes qui assurent la pollinisation des fleurs.

 

Depuis mon adolescence, j'ai toujours eu un attrait particulier pour les abeilles... et l’opportunité d’une de mes cousines qui m’offrit ses ruches parce qu’habitant Lyon, elle ne pouvait plus les exploiter correctement, a été le déclic d’une passion de jeunesse hélas contrariée par la suite à cause d'une vie professionnelle éclectique.

 

Au travers des quelques images qui vont suivre, je vous invite à découvrir ces ouvrières laborieuses infatigables et sociales… Contrairement aux guêpes, qui s’assemblent de façon grégaire, qui ne peuvent être domestiquées (en voici un nid, toujours sauvage…) et qui ne servent strictement à rien tout au moins pour l'humanité.

 

 

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Nid de guêpes sauvages…

Historique :

 

Les abeilles vivent sur terre depuis 80 millions d’années...!

 

L'homme n'élève réellement des abeilles que depuis le XVIIIe siècle.

 

Cependant, la consommation de miel remonte à peu près à 12000 ans !

 

Protohistoire : à cette époque, l'homme pratiquait la cueillette (qui entraîne la destruction des colonies), comme l'atteste une peinture rupestre trouvée près de Valence en Espagne, à la « Cueva-de-la-Araña » (= grotte de l'Araignée, datant de 6000 ans). On y voit un homme suspendu à des lianes, portant un panier pour recueillir sa récolte, la main plongée dans un tronc d'arbre à la recherche de rayons de miel. 

 

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Peinture rupestre de la Cueva-de-la-Araña (Valencia España).

 

Mais on ne sait pas précisément quand la domestication de l'abeille a réellement eu lieu.

 

La première ruche fut probablement issue du prélèvement d'un tronc d'arbre creux contenant un essaim. Plus tard, cela a donné à nos ancêtres l'idée de les exploiter sous forme de ruche en bois grâce à leur maîtrise des techniques et alors sont apparues les premières fabrications de ruches artificielles, faites de troncs creusés, d'écorce de liège ou de tresses de roseaux.

 

On a d'ailleurs retrouvé en Lozère un site sur lequel étaient disposées des lauzes dont certaines recouvraient des morceaux de troncs d'arbres creusés, ni plus, ni moins, qu'un rucher rudimentaire qu'un apiculteur du XXIe siècle a eu la bonne idée de remettre en activité.

 

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L'apiculture était en effet courante dans le Haut-Empire égyptien, soit 2500 ans avant J-C. Des représentations ont été mises au jour dans le temple du roi Ne-Ouser-Rê à Abou-Gourab (au Sud-ouest du Caire), où l’on voit des scènes montrant l'extraction du miel.

 

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Dans la mythologie de l’ancienne Égypte, les abeilles seraient nées des larmes du Dieu-Soleil Rê (ou Râ). En tombant sur le sol, elles se transformèrent en abeilles, qui construisirent des rayons et fabriquèrent du miel pour le bien-être des hommes. 

 

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Les larmes du Dieu-Soleil Rê ou Râ, transformées en abeilles !

 

Combinée avec le roseau, symbole de la Haute-Égypte, l’abeille était même devenu le symbole de la Basse-Égypte, scellant ainsi l’unité du pays…

  

Dans la Grèce antique : l'apiculture est une activité agricole importante. Le miel, si mystérieusement sucré et doré, a toujours été considéré comme un bien divin par les grecs.

 

Sur l’Olympe, le grand Zeus a goûté cette merveilleuse substance des mains même de la Nymphe Melissa (dont le nom signifie « celle qui fabrique le miel »).

 

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Zeus reçoit du miel de la nymphe Melissa

 

L’existence d’entreprises apicoles est également démontrée avant l’époque d’Aristote, période où l’apiculture était organisée à un haut degré. Le grand législateur d’Athènes, Solon (-640 / -558 avant J-C.), a promulgué différentes lois régissant l’activité apicole.

 

Dans l’Odyssée (vers -519), il est fait mention de « Melikraton », mélange de miel et de lait qui était considéré comme une boisson éclectique.

 

Dans ses écrits, Hésiode décrit des ruches, bien qu’on ne sache pas exactement comment elles étaient faites. Il est toutefois certain qu’elles avaient été fabriquées de manière particulièrement ingénieuse par l’homme pour l’élevage des abeilles.

 

Le père de la Médecine, Hippocrate (- 462 / -352), recommandait la consommation de miel par tous les hommes et tout spécialement pour les malades.

 

De plus, les ouvrages d’Aristote (vers -322) apportent un important témoignage sur l’activité apicole dans la Grèce antique.

 

Circée, la magicienne, a séduit les hommes d’Ulysse avec du miel et du vin (vers -213).

 

Puis (vers -168) il est précisé que les filles orphelines de Pindare étaient nourries par la déesse Aphrodite avec du fromage, du miel et du vin.

 

Le développement de l’apiculture ne se limitait pas seulement à l’Attique mais s’étendait à toute la Grèce continentale, insulaire et également aux colonies.

  

Dans la Rome antique : il existe plusieurs traités concernant l'apiculture, et Pline l'Ancien décrit avec précision certains modèles de ruches mobiles en osier ou en liège qu’il nomme « apiarium »; et pour les latinistes dont je suis, Virgile y consacre le quatrième chant des « Géorgiques ».

 

Des modèles de ruches en planches apparaissent dès l'Antiquité, mais il existait aussi des ruches tressées avec des roseaux.

 

Du temps des Carolingiens : les ruches en paille tressée sont mentionnées pour la première fois dans une ordonnance de Charlemagne datée de 799, « le Capitulaire De Villis ». La récolte dans ces ruches était pratiquée par étouffage de l'essaim, ou par la taille de rayons, ce qui conduisait forcément à sa disparition ou au moins à l’affaiblissement de la colonie.

 

L'invention de la rehausse remédie à ces inconvénients, et c'est à partir de ce moment qu'on peut commencer à parler d'élevage. En 1772, Jonas de Gélieu décrit la 1ère ruche à rehausse fonctionnelle dans sa « Nouvelle méthode pour former les essaims artificiels ».

 

Au 19ème siècle enfin : l'entrée dans l'apiculture moderne ne se fait vraiment qu’avec l'invention du cadre mobile mis au point en 1844 par le Docteur Debeauvoys (un médecin de la région d’Angers qui, le premier, rédigea un guide opuscule, en 1847 : « le Guide de l’Apiculteur »).

  

Le Dr Debeauvoys rencontra d'ailleurs Charles Dadant, dont on parle plus avant, en 1849… et il présenta « sa ruche » à l’exposition universelle de Paris de 1855 !

 

Guide de l'Apiculteur.JPG

 

 

Essayons maintenant d’en savoir plus sur ce remarquable insecte :

 

Les Abeilles sont organisées en société de façon étonnante; nous vous le développons plus loin !

 

Mais de nos jours, leur vie est menacée par les engrais et les pesticides qu’utilisent les agriculteurs… et un metteur en scène Suisse, Marcus IMHOOF, s'y est intéressé de près pour agiter la conscience des hommes politiques de tous les pays, et en particulier, les plus pollueurs que sont les États-Unis et la Chine. 

