CONNAISSANCE DE L'ISLAM

Ceci est un compte rendu rédigé par Marc du cycle des conférences de « La Vertevelle »

 

Comme il convient d'être honnêtes et loyaux avec les informations que j'essaie de transmettre à mes amis et lecteurs je suis sans cesse à l'affut des novations avérées qui ne soient ni fantaisistes, ni l'expression d'un lobby quel qu'il soit, aussi, j'ai aujourd'hui (juillet 2015) le plaisir d'apporter un complément très détaillé à cette conférence. Après avoir lu mon article qui résume bien la situation, je vous conseille de cliquer ici pour lire (Nota Bene : sous licence « commons » restrictive CC BY-NC-ND gratuite mais qui ne vous autorise pas à l'utiliser) un document de 93 pages, très complet et non partisan sur le sujet brulant qu'est l'ISLAM. Mais d'abord, lisez ce qui suit :

 

 

 

Calligraphie signifiant « Au nom de Dieu clément et miséricordieux » par Ragim

(Toutes les sourates commencent par cette phrase de 7 mots).

 

 

CONNAISSANCE DE L’ISLAM

 

Par Mr Yves FAUROBERT*

Compte-rendu de la conférence de « La Vertevelle » du samedi 17 novembre 2007

 Association d’Art et d’Histoire - Villeneuve lez Avignon - Tel: 04 90 26 45 25

           

* Contact direct à propos de cette conférence avec Yves Faurobert : 

fauro@free.fr  ou www.peintre-fauro.ch/fauro

Mon Ami Yves nous a hélas quitté d'une hémorragie cérébrale il y a 4 ans,

mais je peux répondre à vos interrogations. 

 

 

 

Avant propos d'Yves FAUROBERT

 

Je dois tout d'abord vous préciser que je ne suis pas musulman mais catholique romain.

 

Mes premières rencontres avec des pratiquants de l’Islam remontent aux années 1954 à 1956 à Paris, où je rencontrais de nombreux étudiants algériens, et marocains à Paris.

 

De 1959 à 1961, je dus satisfaire à mes obligations militaires et comme beaucoup de jeunes gens de ma génération, je passais 14 mois sur 28 à faire cette guerre d'Algérie qu’on affublait pudiquement du terme « les  évènements » dans le secteur de Sidi Bel Abbés et à l'ouest de Saïda.

 

Libéré en février 1961, je repartais volontairement à Alger en novembre 1962 pour travailler dans le privé. J'y suis resté jusqu'en juin 1965, date du coup d'état du Colonel Boumediene.

 

Depuis, des voyages personnels, professionnels ou touristiques m'ont permis de visiter la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, la Turquie méridionale et la Turquie de l'est, Israël et Jérusalem. Ne parlant pas l’arabe mais m'intéressant à la culture musulmane, j'ai très vite étudié le Coran dans différentes très bonnes traductions en langue française. Celles de Kasirmiski (musulman), de Chouraqui (juif dont l’arabe est la langue de son enfance) qui a essayé de donner le rendu très poétique de l’original, et surtout de J. Berque (agnostique) qui me semble la plus objective.

 

Ceci m'a très vite amené à participer à des réunions entre chrétiens et musulmans à Vienne (Isère), à faire des exposés devant des associations comme « Amnesty International » à Montélimar, « Génération Libérale » à Grenoble, ou la « GLSA » à Yverdon en Suisse ainsi que différents autres organismes humanistes.

 

 

Alors, l'Islam en 45 minutes ?... une gageure !

 

C'est un peu rapide, mais j’ai essayé d’en préparer une présentation concise et facile à retenir, dans un esprit laïque, et vous propose de vous donner ensuite la parole pour répondre à toutes les questions que vous vous posez, auxquelles je m’efforcerai de donner des réponses sans parti pris, loyales et précises, si je le puis.

 

Avant tout, visionnez cette petite vidéo de 6 minutes 1/2 qui vous donnera une petite idée de la répartition entre Chiites (15% des musulmans) et Sunnites (85%)... 

 

 

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Je vais poursuivre cette vulgarisation en vous donnant quelques éléments d’un lexique de mots arabes qui répond en partie à beaucoup d’interrogations occidentales.

 

LEXIQUE :

 

 

Allah : Les musulmans ne vénèrent pas un Dieu spécial nommé Allah. Ce mot signifie tout simplement « Dieu » en langue arabe; les chrétiens de langue arabe prient également Allah.

 

Islam : C'est le substantif du verbe « as lama » = se soumettre.

 

Muslim : « Qui se soumet », un nom unique pour le masculin, le féminin, le singulier et le pluriel.

 

La Sunna : « La tradition » c'est à dire l’ensemble que forme le Coran et les Hadiths, nous en reparlerons.

 

La Sharia : « la voie, l'accès, le chemin de rectitude » suivant les traducteurs.

 

Le Coran : vient du mot arabe « qurlan » signifiant lecture ou appel » : 114 sourates, (disons chapitres), et 6000 versets. La plus longue sourate comporte 286 versets, les plus courtes seulement 3.

 

Ces textes ont été « révélés par Dieu », ou par l'Archange Gabriel (Djibrill) entre 610 et 632 après JC, à un homme, Mohamed, que les occidentaux nomment Mahomet.

 

Une partie de la rédaction de ces textes a été faite du vivant de Mohamed, bien qu'à cette époque et dans ces pays, la transmission soit uniquement orale (Mohamed ne savait ni lire ni écrire, mais on peut en dire autant des évangélistes de la Bible chrétienne dont la plupart des écrits on été rédigés en 325 après le Christ, c'est à dire plus de 200 ans après leur mort et non pas dans leur langue, l'araméen, mais en grec puis en latin pour les besoins politiques du 1er empereur Romain chrétien, Constantin 1er). Le Coran est un message oral qui a été écrit - la mise en ordre et la rédaction définitive ayant été réalisées après la mort de Mohamed, par Zaïd Ben Thalit, Abou Bakr et Othman, ces deux derniers faisant partie des « califes » ou successeurs du prophète ; Othman était lui-même un gendre du prophète dont il épousa deux filles.

 

La langue est la langue arabe de l'époque, de la péninsule arabique où vivaient des communautés juives, chrétiennes et ceux que Mohamed nomme les « associants », c'est à dire les polythéistes et idolâtres divers.

 

Deux exemplaires de ce document, des années 650 après JC existent encore ; l’un conservé à Istanboul, l'autre à Tachkent.

 

Dans la mise en ordre des textes, les sourates n'apparaissent pas dans l'ordre chronologique de la « descente », mais par importance décroissante du texte en volume, la première apparaît sous le numéro 96 (Ceci, les musulmans ne le savent pas forcément).

