LA CONVENTION CITOYENNE, UNE VRAIE RÉVOLUTION ! (rappel Juin 2020)

 

Savez-vous que la crise climatique qui nous attend sera infiniment pire

que celle que nous traversons avec la Covid-19.

Elle pourrait tout simplement rendre notre planète inhabitable !

 

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En cliquant sur le logo qui précède, vous pouvez la découvrir et nous aider à la faire respecter !

 

 

Pour accompagner cette visite, une autre musique extraite du film « Demain »,

en reconnaissance au réalisateur Cyril Dion qui a bien voulu se porter garant de la Convention Citoyenne…

Voici « To morrow » (autrement dit « Demain »!) composée et interprétée par Frederika Sthal.

Au cas où vous souhaitiez l'arrêter, il suffit de cliquer ci-dessus sur les symboles :

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Bonjour à tous,

 

J'ai conservé mon âme rebelle et les bons réflexes du « CONSEIL DES SAGES » que notre Maire, et ex-Président du Grand Avignon a arbitrairement suspendu en novembre 2017...

 

Tant que nous nous comportions en gentils petits citoyens soucieux du bien-être et du « bien vivre ensemble » des Villeneuvois, ce « CONSEIL DES SAGES », l'un des premiers à avoir été mis en place en France dans le cadre de la démocratie participative, une innovation, passait pour être l'expression d'une grande ouverture d'esprit de notre premier magistrat communal...

 

Mais lorsque le « CONSEIL DES SAGES » a commencé à vouloir aller bien plus loin que la simple rédaction des déclarations d'impôts des personnes âgées, de la lutte contre les tags, le recensement des panneaux publicitaires sauvages, les aménagements pour handicapés ou la permanence de la « Ligue contre le Cancer » notre maire a vu rouge et n'a même pas eu le courage de nous le dire de vive voix.

 

C'est que nombre de concitoyens avaient leur mot à dire sur le Plan d'Occupation des sols, sur les projets d'aménagement urbain... Et comme toujours, on veut bien des logements sociaux, mais pas près de chez soi... Bref, la préfecture lui a retiré le droit d'accorder les permis de construire et le remède s'est avéré pire que le mal.

 

Notre maire a fait fermer la salle du CCAS où nous tenions nos réunions et s'est contenté de faire dire pas sa première adjointe que le « CONSEIL DES SAGES » était  suspendu, sans autre forme de considération du travail accompli pendant ces trois derniers mandats ! Il l'est toujours aujourd'hui... 

 

Depuis, plus rien, circulez il n'y a rien à voir... Sauf que Mr le Maire ne s'est pas représenté pour des raisons de convenances personnelles et notre première Adjointe, a donné sa démission en tant que Sénatrice du Gard pour se présenter aux élections communales et être élue au premier tour avec une confortable majorité encourageante. Gageons qu'elle aura à cœur de remettre l'organe en route. 

 

Cela dit, à un niveau bien supérieur à nos petites préoccupations communale d'une petite ville de 12000 habitants, je pense qu'il est important de se faire le relais des résultats de l'opération « Grand Débat de 2019 » qui a fait couler beaucoup d'encre que l'on croyait avoir été inutile, comme d'habitude avec les politiques.

 

Revenons quelques mois en arrière après la crise des « gilets jaunes » qui a empoisonné la vie de millions de Français, tous les weekends dans leurs déplacements, pendant près d’une année !

 

En conclusion du grand débat en avril dernier, qui se proposait de mettre fin à l’agitation des gilets jaunes dont la plupart étaient sincères, un grand nombre désespérés, mais un petit nombre avait trouvé là une bonne tribune pour faire parler d’eux et se donner l’illusion d’être devenus importants voire indispensables.

 

Une causerie aperçue dans mes recherches m'a quelque peu interpellée en octobre 2020. C'est une vidéo assez longue dans laquelle Albert DUPONTEL interviewé sur son dernier film ADIEU LES CONS quant à la résilience. Je vous propose de le visionner plus tard (elle dure près d'une heure trente!).

 

 


 

 

Bref, le mouvement « gilets jaunes » était devenue du grand n’importe quoi, faute d’encadrement et de concertation et Emmanuel Macron avait, fort à propos, annoncé la création d’un « Conseil de Participation Citoyenne » réunissant 150 citoyens tirés au sort pour faire le tri des idées du Grand Débat et faire les propositions qui s’imposaient au gouvernement.