 

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Par un clin d'œil malicieux, Marcus IMHOOF a traduit le titre de son film, à destination des USA par : 

« Plus que du miel » en jouant sur le son « Honey = Money », = « Plus que l'argent »

 

Il a lancé ce film qui sort de l'ordinaire en juillet 2013, et on peut visionner la bande annonce (1 minute 30) ci-dessous :

 

 

Aidons les abeilles et soyons des ambassadeurs de Marcus, car, sans les abeilles qui fécondent les fleurs, il n’y aurait plus de fruits ! (cf. le film de Marcus IMHOOF dont je donne plusieurs extraits dans l’article qui leur est consacré, concernant la lutte contre les pesticides et l'exploitation à outrance (cliquer ici).

 

Rendez-vous compte que dans certaines régions de Chine où les abeilles ont complètement disparu à cause de la pollution, ce sont des femmes qui, perchées sur un escabeau, sont obligées de polliniser, à la main, chaque fleur des arbres fruitiers à l'aide d'un petit flacon de pollen et d'un coton-tige !

 

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Ici, pollinisation d'un pommier (image extraite du film de Marcus IMHOOF !)

 

N’ayez plus peur des abeilles. Elles ne vous piqueront jamais si vous ne les agressez pas.

 

D’instinct, si par hasard l'une d'elles vous pique, elle ne le fera que pour défendre sa communauté car elle sait bien qu’elle en crèvera (lorsqu’une abeille vous pique, son dard équipé de petits crampons comme un hameçon de pêche à la ligne (cf. plus loin), reste fermement planté dans la plaie et l'abeille ne peut s’échapper qu’en le laissant sur place en se l’arrachant de force, mais elle est alors mortellement blessée et en crève dans les heures qui suivent.

 

Et puis, habituons-nous à ces petites bêtes en les observant de très, très près !…

 

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Une abeille ouvrière…

 

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L'abeille domestique que l'on utilise en apiculture, « l'Apis mellifère », est un insecte de l'ordre des Hyménoptères qui comprend plus de 100.000 espèces.

 

Une demi-douzaine de variétés seulement est utilisée par les apiculteurs en France.

 
Elle appartient à la grande famille des « Apoïdes », dont tous les membres ont pour caractéristiques communes de posséder :

      • une longue langue pour recueillir le nectar,
      • un astucieux système pour recueillir le pollen sur les pattes arrière,
      • une tête, et un thorax poilus muni de 3 paires de pattes et 2 paires d’ailes.

 

L‘abeille est couverte d’un squelette externe dur, aussi appelé « exosquelette », constitué d’une matière chitineuse. Il confère à l’insecte sa rigidité et permet l’ancrage des muscles. Il la protège des intempéries et des prédateurs.

 

Le corps de l’abeille se divise en 3 parties :

 

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1)   L'abdomen est constitué de sept segments dont six sont apparents et composés de plaques rigides, une dorsale et une ventrale reliées latéralement par une fine lame chitineuse souple. Une lame du même type relie les segments successifs. Les segments 1 à 6 montrent des stigmates permettant l'expiration. Les segments 3 à 6 ont, sous leurs plaques ventrales, des glandes cirières. Chez les femelles, l'abdomen présente à son extrémité un aiguillon venimeux (le dard).

 

 

2)   Le thorax est constitué de trois anneaux fusionnés, portant chacun une paire de pattes. Les six pattes de l'abeille se terminent par deux crochets, ainsi qu'un organe adhésif leur servant à prendre prise sur de nombreux types de surfaces, même sur du verre absolument lisse.

 

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 Endroit et envers de ses pattes de derrière

 

Les deux pattes postérieures sont spécifiquement adaptées à la récolte (brosse et peigne) et au transport (corbeille) du pollen.

 

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Les pattes médianes 

 

L'abeille utilise aussi une sorte de peigne, composé de poils rigides sur ses deux pattes avant, pour nettoyer ses antennes. Ce nettoyage s'effectue quand elle y glisse ses antennes et relève la tête.

 

Sur les anneaux du thorax s'attachent deux paires d'ailes membraneuses à nervures peu nombreuses (au cours du vol les postérieures, plus petites, sont reliées aux antérieures par une vingtaine de crochets chitineux, ce qui les rend solidaires). Ce n'est pas tout, sur ces anneaux, s'ouvre une paire de petits orifices pour la respiration : les stigmates permettant l'inspiration.

 

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la tête équipée d’yeux simples, les « ocelles », et d’yeux composés

 

3)   La tête porte :

      • Deux grands yeux latéraux composés (comportant 4000 facettes).
      • Trois yeux simples ou « ocelles ».
      • Deux antennes coudées comportant douze articles poilus.
      • Un appareil buccal à la fois lécheur (possédant une langue) et suceur (formant un canal aspirateur nommé « proboscis » – on donne ce même nom à la trompe des éléphants !)

 

Bien sûr, dans une colonie d’abeilles cohabitent plusieurs types d’individus : quelques centaines d’abeilles mâles encore appelées « faux-bourdons », entre 10.000 et 70.000 ouvrières, et une seule reine.

 

 

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              Abeille mâle ou bourdon    Abeille femelle ouvrière              Reine

 

Chaque abeille, dans sa courte vie (de 35 à 60 jours du printemps à l'automne, exception faite l'hiver), va exercer plusieurs « métiers » sauf la Reine qui, elle, peut atteindre l’âge canonique de 4 à 5 ans et n’a pour rôle que de pondre de 1.000 à 2.000 œufs par jour, mais on en reparle plus loin.

 

Dès que la jeune abeille sort de son alvéole, elle est encore couverte de poils presque blancs mais va changer de couleur dans les heures qui suivent sa naissance.

 

À l'intérieur d'une colonie, il y a partage du travail et ces différentes activités sont effectuées par des ouvrières d'âges différents. Au cours de sa vie, une ouvrière va donc changer de tâche plusieurs fois avant de sortir de la ruche et devenir enfin une abeille accomplie que l'on nomme une « butineuse ».

 

En été, la vie d'une ouvrière est courte (5 à 6 semaines). Elle va occuper successivement les postes suivants :

 

  • Ouvrière « nettoyeuse » : 24 heures après sa « naissance » (mue imaginale), elle nettoie déjà les alvéoles libérés à la suite de l'éclosion de ses « sœurs ».

 

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Cette « nettoyeuse » prépare les alvéoles vides…

 

  • Ouvrière « nourrice » : à partir du 4ème jour et pendant 2 ou 3 jours, elle nourrit les larves âgées, puis du 6ème au 14ème jour, elle nourrit les larves jeunes avec de la « gelée royale » qu'elle est alors capable de produire. La gelée royale est un produit de sécrétion du dispositif glandulaire céphalique des abeilles ouvrières (glandes hypo-pharyngiennes et glandes mandibulaires)...

