IN VINO VERITAS... ou ORIGINE DES « CHARMILLES » DU PERE ANSELME…

 

Petite chanson adaptée... pour l'arrêter cliquez sur le signe :

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Le château de Châteauneuf-du-Pape avant 1944 !

 

Pour le mariage de ma fille Juliette en 2006, Guy FARGET, l'un de nos amis et voisins, ancien négociant en vins et responsable qualité d'Inter-Rhône (l'association qui gère l'appellation des AOC « Cotes du Rhône » depuis Vienne jusqu'à Avignon), lui avait sélectionné et fait acheter un vin extraordinaire que tous ses convives avaient fort apprécié. Certains m'ont demandé de leur procurer quelques cartons de ce vin extraordinaire...

 

Ca m'a donc donné l'idée parmi mes nombreuses activités de retraité débordé, de prendre part à la production et la promotion auprès de mes amis, de ce même vin élaboré à Châteauneuf-du-Pape par Laurent BROTTE, le fils de notre voisine, mais surtout l'un des principaux producteurs de l'AOC « Châteauneuf-du-Pape ».

 

Il est produit avec du raisin hors quota, à savoir que nous n'avons pas droit à l'appellation AOC « Châteauneuf-du-Pape » dont l'obligation de rendement établie par l'INAO ne doit absolument pas dépasser 35 hectolitres à l'hectare (et c'est sévèrement contrôlé par les douanes) ou de raisin provenant d'autres parcelles que celles de Châteauneuf, en particulier de Laudun où la maison BROTTE possède plusieurs parcelles, mais seulement à l'AOC « Cotes du Rhône », plus générique.

 

Il est alors embouteillé sous une étiquette spécifique à la marque « Les Charmilles - Père Anselme » et j'ai souhaité faire un petit montage pour expliquer aux béotiens le passage de la vigne au vin...

Une étiquette identique pour les trois AOC Côtes du Rhône
 

Eventuellement, ceux d'entre vous qui veulent acheter ce Côtes-du-Rhône vinifié par BROTTE, peuvent se le procurer auprès de Marc PAIRET au prix de 7,50 € la bouteille (45 €, le carton de 6 bouteilles : AOC Côtes du Rhône Rouge, AOC Côtes du Rhône Rosé (provenance : Laudun) ou AOC Côtes du Rhône Blanc... Il en a toujours une palette de chaque dans sa cave à Villeneuve !

 

Il suffit d'aller l'enlever chez lui à Villeneuve en le prévenant la veille de votre passage au 06 07 87 16 99 pour vous assurer qu'il ne sera pas en vadrouille.

 

Pour la bonne forme le chèque est à établir à l'ordre de « BROTTE » car Marc n'est pas habilité à faire du commerce (il est maintenant retraité depuis plus de 20 ans...)


Enfin, pour une livraison sous 48h00, n'importe où en France métropolitaine, par le réseau de transport « France Express », rajouter 0,90 € par col. La livraison doit faire au minimum 4 cartons (moins de 4 cartons représente un colis trop petit pour le groupage du transporteur qui ne peut le charger sur une palette sans risquer de l'égarer lors des groupages), franco de port à partir de 10 cartons ou quelque soit la quantité dans un rayon de 50 Km autour de Châteauneuf-du-Pape ou Villeneuve-les-Avignon (dans ces cas de livraison à domicile, contacter Marc pour que tout soit clair !) 

 

Réclamer toute autre information complémentaire à Marc PAIRET 

68, rue de la République

30400 VILLENEUVE LES AVIGNON

Portable : 06 07 87 16 99

Courriel perso : marc@pairet.org

 

Et si vous souhaitez savoir comment déguster un Côtes-du-Rhône, cliquer sur le lien et vous saurez tout de « l’ampélologie » et la dégustation de ce vin admirable !

 

Maintenant, entrons dans le vif du sujet :

 

IN VINO VERITAS !