 

NEUF MOIS APRES LE DÉBUT DE SES TRAVAUX,

LA « CONVENTION CITOYENNE POUR LE CLIMAT »

VIENT DE VOTER SES MESURES LE DIMANCHE 21 JUIN 2020 !

 

Cent cinquante citoyens, cent cinquante propositions !

 

Cette arithmétique, en apparence élémentaire, est le résultat d’un long cheminement de neuf mois, parfois sinueux.

 

De session en auditions, de groupes de travail en assemblées, il a mené les Français du « Conseil de Participation Citoyenne » devenu la « Convention Citoyenne pour le Climat », la plupart néophytes sur les questions environnementales, à proposer un nouveau modèle pour « changer en profondeur la société » afin de répondre à la crise climatique.

 

Ils ont révélé le contenu de leurs travaux ce jeudi 3 juin 2020, à la veille de la session conclusive qui s’est tenue du vendredi 19 au dimanche 21 juin.

 

Durant ces trois jours, les citoyens ont dû débattre et voter chacune de leurs propositions élaborées dans le cadre de leurs cinq groupes de travail (se loger, se déplacer, se nourrir, consommer, produire et travailler) - une forte proportion devrait être adoptée.

 

Ils se sont prononcés aussi sur une révision de la Constitution, sur l'opportunité d'un référendum ainsi que sur les sources de financement de leurs mesures.

 

Leur rapport final a été remis à l'exécutif dimanche après-midi. Depuis, certes ça bouge, mais des membres du gouvernement s'escriment à détricoter cet admirable travail réalisé par les 150 au fur et à mesure des difficultés qu'ils rencontrent pour les faire appliquer... C'est plus facile de céder aux lobbies que de se montrer ferme et préparer un avenir meilleur. Ca n'est pas là du complotisme, mais la triste réalité de la faiblesse humaine (de nos politiques)

 

 

 

Vous pouvez intervenir, vous DEVEZ intervenir !

Je vous en prie, lisez cet article jusqu'au bout...

 

C'était très enthousiasmant de voir des citoyens de tous horizons s'impliquer autant, délibérer et débattre, se félicite Laurence Tu­biana, la coprésidente du comité de gouvernance de la convention. Ils sont allés jusqu’â un grand niveau de détails dans de nombreuses thématiques car la transition écologique touche tous les aspects de la vie et de la politique. »

 

Depuis le 4 octobre 2019, les 150 volontaires tirés au sort pour participer à cette expérience démocratique d'une ampleur inédite, voulue par Emmanuel Macron pour tenter de répondre à la crise des « Gilets Jaunes », ont travaillé sans relâche afin de répondre à la question : comment réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 dans un esprit de justice sociale ?

 

Ces lycéens, médecins, sapeurs-pompiers ou agriculteurs, âgés de 16 à 80 ans, originaires de toutes les régions françaises, se sont réunis à six reprises au Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) à Paris et ont tenu deux visioconférences pendant la crise sanitaire.

 

Début avril, ils ont participé à la réflexion sur la sortie de crise en envoyant cinquante pistes de mesures à l'exécutif.

 

Désormais, ils rendent publiques l'ensemble de leurs 150 propositions, rassemblées dans deux documents de près de 500 pages.

 

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Les 150 sur les marches du CESE ce mardi 23 juin 202 !

 

COMMENT LES CANDIDATS ONT-ILS ÉTÉ SÉLECTIONNÉS ?

 

La sélection des participants a débuté le 26 août 2019 et s’est terminée fin septembre.

 

L’institut Harris Interactive a passé environ 250 000 coups de fil au hasard pour trouver les 150 citoyens volontaires.

 

Parmi les personnes contactées, 30% ont rapidement donné leur accord, 35% se sont dites intéressées par la démarche et 35% ont refusé de participer, indique un rapport publié le 1er octobre 2019 sur le site de la « Convention Citoyenne ».

 

Afin que ce panel soit le plus représentatif de la société française, plusieurs critères de sélection ont été pris en compte comme le sexe, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle ou encore la zone géographique. 

 

Ainsi, 51% de femmes et 49% d’hommes composent cette Convention et sont répartis en six catégories d’âge.