 

La gelée royale est une substance blanchâtre aux reflets nacrés, à consistance gélatineuse, de saveur chaude, acide et particulièrement sucrée, qui forme la nourriture exclusive :

1- de l'ensemble des larves de la colonie, sans exception, depuis leur éclosion jusqu'au troisième jour de leur existence ;

2- des larves choisies pour devenir reines jusqu'au cinquième jour de leur existence ;

3- de la reine de la colonie pendant toute la durée de son existence à partir du jour où elle quitte la cellule royale.

 

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Aspect de la Gelée Royale

 

  • Ouvrière « travailleuse d'intérieur » : du 10ème au 18ème jour, et cela se fait instinctivement en harmonie avec l'état de la colonie, l'ouvrière occupe indifféremment les postes suivants :

- la « magasinière » met en réserve des récoltes (pollen et nectar),

- la « ventileuse » contribue à l'évaporation de l'eau contenue dans le nectar qui ne se transforme en miel qu’après avoir été ingurgité dans leur jabot (espèce de poche qui précède leur estomac dans lequel le nectar subit un début de digestion qui contribue à le transformer en miel) puis dégurgité par une douzaine d’ouvrières différentes qui, ce faisant enrichissent, à chaque fois un peu plus, le nectar avec des enzymes que des glandes spécifiques produisent dans leur jabot.

- d’autres se chargent de fermer les alvéoles avec un opercule de cire après la ponte et l’emplissage de gelée royale.

- d’autres encore sont chargées de l'entretien : elles nettoient et rejettent à l'extérieur les corps étrangers, les individus morts ou mal formés, et elles calfeutrent aussi les fentes de la ruche avec de la propolis ou désinfectent les parois en les revêtant d’une fiche couche de propolis (cf. plus loin).

Pendant cette période, les jeunes ouvrières apprennent à s'orienter à l'extérieur et à retrouver leur colonie (cf. plus loin, les rappeleuses »).

 

  • Ouvrière « gardienne » (cf. son rôle en détail plus loin) : c'est à partir du 18ème jour que l'ouvrière devient capable de défendre l'entrée de la colonie contre les intrus, soit des insectes soit d’autres bestioles qui voudraient y pénétrer ou bien d'assurer l'expulsion des mâles devenus inutiles.

 

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Quatre gardiennes attaquent un scarabée imprudent…

 

  • Ouvrière « cirière » : les glandes situées sous l'abdomen de l’abeille peuvent sécréter de la cire à partir du 21ème jour. La cire apparaît sous forme de petites plaques entre les quatre derniers segments de l'abdomen. Les ouvrières « cirières » la malaxent à l'aide de leurs mandibules et travaillent alors en groupe à l'édification des nouvelles alvéoles.

 

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On voit bien les plaques de cire produites par la cirière entre les anneaux de l’abdomen.

 

  • Ouvrière « rappeleuse » : vers le 21ème jour également, l’ouvrière peut, en relevant son abdomen et en battant des ailes, émettre des odeurs grâce à ses « glandes de Nassanov » (qui émettent des phéromones – odeurs puissantes), qui assurent l'orientation des plus jeunes ouvrières.

 

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La « rappeleuse » bat des ailes en levant l’abdomen pour diffuser ses phéromones.

 

  • Ouvrière « nourrice » : ce sont également des ouvrières âgées de trois semaines qui soignent et nourrissent la reine.

 

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La « cour » de la Reine avec ses « nourrices ».

 

  • Ouvrière « butineuse » : à partir du 22ème jour enfin, la jeune abeille est prête à accomplir « les tâches nobles », à savoir, sortir de la ruche et aller butiner pendant tout le reste de sa courte vie (de 45 à 60 jours pour celles qui naissent au printemps et en été, puis près de trois à quatre mois pour celles qui naissent à l’automne, voire pendant l’hiver s'il n'est pas trop rigoureux en attendant le retour des beaux jours où l'activité va se redéployer…

 

La tâche noble des Butineuses

 

La butineuse visite les fleurs, suce le nectar avec son « proboscis » (petite trompe) qu'elle transporte ensuite dans son jabot avant de le régurgiter à son retour à la ruche.

 

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Sur ces 2 photos on voit bien son proboscis rétractable et sa langue pompant le nectar !

 

C'est à son retour que la butineuse indique à ses compagnes, par une danse, la distance et la direction de sa zone de récolte (cf. plus loin !). D'autre part, l'odeur dont la butineuse est imprégnée renseigne les autres sur l'espèce des fleurs butinées.

 

Quand une butineuse rentre à la ruche avec sa récolte de nectar, elle va confier son chargement à une ouvrière « ventileuse » qui va le recevoir dans son jabot. Cette opération se fait par « trophallaxie ».

 

C’est ce que les deux photos suivantes sont arrivées à capter : ces deux ouvrières-ventileuses, s’échangent du nectar de jabot à jabot par « trophallaxie » (provoquée par contact entre leurs antennes)

 

 

13 - 1 TROPHALLAXIE.jpg   13 - 2 TROPHALLAXIE (2).jpg
 Par leurs antennes les 2 ouvrières communiquent pour s’échanger leur nectar.

  

 13 - 2 Deux ouvrières s'échangent leur nectar par trophllaxie.jpg  
Les 2 ouvrières au 1er plan sont en train d’échanger leur nectar par trophallaxie.

 

Alors, seulement, il pourra servir à emplir une alvéole pour nourrir l’œuf qui ne va pas tarder à devenir larve puis jeune abeille en 21 jours seulement, après qu’une ouvrière ait consciencieusement operculé l’alvéole.

 

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La ventileuse (à droite) emplit de miel une alvéole avec sa trompe avant que la cirière la referme !

 

NB : signalons au passage, que les opercules des alvéoles des mâles ou faux-bourdon sont légèrement bombées car leur taille est pratiquement deux fois supérieure à celle des ouvrières.

 

On les repère tout de suite en examinant un cadre, et l’apiculteur peut être amené à en détruire certains en ouvrant les opercules avec un couteau quand il constate qu’il y a trop de faux-bourdons.

 

Quant aux alvéoles de reine, mais on en reparle plus loin, elles sont carrément surdimensionnées et occupent l’équivalent de deux alvéoles.

 

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Une observation attentive d'une colonie montre cependant qu'en temps normal un grand nombre d'abeilles ne font rien de spécial, elles sont comme une main d'œuvre « en réserve, une sorte d'agence d'intérim » procurant à la colonie une faculté d'adaptation. 

 

Suivant les besoins et les opportunités, la butineuse récolte aussi du pollen. Avec ses mandibules, elle broie alors les anthères des étamines puis, grâce à l'adaptation de ses pattes postérieures velues, avec ses brosses (ou peignes), elle rassemble les grains de pollen en une grosse pelote qu'elle place dans la « corbeille » de ses pattes arrière où de longs poils la maintiennent en place. À son retour, la butineuse dépose elle-même sa récolte de pollen ou la confie à une ouvrière « magasinière ».

 

12 - 0 abeille_pollen_.jpg    12 - 2 Abeille se chargeant de pollen.jpg

 

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 Là, on voit bien une petite boule de pollen coincée entre ses pattes.