 

 

Avant tout, je souhaitais faire un petit clin d'oeil à mon Papet, Albert PAIRET, qui, lorsque j'avais dix ans, m'avait pris un jour par la main pour me montrer fièrement sa parcelle de vigne au dessus de sa bergerie à Ubaye, un petit village à la frontière des Basses avec les Hautes-Alpes, où, sur un adret, à savoir le flanc de la montagne toujours ensoleillée car elle est tournée vers le sud, il faisait avec amour une espèce de piquette dont on ne devait que demeurer admiratif, et dans laquelle j'avais osé lâcher tous les escargots qu'il avait ramassé dans sa vigne et enfermé dans une cage pour les faire dégorger avec du fenouil ! J'étais déjà un rebelle épris de liberté et j'étais malheureux de les voir en cage !...

 

Je m'attendais à une rouste phénoménale, et rien de pareil n'est arrivé... ce fut au contraire une révélation. Le Papet n'a même pas haussé le ton, mais il est arrivé à me faire pleurer de remords rien que par son attitude et ce qu'il m'a dit posément.

 

Devant ma mine déconfite, arrivés en haut de la parcelle, il m'avait en effet demandé de hurler que « la vie est méchante » pour me faire remarquer que l'écho répondait seulement « chante, chante, chante... » et j'ai dû ramasser tous les escargots en redescendant...

 

C'était au temps où un scandale avait été découvert à Bercy où des négociants avaient osé « fabriquer » du vin avec des produits illicites... Alors il m'avait dit :

 

« Souviens-toi toujours, pitchot,

le vin ça se fait avé du raisin ! »

 

Et de rajouter que « même si on se fout de ma piquette, dis-toi bien que, pour moi, il est le meilleur vin du monde, car c'est le miens et ma vigne, elle sent bien que je l'aime ! »

 

Donc, dans la tradition du Papet, son petit fils assemble et vend du vin et si je vous en explique ci-dessous la fabrication vous devez utilement consulter un petit diaporama satirique de 2 minutes que je me suis amusé à monter pour mieux en comprendre les motivations ...  en cliquant ici.

 

Et, comme on dit en Provençal : « oun pin fa pas oun rouvro » (en Français, « un pin ne fait pas un chêne » ou en Parisien « un chien ça ne fait pas un chat » (';o) depuis la Saint Marc 2016, Marc a été admis à rejoindre la « Confrérie des Vignerons de Saint Marc de Villeneuve-les-Avignon », comme l'indique le magnifique diplôme d'intronisation qui lui a été remis...

 

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Mais revenons à l'essentiel : LE VIN !

 

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Pour commencer, je ne peux pas parler du vin sans, avant tout, citer PASTEUR qui en a fait la promotion dès 1857, puis a persisté et signé ses bienfaits...!

 


 

Et une petite vidéo de 4 minutes sur l'AOC Châteauneuf-du-Pape, en particulier...

 

 

 

Commençons par la vigne en été et en hiver :

 

A Châteauneuf-du-Pape on a la chance d'avoir un plateau de galets calcaires qu'a apporté là le Rhône il y a quelques centaines de milliers d'années. C'est ce qui va faire faire à nos vignes des rasins exceptionnels. Le jour, les galets emmagasinent le soleil et la nuit ils restituent la chaleur emmagasinée, et cette chaleur contribue à donner son sucre aux fruits.

 

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Juste après la vendange, afin de bonifier les parcelles de façon écologique... Il suffit de laisser paître un troupeau de brebis pendant une petite semaine... et attendre ensuite les premiers jours de gelée qui vont détruire tous les petits organismes néfastes à la bonne santé de la vigne.

   

 

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Ensuite, au sortir de l'hiver il va falloir labourer la vigne puis la tailler... Avec les copains de la « Confrérie des Vignerons de Villeneuve », nous organisons chaque année la taille de la vigne en mars, et son labour.

 

N'importe qui peut venir s'initier le jour dit dans une parcelle de vigne du Président BAUMET qui nous accueille dans son Mas de la plaine de l'abbaye. Demandez à Marc qu'il vous fasse parvenir une invitation le moment venu. La petite vidéo qui suit vous donne un aperçu de cette manifestation...

 


 

Puis au mois d'avril, juste au moment où les bourgeons vont éclore, il convient de désherber et labourer les parcelles pour y faire pénétrer un maximum d'eau en profitant des giboulées.

 

En fait, on a pas trouvé mieux que les francs-comtois pour nous aider à faire ce travail. Cette race de cheval de labour est épatante parce qu'elle sent ce qu'il faut faire et prend soin de la vigne.

 

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Brave bête... On sent son empathie quand on la conduit !