 

Tous les niveaux de diplômes sont également représentés, tout comme les catégories socio-professionnelles : on compte en effet 10 % d’ouvriers, 16% d’employés, 16% de professions intermédiaires, 9% de cadres supérieurs et professions libérales, 4% d’artisans, commerçants et chefs d’entreprises et seulement 1% d’agriculteurs. 

 

Les inactifs (18%) et les retraités (27%) prendront également part aux discussions.

 

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Tableau extrait du site de la Convention Citoyenne pour le Climat.

 

 

Les citoyens viennent enfin de toutes les régions de la France. Ainsi, 9% de citoyens originaires de Nouvelle-Aquitaine ont rejoint cette convention, 20% viennent d’Île-de-France, 11% d’Auvergne-Rhône-Alpes, 7% du Grand Est.

 

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COMMENT SE SONT-ILS ORGANISÉS ?

 

Les 150 citoyens choisis ont dû se rendre disponibles durant six weekends de trois jours à Paris afin de travailler à l’élaboration de propositions pour limiter le réchauffement climatique. 

 

La première session a débuté le weekend du 4,5 et 6 octobre. 

 

Les participants ont été défrayés et rémunérés à l’image des jurés d’assise sélectionnés au hasard au tribunal et ont perçu 86,24 € par jour, a fait savoir Cyril Dion, l’un des trois garants de la Convention Citoyenne pour le climat.

 

Les 150 participants ont notamment été formés à la question climatique et ont rencontré plusieurs experts.

 

 

QUELS ONT ÉTÉ LES THÈMES ABORDÉS ?

 

Chaque session de travail a été espacée de trois semaines, permettant aux participants de mûrir leur réflexion autour d’une seule question : comment diminuer d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre françaises à brèves échéances ?

 

Lors de la première session, les 150 membres de la convention citoyenne ont reçu « un premier socle d’informations et d’éléments d’état des lieux (relatifs aux consensus scientifiques, aux actions déjà mises en œuvre et aux écarts entre la trajectoire souhaitable pour limiter le changement climatique et la réalité) ».

 

Les premiers travaux ont consisté à échanger avec des scientifiques afin d’avoir une idée très claire de la situation actuelle, réfléchir aux blocages qui sont aujourd’hui rencontrés au niveau individuel et dans la société (logement, déplacements, alimentation, travail, consommation, production…), et identifier toutes les questions qu’ils se posent sur le sujet.

 

Chaque session s’est conclue par une synthèse et des pistes à explorer pour les sessions suivantes. Les participants s’étaient engagés à remettre leurs propositions définitives courant février 2020 mais hélas c’était sans prendre en compte la crise du Covid 19…

 

 

ET APRÈS ?

 

Et après ? Si les propositions sont jugées concrètes et applicables, Emmanuel Macron a, en tout cas, promis d’étudier chacune d’elles. « Ce qui sortira de cette Convention sera, je m’y engage, soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum soit à application réglementaire directe », avait déclaré le chef de l’État devant les journalistes.

 

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Le Conseil Economique Social et Environnemental qui a accueilli la Convention Citoyenne

 

ET BIEN NOUS Y VOILA, NOUS Y SOMMES !

 

Pour vous informer le plus exactement possible sur cette innovation extraordinaire je me suis permis d’emprunter des extraits du papier qu’en ont fait les deux journalistes, Rémy Barroux et Audrey Garric, dans le journal Le Monde du samedi 20 juin 2020…

 

La mesure certainement la plus emblématique est celle de la révision de la Constitution.

 

Les 150 citoyens souhaitent amender le préambule du texte fondamental, pour préciser que « la conciliation des droits, libertés et principes ne saurait compromettre la préser­vation de l’environnement, patrimoine commun de l'humanité ».

 

Ils veulent également ajouter à l'article premier que « la République garantit la préservation de la biodiversité, de l'environnement et lutte contre le dérèglement climatique ».

 

Ils proposent en outre de créer un Défenseur de l'Environnement, à l'image du Défenseur des Droits.

 

La majorité des 150 Citoyens est attachée à l'idée d'une réforme constitutionnelle - une idée qui leur a été soufflée par Nicolas Hulot lors de son audition en novembre.

 

Ils défendent cette révision pour sa portée symbolique, le débat de société qu'elle pourrait occasionner et l'outil juridique supplémentaire qu'elle constituerait, même si la préservation de l'environnement est déjà un objet de valeur constitutionnelle à travers la Charte de 2004.