 

Le Coran contient le propre et le figuré, le précis et le vague, l'apparent et l'interprété.

 

Pour les modernes, il est soumis à l'interprétation, pour les traditionalistes, c'est un seul bloc que l'on ne peut interpréter.

 

Chaque verset coranique fut révélé pour une cause précise. Ce sont des solutions pratiques face à des problèmes précis.

 

La Sunna : qui signifie la voie ; ce sont les paroles et actes attribués à Mohamed, ses habitudes, ses règles de conduite et même la raison de ses silences.

 

Les Hadiths : mot arabe signifiant conversation, récit. Les Hadiths ont une limite que le Coran ne connaît pas.

 

Il s'agit de paroles prononcées par Mohamed, rapportées par des disciples l'ayant côtoyé.

 

On peut parler d'inauthenticité possible. La transcription de ces textes s'est faite dans les 200 ans ou plus après la mort de Mohamed.

 

Certains sont déclarés authentiques, d'autres douteux ; d’ailleurs, sur le même sujet, certains sont en contradiction totale avec d’autres, ce qui explique l’origine des interprétations qui en sont faites et permettent aux tenants de telle ou telle mouvance qui se gardent bien d’en évoquer les ambiguïtés et seulement d’avancer ce qui les arrange.

 

Un musulman m'a dit : « Il n'y en a que 17 qui sont authentiques ! » J'ai un recueil qui en annonce 40 et en donne 43. J'ai entendu parler de plus de 2600 !

 

« Les hadiths n'ajoutent en principe rien de nouveau. La possibilité d'inauthenticité existe » (Mustapha Benchenane).

 

Al Sira : ce sont des témoignages sur la vie du Prophète transmis de bouche à oreille pendant des décennies et transcrites par des religieux dans les années 760 à 830 après JC (de Ibn Ishaq à Ibn Hischam).

 

Un gros travail a été fait par Adel Rifaat (de naissance Eddy Lévy) et Bahgat Einadi réunis sous le pseudonyme de Mahmoud Hussein. Deux égyptiens de naissance, un musulman et un juif converti, ayant passés quelques années en prison sous Nasser et qui sont passés par le marxisme,  le maoïsme, la gauche prolétarienne, les proches de Jean-Paul Sartre, Althusser. Ils sont proches du Fatah, mais récusent le terrorisme.

 

Mohamed, le Prophète (et non Mahomet comme il est nommé en occident) : il serait né le 29 août 570 et il est mort en 632. Il est le fils de Abd Allah et de Amina (la Loyale). A sa naissance, son père est décédé, et il est élevé par son oncle Abou Thaleb, et une nourrice de la tribu des Beni Saad.

 

Il épouse une riche veuve, Khadîdja et devient caravanier entre le Yémen et la Syrie.

 

Il est dit qu'il ne sait ni lire, ni écrire et du vivant de Khadîdja, il n'eut pas d'autre épouse.

 

Après la mort de celle-ci, on lui en reconnaît onze dont une juive, une chrétienne copte, une fille d'Abou Bakr, Aicha, et deux filles de Othman dont Hafsa.

 

Mohamed a beaucoup voyagé avant ses révélations (ou inspirations) en Syrie où les communautés chrétiennes et juives sont nombreuses.

 

A la mort du prophète la communauté musulmane compte déjà 500 000 fidèles acquis à cette nouvelle religion en une trentaine d'années et cela est assez extraordinaire pour l'époque et la situation géographique.

 

L'Hégire : « la fuite » - L'exil de Mohamed de la Mecque à Médine pendant 10 années de 622 à 632.

 

Le Djihad -  il faut faire la distinction entre :

- le petit Djihad : qui est la légitime défense contre toute agression.

- le grand Djihad : qui est la lutte contre soi-même et ses mauvais penchants. Cette définition est la plus controversée de nos jours, tant par les intégristes que par les médias et comparée à « croisade ».

 

 

L’Imam : de l’arabe « amma » qui signifie marcher devant, guider diriger. C’est un mot qui était utilisé autrefois pour désigner les conducteurs des caravanes, qui étaient des modèles pour les fidèles. Il fut attribué à Mohamed ainsi qu’aux Califes qui lui succédèrent.

 

Imam désigne à la fois le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel.

 

Les Chiites comptent seulement douze Imam, tous les successeurs de Mohamed, et le dernier Muhammad Al Mahdi, le douzième, est encore caché et reparaîtra au terme du monde pour convertir l’humanité. Ceux qui dirigent la prière s’appellent « Mawla » en arabe, autrement dit « Mollah ».

 

Les Sunnites donnent le titre d’Imam aux fondateurs des 4 grands rites, et à quelques grands théologiens.

 

Plus communément, l’Imam est un laïc qui dirige la prière du vendredi à la mosquée.

 

L’Islam n’ayant pas de clergé, l’Imam est choisi parmi les fidèles les plus vertueux et les plus pieux du lieu où se trouve la mosquée. Il peut être une femme, mais seulement pour une assemblée uniquement composée de femmes.

   

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A ce stade de mon exposé, et pour que vous puissiez suivre facilement, je vais vous laisser sous les yeux ce schémas qui donne toute la chronologie des principaux successeurs de Mohamed et les différentes mouvances qui en naîtront.

 

Et avant d'aller plus loin, pour vous faire une idée de ce qu'est l'Islam, et vous expliquer sa structure historique, voici une petite vidéo de 3 minutes qui les décrit fort bien :

 

 

 

Les Califes ou successeurs de Mohamed après 632 :

 

Abou Bakr (632-634) : Il était le beau-père de Mohamed, et un des rédacteurs définitifs du Coran. Il est mort assassiné.

 

Omar (634-644) : qui fût le conquérant de la Perse. Mort assassiné. Déjà, il faisait porter des ceintures jaunes aux juifs et bleues aux chrétiens. On a rien inventé !

 

Othman (644 / 665) : gendre de Mohamed dont il épousa deux filles. Mort assassiné.

 

Ali : Il était le gendre et le cousin de Mohamed. Il est assassiné le 24 janvier 661 par un Kharéjite à Koufa.

 

La scission entre les sunnites et les chiites date de cette période, problèmes de succession entre les partisans de la lignée familiale de Mohamed et les autres.

 

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Sunnisme et Chiisme

 

En effet après la mort d'Othman, le choix du successeur se pose entre Mo Awiya le fils d'Abou Sofyan et Ali, époux de Fatima (fille de Mohamed).