 

En effet, en butinant, du pollen s’accroche aux pattes velues de l’abeille ainsi qui finit par former une petite boule dans sa « corbeille » ainsi que sur son abdomen (cf. ci-dessous la photo de la peau de cet abdomen grossie énormément)

 

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et le transporte ainsi de fleurs en fleurs (qui leurs permettent ainsi leur pollinisation) et ramène ces boules de pollen à la ruche qu’elle dépose juste à l’entrée sur une petite grille en se frottant les pattes. Pour le récolter, les apiculteurs placent une petite grille à l’entrée de la ruche qui les oblige à se débarrasser de leurs boulettes de pollen qui tombent dans un tiroir où il n’a plus qu’à le récupérer.

 

 

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Trappe à pollen plaquée sur la plage d'envol et son tiroir de récupération.

 

 

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 Pollen frais que vend la « Miellerie de l'Oratoire », surmonté de son argumentaire !

 

Les dispositifs d'organisation d’une colonie d’abeilles

 

L'observation de nombreux faits et phénomènes liés à la vie des abeilles montre que leur organisation obéit à des principes d'économie sans faille, et qui seraient sûrement jugés idéalement socialistes à la soviétique et totalitaires s'ils étaient appliqués à des sociétés humaines !

 

Quelques exemples :

 

  • les ouvrières sont entièrement dévouées à la communauté et meurent toutes à la tâche ;

 

  • les mâles aussi, dont le rôle est strictement limité à celui de reproducteurs (effectifs ou potentiels, on verra pourquoi !) ;

 

  • quand la reine est trop vieille pour pondre correctement (ponte limitée, ou absence de fécondation de la reine qui entraîne la ponte exclusive d'individus mâles), les abeilles la tuent sans autre procès pour en élever une autre, afin de permettre à la colonie de survivre; la Tsarine est morte, vive la Tsarine !

 

  • les gardiennes de la ruche, en véritables kamikazes, n'hésitent pas à se sacrifier en attaquant des ennemis mieux armés qu'elles ; elles meurent le plus souvent lorsqu'elles piquent, car elles ne peuvent survivre à la perte de leur dard ;

 

  • une jeune reine, à peine sortie de son alvéole, tue immédiatement ses sœurs plus jeunes, la ruche ne pouvant pas se permettre, pour sa survie, de nourrir deux colonies en même temps ;

 

  • quand une jeune reine va éclore, c'est la vieille reine qui, avec l'aide des ouvrières qui l'accompagnent, prend l'ensemble des risques en quittant la ruche, l'essaimage ayant lieu sans aucune garantie de relogement décent pour celles qui fuient ;

 

  • la solution finale : tout individu improductif est éliminé sans délai, mêmes les larves sont éjectées de la ruche si, après un épisode de printemps précoce qui a encouragé les vieilles ouvrières (qui ont survécu au long hiver) à démarrer l'élevage de printemps, survient un retour du froid qui condamne à terme la viabilité des larves ainsi mises en route;

 

  • lorsque la saison est trop avancée pour que ne soient pas compromises les chances de survie d'une colonie qui, venant à perdre sa reine, devrait pour la remplacer élever sans délai une nouvelle reine (qui doit être élevée pendant seize jours puis fécondée avant de pouvoir redémarrer au plus vite la ponte et l'élevage de nouvelles générations d'ouvrières conçues pour la protéger au cours du prochain hiver), les ouvrières cessent de nourrir les mâles dont l'utilité comme reproducteurs disparaît (ouille-ouille-ouille!) ;

 

  • tout doit être conforme au plan... la forme hexagonale de la section des alvéoles est optimale quant à la quantité de cire indispensable pour en élever les parois ; et ça a été démontré mathématiquement (cf. plus loin !).

  

 

La piqûre d’Abeille

 

Il faut la prendre très au sérieux même si des apiculteurs vous disent qu’ils ne les craignent plus (ils se sont immunisés à force de se faire piquer!) et que « c’est bon pour lutter contre les rhumatismes » !

 

Une piqûre d’abeille (et à fortiori celle d’une guêpe, d’un frelon européen ou asiatique) peut provoquer une réaction allergique violente appelée « choc anaphylactique » pouvant être mortel pour certains sujets. Mais soyez rassuré tout de même, pour un homme normalement constitué et en bonne santé à savoir, qui n'a pas de difficultés respiratoires ou cardiaques, la quantité de piqûres pouvant entraîner la mort est de l'ordre de 500 à 1000 en même temps (mais attention... un essaim comprend généralement entre 10000 et 20000 abeilles !)

 

Sachez toutefois, comme je l'ai dit plus haut, que les abeilles domestiques ne piquent jamais si elles ne se sentent pas en danger.

 

Elles piquent les personnes violentes par leurs gestes ou leurs paroles ; ainsi, quand il visite une ruche, l’apiculteur fait des gestes lents et évite de parler.

 

Le fait de piquer condamne l’abeille à mort car son dard, hérissé de petites dents comme un hameçon de pêcheur est forcément arraché quand elle tente de le retirer !

 

Le venin fabriqué par une petite glande situé au bout de l’abdomen se répand alors dans la piqûre après avoir été distribué par la fente qui sépare le dard en deux parties dans le sens de la longueur. Le dard est en effet constitué de deux lames d’une matière chitineuse qui le rend rigide.

 

 

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Le dard, grossi, et comparé, à la même échelle, à une pointe d’aiguille à repriser…

  

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L’abeille tente de retirer son dard qui se détache de son abdomen… 

 

En cas de piqûre d'abeille, il faut enlever le dard doucement et surtout sans appuyer sur la poche à venin qui le précède en grattant avec le dos d'un couteau ou d'un autre objet tranchant tout droit à travers le dard; il ne faut surtout pas utiliser de pince à épiler car elle presserait le sac à venin et augmenterait la quantité de venin libérée dans la plaie !

 

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Nettoyer ensuite la zone piquée à l'eau et au savon et placer de la glace enveloppée dans un gant de toilette ou autre et l'appliquer sur la piqûre pendant 10 minutes.

 

Si nécessaire, et dans l'immédiat, sans vouloir se substituer au praticien, un antihistaminique peut être appliqué pour aider à réduire les démangeaisons ou bien tamponner la piqûre avec du vinaigre ou, si vous n'en avez pas, d'une crème calmante (celle que vous avez sous la main dont Eurax, Quotane, Tropophane, Parfenac, Calmaderm, PO12, ou crème au Calendula.) A défaut, il vous reste la bonne vieille méthode ancestrale des apiculteurs qui cueillent des feuilles de trois arbres de variété différente, les froissent et les passent sur la piqûre... le mélange de chlorophylle ainsi obtenu contribue à atténuer la douleur. 

 

Au cours des prochains jours, surveiller la piqûre et regarder si des signes d'infection ne surviennent pas, tels que l'augmentation des rougeurs, gonflement, ou douleur, car en cas de réaction d’urticaire ou d'œdème qui s'étend, il faut se rendre sans tarder chez un médecin ou à l'hôpital.