 

LES THÉMATIQUES SOUMISES AUX 150 :

 

Elles concernent 5 grands sujets que nous développons ci-dessous : Se déplacer / Se Loger / Se nourrir / Consommer / Produire et Travailler 

 

 

1) SE DÉPLACER

 

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 11 objectifs

 

Les déplacements représentent aujourd’hui 30% des émissions de gaz à effet de serre en France. Mieux se déplacer personnellement et transporter autrement les marchandises est essentiel.

 

Découvrir les objectifs de la thématique

 

Les citoyens se sont attaqués aux transports, secteur le plus polluant en France, et en particulier, à la voiture individuelle, responsable de 60 % des émissions de gaz à effet de serre.

 

La proposition qui a créé le plus de débats dans leurs rangs est celle qui consiste à réduire la vitesse sur les autoroutes de 130 km/h à 110 km/h dès 2021 !

 

« Cette proposition peut être vécue comme une limitation de liberté et une perte de temps », reconnaissent-ils, alors que le passage de 90 km/h à 80 km/h sur les routes secondaires avait créé la polémique. Pour la « rendre acceptable », ils notent que la mesure permet de réduire les émissions (de 20 % en moyenne), de faire des économies de carburant et de réduire la mortalité.

 

Ils souhaitent par ailleurs faire évoluer « rapidement » le parc automobile, alors que la loi prévoit la fin des véhicules thermiques en 2040.

 

Ils proposent, entre autres, d'interdire, dès 2025, la commercialisation de véhicules neufs très émetteurs (plus de 110 g de CO2/km), d'instaurer des prêts à taux zéro pour l'achat d'un véhicule propre et d'augmenter les bonus pour les véhicules peu polluants tout en renforçant « très fortement » les malus pour ceux qui polluent.

 

Afin d'encourager d'autres modes de transport, ils veulent réhausser les montants du fonds vélo de 50 millions à 200 millions d'euros par an pour financer des pistes cyclables, interdire l'accès aux centres-villes pour les véhicules les plus polluants et accroître l'usage du train, notamment en réduisant la TVA sur les billets et en investissant dans les infrastructures.

 

Enfin, ils souhaitent limiter « les effets néfas­tes » du transport aérien. Ils proposent d'orga­niser peu à peu, d'ici à 2025, la fin des vols intérieurs sur les lignes où « il existe une alterna­tive bas carbone satisfaisante en prix et en temps [sur un trajet de moins de quatre heu­res] ».

 

Les Citoyens entendent aussi interdire la construction de nouveaux aéroports et l'ex­tension de ceux existants. Ils souhaitent éga­lement renforcer l'éco-contribution kilométrique créée en 2019, dont le « montant est bien trop faible pour avoir un effet dissuasif », avec une modération pour les DOM-TOM.

 

 

2) SE LOGER

 

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 3 objectifs

 

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’habitat, il faut revoir les bâtiments dans leur ensemble. Comment se loger dans une ville végétalisée, rénovée et moins polluante ?

  

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En ce qui concerne les bâtiments, deuxième secteur le plus émetteur, les 150 volontaires proposent tout d'abord de contraindre les propriétaires occupants et bailleurs à rénover leurs logements de manière globale d'ici à 2040, et d'ici à 2030 pour les « passoires thermiques », ces logements étiquetés F et G pour leurs faibles performances énergétiques, soit un triplement du rythme actuel des rénovations.

 

Pour réaliser ce « grand chantier national », qui permettrait de créer des emplois, de réduire la facture énergétique et les dépenses de santé, les citoyens proposent des mesures d'accompagnement sous la forme de guichets uniques de proximité et d'aides, en par­ticulier pour les plus modestes qui ne doivent avoir quasiment rien à payer.

 

Les membres de la convention souhaitent ensuite diminuer la consommation d'éner­gie, en interdisant par exemple les terrasses chauffées et l'éclairage des magasins la nuit. Ils incitent à ne pas dépasser une température de 19 ° C dans les bâtiments privés et publics et à renoncer à la climatisation en deçà de 25 ° C. Enfin, les citoyens veulent lutter contre l'arti­ficialisation des sols et l'étalement urbain « de manière beaucoup plus efficace », par exemple en stoppant « immédiatement » les aménage­ments de nouvelles zones commerciales pé­ri-urbaines « très consommatrices d'espaces ».