 

Par exemple, lorsque la bête sent que la charrue accroche, elle s'arrête pour ne pas risquer de couper une précieuse racine de cep, attendant que le laboureur soulève légèrement son soc pour passer par dessus. Et puis c'est le seul moyen de bêcher tout autour du cep; ce que ne pourrait pas faire un tracteur, le cheval le permet !

 

  

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Le week-end le plus proche du 25 avril, avec les copains de la Confrérie des Vignerons de Saint Marc, nous faisons la fête, ma fête en somme !

 

« Nous dirons à l’honneur de Villeneuve que la fête traditionnelle et patronale de la St-Marc, y est encore célébrée, sinon avec le même enthousiasme d’il y a une centaine d’années, du moins avec assez de bon vouloir par un bon nombre d’agriculteurs. Cette fête moitié païenne, moitié chrétienne, a cela de bon qu’elle contente tous les goûts et sentiments… » (Thomas David. Félibre paysan Vilo-Novo Moun Païs 1903). 

 

La fête de Saint-Marc, célébrée traditionnellement le 25 avril, trouve en effet ses origines dans les antiques fêtes païennes. En Gaule, le culte de Bacchus, dieu romain de la vigne et du vin, était répandu jusqu’en Provence, alors pays des vignes.

 

Cette divinité romaine et ces manifestations sont issues de la mythologie grecque et de ses fêtes, Dionysos et les Dionysies.

 

La Saint-Marc s’apparente aux fêtes romaines dites des « Robigalia » en l’honneur de « Robigo », divinité que l’on invoquait afin de préserver le blé de la « nielle », ou rouille des plantes. Les traces les plus anciennes de la confrérie de Saint-Marc remonteraient au XIe siècle. Sans doute aura-t-elle remplacé une de ces fêtes païennes où l’on dansait autour du feu dans la plus grande liberté.

 

Dès le début du christianisme, l’église s’est associée à cette fête. Dédiée alors à Saint Marc l’évangéliste, en sa qualité de patron des vignerons dans notre terroir. On rattacha la vigne et le vin aux prières et processions dites « rogations » pour demander la pluie ou un temps clément et attirer la bienveillance divine sur les futures récoltes.

 

La confrérie de Saint-Marc a pour but le maintien du culte de Saint Marc. Autrefois les confrères sillonnaient les vignes pour surveiller la croissance des ceps, des sarments et des futurs raisins. Perpétuant la tradition, la Confrérie de Saint-Marc est la seule confrérie vigneronne qui ait conservé ses propres rituels de danses et de chants.

 

Depuis le 5 avril 1971, elle s’est organisée en association loi 1901, présidée depuis par, successivement, les prieurs Jean Saïn (décédé), Bruno Eyrier (décédé), Jacques Baumet et aujourd'hui  Christiane Cabezza-Eyrier.

 

Si vous en avez le temps, voici une très belle vidéo que l'on a tourné lors du centenaire de la venue de Frédéric MISTRAL venu à Villeneuve-lès-Avignon participer à la fête de la Saint Marc (elle dure 23 minutes mais vous pouvez vous contenter des premières minutes pour vous en faire une idée - et la langue Provençale est tellement belle et chantante !) :

 

 

Enfin, une troisième petite collaboratrice est nécessaire au moment de la floraison vers la fin mai... l'abeille, sans laquelle il n'y aurait jamais de fruits, parce que c'est elle qui pollénise... C'est pourquoi, on est amené à demander à des apiculteurs de mettre à disposition des vignerons quelques ruches qu'ils apportent en villégiature, sur le bord des parcelles, le temps de la floraison qui dure de une à deux semaines :

 

 

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Revenons à nos moutons, euh..., à nos grappes, et ses composants, dont celui qui nous intéresse le plus, et qui apparaît à la fin de l'été... après la « véraison », cette courte période du mois de juillet où le grain passe du vert au violet pour le raisin noir ou au vert-jaune translucide pour le raisin blanc, lorsqu'il arrive à maturité !