 

Le 26 juillet 657, les deux clans s'affrontent lors d’une bataille terrible à Siffin ; les partisans d'Ali sont 50 000 environ et ceux de Mo Awiya 80 000. Dans un premier temps Ali prend le dessus et ses adversaires demandent une trêve en brandissant des Coran au bout de leur lance.

 

Contre l'avis d'une partie de ses troupes Ali accepte la trêve, et ensuite perd la bataille.

 

Une partie de ses troupes l'abandonne, ce sont les Kharéjites (les sortants). C'est l'un d’eux qui assassinera Ali à la sortie d'une mosquée.

 

Les descendants de ces Kharéjites se trouvent aujourd'hui au Mzab (Algérie), dans les émirats d’Aden, d’Oman et à Djerba (en Tunisie).

 

Ali a eu deux garçons avec Fatima, la fille de Mohamed, Hassan qui abandonnera vite la lutte, et se retirera à Médine où il meurt malade (ou empoisonné) et Hussein qui a pris le poste laissé par son frère, mais est capturé et martyrisé à Karbala.

 

De Hussein descendent les Imans Chiites jusqu'au douzième, Muhammad el Mahdi, qui a disparu et doit revenir au jugement dernier, avec une scission après le septième Imam, Ismaïl « le destitué ». D'où cette dénomination de Septimaniens et de Duodécimains (Voir le tableau).

 

Le terme chiite signifie en arabe « chi-a », celui qui prend parti.

 

Un descendant de Hassan, le fils aîné, Zaîd créera un autre courant non sunnite le Zaïdisme.

 

En résumé les courants non sunnites sont représentés par :

Les Kharéjites, Les Zaîdistes, les Septimaniens et les Duodécimains

 

A la différence des sunnites, les chiites ont un véritable « clergé » qui, suivant les circonstances politiques, est plus ou moins clandestin ou « caché ».

 

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L'islam aujourd'hui (chiffres approchés) :

 

      • 200 millions d'arabes et de berbères
      • 100 millions de turcs et de turcophones
      • 300 millions d'hindous et de pakistanais
      • 150 millions de malais
      • 80 millions d'africains
      • 150 millions d'indonésiens
      • 80 millions d'iraniens et de perses
      • 40 millions de chinois
      • 5 millions de balkaniques
      • 8 millions environ dans la diaspora occidentale...
      • Soit, plus d'un milliard 300 millions de musulmans.

 

Les arabes ne représentent qu'un musulman sur cinq. Parmi les musulmans les sunnites représentent 85 % et les chiites 15 %.

 

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La pratique de base de la religion… Les 5 obligations :

 

1 - La « shahà dà » : la profession de foi, « Il n'y a de Dieu que Dieu et Mohamed est son prophète ».

 

2 - La « salàt » : les cinq prières quotidiennes, que l’on doit faire tourné vers la Mecque après ablutions.

 

3 - La « zakàt » : l'aumône et la charité quotidienne

 

4 - Le « sawn », le jeûne du Ramadan : si... la santé, les voyages, le travail le permettent, pour suppléer à une impossibilité, un acte de charité supplémentaire est requis.

 

5 - Le Hadja : le pèlerinage à la Mecque, si… les moyens de la famille le permettent.

 

Les cinq obligations ou khamsa (qui est le chiffre 5 en arabe) qui précèdent sont représentées pour certains par le bijou qu'est la main de Fatima (ou Fatma) que de nombreux musulmans et juifs portent en pendentif autour du cou. Pour les juifs d’Afrique du Nord, c’est une amulette contre le mauvais sort, pour les musulmans c’est un ornement qui symbolise le nom « Allah » :

      • L’auriculaire correspond à l'Alif
      • L’annulaire au premier lam
      • Le majeur et l'index au second lam qui est double
      • Le pouce au « H »

Bijou « la main de Fatima »
 
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Quelques préceptes coraniques de vie en société :

 

S. 5 Vt 91 : observez donc vos serments, Dieu vous châtiera si vous manquez à un engagement réfléchi.

 

S. 2 Vt 275 : Dieu autorise la vente et prohibe l'usure.

 

S. 2 Vt 190 : Combattez sur le chemin de Dieu ceux qui vous combattent, sans pour autant commettre d'agression. Dieu déteste les agresseurs.

 

S. 2 Vt 256 : Point de violence en matière de religion, la vérité, la droiture se distingue toujours de l'erreur.

 

S. 33 Vt 59 : Dis à tes épouses, tes filles, aux femmes des croyants de se couvrir de leur voile. Il sera la marque de leur vertu et un frein contre les agissements des hommes. (Autre version : de revêtir leur mante, un moyen d'être reconnue et d'échapper à toute offense).

 

S. 24 Vt 31 : Dis aux croyantes de ne pas faire montre de leurs agréments sauf ce qui en émerge, de rabattre leur fichu sur les échancrures de leurs vêtements. Elles ne laisseront voir leurs agréments qu'à leur mari, leurs enfants, leur père, beau-père,  fils, beaux-fils, neveux de frères ou de soeurs, et femmes de leur communauté.

 

S. 4 Vt 3 : Si vous craignez de n'être pas équitables en matières d'orphelins, alors épousez ce qui vous plaira d'entre les femmes par 2, ou 3 ou 4. Mais si vous craignez de ne pas être justes, alors seulement une, le plus sur moyen d'échapper à la partialité.

 

S. 4 VT 23 : Vous sont interdites vos mères, filles, soeurs, tantes de père ou de mère, nièces de frères ou de soeurs, épouses de fils issus de vos reins.

 

S. 5 Vt 69 : Les chrétiens, juifs, sabéens, mandéens, ceux qui croient à condition de croire en Dieu et au jugement dernier, d'effectuer l'oeuvre salutaire, point de crainte à nourrir pour eux.

 

S. 2 Vt 136 : Nous croyons en Dieu, en ce qui est descendu sur Abraham, Ismaèl, Isaac, Jacob, en ce qui fut donné à Moïse et Jésus.

 

S. 4 vt 171 : Ne dites pas trois, croyez en dieu et aux envoyés, Dieu est unique. A sa transcendance ne plaise qu'il eût un fils !

 

S. 3 Vt 47 : (Marie) Mon Seigneur dit-elle « Comment enfanterais-je sans qu'un homme ne m'ait touché ? »

 

Hadith N° 32 : Ne faites pas de mal et ne rendez pas le mal pour le mal. Ni tort à qui ne vous a rien fait, ni dommage à qui vous a fait du mal.

 

S. 2 Vt 183 et 184 : ohé ceux qui adhèrent, le jeûne vous est prescrit. Celui qui est malade ou en voyage décompte ses jours et les accomplit plus tard. Pour ceux qui le rompent, un rachat est possible s'ils nourrissent des pauvres.