 

 

3) SE NOURRIR

 

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 14 objectifs

  

Se nourrir est un besoin vital qui génère de nombreuses émissions de gaz à effet de serre. Comment réinventer un système alimentaire durable et accessible à tous d’ici 2030 ?

 

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Les conclusions du groupe de travail « se nourrir » font la part belle à la promotion d'une « alimentation saine, durable, moins animale et plus végétale, respectueuse de la production et du climat » et, conjointement, d'un système agricole fondé sur de nouvelles pratiques telles que l'agro-écologie ou encore les circuits courts.

 

D'ici à 2030, écrivent les membres de la Convention, notre assiette devra comprendre 20 % de viande et de produits laitiers en moins.

 

Dans leurs propositions, dont certaines reprennent celles de la loi « EGalim de 2018 », qu'ils appellent à étendre et renforcer, les Citoyens ciblent notamment la restauration collective qui doit évoluer « vers des pratiques plus vertueuses », par exemple en proposant deux repas végétariens par semaine à partir de 2025.

 

Ils proposent en outre la mise en place de chèques alimentaires « pour les plus démunis », à utiliser dans les associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) ou pour des produits bio.

 

Afin de réformer le modèle agricole, ils appellent à atteindre un objectif de 50 % des terres agricoles en agro-écologie en 2040. Ainsi qu'à diminuer l'usage des produits phytopharmaceutiques de 50 % d'ici à 2025 - un objectif déjà inscrit dans le plan Ecophyto II du gouvernement - et interdire les pesticides les plus dommageables pour l'environnement en 2035.

 

Pour arriver à cette transition, les citoyens évoquent la nécessité d'une réforme de l'enseignement et de la formation agricole. Et la convention demande à la France de se montrer « plus ambitieuse » s'agissant de la réforme de la politique agricole commune, qui doit devenir un « levier de transformation » de l'agriculture.

 

Sur le plan international, les citoyens demandent au gouvernement de ne pas ratifier en l'état le CETA - accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, de le renégocier et d'inscrire dans les accords commerciaux le principe de précaution ainsi que le respect des engagements de l'accord de Paris sur le climat.

 

Ils proposent enfin une loi pénalisant le crime d'écocide, compris comme « toute action ayant causé un dommage écologique grave en participant au dépassement manifeste et non négligeable des limites planétaires », tel que l'érosion de la biodiversité, le changement climatique ou l'acidification des océans.

 

 

4) CONSOMMER

 

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 5 objectifs

 

Nos habitudes de consommation voire de surconsommation, ont un fort impact sur l’environnement. Une consommation plus sobre et vertueuse est possible quel que soit son pouvoir d’achat.

 

Découvrir les objectifs de la thématique

 

Afin de moins et mieux consommer, les citoyens désirent avant tout réguler la question de la publicité. Reprenant l'idée d'une loi Evin pour le climat, ils veulent l'interdire pour les produits « les plus émetteurs de gaz à effet de serre », par exemple les véhicules consommant plus de 4 litres /100 km et/ou émettant plus de 95 grammes de CO2 au km.

 

Ils souhaitent aussi limiter « les incitations quotidiennes et non choisies à la consommation » ou encore mettre en place des mentions pour inciter à consommer moins-telles que « En avez-vous vraiment besoin ? ».

 

Les citoyens proposent d'interdire les panneaux publicitaires dans les espaces publics extérieurs, hors information locale et culturelle, « ainsi que les panneaux indiquant la localisation d'un lieu de distribution ». Exit donc, dans cette hypothèse, les annonces suggérant la proximité des centres commerciaux.

 

Dans la foulée de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire de février 2020, les membres de la convention proposent la mise en place progressive de l'obligation de vendre en vrac dans les magasins - dans les grandes et moyennes surfaces, cette offre devra représenter 25 % pour les rayons sec et liquide en 2023, et 50 % en 2039 - celle aussi « d'un système de consigne de verre (lavable et réutilisable) ».

 

La sobriété numérique a aussi attiré l'attention des citoyens, de même que l'éducation, qui doit être, à leurs yeux, un levier d'action pour une consommation responsable.

 

Durant ces longs mois de travaux, la convention a constaté que de nombreuses lois et initiatives étaient déjà mises en place, notamment sur ces sujets, mais n'étaient pas appliquées ou mises en œuvre. Il faut donc « contrôler et sanctionner plus efficacement et rapidement les atteintes aux règles en matière environnementale », notamment par la création d'un parquet spécialisé sur les questions environnementales.