 

Voici un petit schémas descriptif des termes employés : 

 

 

 

 

... Le grain du raisin :

 

 

 

 

Et ce que nous allons utiliser... le jus de la pulpe avec son « tanin » qui est au contact des pépins (le tanin a des propriétés antioxydantes qui confèrent au vin sa réputation de protection cardio-vasculaire, à doses modérées, bien sûr! - la pruine n'est que cette pellicule blanchâtre qui entoure le grain et pourrait faire croire qu'il reste sur la surface des grains de raisin de la bouillie Bordelaise dont on traite la vigne; pas du tout. Elle ressemble a de la cire, mais elle a son importance car elle abrite de nombreuses levures qui vont avoir leur rôle dans la vinification).

 

Avant tout, il faut cueillir les grappes et cela s'appelle...

 

La Vendange :

 
Deux méthodes, mais trois processus, selon que l’on souhaite obtenir un vin ordinaire ou un vin de grande qualité.
 
1) Ou bien, le raisin est récolté avec une machine, sorte de tracteur qui enjambe le rang de vignes en les secouant fortement, pour cueillir la moindre grappe avec des « peignes ».
 
      
 
Et la machine sépare immédiatement mais grossièrement la rafle qu’elle rejette, des grains, en les envoyant dans une benne. Mais ils sont quelque peu amochés au cours de l'opération !
 
2) Ou bien le raisin est vendangé à la main, à l'ancienne, grappe par grappe, et placé délicatement :
 
- soit dans des paniers qui sont vidés par le vendangeur dans des hottes portées à dos par des manutentionnaires qui les vident ensuite dans des bennes qui vont les décharger à la cave coopérative dans une trémie munie d'une vis sans fin qui l'oblige à cheminer jusqu'au pressoir, souvent avec la rafle.
 
 
Mais ça fait beaucoup de manipulations qui vont abimer le grain sans pouvoir identifier avec précision l'origine des grappes.
 
- soit enfin dans des caissettes de 20 Kg dans lesquelles le vendangeur dépose délicatement la grappe de raisin pour qu’il ne s’écrase pas, et les caissettes sont chargées en l’état sur un camion.
 
 
C’est le cas de l’AOC « Châteauneuf-du-Pape » et en particulier du Châteauneuf-du-Pape « Père Anselme » et « La Fiole du Pape », le top des tops chez Laurent BROTTE, et bien entendu, de notre « Charmilles » qui ne passent pas par une cave coopérative mais sont entièrement élaborés au caveau du Père Anselme.
 
De la vigne à la cave
 
Dès l’arrivée des caissettes au caveau, le raisin est déversé délicatement dans la trémie d’un « égrappoir », une machine électronique mécanique fort coûteuse qui va séparer délicatement les grains de la rafle (partie verte à laquelle sont fixé les grains) mieux que si on le faisait à la main, 
 
Autrefois, ce travail d'égrappage était effectivement entièrement fait à la main... ce qui explique le prix du vin, mais la machine électronique qui a remplacé l'homme coûte un tel prix que cela ne change pas beaucoup la donne sauf qu'elle ne se fatigue pas, n'a pas besoin de souffler et ignore les RTT!
 
 
 
           
 
  
 
Mais on a toujours besoin des hommes pour surveiller et éliminer tous les grains abimés ou encore muni de leur pédicelle, qui défilent sur un tapis roulant, avant de les acheminer par un convoyeur à bande directement dans les cuves de vinification.
 
          
 
 
Dans la cuve de vinification, le seul poids des grains de raisin qui arrivent par dessus va écraser ceux qui sont en dessous et on fait éclater ce qui reste sur le dessus à l’aide d’un outil en forme du Trident de Zeus (il y en a un au pieds de la cuve sur la photo de droite) afin que le jus s’en échappe et coule au fond où il va être récupéré, soit immédiatement pour le vin blanc qui ne doit pas rester en contact avec la pulpe, soit après 24h de macération pour le vin rouge.
 
Pour le vin rosé, on ne laissera le jus au contact de la pulpe que de quelques minutes à une petite heure selon la couleur qu'on souhaite lui donner.
 
Il faut en effet savoir que le raisin noir a une peau noire ou rouge mais un jus blanc et à ce stade, on peut aussi bien en faire du vin rouge, du vin rosé ou du vin blanc.
 
Le raisin blanc a un jus blanc et on ne peut en faire que du vin blanc, que l’on qualifie alors de « blanc de blanc ».
 