 

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La condamnation des images dans le Coran :

 

Il n'y a rien dans le Coran, mais certains hadiths lance une malédiction sur les idoles, les représentations des Saints et des Prophètes. Le culte de la Croix est considéré comme une idole.

 

Mais il est dit que dans la tente de Mohamed, il y avait des coussins avec des images d'animaux.

 

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La position de Mohamed quant à la science :

 

Enseignez la science...

Qui l'enseigne loue Dieu,

Qui la répand distribue l'aumône.

La science éclaire le chemin du paradis...

La science est notre compagne dans le voyage, notre confidente dans le désert,    notre société dans la solitude.

L’encre du savant est plus précieuse que le sang du martyr.

 

S 2 Vt 173 : Il ne prohibe pour vous que les chairs mortes, le sang, la viande de porc, ou dédiée à un autre que Dieu. Qui en consomme toutefois, non par insolence, mais par nécessité, sur lui, point de péché.

 

S 2 Vt 219 : Ils t'interrogent sur l'alcool et sur le jeu d'argent. En l'un comme en l'autre résident un péché grave et certaines utilités pour l'homme, mais dans les deux cas, le péché l'emporte sur l'utilité.

 

S 2 Vt 177 : La piété consiste à croire en Dieu, au Jour Dernier, à l'écrit, aux prophètes, à donner de son bien, pour attaché qu'on y soit aux proches, aux orphelins, aux miséreux, aux enfants du chemin, aux mendiants et pour l'affranchissement d'esclaves. A remplir les pactes, une fois conclu, à prendre patience dans l'adversité, au moment du malheur.

 

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Personnage écrivant en style coranique

(Texte relevé sur la pierre tombale de Thabet Ibn Yazid – Irak, 682).

 

Les versets sataniques :

 

Satan aurait agressé le Prophète en lui dictant des versets concernant les trois principales déesses de l'Arabie ancienne qui avait leur statue dans la Kaaba à la Mecque.

 

Sourate 53 Vt 18/19/20 : Avez-vous vu Al Lat, Al Uzza, et Mânat, la troisième ? Elles sont des déesses sublimes dont l'intercession est à implorer !

 

            Vrai ! Disent les adversaires de l'Islam.

            Faux ! Disent les musulmans orthodoxes.

            Douteux ! Disent les orientalistes honnêtes.

 

 

Historiquement, les habitants de Qâranîq qui négociaient avec Mohamed auraient prétendu que celui-ci avait accepté un compromis en reconnaissant les déesses, eux reconnaissant Allah. (Béni Sadr – Le Coran et les droits de l'homme - page 50)

 

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Le Soufisme :

 

Dans la Sourate 14 (vt 30) il est dit : « Parle aux hommes en parabole afin qu'ils réfléchissent ».

 

Au 8ème siècle, quelques mystiques islamistes ont conseillé le célibat, le végétarisme, la mendicité, l’absence d’activité régulière, s'en remettant à Dieu pour la subsistance.


En fait, les premiers soufis ont été influencés par les pratiques de moines chrétiens, de zoroastriens Perses et d'hindous.

Hasan al-Basri (642-728) a été le premier chef soufi. Ses disciples ont permis au soufisme de prendre de l'ampleur au 9ème siècle en Irak, dans les cercles mystiques de Bassora et Bagdad avec al-Muhasidi (781-857).


Progressivement, le courant soufi s'est rapproché de l'islam traditionnel, et de marginal il est passé au 12ème siècle au stade de confréries. Le grand théologien musulman Muhammad Al-Ghazali (1058/1111) s'est converti au soufisme et a travaillé au rapprochement avec les musulmans orthodoxes. Au 13ème siècle, le soufisme a permis à l'islam de se répandre.

 

Quelques personnages de l'Islam connus comme soufis

 

-          Rabia al Adawyyia  (715 / 801 - Bassorah)

-          Ibn Karram (806 / 868 - Afghanistan)

-          Al Quchayri    (821 / 875 - Iran)

-          Al Hallaj (858 / 922 - Iran-Irak)    

-          Ibn Sina (Avicenne) (980 / 1037 - Iran)

-          Muhammad Ghazali (1058 / 1111 - Bagdad)

-          Ibn Roch (Averroès) (1126 / 1198 - Fès)

-          Ibn Arabi  (1165 / 1241 - Murcie et Bagdad)

-          Jalal ud Din Rûmi  (1207 / 1273 - Afghanistan- Turquie)

-          Cheikh Amadou Bamba (1855 / 1927 - Sénégal)

 

Comme exemple,  leur perception et leur vision de l'Islam peuvent être illustrées par cette phrase de Ibn Arabi :

 

«  Mon coeur est capable de devenir toute forme, havre du moine chrétien, temple des idoles, prairie des gazelles, pierre noire des pèlerins, tables de la loi ! »

 

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Texte de l'émir Abdel Kader sur la tolérance :

 

écrit à Damas vers la fin de sa vie, vers 1868, dans le « Livre des haltes, des états et des étapes ». En 1856, il intervient pour sauver les chrétiens maronites à Damas.

 

                        Pour qui le veut, le Coran...

                        Pour qui le veut, la Torah...

                        Pour tel autre, l'évangile...

                        Pour qui le veut la mosquée où prier Dieu

                        pour qui le veut, la synagogue...

                        Pour qui le veut, la cloche, ou le crucifix...

                        Pour qui le veut, images...

                        Pour qui le veut, idoles...

                        .......

                        Pour qui le veut, retraite ou vie solitaire...

                        Pour qui le veut, la guinguette ou... lutiner la biche !

 

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Les principales voies chiites actuelles :

 

 

La représentation des Chiites

 

Les Ismaéliens : l'Iman Jafar al Sâdiq ayant écarté son fils ainé Ismaël au profit de son cadet, Mussa al Khazim, les partisans d'Ismaël le suivirent et créèrent la communauté des Ismaéliens (ou Septimaniens). On les trouve principalement en Inde et au Pakistan et en Syrie. Doctrine de base de niveau philosophique et néo platonicienne.

 

Un des personnages ismaéliens de Syrie, Hassan Sabbah, « le vieux de la montagne », né à Qom (Iran), mort en 1124 fut le créateur de l'ordre des Assassins dont le siège était au fort d'Alamut.

 

Il lutta contre les Sunnites Arabes, les Turcs Seldjoukides et quelquefois contre les Croisés. Pour certains auteurs comme B. Lewis l'origine du mot assassin n'a rien à voir avec le haschich. « Ici le mot a engendré l'histoire ».