 

Si tel était le cas, en attendant il faut absorber le plus rapidement possible un comprimé d'antihistaminique (du genre Xyzall ou Clarityne, Aerius, Kestin… si vous connaissez ces médicaments) et un corticoïde oral d'action rapide (Solupred 20mg ou Célestène 2mg, selon votre poids : 2 à 4 comprimés) mais demander au pharmacien avant de jouer à l'apprenti sorcier si vous ne les connaissez pas.

 

L'inhalation d'une bouffée d'un spray d'adrénaline (Dyspnée-Inhal) s'impose en cas de gêne respiratoire. En cas de choc, l'adrénaline injectable, indispensable est associée à un corticoïde ou un antihistaminique.

 

Astuce de grand-mère : On peut détruire le venin à l'aide de la chaleur car il est « thermolabile ». Pour cela, approcher de la piqûre une cigarette ou un fer à repasser (sans se brûler bien sûr !).

 

 

Rôle important des Gardiennes

 

Si par hasard un insecte ou même un petit mulot cherchait à s’introduire dans la ruche, il serait aussitôt condamné à mort, truffé de piqûres, puis carrément « momifié » par les gardiennes qui l’enfermeraient dans une gaine de propolis pour empêcher toute prolifération bactérienne par la suite lorsque le cadavre se décomposera.  

 

La propolis est en effet une matière complexe fabriquée par les abeilles à partir de leurs sécrétions et d'une série de substances résineuses, gommeuses et balsamiques que rapportent les butineuses avec le pollen à chaque voyage.

 

De consistance visqueuse, la propolis est recueillie par les abeilles sur certaines parties des végétaux, en général les bourgeons. Les principales essences produisant de la propolis sont les conifères (écorce de pins ou de sapins) et les bourgeons de plusieurs espèces de peupliers (qui en est la source la plus importante), d'aulnes, de saules, de bouleaux, de prunier, de frênes, de chênes, d'ormes et du marronnier.

 

 

15 - 0 propolis_goute.jpg   15 - 2 abeille chargée de pollen.jpg

Goutte de propolis sur un bourgeon et butineuse chargée arrivant à la ruche.

 

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Boulettes de propolis récoltées et Propolis déposé sur un rebord de cadre.

 

L'ouvrière butineuse transporte cette résine dans les corbeilles de ses pattes arrière (de la même façon que le pollen). Ces pelotes sont d'une couleur allant du jaune-clair au brun-vert.

 

Celles-ci ne sont pas stockées dans les alvéoles mais utilisées aussitôt par les ouvrières « cirières » qui les modifient en partie, par l’apport de leurs propres sécrétions (cire et sécrétions salivaires principalement), et l'appliquent au besoin.

 

 

Maintenant, voici quelques ordres de grandeur :

 

 

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Le poids d’une abeille est de 1/10 de gramme. 

 

Quand elle ne butine pas et qu'elle s'en va ou revient à la ruche l'abeille vole à une vitesse de 40 à 50 km/h selon les variétés ! 

 

Elle ramène à la ruche à chaque voyage la moitié de son poids, soit 0,05 gramme dont la moitié (0,025 g) est du nectar et l’autre moitié est du pollen ou de la propolis.

 

Sachant que chaque butineuse fait une vingtaine de voyages par jour, elle ramène donc 0,5 gramme de nectar chaque jour… mais comme elles sont environ 20000 butineuses par ruche en bonne santé, elles ramènent toutes ensemble près de 6000 g de nectar. Et les 6 Kg de nectar vont devenir 3 Kg de miel en quelques heures seulement après être passé de jabot de ventileuses (qui va l'enrichir en enzymes et faire évaporer l'eau inutile) à jabot de ventileuses !

 

Pour obtenir un Kg de miel les butineuses ont visité en moyenne 5 millions de fleurs !

 

En général, une butineuse parcourt 1 à 3 Km pour récolter son nectar à chaque voyage, sachant qu’elle fait environ 20 navettes par jour cela fait 30 Km en moyenne par jour soit 1400 Km dans sa vie.

 

Dans une vie moyenne (35 à 40 jours), une butineuse a donc récolté 25 g de nectar.

 

Un pot standard de 500 g de miel qui représente environ 1 Kg de nectar est le résultat du travail de 80 vies de butineuses qui, ensemble, ont donc parcouru 112000 Km soit presque trois fois le tour de la terre ou 3800 voyages de de la ruche au champ de fleurs et retour à la ruche !

 

Pensez-y avec empathie, et pour l'abeille, et pour l'apiculteur, la prochaine fois que vous vous installerez devant un pot de miel !

 

 19 Pot de  miel sur fond blog.jpg

 

La Ruche

 

Une ruche, c’est une simple boite en bois organisée pour accrocher des cadres verticaux sur lesquels l’apiculteur va fixer des plaques de cire gaufrées à l’aide de fils d’acier inoxydable, pour aider les abeilles à construire des alvéoles, sans les épuiser à produire elles-mêmes la cire nécessaire…

 

Il existe grosso modo deux types bien distincts de ruches du nom de leurs inventeurs.

 

1 - Les ruches « Langstroth » (imaginées par Lorenzo Lorraine Langstroth - 1810 / 1895 - un américain, petit fils d'un immigrant français) qui sont utilisées en Amérique du nord.

Il en existe des quantités de variances tenant plus au fait qu’on a voulu fabriquer des ruches Langstroth en Europe mais avec des dimensions en système métrique qui ont fait qu’elles ne sont plus du tout standard.

 

Sur le modèle Langstroth, le corps et la rehausse, sont strictement identiques. Cela permet de les inter-changer et de n'avoir qu'un seul type de cadres. Ce modèle est recommandé pour les transhumances et les régions aux hivers non rigoureux.

 

 

2 - Les ruches « Dadant » (imaginées par Charles Dadant qui naquit en France à Vaux-sous-Aubigny en 1817 et mourut en 1902 à Hamilton, Illinois, où il avait émigré en 1863. Charles Dadant est reconnu comme l'un des fondateurs de l'apiculture moderne) qui sont principalement utilisées en Europe.

 

Sur le modèle Dadant le corps est deux fois plus grand que la rehausse afin de favoriser le stockage des provisions hivernales et l’élevage du « couvain », qui permets de réagir avec rapidité pour la conception de jeunes ouvrières afin de s’adapter au plus près aux campagnes de floraison.

 

Il est donc particulièrement important pour l’apiculteur de contrôler en permanence la quantité de couvain pour qu'il soit toujours prêt 21 jours à l’avance (le temps d’une gestation d’ouvrière !) pour optimiser le peuplement de la ruche lorsqu’il est prévu une campagne de floraison notamment dans le cas de la transhumance. Il faut savoir que pour la production maximale, il faut une colonie d’environ 50 à 70000 ouvrières. Après la floraison, les colonies se réduisent naturellement d’elles-mêmes) !