Nota Bene : le vin gris, qui est un rosé à peine coloré ne s'obtient pas de cette manière... Il provient du jus de cépages très spécifiques. Les plus célèbres sont le Grenache gris (dont est fait le « Vin des Sables Listel » de Camargue ou le fameux vin Marocain « Gris de Boulaouane »), l'Aramon gris (pour certains Tavel), le Pinaut gris, le Picpoul gris, le Sauvignon gris et le Terret gris.   
 
Quel que soit le jus, plus lourd, il s’écoule dans le fond de la cuve et le mout surnage. Pour le vin blanc, bien sûr, on le sépare immédiatement du mout afin qu'il ne se colore pas à son contact.
 
Pour que le vin rouge obtienne une belle couleur au contact du tanin des pépins contenus dans la pulpe on va pomper le jus et le faire repasser plusieurs fois sur le mout pendant les premières 24h de maturation,
 
     
  Vue de le cuve par en dessus et ce qui s'y passe...
 
Ensuite on ajoute au jus de l’anhydride sulfureux pour protéger le jus de l’oxygène qui aurait tôt fait de le transformer en un liquide brun bien peu appétissant.
 
NB: C'est bien à cause de cette opération que, pour « faire plaisir aux Américains » on appose systématiquement sur les bouteilles la mention « contains sulfites » mais ça n'a vraiment aucune incidence sur la santé des hommes... Ce n'est bien souvent là qu'une mesure de prévention voire de rétorsion commerciale, voire, de la part des tenants de l'agriculture dite biologique (sache qu'il est pratiquement impossible de faire du vin véritablement « bio », parce que les parcelles « bio », à moins d'être trés éloignées de toute autre parcelle de vigne, sont forcément dépendantes des produits en suspension dans le courant d'air qu'amène le moindre vent.) 
 
Ce jus s'appelle le « vin de goutte » car il s'est écoulé goutte à goutte tout seul dans la cuve de vinification sans qu'on le malmène. Au contraire du vin de goutte on peut obtenir un « vin de presse », à savoir qu'au lieu de laisser s'égoutter le jus tout seul, comme on le fait pour pratiquement tous les grands vins, on va l'obliger à sortir de la pulpe en le pressant.
 
Autrefois on faisait cela avec un pressoir à vis plus ou moins gros comme celui illustré ci-après, mais maintenant on utilise des pressoirs pneumatiques (à coté)... en fait, un grand tube horizontal avec des petits trous pour laisser passer le jus, à l'intérieur duquel on envoie les grains de raisin avec une pompe, et on gonfle une sorte de chambre à air qui va presser trés fortement les grains en les écrasant contre les parois du cylindre pour obliger le jus à sortir.
 
        
Pressoir à vis manuel                                        Pressoir pneumatique moderne
 
Puis, dans les deux cas, on l'enverra se « vinifier » plusieurs jours dans une cuve spécifique soit en acier inox (mais il va falloir la maintenir à température constante en ventilant la cave), le nec plus ultra étant la cuve en béton tapissée de céramique insensible aux trop grands écarts de température.
 
        
Cuve de vinification en acier inox (à gauche) ou cuve en béton tapissé de céramique.
 
La vinification a pour but d’extraire des grains de raisin les arômes, et les tanins des pépins (tanin = molécule de l’astringence, qu’on trouve aussi dans du thé trop infusé - elle assure au vin sa longévité).
 
 
Les levures présentes sur la peau du raisin (la pruine) mangent le sucre du moût qu’elles vont transformer en alcool.
 
Quand il n’y aura plus de sucre à « manger », les levures mourront et le vin sera fait. La fermentation dure de 10 jours (pour des vins légers) à 30 jours (pour des vins très sombres et tanniques).
 
NB : En Bourgogne, il faut attendre le printemps et la remontée des températures pour que les bactéries lactiques du vin se réveillent et démarrent la fermentation malolactique qui consiste pour elles à manger l’acide malique du vin (cette 2ème fermentation peut aussi se faire dans la foulée de la première, en octobre-novembre sous nos climats méridionaux). Son intérêt : elle fait baisser l’acidité du vin et contribue à sa stabilité future.
 
Le vin est ensuite « collé » (i.e. on fait se précipiter les particules en suspension, notamment les « cadavres » des levures qui forment une partie de la lie et toutes les petites impuretés), et parfois on est obligé de filtrer le vin pour obtenir un maximum de limpidité, mais on préfère l'éviter car cela va l'appauvrir.
 