 

Les Druzes : une voie dissidente de l'Ismaélisme que l'on trouve en majorité au Liban mais aussi en Syrie et en Israël. Leur nom vient de la déformation du nom de Muhammad al Darazi, d'origine Turque et Libanaise. Cette voie religieuse s'inspire de différents courants religieux y compris chrétiens. Ils vénèrent les sept parleurs : Adam, Noé, Abraham, Moïse, Jésus, Mohamed et Le Mahdi (le douzième Imam qui reviendra sur terre au jugement dernier. Ils connaissent le texte des quatre évangélistes : Johann, Matta, Mooka et Morkos (Jean, Mathieu, Luc et Marc). Ils ne font pas de prosélytisme. Leur croyance est axée sur la métempsychose. Leur religion est secrète.

 

Les Alaouites (ou Nucayris) : ils représentent plus de 12 % de la population syrienne, on les trouve aussi au Liban, Leur doctrine, comme celle des Ismaéliens et des Druzes est un mélange d'emprunts aux doctrines chrétiennes, judaïques, sabéennes, zoroastrienne. C'est le clan Alaouite qui dirige la Syrie avec la famille El Assad.

 

Les Khojas : ils sont issus de la branche Ismaélienne et on les trouve en Inde, au Pakistan, mais aussi en Afrique de l'Est.

 

Les Baabistes (ou Bahaïstes) : une branche créée au 19ème siècle par des dissidents du chiisme et concrétisée par Babâ Ullah exécuté par les Ottomans en 1850.

Son fils a perpétué le Bahâïsme. Cette voie religieuse a été interdite par Hitler, Staline et Khomeiny, elle se développe en Occident et compte à peu près 5 millions de fidèles. Son siège est à Haïfa.

 

Les Yésidis (ou adorateurs du diable) : c'est de l'Islam chiite plus un fonds culturel Mazdéen, et une forte influence chrétienne nestorienne. Elle s'est développée entre Turquie et Syrie dans la région du lac d'Ourmia, lac de Van, de Dyarbakir, Arménie et Irak. La population concernée est à grande majorité Kurde. La légende dit que cette croyance est originaire de Bassora.

 

Les Ahmadiyas : voie chiite d'origine Ismaélienne qui s'est développée au Pakistan et en Inde. Elle a été reconnue comme musulmane jusqu'en 1974. Pour eux, Jésus n'est mort qu'en apparence lors de la crucifixion, et il serait enterré à Srinagar (capitale du Jammu-Kashmir) dans le temple Roza Bal.

 

Les Alévis : un regroupement de diverses sectes proches du chiisme. Ils sont majoritairement en Turquie où ils constituent probablement 25 % des 98 % de musulmans. Le statut de la femme est très avancé. Ils ne sont pas considérés comme de « vrais » musulmans et souffrent de diverses mesures coercitives. D'origine rurale, depuis les années 60, on les trouve sur Istanbul, Ankara et Izmir du fait du regroupement urbain. Des minorités proches des Alévis se trouvent dans les Balkans.

 

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Aspects de l'Islam et problèmes politiques :

 

A l'époque de sa création dans le monde arabe, ce courant religieux fut un progrès dans un monde barbare. Dans la suite des messages juifs et chrétiens. Un plus indiscutable au niveau de la vie en communauté de l'humanité

 

Les deux points forts de cette religion sont :

- L'absence de discrimination sociale, ethnique ou politique et une réelle et totale fraternité entre les croyants.

- Une extraordinaire facilité d'adhésion.

 

Représentation de l'Islam politique

 

Ce qui explique que ce courant soit en développement constant malgré l'image négative de la majorité des pays arabes. L'expansion islamique n'est pas terminée.

 

L'islam gagne du terrain en Afrique, en Occident, et il en regagne dans les pays autrefois marxistes léninistes (Caucase, Balkans, Asie et Chine).

 

Mais son évolution a été stoppée par le sort réservé aux grands philosophes que furent des Averroès, des Avicennes et Ibn Arabi.

 

Un musulman a écrit en 1900 :

« Nous avons usé nos plumes et nos voix à force d'écrire et de répéter que les malheurs des musulmans ne peuvent être imputés à leur religion, mais aux innovations qu'ils y ont introduites, et au fait qu'ils portent l'Islam comme une fourrure mise à l'envers ».

 

Les guerres de conquête et les invasions seldjoukides et mongoles, les croisades, les conflits impitoyables entre les minorités chiites et les puissances sunnites, l'antagonisme toujours vivace entre arabes et perses, et arabes et turcs ont transformé les voisins et cousins en adversaires acharnés.

 

L'occupation des pays musulmans par les puissances ottomanes et occidentales a bloqué l'évolution normale de ces pays. Avec pour aboutissement - avec les traités de Sèvres (non appliqué) et le traité de Lausanne - des partages frontaliers ne correspondant pas aux réalités historiques de ces contrées.

 

Une colonisation économique due à l'importance de l'enjeu pétrolier. Un pays comme l'Arabie Saoudite est géré par quelques grandes familles et une voie musulmane dure et puritaine, les Wahhabites (NB : les femmes n'ont toujours pas le droit de conduire une voiture, les ambassades ne peuvent pas hisser leur drapeau national si, sur celui-ci, figure une croix : Suisse, Danemark, Suède, etc.)

 

L'apport de l'Orient à l'Occident a été volontairement occulté au cours des siècles, Grecs et Nestoriens, chassés de Byzance après leur condamnation pour hérésie, ont traduits pour les arabes les textes grecs. L'exploitation des ces traductions connut trois phases :

            - Traductions                       

            - Assimilation

            - Développement des connaissances (dans les trois grands centres de Alexandrie, Harran et Jundisapur)

 

La communication de ces connaissances nous étant parvenue en partie grâce aux savants juifs de l'époque, traducteurs des textes arabes (Écoles de Palerme et de Tolède).

 

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Le Chiisme en France :

 

On peut évaluer la proportion de sunnites en France (métropole et département d'outre-mer) à un bon 90%.

 

La minorité chiite est composée de communautés originaires du Liban, d'Irak, Syrie et Iran pour une part et de l'océan indien, Madagascar, la Réunion, les Comores  (Mayotte). Son importance est d'un petit 10 %.

 

A ces groupes se rajoutent des éléments sunnites qui ont changé de voie pour des raisons politiques et des chrétiens convertis à l'Islam.

 

Pour ces derniers, l'attirance vers le chiisme est motivée par une volonté politique de combat contre l'Occident et contre Israël.

