L’ŒUVRE DU PLASTICIEN ANSELME KIEFER, « LA RIBEAUTE » à BARJAC

 

 

 

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À Barjac, les trésors de l'artiste contemporain Anselm KIEFER se révèlent enfin !

Les palais célestes se fondent dans le décor verdoyant.

(Photo Corentin MIGOULE)

 

Et pour vous permettre de parcourir l'oeuvre de KIEFER

J'ai tout simplement chosi un chant Scout entrâinant de Baden-Powell

afin de vous faire oublier la tristesse et le malaise ressenti au cours de cette visite !

Si c'est trop, n'hésitez pas à l'arrêter en cliquer sur le pictogramme suivant

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« Aux confins du Gard et de l'Ardèche, à Barjac, l’artiste allemand Anselm KIEFER a enfin décidé d'ouvrir son domaine au public qui peut désormais s'immerger dans le processus créatif d'un plasticien d'exception ».

 

Tels sont les termes dans lesquels la « fondation ESCHATON-ANSELM KIEFER » qu’avec nos petits camarades des « Séniors dans le Vent » nous sommes allé visiter ce jeudi 19 octobre 2023.

 

Dès le départ, notre guide, salariée de la fondation (et accompagnée d’un cerbère de sécurité qui était là pour surveiller que la consigne était bien respectée à la lettre), nous a prévenu qu’il était interdit de prendre des photos, aussi, toutes celles qui illustrent cet article sont-elles de Corentin MIGOULE ou Klaus OTTMANN, des relations d’Anselm KIEFFER, toutes tirées du site même de la Fondation et j’en respecte donc le copyright !

 

 

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 Toutefois pour l'imager, nous avons trouvé cette photo d'Anselm KIEFER sur le Net

 

 

En ce qui me concerne je suis resté de marbre face à un tel ouvrage et à l’engouement que semble inspirer cette œuvre aux amateurs d’art moderne.

 

En Provence ou en Cévennes on appelle gentiment cela « l’œuvre d’un fada », et elle n’a strictement rien à voir avec son précédent, « la cité radieuse » à Marseille que l’on nomme avec affection « la maison du fada ».

 

C’est que cette dernière est, elle, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis juillet 2016, avec 17 autres édifices signés de Charles-Édouard Jeanneret, mondialement connu sous le pseudonyme de « Le CORBUSIER ».

 

Il y a déjà 70 ans, elle avait été construite à l’origine pour abriter les familles des fonctionnaires de la ville de Marseille et elle est devenu aujourd’hui un habitat privilégié et recherché.

 

Au cours de sa carrière, Anselm KIEFER a vécu et travaillé dans différents ateliers dont le premier se situe à Donaueschingen, sa ville natale, une ville allemande située dans la Forêt-Noire tout près du lac de Constance, dans le Bade-Wurtemberg tout près de la frontière franco-Suisse que l'armée française d'occupation n'a quitté qu'en 2014, puis en France, en Autriche, au Portugal et aux États-Unis.

 

Les ateliers d’Anselm KIEFER représentent et rassemblent des périodes importantes de sa vie et de son œuvre. Certains de ces ateliers ont évolué au fil du temps pour devenir des environnements immersifs, rassemblant tous les aspects de sa pratique artistique.

 

« La Ribaute », l’atelier-résidence de KIEFER à Barjac, a été l’épicentre de son travail créatif de 1992 à 2007.

 

Au cours des trois dernières décennies, l’artiste a continué à développer La Ribaute, qui s’étend actuellement sur… quarante hectares, et se compose de plus de soixante-dix espaces d’art reliés par un réseau complexe de chemins, de tunnels et de cryptes souterraines.

 

La Ribaute est l’un des espaces artistiques les plus intrigants et complexes de notre époque, qui offre une vaste représentation de l’œuvre de KIEFER à travers divers médias.

 

ESCHATON-FONDATION ANSELM KIEFER a pour mission de rendre La Ribaute accessible aux visiteurs du monde entier tout en la préservant pour la postérité en tant que manifestation extraordinaire de la créativité humaine.

 

La Ribaute, a été reçue par ESCHATON-FONDATION ANSELM KIEFER en tant que donation de l’artiste en décembre 2020, et a ouvert ses portes au public de manière saisonnière en juin 2022. Toutes les visites prennent la forme de visites guidées réservées à l’avance en ligne.