Le collage est un procédé physico-chimique au cours duquel les micelles et les matières en suspension au contact de protéines vont former des flocons qui vont précipiter (se déposer dans le fond des barriques) on peut utiliser du blanc d'oeuf pour le vin rouge (de l'ordre de 3 à 8 blancs par fûts de 225 L) ou de la caséine de lait pour le vin blanc. 
 
Enfin on pourra commencer à le faire vieillir de quelques mois à plusieurs années dans des foudres de chêne, ou des barriques de bois de chêne qui vont lui donner un goût plus ou moins prononcé (et au grand jamais en ajoutant des copeaux de bois de chêne au vin comme s'autorisent à le faire les vignerons de Californie, méthode considérée comme une hérésie !) et c'est ce qui va faire la différence entre les vins des différents vignerons d'une même AOC, chacun ayant mis au point « sa » recette propre qu'il conserve jalousement comme un secret de fabrication voire tout simplement en ne faisant pas passer son vin dans des barriques de chêne.
 
Allez, on soulève un petit coin du voile en ce qui concerne le vin de Châteauneuf-du-Pape de Laurent BROTTE... Il va passer par des foudres anciennes et sera conservé dans des barriques de 225 litres de chêne neuves pour certains cépages, anciennes pour d'autres, car l'assemblage des jus de différents cépages ne se fera que lorsque le vin aura quelque peu vieilli avant le mois de juillet (parce que la maturité de chacun des cépages n'arrive pas au même moment).
 
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C'est pourquoi le Châteauneuf-du-Pape « La Fiole du Pape » ne comporte pas de millésime, car Laurent BROTTE se réserve la possibilité de « bonnifier » son vin par des assemblages avec des cépages plus ou moins vieux pour lui donner un goût pratiquement identique d'une année sur l'autre. C'est ainsi qu'il n'y aura pas (ou peu) de bonnes années ou de moins bonnes années avec ce Châteauneuf-du-Pape là !
 
 
Chez Laurent BROTTE :
      

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On produit trois AOC «Châteauneuf-du-Pape»
 
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Le Châteauneuf-du-Pape rouge est commercialisée sous 2 qualités qui dépendent de la provenance des grappes, soit du domaine de Barville, soit d’autres parcelles disséminées sur la commune de Châteauneuf ou encore de raisins achetés à d’autres vignerons de Châteauneuf-du-Pape qui ne vinifient pas eux-mêmes et Laurent BROTTE vinifie également un Côtes-du-Rhône en provenance de parcelles qu'il possède à Laudun et vinifie sous l'étiquette « Château de Bord » qui, lui, n'est pas contraint à suivre les exigences de l'AOC « Châteauneuf-du-Pape ».
 
Donc 2 étiquettes de « Châteauneuf-du-Pape »: « Domaine de Barville », et « La Fiole du Pape » et des étiquettes de Côtes-du-Rhône « Père Anselme ».
 
Le « Châteauneuf-du-Pape » rouge de Laurent BROTTE provient d’un assemblage de 4 cépages dont 72 à 76% de Grenache, et de 24 à 28% d’un assemblage de Syrah, Mourvédre et Cinsault. Le rendement a été fixé par l'INAO (Institut National des Appellations d'Origine) à 35 hl / ha, le surplus (hors quota), s’il y en a, doit être distillé (et il sert de carburant pour les tracteurs... ou ma voiture!), détruit, ou déclassé en AOC Côtes du Rhône.
 
Le Châteauneuf-du-Pape blanc ne représente que 5% de la production du rouge au total de l’appellation. La base de l'assemblage se fait avec la Clairette et le Bourboulenc. Le Grenache blanc ne doit pas excéder les 20%. De plus en plus s'y ajoutent la Roussanne et la Marsanne, en proportions différentes, mais le maximum qualitatif est atteint avec des apports de 10%.
 
Les vendanges se font uniquement à la main. La mécanisation est interdite pour l’AOC en rouge comme en blanc (et elle ne comprend pas de rosé).
 
Le rendement a été fixé comme pour le rouge à 35 hl / ha, le surplus (hors quota), s’il y en a, doit être distillé, détruit, ou déclassé en AOC Cotes du Rhône.
 