 

A la Réunion et à Mayotte existe une communauté musulmane, installée depuis plus de deux siècles et qui provient de l'état indien du Gujarat. Cette communauté est à majorité sunnite, mais il y a une forte minorité chiite. Les derniers, arrivés en 1972, les Karanes, sont en provenance de Madagascar.

 

Parmi ces groupes en France, les Ismaéliens dont le responsable est l'Aga Khan ne font pas parler d'eux leur siège est à Gouvieux dans l'Oise.   

 

Mais un groupe dissident, les Dawoodi Bohras et leur chef spirituel, Muhammad Buhranuddin, dont le siège est à Roissy en Brie a des centres au Yémen, et sont très inspirés par la révolution islamique iranienne.

 

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Islam et Chrétienté :

 

Ces deux mondes sont séparés par un abîme d'incompréhension qui est tout d'abord historique.

 

Nos auteurs n'ont toujours parlé que négativement du monde musulman (qui, pour eux, est essentiellement le monde arabe) et réciproquement.

 

En 1080, Dante Alighiéri écrit : « (le musulman)... il est plein de vices et de grands crimes, il ne croit pas en Dieu, le fils de Sainte Marie, il est plus noir que poix fondu, et mieux que l'or de la Galice, il aime le meurtre et la traîtrise. »

 

Rien de positif n'a été communiqué à notre culture, et rien sur les fameuses Croisades médiévales qui ne furent tout à fait pas le parcours chevaleresque que nous avons appris à l'école.

             

Il n'est pas inutile de lire « Les Croisades vues par les Arabes » pour approcher la compréhension de ces oppositions historiques !

 

Mais comme l'écrit André Chouraqui, « le sort des minorités chrétiennes et juives en terre d'Islam fut moins dur que le sort des juifs et des musulmans en terre chrétienne. »

 

 

 

Que ce courant philosophique et religieux ait des problèmes d'adaptation au monde moderne, cela est certain. L'imam Soheib Bencheikh (grand mufti de Marseille - cf. son interview quant à Jésus dans le Coran) que j'ai rencontré, le dit lui-même : « Notre religion a 6 siècles de retard sur l'évolution de la société, ayant été conçu pour des tribus claniques ».

 

Le message reste humainement valable, mais, comme le disent les pratiquants éclairés de cette religion, en tenant compte de l'évolution de l'humanité, et non en se figeant sur une application à la lettre des écrits de Mohamed qui apportaient des solutions de vie quotidienne à des populations vivant des conditions de survie difficiles au 6ème siècle après Jésus Christ.

 

En conclusion, le fondamentalisme et l'intégrisme de quelque religion que ce soit, n'ont rien à voir avec l'enseignement de Moïse, Jésus ou Mohamed, mais malheureusement, comme l'écrivit François Rabelais :

«  Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie ! »

 

Savez-vous que Maurice Béjart, le Commandant Cousteau, et René Guénon, le philosophe, s’étaient convertis à l’Islam ? De leur part on ne peut évoquer un quelconque opportunisme mais bel et bien une démarche raisonnée. Guénon et Cousteau, par exemple, ont été subjugués par le fait que certains phénomènes physiques hautement scientifiques qui ne pouvaient être connus d’hommes vivants au 7ème siècle ont bel et bien été rapportés dans le Coran, ce qui ne peut qu’avérer une intervention sacrée.

 

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Pour votre information voici ce qu'en dit l'encyclopédie Wikipédia :

 

 

 

À la mort de Mahomet, les musulmans furent confrontés à des cas de figure non abordés directement dans le Coran, de la gestion du monde et du partage du pouvoir. La jeune communauté musulmane apportera plusieurs réponses aux questions d'organisation étatique et sociale, de législation posée : ces diverses réponses forment des écoles ou rites et les premiers courants de l'islam.

 

 

Les quatre courants reconnus par la déclaration de La Mecque en 2005 sont:

      1. le Sunnisme qui rassemble plus de 85 % des musulmans du monde,
      2. le Chiisme duodécimain qui représente plus de 10 % des musulmans dont la majorité vit en Iran, en Irak, en Azerbaïdjan, au Bahreïn et au Liban (où il constitue la majorité des musulmans), avec des minorités en Arabie Saoudite, au Koweït, au Pakistan, en Afghanistan et en Inde,
      3. le Zaïdisme qui comprend environ 8 millions de croyants, exclusivement présents au Yémen,
      4. l’Ibadisme, avec environ cinq millions de fidèles à Oman, à Zanzibar et dans quelques régions de Libye, d'Algérie comme la région du Mzab et de Tunisie. 

 

La branche sunnite (de sunna, « tradition ») est la principale en nombre. Cette école s'est proposé d'adjoindre au Coran, comme source de décision théologique et d'élaboration de lois, les hadiths (les paroles et les actes de Mahomet). Selon le poids accordé aux sources et la manière d'établir la loi musulmane, ou charia, le sunnisme se divise à son tour en plusieurs écoles de droit musulman dont les principales sont le hanafisme, le malikisme, le Chaféisme et le Hanbalisme qui se reconnaissent mutuellement comme véridiques.

 

 

L’Ismaélisme rassemble entre quinze et trente millions de croyants surtout dans le monde indo-persan, les druzes sont environ un million surtout présents au Liban, l’Alévisme, branche du soufisme, rassemble entre dix et vingt millions de fidèles principalement en Turquie, les alaouites, se considérant chiites, sont quelque quatre millions en Syrie et Turquie.

 

 

L’Ahmadisme, non reconnu par l’Organisation de la conférence islamique, regroupe entre 10 et 15 millions de croyants répartis surtout dans le monde indien et sa diaspora. La Nation of Islam, est, avec entre 20 000 à 40 000 membres, un courant ultra-minoritaire.