 

 

5) PRODUIRE ET TRAVAILLER

 

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10 objectifs

 

Le passage à une société « de-carbonnée » implique de transformer pleinement l’appareil de production et les métiers. Travailler et produire différemment s’impose.

 

Découvrir les objectifs de la thématique

 

Parmi leurs mesures-chocs, les membres de la convention proposent de réduire le temps de travail de 35 à 28 heures hebdomadaires, avec un taux horaire du smic augmenté de 20 % pour maintenir un salaire équivalent.

 

Cette proposition a suscité de nombreux désaccords entre les 150 citoyens, et y compris au sein du groupe « Produire et travailler » à l'origine de la mesure. « Pour aller vers un nouveau modèle, orienté autour de la sobriété, du partage et de la justice sociale, nous devons consommer moins, produire moins et donc travailler moins », justifient ses promoteurs.

 

Cette réduction du temps de travail devrait permettre, selon eux, de limiter les déplacements (et donc les émissions), d'améliorer la qualité de vie et de gagner du temps pour soi.

 

Afin de revoir les modes de production, les citoyens veulent supprimer tous les plastiques à usage unique dès 2023 - la loi prévoit la fin des emballages en plastique en 2040 - renforcer les filières de réparation, de réemploi et de recyclage, augmenter la longévité des produits lors de leur conception.

 

Ils appellent à « sortir de l'innovation pour l'innovation », sans prise en compte de l'impact écologique. Ainsi pointent-ils le passage de la 4G vers la 5G qui générerait plus de 30 % de consommation d'énergie carbonée en plus, « sans réelle utilité (pas de plus-value pour notre bien-être) ».

 

Les citoyens souhaitent aussi accompagner les salariés et les entreprises dans la transition écologique, en anticipant la reconversion de certaines sociétés, en finançant des formations et en maintenant les salaires.

 

Enfin, les « 150 » proposent que toutes les entreprises produisent un bilan carbone annuel, auquel seraient conditionnées les aides d'État.

 

 

TRADUCTION JURIDIQUE

 

« La majorité de ces mesures n'est pas nouvelle, mais les citoyens sont allés plus loin que ce qui existait déjà.

 

Leur ensemble est cohérent, ambitieux et technique », se félicite Laurence Tubiana, par ailleurs directrice générale de la Fondation européenne pour le climat.

 

Un tiers des 150 propositions font l'objet d'une traduction juridique, c'est-à-dire qu'elles sont prêtes à faire l'objet d'une proposition de loi, d'un projet de loi ou d'un règlement Dimanche, les membres de la convention devront déterminer lesquelles ils souhaitent voir soumettre à référendum, un procédé qu'ils défendent ardemment « C'est un geste fort symbolique, qui permettrait à l'ensemble des Français de participer et de se saisir de nos travaux », juge l'un des citoyens, Sylvain Burquier responsable marketing d'un groupe de services, âgé de 46 ans.

 

Ils se prononceront également sur les mécanismes de financement de leurs mesures.

 

Lors de leur dernière session de travail fin mai, ils ont évoqué 80 pistes, allant d'une taxe carbone sous condition à un « ISF (impôt de solidarité sur la fortune) pour le climat, « Nous n'avons pas pu pousser la réflexion aussi loin que nous l'aurions voulu, faute de temps. Mais nous avons voulu montrer que nous avons un esprit de responsabilité, que nous connaissons le coût de nos mesures », explique Grégoire Fraty, 31 ans, qui travaille dans la formation professionnelle, près de Caen.

 

 

LA RÉPONSE DU GOUVERNEMENT

 

Une fois votées, qu'adviendra-t-il des mesures des 150 » ?

 

Lors de sa venue à la convention en janvier, Emmanuel Marron s'est engagé à reprendre « sans filtre » les propositions « précises, claires et détaillées », sous forme de référendum, de projet de loi ou de règlement.

 

« Nous nous tenons prêts à prendre la suite de vos travaux », ont assuré 55 députés de tout bord dans une lettre ouverte adressée aux 150 citoyens le 15 juin, leur assurant que le « haut degré d'ambition » de leurs propositions sera porté à l'Assemblée.

 

« J'espère que la réponse du gouvernement sera à la hauteur du travail des citoyens. » plaide Laurence Tubiana.