Les Châteauneuf-du-Pape blanc de Laurent Brotte proviennent d’un assemblage de Grenache blanc qui apporte du gras, de Roussane et de Marsanne qui apportent des parfums floraux subtils.
 
Par ailleurs, avec 
 
Nota Bene : Il n'y a pas de Châteauneuf-du-Pape Rosé.
 
On produit aussi des AOC « Côtes du Rhône »
 
dont celui commercialisé en EXCLUSIVITE par Marc qui est embouteillé sous la même étiquette qu'il soit Rouge, Blanc et même Rosé (ce dernier est un assemblage original et léger de 60% de Grenache et 35% de Syrah et de 5% de Cinsault, ces deux derniers cépages sont en provenance de LAUDUN où Laurent BROTTE possède quelques parcelles) :
 
 

Une étiquette identique pour les trois AOC Côtes du Rhône

 

« Les Charmilles, Père Anselme » Rouge est un assemblage de Grenache (74%), complétés par un assemblage de 26% constitué de Mourvèdre, Syrah et Cinsault, dont on ne peut préciser les pourcentages car le service d’œnologie les modifie d’une année sur l’autre afin de conserver à cet assemblage son goût et sa qualité qui demeurent ainsi constants.

 

Si les Charmilles vous ont plus une fois... Vous retrouverez ainsi toujours le goût qui vous a séduit. C'est notre seul critère d'assemblage qui nous permet de vous proposer ainsi un vin qui n'est plus dépendant des bonnes et mauvaises années... et dont vous serez sûrs de la qualité !

 

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         Grenache noir                         Mourvèdre                                     Syrrah                                     Cinsault
 
  • Le Grenache accumule bien le sucre, donnant des vins très riches en alcool, mais faibles en acidité et à la couleur très tributaire du rendement. Il est à la base de grands vins de garde, structurés et aromatiques comme à Châteauneuf-du-Pape où il est majoritaire.
  • Le Mourvèdre est assez faible en acidité, mais dans les assemblages, il est reconnu pour la qualité de sa structure tannique, sa richesse aromatique et son aptitude au vieillissement.
  • La Syrah est connue pour ses senteurs fruitées et sa teneur en tanins qui donne du corps au vin dans lequel elle est assemblée (fruits rouges et noirs : framboise, groseille, myrtille, mûre), florales (violette, réséda), épicées (truffe, poivre, réglisse, menthol), ou balsamiques (tabac blond).
  • Le Cinsault apporte souplesse, finesse et fruité à l'assemblage. Son rendement est excellent, mais peu importe à Châteauneuf-du-Pape puisque quoi qu'il se passe il est limité par l'appellation.
 
La Vinification est traditionnelle avec macération courte de 10 jours des raisins égrappés en cuve ciment revêtues de céramique sous température contrôlée. Chaque cépage est vinifié séparément car leur maturation ne se fait pas en même temps.
Sa Fermentation malolactique s’enclenche naturellement. Le stockage se fait en cuve d’acier inox jusqu’à la mise en bouteille.
Les caractéristiques des Charmilles rouges peuvent se définir ainsi :
  • Robe : vin lumineux à la robe brillante rubis clair.
  • Nez : il a su retenir son arôme fruité (fraises et mures), fin et subtil.
  • Bouche : léger, équilibré, très friand en bouche, il finit sur une note de fraicheur soutenue par un tanin présent mais discret.
 
« Les Charmilles, Père Anselme » Blanc est un assemblage de Grenache blanc qui apporte du gras et de la Marsanne qui apporte des parfums floraux très subtils. Les deux cépages sont vinifiés séparément car le grenache blanc a une maturité plus précoce que la Marsanne qui arrive à maturité pratiquement 30 jours après.
 
                                                
                                      Grenache blanc                                                Marsanne
 
  • Le Grenache blanc permet d'élaborer des vins doux naturels mais aussi des vins blancs secs gras, assez corsés, peu acides, ronds et longs en bouche, et c'est le cas du Châteauneuf-du-Pape.
  • La Marsanne blanche est un cépage blanc originaire de la région d'Hermitage (Côtes du Rhône septentrionales au sud de Vienne dans l'Isère et en face, sur la rive droite du Rhône). Elle donne au vin sa puissance, sa faible acidité, et développe des arômes floraux et de noisette.
La fermentation alcoolique se fait en cuve d’acier inox thermorégulée à basse température (16°) sans fermentation malolactique pour qu’il garde sa fraîcheur. L’élevage se fait sur lie en cuve d’acier inox.
 