 

 

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BIBLIOGRAPHIE :

 

 

Le Coran                                   Jacques Berque                     Albin Michel

 

Le Coran                                   A. Chouraqui                         Robert Laffont

 

Le Coran                                   Kasimirski                             Maxi - Poche

 

Les hommes de l'Islam               Louis Gardet                         Ed. Complexe Bruxelles

 

Les Assassins                             B. Lewis                               Ed. Complexe Bruxelles

 

Les croisades vues par les arabes A. Maalouf                           J'ai Lu

 

L'Islam expliqué aux enfants        Tahar Ben Jelloun                Seuil

 

Les Bahaïs                                  C. Cannuyer                        Brepols Bruxelles

 

Les trois monothéismes               Daniel Sabony                      Seuil

 

Politique et Minorités au Proche Orient L. Chabry                      Maisonneuve et Larose

 

Le Coran condamne la violence     M. Benchenane                    Le Figaro 05/10/2001

 

Le Soufisme                                Ch. Bonnaud                        Maisonneuve et Larose

 

Le Coran et les Droits de l'Homme Beni Sadr                            Maisonneuve et Larose

 

Histoire du Moyen Orient              B. Lewis                               Albin Michel

 

Les dix commandements aujourd'hui     A. Chouraqui                Robert Laffont

 

écrits Spirituels                            émir Abd el Kader                Seuil

 

La perception de l'autre,

source de malentendus et de conflits. Mustapha Benchenane    Revue de la Défense Nationale (fév. 2004)

 

 

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JÉSUS DANS LE CORAN

 

 

Interview de l’imam Soheib BENCHEIKH à qui l’on demandait quelle était la place donnée à Jésus, l’un des prophètes, dans le Coran. Voici ce qu’il répondit : 

 

La foi du musulman n'est pas entière s'il ne croit pas en l'existence réelle du Christ et en la pureté et l'authenticité de son enseigne­ment.

 

Le musulman, de par sa religion, croit fermement en la sainteté et en la virginité de Marie.

 

C'est pour cela que j'observe avec amusement les théologiens chrétiens qui remettent en cause le mystère de la virginité de Marie. Ils oublient qu'outre les chrétiens ils auront ensuite plus d’un milliard de musulmans à convaincre...

 

Certes, les musulmans rejettent un certain nombre de dogmes catho­liques, mais ils pensent qu'ils sont le fruit d'une élaboration faite au cours de l'histoire et ne découlent pas directement de l'enseignement de Jésus.

 

Le Coran parle de Jésus à maintes reprises, et cite son nom vingt-cinq fois. Il considère déjà l'avènement de Jean le Baptiste et son prêche dans le désert comme l'annonce de la venue de Jésus. Le Coran dit, verset 39 de la sourate 3 : « Comme il [Zacharie] priait debout dans le sanctuaire, les anges crièrent : Dieu t'annonce [la naissance de] Jean, qui va annoncer un Verbe de Dieu, il sera un Seigneur, un chaste et un prophète parmi les justes ».

 

A propos de la naissance de Jésus, le Coran dit, verset 45 de la sou­rate 3 : « Et lorsque les anges disaient : Marie, Dieu t'annonce un Verbe de Lui, son nom est le Messie, Jésus, fils de Marie. Il sera illustre dans ce monde et dans l'autre monde et l'un des proches de Dieu ».

 

A propos du soutien de l'Esprit saint, le Coran dit, verset 87 de la sou­rate 2 : « Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie et l'avons soutenu par l'Esprit Saint ».

 

Jésus dans le Coran est le Verbe de Dieu qui est devenu chair, il est l'esprit de Dieu, né d'une vierge qui n'avait pas connu d'homme aupara­vant. Jusque-là, le Coran converge d'une manière étonnante avec l'ensei­gnement du christianisme. Or le Coran affirme tout de suite et avec beaucoup de détermination que Jésus est une création de Dieu, ni dieu, ni demi-dieu, ni fils de Dieu, ni une cohabitation entre une nature divine et une autre humaine. Donner à Jésus une de ces attributions est une contre-vérité, une grave erreur qui entache l'unicité de Dieu et compromet le monothéisme absolu. Jésus est un prophète, créature de Dieu, certes noble et vénérable, mais il demeure fils de l'homme et non fils de Dieu.

 

A propos de sa nature, le Coran dit, verset 59 de la sourate 3 : « De­vant Dieu, Jésus est comme Adam qu'il a créé de la poussière. Il lui a dit "Sois", et il fut ».

 

II lui rend hommage tout en avançant une autre version dite correction. Le Coran dit, verset 171 de la sourate 4 : « Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est que l'apôtre de Dieu, Son Verbe jeté à Marie et un esprit de Lui. Croyez en Dieu et Ses apôtres. Ne dites pas trois : Cessez, cela vaudra mieux. Dieu est un dieu unique, c'est tout ».

 

Si Jésus est une créature, que signifie alors le mot « Verbe de Dieu » ? Le Verbe de Dieu pour le Coran est le verbe « Sois ». Le verbe être à l'impéra­tif avec quoi Dieu crée directement ce qu'il veut. Il suffit qu'il dise « Sois » pour que la création se réalise immédiatement. Dieu a créé la Terre et les Cieux avec ce verbe.

 

 

Nous, les êtres humains, nous sommes créés par Dieu, certes, mais selon la loi de causalité. Nous sommes en­gendrés par nos parents qui furent eux-mêmes engen­drés par leurs parents, en remontant toujours selon l'immuable loi jusqu'à notre aïeul commun à nous tous, Adam. Celui-ci a été créé par le verbe « Sois ».

 

Jésus exceptionnellement a mé­rité l'intervention directe de Dieu. Il l'a créé directement à partir de ce même Verbe qui est devenu chair au sein de la Vierge Marie.

 

A propos de la naissance de Jésus, le Coran dit : (ver­sets 45 à 50 de la sourate 3) Et lorsque les anges dirent : « Marie ! Dieu t'annonce la prochaine venue d'un Verbe. Son nom est le Messie, Jésus, fils de Marie, notable dans ce monde et dans l'autre monde et parmi les rapprochés (de Dieu) ». [...] Elle dit : « Seigneur ! Comment se peut-il que j'aie un enfant alors qu'aucun homme ne m'a jamais touchée ? ». Il dit : « C'est ainsi. Dieu crée ce qu'il veut. Quand II décide d'une chose, II lui suffit de lui dire "Sois" pour qu'elle se réalise ».

 

Pour le musulman, Jésus ne sauve personne, ne condamne personne. Le salut et la condamnation sont des attributs exclusifs de Dieu, avec qui on entretient des relations directes, intimes et permanentes. Toutefois, Jésus, témoin du Seigneur, est l'objet d'une grande considération chez les musulmans, et sa mémoire est très respectée. Il est l'exemple à suivre par tous les humains, un exemple à leur portée puisqu'il est homme comme eux. A propos du Prophète Muhammad, le Coran clarifie son statut dès le départ (verset 110 de la sourate 18) : « Dis : Je ne suis qu'un humain comme vous, je reçois la révélation que votre dieu est un Dieu Unique et celui qui espère la rencontre de son Seigneur, qu'il fasse une bonne œuvre ».

 

Le prophète de l'Islam lui-même, pour qu'il reste un exemple, a mis en garde les musulmans: « Ne me vénérez pas comme les chrétiens ont vénéré Jésus fils de Marie » Quelles que soient les divergences doctrinales entre chrétiens et musulmans, celles-ci ne doivent empêcher ni entente ni rap­prochement. Ces divergences, rappelons-le, ne balisent pas notre dialogue, elles en sont l'objet. Au contraire, la tradition musulmane, notamment celle qui s'installe peu à peu en France, profite chaque année de l'occasion de Noël pour insister sur l'origine commune des deux religions.