 

Il est souhaitable qu'il réponde rapidement et que le travail de la convention fasse partie des grandes orientations du plan de relance qui seront annoncées le 14 juillet. Il faut que le gouvernement s'engage sur une feuille de route précise ».

 

Les citoyens entendent y veiller, notamment en créant une association « Les 150 ».

 

Nombre d'ONG, sceptiques au départ sur une convention vue comme une énième instance pour débattre de mesures déjà sur la table, insistent désormais sur un passage à l'action.

« Nous attendrons de voir si les mesures sont reprises et nous nous attellerons à les rendre visibles, compréhensibles. Nous en jugerons peut-être certaines pas assez ambitieuses, mais si elles étaient toutes appliquées, on ferait un pas de géant », affirme ainsi Mme Bringault (Réseau Action Climat).

 

Des militants de « Youth for Climate » et de « Extinction Rebellion » ont de leur côté prévu de manifester leur « soutien aux 150 citoyen/nes » par diverses actions en France ce weekend.

 

Les citoyens espéraient la venue du chef de l'État dimanche 21 juin, mais c'est Elisabeth Borne, la ministre de la transition écologique et solidaire, qui a réceptionné leurs travaux.

 

Emmanuel Macron devrait plutôt rencontrer les Citoyens et leur répondre dans les prochains jours. D'ici là, le gouvernement devra expertiser les mesures préconisées et peaufiner sa réponse.

 

 

LA PROCHAINE ETAPE

 

Le Président de la République Emmanuel Macron s’est engagé à apporter « une première réponse » aux propositions de la Convention le 29 juin.

 

Il y a beaucoup à craindre.

 

Il pourrait décider de ne retenir que quelques mesures, oubliant la cohérence et l’ambition de l’ensemble.

 

Il pourrait remettre à plus tard leur application ou demander à la majorité parlementaire de les détricoter discrètement, à l’abri des regards.

 

Les lotis de la Convention citoyenne pour le climat ont d’ores et déjà fondé une association, « Les 150 » pour le suivi et la promotion de leurs mesures.

 

Pour le climat et pour la démocratie délibérative, la lutte continue.

 

Voici le lien pour le site de la Convention des 150. Il vous suffit de cliquer ici pour avoir les dernières nouvelles !

 

Personnellement, je n’omettrai pas de vous rapporter la suite donnée à cette formidable novation dans quelques jours au fur et à mesure des décisions qui vont être prises par les politiques !

 

Fasse le ciel que ce ne soit pas encore un simple effet d'annonce qui fasse « flop » !

 

Mais vous pouvez nous aider à la faire se réaliser au moins à 98%... en cliquant ici, vous aurez accès à la pétition universelle que Cyril DION vient de lancer car le gouvernement s'acharne à la détricoter au fur et à mesure des difficultés qu'il rencontre sans montrer trop de pugnacité pour la faire appliquer ! Décidément, le lobbying a la vie dure ! 

 

 

Voici un rapport ODOXA intermédiaire réalisé fin juin 2020 sur un échantillon de

1000 citoyens choisis avec répartition CSP standard.

(Cliquer sur le schémas pour l'agrandir et le lire)

sondage ODOXA de fin juin 2020.JPG

Le rapport final de la Convention Citoyenne pour le Climat est disponible au téléchargement... et vous pouvez le découvrir in extenso en cliquant ici.

 

Cyril Dion.JPG

Cyril DION, l'un des garants de la Convention... Aidons-le à la faire respecter en cliquant sur cette photo !

 

Et pour en savoir plus : 

Convention citoyenne pour le climat : l’occasion manquée du projet de loi de finances (Le Monde)
https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/22/convention-citoyenne-pour-le-climat-l-occasion-manquee-du-projet-de-loi-de-finances_6056959_823448.html

Face à Macron, les citoyens de la Convention pour le climat se rebiffent (Reporterre)
https://reporterre.net/Face-a-Macron-les-citoyens-de-la-Convention-pour-le-climat-se-rebiffent

Les principales propositions de la convention pour le climat passées au crible (Le Monde)
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/07/13/transport-logement-alimentation-les-principales-propositions-de-la-convention-pour-le-climat-passees-au-crible_6046071_4355770.html

Sondage Odoxa :
http://www.odoxa.fr/sondage/mesures-de-convention-citoyenne-seduisent-francais-a-lexception-notable-110-km-h/

 

 


 



22/06/2020
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