L’assemblage des vins de cépages bruts se fait en janvier. Le stockage se fait en cuve d’acier inox jusqu’à la mise en bouteille qui ne se fait pas avant mars/avril suivant la vendange.
 
Les caractéristiques des « Charmilles » blanc peuvent se définir ainsi :
  • Robe : jaune paille assez soutenue, parsemée de reflets verts.
  • Nez puissant de fleurs blanches, d’acacia et de fruits à chair blanche.
  • Bouche harmonieuse et vive qui se prolonge par une finale fruitée, laissant apparaître même quelques notes de miel, ce qui le désigne tout naturellement pour l’apéritif.

 

 

Il faut signaler que pour compléter l'offre dans la gamme « Les Charmilles - Père Anselme » BROTTE élabore aussi du Rosé de Laudun.

 

« Les Charmilles, Père Anselme » Rosé est un assemblage en majorité de Grenache noir à 60% qui accumule bien le sucre, donnant des vins très riches en alcool, mais faibles en acidité, à 35% de Syrah connue pour ses senteurs fruitées (fruits rouges et noirs : framboise, groseille, myrtille, mûre), florales (violette, réséda), épicées (truffe, poivre, réglisse, menthol), ou balsamiques (tabac blond) et de 5% de Cinsault qui apporte souplesse, finesse et fruité à l'assemblage (cf. plus haut au Charmilles Rouge). 
 
La production de Rosé de BROTTE n'est que de 100 Hl par an, mais se situe dans la moyenne de l'AOC Côtes du Rhône qui ne vinifie que 6% de Rosé sur la production totale de 2 millions d'hectolitres.
 
Mais le mieux, maintenant que vous avez lu toutes les informations à propos de ces vin est de vous permettre de visionner deux vidéos explicites :
 
 
 
 
 
Et pour les "english speakings"... here is a little interview by Harry KARRIS... The accent is typically "provençal"... but we still manufacture our wine with our hands and the heart not in talking...
 
 
 

En 1937, est organisée l’AOC « Côtes du Rhône » qui divise en deux les 13 grands Côtes du Rhône qui possèdent tous une identité très marquée. Leur qualité d'expression leur fait atteindre des sommets et leur renommée, la multiplicité de leurs charmes en font des vins de légende dont l’Association « Inter-Rhône » assure aujourd’hui la gestion et la promotion :

 

1) Côtes du Rhône Septentrionales :

Côte-Rôtie, Condrieu, Château-Grillet, Saint-Joseph, Crozes-Hermitage, Hermitage, Cornas et Saint-Peray.

 

C’est le négociant Guigual qui tient le haut du pavé.

 

2) Côtes du Rhône Méridionales :

Châteauneuf-du-Pape (1er grand cru et l’unique), Gigondas, Lirac, Tavel, Vacqueras, Beaumes-de-Venise.

 

Quant aux autres appellations des vins de la Vallée du Rhône conservent leur appellation d'origine de façon indépendante, Coteaux du Tricastin, Côtes du Ventoux, Côtes du Luberon, Diois (Vins de Die), Costières de Nîmes.

 

En 1945, sont créés les VDQS (Vins Délimités de Qualité Supérieure)

 

En 1955, est institué le diplôme national d’œnologue.

 

En 1956, les gelées de février foudroient le vignoble français et plus particulièrement celui de la moitié sud du pays.

 

Depuis tout est allé de l’avant, l’arrêt des importations des vins d’Algérie par le port de Sète conduit à un phénoménal effort d’amélioration de la qualité d’abord des vignobles du Languedoc-Roussillon puis de la totalité du vignoble Français.

 

Aujourd’hui, l’AOC Châteauneuf-du-Pape représente 3200 Hectares, 320 domaines, et une production de 110.000 hl, soit près de 10 millions de bouteilles d’AOC Châteauneuf-du-Pape et 84000 d’AOC Côtes du Rhône (dont, par exemple, « les Charmilles »).

 

 

                      

 

 



13/08/2019
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