 

La Ribaute, nom de son ancien atelier-résidence, permet de plonger dans l'univers singulier d'un artiste que l’on dit majeur de l'art contemporain.

 

Berk !

 

Quittant l’Allemagne en 1992 pour le sud de la France, Anselm KIEFER, né en 1945 à Donaueschingen (Allemagne), cherchait un terrain dans le sud de la France.

 

Grâce à Jack LANG, alors ministre de la Culture qui lui avait proposé un choix de près de 70 sites en France, Anselm KIEFFER l'a trouvé ici, à Barjac aux confins du Gard et de l'Ardèche, où, n'ayant visité seulement que les 3 premiers sites de la « liste Jack LANG », a eu le coup de foudre pour les Cévennes.

 

Et il a acheté le domaine de La Ribaute.

 

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Le somptueux domaine de la Ribaute, à Barjac, ancienne filature et magnanerie immense,

Elle a constitué le point de départ de l'œuvre créatrice d'Anselm KIEFER.

(Photo Corentin MIGOULE)

 

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Un environnement bucolique, écrin de verdure propice à la création.

(Photo Corentin MIGOULE)

 

Niché dans un environnement bucolique ce complexe s’étend aujourd’hui sur près de 40 hectares, et comprend trois bâtiments en pierre du 19ème siècle entourés de champs et de bois dont l'ancienne magnanerie (ferme d’élevage de vers à soie) qui est devenue l'épicentre créatif de toutes les expérimentations de l’artiste pendant presque 30 ans.

 

Deux des bâtiments résidentiels sont maintenant reliés par une passerelle fermée de taille industrielle que KIEFFER fait a construite pour ses deux jeunes enfants lorsqu’il vivait encore sur le terrain (il a depuis déménagé avec sa famille dans la région parisienne et il a acheté une friche industrielle à Croissy-Beaubourg où il vit et travaille depuis qu'il a quitté Barjac).

 

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Bâtiment central de « La Ribaute »

(Photo : Klaus OTTMANN)

 

Au sein de la Ribaute, ce sont 80 espaces artistiques appelés « pavillons » qui émergent, du gigantesque amphithéâtre en béton de cinq étages aux réseaux souterrains de cryptes, tunnels, et autres étangs artificiels, sans compter la multitude de peintures et sculptures in situ ou abrités dans des verrières agricoles immenses voire des hangars de la taille d'un hall de gare !

 

Durant sa vie, notamment au début des années 90, il a beaucoup voyagé. Ses voyages ont eu un gros impact sur son travail.

 

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L'amphithéâtre monumental de 5 étages conçu par le plasticien en forme de

« Ziggourat » renversé, intérêt de KIEFER pour l’histoire de la Mésopotamie ?

(Photo Corentin MIGOULE)

 

Le « Gesamtkunstwerk » (i.e. : La grande œuvre d’art) de KIEFER est aujourd’hui composé de plus de 50 bâtiments distincts en verre, en acier ou en béton, ainsi que d’une série de tunnels souterrains, abritant toutes ses peintures et sculptures, pour la plupart monumentales.

 

En activité à Barjac jusqu’en 2007, l’atelier d’Anselm KIEFER a ensuite migré en région parisienne.

 

Le site avec les pavillons reliés les uns aux autres a nécessité une loi spécifique pour lui permettre de modifier ainsi le paysage de ce paisible vallon des Cévennes en lui permettant une classification exceptionnelle d’œuvre d’art monumentale sans laquelle il n’aurait jamais eu le droit de construire ses « œuvres » ».

 

Le site a en effet parfois un aspect de chemin de croix. Pour lui, un paysage n’est jamais innocent. Il est toujours la mémoire de l’histoire…

 

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Les fameuses tours d'Anselm KIEFER réalisées à partir de cubes de béton

Et de moulages de containers. (Photo Corentin MIGOULE)

 

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Et la seule photo des Séniors dans le vent que nous avons été autorisé à immortaliser !

 

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Juste en face d'un bâtiment de serre abritant les 17 femmes de l'Antiquité...