 

Mes Ruches, que je trimbale depuis cinquante ans (sic !), sont du type Dadant…

 

Elles possèdent une dizaine de grands cadres pour le « couvain » mesurant 41 cm x 26 cm dans le corps de la ruche et de plus petits, mesurant la moitié moins, soit 41 cm x 13 cm, pour stocker le miel dans des rehausses que l’on peut superposer sur plusieurs étages en fonction des besoins si la production était exceptionnelle. Entre le corps de la ruche et les rehausses on place un plancher de rehausse grillagé pour empêcher la reine de passer et daller y pondre. Donc les alvéoles des rehausses ne sont qu'une réserve de miel pour la colonie.

 

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 NB : je me suis trompé... le plancher se situe entre le corps et la rehausse... (;o)

 

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Ruche Dadant avec auvent, plancher d’envol, corps, rehausse surmonté d'un plancher.

 

J’ai équipé les miennes d’une casquette-auvent de protection pour la pluie, d’un plancher d’envol muni d'une grille à tiroir de récupération du pollen et d’une réduction d’entrée du type Langstroth à glissière qui permet de réduire le nombre de passages d’entrée (cf. ci-dessous) voire fermer complètement la ruche pour la déplacer pendant la nuit avec sa colonie pour l'amener au milieu d'un champs en fleurs (cas de la transhumance).

 

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Et j’ai peint le toit de chaque ruche d’une couleur criarde différente pour permettre aux butineuses de repérer facilement leur ruche de loin !

 

Chaque Ruche est équipée de 10 cadres à couvain et de 9 cadres de rehausse

 

 

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Le corps de la Ruche et ses 10 cadres à couvain

 

 

Et pour renouveler les cadres de rehausse, après avoir récupéré la cire des blocs d'alvéoles endommagées, je place une feuille de cire gaufrée entre les fils de fer inox tendus en assurant leur fixation par quelques points de cire, de façon à obtenir des alvéoles uniformes et éviter aux abeilles de consacrer trop d’énergie à fabriquer elle-mêmes les alvéoles.

 

25 hausse-dadant-9-cadres-pour-ruches-10-cadres.jpg26 cadre-avec-fils-verticaux.jpg

La rehausse 9 cadres, et un cadre nu

 

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Voici les plaques de cire gaufrée pré-façonnées utilisées pour faciliter la construction des alvéoles.

 

Nota-Bene : la forme hexagonale de la section des alvéoles est optimale quant à la quantité de cire indispensable pour en élever les parois ; dès les années 1712, il a été établi par l'astronome franco-italien Giacomo Maraldi, de l’Observatoire de Paris - né à Nice en 1665 / mort en 1729, neveu de Jean-Dominique Cassini, le 1er directeur de l’Observatoire de Paris, géomètre Euclidien de renom, nommé par Louis XIV, que le fond des alvéoles, qui n'est pas plat mais composé de trois losanges égaux superposés, présente des losanges dont les angles ne font pas respectivement de 120° et 60°, mais 109° 28' et 70° 32', les alvéoles localisées sur l'une des faces des rayons n'étant pas positionnées en face de ceux de la face opposée mais de façon décalée (l'axe d'une alvéole d'une face est toujours localisé dans le prolongement de l'intersection de la paroi commune à trois alvéoles contiguës de l'autre face).

 

Or on peut démontrer que cette propriété correspond, pour les alvéoles, à un volume maximum pour une surface donnée : la quantité de cire utilisée est par conséquent idéalement minimisée (le cosinus de l'angle optimal vaut 1/3 et correspond bien à 70° 32' !).

 

Avec ses mandibules l’ouvrière cirière étire d'instinct les amorces d’alvéoles des plaques gaufrées industrielles (dans la photo qui suit, on voit bien le fil d’acier inox qui fixe la plaque de cire gaufrée au cadre)

 

28 Cireuses 1.jpg    29 Cireuses 2.jpg

 

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 Là, les ouvrières cirières sont alignées comme à la bataille pour étirer les alvéoles !

 

34 Cirière faisant du zèle.jpg    32 Cirières 5.jpg

Les cirières font du zèle ! elles construisent même des alvéoles en bout de cadre…

 

Pendant ce temps, d’autres cirières s’affairent pour « operculer » consciencieusement les alvéoles dans lesquelles la reine vient de pondre un oeuf, et que des ouvrières ont rempli de miel, en fabriquant les opercules avec leur glande à cire.

 

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Et le travail de l’ouvrière butineuse ne s’arrête jamais… jusqu’à la mort ! Pas de retraite à 60 jours…

 

La danse des butineuses

 

Un scientifique allemand, Karl VON FRISCH, en 1921, est arrivé à décrypter la danse des abeilles. Il  fut ensuite relayé par plusieurs de ses élèves.

 

Dès leur arrivée sur la plage d’envol au retour de leur découverte, les butineuses qui ont trouvé un champ de fleurs conséquent vont communiquer avec leurs antennes et leurs ailes par une danse spécifique, à toutes les autres butineuses de la ruche dans le noir absolu pour que toutes soient au courant.

 

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Ces ouvrières extraordinaires communiquent  la position des champs de fleurs en effectuant une danse en huit sur les rayons de la ruche.

 
L’angle du trajet frétillant (elles remuent leur abdomen par rapport à la verticale) indique la direction du champ de fleurs par rapport au soleil, tandis que la fréquence des mouvements de l’abdomen exprime la distance.

 

J’ai essayé de rendre le principe dans l’image suivante :

 

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Dans la pénombre de la ruche, les autres ouvrières perçoivent la danse par le biais de vibrations quelles détectent avec leurs antennes et leurs pattes et elles sont informées du genre de fleurs découvertes par l’odeur de la butineuse qui en est imprégnée… Et elles vont aussitôt suivre les conseils donnés.

 

Pour mieux comprendre la danse des abeilles, vous pouvez visionner la vidéo qui suit à partir de la 14ème minute (avec l'index de votre souris, faire avancer le petit ascenseur bleu pétrole vers la droite jusqu'à 14'30")

 

 

 

 

 

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Commençons par l’observer en train de butiner… Ici des fleurs d’amandier, les premières fleurs du printemps.

 

Elle aspire le nectar, ce jus sucré contenu dans le pistil des fleurs avec sa langue en forme de trompe tandis que du pollen s’accroche aux poils de ses pattes…

 

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On la voit pomper le suc du pistil avec sa trompe tandis que du pollen s’accroche à ses pattes (c’est ça qui permets la pollinisation des fleurs)

 

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En voici une butinant une gaillarde,

 

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En voici une en train de butiner une fleur de lavande

(photo prise à la Chaise Dieu lors du festival de musique 2014… {;o).

 

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En voici une autre butinant une fleur de bleuet !

 

 

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 Et
 des immortelles…

 

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Ou des gueules de loup !

 

NOTA BENE : selon les fleurs que va butiner l'abeille, elle va fournir un miel qui reflètera les fleurs butinées. Pour cela l'apiculteur est amené de temps à autres à déplacer ses ruches pour les mettre à proximité des champs de fleurs et de récolter le miel à plusieurs reprises pour bien différencier ses arômes. C'est ainsi que l'on peut avoir du miel de lavande après avoir récolté du miel de trèfle ou du miel d'aubépine...

 

On trouve aussi du miel de sapin...