 

 

 

 

Soheib BENCHEIKH

Grand mufti de Marseille

 

 

 

Article du Nouvel Observateur du 25 - 31 décembre 1997

 

 

Compte rendu des questions / réponses en fin de conférence.

 

Quatre questions ont été posées et trois remarques.

 

1 - Vous n’avez pas parlé des « Frères musulmans ». Quel est leur impact ?

 

R - Ils font partie du cercle des intégristes intellectuels philosophes. Leur influence est encore forte dans les pays méditerranéens.

 

Le médiatique Tarik RAMADAN est le petit fils du fondateur des « Frères musulmans » et il a oublié d’être bête ce qui le rend d’autant plus nocif quant à l'influence qu'il exerce. Il bénéficie d'une image favorable dans quelques pays européens et dans certains milieux intellectuels.

 

2 - Quel est le statut de la femme dans la religion musulman ?

 

R - Les Sourates 2 et 4 définissent précisément le statut de la femme dans l’Islam au… 7ème siècle après JC. Certains musulmans l’appliquent à la lettre, les modernes heureusement revoient la question à la lumière de la vie quotidienne dans les pays développés. Il est possible de comparer la dureté de ces versets avec l'Épître n°11 aux Corinthiens de Paul. Autres temps...autres moeurs !

 

3 – Comment est structurée la hiérarchie dans cette religion ?

 

R - Chez les Sunnites qui représentent, je le rappelle, 85% du total des musulmans, soit, la majorité, il n’y a pas de clergé, mais il existe des collèges et des universités qui dispensent un enseignement qui permet d’approfondir sa foi et apportent des réponses théologiques aux questions posées.

 

Toutefois, il existe effectivement de nos jours, ce qui peut être considéré comme clergé sous le vocable d'iman (de l'arabe « amma » qui signifie marcher devant, guider diriger...)

 

« Amma » qui se traduit par Imam était utilisé autrefois pour désigner les conducteurs des caravanes, qui représentaient des modèles pour les fidèles. Ce titre fut attribué à Mohamed ainsi qu’aux Califes qui lui succédèrent et à quelques grands théologiens).

 

Les Imams actuels ne représentent pas une hiérarchie car ils sont seulement des laïcs qui dirigent la prière du vendredi à la mosquée.

 

Les Imams sont en principe choisis parmi les fidèles les plus vertueux et les plus pieux du lieu où se trouve la mosquée. Un Imam peut être une femme, mais seulement pour une assemblée uniquement composée de femmes.

 

Les Chiites, quant à eux, comptent seulement douze Imams, tous, es successeurs de Mohamed et d'Ali et le dernier Muhammad Al Mahdi, le douzième, a disparu et reparaîtra au terme du monde pour convertir l’humanité. Ceux qui dirigent la prière s’appellent « Mawla » en arabe, autrement dit Mollah.

 

Les Chiites sont effectivement plus structurés.

 

Il existe chez eux un courant très dur qui tente de mettre en place une hiérarchie de pouvoir comme chez les Alaouites dont un journaliste français a dit « il est alaouite, donc il est normal pour lui de mentir ». En fait, la discrétion et la dissimulation des pratiquants chiïtes est la résultante de la situation de minoritaire par rapport au courant sunnite dans de nombreux pays.

 

4 – Quelle est la part de l’ancien testament dans le Coran ?

 

R – Les sources historiques du Coran sont dans la lignée de la religion d'Abraham, la Torah et l'évangile. Les références à ces deux sources sont permanentes.

 

Enfin il y eut trois interventions mais qui n’étaient pas des questions mais plus précisément des témoignages. En particulier :

 

Quant à l’intolérance qui n’a rien à voir avec la religion musulmane, une personne ayant vécu sur place en Algérie en tant que militaire, nous a rapporté qu’après 1958, ayant été désigné pour faire un recensement dans les camps, ce militaire par simple respect avait l’habitude de se présenter sans armes pour effectuer ses contrôles ; il nous a confirmé qu’il n’avait jamais eu aucun problème. Une fois même, le Shibani (le Sage du camp, shibani, en fait, veut dire vieux) m’accueillit avec beaucoup de déférence avec la formule traditionnelle « Qu’Allah te bénisse ».

 

Quant à l’évolution positive des attitudes que l’on peut constater, une personne résolument optimiste nous rapportait qu’elle avait assisté à l’inauguration de la Mosquée de Saint Denis de la Réunion, qui avait été un modèle de tolérance, à laquelle assistait le préfet de la Réunion et le maire de la ville qui était allé au devant de la communauté musulmane pour appuyer et favoriser cette création de lieu de culte. Là-bas, nous assistons à un mode de vie communautaire où manifestement tout se passe bien.

 

Quant au statut des femmes musulmanes dans l’Islam, un auditeur est intervenu en citant certains versets des sourates 2 et 4, pour dénoncer les problèmes que ne peut qu’entraîner ce statut dans notre société occidentale. Cet intervenant s’est, de bonne guerre, rapidement dévoilé comme étant un représentant local du Front National… Et là s’est terminé l’intervention.    

 

Yves Faurobert, en guise de conclusion, est donc revenu en confirmant ce qu’il avait affirmé précédemment à propos de la cohabitation de l’Islam et de la Chrétienté.

 

Ces deux mondes sont séparés par un abîme d'incompréhension qu’il est utile de connaître et de combattre pour tenter de vivre ensemble en bonne intelligence.

 

L'imam Soheib Bencheikh de Marseille que j'ai rencontré, le dit lui-même : « Notre religion a six siècles de retard sur l'évolution de la société, ayant été conçu pour des tribus claniques ».

 

Le message reste humainement valable, mais, comme le disent les pratiquants éclairés de cette religion, en tenant compte de l'évolution de l'humanité, et non en se figeant sur une application à la lettre des écrits de Mohamed qui apportaient des solutions de vie quotidienne à des populations vivant des conditions de survie difficiles au 7ème siècle après Jésus Christ dans un pays où même les conditions climatiques et matérielles étaient dures.

 

En conclusion, le fondamentalisme et l'intégrisme de quelque religion que ce soit, n'ont rien à voir avec l'enseignement de Moïse, Jésus ou Mohamed, mais malheureusement, comme l'écrivit François Rabelais :

 

«  Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie ! »

 

 

 

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27/09/2011
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