 

 

Mais depuis 2014, « La Ribaute » est devenue un lieu d’invitation à la création artistique qui, chaque année, accueille l’installation permanente d’un artiste invité : Wolfgang LAIB (2014), Laurie ANDERSON (2018), Valie EXPORT (2019) et Giovanni ANSELMO (2021).

 

Grâce à la Fondation ESCHATON-ANSELM KIEFER présidée par Janne SIRÉN, « La Ribaute » revêt aujourd'hui des allures de site à destination muséale, garant de l’héritage culturel de l’artiste pour la postérité.

 

Un endroit à nul autre pareil qui est en effet désormais ouvert au public.

 

 

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On se sent souvent tout petit face aux œuvres de l'artiste contemporain.

(Photo Corentin MIGOULE)

 

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La palette de l'artiste est portée par des ailes d'ange.

(Photo Corentin MIGOULE)

 

Anselm KIEFER a toujours été sensible dit-on, au cycle de création, donc il utilisait souvent des choses et matériaux ayant été détruits pour leur redonner vie.

 

KIEFER estime que la vie est cyclique et qu’elle n’a pas vraiment de fin.

 

Les livres sont très présents dans le travail de l’artiste qui est un grand lecteur. Il est un grand fan de poésie, parait-il.

 

Dans son œuvre, il s'intéresse beaucoup à la religion, juive et catholique notamment.

 

Le serpent revient régulièrement dans ses œuvres, tout comme les tournesols.

 

En visitant quelques verrières on a pu en effet s’apercevoir qu’il utilisait les signes de la kabbale et qu’il se servait souvent de l’arbre séphirotique qui est formé de trois lignes verticales ou « piliers » représentant « Sévérité » à gauche, « Miséricorde » à droite et « Équilibre » au centre, et qui est censé représenter la perfection de tous les milieux de la création.

 

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L’arbre séphirotique.

 

Les femmes sont aussi très présentes dans le travail de KIEFER. Notamment celles de l’Antiquité et de la Révolution. Il a consacré une galerie spéciale aux femmes martyres.

 

L’une des installations les plus impressionnantes de KIEFER est une chambre souterraine qui contient une petite version de son œuvre « Les Femmes de la révolution » (1992), composée de lits de plomb, d’une photographie sur plomb et de textes muraux.

 

L’œuvre s’inspire des Femmes de la Révolution française, une chronique de l’historien du XIXe siècle Jules MICHELET.

 

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La galerie des « Femmes de la Révolution »

 

Il a aussi aimé travailler le plomb « car c'est le matériau des alchimistes » et il adorait ça ! C’est pourquoi il s’est porté acquéreur de la totalité du plomb qui recouvrait la Cathédrale de Cologne lorsqu’elle a été restaurée.

 

La salle de cire de Wolfgang LAIB à « La Ribaute » est la première d’une série d’œuvres d’autres artistes que KIEFER a envisagé de commander alors qu’il commençait à transformer La Ribaute en un lieu d’exposition publique.

 

Une chambre souterraine, d’environ 40 mètres de long avec beaucoup plus d’ampoules, mais tout aussi aromatique et méditative. La nouvelle salle de cire de LAIB, intitulée « From the Known to the Unknown - To Where Is Your Oracle Leading You » (2014), est installée à La Ribaute.

 

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Wolfgang LAIB dans sa chambre de cire à La Ribaute.

(Photo: Klaus OTTMANN)

 

Voilà un petit aperçu de l’œuvre d’Anselm KIEFFER.

 

 

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Et l'un de Séniors dans le vent devant le seul entrepôt

« où l'on nous a permis de prendre une photo »...

 

J’ose avouer que j’ai été plus touché et sensible par la visite du château de Barjac et de la ville que nous avons faites le matin que par l’œuvre d’Anselm l’après-midi… mais je m’en voudrais de vous avoir influencé !

 

 

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Un des rares tableau en couleur d'Anselm KIEFFER exposé dans la bibliothèque municipale de Barjac

 

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« Pour Ingebord Bachmann uniquement avec le vent, avec la lumière et avec le son »

 

Euh…, si vous comprenez quelque chose à la personnalité de cet artiste plasticien, qui est l’un des plus chers du monde, surtout n’hésitez pas à éclairer ma lanterne… Je suis tout prêt à essayer de le comprendre à mon tour… mais il faudra être très pédagogue avec moi !

 


 



11/11/2023
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