 

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mais me direz-vous, les sapins n'ont pas de fleurs ! Exact, c'est pourquoi on devrait parler dans ce cas de miellat et nom de miel puisque en fait l'abeille butine la sève des sapins qui suinte au sommet des bourgeons et qui est un mélange de propolis et de sève. Communément, pour ne pas jeter le doute dans l'esprit du consommateur, le miellat de sapin est tout de même autorisé à être appelé miel ! 

 

 

Les abeilles n’aiment pas les odeurs fortes (bonnes ou mauvaises) et l’apiculteur, pour éviter de se faire piquer les « endort » avec de la fumée qu'il produit avec un « enfûmoir », une sorte de petit poêle de fer blanc muni d’un soufflet pour attiser la combustion, dans lequel il fait brûler des herbes sèches mais aussi quelques brins de plantes odorantes fraîches telles que romarin, lavande ou fleurs de trèfle pour refroidir la fumée (la fumée chaude les exciterait plutôt que de les anesthésier momentanément).

 

Certains apiculteurs utilisent du carton ondulé qui contient des solvants qui « les font planer » quelques minutes pendant qu’ils visitent la ruche.

 

 45 enfumoir-type-dadant-en-inox.jpg46 - enfumoir.jpg

 

L’apiculteur examine chaque cadre les uns après les autres après avoir retiré le cadre de rive sur le côté, qu’il dépose momentanément pour lui permettre de les déplacer facilement sans risquer de blesser des ouvrières.

 

 47 un-gros-plan-de-la-ruche.jpg

 


Il évalue alors l’état de reproduction du couvain et s’assure que la population prolifère, quitte à supprimer des larves de bourdons s’il constate qu’il y en a trop… pour favoriser la production d’ouvrières (c'est facile, les alvéoles contenant des bourdons sont surmontées d'un opercule en forme de petit dôme, car ils sont beaucoup plus gros qu'une ouvrière).

 

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Bien entendu en visitant ses ruches toutes les semaines, l’apiculteur peut constater le développement de ses colonies, voire si tout va bien et si la reine fait bien son travail !

 

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Là, des ouvrières sont en train de remplir les alvéoles avec le miel qu’elles viennent de déglutir de leur jabot.

 

50 Emplissage.jpg
 

Chaque hausse contient 9 ou 10 cadres, dont le central sert de repère.

 

C’est souvent à partir de lui que les autres prospèrent, et c’est donc celui que l’apiculteur va examiner en premier pour faire sa visite.

 

Ce cadre accueille des alvéoles utilisées pour l’élevage des larves.

 

 53 agrandissement.jpg

 

Agrandissons l’image encadrée en rouge pour observer des alvéoles : les voici vues de plus près (on distingue bien au centre des larves) en train de recevoir du miel pour leur permettre de se développer).

 

80 - Abeille a -2 jours.JPG

Là, pardon, on a endommagé un cadre qui fait apparaître des larves de 18 jours... Assassins !

 

 

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Et voici la Reine !

 

Sa Majesté peut pondre jusqu’à 2000 œufs par jour et sans s’arrêter la nuit !

 

 55 - Nourricière cour de la reine.jpg

La Reine en train de pondre et sa cour !

 

Elle se reconnaît à son abdomen très long et son thorax porte une petite pastille sur laquelle l’apiculteur, pour s’en souvenir, marque au feutre l’année de sa naissance afin de la remplacer tous les deux à trois ans car une reine vieillissante n’arrive plus à pondre le nombre d’œufs capable d’assurer à la ruche son développement.

 

La Reine vit entre 4 et 5 années… mais régulièrement l’apiculteur préfère la remplacer avant qu’elle ne meure, et c’est pourquoi, dans une ruche qu’il surveille de plus près, il va faire un élevage de reines en surveillant attentivement leur développement. En effet, il ne faut que 14 jours pour faire naître une reine.

 

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Éclosion naturelle d’une nouvelle Reine aidée par 4 ouvrières.

 

 

Environ une semaine après sa naissance, la jeune reine s'envole hors de la ruche.

 

C'est un phénomène difficile à observer. Elle est poursuivie par tous les mâles de toutes les ruches des environs. Seuls les plus rapides arriveront à s'accoupler (il faut signaler qu’un seul y parviendra mais ça lui coûtera la vie car il sera foudroyé en plein vol après sa prestation !). La reine rentre ensuite à la ruche et, quelques jours après, elle commence à pondre.

 

Vous pouvez utilement visionner la fécondation (cela ne dure que quelques secondes) sur une photo assez extraordinaire extraite du film de Marcus IMHOFF ci-dessous !

 

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Ca y est, le faux bourdon a « fait son affaire » et la Reine pourra pondre 2000 œufs fécondés par jour en conservant pendant un an dans une petite capsule séminale de son abdomen le sperme du malheureux mâle qui va tomber raide mort au sol après l’accouplement (gloups !).

 

Au départ, rien ne distingue un œuf d’ouvrière d’un œuf de Reine… la seule différence provient du fait que l’on va charger l’alvéole d’une reine non pas de miel mais uniquement de gelée royale qui va permettre son développement plus rapide.

 

Si l’on n’y prend pas garde, deux reines qui éclosent dans une ruche est une catastrophe… ou bien elles vont se battre jusqu’à ce que mort s’ensuive, et alors elle va s’enfuir emmenant avec elle la moitié de la colonie, laissant l’autre moitié orpheline.

 

D’instinct, les ouvrières vont faire éclore une nouvelle reine en emplissant une alvéole uniquement avec de la gelée royale dès qu’elles sentent que leur Reine officielle est vieillissante (après la troisième année en général).

 

Là, l’apiculteur va devoir réintroduire une nouvelle reine dans la ruche orpheline en prenant des précautions pour qu’elle ne soit pas rejetée par la colonie et va, en même temps, devoir récupérer l’autre moitié qui est allé constituer un essaim quelque part à quelques centaines de mètres avant qu’une ou plusieurs ouvrières gardiennes exploratrices repèrent un endroit où l’essaim pourrait s’installer ; et l’essaim peut ainsi parcourir plusieurs kilomètres et disparaître dans une anfractuosité de rocher ou un tronc d’arbre creux en quelques heures !

 

Dans le film que Marcus IMHOOF a tourné pour la sauvegarde des abeilles, (cf. plus loin ou dans l'article consacré à l'enjeu mondial pour l'avenir de l'humanité en cliquant ici pour l'ouvrir dans un nouvel onglet) il a équipé quelques gardiennes exploratrices d’un petit radar embarqué miniaturisé qui a permis à son équipe de pouvoir les suivre dans leur recherche d’un nouveau site…

 

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D’ailleurs, lorsqu’on repère un essaim, ou que quelqu’un a prévenu les pompiers ou une association d’apiculteurs de sa présence, un apiculteur agréé qui a été informé va essayer de le récupérer avec une sorte de filet à papillons spécial quitte à couper la branche de l’arbre sur lequel il se sera fixé si ce n’est pas votre cheminée ou le volet de votre entrée de maison !

 

 

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Notez bien que l’apiculteur chevronné de la photo travaille à tête nue !

 

À partir de l’essaim récupéré, on arrive à lui faire peupler une ruche vide d’instinct en plaçant l’essaim sur un drap blanc devant la ruche à peupler, et en le secouant pour dégager la reine afin de la faire entrer de force dans la ruche, quitte à la saisir entre deux doigts…

 

Toutes les abeilles vont la suivre !

 

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Enfin, deux à trois fois par an, après chaque « campagne de butinage », l’apiculteur va récolter le miel emmagasiné dans les rehausses.  

 

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La plupart des apiculteurs sont obligés pour cela de pratiquer la transhumance pour transporter leurs ruches au milieu même des champs de fleurs au fur et à mesure des floraisons pour profiter au maximum des possibilités offertes en commençant par les amandiers, les acacias, les arbres fruitiers en fleurs, le colza, les lavandes… etc.

 

Cela les oblige à fermer leurs ruches de nuit pour être sûrs que toutes les abeilles sont rentrées, de les charger sur un camion de nuit et de les emmener immédiatement avant que le jour se lève sur le bord des sites où il y a des fleurs spécifiques à butiner. Ainsi, les apiculteurs de la Miellerie de l'Oratoire emmènent leurs ruches sur les hauts plateaux d'Ardèche pour récolter le miel de châtaignier, puis dans le Jura pour le miel d'épicéa.

 

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Et voilà, on est prêt à la fin de la nuit...

                                                               

Pour récupérer le miel spécialisé après chaque campagne de butinage, il va devoir désoperculer les cadres des rehausses qu’il aura ramené à son atelier avec un couteau spécial qui ne va enlever que la couche de cire des opercules que l’on récupèrera précieusement d’abord parce qu’on va en obtenir du miel résiduel resté attaché à l’opercule pour ensuite faire fondre la cire pour en faire des pains que  l’on confiera à l’atelier qui prépare les feuilles d’alvéoles gaufrées ou pour tout autres sortes d’usages.

 

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Mais un apiculteur professionnel peut aussi utiliser un désoperculateur automatique comme à la Miellerie de l'Oratoire dans lequel on introduit les cadres de rehausse les uns après les autres et le désoperculage se fait automatiquement laissant couler le miel dans un bac.  

 

64 - miellerie de l'Oratoire - desoperculage auto.JPG    65 - miellerie de l'Oratoire - desoperculage.JPG

 

66 - 1 - miellerie de l'Oratoire - desoperculation.JPG    66 - 2 -  desoperculateur 3.jpg
Même avec une machine on est bien obligé d'intervenir à la main de temps en temps



On place ensuite les cadres verticalement dans les paniers en fil de l'extracteur qui n'est ni plus ni moins qu'une centrifugeuse qui va plaquer le miel contre les parois de la cuve par la seule force centrifuge en tournant.

 

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Celui de la Miellerie de l'Oratoire est énorme (il peut contenir 40 cadres soit le contenu de 4 ruches!), et est équipé d'un gros moteur qui lui permets de tourner dans les deux sens pour vider l'une et l'autre face des cadres. 

 

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Il rejette ensuite le miel dans une grande cuve rectangulaire (celle précisément où est tombée (notre petite Noémie!) ou on va le laisser se décanter quelques heures pour permettre aux déchets d'opercules et de cire de surnager ce qui permettra un premier filtrage (Noémie a flotté tout de suite!). 

 


72 - Noémie ne va pas tarder !.jpg

 

 

Puis, après cette première décantation, le miel est repris par une pompe pour passer à plusieurs reprises dans des filtres.

 

 

68 - 4 - reprise de la centrifugeuse pour filtrage.jpg  IMG_20150806_170149.jpg

 


Bien sûr, pour un apiculteur-amateur comme moi, il suffit de filtrer le miel qui est sorti de la centrifugeuse à manivelle dans trois passoires dont la trame est de plus en plus fine.

 

Et pour qu'il devienne bien clair, on va le faire passer à travers une poche d'étamine.

 

69  - 1 - filtrage.JPG  69 - 2 - Filtrage.JPG

Enfin quand toutes ces opérations sont terminées, on va laisser le miel se reposer dans un maturateur, une ou deux journées pour laisser aux enzymes le temps de faire leur travail et laisser enfin toutes les matières qui pourraient encore rester en suspension de se déposer avant de le reprendre et le mettre en pots.

 

73 - maturateur.jpg

Ceci est un maturateur pour amateurs...

 

Dans une grosse miellerie comme celle de l'Oratoire on utilise toute une batterie de maturateurs comme celle qui est dans le magasin de vente et devant laquelle mon fils Sébastien est en train de se remettre de ses émotions après avoir laissé le soin à l'apicultrice et à Béa de laver sa fille Noémie de la tête aux pieds avec de l'eau chaude pour dissoudre le miel qui lui collait encore à la peau !

 

74 - Boutique de la miellerie de l'Oratoire.JPG    IMG_20150806_172837.jpg

 

Et voilà, toute l'histoire de la fabrication du miel qu'il ne reste plus qu'à conditionner en pot de verre de préférence !

 

 

 


 

 

 

« Si l'abeille venait à disparaître, l'homme n'aurait plus que quelques années à vivre ». Cette citation attribuée à Albert Einstein illustre l'importance de prendre conscience des efforts que nous devons tous faire pour diminuer la pollution qui nous entoure ! 

  

Il est un phénomène encore plus préoccupant que la cause de la pollution mais on est pas encore arrivé à découvrir la cause exacte hormis celle que l'on soupçonne de la pollution… C’est le « CCD » (pour « Colony Collapse Disorder » – autrement dit « Syndrôme de disparition des abeilles »).

 

Mais je ne m’étendrai pas sur ce problème (qui allongerait trop cet article qui se veut, avant tout, un article de vulgarisation pour les béotiens) sur lequel sont en train de se pencher des quantités de chercheurs notamment à Berne en Suisse (cf. mon article sur la sonnette d’alarme qu’a tiré le cinéaste Marcus IMHOOF en cliquant ici) et en France, précisément à l'INRA d'Avignon.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le phénomène vous pouvez cliquer ici pour avoir une information très complète.

 

 


 

Princesse Noémie va prendre son bain de miel !...

 

 

IMG_20150806_170600.jpg

Quelques minutes avant !...

 

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et voici la cuve de 500 litres dans laquelle s'est baignée Noémie !

 

0 - 1 Noémie ressort de la cuve !.jpg    102 Noémie ressort de la cuve !.jpg
Et 1 minute après ! Pour l'apicultrice qui fait visiter sa miellerie tous les jours, c'était une première !

 

Il fallait le lait de 700 ânesses pour remplir la baignoire de la Reine Cléopâtre, pourquoi pas un bain de miel pour la Princesse Noémie pour qui ont travaillé quelques milliers d'abeilles ?... C'est bon pour la peau parait-il !

 

IMG_20150806_170848.jpg    IMG_20150806_171236.jpg
Au début elle riait jaune, mais sans sa robe c'était marrant tout compte fait !

 


 

 



11/08/2015
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